CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE PREMIER DÉBAT ORGANISÉ PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA SÉCURITÉ HUMAINE
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE PREMIER DÉBAT ORGANISÉ PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA SÉCURITÉ HUMAINE
Le Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim, a présenté cet après-midi aux côtés du Prince El Hassan bin Talal de Jordanie, qui en était l’invité d’honneur, les contours du premier débat organisé par l’Assemblée générale sur la sécurité humaine.
« Ce débat va se poursuivre au cours de cet après-midi », a précisé M. Kerim, « dans le souci de permettre aux États Membres de débattre de la notion de sécurité humaine et des implications du développement de ce concept sur le travail du système des Nations Unies et ses piliers, notamment en ce qui concerne les domaines des droits de l’homme, du développement et de la sécurité ».
Le Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée a rappelé que cette question a commencé à être débattue au sein du Groupe des Amis de la sécurité humaine de l’ONU. Il a précisé que les débats de ce matin avaient été l’occasion de montrer combien la sécurité humaine était au centre de nombreux défis à relever au niveau mondial, comme les changements climatiques, la sécurité, la crise alimentaire, ou encore les catastrophes naturelles du type de celles que l’on vient d’observer au Myanmar et en Chine.
De son côté, l’invité d’honneur à ce débat, le Prince El Hassan bin Talal, de la Jordanie, a mis l’accent sur la nécessité d’établir une « Coalition pour les biens publics mondiaux ». Il a à cet égard salué l’appel lancé récemment au Maroc pour la rédaction d’un projet de charte de la citoyenneté. En l’absence d’une structure comme le Conseil de l’Europe dans la région du Moyen-Orient, El Hassan bin Talal a souligné l’urgence de promouvoir la notion de biens publics au niveau de la région. « Cela requiert une majorité morale dans la région pour pouvoir parvenir à une véritable charte sociale ou citoyenne », a insisté le Prince jordanien.
Par ailleurs, il a déclaré que la situation qui prévaut au Myanmar était une opportunité de pousser la réflexion sur les questions relatives à l’intervention humanitaire, notion qui a été au centre des études et débats menés au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ces derniers jours. Il a rappelé qu’un rapport intitulé « Winning the Human Race » présenté à l’Assemblée générale en 1985, avait appelé à un nouvel ordre humanitaire indépendant de toute autre considération. Le Prince El Hassan bin Talal a précisé que ce rapport proposait il y a 20 ans la mise en place d’un système d’alerte précoce contre les tsunamis dont le coût correspondait « à celui d’un escadron d’avions de chasse ». Malheureusement, ce système n’a jamais vu le jour, et en 2004 nous avons eu 150 000 morts et 2 millions de déplacés autour de l’océan Indien, tout simplement parce que la communauté internationale n’a pas été capable d’agir de manière coordonnée, a-t-il regretté.
Le Prince El Hassan bin Talal a formé le vœu que la communauté internationale puisse à nouveau se concentrer sur la prise de mesures multilatérales en matière de préparation contre les crises et leurs conséquences. « Si nous ne pouvons pas faire de politique ensemble, faisons au moins de l’humanitaire » a-t-il encore déclaré, en estimant que la difficulté à mettre en place des cadres politiques régionaux ne devait pas empêcher les pays de créer des réseaux régionaux de sécurité humaine.
Répondant à une question relative à la frontière à respecter entre le principe du respect de la souveraineté nationale d’un État et le devoir qu’il y a à y intervenir pour des raisons humanitaires, il a indiqué que cette question faisait partie de celles confiées à un groupe de travail sur l’intégrité. Ce groupe doit procéder à la rédaction, d’ici à 2010, d’un texte sur les biens publics mondiaux notamment l’eau et les sources d’énergie. Le rapport s’efforcera de tracer des règles régissant la rencontre entre les besoins de la société humaine et les ressources offertes par la nature.
S’agissant tout particulièrement de la sécurité humaine en Iraq, le Prince bin Talal a regretté que l’on se soit trop concentré, entre 1991 et 2001, sur les moyens de gagner des guerres dans cette région plutôt que sur ceux qui auraient permis d’y instaurer la paix. Le résultat des mauvaises politiques appliquées durant cette période, c’est aujourd’hui 1 million de refugiés et de migrants iraquiens en Jordanie. Parmi ces déracinés, ceux faisant partie de la tranche d’âge des 10 à 15 ans représentent de véritables bombes à retardement, a-t-il prévenu. Il a souligné la nécessité de la création d’une charte de la citoyenneté et d’un fonds de cohésion pour la région dans le souci de s’assurer que le désespoir ne se mette à y alimenter le « cycle infernal de la haine ».
D’autre part, répondant à la question d’un journaliste sur la possibilité de mettre en place une « assemblée des peuples » qui travaillerait parallèlement à l’Assemblée générale des États Membres, le Président Srgjan Kerim a précisé qu’en tant que Président de l’Assemblée générale, il était d’abord mandaté par les États Membres pour préserver leurs droits et leur dignité. Il a cependant indiqué que dans ce cadre, toute contribution extérieure passant par les canaux pertinents qui existent déjà ne pouvait qu’enrichir la qualité des travaux du système des Nations Unies.
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