CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. IAN MARTIN, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU NÉPAL
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. IAN MARTIN, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU NÉPAL
L’Assemblée constituante du Népal tiendra sa toute première session mercredi, s’est félicité aujourd’hui M. Ian Martin, le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, qui donnait une conférence de presse à l’issue d’une réunion à huis clos avec les membres du Conseil de sécurité.
M. Martin dirige la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) qui, créée par la résolution 1740 du 23 janvier 2007, avait pour mandat d’apporter un appui au déroulement de l’élection de cette Assemblée constituante. La MINUNEP est également chargée de surveiller la gestion des armements et du personnel armé du Parti communiste népalais maoïste (PCN-M) et de l’Armée népalaise.
L’élection de l’Assemblée, qui a été deux fois reportée, et qui était l’élément central de la transition politique définie dans l’Accord en 12 points du 22 novembre 2005 signé entre l’Alliance des sept partis et le PCN-M, et également détaillé dans l’Accord de paix global du 21 novembre 2006, a eu lieu le 10 avril 2008 sans heurt et de façon pacifique dans l’ensemble.
Le Représentant spécial a félicité les Népalais pour cette élection, saluant leur participation enthousiaste à cet événement historique. Plus de 63% des 17,6 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, dont un nombre élevé de femmes et de jeunes, a rappelé M. Ian Martin.
Ce succès ne doit toutefois pas occulter les défis auxquels fait encore face le Népal, a-t-il prévenu, en précisant qu’un accord doit encore être conclu entre les partis politiques pour former un gouvernement et entamer les travaux préparatoires à la rédaction d’une constitution exprimant la volonté de toute la nation népalaise. En réponse à un journaliste, M. Martin a expliqué que l’instauration d’une république népalaise dès la session d’ouverture de l’Assemblée signifierait de toute évidence la fin de la monarchie sous laquelle ce pays a vécu.
Il est fort probable que les maoïstes conduiront ce Gouvernement, a poursuivi M. Martin. Dans ce contexte, ils devront examiner la forme que devra prendre le fédéralisme népalais. En outre, bien que les femmes occupent un tiers des sièges de l’Assemblée constituante, certaines minorités estiment qu’en ce qui les concerne, elles n’y sont pas suffisamment représentées.
Le Conseil de sécurité est préoccupé par le poids que font peser ces défis sur un processus de paix encore fragile, a indiqué le Représentant spécial. Ainsi, le Népal possède toujours deux armées, qui ont des conceptions très différentes sur les meilleurs moyens de mettre en œuvre l’Accord de paix global.
En outre, bien que le Gouvernement népalais ait annoncé son intention d’établir une commission d’enquête sur les disparitions et de criminaliser les actes responsables des disparitions forcées, aucun projet de loi sur l’une ou l’autre question n’a été publié ou présenté au Parlement provisoire, a fait observer le Représentant spécial. D’autres questions sont également en suspens, telle celle du retour des réfugiés et de la restitution des propriétés.
Si la situation en matière de sécurité est restée calme dans l’ensemble du pays ces derniers mois, il est plus que jamais nécessaire de mettre fin au climat d’impunité qui règne dans le pays, a déclaré le Représentant spécial, comme en témoigne l’incident récent au cours duquel un homme d’affaires népalais a trouvé la mort après avoir été battu à mort par des soldats maoïstes. Répondant à une question, M. Martin a déclaré que les allégations selon lesquelles la MINUNEP aurait failli à assurer sa mission de surveillance dans le canton où les faits se sont produits étaient sans fondement.
Maintenant que la MINUNEP va réduire progressivement ses effectifs, il revient au nouveau Gouvernement népalais de demander à l’ONU la forme d’assistance dont il a besoin pendant cette phase de transition, a indiqué le Représentant spécial. Ceci est notamment vrai pour ce qui concerne le désarmement et la réintégration des soldats démobilisés. S’adressant à un journaliste, M. Martin a affirmé que le processus de paix au Népal était vigoureusement soutenu par les pays voisins, en particulier l’Inde.
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