DES DIZAINES DE MILLIERS D’ENFANTS SONT DANS LES RANGS DE GROUPES ARMÉS OU FORCES GOUVERNEMENTALES, SIGNALE LE RAPPORT 2008 SUR LES ENFANTS SOLDATS
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DES DIZAINES DE MILLIERS D’ENFANTS SONT DANS LES RANGS DE GROUPES ARMÉS OU FORCES GOUVERNEMENTALES, SIGNALE LE RAPPORT 2008 SUR LES ENFANTS SOLDATS
Des dizaines de milliers d’enfants sont encore dans les rangs de groupes armés « non étatiques » et de forces armées gouvernementales, signale le Rapport mondial 2008 sur les enfants soldats. L’enrôlement d’enfants est une réalité dans au moins 86 pays et territoires, au premier rang desquels le Myanmar mais aussi la République démocratique du Congo ou encore l’Ouganda, la Somalie et l’Afghanistan, signale ce Rapport. Celui-ci est le fruit de quatre années de travail par la Coalition pour mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats, un caucus regroupant cinq organisations non gouvernementales (ONG) dont Human Rights Watch et Amnesty International.
Pour Victoria Forbes Adam, Directrice de la Coalition, ce qui est choquant c’est qu’il est encore facile d’enrôler des enfants et que de nombreux pays violent les normes internationales auxquelles ils ont adhéré. Au moins 63 pays permettent le recrutement dans les forces armées d’enfants de moins de 18 ans. Pourtant le Protocole facultatif à la Convention des droits de l’enfant sur la participation des enfants à des conflits armés, ratifié par 120 États, fixe à 18 ans l’âge minimum du recrutement obligatoire et demande aux États de mettre tout en œuvre pour empêcher que des jeunes de moins de 18 ans ne prennent part directement aux hostilités.
Selon Carolina Owens du Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, qui a contribué à l’élaboration de ce Rapport, celui–ci constitue un outil important basé sur des faits aux mains de tous les partenaires. Il demande que des mesures soient prises pour que les enfants bénéficient d’une protection accrue et formule des recommandations afin de mettre un terme à l’enrôlement d’enfants.
Victoria Forbes Adam précise que la majorité des parties impliquées sont restées insensibles aux appels répétés en vue de mettre un terme à cette pratique. Il n’est donc pas surprenant, signale-t-elle, que dans ces conditions, les enfants les plus pauvres et les plus vulnérables courent le risque d’être enrôlés.
Le rapport de la Coalition précise qu’avec la fin de longs conflits en Afrique subsaharienne, des dizaines de milliers d’enfants soldats ont été relâchés des rangs des armées ou des groupes armés au cours des quatre dernières années. Toutefois, au cours de la même période, des enfants ont été déployés par les forces gouvernementales dans neuf situations de conflits armés, soit à peine un conflit de moins que depuis 2004. Dans au moins 14 pays, des enfants ont été recrutés par des forces auxiliaires liées aux armées nationales. Des milliers de centaines d’autres se trouvent encore dans les rangs de groupes armés non gouvernementaux dans au moins 24 pays ou territoires, comme au Sri Lanka, au Liban, aux Philippines ou au Pakistan.
Victoria Forbes Adam tire un bilan d’échec de la communauté internationale. « Les stratégies existantes n’ont pas eu l’effet désiré », a-t-elle dit, en regrettant que le sort des enfants soit régulièrement omis des processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) alors qu’ils devraient en être au centre. Il en est de même avec les filles soldats qui n’ont que rarement accès à des soins médicaux permettant de soigner des blessures résultant de viols et de maladies sexuellement transmissibles. L’on sait pourtant que les filles mères et leurs enfants nés du viol sont particulièrement vulnérables dans la mesure où elles souffrent d’une forte stigmatisation et d’un rejet de la part de leur famille et de leur communauté, ajoute-t-elle.
Aux questions d’un journaliste colombien, Mme Adam a expliqué que la situation en Colombie était très complexe. Des milliers d’enfants se trouvent encore aux mains des ELN et FARC mais il n’existe pas de mécanisme de vérification, ce qui rend toute action difficile, explique-t-elle. L’on sait que 3 000 enfants soldats sont passés par le processus de DDR, mais ce chiffre est faible compte tenu du nombre d’enfants soldats entre les mains de groupes armés.
À une autre question, Mme Adam a expliqué qu’outre l’établissement de la liste des pays et groupes armés recrutant des enfants soldats, appelée aussi la « liste de la honte », il faudrait exercer une pression politique, diplomatique et bilatérale la plus ferme possible à l’encontre de ces gouvernements. Il faut aussi disposer de stratégies à long terme qui traiteraient des causes des conflits.
Elle a aussi précisé qu’il était impossible de connaître le nombre d’enfants soldats dans le monde mais que ce chiffre excédait de loin les 50 000. Selon les témoignages reçus d’anciens enfants soldats au Myanmar qui se sont échappés en Thaïlande ou en Chine, un tiers de l’armée nationale serait composé d’enfants.
Victoria Forbes Adam a ajouté qu’il est essentiel que les Nations Unies et leurs opérations de maintien de la paix soient impliquées, en soutenant les efforts législatifs et judiciaires des États afin de mettre un terme à l’impunité et à cette pratique.
Le Rapport mondial 2008 sur les enfants soldats est accessible à l’adresse suivante: http://www.childsoldiersglobalreport.org.
Pour plus d’information sur le travail de la Coalition, veuillez consulter le site Internet suivant: http://www.child-soldiers.org.
Pour davantage d’informations, veuillez contacter:
- À New York, Victoria Forbes Adam: +44 79 6047-7508 ou
Lucia Withers: + 917 370 3412
- À Londres, Enrique Restoy: +44 20 7367-4114 ou +44 750 409 8342
- À Jakarta, Ryan Silverio: +63 927 4783 918
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