En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT D’UN RAPPORT SUR L’URGENCE DE RÉDUIRE LES GASPILLAGES D’EAU ET DE NOURRITURE

14/05/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT D’UN RAPPORT SUR L’URGENCE DE RÉDUIRE LES GASPILLAGES D’EAU ET DE NOURRITURE


Il faudrait doubler nos besoins en eau d’ici à 2015 pour atteindre les OMD si nous ne changeons pas nos habitudes de production et de consommation


« C’est parce qu’il faudrait doubler nos besoins en eau d’ici à 2015 pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en matière de lutte contre la faim qu’il est urgent de réfléchir aux moyens d’arrêter le gaspillage de nourriture et d’eau à l’échelle mondiale. »


C’est en substance ce qu’ont souligné M. Pasquale Steduto, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO); M. David Molden, de l’Institut international de gestion des ressources en eau (IWMI); M. Anders Berntell et M. Jan Lundqvist, de l’Institut international de l’eau à Stockholm (SIWI); à l’occasion d’une conférence de presse, ce matin au Siège des Nations Unies à New York, consacrée à la présentation d’un rapport intitulé « Économiser l’eau: du champ à la fourchette - atténuer le gaspillage dans la chaîne de l’alimentation », lancé aujourd’hui dans le cadre de la seizième session de la Commission du développement durable des Nations Unies (CDD-16).  Parallèlement à cette conférence, se tiendra aussi une discussion relative à ce rapport ce soir à 18 h 15, en salle de conférence 4, au Siège des Nations Unies.


« Dans les conditions actuelles de production, il nous faut entre 500 et 2 000 litres d’eau pour produire un kilogramme de blé et entre 5 000 et 25 000 litres pour produire un kilogramme de viande de bœuf », a précisé M. Molden, en ajoutant qu’il faudrait plus de 3 000 litres d’eau pour répondre aux besoins alimentaires quotidiens d’un homme.  À l’instar des autres intervenants, il a insisté sur l’urgence, notamment dans le contexte de la crise alimentaire actuelle, de réfléchir aux moyens de produire plus avec moins d’eau en notant que 1,2 milliard de personnes vivaient dans des zones où il n’y avait pas assez d’eau pour répondre à leurs besoins.


« Nous ne devons pas seulement regarder du côté de la production mais aussi de la consommation », a insisté pour sa part M. Lundqvist, en notant que 25% de la nourriture étaient gaspillés ou jetés dans le monde, dont 30% aux États-Unis pour une valeur annuelle de 48 milliards de dollars.  Il a précisé que le rapport présentait un descriptif de la nature et de la quantité d’aliments gaspillés, en précisant que le cumul des 25% d’aliments gaspillés et de ce que nous mangeons de trop chaque jour dans les pays développés entraînaient un gaspillage d’une quantité impressionnante d’eau.


De son côté, M. Steduto de la FAO a indiqué qu’il n’y avait pas de recette type, mais toute une série d’attitudes et de mesures à adopter de la production à la récolte puis de la récolte à la consommation en tenant compte notamment de la variabilité des conditions environnementales au cas par cas.  Répondant à la question d’un journaliste, il a indiqué que la génétique ne pouvait être à elle seule une réponse si nous n’améliorions pas la gestion de l’eau et du stockage, ou encore la qualité du contrôle des engrais, des pesticides ou de l’humidité des sols.  Une optimisation de tous les moyens dont nous disposons pourrait nous aider selon des estimations réalistes à réduire de 50% les gaspillages, a-t-il encore ajouté.


Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la production mais aussi de mieux gérer la logistique entre le champ de culture et le consommateur, a déclaré M. Berntell, en mentionnant les importantes pertes alimentaires liées à la difficulté d’atteindre les marchés et les consommateurs dans les pays en développement.


Les intervenants se sont aussi félicités de l’intérêt croissant du monde de l’entreprise pour une meilleure gestion de l’eau et du lien triangulaire entre les changements climatiques, l’eau et la nourriture.  Tout en soulignant l’importance de sensibiliser les consommateurs à la question de la quantité d’eau nécessaire à la production de besoins quotidiens de nourriture, M. Berntell a insisté sur l’économie en eau que constituait l’alimentation végétarienne.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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