CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DE L’ONU, M. JOHN HOLMES, SUR L’APPEL-ÉCLAIR EN FAVEUR DU MYANMAR
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DE L’ONU, M. JOHN HOLMES, SUR L’APPEL-ÉCLAIR EN FAVEUR DU MYANMAR
Se déclarant « moins frustré qu’hier », le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, s’est félicité, qu’après des « nouvelles décourageantes », le représentant du Myanmar, dont le pays a été gravement frappé par le cyclone Nargis, les 2 et 3 mai dernier, ait déclaré aujourd’hui que l’« aide humanitaire est la bienvenue d’où qu’elle vienne ».
Le Coordonnateur des secours d’urgence a tenu sa troisième conférence de presse quotidienne, à l’issue de la cérémonie de lancement de l’Appel-éclair visant à collecter une somme de 187 millions de dollars pour financer, pendant les trois prochains mois, les activités des 10 agences de l’ONU et des neuf ONG qui tenteront de répondre aux besoins des victimes du cyclone dont le nombre oscille désormais entre 1,2 et 1,9 million. Il faut maintenant que les bonnes dispositions du Gouvernement du Myanmar soient traduites en actes, a déclaré le Coordonnateur des secours d’urgence, qui a avoué être en « état de légère confusion » devant les informations de la nuit dernière selon lesquelles le même Gouvernement ne serait pas prêt à accueillir des agents humanitaires étrangers. John Holmes a reconnu que le nœud du problème se trouve dans le « contrôle de la distribution » de l’aide.
Ce matin, les États Membres de l’ONU se sont montrés généreux, s’est félicité le Coordonnateur des secours d’urgence, en annonçant que les promesses de contributions s’élèvent déjà à 77 millions de dollars, y compris les dons bilatéraux. Le Japon et le Royaume-Uni ont promis les plus grandes contributions avec 10 millions de dollars chacun. L’Appel, a précisé le Coordonnateur des secours d’urgence, sera actualisé régulièrement pour refléter les besoins qui naîtront au fur et à mesure de l’évolution des choses. Il a aussi informé la presse de son intention de débloquer une somme de 20 millions de dollars du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF).
L’Appel-éclair couvre 12 secteurs, mais la plus grande partie de la somme collectée ira aux secteurs de l’alimentation, de l’eau et de l’assainissement, de la logistique, de la santé et des abris. Outre la déclaration « positive » du Myanmar, John Holmes a relevé quatre autres points « encourageants » de la rencontre qu’il a eue avec les États Membres. Il a cité la compassion que la communauté internationale tout entière ressent pour le peuple du Myanmar, la reconnaissance de l’ampleur de la catastrophe, la disposition à répondre généreusement aux besoins et le consensus sur la nécessité d’une coopération « souple » entre les agences humanitaires et le Gouvernement du Myanmar.
« Le Myanmar n’a pas fermé ses frontières », a une nouvelle fois précisé le Coordonnateur des secours d’urgence. Des ONG internationales sont à pied d’œuvre aux côtés d’agences des Nations Unies comme le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) ou le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Mais cela ne suffit pas, a-t-il répété, en dénonçant les difficultés bureaucratiques et autres qui se dressent sur la route de l’aide. Nous ne sommes pas dans un cas de refus de l’aide, mais dans une situation de lenteur administrative qui a peut-être des motivations politiques, a-t-il convenu. Il a d’ailleurs indiqué que selon les propos du représentant du Myanmar ce matin, le Gouvernement est parvenu à un accord avec le PAM. La question n’est pas seulement de pouvoir atterrir à Yangon mais bien d’acheminer l’aide vers les cinq zones du pays les plus dévastées. On estime que 5 000 km2 de terres sont englouties sous les eaux dans le delta d’Irrawaddy.
Le Gouvernement ne sera pas mis à l’écart, a encore rassuré le Coordonnateur des secours d’urgence, qui a rappelé que c’est bien le Ministère de la santé du Myanmar qui s’occupe de la distribution des produits envoyés par l’UNICEF. Le nombre de morts s’élève déjà à 100 000 voire plus, a-t-il insisté, pour souligner l’urgence de la situation. Selon les chiffres officiels, 63 000 personnes sont mortes ou portées disparues. Mais l’impression des agents sur le terrain est que 37 000 personnes au moins ont connu le même sort.
Nous voulons que la « maison s’ouvre » aussi vite que possible, s’est impatienté le Coordonnateur des secours d’urgence, en soulignant ses contacts permanents avec les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-est (ANASE) pour obtenir un appui logistique. Invité à commenter le maintien de la tenue, le 10 mai du référendum constitutionnel, à l’exception des zones touchées par le cyclone, John Holmes a renvoyé la presse à la déclaration que le Secrétaire général de l’ONU a publié et dans laquelle il a estimé « qu’en raison de l’ampleur de la tragédie nationale à laquelle fait face aujourd’hui le Myanmar, il serait prudent de plutôt s’attacher à mobiliser toutes les ressources et les capacités disponibles en faveur des efforts de secours d’urgence ».
Jugeriez-vous utile que le Conseil de sécurité se saisisse de la question? a demandé un correspondant de presse. Si elles sont constructives, toutes les pressions sont utiles, a répondu le Coordonnateur des secours d’urgence, en jugeant crucial que tout soit fait de manière convenable.
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