En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE, JOHN HOLMES, SUR LES CONSÉQUENCES DU CYCLONE NARGIS AU MYANMAR

08/05/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE, JOHN HOLMES, SUR LES CONSÉQUENCES DU CYCLONE NARGIS AU MYANMAR


C’est un Coordonnateur des secours d’urgence «  extrêmement préoccupé » qui a fait aujourd’hui sa deuxième apparition devant la presse, au Siège de l’ONU à New York.  « Craignant une véritable tragédie », M. John Holmes n’a pas caché son « impatience » face à la faible coopération des autorités du Myanmar alors que 1,5 million de personnes ont besoin d’une aide d’urgence, après le passage les 2 et 3 mai dernier du cyclone Nargis qui a causé, selon les chiffres officiels, 23 000 morts et porté à 42 000 le nombre de personnes disparues. 


« Les autorités ne refusent pas l’accès au personnel humanitaire », a souligné le Coordonnateur des secours d’urgence.  « Mais elles ne répondent pas à ce que nous sommes en droit d’attendre d’elles. »  Les espoirs d’hier sur l’élargissement de l’accès humanitaire aux populations vulnérables ne se sont pas concrétisés, a tranché M. Holmes.  Seuls deux des quatre membres de l’Équipe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe, tous ressortissants de pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), ont obtenu leur visa d’entrée dans le pays. 


Une vingtaine d’ONG internationales et d’institutions de l’ONU opèrent sur le terrain.  Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a également obtenu des visas, est en train d’organiser quatre vols chargés de 40 tonnes de biscuits énergétiques à partir de ses sites de Dubaï, Dhaka et Brindisi.  De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) se prépare à livrer 3 millions de biscuits énergétiques.  La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a aussi des plans d’intervention.


« Mais tout cela reste largement insuffisant », a dénoncé le Coordonnateur des secours d’urgence, avant de rappeler les promesses des autorités du Myanmar de lever toutes les taxes et tous les droits de douane sur les produits humanitaires et de faciliter les procédures administratives dont l’octroi de visas.  « Mais on ne sait toujours pas si elles ont honoré leur engagement », a reconnu le Coordonnateur des secours d’urgence, « déçu par la lenteur des progrès face à une situation catastrophique ».  Il a rappelé que le Secrétaire général essaye d’entrer en contact avec le général Than Shue.


« Tous ce que nous voulons, c’est aider les autorités à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leur population », a insisté le Coordonnateur des secours d’urgence.  « Nous n’avons aucune visée politique », a-t-il insisté, en refusant de spéculer sur les causes de la réticence d’un régime « isolé et suspicieux ». 


Le Gouvernement du Myanmar est d’ailleurs à pied d’œuvre.  Des unités militaires et de police mènent les opérations de secours, de nettoyage et de distribution de l’aide.  L’électricité et l’eau potable ont été rétablies dans certaines zones et un premier hélicoptère transportant de l’aide se dirige dans la région du delta.  Les pays voisins comme la Thaïlande, la Chine et l’Inde apportent également leur concours. 


Mais il faut presser le Gouvernement du Myanmar à coopérer pleinement avec la communauté internationale et, en l’occurrence, la confrontation ne servirait à rien, a répondu le Coordonnateur des secours d’urgence à une question sur les informations selon lesquelles les autorités du Myanmar craindraient la présence de témoins étrangers pendant le référendum constitutionnel dont la date est maintenue au 10 mai 2008. 


« Le Gouvernement ne donne pas d’explications mais il s’inquiète de la manière dont l’aide va être acheminée », a révélé le Coordonnateur des secours d’urgence.  Or, les règles exigent, a-t-il expliqué, que les agents humanitaires s’occupent eux-mêmes de l’acheminement, escortés par le personnel local de l’ONU ou celui de la Croix-Rouge du Myanmar mais en aucun cas par un fonctionnaire de l’administration nationale.  « Cela ne signifie pas que le Gouvernement sera écarté des opérations », a voulu rassurer le Coordonnateur des secours d’urgence.


Le cyclone Nargis a particulièrement touché la région du delta et la capitale Rangoon qui a été déclarée zone sinistrée avec les provinces d’Ayeyarwady, de Bago, de Mon et de Kayin.  Pour le Coordonnateur des secours d’urgence, la priorité doit être de prendre soin des corps qui jonchent encore ces zones avant qu’ils ne posent un problème grave de santé publique. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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