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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE TROIS MEMBRES DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES CONCERNANT LES RECOMMANDATIONS DE LEUR SEPTIÈME SESSION

01/05/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE TROIS MEMBRES DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES CONCERNANT LES RECOMMANDATIONS DE LEUR SEPTIÈME SESSION


          La Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones a dévoilé aujourd’hui à la presse, au Siège des Nations Unies à New York, les recommandations de la première session qu’a tenue l’Instance depuis l’adoption, le 15 septembre 2007, de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.  Élaborées au cours d’une session de deux semaines qui prendra fin demain, ces recommandations, a expliqué Victoria Tauli-Corpuz, portent sur la participation des populations autochtones aux négociations sur les changements climatiques, la protection des 6 000 langues parlées par ces populations, la défense de leurs droits de l’homme et la nécessité d’accélérer le processus de décolonisation des territoires non autonomes du Pacifique.


Organisée sur le thème « Changements climatiques, diversité bioculturelle et moyens d’existence: le rôle de gardien des peuples autochtones et les nouveaux défis à relever », cette septième session, a souligné Victoria Tauli-Corpuz, a accueilli chaleureusement les changements d’attitude par rapport aux revendications autochtones.  Le Président bolivien, Evo Morales, membre du peuple aymara des hautes terres boliviennes, est venu en personne inaugurer la session alors qu’en février dernier, l’Australie par la voix de son Premier Ministre a présenté des excuses historiques aux Aborigènes.


Il faut espérer que d’autres exemples suivront, a commenté Victoria Tauli-Corpuz, membre du peuple kankana-ey igorots du nord des Philippines et Présidente de la « Tebtebba Foundation ».  Revenant aux travaux de la session, elle a dénoncé les effets dévastateurs des changements climatiques sur la capacité des populations autochtones à protéger la biodiversité alors qu’elles ne sont aucunement responsables de ce phénomène.


Aujourd’hui, a renchéri Lars Anders Baer, du peuple sami, de la Suède, des populations comme la mienne ou comme les Inuits de l’Antarctique voient littéralement la neige fondre sous leur pied pendant que les peuples du Pacifique se retrouvent impuissants devant l’élévation du niveau de la mer.  Les autochtones souffrent de ces effets mais aussi des solutions que certains gouvernements prétendent leur apporter.  L’industrie des biocarburants, le commerce du carbone ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre par la lutte contre la déforestation sont autant de solutions qui, tout en enrichissant les États, ne profiteront nullement aux populations autochtones, bien au contraire, a dit Lars Anders Baer.


L’Instance permanente a donc vivement recommandé une participation renforcée des populations autochtones aux négociations qui se tiennent en prévision de la Conférence de Copenhague, prévue en 2009, pour s’entendre sur le texte qui doit remplacer le Protocole de Kyoto après 2012.  Pour contribuer aux travaux, la Présidente de l’Instance a annoncé la publication d’un rapport sur les mesures d’adaptation et d’atténuation utilisées par les autochtones.  Ces populations, « gardiennes des forêts », réclament aussi une voix dans les processus de prise de décisions concernant l’industrie extractive, qu’il s’agisse des mines, du pétrole ou du gaz.  Elles proposent d’ailleurs la création d’ateliers d’experts pour préparer les propositions à soumettre aux États.


La Présidente de l’Instance permanente s’est félicitée que le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales soient venus ce matin réaffirmer la pertinence de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones comme étant le seul cadre de résolution des problèmes auxquels se heurtent ces populations.  Là aussi, a annoncé la Présidente, l’Instance permanente a recommandé la création d’un atelier d’experts pour réfléchir aux meilleures pratiques et aux moyens de relever les nombreux défis.


La session s’est également attardée, a indiqué Simeon Adewale Adekanye du Nigéria, sur les multiples violations des droits des populations autochtones.  L’Instance a appelé le Conseil des droits de l’homme à se saisir de la question.  Elle a aussi appelé à des mesures ambitieuses pour préserver les 6 000 langues que parlent les populations autochtones à travers le monde et à l’accélération du processus de décolonisation des territoires non autonomes du Pacifique. 


Les trois membres de l’Instance permanente ont salué la qualité des participants à cette septième session.  Ils ont souligné que la collaboration renforcée entre les États Membres et les populations autochtones se manifeste dans la manière dont les premiers appuient le Fonds d’affectation spéciale.  Mais des problèmes subsistent, ont-ils avoué, en stigmatisant les « deux visages » du Canada. 


Malgré son ferme soutien à l’Instance permanente et la mise en place sur son territoire d’un des systèmes les plus favorables aux populations autochtones, le Canada est aujourd’hui « la puissance qui bloque la mise en œuvre de la Déclaration » alors qu’il a joué un rôle de chef de file pendant les négociations.  Le 15 avril dernier, ont rappelé les trois membres de l’Instance permanente, le Parlement canadien a demandé en vain au Gouvernement d’adhérer à la Déclaration.  Mais nous restons optimistes, a déclaré la Présidente, en soulignant qu’adoptée par l’Assemblée générale, la Déclaration, qui fait désormais partie du droit international, est applicable à tous les États Membres des Nations Unies.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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