CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS SUR SA RÉCENTE VISITE EN IRAQ
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS SUR SA RÉCENTE VISITE EN IRAQ
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy, a décrit aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, « la situation intolérable » des enfants en Iraq, en disant avoir exactement vu « ce qu’elle redoutait de découvrir ». « Même dans un pays en guerre, la place des enfants n’est pas la prison militaire, la rue ou les groupes armés », s’est inquiétée la Représentante spéciale.
De retour d’une visite qu’elle a effectuée du 20 au 25 avril en Iraq où elle s’est cantonnée aux zones sécurisées par l’ONU et l’armée américaine, comme à Bagdad et à Erbil, la Représentante spéciale s’est entretenue avec le Vice-Président du pays et des membres du Gouvernement ainsi qu’avec des réfugiés de toutes appartenances ethniques et religieuses.
Elle publiera d’ici à trois semaines, un rapport qui contient plusieurs recommandations à l’intention de l’ONU, de ses partenaires ainsi que des dirigeants religieux iraquiens. Ce document, a-t-elle indiqué, sera disponible sur le site du Bureau pour les enfants et les conflits armés et envoyé aux membres du Conseil de sécurité pour examen.
Radhika Coomaraswamy a signalé d’emblée que sa visite a révélé la pénurie de services de base censés permettre aux enfants de vivre décemment et de poursuivre ou de reprendre leur scolarité. Elle a déploré d’autant plus cette situation que le Gouvernement, a-t-elle dénoncé, « ne consent pas à allouer la part du budget national » qui devrait soutenir un tel effort.
La Représentante spéciale a mis l’accent sur le sort des quelques 1 500 enfants détenus dans les prisons militaires. « Un millier vivent dans les geôles administrées par les autorités du pays, les 500 autres dans les prisons américaines », a-t-elle précisé, soulignant qu’au moins, les établissements américains offrent des services éducatifs aux enfants ainsi que la possibilité de recevoir des visites.
Radhika Coomaraswamy a tout de même noté que dans les deux cas, les enfants détenus n’ont à aucun moment eu la possibilité de bénéficier des conseils d’un avocat et que les quelques activités qui leur sont proposées ne sont pas suffisantes pour envisager, à leur libération, un retour dans de bonnes conditions à l’école.
« Le soutien psychologique notamment, est quasi inexistant », a-t-elle confié, ajoutant qu’un appui de ce type est indispensable compte tenu des traumatismes endurés par des enfants le plus souvent marqués par leur expérience au sein des groupes d’insurgés.
Certains groupes armés, au premier rang desquels les milices chiites, considèrent « normale » la présence d’enfants dans leurs rangs. « De plus en plus, les enfants recrutés par ces groupes le sont pour préparer des attentats-suicide dont ils seront les premières victimes », a accusé Radhika Coomaraswamy.
Elle a ajouté que l’ignorance des droits des enfants et la croyance partagée par les différents groupes religieux que la défense d’une cause religieuse requiert la participation des enfants à la lutte armée aggravent le problème de la mobilisation des plus jeunes.
Évoquant ensuite la situation des réfugiés et des personnes déplacées dont la moitié est constituée d’enfants, la Représentante spéciale a attiré l’attention sur le fait que les parties prenantes à leur prise en charge, les autorités jordaniennes et kurdes notamment, ont à maintes reprises insisté sur la nature temporaire de leur assistance. « Or, face à l’ampleur du phénomène, les acteurs humanitaires voudraient eux qu’une stratégie politique à long terme leur permettent d’agir plus efficacement », a déclaré Radhika Coomaraswamy.
Elle a voulu que la communauté internationale intensifie son assistance aux pays d’accueil pour assurer le respect des droits des réfugiés et l’accès des principales agences dont le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Il faut espérer que la paix en Iraq commence par la protection des enfants, a conclu la Représentante spéciale.
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