CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’INITIATIVE MONDIALE VISANT À MAÎTRISER LE PALUDISME EN AFRIQUE AVANT FIN 2010
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’INITIATIVE MONDIALE VISANT À MAÎTRISER LE PALUDISME EN AFRIQUE AVANT FIN 2010
Alors que plus d’un million de personnes meurent encore chaque année du paludisme, une initiative du Secrétaire général de l’ONU a été lancée aujourd’hui grâce à un partenariat mondial, à l’occasion de la Journée mondiale contre le paludisme. Présentant cette action, au cours d’une conférence de presse à New York, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour le paludisme, M. Ray Chambers, et la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Mme Margaret Chan, ont précisé les moyens qui vont être mis en place pour assurer la couverture universelle des mesures essentielles de contrôle du paludisme en Afrique sub-saharienne d’ici au 31 décembre 2010.
Ce défi, qui a été lancé par M. Ban Ki-moon, a été relevé par plusieurs institutions et programmes, comme la Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Initiative du Président des États-Unis sur le paludisme, la Fondation Gates et le projet « Malaria No More ». « Nous sommes très heureux que le Secrétaire général ait lancé un appel mondial à assurer la couverture universelle de 600 millions de personnes à risque en Afrique sub-saharienne », a déclaré M. Chambers.
L’initiative, qui vise à réduire considérablement le nombre des victimes dans cette région, repose avant tout sur la fourniture de moustiquaires de lit imprégnées d’insecticide efficaces pendant cinq ans. Elle prévoit aussi de traiter les habitations aux insecticides à effet rémanent et de mettre à la disposition des personnes à risque des centres médicaux permettant de meilleurs diagnostics et traitements.
Le coût de cette action est évalué à 2 milliards de dollars par an, pour les trois années à venir, a en outre indiqué M. Chambers. « Comparé aux dizaines de milliards de dollars de manque à gagner résultant du paludisme, c’est un investissement qui en vaut la peine », a-t-il démontré. Il s’est d’ailleurs dit optimiste pour la levée des fonds nécessaires.
L’objectif est d’abord de réduire le nombre de personnes touchées par la maladie, a précisé l’Envoyé spécial, et non pas encore de l’éradiquer. Ce qui compte aussi, a-t-il ajouté, c’est de maintenir les résultats qui seront atteints en 2010, afin de maîtriser la maladie de façon durable, en attendant qu’un vaccin soit découvert et que l’on puisse envisager l’éradication de la maladie. Car, a-t-il relevé, des résistances aux médicaments peuvent se développer. Il a cité le cas du Sri Lanka où le paludisme avait presque disparu il y a quelques années, avant de revenir décimer les habitants qui n’étaient pas restés vigilants. Il ne faut pas oublier que les moustiquaires devront être remplacées tous les cinq ans, a-t-il rappelé.
Répondant aux journalistes, M. Chambers a expliqué qu’il était nécessaire de compter sur un engagement politique plus fort et sur des ressources provenant de différentes origines, comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Certaines sociétés pharmaceutiques, telles que Novartis, travaillent de concert avec l’OMS pour tenter de minimiser le coût de la thérapie associée à base d'artémisinine (ACT).
Pour ce qui est de la distribution des moustiquaires, la Directrice générale de l’OMS a indiqué que, dans les zones de conflit difficilement accessibles, il était envisagé de mettre à contribution les soldats des opérations de maintien de la paix, comme par exemple en République démocratique du Congo qui compte près de 20 000 Casques bleus. Il sera sans doute également utile de faire participer les organisations religieuses qui sont beaucoup plus nombreuses que les hôpitaux, comme au Rwanda qui compte 800 églises, a relevé Mme Chan.
Un correspondant a rappelé qu’il fallait aussi éviter que les moustiquaires soient utilisées comme filets de pêche ou pour des robes de mariée. Mme Chan a expliqué qu’on avait répondu à ces problèmes en inscrivant une grande croix rouge sur le tulle des moustiquaires. En outre, a-t-elle indiqué, on fait en sorte que la distribution se fasse entre les mains des femmes. « Il est évident que la remise des moustiquaires doit être accompagnée d’une éducation en donnant des informations sur la façon de s’en servir ».
Est-il vraiment préférable de donner priorité à la fourniture de moustiquaires, a demandé un autre journaliste, alors qu’une simple déchirure dans le tulle peut réduire à néant l’efficacité de cette protection ? Se basant sur des études à ce sujet, Mme Chan a assuré que, même déchirées, les moustiquaires conservaient une bonne efficacité du fait de leur traitement avec un insecticide.
Notant que 40% des enfants qui meurent du paludisme sont de confession musulmane, M. Chambers a indiqué que le Représentant permanent des États Unis auprès de l’ONU, M. Zalmay Khalilzad, avait proposé de réunir des dirigeants du monde occidental et du monde musulman pour s’attaquer à ce problème. Une levée de fonds orchestrée récemment par l’Ambassadeur du Koweït a permis de réunir 1,2 millions de dollars à cette fin, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la résistance des moustiques aux médicaments actuels, après une remarque d’un journaliste sur les avantages de la médecine traditionnelle chinoise, Mme Chan a assuré que cette question était l’un des défis à relever dans la stratégie élaborée. Nous avons un système de surveillance pour évaluer cette résistance, a-t-elle aussi indiqué.
Plus tôt dans la journée, M. Chambers et Mme Chan étaient à Washington D.C. avec le Président Bush, pour le lancement officiel de cette Journée. À cette occasion, a précisé Mme Chan, le Président des États-Unis a signé une proclamation sur le paludisme.
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