VIDÉOCONFÉRENCE AVEC JOSETTE SHEERAN, DIRECTRICE EXÉCUTIVE DU PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL
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VIDÉOCONFÉRENCE AVEC JOSETTE SHEERAN, DIRECTRICE EXÉCUTIVE DU PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL
Qualifiant de « tsunami silencieux » les conséquences de la flambée des prix des denrées alimentaires dans le monde, qui pourraient jeter dans une pauvreté plus grande encore 100 autres millions de personnes, la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Mme Josette Sheeran, a lancé ce matin aux gouvernements un appel à des contributions.
Mme Sheeran, qui s’exprimait lors d’une vidéoconférence avec des journalistes au Siège des Nations Unies, à New York, a affirmé qu’en raison de la hausse des prix des vivres et du carburant, le PAM avait désormais besoin de 755 millions de dollars de plus que prévu pour assurer les coûts de ses projets.
Le budget ordinaire 2008 du Programme alimentaire mondial, d’un montant de 3,1 milliards de dollars, couvre à peine le coût de 60% des denrées qu’elle pouvait acheter l’an dernier avec les mêmes contributions, a précisé la Directrice exécutive du PAM.
La forte hausse des prix des aliments, qui a atteint jusqu’à 55% de juin 2007 à février 2008, et l’amenuisement des réserves mondiales de nourriture dû au fait que la consommation dépasse la production, menacent sérieusement la capacité du PAM à épargner la faim à des millions de personnes, a déclaré Mme Sheeran.
« J’ai appelé cela le nouveau visage de la faim car nous voyons les millions de personnes qui, il y a six mois n’étaient pas dans une situation d’urgence, le sont désormais », a-t-elle souligné. « Nous voyons de nombreuses personnes déjà vulnérables être à présent exposées à une vulnérabilité à la malnutrition susceptible de durer toute une vie, en particulier les jeunes enfants et les mères enceintes », a ajouté Mme Sheeran.
« Nous sommes face à des choix déchirantsà faire », a déclaré Mme Sheeran, indiquant qu’avec le Secrétaire général et d’autres, ils s’attacheraient à examiner les solutions « et ce que le monde et les gouvernements peuvent offrir maintenant ».
« Ce n’est pas seulement une question de faim, mais aussi une question de paix et de stabilité », s’est également inquiétée Mme Sheeran, précisant que plus de 34 pays ont connu ces derniers mois des manifestations et des émeutes de la faim. Les gens qui vivent avec moins de 50 cents par jour subissent une « situation véritablement désespérée que le monde et les nations doivent régler », a-t-elle dit.
Pour la Directrice exécutive du PAM, « il s’agit d’un tsunami silencieux car il ne connaît aucune frontière et affecte de nombreuses personnes en se déplaçant calmement à travers le monde, mais il a les mêmes effets qu’une tempête ».
Mme Sheeran a expliqué que dans les pays développés, les ménages consacraient 15 à 18% de leurs revenus à la nourriture, cette proportion est de 70% dans les pays en développement et de 100% pour les personnes dont les revenus sont inférieurs à un dollar ou à 50 cents. Au Burundi, les gens ne mangent que deux à trois fois par semaine, a-t-elle par exemple souligné.
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