CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR LA CAMPAGNE D’UNIFEM CONTRE LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR LA CAMPAGNE D’UNIFEM CONTRE LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES
« La violence contre les femmes est probablement la plus répandue des violations des droits de l’homme. » C’est ainsi que la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, a inauguré la conférence de presse conjointe qui s’est tenue aujourd’hui au Siège, à New York, sur la campagne du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) intitulée « Dites non à la violence contre les femmes ».
Mme Joanne Sandler, Directrice exécutive d’UNIFEM, M. Tim Wirth, Président de la Fondation pour les Nations Unies, et Mme Nicole Kidman, actrice et Ambassadrice itinérante d’UNIFEM, étaient présents aux côtés de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.
Mme Migiro a rappelé que le but de la campagne était de réunir le plus de signatures possibles par le biais du site Internet www.saynotoviolence.org, en vue de créer un élan suffisamment fort et durable pour que la question de la violence à l’égard des femmes trouve une solution. « En sensibilisant les dirigeants internationaux et le public, nous rendons visible une véritable épidémie frappant une femme sur trois dans le monde », a-t-elle dit. Ajoutant que la violence contre les femmes s’exerce souvent de manière cachée dans des lieux – foyers, écoles notamment – où les femmes et les jeunes filles devraient se sentir en sécurité, Mme Migiro a souhaité ardemment que le secteur privé joue pleinement son rôle dans la mobilisation de ressources financières faisant toujours cruellement défaut. C’est en ce sens qu’elle a salué l’action de la Fondation pour les Nations Unies, chargée d’attirer les donateurs.
M. Wirth a déclaré que la Fondation s’était engagée à donner un dollar pour chacune des 100 000 premières signatures laissées sur le site Web de la campagne. « En janvier 2008, 18 000 personnes avaient signé la pétition, a-t-il dit. Aujourd’hui, nous avons dépassé la barre des 200 000 à travers le monde et nous tablons sur dix millions de signatures. » M. Wirth a rappelé que les fonds recueillis étaient versés au Fonds d’affectation spéciale de l’ONU.
« Je suis Ambassadrice itinérante depuis plus de deux ans, et je continue de trouver insupportable le fait qu’être née femme puisse représenter un risque pour la sécurité d’un être humain », a lancé Nicole Kidman. La star hollywoodienne a affirmé que son engagement pour la campagne d’UNIFEM était motivé par la volonté de sortir du silence une tragédie se déroulant à la discrétion du plus grand nombre. « Aujourd’hui, depuis les Nations Unies, je veux encourager tous les peuples à s’unir contre la violence à l’encontre des femmes. Je veux vous demander de passer le mot à vos collègues et amis : signez la pétition », a-t-elle insisté.
Pressée de questions par les nombreux journalistes, Nicole Kidman a déclaré que son combat était celui d’une mère et d’une fille de féministe, désireuse de contribuer concrètement à l’amélioration du sort de millions de femmes. Elle a souligné que le silence entourant ce drame était aussi assourdissant en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ou dans certains pays d’Amérique du Sud, que dans la plupart des pays occidentaux. C’est pourquoi elle a estimé qu’il était urgent d’attirer sans relâche l’attention des décideurs politiques en faisant pression sur les parlements du monde entier.
À sont tour, la Directrice exécutive d’UNIFEM, Mme Joanne Sandler a expliqué que depuis l’engagement de Mme Kidman, les ressources du Fonds d’affectation spéciale avaient triplé, atteignant les 15 millions de dollars nécessaires pour 2008. Elle a expliqué que cet argent était destiné, entre autres, au pilotage d’initiatives du type de celles lancées au Cambodge, où des groupes d’hommes sont chargés de faire prendre conscience aux auteurs de crimes sexuels de la gravité de leurs actes. Mme Kidman a repris la parole pour insister sur la nécessité de mobiliser les ressources adaptées à l’ampleur du défi. « Les hommes et les femmes de bonne volonté sont là, a-t-elle dit. Mais c’est surtout d’infrastructures et de services dont nous avons un besoin criant ». Mme Sandler a ensuite rappelé que la plupart des viols étaient commis pendant les déplacements de femmes dans le cadre de leurs activités économiques. « Il faut, en Afrique surtout, que la circulation des femmes soit sécurisée, peut-être même militairement, lorsqu’elles vont chercher du bois, de l’essence, de la nourriture ou tout autre produit de première nécessité », a encore suggéré la Directrice d’UNIFEM.
Mme Sandler a par ailleurs insisté sur le fait qu’au plan international, le nerf de la guerre restait l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes. Elle a en effet jugé que la solidarité internationale venait encadrer l’action politique à ce niveau, comme l’ont montré au cours de ces dernières années les quelques progrès réalisés au Burundi, au Soudan, en République démocratique du Congo et en Colombie.
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