CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE, M. EVO MORALES AYMA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE, M. EVO MORALES AYMA
Le Président de la République de Bolivie, M. Evo Morales Ayma, a évoqué devant la presse, cet après-midi au Siège des Nations Unies à New York, le long chemin qu’il reste, selon lui, à parcourir pour son pays en vue d’établir la démocratie pour tous et de combler les inégalités sociales.
« La priorité, c’est l’unité du pays », a également déclaré M. Morales en référence au statut dit « d’autonomie » de Santa Cruz. « C’est une entreprise illégale menée par certains groupes », a-t-il estimé, précisant que cette initiative séparatiste rencontrait un « large mouvement de protestation ». « Notre obligation est de maintenir l’unité du pays et d’apporter des changements fondés sur la légalité, sur la constitutionnalité, au-delà de tout intérêt sectoriel ou de tout intérêt particulier », a-t-il affirmé.
Le Chef de l’État bolivien, qui venait de participer à l’ouverture de la septième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a expliqué que son pays vivait actuellement un « profond changement vers la démocratie ». « Les solutions ne sont pas toujours possibles lorsque l’on a été confronté pendant tant d’années à la marginalisation, à des politiques économiques orientées vers l’inégalité de nos peuples », a-t-il dit, ajoutant : « Il y a encore un long chemin à parcourir. »
De l’avis de M. Morales, « quand on cherche l’unité, l’égalité, la justice sociale, il y aura toujours des obstacles » et il est difficile, en un peu plus de deux ans, d’effacer cinq siècles de pratiques. Le Président bolivien, qui a pris ses fonctions en janvier 2006, s’est dit néanmoins encouragé par l’appui de la population à sa « révolution sociale » qu’il constate lorsqu’il se rend « sur le terrain, dans les villes ».
Le Président bolivien a fait part de certaines des avancées sociales dont peuvent désormais bénéficier toutes les couches de la société. « La tâche du Gouvernement est de trouver les moyens de distribuer la richesse du pays au peuple », a-t-il souligné, indiquant que «c’est la première fois que l’État s’efforce d’avoir un impact sur chaque foyer, sur chaque famille ».
M. Morales a assuré que « le niveau de démocratie s’accroît » en Bolivie, mais que « certains groupes dans la société n’aiment pas ça ». « Certains groupes qui ont le monopole du pouvoir politique ou économique ont refusé de l’abandonner ou de le partager », a-t-il poursuivi. « Certaines familles ne sont intéressées que par l’argent, les terres pour les exploiter ou le pouvoir pour le monopoliser. »
Le Chef de l’État a également rappelé que son pays avait adopté la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, et qu’il lui restait à la mettre en œuvre. « Cette application est tout un processus », a-t-il dit. « Dans la Constitution bolivienne, nous appelons à une autonomie autochtone », a-t-il expliqué, notant que, « si cette autonomie existe, elle n’a jamais été prise en compte ». « Elle n’a pas été respectée, maintenant elle doit être appliquée », a-t-il affirmé.
S’agissant de l’impact des changements climatiques sur les peuples autochtones, thème de la septième session de l’Instance permanente, M. Morales a mis l’accent sur l’importance de « penser à la vie et à l’humanité, à la qualité de la vie et à la justice et non à accumuler le capital ou à concentrer une grande partie des terres dans quelques mains ». Pour sauver la planète, il ne faut pas oublier que celle-ci « n’est pas un produit que l’on achète ou que l’on vend ». «Ce n’est pas une activité commerciale », a-t-il assuré.
Le Président bolivien a par ailleurs dit espérer que la production de coca soit reconnue par les Nations Unies. « L’interdiction de la feuille de coca, a-t-il estimé, est contraire à la Déclaration des peuples autochtones ».
Enfin, M. Morales a confirmé sa décision de déposer une requête devant la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme contre la Fédération internationale de football (FIFA) afin de dénoncer la « discrimination » et la « marginalisation » que constitue, selon lui, l'interdiction de disputer en altitude, et donc à La Paz, des matches de qualification au Mondial-2010. « La FIFA ne respecte pas son propre règlement lorsqu’elle interdit le football en altitude », a-t-il estimé, soulignant sa volonté de « défendre l’universalité du football ».
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