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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR L’ÉTUDE DE L’UNIVERSITÉ DES NATIONS UNIES RELATIVE À LA MOBILITÉ DES PERSONNES HAUTEMENT QUALIFIÉES

15/04/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR L’ÉTUDE DE L’UNIVERSITÉ DES NATIONS UNIES RELATIVE À LA MOBILITÉ DES PERSONNES HAUTEMENT QUALIFIÉES


C’est davantage à une circulation du « capital humain avancé » que l’on assiste actuellement qu’à une fuite des cerveaux dont pâtiraient mécaniquement les pays en développement.


C’est le constat dressé aujourd’hui par M. Andrés Solimano, Conseiller régional de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, qui s’adressait à la presse, au Siège des Nations Unies, à New York.  M. Solimano était accompagné de M. Jean-Marc Coicaud, Directeur du Bureau de New York de l’Université des Nations Unies (UNU-ONY).


Les deux hommes ont évoqué les résultats de la dernière étude de l’UNU, intitulée « Mobilité internationale du talent ».


Andrés Solimano a insisté sur le fait que la circulation des individus les plus qualifiés ne s’effectuait plus nécessairement aux dépens socioéconomiques du pays d’origine.  Il a pris l’exemple du secteur des services, en disant que certains entrepreneurs parmi les plus accomplis investissaient et créaient des entreprises dans les deux pays auxquels ils sont liés, le pays de départ et celui d’accueil.  « Cette tendance concerne pour l’instant un nombre limité de cas, concentrés notamment dans des pays d’Amérique latine ou en Asie, mais son impact est déjà palpable sur le développement technologique des pays les moins avancés », a précisé M. Solimano.


Pour ce qui est des universitaires originaires des pays en développement, M. Solimano a indiqué que l’étude montrait que leur départ était motivé par le manque des ressources dont ils auraient besoin chez eux pour travailler dans de bonnes conditions, et par l’attractivité des salaires proposés par les établissements nord-américains, européens ou autres.  De nouveau, il a noté que cette perte pouvait être temporaire, les expatriés, à leur retour, pouvant mettre à profit la reconnaissance publique qu’ils auront acquise pour dynamiser le développement de leur pays d’origine.


Le Conseiller régional de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a toutefois exprimé sa profonde préoccupation devant la persistance de l’expatriation massive des travailleurs sociaux, au premier rang desquels les personnels de santé issus des pays pauvres.  « Ce phénomène est très problématique pour les pays en développement, où le boom du secteur privé se fait au détriment de la modernisation des services publics de santé et d’éducation », a-t-il signalé.


M. Jean-Marc Coicaud, de son côté, a mis l’accent sur le degré d’attractivité des organisations internationales.  Notant que celles employant le plus de personnels étaient également les plus généralistes, il a regretté que peu de données détaillées soient disponibles concernant les moyens mis en place par ces entités pour attirer le capital humain le mieux formé.


« Dans tous les cas, ce qui ressort de notre étude de la question est qu’une organisation comme l’ONU attire de moins en moins de personnels hautement qualifiés », a pointé M. Coicaud.


Il a estimé à cet égard que les offres de carrières au sein de l’Organisation était contre-productives et que « d’énormes lacunes » dans la gestion des ressources humaines faisaient que « les gens ne viennent pas ou ne restent pas à l’ONU », a-t-il dit.  En outre, M. Coicaud a déclaré que l’Organisation, avec un budget annuel de 8 milliards de dollars, ne pouvait pas rivaliser avec d’autres entités rattachées aux pays développés, comme l’Union européenne (UE), forte d’un budget annuel de 150 milliards de dollars et d’un projet attirant les jeunes diplômés désireux d’agir en faveur du changement à l’échelle mondiale.


Enfin, M. Jean-Marc Coicaud et M. Andrés Solimano ont relevé qu’au cours des 15 dernières années, le phénomène diasporique des talents s’était féminisé de manière très significative.  M. Coicaud y a vu un signe positif, estimant que cette circulation avait pour effet bénéfique de « relier de manière nouvelle et dynamique les régions entre elles ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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