CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DE TRANSITION DE LA SOMALIE, M. ALI AHMED JAMA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DE TRANSITION DE LA SOMALIE, M. ALI AHMED JAMA
Le Président du Gouvernement fédéral de transition de la Somalie sera à New York demain pour demander au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités et de déployer sans plus tarder une force multinationale en Somalie. C’est ce qu’a annoncé, au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Siège de l’ONU, le Ministre somalien des affaires étrangères.
M. Ali Ahmed Jama a ainsi confirmé la participation du Président somalien à la réunion de chefs d’État et de gouvernement que le Président de l’Afrique du Sud, M. Thabo Mbeki, en sa qualité de Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, a convoquée demain pour examiner le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des conflits.
Maintenant que le Gouvernement fédéral de transition a établi ses priorités, il est temps que la communauté internationale apporte « une assistance d’urgence » à la Somalie, car rien ne peut se faire dans le désordre et l’insécurité, a insisté le Ministre, qui a décrit le plan en cinq points élaboré pour la « renaissance de l’État somalien ».
Le Gouvernement de transition, a-t-il dit, œuvre à la réconciliation nationale, à un processus politique ouvert à tous les Somaliens, au renforcement des institutions nationales, à la facilitation de la fourniture de l’aide humanitaire et à la mise en œuvre des questions de transition, dont la création d’une commission électorale indépendante en prévision du référendum prévu pour 2009.
Dans ce cadre, il est essentiel que le Conseil de sécurité contribue plus activement au rétablissement de la sécurité en Somalie, en prenant le relais de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), créée le 19 janvier 2007. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adressé la même demande à la communauté internationale, a rappelé avec insistance le Ministre des affaires étrangères.
La Somalie subit aujourd’hui une situation qui est directement inspirée du conflit iraquien, a-t-il ajouté, pour illustrer la nécessité absolue d’une stratégie coordonnée de la part des Nations Unies. Il a reconnu que, dans ce contexte, il revient au Gouvernement de s’engager, de mobiliser les Somaliens et d’obtenir de toutes les parties qu’elles se joignent au dialogue politique.
Le Ministre s’est d’ailleurs réjoui que de nombreux membres du Conseil de sécurité jugent désormais que le temps est venu pour le Conseil d’entrer en action en Somalie, car la situation dans laquelle se trouve le pays représente bien une menace à la paix et à la sécurité internationales.
Dans son rapport*, le Secrétaire général estime qu’un déploiement n’est pas possible dans l’immédiat, a rappelé M. Jama, en soulignant qu’il propose quatre scénarios en fonction des progrès politiques et du niveau de sécurité. Le Ministre des affaires étrangères a indiqué que les troupes éthiopiennes sont en Somalie à l’invitation du Gouvernement somalien et qu’elles partiront dès que ce dernier le leur demandera. Écartant les critiques portant sur cette alliance avec un « ancien ennemi », le Ministre a répondu « cela fait longtemps que la région travaille au remplacement du climat d’hostilité par un climat de coopération ».
Dans un premier temps, le Secrétaire général proposerait le transfert, de Nairobi à Mogadishu, et dans d’autres parties du sud et du centre du pays, du personnel du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et de l’Équipe de coordination des Nations Unies, assortis du déploiement d’un groupe d’intervention navale.
Pour renforcer l’appui aux processus politique et de paix, le Secrétaire général envisagerait le transfert du siège du Bureau politique à Mogadishu pour faciliter le dialogue politique. Au cas où ce dialogue entre le Gouvernement et l’opposition serait réellement engagé et que le Gouvernement éthiopien se dirait prêt à retirer ses troupes, M. Ban Ki-moon proposerait le déploiement d’une force impartiale de stabilisation de 8 000 hommes sérieusement entraînés et très compétents ainsi que des effectifs de police.
Enfin si le processus politique se révélait viable et inclusif, et si un accord de cessation des hostilités était conclu, le Secrétaire général verrait là les conditions réunies pour le déploiement d’une opération intégrée de maintien de la paix des Nations Unies.
* S/2008/178
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