CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. ALAN DOSS, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. ALAN DOSS, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
« Il y a eu de réels progrès vers la stabilisation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), même si la situation en matière de sécurité de cette région reste au centre des préoccupations de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) », a déclaré M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée cet après-midi au Siège de l’ONU, à New York.
Illustrant ses propos, il a indiqué que 92% des forces de la MONUC étaient stationnées dans l’est du pays, dont 65% dans les seuls Nord-Kivu et Sud-Kivu. Soulignant les difficultés de la plus grande mission de maintien de la paix des Nations Unies à travers le monde, M. Doss a précisé que 4 000 Casques bleus étaient postés au Sud-Kivu, pour couvrir une région aussi grande que les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg réunis.
Il a indiqué que les efforts étaient axés sur le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, conformément aux Accords de Nairobi et de Goma signés respectivement en novembre 2007 et janvier 2008, entre les Gouvernements de la RDC et du Rwanda pour le premier et entre tous les acteurs impliqués pour le second. Il s’est félicité des succès rencontrés en Ituri, au nord du Nord-Kivu, une région qui connaissait encore de violents combats il y a trois ou quatre ans et qui est aujourd’hui relativement stable malgré la présence de quelques groupes armés.
M. Doss a estimé particulièrement inquiétant la présence de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui vient de l’Ouganda et dont nous ne savons rien des intentions. Parmi les autres groupes présents dans les deux provinces du Kivu, il a mis l’accent sur les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme principale source d’insécurité. Il a rappelé que le rôle de la MONUC était d’assister le désarmement et le rapatriement « volontaires » des FDLR. Il a mentionné sa récente rencontre avec le Président Rwandais Paul Kagame, en soulignant l’importance d’une amélioration des relations entre le Rwanda et la RDC et de la coopération transfrontalière entre les pays de la région. Répondant à la question d’un journaliste sur les mesures à prendre à l’égard des FDLR, il a estimé que compte tenu des capacités limitées des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), il faudrait faire preuve de grande prudence afin d’éviter de créer une catastrophe humanitaire.
Il a indiqué qu’une des autres priorités de la MONUC était de freiner « le fléau des violences sexuelles », particulièrement grave dans le Sud-Kivu et qui, selon lui, était le résultat conjoint de l’effondrement des institutions de l’État, de la présence de groupes armés et du développement d’une culture de l’impunité. C’est aussi un problème lié à la mauvaise conduite des effectifs de l’Armée nationale congolaise, qui sont responsables de nombreux crimes, que décrit de manière détaillée le récent rapport périodique de la MONUC sur les abus des droits de l’homme. Malgré les progrès constatés, c’est un problème aux dimensions immenses qui ne sera pas résolu rapidement, a-t-il ajouté, en insistant sur les efforts de la MONUC en termes de protection en rappelant que la MONUC ne peut pas être partout en même temps, compte tenu de la taille immense de ce pays.
Soulignant l’implication de la MONUC dans le soutien à la gouvernance et à la démocratie en RDC, M. Doss a indiqué que la Mission se prépare, dans le cadre des élections locales prévues en mai 2009, à soutenir le recensement de millions de nouveaux électeurs qui n’ont pu participer aux élections présidentielles et parlementaires de 2006, soit parce qu’ils étaient mineurs, soit parce qu’ils étaient réfugiés ou déplacés.
Concernant la durée de la présence de la MONUC, le Représentant spécial a indiqué qu’en janvier 2009, un plan de réduction des effectifs devrait être établi. Il a cependant rassuré, en déclarant que le départ de la MONUC n’était pas pour demain et que la Mission de maintien de la paix ne serait pas suivie d’une mission de consolidation de la paix. Il a rappelé que si la majorité du pays était en paix, la RDC faisait face à d’énormes défis humanitaires comme les maladies et un taux élevé de mortalité infantile, sans oublier la criante insuffisance d’infrastructures.
À cet égard, M. Doss s’est notamment félicité de la phase de reconstruction à venir, qui démarrerait avec la mise en œuvre des cinq chantiers du Gouvernement et a souligné l’impact qu’auront ces grands travaux en termes d’emplois, notamment pour les anciens combattants. Il a précisé que bien que la MONUC ne soit pas un organisme de développement, elle participait avec ses machines et ses ingénieurs en travaux publics à la réhabilitation de routes et à la construction de ponts et autres infrastructures.
Répondant à une question sur les investissements chinois en RDC, M. Doss a estimé que la RDC avait besoin d’un secteur privé fort et d’investissements privés d’où qu’ils viennent pour son développement et qu’il fallait juger au cas par cas pour mesurer combien ces investissements participaient à l’intérêt national et au bien-être du peuple congolais. À une question que lui a posée un journaliste sur l’avenir de Radio Okapi, il a indiqué que la MONUC, en collaboration avec son partenaire la Fondation hirondelle, réfléchissait au moyen d’assurer la durabilité de cette station qui présente l’avantage de couvrir l’ensemble du territoire et d’être le média le plus indépendant.
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