CONFÉRENCE DE PRESSE DE DANIEL BELLEMARE, CHEF DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE INDÉPENDANTE POUR LE LIBAN
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE DANIEL BELLEMARE, CHEF DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE INDÉPENDANTE POUR LE LIBAN
Lors de sa première rencontre avec la presse au Siège des Nations Unies à New York, le Chef de la Commission d’enquête indépendante internationale, qui présentait aujourd’hui son rapport au Conseil de sécurité, a dit toute la difficulté qu’il y a à mener des investigations sous l’œil du public, en particulier les auteurs présumés des faits incriminés.
Chargé de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de l’ancien Premier Ministre, Rafik Hariri et de 22 autres personnes ainsi que des autres crimes politiquement motivés commis au Liban, Daniel Bellemare a confirmé que sur la base de preuves « crédibles » un réseau criminel a bien perpétré l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais.
Réitérant la nécessité de respecter la confidentialité et l’intégrité du processus, le Chef de la Commission a refusé de citer des noms. « Ces noms ne paraîtront que sur des chefs d’inculpation fondés sur des preuves crédibles », a-t-il prévenu, en reconnaissant l’équilibre délicat qu’il y à respecter ce principe tout en maintenant la transparence dont dépend la confiance du peuple libanais.
L’enquête continue et ses priorités ont changé compte tenu de l’évolution des choses, a-t-il annoncé. Nous avons réaffecté les ressources pour privilégier les pistes les plus prometteuses, s’est-il expliqué. Une enquête, a-t-il dit, doit toujours faire preuve de toute la souplesse possible.
À l’instar de son prédécesseur, le belge Serge Brammertz, il a fait état d’une « coopération généralement satisfaisante » de la Syrie « qui continue à répondre aux questions de la Commission dans les délais prévus ».
Daniel Bellemare a refusé de commenter les circonstances de la disparition en France d’un témoin important. La Commission a interrogé cette personne qui n’a jamais demandé de bénéficier d’un programme de protection des témoins, a-t-il concédé.
S’agissant de l’emprisonnement par les autorités libanaises de quatre individus qui n’ont jamais été inculpés, le Chef de la Commission a révélé qu’il en a bien discuté avec le Procureur général du Liban mais « le contenu de la discussion restera secret ».
Nommé il y a trois mois, Daniel Bellemare sera également Procureur du Tribunal international pour le Liban. Il a rejeté toute idée de « conflit d’intérêt » en défendant plutôt le principe de continuité. Je suis en mesure de mener une enquête en pensant déjà à l’admissibilité des preuves, s’est-il réjoui. Il a tout de même attiré l’attention sur le fait que ce n’est pas le Procureur qui décide des inculpations mais bien le juge d’instruction. Le Procureur n’est en aucun cas le seul arbitre, a-t-il insisté.
Daniel Bellemare s’est aussi expliqué sur la prorogation pour une période de six mois du mandat de la Commission, qu’il a demandée au Conseil de sécurité. Il nous faut le temps de terminer le puzzle, a-t-il dit. Une enquête est toujours imprévisible, on sait quand on commence mais jamais quand on finit.
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