CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES SUR LA SENSIBILISATION AU PROBLÈME DES MINES
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES SUR LA SENSIBILISATION AU PROBLÈME DES MINES
La Sous-Secrétaire générale de l’ONU aux affaires humanitaires a attiré aujourd’hui l’attention sur le problème toujours aussi vif des mines même si, a-t-elle concédé, on constate cette année une baisse « sans précédent » du nombre d’accidents mortels. Les statistiques révèlent tout de même que près de 500 000 personnes dans le monde ont été blessées par ces engins meurtriers; se retrouvant souvent handicapées à vie.
Catherine Bragg, qui est aussi Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, s’exprimait au cours d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, à New York, à la veille de la célébration de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines. Accompagnée du Directeur du Service antimines (UNMAS) du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Justin Brady, elle a précisé que le nombre de morts causées, chaque année, par les mines est passé de 26 000 en 1997 à 6 000 en 2007. Dix ans avant, en 1997, une Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, dit « Traité d’Ottawa », avait été adoptée.
« Alors pourquoi continuer à attirer l’attention sur cette question? » Parce que, a répondu Catherine Bragg, le nombre de personnes ayant survécu à des accidents causés par des restes explosifs de guerre continue d’augmenter. Aujourd’hui, on estime que 473 000 personnes vont nécessiter des soins médicaux et des services de réhabilitation toute leur vie durant. « C’est un chiffre qui n’est pas négligeable », a commenté la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence.
L’organisation non gouvernementale « Réseau des survivants aux mines antipersonnel » a estimé que, pour chaque survivant, il y a peut-être quatre ou cinq victimes par ricochet, comme les personnes dépendantes d’un chef de famille qui a perdu la vue ou l’un de ses membres. « Si on ajoute ces victimes collatérales aux blessés eux-mêmes, on atteint presque le chiffre de 2 millions de victimes des mines, dont la plupart doivent être assistées pour être capables de subvenir à leurs besoins et continuer de jouer un rôle actif dans leurs communautés », a expliqué Catherine Bragg.
Le Service de l’action antimines des Nations Unies voudrait aussi vite que possible réduire à zéro le nombre de victimes, a-t-elle annoncé, aux journalistes. Elle a mentionné la déclaration que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a publiée à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation au problème des mines, dans laquelle il invite instamment tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier tous les instruments relatifs au désarmement, au droit humanitaire et aux droits de l’homme qui concernent les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre et les personnes ayant survécu aux effets dévastateurs de ces engins.
Catherine Bragg a surtout attribué la baisse importante du nombre de nouvelles victimes à l’intensification des activités de déminage en cours mais aussi aux programmes d’éducation aux risques posés par les mines et d’assistance aux victimes. « Évidemment, il ne s’agit pas seulement de retirer ces engins du sol », a-t-elle précisé, en ajoutant que les équipes de l’action antimines des Nations Unies ont travaillé sur le terrain, avec les autorités nationales et les ONG, afin de réduire les menaces humanitaires et socioéconomiques posées par ces engins.
Notre objectif ultime est de nous retrouver « sans travail » car nous aurons équipé les autorités nationales de ressources techniques et humaines nécessaires pour qu’elles puissent régler les problèmes par elles-mêmes. Cette transition est déjà en partie accomplie dans des pays comme la Croatie et le Yémen, a affirmé la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence.
Selon la dernière édition du Moniteur des mines terrestres, les engins mortels étaient toujours utilisés par deux pays et par des groupes rebelles non étatiques présents dans huit pays et territoires. Elle a ainsi cité l’Afghanistan, la Colombie, l’Inde, l’Iraq, le Liban, le Myanmar, le Pakistan et la Tchétchénie.
Après une série de questions sur les bombes à sous-munitions qui auraient été utilisées par Israël contre le Hezbollah lors de la guerre de l’été 2006 au Liban, le Directeur de l’UNMAS a expliqué qu’en vertu du Protocole V de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), les bombes à sous-munitions et les munitions non explosées sont considérées comme des « restes explosifs de guerre » et que, par conséquent, elles tombent sous la compétence de l’UNMAS et du Traité d’Ottawa, au même titre que les mines antipersonnel et antivéhicule.
Il est difficile, a dit le Directeur, de connaitre précisément l’usage qui avait été fait des bombes à sous-munitions au cours du conflit de 2006. L’UNMAS est en train d’élucider la question avec le Gouvernement israélien. Deux processus multilatéraux sont en cours pour l’élaboration d’un traité visant spécifiquement les bombes à sous-munitions. L’un dépend de la CCAC et l’autre du « Processus d’Oslo ». Selon ce processus, les États Membres reconnaitraient les conséquences humanitaires découlant de l’utilisation de ces bombes et la nécessité de les limiter au maximum.
S’agissant de l’Afghanistan, Justin Brady a reconnu que, malheureusement, les mines sont disséminées presque partout dans ce pays ravagé par la guerre. L’UNMAS mesure très bien l’étendue du problème, a-t-il cependant assuré, grâce à une étude approfondie menée en 2004. Mais il a averti que les équipes de déminage sur le terrain rencontrent de graves problèmes de sécurité depuis deux semaines.
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