CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE D’ÉCONOMISTES PRINCIPAUX DE L’ONU À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE L’ÉDITION 2008 DU RAPPORT ÉCONOMIQUE SUR L’AFRIQUE
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE D’ÉCONOMISTES PRINCIPAUX DE L’ONU À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE L’ÉDITION 2008 DU RAPPORT ÉCONOMIQUE SUR L’AFRIQUE
En 2007, l’Afrique a enregistré un taux de croissance élevé de 5,8%, confirmant une tendance qui est à la hausse depuis cinq ans. La réduction de la dette extérieure, plus de volonté politique de la part des pays qui sont dans le besoin ainsi qu’une aide internationale davantage ciblée devraient maintenant venir appuyer le financement efficace des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
C’est le constat qu’ont dressé ce matin M. Richard Kozul-Wright et M. Pingfan Hong, économistes au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU. Les deux hommes s’adressaient à la presse, au Siège, à New York, à l’occasion du lancement de l’édition 2008 du Rapport économique sur l’Afrique, principale publication de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Ayant cette année pour thème « L’Afrique et le Consensus de Monterrey: Performance et progrès du continent », le Rapport précise que la forte croissance du continent en 2007 a été due, pour l’essentiel, à une demande mondiale soutenue en matières premières et aux cours élevés des produits de base. M. Pingfan Hong a indiqué que la situation s’expliquait également par l’intensification des liens commerciaux et financiers entre l’Afrique et l’Asie, les exportations entre les pays du continent africain et la Chine ayant quadruplé au cours des dernières années. « La baisse du nombre de conflits en Afrique de l’Ouest et centrale expliquent aussi les bons résultats enregistrés dans ces sous-régions », a dit M. Hong, avant d’ajouter qu’en Afrique plus qu’ailleurs, l’instabilité politique et la résurgence des tensions devaient inciter à la vigilance. Il a de plus salué la bonne santé des économies de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, qui sont « boostées » par des taux de croissance proches des 6%.
M. Hong a estimé que pour les pays importateurs de pétrole, la flambée des prix intensifiait la pression inflationniste, exigeant de la part des gouvernements concernés une gestion prudente et viable des finances publiques. Pour ce qui est des perspectives pour l’année en cours, il a déclaré que le taux de croissance de l’Afrique pourrait atteindre 6,2% en 2008, le déclin de l’économie américaine n’ayant pas d’effet majeur sur les pays du continent, cela tant que la demande en produits de base se maintiendra.
« Comment transformer les fruits de la croissance en emplois décents? Comment s’appuyer sur cette dynamique pour réduire de manière décisive la pauvreté? », a demandé M. Pingfan Hong. Il a pointé qu’à ce stade seuls 20 pays d’Afrique peuvent prétendre atteindre les OMD à l’horizon 2015. « Le Rapport indique qu’il faut que les pays développés ouvrent leurs marchés aux produits africains, comme le prévoit le Cycle de Doha, et que, dans ce cadre, les économies africaines puissent bénéficier de traitements différenciés », a-t-il encore dit.
M. Hong a en outre insisté sur le besoin d’adapter rapidement les infrastructures des pays du continent aux effets des changements climatiques, en particulier dans le domaine agricole.
Prenant à son tour la parole, M. Richard Kozul-Wright a déploré que seulement 20% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique aient été mis au service du développement socioéconomique en 2007. « À ce niveau, la balle est dans le camp des décideurs politiques et du secteur privé, qui doivent faire plus », a-t-il dit, avant de mettre l’accent sur la nécessité, après Monterrey, de profiter du cadre stratégique des OMD pour accélérer et rationaliser la mobilisation des ressources financières nationales pour le développement.
M. Kozul-Wright s’est par ailleurs félicité des progrès accomplis dans le domaine de l’allégement de la dette, même si, a-t-il rappelé, celle-ci reste très élevée en Afrique, de l’ordre de 255 milliards de dollars en 2006 et 2007. Il a précisé que la dette officielle baissait mais que cette tendance était contrebalancée par le creusement des déficits de la balance commerciale. Il a ainsi souhaité que de nouveaux mécanismes de prévention de l’endettement soient mis en place et qu’un nombre plus important de pays soient éligibles aux programmes actuels, qui sont menés sous l’égide de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Répondant ensuite brièvement aux questions de la presse, M. Richard Kozul-Wright a souligné qu’il était vital que soit comblé le fossé existant entre les flux d’aide réels et les promesses d’engagement des donateurs. « Il faut aller plus loin dans le renforcement de l’efficacité de l’aide, conformément à la Déclaration de Paris et en vue d’assurer une croissance accélérée et soutenue au continent africain », a-t-il déclaré, en plaidant pour une promotion volontaire du commerce international comme moteur du développement.
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