CONFÉRENCE DE PRESSE D’IRAKLI ALASSANIA, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA GÉORGIE, SUR LA SITUATION CONCERNANT L’ABKHAZIE (GÉORGIE)
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’IRAKLI ALASANIA, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA GÉORGIE, SUR LA SITUATION CONCERNANT L’ABKHAZIE (GÉORGIE)
Le Représentant permanent de la Géorgie auprès des Nations Unies, M. Irakli Alasania, a fait part ce matin, au cours d’une conférence de presse, de l’inquiétude que ressent le Gouvernement de la Géorgie concernant le retrait, le 6 mars 2008, de la Fédération de Russie de la décision du Conseil des chefs d’États de la Communauté d’États indépendants (CEI) sur « les mesures de règlement du conflit en Abkhazie (Géorgie) », en date du 19 janvier 1996.
En se retirant des termes de cette décision, qui interdit aux États de la CEI d’établir toutes formes de liens étatiques, commerciaux, économiques, financiers, de transport et autres avec l’Abkhazie, la Fédération de Russie estime qu’elle n’est plus tenue de respecter l’interdiction de vente d’armes à cette région, ou d’interdire aux citoyens russes de se joindre à des groupes combattant en Abkhazie, s’est plaint M. Alasania.
Le Représentant géorgien a invité la communauté internationale à tenir la Fédération de Russie « responsable de tout développement négatif des événements qui serait lié à ce retrait », en rappelant que la Géorgie se gardait le droit d’entreprendre toute action qu’elle jugerait adéquate, dans le respect de sa constitution et de la législation internationale, afin de protéger ses intérêts nationaux.
M. Alasania a notamment dénoncé une situation qui depuis 1991 a vu la fuite de la majorité de la population des régions de la province abkhaze touchée par le conflit. Ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont dû fuir leurs foyers, a-t-il-dit, en comparant cette situation à un nettoyage ethnique. La majorité des refugiés et des personnes déployées ne peuvent retourner chez eux aujourd’hui, car la sécurité nécessaire à ce retour n’est pas garantie, a dit le représentant. Seuls quelques habitants de la région de Gali ont pu regagner leurs foyers en Abkhazie, a regretté M. Alasania, en déplorant l’absence de tout progrès en matière de retour des refugiés, une situation qui, selon lui, démontre la nécessité de rendre la présence des Nations Unies plus efficace dans la province.
La situation qui règne sur le terrain met en doute la crédibilité et l’impartialité de la Fédération de Russie, dont le retrait de la décision de la CEI « doit être considéré comme un effort visant à légitimer les résultats d’un nettoyage ethnique », a accusé le Représentant de la Géorgie.
La Géorgie pense que le retrait russe de la décision de la CEI « sous le prétexte de favoriser le règlement de la situation en Abkhazie, Géorgie, crée les conditions d’une déstabilisation et mine le cadre légal sur lequel reposait le processus de retour à la paix initié par la CEI », a accusé le représentant. Dans l’intérêt de la stabilité dans la région, il a souhaité une amélioration du dialogue et des relations bilatérales entre la Fédération de Russie et la Géorgie.
Répondant aux questions des journalistes, Irakli Alasania s’est félicité de l’existence de relations « cordiales » entre les Missions géorgienne et russe accréditées auprès des Nations Unies. Ces relations sont caractérisées par des interactions qui ont lieu de manière hebdomadaire, a-t-il précisé.
Le Représentant a par ailleurs indiqué qu’une déstabilisation de la région pourrait avoir des conséquences sur la tenue des Jeux olympiques d’hiver de 2014, dont l’organisation a été remportée par la ville russe de Sotchi, qui est une station balnéaire et de sports d’hiver proche de la Géorgie et située aux bords de la mer Noire. Répondant à la question d’un journaliste, M. Alasania a souligné que la Géorgie ne souhaitait pas reconnaitre le Kosovo, cette position s’inscrivant dans le souci de respecter la souveraineté nationale des États.
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