En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE À L’OCCASION DU LANCEMENT DE LA CARTE 2008 DE LA REPRÉSENTATION POLITIQUE DES FEMMES

29/02/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE À L’OCCASION DU LANCEMENT DE LA CARTE 2008 DE LA REPRÉSENTATION POLITIQUE DES FEMMES


« La participation des femmes dans la sphère politique, qu’il s’agisse des parlements ou des ministères, continue d’augmenter.  Mais cette progression s’effectue de manière encore trop lente. »


C’est le constat mitigé qu’a dressé ce matin le Secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), M. Anders Johnsson, à l’occasion d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, à New York.  Ce dernier, qui présentait la Carte 2008 de la représentation politique des femmes, a indiqué qu’en 2008 la proportion des femmes dans les parlements du monde entier était de 17,7%.  « Ce gain d’à peu près 2% par rapport à 2005 n’incite guère à l’optimisme dans la perspective de la réalisation de la parité parlementaire d’ici 2050 », a dit M. Johnsson. 


Commentant ensuite la Carte 2008, le Secrétaire général de l’UIP a déclaré qu’elle reflétait des progrès attendus et d’autres moins prévisibles.  « Outre les bons élèves traditionnels, a-t-il poursuivi, comme les pays nordiques et désormais certains États africains comme le Rwanda –qui, avec 48,8% des femmes au sein de son Parlement, détient le record en matière de représentativité à ce niveau– ou des pays comme l’Argentine et le Costa Rica, forts d’un taux égal ou légèrement inférieur à 40%, montrent une véritable évolution dans ce domaine ».  


M. Johnsson a relevé que les États insulaires du Pacifique et la majorité des pays arabes, à l’exception notable des Émirats arabes unis où 22,5% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes, étaient toujours à la traîne.  Il s’est ensuite félicité de ce que le nombre des pays ne comptant aucune femme ministre soit passé de 19 à 13.  « Avec plus de 50% de femmes qui possèdent un portefeuille ministériel au sein de leurs Gouvernements, la Finlande et la Norvège sont les deux champions du classement 2008, suivis par la Grenade, la Suède, la France, l’Afrique du Sud et l’Espagne, des pays où les femmes sont très actives sur le front de la lutte politique pour l’égalité entre les sexes », a ajouté M. Johnsson.  


Après avoir indiqué qu’en 2008, à ce stade, seulement 4,7% des chefs d’État sont des femmes et 4,2% de femmes dirigent des gouvernements, il a donné la parole à la Directrice de la Division de la promotion de la femme du Département des affaires économiques et sociales, Mme Carolyn Hannan.  « La Carte est une initiative heureuse de la Commission de la condition de le femme, a-t-elle noté, qui nous permet une évaluation détaillée de la situation année après année.  Cette collecte de données très précises sera de nouveau à l’ordre du jour de la Commission en 2009, de sorte que les recommandations qui seront formulées l’année prochaine le seront sur la base rigoureuse des statistiques établies conjointement par l’UIP et la Division. »


Mme Hannan a estimé que la réalisation de la parité politique relevait de la responsabilité des États ayant pris l’engagement « de faire plus dans ce domaine et dans les proportions et délais prévus ».  Elle a ensuite souhaité que l’on regarde « au-delà des chiffres », pour savoir comment s’effectue le travail des femmes dans les parlements et les ministères.  « La part des femmes dans les processus de décision à ce niveau est finalement mal connue, a-t-elle ainsi dit, de même que l’on sait peu de choses sur leur poids véritable dans les milieux d’affaires ou académiques. »


Deux représentantes de parlements nationaux étaient aussi présentes à la conférence de presse.  Mme Hillary Armstrong, de la Chambre des communes du Royaume-Uni, a souligné la nécessité de légiférer sur la parité en matière de représentation parlementaire.  Évoquant son expérience personnelle, elle a déclaré que les réformes législatives avaient contribué grandement aux changements culturels à l’intérieur des principaux partis politiques britanniques, traditionnellement machistes.  « Aujourd’hui, l’électeur britannique aime les formations où les femmes jouent un rôle majeur », a-t-elle dit.  Mme Sharon Hay Webster, députée jamaïquaine, a quant à elle plaidé pour un renforcement des infrastructures politiques en vue d’accélérer l’accès des femmes aux postes de décision liés au financement des stratégies nationales.


Répondant aux questions des journalistes, les participants ont reconnu l’efficacité des quotas comme mesures incitatives d’accroissement de la représentation politique des femmes.  « Tous les bons élèves de la Carte 2008, à l’exception de trois pays, ont mis en place des politiques de quotas, temporaires certes mais dont l’effet est durable, en particulier sur les mentalités », a noté M. Johnsson.   


Mme Hannan a affirmé que la lutte contre les stéréotypes devait être le cheval de bataille de tous les pays désireux de renforcer leur système démocratique: « La solution, comme souvent, se trouve en amont, dans le partage équitable des tâches domestiques entre les conjoints, pour permettre aux femmes de s’engager dans des activités dont l’accès leur ont été jusque-là interdit », a-t-elle dit.   


M. Johnsson a par ailleurs déclaré que les succès enregistrés au Rwanda, au Burundi, en Sierra Leone ou encore en Afghanistan, étaient en partie dus à la forte présence de la communauté internationale dans ces pays.  Il a jugé que les pressions exercées par les institutions de l’ONU et ses partenaires, dont le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et l’UIP, n’étaient pas « vains », comme le démontrent ses exemples et les évolutions en cours dans certains pays arabes et d’Amérique latine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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