CONFÉRENCE DE PRESSE DE TOBY LANZER, COORDONNATEUR DES OPÉRATIONS HUMANITAIRES DES NATIONS UNIES EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE TOBY LANZER, COORDONNATEUR DES OPÉRATIONS HUMANITAIRES DES NATIONS UNIES EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Bien que la crise que traverse la République centrafricaine soit principalement liée à sa situation politique intérieure, la frontière commune de ce pays avec le Tchad, le Soudan et la République démocratique du Congo le place dans une position d’autant plus délicate, a expliqué ce matin Toby Lanzer, le Coordonnateur des opérations humanitaires des Nations Unies sur place.
Venu donner une mise à jour de la situation humanitaire en République centrafricaine, M. Lanzer a expliqué que les Nations Unies y jouaient un rôle déterminant au niveau national, notamment par l’intermédiaire du Représentant spécial du Secrétaire général, pour amener le Gouvernement et les groupes rebelles à entamer cet été un dialogue national inclusif.
Cependant, a souligné le Coordonnateur, le nord-est du pays est actuellement emprunté par des groupes rebelles comme voie de transit d’un pays à l’autre, mais aussi comme base arrière de ces mêmes factions et quartier général des opérations qu’elles lancent au Tchad et au Darfour. Par conséquent, 300 000 personnes ont été déplacées de leurs villages, dont près d’un tiers viennent du Darfour et du Cameroun.
M. Lanzer a exprimé sa profonde préoccupation devant la multiplication des violences sexuelles dans le nord de la République centrafricaine, où près de 15% des femmes et des filles en auraient été victimes. Ces actes sont perpétrés par des rebelles et des pillards, a-t-il déclaré. Grâce à leur présence dans la région et à leur coopération avec un nombre croissant d’organisations non gouvernementales, les Nations Unies viennent en aide aux populations déplacées.
Le Coordonnateur a ainsi indiqué qu’avec l’aide de 300 ONG, l’ONU s’efforçait actuellement de répondre aux défis humanitaires qui se posent aux personnes déplacées, en leur distribuant de l’eau potable, des vivres et des trousses sanitaires d'urgence. Des « écoles de la brousse » ont également été ouvertes, qui dispensent un enseignement à près de 75 000 enfants, lesquels sont également nourris et vaccinés.
L’appel humanitaire lancé en 2008 pour le nord de la République centrafricaine s’élève à 92 millions de dollars, dont 32 sont nécessaires de toute urgence. Répondant à une question, M. Lanzer a confirmé qu’à ce stade, seulement 10% de cet appel a été financé. Mais il s’est voulu rassurant, expliquant que ce pourcentage n’avait rien d’inhabituel pour un début d’année.
Soulevant le problème de la réforme du secteur de la sécurité, dont dépend la consolidation des institutions démocratiques dans le pays, le Coordonnateur a fait état de progrès, grâce notamment au soutien apporté par la France. Il a annoncé que le Gouvernement centrafricain présentera son projet de réforme en avril.
Un journaliste a interrogé M. Lanzer au sujet des informations selon lesquelles l’Armée pour la restauration de la République et la démocratie aurait déclaré qu’à moins que l’ancien Président de la République centrafricaine, M. Ange-Félix Patassé, soit autorisé à rentrer dans son pays, le dialogue national devrait se tenir à l’étranger. Il a répondu que des efforts étaient déployés pour amener ce groupe rebelle, l’un des trois concernés, à prendre part au dialogue. Quant à la question de savoir si M. Patassé devrait être associé à ce dialogue, le Coordonnateur a répondu que cette question devrait être posée au Gouvernement centrafricain.
Interrogé ensuite au sujet des mouvements de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République centrafricaine, il a déclaré qu’il n’était pas en mesure de pouvoir confirmer la présence de ce groupe dans le pays. Il a également estimé que la question de savoir si le Gouvernement centrafricain accepterait d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre de membres de la LRA, en cas de présence avérée, devait également être posée au Gouvernement.
Environ 15% des effectifs de la Force de maintien de la paix de l'Union européenne (EUFOR) seront stationnés dans le nord-est de la République centrafricaine, ce qui représentera environ 400 personnels, sans compter le personnel civil d’appui, a précisé M. Lanzer à une autre question. Ce déploiement enverra un signal de soutien fort de la part de la communauté internationale aux populations civiles dans la région, a-t-il jugé en conclusion.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel