CONFÉRENCE DE PRESSE DE LAKHDAR BRAHIMI, PRÉSIDENT DU GROUPE INDÉPENDANT SUR LA SÛRETÉ ET LA SÉCURITÉ DU PERSONNEL ET DES LOCAUX DE L’ONU DANS LE MONDE
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LAKHDAR BRAHIMI, PRÉSIDENT DU GROUPE INDÉPENDANT SUR LA SÛRETÉ ET LA SÉCURITÉ DU PERSONNEL ET DES LOCAUX DE L’ONU DANS LE MONDE
L’ancien Ministre algérien des affaires étrangères, M. Lakhdar Brahimi, a dévoilé, ce matin, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, la composition du Groupe indépendant sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies dans le monde, qu’il préside et qui a été créé par le Secrétaire général au lendemain de l’attentat d’Alger, en décembre dernier. « Nous devons comprendre que les choses ont changé, que le drapeau de l’ONU n’est plus une protection », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait annoncé le 5 février l’établissement du Groupe indépendant pour évaluer les nouveaux risques qui pèsent sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies à travers le monde, une décision prise à la suite de la dernière attaque meurtrière contre des cibles algérienne et onusienne, à Alger, le 11 décembre 2007.
M. Brahimi a affirmé aujourd’hui que le Groupe indépendant entamerait d'ici à quelques jours sa mission, laquelle pourrait durer plus de six semaines. Le Groupe, a-t-il dit, s’attachera à examiner ce qui s’est réellement passé à Alger et à chercher les leçons qui peuvent être tirées de cette action dramatique. Il rédigera ensuite un rapport dans lequel figureront des « recommandations réalisables ».
Le Groupe indépendant comprend six membres siégeant à titre individuel. Son Président, M. Lakhdar Brahimi, a exercé un certain nombre de hautes fonctions au Siège des Nations Unies et sur le terrain, en particulier en Afrique du Sud, en Haïti, en Afghanistan et en Iraq. En 2000, il a dirigé le Groupe d’étude sur les opérations de paix des Nations Unies. Il fut également Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, de 1991 à 1993, et Ambassadeur de son pays en Égypte et au Royaume-Uni.
Outre M. Brahimi, le Groupe est composé de M. Elsayed Ibrahim Elsayed Mohamed Elhabbal, membre depuis 1982 de la Direction de la sécurité du Caire et du secteur de la sécurité nationale, de M. Anil Kumar Gupta, ancien haut fonctionnaire du Ministère indien de l’intérieur, de M. Umit Pamir, ancien Ambassadeur de la Turquie, notamment auprès de l’OTAN et des Nations Unies, de M. Thomas Boy Sibande, ancien membre de la Force de défense nationale sud-africaine et actuel Conseiller du Gouvernement de l’Afrique du Sud sur les questions de sécurité et de Mme Margareta Wahlström, ancienne Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour l’Afghanistan.
Ces spécialistes des questions de sûreté et de sécurité ont pour mission de procéder à un examen critique de la situation et d’analyser la capacité du système des Nations Unies, avec ses pays hôtes, à s’adapter efficacement aux nouvelles circonstances. Ils tenteront en outre d’identifier les moyens avec lesquels l’ONU pourra continuer à s’acquitter de ses missions sur le terrain, dans des conditions raisonnables de sûreté et de sécurité pour son personnel et de ses locaux.
Le Groupe, qui doit se rendre dans certains lieux d'affectation et d’opération hors siège, consultera des États Membres, des membres du personnel et des responsables des Nations Unies au sein du Secrétariat et du système, ainsi que des partenaires extérieurs de l’Organisation.
Les recommandations que formulera le Groupe seront susceptibles d’être mises en œuvre par les Nations Unies et leurs États Membres afin de permettre à l’Organisation de poursuivre son travail, tout en protégeant plus efficacement son personnel, a indiqué M. Brahimi. Le Groupe étudiera également les rapports publiés jusque-là afin de déterminer si les recommandations qu’ils contenaient ont été appliquées. « Nous ferons de notre mieux, et nous espérons que ce mieux suffira », a-t-il souligné.
M. Brahimi a expliqué aux journalistes que l’ONU n’était plus perçue par tout le monde comme indépendante et impartiale. « Beaucoup de gens n’ont pas caché que les Nations Unies étaient devenues leur ennemi et devaient être considérées comme une cible légitime », a-t-il précisé, ajoutant que l’Organisation devait désormais être prévenue que son drapeau ne lui assurait plus une protection.
Le Président du Groupe indépendant a par ailleurs estimé que l’Algérie était disposée à coopérer entièrement. « L’Algérie et l’ONU se trouvent du même côté de la table », a-t-il déclaré. Toutes deux « ont été les victimes de cette attaque terroriste et ont un intérêt identique à comprendre ce qui s’est passé et pourquoi », a-t-il poursuivi.
M. Brahimi a également mis l’accent sur l’indépendance de son travail, un principe qui s’applique à quiconque ayant déjà collaboré avec les Nations Unies et qui exige, a-t-il précisé, de « ne chercher ni accepter des instructions de toute autre personne ».
Rejetant le terme d’« enquête » pour qualifier le travail du Groupe indépendant, son Président a en outre assuré n’être « ni un policier, ni Sherlock Holmes ». Si le Groupe s’efforcera de trouver les raisons pour lesquelles les Nations Unies ont été attaquées, afin d’éviter que de tels actes ne se reproduisent à l’avenir, il n’est pas certain, en revanche, de pouvoir dégager des responsabilités individuelles, a-t-il ajouté. « Si le Groupe trouve quelqu’un qui aurait pu faire quelque chose pour sauver des vies et qui ne l’a pas fait, il le dira sûrement », a précisé M. Brahimi.
Le Président du Groupe indépendant a enfin dit se mettre à la disposition du Syndicat du personnel dans le but d’entendre toute opinion ou suggestion. « Ma porte est ouverte », a-t-il assuré. « Si des membres du personnel savent quelque chose, s’ils ont des questions, s’ils ont des idées sur la façon dont les choses peuvent être améliorées pour renforcer la sécurité de leurs collègues, ils seront sincèrement les bienvenus. »
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