En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT

12/02/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT


Le Représentant permanent de Grenade et Président de l’Alliance des petits États insulaires, M. Angus Friday, a annoncé aujourd’hui au cours d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, que la Grèce avait contribué pour un montant initial d’un million d’euros au Fonds de financement de l’Alliance.


Ce Fonds pour les îles vertes -«  Global Islands Green Finance Facility »- vise à financer les partenariats qui permettront de répondre aux défis que posent les changements climatiques pour les petits États insulaires.  Une « feuille verte », qui identifie des projets précis nécessitant un financement, sera rendue publique demain.


Estimant que l’heure actuelle n’est plus au débat mais à l’action, M. Friday a souligné l’importance que revêt le partenariat pour les pays comme le sien.  Sans partenariat, nous ne pouvons aller de l’avant, et sans action, nous sommes en danger, a-t-il prévenu.  En raison de leur superficie et de leur situation économique, les petits États en développement sont particulièrement vulnérables aux conséquences des changements climatiques, notamment l’érosion des côtes, les ouragans, les inondations, la désertification et la salinisation des stocks d’eau potable, a indiqué M. Friday.  Il a ainsi expliqué que la Grenade n’était pas un pays situé à proximité des zones d’ouragans, mais que ceux-ci avait récemment provoqué des dégâts atteignant 200% du produit national brut.  « Les changements climatiques ne sont pas une question existentielle pour nous, ni un problème auquel nous serons confrontés dans 10 ou 20 ans, mais une situation à laquelle nous faisons face maintenant », a-t-il fait remarquer.


Pour sa part, le Représentant permanent du Cap-Vert, M. Antonio Pedro Monteiro Lima, qui copréside l’Alliance, a indiqué que son pays subit les conséquences de la désertification.  Son pays, a-t-il précisé, est en voie d’être classé sur la liste des pays à moyen revenu, mais tous les sacrifices faits au cours des 30 dernières années risquent d’être anéantis par les changements climatiques, a-t-il signalé.


Nous nous félicitons de l’élan donné par la Conférence de Bali, a poursuivi M. Friday, mais force est de constater que le Fonds d’adaptation créé pour financer des projets précis, n’est alimenté que par 2% des ressources du Mécanisme pour un développement « propre » du Protocole de Kyoto, soit un montant de 200 ou 300 millions de dollars seulement.  Or, les Maldives, par exemple, ont besoin de 1,5 milliard de dollars pour achever leur projet de construction de 14 îles artificielles, a-t-il signalé.  Le Président de l’Alliance a expliqué que ce pays avait déjà construit Hulhumalé, une île surélevée qui permettra à sa population de trouver refuge en cas d’intempérie, grâce à un partenariat avec les Pays-Bas et au financement de certains pays du Golfe.


Pour M. Colin D. Beck, l’autre coprésident de l’Alliance et Représentant permanent des Îles Salomon, qui participait lui aussi à cette conférence de presse, la création de partenariats est d’autant plus importante que la magnitude des défis engendrés par les changements climatiques a dépassé les capacités de l’ONU.  La prolifération actuelle de réunions sur les changements climatiques ne relève pas d’une seule structure et les institutions qui traitent de la question des changements climatiques n’ont pas de bureaux sur le terrain.  Cette situation provoque un décalage entre ce qui se passe sur place et le contenu des rapports.  La capacité, la technologie et le financement existent, mais le tout ne fonctionne pas de manière coordonnée et les plus vulnérables sont laissés pour compte, a-t-il constaté.  La question des réfugiés écologiques, par exemple, n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite.


La question des réfugiés écologiques est réelle, a renchéri M. Friday.  Dans le pire des cas, au fur et à mesure que le niveau des mers monte et que le nombre de tempêtes augmente, les populations, qu’elles viennent des petits États insulaires ou d’autres pays comme le Bangladesh, se verront obligées de se déplacer, volontairement ou de force.  Cette migration de masse engendrera des conflits concernant la répartition des ressources disponibles, a-t-il averti, ce n’est pas un problème que connaissent uniquement les îles.


Tuvalu, a indiqué M. Lima, n’a pas la capacité financière pour construire des îles artificielles, tandis que les archipels présentent des défis notables pour l’aménagement des infrastructures de secours.  Nous voulons créer des partenariats qui nous permettront d’aider notre population et de nous aider nous-mêmes.  Pour cela, il faut mettre l’accent sur l’urgence et l’efficacité et changer la logique du compromis en logique de l’engagement.


Répondant à la question d’une journaliste concernant l’utilisation de moyens de communication et les préparatifs en cas d’urgence, M. Friday a expliqué que des réseaux de téléphonie mobile existaient dans la plupart des îles du monde.  Le Gouvernement de la Grenade, par exemple, prévoit déjà de diffuser des SMS à sa population en cas d’urgence.  Des exercices de sauvetage sont chose courante, des stocks de nourriture et d’eau potable ont été livrés à travers le pays, et les nouvelles constructions comportent maintenant un toit angulaire, qui résiste mieux aux ouragans.


Un autre journaliste a voulu savoir si le financement des problèmes liés aux changements climatiques devait également faire figure d’aide au développement.  Les changements climatiques sont une question de développement, a expliqué M. Beck, lorsque nous construisons nos routes, nous devons prendre en compte la proximité de la mer.  En aidant l’agriculteur à faire face à la désertification en mettant en place un système de culture au goutte à goutte, a précisé le représentant du Cap-Vert, nous répondons à la fois au problème du développement et des changements climatiques.  M. Lima a également attiré l’attention sur l’importance du transfert de technologies. «  Nous voulons utiliser des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire ou éolienne, mais nous ne disposons pas des technologies appropriées », a-t-il signalé


Une table ronde sur le financement de l’adaptation aux changements climatiques aura lieu demain, à midi, dans les locaux de la Mission permanente de l’Inde auprès des Nations Unies et à laquelle participeront l’Alliance des petits États insulaires, la Fondation des Nations Unies et « Friends on Climate Change ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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