CONFÉRENCE DE PRESSE DE GEORGE CLOONEY, ACTEUR, RÉALISATEUR, ACTIVISTE DES DROITS DE L’HOMME ET NOUVEAU MESSAGER DE LA PAIX DE L’ONU

CONFÉRENCE DE PRESSE DE GEORGE CLOONEY, ACTEUR, RÉALISATEUR, ACTIVISTE DES DROITS DE L’HOMME ET NOUVEAU MESSAGER DE LA PAIX DE L’ONU

L’acteur, réalisateur et activiste des droits de l’homme, George Clooney, a exprimé ce matin toute sa fierté d’avoir été nommé Messager de la paix des Nations Unies et d’avoir à assumer « la lourde responsabilité » de sensibiliser les gouvernants aux besoins des opérations de maintien de la paix de l’ONU. 

Après avoir reçu des mains de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, son certificat et sa barrette en forme de colombe de la paix, George Clooney a donné une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, au cours de laquelle il a fait part de ses impressions après ses visites au Darfour, au Tchad et en République démocratique du Congo, aux côtés de la Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Jane Holl Lute, qui y effectuait une mission d’évaluation des besoins. 

Ces situations de conflit sont toutes différentes mais elles ont un point commun, à savoir les atrocités qui y sont commises contre des civils innocents, a souligné le nouveau Messager de la paix qui, au Soudan, a essuyé les critiques des autorités nationales sur la « partialité » de la communauté internationale. 

Or, a rétorqué le Messager de la paix, je n’ai rencontré personne parmi les victimes du Darfour qui n’impute pas la responsabilité de la situation au Gouvernement soudanais et aux milices janjaouites.  C’est un fait, a-t-il martelé, tout en admettant que les rebelles commettent également des actes de violence.  La solution réside dans un dialogue franc et constructif, a préconisé George Clooney. 

Le Gouvernement soudanais, a-t-il poursuivi, a accepté la résolution 1769 du 31 juillet 2007, et ce faisant, il s’est engagé à accueillir les soldats de la paix et à protéger les agents humanitaires dans le cadre d’une opération hybride Union africaine-ONU (MINUAD) qui a toujours besoin de l’appui du Gouvernement soudanais et de tous les États Membres ainsi que de ressources. 

Le nouveau Messager de la paix a rappelé les États Membres, en particulier la Chine, à leur responsabilité de fournir à la MINUAD les équipements nécessaires et d’obtenir du Gouvernement soudanais une adhésion complète aux objectifs visés par la résolution 1769. 

George Clooney a d’ailleurs rappelé que lorsqu’il s’est rendu en Chine, en 2006, avec les athlètes américains, Joey Cheek et Tegla Loroupe, il a clairement demandé aux autorités chinoises de faire pression sur le Soudan pour qu’il mette fin à la crise au Darfour, liant ainsi les investissements de la Chine au Soudan aux Jeux olympiques de Beijing. 

« Les populations du Darfour vous croient lorsque vous dites que la paix arrive », a dit le Messager de la paix, en précisant que dans ses nouvelles responsabilités, il usera de la diplomatie « car je crois qu’on n’obtient rien en hurlant dans les oreilles des gens. » 

Au Darfour, a-t-il encore dit, les gens ne réclament « ni la Chine, ni les États-Unis ni la Russie, ni aucun autre pays ».  Ils veulent l’ONU.  Ils m’ont dit « envoyez nous l’ONU », a insisté le Messager de la paix d’une voix brisée par l’émotion.  Le monde attend.  Les soldats ont besoin d’équipements, et si vous ne les leur donnez pas, alors rappelez-les et éteignez vos télévisions et vos radios, s’est-il énervé. 

En RDC, le Messager de la paix est arrivé, le 23 janvier, au moment où la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les Kivus, signait à Goma, un accord de cessez-le-feu « imparfait mais porteur d’espoir ». 

Au Tchad où la Mission de l’ONU (MINURCAT) n’en est qu’à ses prémices, a-t-il poursuivi, le nœud du conflit est à la frontière avec la République centrafricaine.  Nous avons rencontré le Président Idriss Déby qui a bien compris que l’ONU venait sans autre agenda que de créer un environnement favorable au processus de paix. 

Comme tous les Messagers de la paix des Nations Unies, George Clooney a été désigné à la discrétion du Secrétaire général de l’ONU.  Messager de la paix pour œuvrer dans le domaine du maintien de la paix, l’acteur, réalisateur et activiste des droits de l’homme rejoint ainsi huit autres personnalités éminentes soigneusement choisies dans le monde des arts, de la littérature, de la musique et des sports et qui ont accepté d’aider à attirer l’attention du monde entier sur les activités des Nations Unies (voir Note N0 6123).

En nommant George Clooney, le Secrétaire général lui a déclaré: « Vous avez été le témoin direct de la souffrance endurée par les victimes de la guerre et en avez fait votre mission personnelle afin de contribuer à mettre fin à la violence et à la souffrance humaine.  Je suis certain que vous serez un Messager de la paix convaincant et percutant, étant donné votre dévouement en faveur de l’action de sensibilisation publique et de mobilisation pour le Darfour ».

Avec la multiplication des flux d’informations, nous ne voyons que ce nous voulons voir, a dit George Clooney.  Dans un tel contexte, il est important pour l’ONU de mobiliser des célébrités qui peuvent « attirer l’attention sur ce qu’il faut voir et faire un plaidoyer auprès des gouvernants », a dit le Messager de la paix qui ne limite pas son mandat au Darfour ou à l’Afrique.

George Clooney n’est pas un nouveau venu aux Nations Unies.  En septembre 2006, lui et le lauréat du prix Nobel de la paix et survivant de l’Holocauste, Elie Wiesel, s’étaient déjà adressés aux membres du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour.  L’acteur venait d’effectuer une visite avec son père, l’ancien journaliste, Nick Clooney, dans les camps de réfugiés de la province soudanaise.

En avril 2007, George Clooney, ses collègues acteurs, Don Cheadle, Brad Pitt, Matt Damon, l’avocat spécialiste des droits de l’homme, David Pressman, et le producteur, Jerry Weintraub, ont créé « Not On Our Watch », une organisation sans but lucratif dont l’objectif est d’attirer l’attention du public et de mobiliser des ressources pour la prévention des atrocités et l’acheminement de l’aide humanitaire.  Comme première mission, « Not On Our Watch » a choisi le Darfour. 

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