En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3918

LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET L’IMPUNITÉ ÉRIGÉES EN PRIORITÉS MONDIALES

13/10/2008
Assemblée généraleAG/SHC/3918
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

8e et 9e séances – matin et après-midi


LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET L’IMPUNITÉ ÉRIGÉES EN PRIORITÉS MONDIALES


Le renforcement de l’architecture de l’ONU en matière de parité entre les sexes au cœur des débats de la Troisième Commission


À l’occasion du premier jour du débat de la Troisième Commission sur la promotion de la femme, les délégations se sont concentrées sur les moyens, notamment législatifs, de combattre les actes de violence dont les femmes sont victimes, partout dans le monde.


La violence à l’égard des femmes, notamment la plus atroce de ses manifestations, le viol, constitue la pire violation des droits de l’homme, voire un crime contre l’humanité, ont réaffirmé de nombreux pays, stigmatisant dans une belle unanimité toutes les formes de ce phénomène.  Aucun âge et aucune couche sociale ne sont épargnées, a dénoncé la Jamahiriya arabe libyenne, qui, à l’instar de la majorité des intervenants, a recommandé de redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité dont souvent jouissent encore les coupables.  La violence au foyer, les abus physiques et l’inceste sont des crimes graves, a insisté la représentante de la Jamaïque.  Le viol systématique, lors de conflits armés, a retenu l’attention de plusieurs délégations, qui, tout en reconnaissant la contribution importante apportée par le Conseil de sécurité dans sa récente résolution, ont demandé que soit renforcé l’accès des victimes à la justice.


Plusieurs intervenants ont aussi insisté sur le coût économique de toutes les formes de violence, demandant aux États et aux organismes de l’ONU d’accorder un rang de priorité élevé aux actions pour la combattre. La violence contre les femmes, sous toutes ses formes, a des conséquences lourdes pour les victimes comme pour les sociétés, a mis en garde le Mexique. 


Ce combat exige une architecture forte au sein des Nations Unies, a dit le représentant mexicain, au nom du Groupe de Rio, en faisant référence à l’adoption l’an dernier de la résolution de l’Assemblée générale sur la cohérence du système des Nations Unies, résolution qui demandait au Secrétaire général, au sujet des solutions institutionnelles pour renforcer les activités de l’ONU en faveur de l’égalité des sexes, un document sur diverses options proposées, en particulier sur celle d’une « entité composite ».  La France a affirmé le soutien de l’Union européenne à une nouvelle entité en charge de la parité, qui serait dirigée par un Secrétaire général adjoint.  Le représentant français a souhaité une décision sur ce sujet au cours de la présente session. 


Plusieurs déclarations liminaires avaient été faites avant l’ouverture du débat général.  Mesdames Rachel Mayanja, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme; Dubravka Simonovic, Présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW); Inès Alberdi, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM); Carolyn Hannan, Directrice de la Division de la promotion de la femme, ont présenté leurs activités et dialogué avec les délégations lors d’un échange de vues. 


Ont participé au débat les délégations suivantes: Antigua-et-Barbuda (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), France (au nom de l’Union européenne et des pays associés), République-Unie de Tanzanie (au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe), Guyana (au nom de la Communauté des Caraïbe (CARICOM)), Canada (également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), Mexique (au nom du Groupe de Rio), Qatar (au nom du Conseil de coopération du Golfe), Cuba, Iraq, Japon, Soudan, Bangladesh, Pays-Bas, Brésil, Colombie, Égypte, Bélarus, États-Unis, Turquie, Algérie, Jamaïque, Viet Nam, Malaisie, Jamahiriya arabe libyenne, Chine, Slovénie, Chili, Pakistan, Sénégal et Fédération de Russie.


La Troisième Commission poursuivra  son débat sur la promotion de la femme, demain mardi 14 octobre à 10 heures. 



PROMOTION DE LA FEMME


Déclarations


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a déclaré que les crises diverses qui frappent le monde actuellement allaient forcément avoir de répercussions sur la promotion de la femme, en dépit des nombreux efforts déployés par les États Membres.  Des milliers d’être humains sont passés d’un état misérable à une situation plus acceptable notamment grâce à une meilleure prise en charge du paludisme, de la santé maternelle, de la formation des femmes auxquelles une meilleure place est faite dans la société, a dit Mme Mayanja.  Les donateurs doivent cependant mieux tenir leurs engagements face aux pays en développement, s’engager de manière plus proéminente dans des actions collectives et mobiliser les ressources pour tous, a réclamé l’intervenante selon laquelle il serait impensable de ne pas intégrer les femmes à chaque étape de la stratégie de  développement.  Mme Mayanja a souligné que les Nations Unies sont en tête dans cette lutte pour les femmes, faisant valoir la participation active des entités et des États Membres lors des différentes réunions de haut niveau ayant mis en évidence l’importance de l’égalité entre les femmes.


Pour la Conseillère spéciale, les enjeux sont clairs: les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas réalisés à moins de consacrer davantage de ressources à l’égalité entre les sexes.  Elle a regretté que le Consensus de Monterrey de 2002, tout en reconnaissant l’importance de ces questions, n’ait pas eu beaucoup de traductions concrètes dans les faits.  Lors de la cinquante-deuxième session de la Commission de la condition de la femme, le problème du financement a constitué une priorité et 2008 représente une année jalon dans la campagne afin que le financement du développement devienne une réalité, a jugé Mme Mayanja.  L’égalité entre les femmes doit être le but commun des peuples.


Rappelant que le 25 février 2008, le Secrétaire général avait lancé une campagne « Unis pour mettre fin à la violence contre les femmes », elle a estimé qu’il s’agissait là d’une occasion historique pour agir.  Plusieurs pays ont pris des mesures intéressantes notamment le Brésil où le 6 décembre est désormais proclamé Journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a-elle rapporté.


Malgré les apports du Conseil de sécurité notamment dans la résolution 1820/2008 sur les violences sexuelles dans les conflits armés, les femmes sont encore largement menacées de par le monde, a regretté la Conseillère spéciale.  Dans les pays stables, elles ne sont encore que trop rarement aux affaires.  La proportion des sièges parlementaires occupés par les femmes du monde entier est de 18% mais de 56% à l’assemblée nationale du Rwanda, s’est réjouie Mme Mayanja.  Elle a toutefois noté les maigres progrès réalisés en la matière par les Nations Unies.  Au 1er janvier 2008 en effet, les postes élevés étaient occupés à 38,4% par des femmes, ce qui représente une progression de 3% en 10 ans.  Au Secrétariat, l’augmentation, ces deux dernières années, est négligeable, a estimé la Conseillère spéciale.


Signalant enfin que des consultations officieuses de l’Assemblée générale ont eu lieu au printemps concernant le renforcement de la lutte pour l’égalité entre les sexes, elle a ajouté que les États Membres se sont vus proposer deux documents optionnels pour le renforcement des aspects programmatiques et de fonds.  Elle a souhaité que des mesures concrètes en découlent aussi rapidement que possible, pour répondre aux besoins existants.


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a souhaité que les mesures prises pour les femmes soient enracinées dans un cadre national fort avec des législations adaptées, qui prévoient à la fois des mécanismes de surveillance et une assistance aux victimes.  Il est urgent d’évaluer l’impact de ces mesures et de contribuer ainsi au développement des bonnes pratiques, a préconisé la Directrice de la Division de la promotion de la femme.  Elle s’est dite satisfaite de constater que plusieurs organismes intergouvernementaux ont parlé de la violence contre les femmes dans le cadre de leurs mandats respectifs ces derniers mois, selon les recommandations de l’Assemblée générale lors de sa dernière session.  Elle a notamment cité la Commission sur les statistiques quant à son apport pour une meilleure connaissance des actions en faveur de la promotion de la femme.


De manière générale, les États Membres ont pris des mesures étendues pour lutter contre les trafics en renforçant leurs cadres législatifs, leurs efforts de prévention, notamment par une meilleure protection des victimes et la poursuite des coupables, s’est réjouie la Directrice.  Ils ont favorisé une approche holistique de la question, a-t-elle constaté.  Les Nations Unies ont également renforcé leurs partenariats avec différents acteurs intervenant sur ces questions, a déclaré Mme Hannan.  S’agissant des travaux à mettre au compte de la Division, elle a indiqué qu’une base de données était en cours d’élaboration et qu’elle devrait être lancée dès le mois de mars 2009 lors de la Commission sur les violences contre les femmes.  Par ailleurs une première newsletter a été publiée par la Division dont le site Internet a été restructuré.


Mme INÉS ALBERDI, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a présenté le rapport des activités du Fonds articulées autour de plans stratégiques de quatre ans.  À mi-parcours de l’année cible 2015 pour la réalisation des OMD, les résultats  en ce qui concerne l’autonomisation des femmes se trouvent à un carrefour.  Faisant le point des progrès accomplis dans l’exécution du programme de l’UNIFEM tel que défini dans son plan de financement pluriannuel, Mme Alberdi a centré son intervention sur plusieurs résultats importants.  Les plans nationaux et la législation relatifs aux droits fondamentaux des femmes et à l’égalité des sexes ainsi que les principales institutions montrent une responsabilisation dans l’incorporation de la dimension de la parité entre les sexes.  Les défenseurs de l’égalité entre les sexes ont pu influer sur les politiques, les programmes et les ressources et aller de l’avant.  Rappelant que l’UNIFEM était chargé de la gestion du Fonds des Nations Unies pour en finir avec la violence à l’égard des femmes, l’intervenante a souligné que les contributions à ce Fonds avaient quadruplé entre 2006 et 2008, s’élevant à environ 16 millions de dollars à la fin de 2007.  Cela permet à l’ONU d’augmenter ses allocations aux gouvernements et aux organisations de la société civile, a-t-elle souligné.  Le programme le plus intensif de soutien aux mécanismes nationaux pour les femmes a été développé en Afghanistan où l’UNIFEM a permis l’établissement d’une équipe d’édification des capacités institutionnelles au sein du Ministère chargée des questions/affaires féminines.  L’UNIFEM continue d’appuyer la Campagne UNite, lancée par le Secrétaire général de l’ONU pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, afin qu’elle soit reconnue comme élément essentiel des OMD.  Cette campagne constitue une plate-forme sur l’Internet et, le 25 novembre, Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, l’UNIFEM présentera au Secrétaire général les signatures recueillies durant la campagne.  Elle a conclu que le partenariat et la coordination restaient importants tant à l’intérieur qu’entre les pays, les régions et les organisations du système des Nations Unies.


Échanges de vues


La représentante de l’Algérie a, au sujet du rapport A/63/214, attiré l’attention du Président et de la Troisième Commission sur des distorsions inacceptables du rapport que son pays a fourni au Secrétariat sur l’application de la résolution 61/143.  Elle a signalé qu’au paragraphe 34 du rapport A/63/214, le Secrétariat s’est permis, unilatéralement et dans des objectifs qui restent à élucider, de substituer l’expression « femmes victimes d’actes de violence dans le cadre du conflit armé » à l’expression originale contenue dans le rapport de l’Algérie qui se lit « les femmes victimes de violence terroriste ».  Elle a ajouté que, dans le même paragraphe (version française du rapport), l’expression « ensemble des responsables locaux » a été remplacée unilatéralement par le terme « policiers », qui suffit à lui seul, de trahir les motivations des auteurs de cette manipulation.  Elle a informé que sa délégation avait saisi le Secrétariat pour exiger une correction et a demandé que son intervention soit consignée dans les procès verbaux de la réunion.  Le Soudan a souhaité connaître les raisons de la lenteur des progrès en matière de représentation des femmes au sein du personnel du Secrétariat des Nations Unies.  Le représentant de ce pays a souhaité  avoir des pourcentages précis sur le nombre de femmes des pays en développement.  Relevant que le rapport ne fait pas mention des femmes vivant sous occupation étrangère, il a voulu connaître la raison de cette lacune.


La représentante du Chili a demandé quelle serait la meilleure solution pour arriver à un équilibre 50-50 au sein du personnel du Secrétariat.  Elle a également voulu savoir concrètement où on en était dans la campagne sur la violence contre la femme.  La déléguée de la République arabe syrienne a relevé elle aussi que la question spécifique des femmes vivant sous l’occupation étrangère n’est pas abordée dans le rapport.  Israël, par exemple, n’a fourni aucune statistique sur les femmes vivant dans les territoires qu’il contrôle.  C’est pour cette raison qu’il faut aussi contacter les autorités locales dans ces territoires.  Elle a demandé ce que font les institutions spécialisées dans les territoires occupés car, d’une manière générale, il y a fort peu d’informations dans les rapports à ce sujet.  Aucune institution internationale, en traitant de la situation des femmes et des enfants vivant dans des territoires occupés n’a parlé des Hauteurs du Golan syrien occupé, a-t-elle constaté.  Qu’envisagent les organismes de l’ONU pour remédier à cela, a demandé la représentante qui a annoncé que son pays lancera l’an prochain une campagne sur la violence à l’égard des femmes dans le Golan occupé.  L’Observateur de la Palestine, abordant en ce sens, a dit que les Palestiniennes ont vécu toute leur vie sous occupation avec le lot de violence sous toutes ses formes.  Pourquoi ces formes de violence sont-elles passées sous silence? Quand va-t-on enfin s’occuper de ces situations?


La Colombie a souhaité être plus amplement informé sur la réforme des institutions onusiennes, dans le contexte de la promotion de la femme, notamment concernant le rapport sur la question demandée au Secrétariat.  Le représentant colombien a aussi demandé aux intervenantes du Secrétariat comment leurs activités pouvaient contribuer aux efforts concernant la gestion interne.  Le représentant de la France a indiqué que les informations fournies par les intervenantes dans les déclarations liminaires montrent le degré de mobilisation du système de l’ONU sur la question de la promotion de la femme.  Afin de mobiliser des ressources pour la lutte contre la violence sur la femme, des études pilotes ont été menées en Europe pour montrer les coûts de la violence à l’égard des femmes, par delà le coût humain, a-t-il dit, en se demandant si l’ONU ne pourrait pas s’orienter vers une telle perspective. 


En réponse aux remarques des délégations, Mme MAYANJA a convenu d’une certaine frustration liée à la lenteur des progrès effectués, en matière d’emploi des femmes au niveau de responsabilité élevée aux Nations Unies.  Des entretiens sont menés depuis peu quand les femmes quittent leur emploi pour tenter d’en comprendre la raison.  Parfois, a-t-elle dit, il s’agissait de difficultés à trouver un emploi pour les époux.  Des mesures sont prises pour examiner des candidatures féminines chaque fois que des postes sont ouverts, a affirmé la représentante, selon laquelle il faut encourager les femmes à postuler car elles ne le font pas forcément spontanément.  Il n’y a pas de statistiques précises sur les origines géographiques des femmes, a-elle encore déclaré.


Toutes les agences sont en train d’incorporer une approche sexospécifique à leurs travaux.  L’UNICEF a reconnu qu’elle pourrait améliorer ses efforts, mais elle n’est pas la seule entité dans ce cas, a conclu Mme Mayanja.


Mme HANNAN a, de son côté, déclaré avoir bien entendu la remarque exprimée par la délégation algérienne.  Elle a indiqué qu’elle allait examiner les doléances de près et revenir un peu plus tard vers les diplomates concernés.  Il est très important de considérer la violence à l’encontre des femmes comme une atteinte aux droits de l’homme et une contrainte pour le développement en ce qu’elle empêche les femmes de développer leurs  capacités, a poursuivi Mme Hannan.  Signalant que de nombreux États Membres ont évalué les coûts de la violence contre les femmes, elle a souhaité que ces États comme les entités concernées, telle l’Équipe spéciale chargée de la violence contre les femmes, participent à la mise en œuvre d’une banque de données sur les questions de violence.


L’UNIFEM augmente sa collaboration et ses travaux tant en Syrie que dans le Territoire palestinien occupé, a indiqué Mme ALBERDI, notamment pour assurer la présence des femmes dans le domaine économique.  Elle a indiqué que l’UNIFEM travaillait aux côtés de dirigeantes palestiniennes, israéliennes et originaires de différents pays arabes qui travaillent à la promotion de la paix.


Les Nations Unies, et l’UNIFEM en particulier, travaillent à la mise en place d’une nouvelle entité qui aurait davantage de ressources, d’autonomie et d’autorité pour veiller à ce que les femmes soient mieux représentées au niveau institutionnel, a précisé Mme Hannan, signalant qu’elle n’avait pas la capacité de fournir des précisions à l’heure actuelle.  Elle s’est rangée de l’avis de la France selon laquelle il faudrait fournir plus de ressources dans la lutte contre la violence.  Le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies chargé de ces questions dispose de près de 20 millions de dollars, a-t-elle rappelé.


Suite des déclarations


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a rappelé que le mandat du Comité était de veiller à la mise en œuvre par les 185 États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), de son Protocole facultatif, lequel demande au Comité de recevoir et d’examiner les plaintes et d’enquêter sur les informations faisant état de violations graves ou systématiques de la Convention.  Ledit Protocol a été accepté par 92 États parties, et, récemment, par la Suisse et la Tunisie à l’occasion de la réunion annuelle du traité.  Elle a salué la décision de l’Assemblée générale permettant au Comité de se réunir trois fois par an au lieu de deux à partir de 2010.  Elle a informé qu’à sa session précédente, 16 États parties avaient présenté leur rapport et que 13 autres le feront lors de la quarante-deuxième session du comité, qui débutera le 20 octobre 2008.  Mme Simonovic a ensuite évoqué les mesures prises en vue d’une harmonisation et d’une modernisation des méthodes de travail, y compris les directives aux États pour la préparation de leur rapport et le renforcement des procédures de suivi.  Pour la première fois, le Comité a effectué une visite dans un État partie, le Luxembourg, dans le but de discuter des observations du Comite avec plusieurs entités gouvernementales, le Parlement, le système judiciaire, le barreau et la société civile.  D’autre part, le Comité a également encouragé l’échange avec les organisations non gouvernementales.


Cette année, qui coïncide avec le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, marque une nouvelle phase dans le travail du Comité dont le siège a été transféré de la Division de la promotion de la femme à New York, au Bureau de la Haut–Commissaire aux droits de l’homme, à Genève.  Selon Mme Simonovic, le Comité est désormais dans une place centrale dans le cadre de travail intergouvernemental des traités relatifs aux droits de l’homme.  Le Comité maintient néanmoins des liens étroits avec la Division de la femme à New York puisqu’il s’y réunit une fois par an, ainsi qu’avec d’autres institutions de l’ONU comme le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), le (Fonds des Nations Unies pour la population) (FNUAP) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Elle a finalement indiqué qu’étant donné les grands pas accomplis ces dernières années, la Convention était sur la bonne voie pour devenir universelle.  Elle a insisté sur les progrès, et ce, en dépit des défis tels que la discrimination et la violence à l’encontre des femmes fondées sur des attitudes patriarcales.


M. AQEELAH AKBAR (Antigua-et-Barbuda), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé qu’en dépit d’avancées vers l’égalité des sexes, les progrès vers la réalisation du troisième OMD étaient pour l’heure insuffisants. Observant que les femmes étaient directement concernées par la crise alimentaire, il a affirmé que les négociations actuelles au sein du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devaient se focaliser sur le développement, la sécurité alimentaire, la productivité agricole et l’annulation de la dette.  M. Akbar a pris note du lancement en février 2008 par le Secrétaire général de la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes », mais a demandé des informations sur les activités mises en place jusqu’ici par cette campagne. Il a fait part de la vive préoccupation du Groupe des 77 et de la Chine vis-à-vis du retard dans la publication du rapport officiel du Secrétaire général sur la condition de la femme dans le système onusien, et a appelé le Secrétariat à intensifier ses efforts pour parvenir à la parité à l’intérieur du système en respectant le principe de représentation géographique équitable au Siège et dans les missions sur le terrain.  Il a observé que les femmes ne représentaient que 38,4% des effectifs dans les catégories professionnelles et supérieures du système de l’ONU au 31 décembre 2008, contre 37,7 deux ans plus tôt, selon les chiffres du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme. De même, les femmes ne représentent que 23% des membres des sept organes des traités internationaux régissant les droits de l’homme, a-t-il souligné.  M. Akbar a enfin jugé nécessaires une réallocation des ressources et un complément de financement pour les pays en développement, afin qu’ils puissent œuvrer pour la promotion de la femme.  Il a ainsi conclu en appelant la communauté internationale à aider au développement de ces pays, notamment en honorant ses engagements en termes d’aide officielle au développement (AOD), en réduisant leur dette et en leur garantissant l’accès aux marchés.


M. FABIEN FIESCHI (France) au nom de l’Union européenne, des pays associés et candidats, a constaté que, 60 ans après la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les femmes du monde entier sont malheureusement trop souvent encore confrontées à des nombreuses et multiples discriminations.  Celles-ci empêchent la pleine réalisation de leurs droits et de leur potentiel, les excluent de la vie politique et économique et des processus de décision, ainsi que des bénéfices du développement en matière de participation aux activités économiques d’éducation, de santé, de logement ou d’accès au crédit.  Notant que l’ampleur de la tâche est immense et qu’il restait beaucoup à faire en vue de la pleine réalisation des droits des femmes, le délégué a souligné que les 8 OMD concernent tout directement les femmes.  Pourtant, ces femmes restent dans de nombreux pays des citoyens de second rang, dotées de droits inférieurs aux hommes sur le plan juridique, malgré la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elles continuent d’être les principales victimes des violences, que celles-ci soient domestiques ou sexuelles, notamment dans le cadre des conflits armés où le viol et les autres formes de violences sexuelles et sexistes tendent à être érigées de manière intolérable en véritable arme de guerre, dont l’usage est de plus en plus souvent massif, systématique et planifié.  Il a déclaré que l’Union européenne soutient la création d’une nouvelle entité en charge de la parité, qui serait dirigée par un Secrétaire général adjoint, lequel améliorerait la performance et joindrait aux fonctions normatives et analytiques de l’architecture existante un rôle à la fois technique, politique et programmatique.  De ce point de vue, l’UE s’est associée au consensus quant à la décision contenue dans la résolution 62/277 demandant au Secrétaire général de fournir un document détaillant les modalités envisageables, et centré en particulier sur l’option d’une « entité composite », afin que l’Assemblée générale puisse prendre une décision au cours de la présence session.


Richesse incomparable pour les sociétés et au cœur du développement de celles-ci, les femmes ont également un rôle majeur à jouer dans le rétablissement et la consolidation de la paix et la reconstruction, a-t-il poursuivi, en appelant au renforcement de la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820  du Conseil de sécurité des Nations Unies sur « femmes, paix et sécurité ».  Il a invité à ce que les femmes soient un acteur à part entière de la vie politique et a estimé que la parité dans la politique et l’égalité hommes-femmes sont des éléments centraux de la démocratie.   L’UE continue à appeler tous les États à retirer toutes réserves contraires à l’objet et au but de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’’Union européenne place les droits des femmes au cœur de ses priorités de politique étrangère tant sur le plan politique que financier, a poursuivi l’intervenant.  Par ailleurs, le Consensus européen sur le développement, adopté en 2005, inclut les lignes de conduite, et énumère les objectifs ainsi que les cinq principes communs de l’Union européenne et des États membres dans le domaine de la coopération pour le développement.  L’égalité des sexes est l’un des cinq principes, a-t-il précisé. L’égalité entre les hommes et les femmes est un principe incontournable, indéniable, et sur lequel l’UE ne saurait transiger. C’est également un droit inaliénable que les femmes doivent pouvoir invoquer autant que de besoin et faire valoir à tous les niveaux de la société, a poursuivi le délégué.  L’UE réitère qu’un accès croissant à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive est essentiel pour réussir à mettre en œuvre la Plate-forme d’action de Pékin, le Programme d’action du Caire de la Conférence internationale sur la population et le développement et les OMD.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est exprimé au nom des États Membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), soulignant qu’ils étaient fortement attachés aux droits des femmes comme ils l’ont montré en mettant en œuvre divers engagements internationaux et régionaux relatifs.  Il reste, cependant, encore des écarts très importants entre hommes et femmes, a admis le représentant qui a cité notamment la sous- représentation des femmes aux niveaux politique et décisionnel et la persistance du droit coutumier.  Il a annoncé la création d’un instrument historique dans la région avec le Protocole du 28 août 2008 relatif à la parité.  Cet instrument régional réunit tous les textes relatifs à ces questions, c’est un grand pas en avant vers l’autonomisation des femmes et il nous permettra de mieux relever les nouveaux défis, a expliqué le représentant.  Ce nouveau Protocole issu d’un long processus, s’inspire de la volonté politique des dirigeants de la région, a affirmé le représentant, en insistant sur un indispensable partenariat entre société civile, médias et gouvernements.


La violence contre les femmes, sous toutes ses formes, a des conséquences lourdes tant pour les victimes que pour les sociétés or ce combat exige une architecture forte au sein des Nations Unies, a dit le représentant.  Les pays de la SADC sont dans l’attente d’informations supplémentaires à ce sujet.  Le représentant a également exprimé sa préoccupation vive devant la lenteur en matière d’OMD liés à la santé maternelle.  Il a souscrit à la recommandation du Secrétaire général concernant la santé maternelle et l’élimination de la fistule obstétricale.  Abordant la question de la traite, il a réclamé une assistance accrue de l’UNIFEM pour recueillir des données fiables qui puissent inspirer les politiques nationales.  Pour cela, il faudrait que l’UNIFEM dispose de fonds supplémentaires, a préconisé le représentant.


M. GEORGE TALBOT (Guyana), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a dit craindre que les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté des femmes soient annihilés par la crise financière actuelle.  Il a également souscrit aux propos du Secrétaire général selon lesquels la non-réalisation des engagements internationaux vis-à-vis de la parité tenait plus à un manque de responsabilité envers les femmes qu’à une pénurie de ressources.  Il a jugé urgentes l’incorporation d’une perspective d’égalité entre les sexes dans les budgets nationaux des États, et l’adoption d’une approche générale dans ce sens, notamment dans les domaines de la finance, du commerce, du transport et des infrastructures rurales.  À ce titre, il a estimé que la prochaine conférence d’évaluation du Consensus de Monterrey devait accorder une plus grande attention au rôle de la femme dans le développement.  Le prochain Forum mondial sur la migration et le développement, qui se tiendra aux Philippines, doit également permettre de renforcer les approches communes sur la migration et ses liens avec le développement, a par ailleurs affirmé M. Talbot, soulignant la proportion importante des femmes dans les travailleurs migrants et leur contribution au développement de leurs pays d’accueil.  L’intervenant a indiqué qu’au niveau régional, l’action de la CARICOM se concentrait sur l’élimination de la pauvreté chez les femmes et à la lutte contre les violences liées au genre.  La Communauté des Caraïbes s’est également engagée dans l’intégration d’une perspective sexospécifique dans son Cadre stratégique régional pour le VIH/sida, et dans l’alignement des OMD sur ses propres objectifs dans les domaines de la santé et de l’éducation, a-t-il ajouté.  Enfin, il a plaidé pour une plus grande parité dans le système de l’ONU, dans le cadre de la réforme de l’Organisation, et a dit attendre une clarification des contours de cette nouvelle architecture, notamment au niveau de ses relations avec la Commission sur la condition de la femme.


Mme NELL STEWART (Canada) au nom de son pays, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a réaffirmé le ferme attachement de ces pays à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing, aux conclusions de Beijing +5, au Programme d’action du Caire et à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Prises collectivement, ces mesures continuent de servir de cadre international à la promotion des droits et de l’égalité des femmes, a-t-elle estimé, en soulignant que le débat de la Troisième Commission portera une fois de plus sur des résolutions relatives à des violations graves et répandues, telles que la traite des femmes et des petites filles.  Les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans l’accélération des efforts internationaux visant à concrétiser l’égalité entre les sexes et ont maintenant une excellente occasion de mettre fin aux inégalités persistantes pour une action énergique et constructive, proportionnelle à l’ampleur de la tâche.  Dans le cadre des efforts visant à renforcer la cohérence à l’échelle du système, a ajouté la déléguée, nous avons l’occasion de remodeler les Nations Unies, de façon à ce que celles-ci puissent mieux aider les États Membres à s’acquitter de leurs engagements au regard des droits et de l’égalité des femmes.  Cette architecture doit également renforcer la cohérence stratégique au sein même du système des Nations Unies, y compris faire en sorte que les responsables de l’Organisation aient les pouvoirs nécessaires pour renforcer l’intégration et la prise en compte des sexospécificités.


M. ENRIQUE OCHOA (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a réaffirmé que l’application pleine et effective de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, ainsi que celle des résultats de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale requiert l’intégration, de manière systématique et dans toutes ses sphères d’activités, d’une perspective sexospécifique dans la vie sociale, politique et économique.  Il a aussi vigoureusement appuyé l’augmentation du nombre de femmes à des postes professionnels au sein du Secrétariat l’ONU.  Il a informé que les pays membres du Groupe de Rio ont progressé dans leurs réformes normatives et juridiques en vue de la promotion de la parité des sexes et de l’autonomisation des femmes, y compris dans leurs constitutions nationales, la promulgation de lois sur l’égalité des sexes et la révision des lois discriminatoires.  Se félicitant de l’adoption l’an dernier de la résolution 62/227 sur la cohérence du système des Nations Unies, le représentant du Mexique a déclaré qu’il attendait le détail des nouvelles modalités du document sollicité par cette résolution sur les différentes options institutionnelles en vue du renforcement du travail de l’ONU sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, y compris le financement, la structure de gouvernance, la dotation en  personnel, les fonctions concrètes et la relation avec la Commission de la condition de la femme et avec d’autres entités.


Il a salué le rôle joué par l’UNIFEM et par l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).  Il a notamment rendu hommage au travail significatif accompli par le Comité exécutif de l’Institut sur la question de la mobilisation des ressources.  Il a exhorté le Secrétaire général à poursuivre le renforcement de la fonction de l’INSTRAW et a souhaité que sa nouvelle directrice soit nommée dans les plus brefs délais.  Il a saisi l’occasion pour annoncer le lancement, le 19 septembre, à Santiago, du Chili, d’une campagne régionale sous le titre « Actuemos ya por las Mujeres y Niñas ».  Il a enfin annoncé l’adoption du Premier rapport de l’hémisphère sur l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard de la femme, à l’issue de la Deuxième Conférence des États parties à la Convention interaméricaine pour prévenir, pénaliser et éliminer la violence contre la femme, la Convention de Bélém do Para.


Mme ALYA AHMED SAIF AL THANI (Qatar) qui s’est exprimée au nom du Conseil de coopération des États arabes du Golfe a estimé que la promotion des droits des jeunes filles et des femmes dépendait notamment de la consolidation des droits de la famille.  Un comité du Conseil est chargé d’étudier les impacts économiques et sociaux des rôles joués par les femmes a indiqué la représentante.  L’accent est notamment mis sur l’amélioration des revenus versés aux femmes, leur protection contre la violence sous toutes ses formes, et l’importance de conscientiser la société au rôle joué par les femmes dans la communauté.  Il n’y aucun modèle unique pouvant s’appliquer à tous les pays mais chaque État doit trouver son modèle équilibré, a jugé la représentante.  Elle a précisé qu’au Qatar, il s’agit notamment d’éliminer la violence domestique et la violence contre les enfants en créant des institutions spécialisées ou en mettant en place des numéros verts.  La criminalisation spécifique de ces violences a été opérée et une banque de données est en cours de création.


L’intervenante a insisté ensuite sur l’importance de l’élaboration de mécanismes juridiques pour lutter contre ces problèmes, y compris la traite des personnes, un phénomène qui touche surtout les femmes et les jeunes filles et, qui est explicitement criminalisée dans les États Membres du Conseil.  La persistance de conflits est aussi une entrave à l’élimination des abus contre les femmes a rappelé la déléguée, en conclusion, avant de demander à tous de trouver une solution pour les femmes qui vivent dans des zones occupées.


Mme CLAUDIA PEREZ ALVAREZ (Cuba) s’est alignée sur la déclaration faite par le Groupe des 77 et la Chine.  Elle a reconnu les progrès accomplis depuis la tenue, en 1995 à Beijing, de la Quatrième conférence mondiale sur la femme mais a souligné que 70% du 12 milliard de personnes vivant dans une pauvreté extrême dans le monde étaient des femmes, tout comme 60% des 550 millions de travailleurs pauvres.  Environ 500 000 futures mères des pays en développement meurent chaque année avant l’accouchement, très souvent des suites de complications évitables, et sur les 22 millions de personnes vivant avec le VIH/Sida dans le monde, 61% sont des femmes, pour la majorité vivant en Afrique subsaharienne.  Elle a considéré que les facteurs ayant contribué à la féminisation de la pauvreté étaient variés et qu’en conséquence, les obstacles sur le chemin de la réalisation du Programme d’action de Beijing et des OMD étaient tout aussi divers.  Parmi ces facteurs, elle a notamment cité le faible niveau de l’Aide publique au développement, les effets négatifs des programmes d’ajustement structurel, la dette extérieure, l’impasse des négociations commerciales internationales du Round de Doha, l’impact négatif des changements climatiques et, par-dessus tout, les crises financière, alimentaire et énergétique actuelles qui menacent l’existence même de millions de personnes sur la planète


Mme SHIRIEN BANNA (Iraq) a rappelé que sous le régime dictatorial et pendant de longues décennies, la femme iraquienne avait souffert de diverses formes de discrimination et de marginalisation, notamment d’actes de torture et de viol, ainsi que de mise à l’écart.  Aujourd’hui, l’Iraq vise à remédier à ce déséquilibre par l’intégration de la femme dans tous les domaines de la vie.  Dans le cadre des mutations que connaît la société iraquienne en vue de l’établissement de la paix et la sécurité, du respect des droits de l’homme et de l’édification d’un régime démocratique, la participation de la femme constitue une obligation urgente à tous les niveaux et dans tous les secteurs, en dépit des grands défis auxquels le pays a été confronté depuis cinq ans pour faire face au terrorisme et à la violence.  La représentante a cité des dispositions de la constitution iraquienne garantissant les droits et les libertés fondamentales de la femme ainsi qu’un quota minimal de 25% au parlement, ce qui n’a pas encore été atteint même dans les pays les plus développés.  Les femmes iraquiennes détiennent également quatre portefeuilles dans le gouvernement actuel.  L’intervenante a détaillé les lois nouvellement adoptées pour protéger les femmes des conséquences du terrorisme et de l’insécurité dans le pays et celles renforçant le rôle et les droits fondamentaux des femmes tant dans la vie publique que dans la vie privée et au sein de la famille.  Elle a conclu en affirmant que l’Iraq figure parmi les pays arabes ayant accompli des progrès significatifs dans la parité entre les sexes et ayant signé le plus grand nombre d’instruments internationaux relatifs à l’égalité des chances entre travailleurs hommes ou femmes dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT).


MmeNOBUKO KUROSAKI (Japon) a expliqué que son pays avait récemment révisé ses lois pour assurer une meilleure protection aux victimes de la violence conjugale.  Consciente qu’un progrès pour la cause des femmes rejaillissait sur toute la société, elle a exprimé la satisfaction de sa délégation devant l’action du Conseil de sécurité qui, par sa résolution 1820, exige des actions concrètes de la part de la communauté internationale dans ce domaine.  De l’avis de la  diplomate, il est essentiel que femmes et hommes participent à égalité aux négociations de paix car cela permettrait d’éviter les résurgences de conflits anciens.  Les femmes ne devraient pas seulement être considérées sous l’angle de victimes de conflits, mais il faudrait qu’elles tiennent un rôle de premier plan dans les processus de paix, a-t-elle estimé.


Le Japon soutient activement la campagne du Secrétaire général pour mettre fin aux violences menées à l’encontre les femmes, ainsi que la campagne interinstitutions contre les mutilations sexuelles.  Chaque année, au Japon, entre le 12 et le 25 novembre, se déroule une campagne d’information pour éveiller le public à la question de la violence à l’égard des femmes.  Le Japon, désireux de travailler étroitement avec l’UNIFEM souhaite que des progrès puissent être réalisés grâce à la mise en place de ces différentes campagnes.  Alors que l’année 2009 donne le signal au dixième anniversaire de la promulgation de la loi fondamentale japonaise pour une société égalitaire, le Japon a tenté, dès cette année, de modifier ses pratiques dans le domaine professionnel.  Il s’agit d’aider les hommes tout comme les femmes à mieux gérer leur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, notamment en leur garantissant des structures adéquates pour faire garder leurs enfants, et en leur versant des allocations familiales, a expliqué la représentante


M. IDRISS MUHAMMAD ALI MUHAMMAD SAID (Soudan) a fait sienne la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et a indiqué que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, ainsi que les conclusions de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur la femme, ont permis de faire un grand pas dans l’égalité entre les sexes et dans la participation accrue de la femme.  Partant d’une tradition ancestrale et de son héritage culturel, le Soudan a basé sa société sur le principe de compassion et de justice entre les deux sexes, en particulier de la dignité de la femme compte tenu de son rôle de pilier de la famille et, de la société, en général.  Actuellement, le nombre de députées au parlement s’élève à 18% et le nouveau code électoral signé par le président soudanais dans le cadre de l’accord de paix globale, réserve aux femmes 25% des sièges au sein de la commission législative.  Le Soudan reconnaît le droit aux femmes de percevoir un salaire égal pour un travail égal.  Le pays a également adopté une politique nationale de promotion de la femme reposant sur six piliers, essentiels pour l’autonomisation des femmes.  Il a souligné le rôle important que joue l’UNIFEM lequel a intensifié ses efforts en 2007 pour renforcer les capacités dans le domaine de la parité dans un bon nombre de pays, notamment en développement.  En sa qualité de membre du comité consultatif de l’UNIFEM pour l’Afrique, le Soudan encourage les donateurs à lui offrir leur soutien pour l’aider à élargir sa sphère d’activités et à s’acquitter de ses tâches.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a souhaité que des synergies plus fortes se mettent en place entre le Comité CEDAW, les OMD et la Déclaration de Beijing.  Il faut que les considérations sexospécifiques soient intégrées dans toutes les activités des Nations Unies, que ce soit pour le changement climatique pour le règlement des crises alimentaires.  Rappelant que son pays était à la pointe dans le combat pour l’égalité des sexes, au niveau international en tant qu’État partie aux traités, mais aussi au niveau régional, la diplomate a expliqué qu’elle avait beaucoup investi pour permettre aux femmes de suivre une éducation.  Des actions novatrices ont également été prises pour permettre aux femmes, qu’elles soient éduquées ou non, d’avoir accès au microcrédit ce qui a eu pour conséquence que près de 30% des foyers ruraux dépendent actuellement des revenus fournis par les femmes.  La déléguée s’est dite satisfaite des efforts accomplis par la Commission de la consolidation de la paix qui intègre une dimension sexospécifique dans ses activités.  En tant que membre de cette Commission, le Bangladesh sera vigilant à l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur la résolution des conflits, la gestion des crises et la reconstruction après conflit, a affirmé la représentante.


Reconnaissant la lenteur du processus d’égalité entre les hommes et les femmes, la diplomate a notamment fait observer qu’il faudrait pouvoir changer les mentalités du grand public et son niveau de conscience, afin de couper court aux stéréotypes toujours en vigueur un peu partout dans le monde.  Elle a encouragé les États Membres à faire preuve de volonté de manière continue pour changer les sociétés en contribuant à une coopération internationale accrue et en mobilisant des ressources importantes.  De son point de vue, il est grand temps d’offrir enfin aux femmes du monde ce qu’elles méritent.


M.JEROEN STEEGHS (Pays-Bas)  a exprimé la préoccupation de sa délégation quant au problème de sécurité alimentaire et de démographie.  À l’horizon 2050 nous serons 9 milliards sur la terre, et, la pénurie entrainera une augmentation des prix.  À son avis, si nous ne nous attaquons pas aux prix de la nourriture, nous ne pourrons pas atteindre les OMD, a déploré le représentant.  Quand la nourriture vient à manquer, les femmes sont les premières à en souffrir, a jugé le représentant.  Ce sont elles également qui accusent le plus de retard en matière d’accès à l’éducation dans les pays en développement, a regretté le représentant.  Déplorant l’échec du Cycle de négociations commerciales de Doha, le diplomate a proposé plusieurs actions immédiates pour réagir à l’inégalité persistante entre les sexes.  Il a, ainsi, émis les vœux, s’adressant en priorité aux pays en développement, que les femmes aient les mêmes droits que les garçons en matière d’accès à l’éducation, aux technologies agricoles, aux ressources, aux technologies, au crédit, aux prises de décisions, et à la propriété.


Considérant que le rôle des femmes était crucial dans l’agriculture et, au-delà, dans l’ensemble de la chaîne alimentaire, le représentant a également souhaité que les petits fermiers soient protégés des assauts agressifs des multinationales, que l’assistance au développement ne soit pas uniquement définie par les donateurs, que l’assistance aux agriculteurs soit de nature structurelle et non conjoncturelle et que la communauté internationale continue d’investir dans l’eau potable, et, aussi, évalue les conséquences de l’augmentation des surfaces cultivables destinées aux agrocarburants.  Il a appelé l’équipe spéciale de haut niveau sur la crise alimentaire à agir en tenant compte des objectifs de parité, étant entendus que la crise alimentaire actuelle continue de creuser le fossé qui sépare les deux sexes.


Mme LUCIA MAIERÁ (Brésil) est revenu sur les actions entreprises par son pays pour avancer en matière de parité hommes-femmes.  Le deuxième plan national recense 11 priorités dont les questions touchant notamment aux droits fonciers, au racisme, au sexisme et à l’homophobie.  Six cent millions de dollars sont consacrés notamment à une loi pionnière de 2006 qui renforce les punitions contre les auteurs de violence contre les femmes, a expliqué le représentant.  Les droits sexuels et reproductifs sont également protégés.  La lutte contre l’exploitation sexuelle de jeunes femmes et des adolescentes, la promotion des droits des femmes dans les prisons, sont également au programme des priorités du Brésil, a indiqué le représentant.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné que pour son pays, la promotion de la femme constitue un facteur déterminant dans la réalisation des droits de l’homme et du développement socioéconomique.  Elle a partagé la vision du Secrétaire général de l’ONU relative à la nécessité d’intégrer une perspective intégrale de prévention et de riposte face à la violence à l’égard des femmes, des sexes et l’autonomisation de la femme dans le cadre des plans et politiques mis en œuvre par les États.  La Colombie a utilisé cette approche transversale dans le Plan national de développement 2006-2010 et a inclut la dimension sexospécifique dans les stratégies relatives à l’emploi, à l’égalité sociale et à la réduction de la pauvreté. Parallèlement, la Politique de sécurité démocratique appliquée par la Colombie depuis 2002 a progressivement réduit la violence terroriste et toutes les formes de criminalité, ce qui a consolidé un nouveau panorama de confiance et de stabilité. La démobilisation de plus de 48 000 ex-membres de groupes armés illégaux représente un autre facteur positif dans la diminution de la violence.  Une attention a aussi été accordée aux personnes déplacées à l’intérieur, qui bénéficie d’un budget de 500 millions de dollars par an et applique une approche différenciée entre les sexes dans la protection, l’assistance et la stabilisation socioéconomique des personnes affectées.  Enfin, des organes spéciaux ont été créés, à tous les niveaux, pour juguler la violence à l’égard de la femme. La déléguée a estimé que les résolutions de l’Assemblée générale relatives à la promotion de la femme et la cohérence du système des Nations Unies, devraient se concentrer sur le renforcement de la capacité de coopération des États Membres dans la lutte contre l’impunité, entre autres.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte), a salué le rôle joué par les organismes des Nations Unies dans l’amélioration de la condition de la femme, tout en soulignant que les négociations au sein de la Commission de la condition de la femme avaient mis en lumière le retard pris dans la réalisation des engagements internationaux visant à l’égalité entre les sexes.  Il a également noté que les réunions de haut-niveau organisées autour des besoins en développement de l’Afrique et des OMD avaient montré que les femmes continuaient de souffrir de la pauvreté et de discrimination partout dans le monde.  Estimant que les crises mondiales actuelles ne devaient pas ralentir la promotion de l’égalité des sexes, M. Abdelaziz a détaillé les mécanismes mis en place par l’Egypte dans ce sens.  Il a ainsi évoqué le rôle du Conseil national de la femme, qui œuvre dans tous les domaines de la société pour l’égalité entre hommes et femmes.  De même, le Conseil national pour la maternité et l’enfance a permis un meilleur accès à l’éducation pour les jeunes filles égyptiennes, qui représentent aujourd’hui 53% des effectifs des classes jusqu’au lycée, a-t-il ajouté.  Sur le plan politique, le Gouvernement égyptien aide les femmes à accéder aux responsabilités par le biais d’un centre spécialement crée à cet effet, a-t-il encore indiqué.  Enfin, le Représentant a observé que l’Égypte avait incorporé la question de l’égalité des sexes d’un point de vue économique dans son plan sur cinq ans (2002-2007), et par le biais d’un chapitre spécial consacré à cette question dans sa stratégie de développement économique et social pour la période 2007-2012.


M. SERGEI RACHKOV(Bélarus) a estimé que l’ONU et les États Membres doivent dans leurs stratégies mondiales et nationales, accorder une plus grande importance au statut des mères.  Cela doit se traduire notamment en matière de salaire car le niveau de vie des enfants dépend aussi en grande partie du bien-être de leur mère.  Citant une publication de l’organisation « Save the Children », il a fait remarquer que le Bélarus est mieux classé que de nombreux pays européens.  Selon lui, cela s’explique notamment par des contributions spéciales versées aux familles.  Les mères de famille nombreuse de mon pays obtiennent des conditions d’emploi favorables, un jour de congé payé par semaine pour celles qui ont trois enfants, a par exemple détaillé le représentant.  Les services de santé se doivent d’être de qualité pour aider les femmes dans leur maternité et les enfants dans leur développement.  Le représentant a cité les ouvertures d’écoles de maternité qui préparent les mères de son pays à leur nouveau rôle.  Le statut social de mères doit être promu, a jugé le représentant.  La délégation du Bélarus appelle l’Assemblée générale, l’ECOSOC, les institutions et les fonds spécialisés de l’ONU à accorder une plus grande importance au statut des mères, de façon à progresser sur les questions de parité.


M.VANCE McMAHAN (États-Unis) a déclaré que beaucoup restait à faire en matière de promotion de l’égalité entre les sexes et pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.  Parmi les progrès enregistrés cette dernière année, il a cité le passage tant par l’Assemblée générale que par le Conseil de sécurité, de résolutions engageant les Nations Unies à entreprendre une action spécifique et concrète en vue de mettre un terme au recours à la violence sexuelle comme instrument de conflit armé.  La résolution 62/134 de l’Assemblée générale dit clairement que le viol en toutes circonstances est un acte atroce et que tous les efforts visant à son élimination doivent être intensifiés.  Commentant le rapport du Secrétaire général sur cette pratique, il a jugé que le document disait peu de choses sur cette pratique abjecte.  Il a recommandé que le Département des opérations de maintien de la paix traite la question de façon approfondie afin d’identifier ce type d’exactions en temps de conflit armé.  La lutte contre la violence à l’encontre des femmes est une priorité internationale, a insisté le délégué.


Le nombre de femmes et de filles vivant avec le VIH/sida ne cesse d’augmenter et les États-Unis ont établi des partenariats pour collaborer dans ce domaine, a-t-il poursuivi.  Le Président américain, a signé en loi en juillet 2008 un document ré-autorisant, pour cinq ans, le Plan d’urgence du Président pour le traitement du sida (PEPFAR) avec une allocation de 48 milliards de dollars pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Il a noté que, chaque année, plus de 700 000 nouveaux cas d’infection par le VIH chez les enfants sont dus à une transmission par la mère.  Jusqu’en mars 2008, le PEPFAR a appuyé les services de prévention pour près de 1,2 million de femmes enceintes et a permis la prévention d’infections chez environ 200 000 enfants.  Il a ajouté que son pays continuait d’augmenter le nombre de ses équipes spéciales chargées de lutter contre la traite des personnes humaines.  Il a précisé que les efforts diplomatiques et les contributions financières ont aidé à persuader d’autres gouvernements d’adopter plus de 150 nouvelles lois ou amendements relatifs à ce problème.  Il a indiqué que les forces de maintien de la paix de l’ONU avaient aggravé le problème du trafic en s’engageant dans des actes d’exploitation et d’abus sexuels.  Il a souligné que son pays continuera d’encourager l’ONU, l’OTAN et OSCE à veiller à ce que leurs soldats et sous-traitants ne s’engagent pas dans la traite des personnes ou dans l’exploitation du trafic des victimes.  Concernant la réforme de l’architecture des entités Nations Unies chargées de la promotion de la femme et de la parité, le délégué a appuyé l’idée de restructuration aux fins d’une optimisation de leur efficacité.  Plusieurs éléments récemment présentés par la Vice-Secrétaire générale, semblent prometteurs, a-t-il conclu.


M. RAMIS SEN (Turquie), s’alignant sur la déclaration faite par la France au nom de l’Union européenne et des pays associés, a indiqué que son pays avait déjà fourni de nombreux efforts pour respecter l’égalité entre les femmes et les hommes conformément aux textes nationaux et internationaux qui leur sont supérieurs.  La Turquie, en tant membre de la Convention CEDAW depuis 1985 et de son Protocole facultatif en 2002, a très récemment, en janvier 2008 retiré ses réserves à l’article 9, ce qui indique que les droits de la femme sont en progrès, a estimé le représentant.  La Turquie souhaite se mettre en conformité avec la Déclaration de Beijing et la Plate-forme d’action adoptée lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, a encore ajouté le représentant.


Mme YOUSRIA BERRAH (Algérie) a indiqué que la condition de la femme en Algérie avait enregistré des avancées rapides et remarquables, en raison de l’application de programmes et de stratégies qui accompagnent cette évolution de la société depuis quelques années.  L’évolution de la société algérienne a conduit à des changements dans les mentalités, tant dans l’espace familial que dans l’espace public; un certain nombre de tabous ont été brisés, notamment celui de la violence contre les femmes a dit la représentante.  Dans le souci d’étendre le champ de protection de la femme des manifestations de la violence et des dépassements nés de la mutation des rapports au sein de la société, le législateur algérien a, à la faveur de la révision du Code pénal, introduit de nouvelles dispositions qui visent à réprimer le harcèlement sexuel et punir de l’emprisonnement et de l’amende les auteurs.  Pour soulager les souffrances des femmes, un centre d’écoute et d’aide aux victimes de harcèlement et des centres nationaux d’accueil des filles et des femmes victimes de violence ont été créés a ajouté la représentante.


La féminisation du corps de la sécurité au niveau des commissariats de police a été décidée en vue de renforcer et de développer les activités et actions de proximité a déclaré le représentant.  Des enseignements sur les moyens de prévention et de la lutte contre la violence conjugale ou familiale et les modalités de prise en charge des victimes sont dispensés aux élèves stagiaires a indiqué le représentant.  Elle a ajouté que des campagnes de sensibilisation étaient menées à l’échelle nationale, par le Ministère délégué chargé de la famille et de la condition féminine avec la contribution des acteurs de la société civile, des médias, des collectivités locales et des établissements scolaires.


Le gouvernement algérien a également lancé une stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes qui vise à protéger les femmes mais aussi à sensibiliser les membres de la société sur la nécessité de combattre ce problème a encore indiqué la représentante.


Mme NORMA TAYLOR ROBERTS (Jamaïque) a indiqué qu’en tant que partie à la Convention CEDAW, la Jamaïque partage la conviction que l’égalité des droits entre hommes et femmes est un concept clef des Nations Unies.  La Jamaïque a collaboré étroitement avec l’UNIFEM pour réduire la pauvreté des femmes et les violences contre les femmes, a notamment signalé la représentante.  La Jamaïque demeure partisane des efforts actifs pour renforcer la sensibilisation des États Membres à cette égalité.  Elle voudrait à l’avenir faire des contributions pertinentes aux plans et programmes qui répondent de manière tangible aux problèmes des sociétés, a indiqué la représentante.


L’espérance de vie de la femme jamaïcaine n’a cessé de s’allonger, le quotidien étant plus facile notamment grâce à un meilleur accès à l’éducation, a ajouté la représentante, dont la délégation  souscrit aux recommandations du Secrétaire général concernant l’élimination du trafic de femmes et de filles.  La violence au foyer, les abus physiques, l’inceste sont des crimes graves, a rappelé la représentante, dont le pays entend se mettre en conformité avec la Plate-forme d’action de Beijing et les instruments internationaux.   


Mme HOANG THI THANH NGA (Viet Nam) s’est associée avec la déclaration du Groupe des 77 et la Chine.  Elle a noté que tous les États Membres ont pris des mesures importantes pour avancer vers la parité entre les sexes et la prévention ainsi que la lutte contre toutes manifestations de la violence à l’égard de la femme.  Beaucoup de projets ont été entrepris au cours de ces dernières années au Viet Nam et les femmes représentent maintenant 25,76% des membres de l’Assemblée nationale, ce qui place le pays au 28e rang mondial et au 3e dans la région d’Asie/Pacifique en termes de ratio de femmes au Parlement.  Plus encourageant encore, les zones rurales ont aussi enregistré des tendances positives, avec un ratio de 20% dans les conseils populaires, soit une augmentation de 3% par rapport aux élections précédentes.  Elle a décrit en détail les progrès réalisés dans l’éducation et la santé en particulier, avec une réduction de la mortalité maternelle (200 pour 100 000 en 1990 à 80 en 2007).  Elle a évoqué la tenue en juin dernier, dans son pays, du Sommet mondial des femmes avec la participation de quelque 300 vietnamiennes chefs d’entreprise et a souligné que les moyens d’information sont régulièrement encouragés à informer les femmes sur leurs droits et à lutter activement contre la violence domestique.


Mme DATUK WIRA AHMAD HAMZAH (Malaisie) a déclaré que, depuis 2003, son gouvernement avait coopéré avec le PNUD dans la mise en œuvre des programmes d’égalité entre les sexes, en se dotant spécialement d’un plan d’action qui vise à atteindre le chiffre de 30% de femmes aux postes décisionnaires.  Elle a ensuite exprimé le soutien de son pays à la Campagne pluriannuelle lancé le 25 février dernier par le Secrétaire général pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes.  Cette question est en effet une priorité pour le Gouvernement malais, qui a adopté une politique de tolérance zéro à cet égard et cultive une approche holistique englobant la lutte contre l’impunité et les poursuites judiciaires contre les auteurs de violences, ainsi que des mesures de protection et de réinsertion des victimes.  Par ailleurs, plus d’une centaine de centres de crise ont été ouverts dans des hôpitaux publics dans tout le pays, a poursuivi la représentante.  Mme Hamzah a ensuite soutenu les efforts du Secrétaire général pour réaliser la parité au sein du système des Nations Unies, mais a estimé que des progrès en ce sens étaient nécessaires.  Ainsi, a-t-elle expliqué, certains programmes de renforcement des capacités requièrent des candidatures de représentants d’États Membres des deux sexes.  Mais, nous savons que certains d’entre eux n’ont pas de femmes qualifiées pour le programme concerné ou ne présentent pas les créances nécessaires pour présenter leur candidature.  Dans de tels cas, a souligné la représentante, les directives devraient être moins rigides et prendre en compte les circonstances particulières.


Mme SAMIRA ABU BAKAR (Jamahiriya arabe libyenne) a réitéré son plein attachement à honorer les engagements pris à la Conférence de Beijing (1995) ainsi que les autres conférences et sommets qui ont insisté sur l’intégration de la parité dans tous les plans de développement.  La violence à l’égard des femmes constitue la pire violation des droits de l’homme.  Aucun âge et aucune couche sociale n’est épargnée, et ce, en dépit de l’éventail d’instruments législatifs nationaux, régionaux et internationaux existants, a-t-elle insisté.  Il faudrait redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité, a-t-elle recommandé.  La Lybie a exprimé sa préoccupation quant à la situation et aux droits fondamentaux des femmes palestiniennes sous occupation israélienne et a appelé à une condamnation totale et absolue du viol, qu’elle a qualifié de crime contre l’humanité et de crime honteux, clairement interdit et condamné par la religion musulmane.  Les femmes libyennes, comme elles en ont eu la possibilité, ont pleinement investi les différents secteurs de la société, a-t-elle encore précisé, en indiquant que son pays s’emploiera davantage à la réalisation des OMD, en particulier ceux relatifs à la femme.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a signalé qu’en dépit de la considération portée par l’ONU à la question traitant de la parité, les difficultés et les défis restaient nombreux.  La discrimination, les violences, les conflits armés, qui constituent des menaces traditionnelles pesant sur les femmes ont vu s’ajouter de nouveaux problèmes posés par les changements climatiques et les turbulences liées à la sécurité alimentaire ou financière mondiale.  Non seulement la réussite des OMD liés à l’égalité homme-femme constitue-t-elle un objectif à elle toute seule, mais encore faut-il avoir à l’esprit que seule la réalisation des OMD permettra d’avancer en matière de parité, a jugé le représentant.  Du point de vue de la délégation chinoise, la coopération entre les États Membres et les organisations internationales pertinentes devrait être renforcée.  Les pays développés ont un rôle particulièrement important en la matière, en ce qu’ils devraient assister les pays en développement dans leurs efforts, à travers notamment une assistance technique et financière.  Le Gouvernement chinois s’engage à utiliser tous les moyens à sa disposition pour aboutir à la parité, en combattant les discriminations et les activités criminelles dont les femmes sont victimes. Il a conclu en disant que son pays était prêt à travailler  aux côtés d’autres États Membres pour accélérer la mise en œuvre des engagements pris de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les femmes et de déployer des efforts supplémentaires pour réaliser les OMD dans les temps.


Mme SANJA STIGLIC (Slovénie) a rappelé l’attachement de sa délégation à la parité qui ne sera atteinte qu’à la condition que les hommes et les femmes y travaillent de concert.  La Slovénie s’est dotée de structures susceptibles d’œuvrer en faveur des femmes, dont les résultats sont déjà probants, notamment en ce qui concerne leur accès à l’emploi, le rattrapage des retards salariaux avec les hommes, la facilitation des congés payés pour les hommes et l’implication politique des femmes au niveau local. La parité a également été rendue obligatoire par la Constitution slovène, lors des constitutions de listes électorales, et ce, pour toutes les élections, a annoncé la représentante, jugeant qu’il s’agissait là d’une mesure essentielle pour combler les retards historiques.  La représentante a également témoigné du soutien de sa délégation envers les actions du Secrétaire général, s’agissant notamment de la campagne pour mettre fin à la violence.  Cela s’inscrit parfaitement dans le cadre des priorités du pays, qui a ratifié en janvier 2008 une loi sur les violences domestiques, s’attaquant au problème des violences faites aux femmes. 


Mme BELEN SAPAG (Chili) a rappelé le rôle central de l’égalité entre les sexes et l’autonomie de la femme dans le programme de la Présidente Michelle Bachelet, tout en signalant la pleine application par son pays de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Le Chili condamne énergiquement toute forme de violence contre les femmes, a souligné la représentante chilienne, dont le gouvernement a souscrit le 23 septembre dernier la Campagne « Dites non à la violence contre les femmes » du Fonds de développement de l’ONU pour la femme (UNIFEM).  Ce pays a également coparrainé la résolution 1820 du Conseil de sécurité sur la violence sexuelle dans les conflits armés.  La représentante chilienne a salué le premier rapport sur les efforts pour éradiquer la fistule obstétrique, tout en rappelant que des millions de femmes souffrent de ce mal et qu’elles doivent être soignées.  Ellea ainsi plaidé pour des investissements dans les systèmes de santé, en particulier dans les ressources humaines, afin que les femmes puissent accéder à un traitement spécialisé pendant et après l’accouchement.  La représentante chilienne a exprimé sa satisfaction quant aux activités de l’UNIFEM et plaidé pour la réforme de la structure concernant la promotion de la femme au sein du système de l’ONU,  comme préalable à la garantie du respect de la femme et à son intégration pleine et égalitaire dans la société.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a souligné que la dignité et le statut égalitaire des femmes étaient un impératif moral et un principe directeur dans une société se voulant égalitaire et progressiste.  Le représentant du Pakistan a souligné que la Déclaration de Beijing et la Plate-forme d’action, ainsi que les conclusions de la 23e session extraordinaire de l’Assemblée générale constituaient le fil directeur des États Membres.  Ces trois textes affirment que l’élimination de la discrimination sexuelle, la violence contre les femmes et la participation égale des femmes à la vie politique, économique et sociale des sociétés constituent les conditions d’un développement réussi et durable.  Il est bien connu, a-t-il ajouté, que la pauvreté nourrit inégalité et violence.


Le représentant du Pakistan a rappelé que l’actuel gouvernement démocratique de son pays donnait la priorité à l’autonomisation des femmes et qu’il entendait leur permettre de changer leur vie de manière positive.  Il a énuméré un certain nombre d’initiatives gouvernementales et souligné que les autorités entendaient « créer un environnement de tolérance zéro » en ce qui concerne la violence faite aux femmes.  M. Amil a conclu en expliquant que son pays était fier d’avoir une femme à la présidence de l’Assemblée nationale.  Les deux chambres du Parlement comptent 17% de femmes au Sénat et 22,5% à la chambre basse, ce qui place le Pakistan au 44e rang sur 188 de l’Union interparlementaire en ce qui concerne le critère de la représentation féminine.  Les Pakistanaises ont été inspirées par l’exemple de Benazir Bhutto et les parlementaires sont devenus une « force collective et visible » pour faire avancer la question de l’autonomisation féminine, a conclu le représentant du Pakistan, qui a noté que son pays comptait huit femmes ambassadrices.


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a affirmé que l’interdépendance entre promotion de la femme et croissance économique était une évidence qui faisait dire à certains que l’élimination des inégalités entre les femmes et les hommes est une condition nécessaire pour un développement durable. Le Sénégal a fait de nombreux efforts pour la mise en œuvre des OMD, notamment sur le plan législatif grâce à une nouvelle constitution qui garantit l’égalité entre les genres, mais aussi grâce à une stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre, a expliqué la représentante.  Cette stratégie fondée vise à l’édification d’un Sénégal sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de contribuer au développement du pays et d’en jouir, au même titre. 


Dans le domaine de la santé, le Parlement du Sénégal va prochainement examiner un projet de loi relatif au VIH/Sida portant sur l’élimination de la discrimination à l’égard des personnes affectées par le virus, à la protection des femmes contre les viols et toutes autres formes de violence, ainsi que sur la criminalisation de la transmission volontaire du VIH/Sida.  Une feuille de route contre la mortalité maternelle, chiffrée à 65 milliards de francs FA vient d’être adoptée par le Gouvernement, avec pour objectif d’accélérer les OMD, a ajouté la représentante.  Elle a conclu en disant qu’une mobilisation plus forte était encore requise de la part de la communauté internationale, notamment pour éliminer les fistules obstétricales.  Le Sénégal a l’intention, cette année encore, de présenter un projet de résolution sur cette maladie qui affecte près de trois millions de femmes dont la presque totalité se trouvent dans les pays en développement.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a encouragé à des efforts soutenus en vue de mettre un terme à la violence à l’égard des femmes partout dans le monde.  La Campagne mondiale lancée à cet effet en février 2008 par le Secrétaire général de l’ONU constitue une initiative louable et qui vient à point.  Une approche commune offrant des directives aux États dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes est essentielle.  Ils pourront ainsi mieux établir leurs propres stratégies, a-t-il commenté.  Pour que les femmes puissent réaliser leur plein potentiel, il faudrait que les États les aident à un équilibre optimal entre leur travail et leur vie familiale.  Ainsi, en Russie, les efforts ont été centrés sur l’amélioration de la participation des femmes dans le domaine social, économique et politique et sur les préoccupations comme celles relatives aux enfants et à leur rôle au sein de la famille.  La maternité est considérée comme une profession à part entière et des allocations ont été dégagées pour la grossesse et le soin des enfants, a-t-il indiqué.  Des cliniques et des dispensaires ont été construits ainsi que des centres pour la santé de la mère et de l’enfant.  Tous ces efforts ont d’ores et déjà donné des résultats démographiques puisqu’en 2007, sont nés en Fédération de Russie 8% de plus de bébés qu’en 2006.  La lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des enfants constitue également l’une des priorités majeures et les auteurs de tels actes sont plus durement sanctionnés pour ces crimes.  La Fédération de Russie reconnaît également la nécessité de soins spéciaux pour les victimes de la violence et fournit une aide matérielle et des soins anonymes.  En dépit des progrès à l’échelle nationale, beaucoup reste à faire à l’échelle internationale pour une réelle parité entre les sexes, a-t-il néanmoins estimé en conclusion, en réaffirmant l’attachement de son pays à la réalisation de cet objectif.     


Documentation


Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) (A/63/205)


Le rapport rappelle les quatre objectifs principaux de l’UNIFEM: faire reculer la pauvreté des femmes, mettre fin à la violence à leur égard, s’occuper des aspects du VIH/sida liés à la problématique des sexes et instaurer l’égalité des sexes en matière de gouvernance.  Il indique également à quel point l’année écoulée a été importante pour l’UNIFEM, dont le mandat a été réaffirmé par l’Assemblée générale dont les ressources se sont accrues au-delà de la barre des 100 millions de dollars.


L’UNIFEM contribue au renforcement des cadres juridiques favorables aux femmes, notamment en facilitant l’adoption  de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et d’autres instruments internationaux et régionaux.  À la fin de 2007, 185 pays avaient ratifié la Convention et 90 pays avaient ratifié son Protocole facultatif.  En 2007, UNIFEM a également aidé la Communauté de développement de l’Afrique australe à élaborer une politique régionale en matière d’égalité des sexes.  Des résultats concrets à l’action d’UNIFEM sont visibles dans de nombreux pays dont le Tadjikistan par exemple.  Le gouvernement de ce pays s’est engagé aux côtés de l’UNIFEM pour faciliter l’accès des hommes et des femmes, de manière égalitaire, aux ressources économiques.  Par ailleurs l’entreprenariat féminin y sera encouragé.


D’autre part, l’UNIFEM contribue à réduire la pauvreté chez les femmes, notamment en améliorant l’accès des femmes rurales à la terre, aux droits successoraux et en prévoyant une meilleure information auprès des travailleuses migrantes.  Dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, l’UNIFEM a multiplié les initiatives menées conjointement avec ses partenaires nationaux et régionaux.  Dans le cadre de son action de promotion de la femme, l’UNIFEM a notamment permis de créer une équipe institutionnelle de renforcement des capacités au sein du Ministère des affaires féminines d’Afghanistan.  Au Darfour, l’UNIFEM a aidé les femmes à relier leurs revendications à celles des femmes de Khartoum pour en faire un ensemble unique de revendications propres à influencer le prochain cycle de pourparlers de paix.


Dans le rapport, le Comité consultatif d’UNIFEM adresse plusieurs recommandations au Fonds dans lesquelles il lui demande de présenter chaque année un rapport sur le plan stratégique 2008-2011, faisant le bilan des progrès accomplis.  Il demande également au Fonds de continuer de jouer un rôle actif dans le processus de financement du développement, notamment en vue de la Conférence de Doha prévue en décembre 2008.  Le Comité se félicite également de ce que l’UNIFEM ait dépassé les objectifs de mobilisation de ressources fixés dans le plan de financement pluriannuel 2004-2007 et établi de nouveaux partenariats avec des donateurs bilatéraux, des organisations de la société civile et des partenaires du secteur privé pendant la période couverte par le plan.


Élimination du viol et des autres formes de violence sexuelle dans toutes leurs manifestations, notamment dans les conflits et les situations apparentées (A/63/216)


Le rapport du Secrétaire général fait le point sur les mesures prises par les États et les autres parties concernées pour éliminer le viol et les autres formes de violence sexuelle dans toutes leurs manifestations. 


Parmi les 29 États qui ont communiqué des renseignements aux fins du présent rapport, seul le Royaume-Uni a déclaré avoir mis en place un dispositif ciblé de lutte contre la violence sexuelle.


La violence à l’égard des femmes constitue une forme de discrimination et une violation des droits fondamentaux de la femme, est-il stipulé dans le rapport. La lutte contre cette discrimination doit être au centre de l’action de prévention et de répression de toutes les formes de violence contre les femmes, sans quoi la situation ne fera qu’empirer. 


Bien qu’il soit encore difficile de collecter, d’analyser et de communiquer des données sur les viols, et plus encore en situation de conflits ou d’urgence, les entités du système des Nations Unies s’efforcent d’aplanir ces difficultés, relève le rapport.  Ainsi, une réunion consultative d’experts organisée par l’OMS en 2007 a donné lieu à l’élaboration des Principes d’éthique et de sécurité recommandés par l’OMS pour la recherche, la documentation et le suivi de la violence sexuelle dans les situations d’urgence, qui traitent des nombreux problèmes graves d’éthique et de sécurité que pose la collecte d’informations.  De son côté, le bureau du HCR en République démocratique du Congo tient un dossier sur les actes de violence sexuelle commis par les agents de l’État –policiers et militaires pour l’essentiel– et par les groupes armés. Le HCR a alloué 3,8 millions de dollars de plus pour 2007 au renforcement des activités liées à la violence sexuelle et sexiste dans les opérations menées dans les pays.


La Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, lancée en 2007, vise à intensifier les mesures prises par le système des Nations Unies contre la violence sexuelle pendant et après les conflits armés et à en améliorer la coordination. Cet effort concerté de 12 entités du système des Nations Unies vise à améliorer la responsabilité effective, à développer les programmes, à renforcer la sensibilisation et à soutenir les efforts déployés au niveau national pour prévenir la violence en temps de conflits armés et répondre efficacement aux besoins des victimes. Les activités de la Campagne se fondent sur trois piliers: appui aux efforts déployés au niveau des pays, appel à l’action et apprentissage par la pratique.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale » (A/63/222)


Le rapport expose l’action engagée aux niveaux international, régional et national, y compris par les organisations des Nations Unies, pour en finir avec la fistule obstétricale qui, dans la majorité des cas, est une lésion due à un travail prolongé avec obstruction avant l’accouchement. 


À l’échelle mondiale, les accouchements avec obstruction représentent près de 5% des accouchements. Il est généralement admis qu’il y a au moins 2 millions de femmes, et peut-être jusqu’à 3,5 millions, qui souffrent de fistule obstétricale.  L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il se produit environ 73 000 nouveaux cas chaque année.  Dans une proportion de cas allant jusqu’à 90%, le bébé est mort-né ou meurt dans la première semaine.  Si une femme est longtemps en travail avec obstruction et ne reçoit pas immédiatement les soins médicaux voulus, généralement une césarienne, la pression de la tête du bébé contre le pelvis de la parturiente peut entraîner des blessures graves. 


La fistule obstétricale sévit le plus souvent dans des régions où la mortalité maternelle est élevée, comme l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud, où les taux de mortalité maternelle sont souvent supérieurs à 300 pour 100 000 naissances vivantes.  Le risque de décès maternel au cours de la vie peut être dans ces régions 1 000 fois plus élevé que dans les régions industrialisées.  Les pays connaissant des situations d’urgence humanitaire ont des taux parmi les plus élevés de tous, est-il précisé dans le rapport.  On estime qu’il faudrait 750 millions de dollars pour traiter les cas actuels d’ici à 2015, si l’on suppose que le nombre de cas ira décroissant chaque année. Le financement doit être prévisible et soutenu.


Selon le Secrétaire général, il faut redoubler d’efforts aux niveaux national, régional et international pour éliminer le problème, et ce, dans le cadre de l’action menée pour renforcer les systèmes de santé en vue de réaliser l’Objectif nº5 du Millénaire pour le développement. Le Secrétaire général ajoute que cet objectif ne sera atteint que si des ressources supplémentaires sont dégagées.  Pour aider les pays prioritaires, il faut mobiliser au moins 1,2 milliard de dollars par an pour la planification familiale et 6 milliards de dollars par an pour les soins de santé maternelle, y compris la prévention de la fistule obstétricale.  


Intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes (A/63/214)


Le rapport du Secrétaire général résume les actions entreprises par les États Membres pour parvenir à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  Il apparaît que les États Membres, constatant que les violences à l’encontre des femmes sont souvent dues au fait que le pouvoir est essentiellement détenu par les hommes, ont progressivement renforcé leurs cadres juridiques et politiques de promotion  de l’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.  Le système éducatif est également essentiel comme vecteur de changement des mentalités.  En prévoyant un matériel pédagogique plus adapté et en  formant mieux les éducateurs et les enseignants, les États parviennent à lutter contre les stéréotypes sexistes.


Le rapport détaille les activités menées par les organes des Nations Unies en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et il propose pour finir toute une série de recommandations pour l’avenir.  Le Secrétaire général encourage les États Membres à continuer de se donner pour priorité le renforcement des mécanismes juridiques et politiques capables d’assurer la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, à travers des plans d’actions nationaux.  Il prône également la mise en place de législations nationales efficaces pour combattre les violences et en punir les auteurs.  Les États Membres devront continuer de permettre un meilleur accès des victimes à la connaissance de leurs droits  et à la saisine de la justice.  Enfin, le Secrétaire général insiste sur l’importance qu’il y a à mieux connaître ces phénomènes de violence contre les femmes. C’est par la collecte régulière et l’analyse de données sur toutes les formes de violence qu’elles seront plus efficacement combattues. 


Traite des femmes et des filles (A/63/215)


Le rapport insiste sur l’importance du cadre juridique exhaustif englobant la criminalisation, la prévention ainsi que des mesures pour protéger et aider les victimes.  Plusieurs États parmi lesquels l’Albanie, l’Allemagne, les Émirats arabes unis et la Hongrie, ont signalé avoir expressément criminalisé la traite d’êtres humains dans leur code pénal, dans la loi relative à l’immigration et dans le droit d’asile. 


Il est affirmé que la prévention fait partie intégrante de toute stratégie visant à combattre et à éliminer la traite des femmes et des filles.  Les États l’ont bien compris, en mettant en place des campagnes et des programmes dans leurs plans nationaux d’action.  Plusieurs campagnes portent sur les services sexuels.  Elles visent à sensibiliser les hommes qui achètent des services sexuels, aux problèmes de l’exploitation et de la traite des femmes.  Le secteur commercial est un partenaire incontournable dans la lutte menée pour éliminer la traite des femmes et des filles.  Le monde des affaires y participe également par le biais de l’adoption de règlements éthiques, signale encore le rapport. 


Certains États Membres ont également pris des mesures pour venir en aide plus efficacement aux victimes, en élaborant des indicateurs, des documents directifs et des stratégies ciblées.  Il s’agit aussi d’apporter une aide psychosociale, médicale, juridique, sociale et financière aux victimes et enfin de se donner les moyens de disposer de meilleures données, afin d’élaborer des réponses politiques adaptées.  Le rapport détaille les différentes façons dont le système des Nations Unies combat la traite des femmes et des filles.  Dans ce cadre, il est rappelé que les rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme adressent des recommandations aux États Membres. 


Mesures prises et progrès réalisés pour ce qui est du suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/63/217)


Ce rapport examine dans quelle mesure les organismes intergouvernementaux ont pris en compte l’égalité des sexes dans leurs travaux, et évalue l’impact de la contribution de la Commission de la condition de la  femme sur les débats ayant lieu au sein du système des Nations Unies.   Il apparaît dans le rapport que lors de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, des progrès ont été réalisés en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes et de participation des femmes au développement, notamment par le biais des travaux en grande commission. 


En conclusion, le rapport insiste sur l’importance de la prise en compte systématique de la question de l’égalité des sexes dans les activités de développement social, politique et économique.  Il revient aux organes intergouvernementaux de définir les lignes d’action relatives à la problématique hommes-femmes dans tous les domaines d’intervention afin de faciliter l’élaboration et l’application de politiques soucieuses de l’égalité des sexes au niveau national.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.