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AG/SHC/3914

L’IMPACT DES CRISES ACTUELLES DEVRAIENT FAIRE L’OBJET D’UNE ÉVALUATION DES NATIONS UNIES, PRÉCONISENT DES DÉLÉGATIONS

06/10/2008
Assemblée généraleAG/SHC/3914
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1ere et 2e séances

Matin et après-midi


L’IMPACT DES CRISES ACTUELLES DEVRAIENT FAIRE L’OBJET D’UNE ÉVALUATION DES NATIONS UNIES, PRÉCONISENT DES DÉLÉGATIONS


La Troisième Commission entame son débat sur le développement social


Une évaluation mondiale, même préliminaire, devrait être menée, dans les plus brefs délais, dans le but de mesurer l’impact des crises alimentaire, énergétique et financière actuelles, ont suggéré lundi des délégations à la Commission de l’Assemblée générale chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), qui a ouvert ses travaux par l’adoption de son ordre du jour et de son programme de travail* sous la présidence de l’Ambassadeur Frank Majoor des Pays-Bas.


À l’ouverture des travaux, M. Majoor, qui a été élu en juin, avait relevé que les thèmes traités par la Commission étaient tous axés sur la dignité humaine.  Cela est d’autant plus important que, le 10 décembre prochain, sera célébré le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  La Troisième Commission a décidé de laisser en suspens l’inclusion du rapport du Conseil des droits de l’homme, qui fait encore l’objet de discussions au sein du Bureau.


La Commission a débuté son débat général sur le développement social, débat  précédé par la déclaration liminaire du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang.


M. Zukang a mis l’accent sur le rôle vital que joue la Troisième Commission en tant qu’organe phare des Nations Unies dans les orientations que les Nations Unies doivent imprégner à leurs actions dans les domaines du développement social et des questions relatives aux droits de l’homme.  Il a mis en garde contre les multiples crises récentes -alimentaire, énergétique et financière- qui risquent de saper les acquis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et poser de sérieux défis pour l’Agenda mondial du développement social.


Il a vivement encouragé les États Membres à établir des « partenariats forts » et à respecter les engagements qu’ils ont pris dans les partenariats mondiaux en appui aux OMD.  En outre, le Secrétaire général adjoint a indiqué que la Convention relative aux droits des personnes handicapées est entrée en vigueur le 3 mai de cette année et a été ratifiée par 41 États Membres, tandis que son Protocole facultatif l’a été par 25 États.


Plusieurs délégations dont le Bangladesh, la Malaisie, Cuba, Antigua-et Barbuda, le Lesotho et le Soudan, ont établi un lien entre les failles du système économique mondial actuel, qui ont conduit à des crises simultanées, et les défis que leurs conséquences posaient aux populations au niveau local, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés, ainsi qu’à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Ont fait des déclarations liminaires Mme Elsa Stamatopoulou, Directrice par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, du Département des affaires économiques et sociales; Mme Flavia Pansieri, Coordinatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies; et M. Mark Richmond, Directeur de la Division de l’Organisation des Nations Unies pour la science, la culture et l’éducation (UNESCO) chargée des priorités en matière d’éducation, qui a présenté le rapport de l’UNESCO sur la mise en œuvre du Plan d’action international des Nations Unies pour la Décennie de l’alphabétisation contenu dans le document A/63/172.


Les membres du Secrétariat ont également répondu aux questions posées par les délégués de la Malaisie, de Cuba, du Nigeria, de l’Égypte, de la République arabe syrienne et du Guatemala.


Au titre de la « Planification des programmes », les délégations  se pencheront sur le premier volet du Projet de cadre stratégique pour la période 2010-2011** établi conformément à la résolution 58/269 de l’Assemblée générale qui demandait au Secrétaire général de l’ONU d’établir, à titre d’essai, et de lui présenter un cadre stratégique biennal destiné à remplacer le plan à moyen terme sur quatre ans et réunissant un plan-cadre fixant les objectifs à long terme de l’Organisation ainsi qu’un plan-programme biennal.  Pour ce qui est du projet de cadre stratégique proposé pour les droits de l’homme, le Président de la Troisième Commission a annoncé qu’il avait nommé deux facilitateurs pour effectuer des consultations à cet égard.  Il s’agit de Mme Nathalie Kohli de la Suisse et de M. Lotfi Bouchaara du Maroc.


Les délégations d’Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine; la France, au nom de l’Union européenne; le Lesotho, au nom de la SADEC; Sainte-Lucie, au nom de la CARICOM; le Mexique, au nom du Groupe de Rio; le Japon, le Brésil, le Soudan, les États-Unis, le Bangladesh, la Colombie, Cuba, l’Iraq, l’Égypte, le Bélarus, la République islamique d’Iran, l’Algérie, les Philippines, le Viet Nam, la Malaisie, la Jamahiriya arabe libyenne, la Chine et le Liban ont pris la parole.  De jeunes représentants de l’Allemagne, de la Norvège, de la Finlande, de la Thaïlande et de la Suisse se sont également exprimés lors du débat.


La Commission poursuivra son débat général sur le développement social mardi matin à 10 heures.


* A/C.3/63/1, A/C.3/63/2, A/C.3/63/L.1, et A/C.3/63/L.1/Add.1

** A/63/6 (Première volet) et (Prog.19)



DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Documentation


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/63/133)


Ce rapport tire une série de conclusions sur le thème prioritaire « Promotion du plein-emploi et d’un travail décent pour tous » en se fondant sur les travaux de la dernière session, en février 2008,  de la Commission du développement social, organe essentiel dans le suivi du Sommet et de la session extraordinaire.  Dans cette optique, et rappelant que travail décent et emploi productif englobent la protection sociale, le rapport traite de questions relatives aux groupes sociaux et les nouveaux défis.  Il aborde ainsi celle de l’emploi des jeunes, de la facilitation de celui des personnes âgées ainsi que les problèmes liés à l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement, celles-ci représentant environ 10% de la population mondiale, dont 80% vit dans les pays en développement.


Il est rappelé, dans ce rapport que, selon l’Organisation internationale du Travail (O.I.T), 80% de la population mondiale n’a pas de protection sociale appropriée et 50% ne bénéficie d’aucune couverture.


Dans les conclusions, il est recommandé d’examiner pourquoi la mondialisation n’a pas permis de créer des emplois de qualité.  À l’échelon international, les politiques devraient chercher à résoudre les problèmes posés par la libéralisation des échanges et du marché financier.  À l’échelon national, les politiques doivent rechercher la croissance économique, créatrice d’emplois.


Il est recommandé de placer le plein-emploi productif et le travail décent pour tous au centre des décisions économiques et sociales.  C’est à l’investissement dans le développement agricole et au soutien des micro, petites et moyennes entreprises qu’il faut se consacrer, comme à l’éducation et à la formation. Il faut également élaborer des programmes spécifiques visant à intégrer au marché du travail, les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les personnes âgées, les peuples autochtones et autres groupes susceptibles d’être discriminés dans le domaine de l’emploi.


Un lien entre plein-emploi, emploi productif, travail décent et protection sociale de base garantie est souligné. Il est estimé que c’est par des régimes de protection sociale efficaces et adaptables aux changements économiques que les pouvoirs publics parviendront à réduire la vulnérabilité des plus faibles.  Il est suggéré notamment aux gouvernements d’accorder une attention prioritaire à l’emploi des jeunes, à travers des plans d’action adaptés, cela ne devant pas les empêcher de prendre en compte les préoccupations des personnes âgées et de chercher à associer les personnes handicapées dans leurs programmes d’action.


Cinquième exercice quinquennal d’examen et d’évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées (A/63/183)


Ce rapport du Secrétaire général a été envisagé comme une contribution au renforcement de la prise en compte du handicap dans les examens des progrès accomplis et des problèmes rencontrés sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Depuis le quatrième exercice d’examen et d’évaluation du Programme d’action mondial examiné par l’Assemblée générale à sa cinquante-huitième session en 2003, la Convention relative aux droits des personnes handicapées et le Protocole facultatif s’y rapportant ont été adoptés et sont entrés en vigueur.  Le rapport passe en revue les activités qui ont été menées depuis le quatrième exercice d’examen et d’évaluation et se fonde sur les contributions de 36 gouvernements et 17 organismes des Nations Unies et d’autres données mises à la disposition du Secrétariat.


Le Secrétaire général relève que, bien que le rapport du Millénaire accorde une attention toute particulière aux sexospécificités en tant que question intersectorielle et à la situation des quelque 36 millions de personnes vivant avec le VIH/sida en 2000, il ne fait aucunement référence à la situation des handicapés qui représentent environ 650 millions de personnes, une population 15 fois plus importante que celle des personnes vivant avec le VIH/sida.  Il convient de remédier d’urgence au fait que plus de 10% de la population mondiale n’est pas prise en compte dans la mise en œuvre, l’examen et l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de leurs cibles, mécanismes d’évaluation et indicateurs, ajoute-t-il.


Pour le Secrétaire général, l’absence de prise en compte du handicap va à l’encontre de ce à quoi les Objectifs tendent, à savoir définir des critères de développement humain mesurables permettant de s’acheminer vers un développement mondial plus intégré et équitable. L’exclusion sociale et économique, qui fait partie du quotidien des personnes handicapées, n’est pas seulement une violation des droits de l’homme, mais aussi un problème majeur de développement. Pour s’assurer que tous les objectifs de développement, y compris ceux du Millénaire, tiennent compte des personnes handicapées, l’Assemblée générale a recensé les principaux domaines où il importe de faire des progrès: l’accessibilité, les services sociaux et la protection sociale, les programmes de lutte contre la pauvreté et la faim, un enseignement de qualité, les services de santé et d’emploi et un travail décent. Le rapport présente une série de recommandations dans tous ces domaines.


Suivi de l’Année internationale des volontaires (A/63/184)


Ce rapport du Secrétaire général note que ce volontariat existe dans pratiquement toutes les cultures et se pratique en marge de l’action de l’État et du système des Nations Unies.  Le volontariat, que ce soit sous la forme de l’entraide, de l’initiative personnelle, de la prestation de services, de la mobilisation ou de la sensibilisation, ou d’autres formes de participation civique, est un formidable atout pour le développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, peut-on lire dans le rapport.


Le rapport porte principalement sur le bénévolat structuré qui se pratique dans le cadre d’organisations, mais il faut savoir qu’il peut très souvent être informel, spontané et non encadré et, s’inscrire directement dans le contexte social et culturel local.  Le bénévolat par contact direct continue d’être la principale manifestation du volontariat, mais il faut aussi tenir compte, dans les politiques établies à cet égard, de l’expansion d’autres formes d’action, telles que le volontariat en ligne, est-il précisé dans le rapport.


Le document met en exergue le rôle et la contribution des bénévoles à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, qui demeurent au centre de tous les rapports sur la suite donnée à l’Année internationale des volontaires.  Il contient un nouvel élément important, à savoir l’examen du rôle que jouent les bénévoles et les organisations faisant appel à des bénévoles dans le règlement des problèmes environnementaux, y compris les changements climatiques.  Il met explicitement en évidence le fait que le bénévolat est inséparable du développement durable.


Il est estimé, qu’à mesure que le volontariat est reconnu, il devient indispensable de mettre en place un système de gestion professionnel.  Alors que, dans les pays développés, la gestion du volontariat est depuis toujours confiée à des professionnels, les pays en développement y sont amenés par la nécessité croissante de structurer et de gérer le bénévolat. 


Par ailleurs, le bénévolat des femmes, en particulier des femmes pauvres, a été jusqu’à présent oublié dans le suivi de l’Année internationale des volontaires, célébrée en 2001 du fait que le volontariat est perçu comme bénéficiant à d’autres et non à soi-même.


Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/63/95)


Ce rapport du Secrétaire général résume les résultats de l’examen entamé en 2007 pour recenser les progrès et les obstacles au cours des cinq premières années de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid et décrit les grandes lignes d’un cadre stratégique d’application en vue d’améliorer la mise en œuvre du Plan d’action.  Les Commissions régionales ont tenu différentes conférences, séminaires et ateliers, durant lesquels il est apparu, par exemple en Afrique, que le taux d’application du Plan d’action de Madrid était très faible.  Les manques de moyens empêchent souvent les gouvernements de consacrer des budgets importants aux efforts portés en direction des personnes âgées.  En Europe, la situation est bien meilleure en raison de l’application d’une stratégie régionale qui comprend une dizaine d’engagements.  Sont recensées, également, les priorités futures comme la démarginalisation des personnes âgées, la promotion de leur pleine participation, la mise en place de services sociaux viables et de meilleure qualité ainsi que de soins de santé de longue durée.  Les progrès restent en revanche inégaux en ce qui concerne l’Amérique latine et les Caraïbes.  Si les revenus des personnes âgées ont été protégés, et les activités productives des personnes âgées encouragées, les systèmes de protection sociale restent souvent inadéquats, et l’inégalité d’accès aux soins est persistante.  En Asie et dans le Pacifique, où une grande attention est traditionnellement accordée aux personnes âgées, la solidarité familiale a tendance à diminuer conduisant plusieurs pays à adopter des politiques nationales du vieillissement. 


Dans le futur, l’Assemblée générale pourrait recommander aux États Membres de concevoir des stratégies prenant en compte tous les âges de la vie et la solidarité entre les générations.  Le Secrétaire général pourrait choisir de faire traduire pour l’application du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement au niveau national, dans les autres langues officielles de l’ONU que l’anglais, afin de permettre aux États Membres de mieux en tirer parti. 


Les États Membres sont encouragés à définir des objectifs atteignables dans les prochaines années; à définir des cibles et des indicateurs en vue de mesurer les progrès dans la mise en œuvre ainsi qu’à présenter leurs positions sur les grandes lignes du cadre stratégique d’exécution.  Le Secrétaire général propose aussi aux États Membres de renforcer les réseaux de coordonnateurs nationaux chargés des questions de vieillissement; de réaffirmer leur rôle de manière à faciliter l’allocation de ressources supplémentaires à ces activités.  À l’occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’Assemblée générale pourrait demander au Secrétaire général de  présenter, à sa soixante-quatrième session, un rapport portant spécifiquement sur les droits des personnes âgées. 


Mise en œuvre du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (A/63/172)


Ce rapport du Secrétaire général a été établi par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la mise en œuvre à mi-parcours du Plan.  L’UNESCO veille à la coordination de la Décennie (2003-2013).


Il en ressort que la Décennie continue d’être une référence et un cadre permettant de rechercher plus fermement encore la concrétisation de l’idéal d’une « alphabétisation pour tous, fondement d’un apprentissage à la vie et moyen essentiel de développement humain ».


Le nombre d’adultes analphabètes est passé de 871 millions au cours de la période 1985-1994 à 774 millions au cours de la période suivante (2000-2006).  La progression la plus marquée de l’alphabétisme a été observée dans les pays en développement, où le taux est passé de 68% à 79%. 


Cependant, ces chiffres ne rendent pas compte de la persistance d’énormes disparités régionales, nationales et locales concernant l’accès à l’alphabétisation selon le sexe, l’âge, l’origine ethnique, le lieu et la situation économique.  La répartition des 774 millions d’adultes analphabètes dans le monde revêt une importance particulière, car plus de 75% d’entre eux vivent dans 15 pays seulement.  Au vu des données régionales, fournies en annexe du rapport, les plus fortes augmentations des taux d’alphabétisme entre les deux périodes ont été observées dans les États arabes et en Asie du Sud et de l’Ouest.


Selon les projections de l’UNESCO, la tendance mondiale et la hausse des taux d’alphabétisme ne se confirmera que modérément d’ici à 2015.  Les divers contextes dans lesquels évoluent les groupes marginalisés appellent à davantage d’efforts innovants au cours de la seconde moitié de la Décennie.


L’Institut de statistique de l’UNESCO cherche à évaluer de manière plus complète les niveaux actuels d’alphabétisme, en vue d’une meilleure compréhension du problème et des solutions qu’il appelle.  Aux fins de l’alphabétisation, le système d’information pour la gestion de l’éducation non formelle établi par l’UNESCO a été introduit dans huit pays.  Ce système permet aux pays d’établir une cartographie de l’éducation non formelle et de l’alphabétisation, et d’évaluer l’application de leurs programmes d’enseignement non scolaire, ainsi que de mesurer les progrès vers la réalisation de leurs objectifs en matière d’alphabétisation.


Le rapport mentionne une série de pays ayant pris l’initiative de politiques efficaces d’alphabétisation et/ou ayant fait preuve d’une forte volonté politique dans ce domaine. 


Il a été déterminé que la faiblesse du financement de l’alphabétisation des adultes est l’un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs de la Décennie. Des mesures doivent être prises d’urgence, notamment en consacrant au moins 3% des budgets d’éducation nationaux à cette action et, à cette fin, accroître le soutien financier que fournissent les organisations donatrices bilatérales et multilatérales. L’UNESCO propose également de renforcer les mécanismes institutionnels de financement de l’alphabétisation des adultes. 


Déclarations


M. FRANK MAJOOR (Pays-Bas), Président de la Troisième Commission, ouvrant lundi les travaux de la Commission, a incité à la ponctualité et à la discipline pour que la session termine son programme dans les délais impartis, soit le 25 novembre.  Il a fait remarquer que cette session se déroule à un moment particulièrement important puisque la Commission entendra la Haut-Commissaire aux droits de l’homme et que sera célébrée, le 10 décembre 2008, le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, entre autres points forts.  Il a ajouté que cette Déclaration constituait le cadre général des débats de la Commission.  En effet, la dignité humaine figure dans de nombreux points à l’ordre du jour de cette session.  Les thèmes que nous aborderons, a précisé le Président, ont une incidence directe sur le bien-être et la dignité des personnes dans le monde, qu’il s’agisse des droits sociaux, économiques, culturels, des droits de l’enfant, des femmes, des droits des personnes handicapées, des droits des autochtones ou des questions liées aux libertés religieuses, au racisme et à la discrimination raciale.  La plupart de nos résolutions sont essentielles pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ou pour la création d’un environnement propice pour l’épanouissement des êtres humains, a indiqué M. Majoor, qui avait été élu le 4 juin.  Il a encouragé les délégations à se concentrer sur ce qui les unit dans l’objectif du renforcement des droits de l’homme et du bien-être de tous.  Le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme devrait nous servir de guide dans notre session, a-t-il conclu, avant de procéder à la présentation de l’ordre du jour de la présente session de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.  


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a d’emblée indiqué que son Département dépendait des orientations de la Troisième Commission pour veiller à ce que les considérations  sociales et liées aux droits de l’homme dirigent le travail des Nations Unies dans tous les domaines du développement.  Les objectifs pour le développement, convenus par la communauté internationale, ainsi que les instruments relatifs aux droits de l’homme, fournissent le cadre de travail des efforts communs en vue de l’édification de sociétés meilleures et prospères pour tous, et pour mettre la personne humaine au centre du développement.


Il a estimé  que les récentes réunions de haut niveau à mi-parcours des OMD et sur le développement en Afrique ont démontré qu’il fallait construire une stratégie conjointe  en matière de développement socioéconomique, qui s’articule autour de ces engagements.  M. Zukang a indiqué que le ralentissement économique prévu au niveau mondial, de même que la double crise alimentaire et énergétique, mettent en péril les avancées enregistrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et qu’il était prématuré d’évaluer tout l’impact de ces crises sur la pauvreté mondiale. Ce qui est sûr, a-t-il ajouté, c’est quelles posent de sérieux défis à l’ordre du jour du développement social.  Plus d’un milliard de personnes vivent dans la pauvreté et dans la faim, nombre d’autres n’ont pas d’opportunités d’emploi décent et encore moins, de protection sociale et nombre d’autres n’ont pas accès à des services de santé de base ni à l’assainissement, à l’eau potable et à une éducation de qualité.  L’intervenant a incité à établir des partenariats forts aux fins de faire progresser le développement social et la protection sociale  À cet égard, il a mis le doigt sur les lacunes des États Membres quant au respect de leurs engagements pris dans les partenariats mondiaux en appui aux OMD.


La Convention sur les droits des personnes handicapées est entrée en vigueur le 3 mai de cette année et, à peine 14 mois après son ouverture à la signature, a noté M. Zukang, qui a informé qu’à ce jour, 41 États Membres avaient ratifié ce document et 25 son Protocole facultatif.  Ceci est encourageant, a-t-il dit, en rappelant toutefois que cette Convention répondait aux besoins de 650 millions de personnes handicapées, dont 80% vivant dans les pays en développement.  L’objectif serait d’obtenir une ratification universelle, a-t-il souligné.  Il a appelé les États parties à faire preuve de sagesse dans le choix des experts qui constitueront le Comité consultatif à cette convention.


Il a rappelé que le mois dernier marquait le premier anniversaire de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones.  Bien que cela ait pris aux Nations Unies plus de 20 ans pour créer un tel instrument, il faudrait ne pas tarder dans sa mise en œuvre car les peuples autochtones ne peuvent plus continuer à vivre dans la discrimination.  Une mesure importante a été prise cette année à l’initiative du Département des affaires économiques et sociales, à savoir l’adoption des directives concernant le développement des populations autochtones.  Les défis sont nombreux tant pour les gouvernements que pour les Nations Unies en raison des ressources limitées notamment mais la dynamique est là et nous mettons tout en œuvre pour fournir toute l’assistance technique possible.


Le Secrétaire général adjoint a souligné que le vieillissement est l’une des questions sociales les plus urgentes tant dans les pays développés que dans ceux en développement.  La réunion de haut niveau sur les OMD a révélé l’importance de l’autonomisation des femmes, a encore noté le Secrétaire général adjoint, qui a incité à assurer l’égalité effective entre les hommes et les femmes.  Cette Commission a un rôle très important à jouer dans la réalisation des droits des femmes et en particulier la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes.  Il a appelé tous les États Membres à renforcer leurs efforts et à œuvrer de concert dans ce domaine.


M. MARK RICHMOND, Directeur de la Division de l’UNESCO chargée de la coordination des priorités de l’ONU en matière d’éducation, a présenté le rapport sur l’examen à mi-parcours de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (A/63/172) qui est le fruit d’une large consultation avec de nombreux partenaires de la Décennie de l’alphabétisation en 2007-2008.  Le rapport présente les deux faces de l’état de l’alphabétisation à l’échelle mondiale, en relevant, d’une part, les progrès significatifs accomplis dans plusieurs régions du monde, et en présentant, d’autre part, une image sobre des défis qui restent 774 millions d’adultes sont analphabètes et 75 millions d’enfants ne sont pas scolarisés.  Dans cette ère de mondialisation accélérée, a-t-il indiqué, il existe un danger de négliger et de priver certains groupes de la population d’opportunités d’apprendre.  Le rapport montre clairement que les populations rurales, les minorités linguistiques et culturelles, les peuples autochtones, les nomades et d’autres auraient besoin de programmes adaptés à leur contexte.  L’intervenant a réaffirmé que l’inégalité entre les sexes continue d’être un problème sérieux et chaque fois plus complexe.  Il a enfin articulé les trois priorités du milieu de la Décennie: davantage d’engagements de la part de tous les partenaires; des capacités accrues pour mieux atteindre les adultes dans leur contexte spécifique de vie; et de nouvelles ressources pour l’alphabétisation dans tous les budgets nationaux de même qu’au travers de mécanismes d’aide internationale.


Mme FLAVIA PANSIERI, Coordonnatrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les Volontaires, présentant le rapport sur la question, a déclaré que la dynamique créée au cours de l’Année internationale des volontaires perdure.  Elle a souligné que le rapport présente plusieurs recommandations importantes pour le futur.  Il s’agit de reconnaître que le volontariat est commun à toutes les sociétés mais qu’il peut prendre différentes formes, a insisté Mme Pansieri.  Toutes les formes de volontariat doivent être reconnues, les entreprises ne sont pas exclues, leur responsabilité sociale doit les conduire à soutenir l’engagement de leurs salariés, a-elle ajouté.  La communauté des chercheurs devrait continuer d’analyser le phénomène pour parvenir à quantifier sa contribution au développement, à la paix, à la croissance économique et aux OMD.  La jeunesse est prête à s’engager bénévolement mais les autres classes d’âge sont prêtes également a-t-elle signalé.


Le Secrétaire général a lui-même souligné en se rendant au siège des Nations Unies pour les Volontaires, à quel point le rôle du volontariat pour la protection de l’environnement est essentiel, a rappelé Mme Pansieri.  Les Volontaires des Nations Unies travaillent dans la quasi-totalité des institutions, fonds et  programmes du système.  Leur rôle est souvent vital pour l’exécution du mandat de ces organisations.  Des idées sont présentées dans le rapport pour fêter, en 2011, le dixième anniversaire de l’Année internationale des Volontaires, a indiqué l’intervenante.


Il y a une préoccupation croissante quant à la réalisation des OMD d’ici à 2015, a ensuite déclaré Mme Pansieri.  Le volontariat n’est pas la solution mais il peut être un atout et appuyer les efforts consentis pour la paix et le développement.  En ce sens, 2011 constitue un jalon important.


Mme ELSA STAMATOPOULOU, Directrice par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, est revenue sur les différents rapports du Secrétaire général, liés au point de l’ordre du jour.  Le plein-emploi et l’emploi décent pour tous, deux notions qui devraient guider toutes les politiques économiques et sociales aux niveaux international et national, a-t-elle souligné.  Investir dans l’éducation, la formation et le développement des compétences s’avère essentiel pour la promotion du plein-emploi et d’un emploi décent pour tous, a-t-elle rappelé, tout en expliquant qu’il s’agissait d’être vigilant en ce qui concerne les groupes spéciaux.  Relevant le problème de la violence contre les femmes dans leur environnement de travail, Mme Stamatopoulou a indiqué qu’il faudrait parvenir à mettre au point un ensemble de politiques qui ciblent toutes les discriminations dont les femmes sont victimes.  Sur le plan international, il faut renforcer les connaissances pour mieux répondre aux changements économiques.


La Directrice par intérim a évoqué la tenue, en 2007, de plusieurs conférences régionales et d’ateliers liés au vieillissement.  Plusieurs progrès significatifs ont été constatés en matière de protection sociale ou de programmes de retraite existants pour étendre les prestations offertes aux personnes âgés.  Toutefois, un certain nombre d’obstacles subsistent, des efforts additionnels doivent être consentis, pour appuyer les activités nationales en faveur de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid.  Le débat, pour cette session, s’avère important puisqu’il permet aux États Membres de réfléchir aux projets qui seront présentés lors de la prochaine session de la Commission du développement social. 


Échanges de vues


La Malaisie a posé une question sur l’évaluation de l’impact de la crise alimentaire à savoir quelles mesures l’ONU pourrait prendre pour que cette crise n’échappe pas à notre contrôle et pour qu’elle n’ait pas un impact sur les objectifs au cœur des discussions de la Commission.  La Jamahiriya arabe libyenne  a sollicité plus de détails concernant le rôle et l’aide du secteur privé à la formation et l’action des Volontaires.  Le Costa Rica a voulu savoir quelle est la relation entre la Convention relative aux droits des personnes handicapées et le programme d’action mondiale les concernant.


Le représentant de Cuba a souhaité que le Secrétariat lui indique s’il existe des chiffres sur l’impact de la crise alimentaire sur la réalisation des OMD, notamment sur le plein-emploi.  Le représentant cubain a ensuite rappelé que les pays en développement se heurtent à de grandes difficultés pour réaliser la couverture sociale.  Jusqu’à présent, la logique adoptée dans les 20 ou 30 dernières années privilégiait l’aspect économique.  Cette philosophie va-t-elle changer? s’est-il demandé.  Le Guatemala a posé une question sur le Plan d’action international pour la Décennie sur l’alphabétisation.  Dans le rapport, l’accent est mis sur les pays à forte population.  Que doivent faire des pays comme le Guatemala, qui a des populations autochtones et dont le taux d’analphabétisme est très élevé?  Le Nigéria, compte tenu de la situation actuelle, s’est demandé s’il fallait modifier les dates butoirs de la réalisation des OMD.  Ces crises constituent des défis pour l’Agenda pour le développement.  S’adressant au Président de la Commission, il a sollicité une analyse des événements et de l’impact des crises sur les objectifs fixés.  Pour l’Égypte également, il est important de savoir comment nous allons évaluer les crises alimentaire, du carburant et financière, car elles ne manqueront pas d’avoir une incidence sur le développement social et sur le progrès pour la réalisation des OMD.  Il faudrait une évaluation de l’impact, ne serait-ce que par une étude préliminaire.  Elle a souhaité avoir davantage de détails sur les indicateurs de qualité de l’enseignement dans les pays en développement.


Mme STAMATOPOULOU a signalé qu’il n’y avait pas d’étude d’évaluation complète de ces crises, mais qu’il existe un risque que l’engagement social soit mis en péril.  Notre organisation doit être plus utile dans ces crises a-t-elle dit.  M. SHA a déclaré qu’il fallait allier les aspects du marché à un aspect plus social.  Il faut veiller à ce que les systèmes financiers appuient le développement social, pour cela, les marchés financiers doivent fonctionner selon des règles plus efficaces.  Il faudra notamment réfléchir à l’impact de la crise sur l’Afrique.  Concernant la question du Guatemala, Mme Stamatopoulou a dit que les populations autochtones doivent faire l’objet de programmes et d’enseignements pertinents au niveau culturel afin que les enfants ne soient pas marginalisés par rapport au système d’enseignement.


Mme SPANSIERI a dit que le secteur privé a un rôle majeur à jouer dans l’appui des actions aux Volontaires.  Il faut reconnaître l’importance de l’initiative privée.  Le secteur privé doit former les Volontaires et certaines grandes initiatives ont déjà eu lieu dans ce sens, a déclaré Mme Spansieri.  L’effet de ces initiatives a aussi été de motiver les Volontaires eux-mêmes.  Les professionnels expérimentés souhaitent contribuer au-delà de leurs tâches professionnelles, ils sont volontaires pour contribuer à la paix et au développement, a assuré Mme Spansieri.  Elle a évoqué la campagne Teach India, grâce à laquelle 110 000 jeunes diplômés se sont rendus dans les zones les plus reculées du pays pour enseigner dans des écoles qui n’auraient jamais pu bénéficier de tels cours autrement.  Voilà une initiative du Times indien qui a pu  participer au développement de l’éducation.  Elle a ensuite indiqué qu’internet permettait de se porter volontaire en ligne pour fournir partenariat et expertise, et que les personnes handicapées étaient très nombreuses à se porter volontaires de cette façon.


M. RICHMOND a répondu à Cuba en disant qu’il y avait des défis à saisir en matière d’alphabétisation et que la technologie numérique pouvait y aider mais il a déclaré aussi avoir bien compris que, dans certains pays qui manquent de tout, la technologie numérique peut apparaître superflue.  Le lien entre bénévolat et alphabétisation est très fort et il est important en effet de ne pas surestimer l’importance de la numérisation dans l’alphabétisation, a répondu Mark Richmond.  Concernant le Guatemala, le programme Life s’adresse à 25 pays, qui détiennent le plus important taux d’analphabétisme dans le monde, a rappelé M. Richmond.  Nous élaborons des programmes à échelle locale qui aboutissent, a-t-il rassuré.


Concernant la question liée au développement cognitif, certains enfants quittent l’école sans avoir appris à lire, a regretté M. Richmond.  Nous voulons qu’il y ait de plus en plus de jeunes qui sachent lire et écrire, a déclaré le représentant de l’UNESCO.  Les OMD ont mis l’accent sur l’école primaire mais le problème est que si les parents eux-mêmes ne savent pas lire, le défi est immense pour les enfants.  Nous essayons de mettre l’accent sur le financement de l’alphabétisation des jeunes et des adultes, ce qui aura des conséquences sur le taux d’abandon scolaire.  L’éducation de qualité doit être pertinente sur le plan culturel, l’environnement doit être propice, avec un matériel pédagogique adapté, a déclaré Mark Richmond, car, c’est l’éducation en général, et pas seulement à l’école, qui doit être améliorée. 


Mme AQEELAH AKBAR(Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé le soutien du Groupe à la mise en œuvre continue du Programme d’action du Sommet mondial pour le développement social et des documents issus de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Les leaders mondiaux ont réaffirmé l’importance de la création d’emplois et de l’emploi décent pour enrayer la pauvreté et favoriser l’intégration sociale, a rappelé la représentante.  Selon le Groupe des 77 et la Chine, c’est une approche intégrée de la promotion du plein-emploi et de l’emploi décent qu’il faut privilégier, respectueuse de principes tels que l’égalité, l’équité, la sécurité et la dignité. 


Nous saluons la priorité donnée aux femmes, aux jeunes, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, car, nous croyons que la participation pleine et entière de ces catégories de personnes est essentielle à la stabilité sociale, à la croissance économique et à l’éradication de la pauvreté.  Il est incontestable qu’une force de travail éduquée est essentielle pour satisfaire les besoins du marché du travail et c’est pourquoi nous soutenons les conclusions du rapport du Secrétaire général qui met en avant les besoins en investissement pour l’éducation et le développement des compétences, a déclaré la déléguée.  Cependant, a averti l’intervenante, il ne sera possible de parvenir au plein-emploi et à l’emploi décent que dans un environnement économique international caractérisé par des pratiques commerciales justes et un système financier, conditions indispensables au développement. 


Le Groupe des 77 et de la Chine soutient le développement des entreprises à la fois rurales et citadines, y compris en apportant son aide aux microentreprises et aux entreprises de taille moyenne par des politiques adaptées.  L’augmentation du prix des denrées alimentaires a démontré qu’il fallait s’occuper prioritairement du développement de l’agriculture dans les pays en développement.  Il faut, dans le même temps, faciliter l’accès au crédit et au marché, a estimé la représentante.  Les objectifs que nous nous sommes fixés au cours des dernières conférences et des sommets de ces 20 dernières années, deviennent plus difficiles à mettre en œuvre d’un point de vue technique, d’autant que la volonté politique de certains acteurs est moins déterminée. 


Une plus forte coopération internationale, et le respect des engagements en ce qui concerne le niveau de l’aide publique au développement, sont des aspects critiques pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. FABIEN FIESHI (France) s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a indiqué que la mise en œuvre du suivi du Sommet mondial et des conclusions de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale est indispensable, pour tendre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, au plein-emploi et à une meilleure intégration sociale.  Une meilleure intégration des problématiques sociales dans les politiques économiques nationales est indispensable à une meilleure prise en compte des enjeux humains et sociaux dans la mondialisation, a déclaré le représentant.  C’est pourquoi, l’Union européenne, encourage la protection et la promotion des droits économiques, sociaux et culturels ainsi que des normes internationales du travail, en développant sa coopération avec les pays en développement.  La nécessité d’un contrat social du XXIe siècle est plus que jamais d’actualité, a déclaré le représentant.


Évoquant le vieillissement, il a regretté que de trop nombreuses personnes âgées soient encore marginalisées, et, ce, partout dans le monde.  L’UE accorde une attention soutenue à la situation des femmes âgées particulièrement vulnérables.  Il a invité les États Membres à mettre en œuvre le Plan d’action international de Madrid.  Abordant ensuite les politiques relatives à la jeunesse, le représentant a rappelé qu’un cinquième de la population mondiale a entre 15 et 25 ans, ce qui incite à renforcer les programmes pour la jeunesse, l’éducation, l’emploi et l’éradication de la pauvreté.  L’éducation pour tous est reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme et constitue la clef du développement économique et social; elle est la condition préalable essentielle de l’égalité, de la dignité et d’une paix durable, a insisté le représentant.  La proclamation de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation a beaucoup porté sur l’accès à la lecture et à l’écriture pour tous, a rappelé le représentant, qui a déclaré que l’UE appuyait cette initiative.  Cependant, a-t-il poursuivi, 794 millions d’adultes et de jeunes ne sont pas capables de lire et d’écrire. 


Enfin, 650 millions de personnes dans le monde sont affectées par un handicap et subissent des discriminations de toutes sortes a encore relevé le représentant.  Leur marginalisation est intolérable.  La Convention relative aux droits des personnes handicapées réaffirme des droits déjà reconnus en droit international, elle est entrée rapidement en vigueur ce qui démontre une prise de conscience collective de la communauté internationale.  Son succès dépendra cependant de sa mise en œuvre effective, a déclaré le représentant.


M. LEBOHANG FINE MAEMA (Lesotho), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développementde l’Afrique australe (SADC), a appelé la communauté internationale à aider la SADC dans ses efforts pour lutter contre les crises alimentaire et énergétique, dont les conséquences, a-t-il estimé, sont les plus lourdes pour les populations pauvres et vulnérables du monde.  Il a expliqué que l’Équipe spéciale de la SADC, installée en 2008, avait recommandé une hausse des investissements agricoles et la mise en place de subventions temporaires pour permettre aux petits agriculteurs d’avoir accès aux marchés.  M. Maema a affirmé que la SADC était déterminée à prendre les mesures nécessaires pour parvenir au plein-emploi et améliorer la productivité du travail, deux paramètres cruciaux dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation d’un développement durable et équitable.


Il a également appelé à une augmentation de l’aide au développement et des investissements directs étrangers (IDE) afin de réduire la pauvreté dans les pays en développement.  Il a souligné que la SADC, par le biais de sonPlan stratégiqueindicatif dedéveloppement régional s’était engagée en 2004 à créer un environnement favorable à la croissance économique, au développement durable, et à une meilleure intégration régionale.


Il a souligné que les problèmes de santé que sont le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme accentuaient les niveaux de pauvreté des pays d’Afrique australe.  La distribution à un prix abordable de médicaments antirétroviraux ou traitant les infections opportunistes est un défi pour les pays de la région, a-t-il noté, jugeant indispensable que ces pays aient accès à bas prix aux médicaments de base, et qu’ils puissent bénéficier d’un transfert de technologies afin de produire des médicaments génériques.  Il a, par ailleurs, déploré les faibles progrès dans la réalisation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, et a invité la communauté internationale à agir dans ce sens.  Il a expliqué que les personnes âgées, particulièrement dans les pays en développement, devaient souvent prendre en charge les enfants dont les parents sont morts du sida, et qu’elles étaient également exclues des programmes de développement social.  Le Représentant permanent du Lesotho a enfin regretté le faible soutien international dans la mise en place du Plan d’action des Nations Unies pour la Décennie de l’alphabétisation.  Il a conclu, en saluant l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits des personnes handicapées, et, en appelant, au nom de la SADC, les pays industrialisés à tenir pleinement leurs engagements en matière d’aide officielle au développement (AOD) et de réduction de la dette des pays en développement.


Mme MICHELLE JOSEPH (Sainte-Lucie), au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que l’Étude 2008 sur la situation  économique et sociale dans le monde, publiée par les Nations Unies, constatait que la sécurité économique était menacée et citait la Déclaration universelle des droits de l’homme qui affirme le droit de chacun à avoir accès à un standard de vie adéquat.  Les indications récentes sur les marchés financiers internationaux ne font que confirmer l’étendue de la crise qui continue à avoir des effets dévastateurs partout sur le globe, en particulier dans de nombreux pays en développement.  Rappelant la notion d’« urgence de développement » évoquée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, elle a souligné l’urgence de porter une attention immédiate pour éviter de futures souffrances humaines.  Il faut aussi des solutions à moyen et à long termes aux fins de répondre aux besoins humains par le biais d’actions agressives si nous voulons atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, a-t-elle dit.


Mme Joseph a indiqué qu’une priorité devrait être accordée à la promotion du développement agricole, ce qui tombe tout à fait à propos étant donné l’impact de l’émergence des biocarburants sur le coût et la disponibilité de la nourriture. Elle a, en outre, souscrit aux autres priorités de la Commission du développement social (CDS) en matière de développement, en mettant un accent particulier sur les recommandations relatives à la prestation de protections sociales aux personnes travaillant dans l’économie informelle et à l’emploi des jeunes.  Mme Joseph a ensuite décrit les grandes actions menées par les États de la CARICOM dans le cadre des politiques et programmes incluant les jeunes et a rappelé que les chefs de gouvernement de la Communauté, lors de leur dernière réunion en juillet dernier à Antigua-et-Barbuda, avaient entériné le cadre de travail révisé aux fins de s’attaquer aux problèmes des enfants, en prenant en considération l’impact potentiel des changements climatiques et de mesures relatives aux enfants dans les situations d’urgence.  Elle a mentionné et appuyé l’action et les différents programmes et initiatives de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) sur les questions sociales, notamment celles relatives aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.  Elle a surtout souligné qu’en dépit des faibles ressources financières de la CARICOM, ses États membres poursuivent leurs efforts contre la pandémie de VIH/sida et a informé que le Pan Caribbean Partnership contre cette pandémie s’avère être un mécanisme efficace grâce aux efforts collectifs des gouvernements et de la société civile dans toute la région et au-delà.


M. CLAUDE HELLER (Mexique), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a appelé les États Membres à s’engager pleinement en faveur de l’emploi décent et du plein emploi pour tous, à l’image des politiques nationales volontaristes déployées par les membres de son groupe.  Il a reconnu que, néanmoins, les efforts conduits jusqu’ici n’ont pas permis de créer des emplois décents.  La crise alimentaire, a-t-il poursuivi, nous concerne profondément en ce qu’elle a un impact négatif sur la population, surtout sur les plus vulnérables. 


Les femmes, les peuples autochtones, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés et les migrants sont fréquemment exclus du marché du travail et continuent malheureusement d’être discriminés, a relevé le représentant.  Selon le Groupe de Rio, les personnes handicapées vont bénéficier de l’entrée en vigueur de la Convention relative à leurs droits.  La plupart des membres du Groupe de Rio a signé ou ratifié cette importante Convention. 


Le représentant a regretté qu’une grande partie des plus jeunes en Amérique latine et aux Caraïbes, ne trouve pas sa place sur le marché du travail.  Il faut leur offrir l’éducation et les programmes adéquats pour leur faciliter l’entrée sur le marché du travail a préconisé le représentant.  Les plus âgés d’entre nous aussi exigent notre attention, a poursuivi le représentant: il faut donner davantage de place aux personnes âgées dans nos politiques.  M. Heller a également insisté sur la discrimination fondée sur le genre qui continue de porter préjudice aux femmes sur le marché du travail.  Alors que les migrants contribuent de façon positive à la fois à la vitalité de leur pays d’origine et à celle de leur pays d’accueil, il faut leur assurer des conditions de travail décentes, dans un environnement sécurisé.  Les pays membres du Groupe de Rio  sont déterminés à avancer sur la thématique de l’intégration sociale dont il sera question en 2009 et 2010, a affirmé le représentant. 


Mme ASTRID SCHRADER, représentante de jeunes de l’Allemagne, a d’abord déclaré que, conformément aux vœux exprimés par le pape Benoît XVI, lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU en avril dernier, il s’agit de construire les relations internationales de façon à permettre la participation de chacun.  Cela nous a d’autant plus touchés que nous avons souvent l’impression d’être laissés de côté au moment des prises de décisions, a observé la jeune femme.  Elle a expliqué avoir beaucoup voyagé dans son pays pour parler aux jeunes, visiter des écoles, suivre des conférences.  Les jeunes se posent beaucoup de questions, a-t-elle rapporté, notamment ils veulent savoir combien de temps encore  le monde allait se permettre d’ignorer des pans entiers de population dont les enfants n’ont droit à aucun système scolaire efficace?  Ils se demandent aussi si les politiques de développement durable ne seraient pas davantage suivies si des jeunes de 25 ans étaient chargés de les mettre en œuvre. 


M. NICOALS KLEIN, représentant de jeunes de l’Allemagne, a déclaré que le droit à l’éducation est un droit reconnu dans les textes internationaux mais pourtant seuls 18 sur 113 États vont atteindre l’égalité homme-femme en matière d’éducation primaire et secondaire, a déploré le jeune représentant.  De leur côté, les organisations de jeunesse doivent rendre leurs membres plus responsables, plus sensibles, a estimé le représentant, selon lequel les jeunes doivent être capables de travailler de façon bénévole.  Toute forme de mondialisation durable nécessite que l’on réduise le fossé entre les personnes les plus formées et celles qui le sont moins, a-t-il encore estimé, avant de rappeler que les jeunes Européens seront de moins en moins nombreux à travers le monde d’ici à 2050.  Nous  souhaitons faire la différence dans nos sociétés, dès à présent et pas seulement à l’avenir, a poursuivi le représentant.  Les jeunes peuvent, au-delà de la question du bénévolat, moduler leur société.  Ils doivent pour cela être informés de leurs droits, ils doivent pouvoir participer selon leur niveau de maturité grâce à des outils adéquats.  Tous les États Membres doivent appuyer les organisations de jeunesse et inclure leurs représentants dans toutes les délégations envoyées aux Nations Unies, a conclu le jeune représentant. 


Mme NOBUKO KUROSAKI (Japon) a estimé que si l’on voulait promouvoir une « société pour tous », dans laquelle tous les individus et groupes seraient à même d’apporter leur contribution, il faudrait considérer deux points: l’interdépendance de tous les membres de la société et une approche axée sur l’apprentissage tout au long de la vie.  « Une société pour tous les âges » constitue également un aspect important de la « société pour tous », a-t-elle poursuivi, en soulignant que le Japon comptait une société vieillissante où en 2007, 21,5% de la population avait plus de 65 ans, cette tendance allant en s’accélérant.  Le pays a donc pris une série de mesures pour répondre à ces changements, notamment la loi sur la promotion de l’emploi a été en partie amendée en vue d’interdire une limite d’âge pour le recrutement, ainsi que pour établir un système de sécurité sociale et de soins plus fort en vue de répondre aux besoins variés des personnes âgées.  Le pays est également doté d’un Programme de base pour les personnes handicapées couvrant la période 2003-2012 et le Gouvernement japonais s’active actuellement à la mise en œuvre du nouveau plan quinquennal pour la deuxième moitié de la décennie.  Il effectue actuellement une étude prenant en compte les opinions des personnes handicapées.  La représentante du Japon a en outre souligné que, dans le cadre de l’aide officielle au développement, son pays contribuait tant à l’aide bilatérale qu’a travers le Fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine.  Elle a expliqué que ce Fonds a appuyé un projet pour la protection et l’autonomisation des victimes du trafic des personnes et la violence domestique en Moldova, qui sera mis en œuvre, entre autres, par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en coopération avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).


Mme LUCIA MARIA MAIERA (Brésil) a observé que les décisions du Sommet social sont d’autant plus importantes que nous sommes face à une crise financière et alimentaire qui touche de plein fouet les plus vulnérables.  Dans son pays, la Bolsa familia a aidé plus de 11 millions de familles à sortir d’une situation d’extrême pauvreté.  Cette initiative inclut la formation à de nouvelles professions, l’accès à l’éducation et à des soins de santé.  Le programme de nutrition, l’aide au transport et aux repas scolaires sont quelques-uns des programmes mis en place par le Gouvernement brésilien dans le domaine social pour renforcer et protéger les droits de tous.  Ainsi, depuis 2003, environ 10 millions d’emplois ont été créés au Brésil; et des millions d’êtres humains ont pu se soustraire à l’extrême pauvreté tandis qu’un grand nombre accédait à la classe moyenne.


La représentante a appuyé les recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les personnes âgées, en particulier celle demandant qu’il soumette, l’an prochain, un rapport spécifique à l’Assemblée générale sur les droits des personnes âgées.  Elle a rappelé qu’à l’issue de la tenue à Brasilia en décembre 2007 de la deuxième Conférence intergouvernementale sur les personnes âgées, la Conférence a adopté la Déclaration de Brasilia qui réaffirme notre engagement à ne ménager aucun effort en vue de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour toutes les personnes âgées, à œuvrer en vue de l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à leur encontre et à créer des réseaux pour leur protection afin qu’elles puissent effectivement exercer  leurs droits .  La déléguée du Brésil a finalement appuyé le bénévolat, fondé sur une longue tradition de solidarité.  Elle a rappelé que parmi les pays en développement, son pays affichait l’un des pourcentages les plus élevés en termes d’action bénévole, dont la majeure partie était effectué par des populations qui sont elles-mêmes dans le besoin.  Ces bénévoles ont entre autres contribué à développer des projets de bénévolat dans d’autres pays en développement comme Haïti.


M. IDRESS MOHAMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan)évoquant l’essor économique de son pays a déclaré que la pauvreté était en régression grâce à un programme adéquat portant notamment sur la santé et l’éducation.  Des milliers de personnes ont été recrutées dans divers domaines, a ajouté le représentant, en parlant de la situation du marché de l’emploi dans son pays.  Il a fait état d’un projet qui vise actuellement à relancer l’agriculture, par une augmentation de surfaces exploitables et une plus grande variété de cultures.  La Convention relative aux droits des personnes handicapées, a été signée par le Soudan, a dit le représentant.  Elle est actuellement soumise au Parlement en vue de sa ratification.  Le représentant a insisté sur l’importance du développement social pour son pays, même si les réussites sont encore en dessous des espérances nées au Sommet de Copenhague.  La question de la dette ralentit encore le développement et la croissance des pays les moins avancés, a déploré le représentant, avant d’appeler la communauté internationale à faire preuve de solidarité. 


Mme CHERYL HALPERN (États-Unis) a concentré son allocution sur la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation 2003-2013.  Selon les derniers rapports sur les OMD, le taux d’alphabétisation des 15-24 ans a atteint 89% ces dernières années, mais il reste 774 millions d’analphabètes de par le monde, a déclaré la représentante.  L’UNESCO et les autres organisations doivent s’engager plus avant dans ce domaine a-t-elle estimé.  Selon elle, l’emploi et la santé ne doivent pas être oubliés, car des liens étroits existent entre ces deux domaines.  La représentante est ensuite revenue sur la création d’un Fonds pour la décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, annoncée récemment par Laura Bush, Première Dame des États-Unis.  Les États-Unis participent à hauteur de 2 millions de dollars à ce fonds.  Aider chaque homme et chaque femme à lire est notre obligation morale et l’un des plus grands défis de notre temps, a conclu la représentante. 


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) s’est associée à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et s’est dite déçue par la constatation figurant dans le rapport du Secrétaire général (A/63/133) selon laquelle dans la majorité des pays, la croissance économique demeure insuffisante pour créer des emplois décents.  Elle a en outre manifesté sa préoccupation quant au fait que les barrières et les pratiques commerciales injustes continuent d’avoir des effets préjudiciables sur la croissance de l’emploi dans les pays en développement.  Elle a plaidé en faveur d’une assistance financière et technique adéquate pour les pays les moins avancés, ainsi qu’en faveur d’un traitement spécial pour agir sur un pied d’égalité afin de générer davantage d’opportunités d’emploi.  Il est particulièrement inquiétant de constater, comme l’indique le rapport du Secrétaire général, que les jeunes courent trois fois plus le risque d’être au chômage que les adultes, a-t-elle relevé, en ajoutant que son pays avait adopté un programme d’emploi basé sur la famille et ce dans le but d’intégrer les jeunesse dans le développement socioéconomique et de la communauté  les organisations de jeunes sont aussi encouragé à participer à différents projets de développement. Ces projets sont complétés par des opportunités d’emploi à l’étranger de grande envergure.  Elle a conclu que les programmes « espèces contre éducation », qui ont connu un grand succès au Bangladesh et ont favorisé la scolarisation ainsi que le rendement scolaire, pourraient être imités dans d’autres pays.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a rappelé que la politique de son pays, axée sur la recherche d’une société plus juste et plus inclusive, avait obtenu des résultats incontestables.  Des investissements importants en matière d’éducation, de santé et d’autres facteurs ont contribué à une croissance de plus de 6% en 2006.  La pauvreté et le chômage ont diminué.  Le salaire minimum est en augmentation de 8%, a encore déclaré la représentante, selon laquelle les revenus moyens des ménages sont en nette augmentation.


Une stratégie efficace de lutte contre la pauvreté doit se fonder sur l’accès aux biens et services pour les plus pauvres, a poursuivi la représentante.  En Colombie, nous avons ciblé les familles rurales par plusieurs programmes dont l’objectif est de renforcer l’accès des jeunes adultes au marché de l’emploi, et notamment les plus pauvres d’entre eux.  D’autres programmes spécifiques visent particulièrement les femmes, a encore ajouté la représentante.  Les entreprises qui recrutent des personnes handicapées sont également récompensées. S’agissant des victimes de déplacement ou des personnes démobilisées, des aides sont également prévues a déclaré la représentante.  Nous avons augmenté de 40% l’inscription des travailleurs à la sécurité sociale, s’est félicité la représentante.  Le but est d’atteindre une couverture universelle d’ici à 2010.  Concernant l’emploi, des services financiers sont accessibles aux familles les plus démunies, a déclaré la représentante, faisant allusion à un programme spécifique ayant déjà permis de toucher près de 2 millions de personnes dans le pays.  Le développement de l’apprentissage est privilégié également par le système des bourses éducatives allouées aux jeunes en cours de formation.  Mais, c’est aux entreprises qu’il revient d’agir en faveur d’un emploi pour tous et d’un emploi décent, notamment par une distribution équitable des bénéfices a plaidé la représentante


M. LUIS ALBERTO AMOROS NUÑEZ (Cuba) a rappelé que lors du Sommet sur le développement social, son pays s’était montré pessimiste quant à la possibilité d’atteindre les objectifs fixés, et constaté que le temps a confirmé qu’il avait raison.  Aujourd’hui, le monde est bien plus injuste et inégal qu’en 1995, a-t-il déclaré.  Les engagements de Copenhague ne seront atteints qu’à force de volonté politique de ceux qui, disposant de plus d’argent qu’il n’en faut, refusent de renoncer à leurs privilèges, ignorant les millions de personnes dans les pays en développement qui ne peuvent ni se nourrir de manière décente, ni apprendre à lire et à écrire ou simplement travailler.  Il a martelé qu’il ne saurait y avoir de changement dans la marginalisation de 80% de la population mondiale si l’on ne transforme pas cet ordre mondial insoutenable qui perpétue la pénurie du Sud et si on ne reconnaît pas le droit des peuples à la solidarité internationale et à un traitement spécial et différencié des pays en développement.  À son avis, les pays en développement ne pourront avancer que lorsqu’ils cesseront de consacrer pratiquement 18% de leurs exportations au remboursement des services de la dette extérieure.  Nous n’avancerons que lorsque les puissants, qui ont fait échouer les négociations de Doha à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) cesseront de subventionner leurs productions agricoles à hauteur de plus de 250 milliards de dollars, dépensant ainsi trois dollars par jour dans des subventions pour des vaches alors que plus du sixième de l’humanité survit avec moins d’un dollar par jour, a poursuivi M. Nuñez, qui a indiqué en revanche que son pays consacrait plus des deux tiers de son budget national à l’éducation, la santé, la sécurité, l’assistance sociale, la culture, les sports et la recherche scientifique et technique et, ce, en dépit de obstacles posés par l’embargo américain et les catastrophes naturelles telles que les récents ouragans.


Mme SHIRIEN BANNA (Iraq) a axé son discours sur le développement social réel qui, en tant qu’objectif prioritaire de son pays, doit permettre de redonner leur équilibre aux citoyens qui ont beaucoup souffert de la guerre.  L’Iraq a été victime d’énormes entraves: le manque de sécurité a ébranlé les plans de développement, aggravé le taux de chômage, et retenu loin du pays toute velléité d’investissement, a énuméré la représentante.  Pendant ce temps, les forces vives et les cerveaux quittaient le territoire iraquien, a-t-elle observé.  Le Gouvernement parvient tout de même à assister les pauvres, les personnes handicapées et des programmes sont élaborés pour aider financièrement la famille iraquienne à faire face aux problèmes rencontrés.  Le Gouvernement met l’accent sur le développement de la santé en fournissant des soins de qualité.  Il encourage les programmes de vaccination et de recherche.  Trente-sept hôpitaux ont été agrandis ou réhabilités a encore indiqué la représentante.


Par ailleurs, le budget de l’éducation et de la formation a crû de 5%, a fait valoir la représentante.  Le taux d’alphabétisation a augmenté aussi chez les 15-25 ans.  Sur le plan du budget et des finances, certaines décisions vont dans le bon sens, a affirmé la représentante.  Ainsi, l’extraction de 3,5 millions de barils de pétrole par jour a eu un impact positif sur notre population.  Différents éléments de cette nature ont ainsi permis au pays de voter son budget le plus important de toute l’histoire du pays.


Mme SOHA GENDI (Égypte) a noté que cette année, les défis relatifs au développement social sont rendus plus difficiles par le fait que tous les pays souffrent de l’impact dévastateur des crises consécutives et mondiales qui ont des incidences préjudiciables sur leurs capacités à atteindre en même temps les objectifs du développement social et économique.  Cette situation devrait nous encourager à concevoir des stratégies de travail exhaustives à tous les niveaux, non seulement aux fins d’évaluer les pertes infligées par la crise financière au marché du travail, mais également les autres crises mondiales comme la crise alimentaire, du carburant et des changements climatiques, mais d’agir rapidement aux niveau national et international dans le but de réduire cet impact.  Au niveau international, a suggéré Mme Gendi, il faudrait se concentrer sur des stratégies répondant aux défis globaux émanant de l’échec des négociations commerciales de Doha, de la crise financière mondiale et des incidences négatives de la mondialisation qui n’a pas réussi à accomplir les progrès escomptés dans la création d’opportunités d’emplois qui résorberaient le niveau de chômage.  À l’échelle nationale, elle a proposé le renforcement des systèmes de protection sociale en vue de protéger les citoyens ordinaires des incidences négatives des changements du marché et de ses soubresauts, en particulier des crises qui se propagent par delà les frontières.  Elle a enfin proposé que le Secrétaire général commence à préparer une étude évaluant les premiers impacts sur le développement social de la crise globale à laquelle le monde est confronté aujourd’hui, avec un accent particulier sur le plein emploi et l’emploi décent pour tous.  Le Secrétaire général pourrait également faire une série de recommandations sur les meilleurs moyens de les affronter, qui seront présentées à la prochaine session de la Commission du développement social.


M. SERGEI A. RACHKOV (Bélarus) a indiqué que les questions de développement social étaient particulièrement importantes actuellement compte tenu des nombreuses crises actuelles.  L’un des piliers du développement économique et social du Bélarus porte sur la diminution du nombre des personnes vulnérables et la création de conditions propices au bien-être de tous, a rappelé le représentant.  Le pourcentage de personnes vulnérables qui atteignait 11,1% en 2006 est descendu à 7,7 % en 2007 et cela aussi bien dans les villes, que dans les campagne.  Le niveau de chômage au Bélarus est l’un des plus faibles en Europe, a poursuivi le représentant. L’État garantit d’ailleurs certaines catégories d’emplois pour ceux qui sont passés par des programmes de formation spécifiques.


Depuis 2007, le Bélarus applique le principe de l’aide publique ciblée, permettant par des mécanismes clairs, transparents et débureaucratisés, d’aider ceux qui en ont vraiment besoin. Parmi la population en attente, il y a les retraités et les personnes âgées, a précisé  le représentant.  Le développement des réseaux d’institutions sanitaires et sociales est crucial, a encore admis le représentant. en indiquant que son gouvernement avait consenti à de nombreux efforts dans ce domaine.  L’enseignement et l’alphabétisation représentent des dépenses annuelles importantes. Le Bélarus est en faveur d’un renforcement des capacités de l’ONU dans le domaine économique et social.


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a regretté que les efforts en matière de développement social n’aient pas abouti à autant de résultats que prévus.  Les inégalités persistent, les fossés entre riches et pauvres s’approfondissent à un rythme alarmant, a-t-il déploré.  Cette année est la dernière du cycle de mise en œuvre du thème concernant la promotion du plein-emploi et d’un emploi décent pour tous, a-t-il remarqué.  Compte tenu des tendances mondiales concernant le chômage, les engagements sont mis en péril.  Des jeunes sans privilèges et sans revenus luttent pour accéder au marché du travail et les personnes âgées ne sont pas non plus épargnées par les peurs liées au  marché du travail, a noté le représentant.  Il faut mettre en œuvre des politiques intégrées et cohérentes aux niveaux national et international, a déclaré le représentant, demandant une plus grande cohérence des politiques d’aide et de développement.


Le Gouvernement iranien a développé un système de sécurité sociale basé sur un engagement national, l’attention s’est portée surtout sur une distribution équitable des revenus, ainsi que sur l’amélioration de la qualité de vie des segments les plus faibles de la population.  L’éducation est aussi un vecteur important de développement social, a ajouté le représentant, qui a indiqué que son pays travaillait à augmenter le taux d’alphabétisation de sa population. 


Mme YOUSRIA BERRAH (Algérie) a déclaré que le développement social passait par le travail décent, seul moyen pour lutter efficacement contre la pauvreté, le chômage et l’exclusion qui, a-t-elle affirmé, frappent le plus durement l’Afrique. Jugeant que le fossé entre pays développés et en développement continuait à se creuser et que la mondialisation n’avait pas permis de résoudre les problèmes, elle a appelé à des mesures pour créer de l’emploi, la lutte contre le chômage devant être, selon lui, « la première priorité d’action » pour aider les pays en développement.  Si ces mesures peuvent varier d’un pays à l’autre, elle a jugé que la création de conditions macroéconomiques propices à la croissance et au développement devait constituer une trame commune pour générer de l’emploi.


Mme Berrah a souligné que le Gouvernement algérien avait fait de la création d’emplois une priorité stratégique de ses programmes économiques, en soutenant la formation, en encourageant la création de petites et moyennes entreprises, et en garantissant l’égalité des chances face à l’emploi, notamment pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.  Elle a estimé que la création d’emplois n’était donc pas seulement une question de croissance économique soutenue, mais qu’elle était également liée à l’investissement dans l’éducation et la formation, à la facilitation de créations d’entreprises et à la garantie de l’égalité des sexes et des chances.  Elle a ainsi appelé à une « solidarité internationale agissante » et à « un partenariat sincère entre les pays développés et les pays en développement » afin que les mesures similaires prises dans d’autres pays aient un impact sur le développement mondial.


M. PHAOVIBUL, représentant des jeunes de la Thaïlande, a axé son intervention sur l’éducation et le développement des jeunes. Il s’est félicité de la création par le Gouvernement de la Thaïlande du Cinquième plan national pour la jeunesse et de la Stratégie à long-terme (2002-2011), qui traitent notamment du rôle de la famille et de l’impact du VIH/sida sur les enfants.  Il a également affirmé que des progrès étaient accomplis dans le droit à l’éducation dans son pays, et que celui-ci avait atteint un des Objectifs du Millénaire pour le développement en éliminant l’inégalité des sexes dans l’accès à l’éducation primaire et secondaire.  Au-delà de l’accès à l’éducation, il a insisté sur l’importance du contenu éducatif et a estimé que de nouvelles pistes favorisant la créativité et l’innovation devaient être suivies.  Il a également plaidé pour l’intégration de la défense de l’environnement dans le cursus scolaire, et a évoqué, à ce titre, le concept d’« économie suffisante » mise en place par le Roi de Thaïlande.  Cette initiative encourage l’autosuffisance, le travail d’équipe, ou encore le recyclage, a-t-il dit.  Dans le même ordre d’idées, il a indiqué qu’un programme était actuellement lancé dans les écoles thaïlandaises, en collaboration avec l’UNESCO, pour sensibiliser les élèves aux dégâts causés à la couche d’ozone.


Mme MA, représentante des jeunes de la Thaïlande, a par ailleurs salué l’adoption par les États Membres des Nations Unies des principes sur le respect des intérêts des enfants et sur leur droit à participer à la vie de la communauté.  Elle a observé que son gouvernement avait intégré les représentants de son Conseil national de la jeunesse à la Commission nationale sur la Convention relative aux droits de l’enfant, et a encouragé les autres États Membres à agir dans le même sens.  Elle a également évoqué les camps pour jeunes de toutes confessions religieuses ouverts par son gouvernement, et l’accent mis dans son pays sur le respect des cultures locales, en accord avec le Programme d’action de Durban.  Elle a conclu en appelant les États Membres à mettre en place un cadre institutionnel plus solide pour permettre aux jeunes de participer plus activement au développement des politiques les concernant, et garantir leur épanouissement.


M. HILARIO G. DAVIDE, JR. (Philippines) a centré son intervention sur les droits des personnes handicapées, sur leur autonomisation et sur leur participation au processus de développement.  Il a énuméré les différentes mesures législatives nationales, y compris des dispositions de la Constitution des Philippines, garantissant leurs droits ou « Magna Carta des personnes handicapées ».  En outre, un Conseil national pour le bien-être de cette catégorie de la population a également été créé et les Philippines sont parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a noté que la majorité de ces personnes vit dans des conditions de vie déplorables et sont les pauvres parmi les pauvres, comme le confirme le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur ce thème.  Il a exprimé sa préoccupation que les efforts et stratégies déployés en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici 2015 ne touchent pas réellement les personnes handicapées.  Il a plaidé en faveur de leur intégration dans les huit grands OMD pour qu’ils soient parties intégrantes du progrès économique et social dans leurs pays.  Le Programme mondial d’action pour les personnes handicapées est un instrument important dans l’analyse et la modification des réalités de la situation des personnes handicapées, a-t-il conclu.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a expliqué que son gouvernement avait travaillé avec les organismes des Nations Unies pour progresser sur le front des OMD et permettre ainsi à la population de son pays de connaître un développement plus adapté.  Nous avons connu un taux de croissance important et une réduction importante du taux de pauvreté, de mortalité et surtout de mortalité maternelle, a signalé le représentant.


Poursuivant son discours sur le thème de l’éducation, il a expliqué qu’il s’agissait là d’un moyen fondamental pour améliorer le capital humain.  Le Viet Nam a mis en œuvre une stratégie nationale d’éducation concentrée sur l’amélioration du système éducatif, réformé, et aussi sur une meilleure formation des enseignants.  D’un point de vue financier, le Gouvernement a augmenté la part de son budget versé au système éducatif, s’est réjoui le représentant, qui a néanmoins reconnu que des progrès pouvaient encore être réalisés.  S’attardant sur les aspects positifs, il a déclaré que les groupes les plus vulnérables formés par les enfants issus de certaines minorités ethniques, ou les enfants porteurs de handicaps, étaient de plus en plus souvent intégrés au système scolaire.  86 000 étudiants issus de minorités sont actuellement inscrits dans près de 300 établissements scolaires, a indiqué le représentant.  Par ailleurs, plus de 90% des enfants handicapés ont accès à l’école, s’est félicité le représentant.  À l’heure actuelle, le taux d’alphabétisation des adultes atteint 94% a encore annoncé le représentant.  Il est temps de ne pas seulement promouvoir l’éducation pour tous mais de promouvoir une éducation de qualité, a plaidé le représentant.  Il a conclu en rappelant l’engagement ferme de son pays à participer aux OMD, pour l’achèvement desquels son pays est prêt à partager sa modeste expérience lors de rencontres internationales organisées par les Nations Unies. 


M. TAJUDDIN ABDUL RAHMAN (Malaisie) a considéré que le Sommet du développement social de 1995 demeure l’une des grandes réalisations de la gouvernance internationale contemporaine en ce qu’il a amené les gouvernements à un consensus sur la nécessité de mettre toutes les personnes humaines au centre du développement.  Le suivi de ce Sommet, à savoir la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, a ultérieurement élargi cette vision sur la protection et la promotion du développement social et établi des stratégies et objectifs spécifiques concrets afin d’atteindre les objectifs du développement social.  Les progrès accomplis demeurent les otages des enjeux de la crise alimentaire, énergétique et financière.  Ces enjeux nuisent aux efforts et aux orientations à l’échelle nationale, a déclaré le parlementaire malaisien. Parallèlement, a-t-il ajouté, la libéralisation financière ne s’est pas accompagnée de mesures de sauvegarde, de responsabilité et de discipline de la part du marché.  Il a recommandé à l’Assemblée générale que les engagements en matière de coopération internationale renforcée, d’aide publique au développement global de la part des pays développés soit réaffirmés.  La structure de la coopération économique mondiale doit être révisée, s’agissant surtout de la structure de l’environnement global financier et économique afin de garantir qu’ils soit juste, équitable et qu’il permette un équilibre du rôle du gouvernement et du secteur privé, ainsi que par l’adoption d’approches de régulation et orientées vers le marché.  Il a affirmé que dans le climat économique actuel, il ne faudrait pas permettre que les objectifs du développement social soient écartés.


Nous ne pouvons attendre de ressentir le plein impact des crises alimentaire, énergétique et financières internationales pour réagir. La croissance économique et le développement social sont complémentaires et imbriqués, et il s’agit donc de se préparer face aux circonstances actuelles.  Ces crises  se sont lentement développées, a-t-il remarqué en lançant un appel au système des Nations Unies afin de fournir aux États Membres, une évaluation préliminaire de l’impact de ces crises.


M. ADEL ALAKHDER(Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que le continent africain connaissait toujours un taux de chômage important et était frappé de plus par une mortalité en recrudescence en raison notamment des épidémies et de la crise alimentaire mondiale.  La Jamahiriya arabe libyenne en appelle aux donateurs pour qu’ils respectent leurs engagements, notamment ceux pris à Copenhague en 1995.  Notre pays a élaboré des politiques et des programmes visant à promouvoir l’intégration de toutes les composantes de la société, y compris les jeunes, véritables piliers de notre développement.  Les jeunes ont été invités à participer davantage à la politique et aux processus décisionnels, a indiqué le représentant. faisant référence à un forum de jeunes qui s’était tenu dans son pays en 2007.  Un projet national en faveur des jeunes et de la femme africaine a été lancé au début de l’année 2006, fournissant des médicaments, des hôpitaux et appuyant des projets d’investissements adéquats, a rappelé le représentant, qui a ajouté la création du Fonds libyen pour le développement et l’assistance en Afrique, destiné aux pays victimes de catastrophes naturelles.


Des centres d’accueil pour personnes âgées et sans logis ont été construits en Libye, a encore déclaré le représentant, qui a tout de même invité les familles à prendre leurs responsabilités envers les plus âgés de leurs membres.  La Jamahiriya arabe libyenne souhaite que les efforts de la communauté internationale soient couronnés de succès pour aboutir à un monde où règne la prospérité a conclu le représentant. 


Mme ZHANG DAN, (Chine) s’est réjouie de la prise de conscience quant aux plans d’action dans les différents pays, entraînant des progrès remarquables dans les politiques liées au vieillissement.  Mais la plupart des pays manquent encore de moyens pour élaborer des statistiques précises et investir des fonds suffisants pour le vieillissement, a observé la représentante, en appelant les pays à consentir des efforts plus importants.


Sept cent millions d’adultes ne sont pas encore en mesure de lire, a regretté la représentante.  Le Gouvernement chinois a incorporé la lutte contre l’analphabétisme dans ses objectifs, a annoncé la représentante, qui a aussi évoqué la qualité de l’éducation en place dans son pays.  Les enfants issus de famille vulnérables reçoivent des manuels gratuits et des bourses  mensuelles, a expliqué la représentante.  Les femmes et les minorités ethniques doivent être particulièrement ciblées  dans toutes nos actions futures, a encore indiqué la représentante.  Abordant la question des personnes handicapées, la Chine se félicite de l’entrée en vigueur de la Convention relative à leurs droits qu’elle a ratifiée cette année en juin 2008.  La représentante a mentionné qu’un académicien handicapé bien connu est candidat au Comité pour les droits des personnes handicapées.   Faisant référence aux récents jeux paralympiques de Beijing, la représentante a indiqué que son gouvernement n’avait pas lésiné sur les moyens pour organiser cet événement, permettant ainsi aux athlètes de réaffirmer leur dignité et leurs valeurs.


M. PETTER HOJJEM, jeune délégué de la Norvège, a déclaré que les enfants et les jeunes vivant dans des zones de conflit constituaient des groupes particulièrement vulnérables et sans protection.  Pour nombre d’entre eux, la vie est chaotique. Dans cette situation, l’éducation pourrait fournir un cadre de sécurité et de stabilité.  L’éducation est un droit de l’homme élémentaire.  Il a décrit néanmoins l’état des services publics en période de conflit, soulignant que les écoles fermaient, les jeunes sont recrutés par l’armée ou les milices et nombreux sont ceux qui sont forcés à fuir de leurs foyers.  L’aide humanitaire est souvent limitée à la nourriture, aux médicaments et à un abri pour les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays.  Au cours des dernières années; l’éducation est également entendue en tant que partie intégrante des réponses humanitaires dans les situations de conflit.  Pourtant les gouvernements rechignent à dépenser dans l’aide humanitaire pour l’éducation, ce qui fait que les programmes d’éducation ont tendance à être sous financés ou tout bonnement inexistants.  Il a instamment appelé tous les États Membres à remplir leurs engagements tels qu’indiqué dans les Objectifs du Millénaire pour le développement et l’éducation pour tous de l’UNESCO.  Il instamment appelé tous les États Membres à augmenter le financement consacré aux enfants et aux jeunes dans les zones de conflits, les jeunes filles devraient bénéficier des mêmes droits et opportunités que les jeunes garçons dans les situations de conflit, et a recommandé que les programmes éducatifs au profit des jeunes dans les zones de conflit correspondent aux normes mondiales minimales et que les jeunes puissent recevoir une formation professionnelle.


Mme ANNA RANKI, représentante des jeunes de la Finlande, a expliqué que parfois la vie des jeunes était difficile.  Cela est d’autant plus vrai pour les jeunes femmes, a indiqué la jeune représentante remarquant qu’elles sont davantage victimes de violence.  Tous les États Membres doivent établir des programmes d’action nationaux pour empêcher la violence sexuelle et domestique, a plaidé la représentante.  Toutes les parties aux conflits armés doivent prendre des mesures spéciales pour empêcher notamment les viols et autres formes d’abus sexuels, a-elle poursuivi


Quarante pour cent des avortements réalisés chaque année dans le monde, le sont dans des conditions de santé peu sûres, a déploré la représentante, selon laquelle l’accès à l’information sur le virus  du VIH/sida est encore insuffisant.  D’une manière générale, c’est l’éducation des jeunes filles à travers le monde qu’il faut promouvoir, a indiqué la représentante, selon laquelle les stéréotypes et la discrimination empêchent encore trop souvent les jeunes femmes de trouver une place pleine et entière dans les sociétés.  Les organisations non gouvernementales, celles des jeunes en particulier, doivent être soutenues par les gouvernements pour œuvrer dans ce domaine, a encore ajouté la représentante. Aucun développement durable ne sera possible sans les femmes, a noté la représentante. Les femmes méritent d’être traitées sur un pied d’égalité a-elle conclu. 


M. JONAS REY, représentant des jeunes de la Suisse, a relevé que selon les statistiques de l’Organisation internationale du Travail, le chômage des jeunes, loin de connaître une baisse significative, était plutôt en augmentation.  Des mesures urgentes sont à prendre pour enrayer ce fléau, a demandé le représentant, qui a rappelé à quel point une société dont les jeunes étaient au chômage, était une société en panne, retardée par les coûts induits par cette situation.  Les jeunes sans emploi sont par ailleurs des proies faciles pour les idées extrémistes, a également fait remarquer le représentant des jeunes.  En Suisse, le chômage des jeunes est réduit par rapport aux situations existantes dans de nombreux pays, a-t-il reconnu.  Il a demandé d’autre part  que soit accordée une attention soutenue au sort des jeunes issus de l’immigration. 


Assurer l’éducation de la génération future, c’est assurer la prospérité du pays,  a affirmé le représentant.  Les jeunes Suisses ainsi que les jeunes du monde entier souhaitent davantage faire partie de la solution, plutôt que du problème a remarqué le jeune représentant.  La Suisse a mis en place des programmes afin d’encourager les jeunes à  s’investir ailleurs que dans le domaine scolaire, notamment par le moyen de stages en entreprises ou par des semestres de motivation, a relaté le représentant.  Il a exprimé le vœu de sa délégation de voir des discussions se dessiner entre les générations, sans quoi l’incompréhension risque de dominer les prises de décisions. 


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a noté qu’en dépit des efforts soutenus, tant au niveau international que national, comme dans son pays, les objectifs fixés par le Sommet social sont encore loin d’être atteints.  L’élimination de la pauvreté, le plein emploi et le développement social représentent toujours des défis majeurs pour le Liban.  Pourtant, le pays a établi des programmes sociaux basés sur le respect de la dignité humaine et des droits de l’individu et de la famille.  La réalisation de ces objectifs nécessite des efforts conjugués avec les partenaires internationaux et une assistance financière de la part des pays développés notamment.  M. Ramadan a vivement encouragé à examiner les causes profondes du chômage, en particulier la dette extérieure, les maladies endémiques et la détérioration des structures éducatives.  Les pays développés devraient respecter leurs engagements concernant l’aide publique au développement et supprimer les subventions agricoles, a-t-il ajouté.  Il s’est également déclaré en faveur d’un environnement propice pour réaliser le développement social, exempt du joug de l’occupation ou des politiques de blocus et d’isolement.  Israël continue d’occuper des territoires arabes au Liban, en Palestine et en Syrie, ce qui entrave le développement social et une existence digne, a-t-il encore déclaré


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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