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AG/DSI/3374

LES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION APPELLENT À LA REVITALISATION DES ORGANES MULTILATÉRAUX DE DÉSARMEMENT DE L’ONU

23/10/2008
Assemblée généraleAG/DSI/3374
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

16e séance - matin


LES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION APPELLENT À LA REVITALISATION DES ORGANES MULTILATÉRAUX DE DÉSARMEMENT DE L’ONU


La Première Commission a tenu aujourd’hui une brève réunion plénière sur le mécanisme onusien de désarmement. 


Les délégations poursuivaient le débat thématique de la session 2008 de la Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale.  


Les pays qui ont pris la parole, défendant une approche résolument multilatérale en matière de sécurité, ont notamment appelé les participants à la Conférence du désarmement (CD), basée à Genève, à faire montre de la volonté politique et de l’esprit constructif nécessaires pour parvenir à un accord sur un programme de travail. 


Unique instance multilatérale de négociation de traités majeurs de désarmement, la CD n’est pas parvenue, cette année encore et après près d’une décennie de paralysie, à reprendre ses travaux de fond, en vue par exemple de l’élaboration d’un traité interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires. 


La France, au nom de l’Union européenne, a toutefois tenu à saluer la dynamique développée à la CD. 


Depuis l’établissement d’une plate-forme de six présidents en 2006, cette méthode a débouché, en 2008, sur une proposition de programme de travail, qu’en l’état, l’Union européenne pourrait accepter, a estimé la représentante française, Mme Sophie Moal-Makame. 


De son côté, l’Indonésie, qui a pris la parole au nom du Mouvement des pays non alignés, a indiqué que ces derniers continuaient d’appeler les membres de la CD à parvenir à un accord sur leur programme de travail et ce, pour que puisse démarrer l’élaboration d’une convention sur les armes nucléaires. 


Les intervenants ont en outre attiré l’attention sur les blocages qui entravent les délibérations de la Commission du désarmement, qui a achevé, en 2008, son cycle triennal.  La Commission, qui siège à New York, a pour mandat de fournir des recommandations aux États Membres dans des domaines clefs du désarmement et de la non-prolifération. 


Le représentant indonésien, M. Febrian A. Ruddyard, a déploré que le manque de volonté politique et de souplesse de « certaines puissances nucléaires » ait, « en dépit du rôle constructif et des propositions concrètes des non-alignés », empêché que les délégations avancent sur les questions de désarmement et de non-prolifération nucléaires. 


Enfin, des délégations ont défendu l’idée que la convocation de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, consacrée au désarmement, pourrait contribuer à la revitalisation du mécanisme onusien de désarmement. 


Outre ceux déjà cités, les pays suivants ont pris la parole: le Brésil, au nom des pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR); et le Qatar, au nom des États membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (GCC). 


La Première Commission poursuivra son débat thématique demain, vendredi 24 octobre, à 15 heures.  


DÉBAT THÉMATIQUE SUR LA QUESTION DU MÉCANISME DE DÉSARMEMENT


Déclarations


Mme SOPHIE MOAL-MAKAME (France), au nom de l’Union européenne, a déclaré que l’Union croyait fermement qu’une approche multilatérale de la sécurité, du désarmement et de la non-prolifération était le meilleur moyen de maintenir l’ordre international.  Elle a estimé que, du fait de son caractère universel, la Première Commission constituait l’un des plus importants forums de discussion sur les questions de désarmement et de non-prolifération, souhaitant qu’elle permette ainsi, à la communauté internationale, de traiter des défis actuels à la paix et à la sécurité.  La représentante a également souligné l’importance de la Conférence du désarmement en tant qu’unique forum multilatéral de négociation en matière de désarmement.  L’Union européenne a constamment œuvré pour l’adoption d’un programme de travail de la Conférence du désarmement et ne ménagera aucun effort pour qu’elle puisse reprendre ses travaux de fond, a-t-elle dit. 


Mme Moal-Makame a ajouté que l’Union se félicitait de la dynamique développée à la Conférence du désarmement depuis l’établissement d’une plate-forme de six présidents en 2006, cette méthode ayant débouché, en 2008, sur une proposition de programme de travail, qu’en l’état, l’Union pourrait accepter.  La représentante a cependant indiqué que l’Union européenne préférerait un texte qui mette davantage l’accent sur la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.  Après avoir rappelé son attachement à l’élargissement de la Conférence du désarmement, la représentante a souhaité que la Commission du désarmement de l'ONU puisse retrouver rapidement son rôle dans la promotion des objectifs contenus dans son mandat. 


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil), intervenant au nom des pays du MERCOSUR, a indiqué que la Commission du désarmement jouait un rôle fondamental dans les mécanismes multilatéraux en tant que seul organe de délibération ayant une participation universelle et ayant la responsabilité de considérer les questions pertinentes relatives au désarmement et à la non-prolifération.  Étant donné que neuf années se sont écoulées sans obtenir des résultats consensuels au sein de cet organe, les États membres du MERCOSUR et les États associés considèrent que c’est le bon moment de réfléchir à l’identification d’autres moyens en vue de réaliser le travail imparti à cette commission.  


Les États du MERCOSUR sont vivement préoccupés face au long immobilisme des travaux de la Conférence du désarmement.  Ils considèrent comme important de commencer, sans délai, les négociations, sans précondition, sur un traité afin d’interdire la production de matières fissiles pour la production des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires.  À cet égard, lors de ces négociations, le MERCOSUR soutiendra la prise en considération d’un régime de vérification universel.  Par ailleurs, le MERCOSUR insiste sur la conclusion d’un instrument universel juridiquement contraignant en ce qui concerne les garanties négatives de sécurité aux États non-détenteurs d’armes nucléaires.  Enfin, il appelle à commencer des négociations en vue d’un instrument juridiquement contraignant afin d’interdire la course aux armements dans l’espace. 


M. FEBRIAN A. RUDDYARD (Indonésie), au nom du Mouvement des pays non alignés, a déploré que, cette année, la Commission du désarmement n’ait pas pu parvenir à un accord au terme de son cycle.  Le représentant a regretté le manque de volonté politique et de souplesse de certaines puissances nucléaires, qui, en dépit du rôle constructif et des propositions concrètes des non-alignés, ont empêché que les délégations avancent sur les questions de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  S’agissant de la Conférence du désarmement (CD), le représentant a indiqué que les non-alignés reconnaissaient son importance en tant qu’unique organe de négociation multilatéral sur des accords de désarmement.  Nous appelons les membres de la CD à parvenir à un accord sur leur programme de travail en vue, notamment, de l’élaboration d’une convention sur les armes nucléaires, a-t-il dit. 


M. Ruddyard a ensuite indiqué que les non-alignés continuaient de soutenir la convocation de la quatrième session extraordinaire des Nations Unies sur le désarmement, regrettant à ce sujet qu’une telle initiative soit entravée par le manque de volonté politique d’un État de rallier le consensus naissant.  Enfin, le représentant a signalé que les non-alignés, outre ceux déjà évoqués lors des réunions précédentes, présenteraient la semaine prochaine pour adoption deux autres projets de résolution, l’un sur la convocation de la quatrième Session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement, l’autre sur les centres régionaux de l’ONU pour la paix et le désarmement.  


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar), intervenant au nom des États membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (GCC) a réitéré l’importance du multilatéralisme et le rôle crucial et central des Nations Unies dans les mécanismes relatifs au désarmement.  Il en va ainsi de la Conférence du désarmement à Genève, qui est le lieu de la négociation des traités sur le désarmement et la non-prolifération; de la Commission de désarmement qui est le lieu ou des questions diverses dans le domaine du désarmement sont discutées et les recommandations nécessaires proposées; et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale dévolue à la question du désarmement.  L’intervenant a ajouté que le GCC avait constamment travaillé au renforcement des différents mécanismes du désarmement à plusieurs niveaux. 


L’intervenant a, par ailleurs, affirmé l’importance du renforcement des mesures de confiance dans le domaine des armes classiques tout en respectant le droit des États d’acquérir, de transférer et de stocker ces armes afin d’assurer la défense de leur territoire en conformité avec le droit international.  Il a de même souligné que le GCC rappelait le droit inaliénable des États parties à acquérir la technologie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a ajouté que la seule garantie pour empêcher que des terroristes n’acquièrent des armes de destruction massive était la complète élimination des stocks de ces armes ainsi que l’interdiction de leur fabrication.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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