PREMIÈRE COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS SE PENCHENT SUR LE DROIT À L’UTILISATION PAFICIQUE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE DANS UN CONTEXTE DE TENSION
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Première Commission
6e séance – matin
PREMIÈRE COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS SE PENCHENT SUR LE DROIT À L’UTILISATION PAFICIQUE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE DANS UN CONTEXTE DE TENSION
Elles réaffirment la nécessité d’aller plus loin dans
l’élimination des armes légères, véritables « armes de destruction massive »
La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a entendu les vues des délégations sur les moyens à privilégier pour parvenir à un équilibre entre la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) et le droit aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire, prévu par le Traité de non-prolifération (TNP).
Les États Membres poursuivaient ce matin le débat général de la session 2008 de la Commission.
Ils ont également, comme hier, salué les avancées enregistrées dans le domaine de la lutte contre les armes légères et de petit calibre (ALPC).
Le représentant d’Israël, M. Amir Weissbrod, a déclaré d’emblée que le Moyen-Orient n’était pas devenu une région plus sûre ou plus pacifique depuis les délibérations de la Première Commission de l’an dernier.
Attirant l’attention sur le programme nucléaire iranien qui, a-t-il dit, n’a pas cessé en dépit des preuves évidentes de sa nature militaire et des résolutions du Conseil de sécurité, M. Weissbrod a déclaré que les activités sensibles de la République islamique d’Iran constituaient « une menace claire pour la sécurité et la stabilité de la région et un défi à la paix mondiale ».
M. Weissbrod a en outre dénoncé le soutien de la République islamique d’Iran au terrorisme, dont les agissements exacerbent les tensions dans la région. Selon lui, à la lumière de la situation actuelle, il faut que l’intérêt croissant porté aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire soit suivi d’actions spécifiques pour assurer que les programmes envisagés ne puissent être détournés à des fins de prolifération.
L’Inde a demandé à cet égard, que la coopération internationale soutienne la promotion des usages pacifiques de l’énergie nucléaire en tant notamment qu’énergie propre pouvant jouer un rôle crucial dans le domaine de la lutte contre les effets du changement climatique. « Nous attachons une importance particulière à la nécessité de promouvoir l’énergie nucléaire par le biais du dialogue et de la reconnaissance des intérêts mutuels entre l’Inde et nos partenaires internationaux », a encore fait savoir le représentant de ce pays, M. Hamid Ali Rao.
Relevant que son pays continuerait à observer un moratoire sur les essais nucléaires jusqu’à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), il a de plus précisé que l’Inde privilégiait une politique dite de « no first use » du feu nucléaire et de non-emploi contre les États non dotés de l’arme atomique.
Sur cette même question, la délégation de la Mongolie, menée par M. Enkhsaikhan Jargalsaikhan, a salué le rôle précieux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’instrument de choix pour vérifier le bien-fondé des programmes nucléaires civils des États, actuels et futurs. Le représentant, qui a noté qu’actuellement près de 50 pays exprimaient leur intention de développer des programmes de ce type, les a appelés à conclure au plus vite un protocole additionnel de vérification avec l’Agence.
Les pays sont par ailleurs revenus sur les efforts entrepris dans le combat contre la présence excessive et la prolifération des ALPC.
Le représentant de l’Éthiopie, M. Desalegn Alemu, a ainsi indiqué que la corne de l’Afrique restait l’une des régions les plus marquées par les conséquences de la violence armée, alimentée par un trafic effréné d’armes légères et d’autres armes conventionnelles. Pour cette raison, le Gouvernement de l’Éthiopie est seul autorisé à importer des armes à feu, d’ailleurs strictement réservées aux institutions chargées du maintien de l’ordre public, a-t-il précisé.
« Les armes légères sont réellement de destruction massive sur notre continent », a renchéri le représentant de la République du Congo.
Saluant l’adoption le 30 mai 2008, à Dublin, de la Convention sur les armes à sous-munitions, M. Maganga Boumba s’est félicité de ce que les dispositions de ce nouvel instrument puissent être appliquées pendant les conflits armés, en vue notamment de protéger les populations civiles.
En fin de séance, la République islamique d’Iran et la République arabe syrienne ont exercé leur droit de réponse.
Outre deux cités, les pays suivants ont pris la parole: Belarus, Philippines, Sri Lanka, Kazakhstan, Singapore, Kenya, Sénégal, Zambie et Afrique du Sud.
La Première Commission reprendra son débat général lundi 13 octobre, à 15 heures.
DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE
Déclarations
M. VICTOR GAISENOK (Bélarus) a réaffirmé la nécessité de renforcer les mécanismes de sécurité et de les rendre plus efficaces. Il a notamment mis l’accent sur la situation en Europe du fait de la crise dans le Caucase. Le représentant a indiqué qu’il soutenait l’initiative russe en vue du renforcement de l’architecture sécuritaire en Europe. Selon lui, l’élaboration d’un nouvel accord en vue de remplacer le traité START (Strategic Arms Reduction Talks) qui expire en décembre 2009 pourrait être une preuve évidente de la ferme intention des États-Unis et de la Fédération de Russie de contribuer dans des termes pratiques à l’application de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Il a fait remarquer que l’intention de ces deux puissances nucléaires de limiter le nombre de têtes nucléaires stratégiques à un niveau acceptable était un signe positif.
Le représentant a précisé que les mécanismes internationaux visant à assurer l’usage exclusif de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques devaient garantir les droits égaux et inaliénables de tous les États Membres de pouvoir mener des activités nucléaires à des fins pacifiques, et ce conformément aux dispositions du TNP et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’intervenant a, par ailleurs, indiqué que son pays avait l’intention de soumettre un projet de résolution dans le cadre de la Première Commission sur l’interdiction du développement et de la production de nouveaux types d’armes de destruction massive (ADM). L’intervenant a, par ailleurs, tenu à saluer les nouvelles initiatives prises dans le cadre de l’interdiction de placer des armes dans l’espace stratosphérique, et notamment dans ce domaine, le projet de traité international élaboré par la Chine et la Russie.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a engagé tous les États Membres à faire preuve de volonté politique pour aller de l’avant sur la question du désarmement. Il s’est dit particulièrement préoccupé par la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) qui, de son point de vue, aggravent les conflits et nuisent au développement économique. De nombreux pays en voie de développement sont particulièrement vulnérables au trafic illicite de ces armes, a-t-il relevé, ajoutant que du fait de la nature transfrontalière de ce commerce, les États Membres devaient faire tout leur possible pour créer des mécanismes de partage d’information. Il a expliqué que les Philippines partagent des informations probantes avec les Gouvernements de la Malaisie et d’Indonésie, pour ensuite appeler à la pleine mise en œuvre de la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel, et sur leur destruction.
M. Davide a ensuite déclaré que les armes nucléaires devaient être éliminées « pour la survie de l’humanité ». Les États détenteurs d’armes nucléaires doivent donner l’exemple et les retirer de leurs arsenaux respectifs, a estimé le représentant, ajoutant que cela préviendrait tout lancement accidentel et empêcherait les terroristes et autres acteurs non étatiques d’en acquérir. Les Philippines ont été déçues par l’échec de la dernière Conférence d’examen du TNP, a-t-il poursuivi, exhortant ensuite les États Membres à garantir la réussite de la conférence d’examen de 2010. Il a également engagé les neuf États Membres qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier « sans aucun délai » le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), cette ratification étant indispensable à l’entrée en vigueur de ce traité. Le représentant a également expliqué que les Philippines avaient participé à la création de la zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est. Abordant ensuite la question des armes chimiques et biologiques, M. Davide a insisté sur l’importance de renforcer la Convention sur leur interdiction, de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques par le biais, notamment, de négociations multilatérales. Il a également exhorté les États Membres à détruire leurs armes chimiques et à signer et à ratifier la Convention sur leur interdiction.
M. AMIR WEISSBROD (Israël) a estimé que la paix entre Israël et ses voisins devait être accompagnée de mesures de confiance en vue de parvenir à l’établissement d’une zone exempte de missiles balistiques et d’armes de destruction massive, nucléaires, biologiques et chimiques. Le représentant a ajouté que le Moyen-Orient n’était pas devenu une région plus sûre ou plus pacifique depuis les délibérations de la Première Commission de l’an dernier. Il a attiré l’attention sur le programme nucléaire iranien qui, a-t-il dit, n’a pas cessé en dépit des preuves évidentes de sa nature militaire et des résolutions du Conseil de sécurité. Les activités nucléaires de l’Iran sont en contravention, non seulement avec ces résolutions, mais aussi elles ne satisfont pas aux requêtes de l’AIEA. Pour le représentant, le programme nucléaire iranien constitue une menace claire pour la sécurité et la stabilité de la région et un défi à la paix mondiale. Les politiques hostiles de l’Iran, les déclarations de ce pays, la poursuite agressive du développement des technologies balistiques et son soutien au terrorisme, exacerbent les tensions dans la région, a encore dit M. Weissbrod. Il a également déploré le caractère antisémite des propos du Président iranien, tenus notamment lors du débat général de l’Assemblée générale il y a peu, et les appels répétés de l’Iran à la destruction d’Israël.
Selon le représentant, il faut que l’intérêt porté aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire soit accompagné d’efforts spécifiques pour assurer que les programmes envisagés ne pourront pas être détournés à des fins de prolifération. Une attention particulière devrait être portée quant à la situation volatile au Moyen-Orient, a-t-il dit. Le représentant a ensuite indiqué que le programme iranien n’était pas l’unique source d’inquiétude de son pays. Le conflit qui a éclaté durant l’été 2006, marqué, a-t-il dit, par les attaques agressives du Hezbollah, a montré que des organisations terroristes détenaient des systèmes antiaériens, des drones et des missiles de toutes sortes et de toutes portées. Le représentant a stigmatisé le soutien apporté au Hezbollah par la République islamique d’Iran et la République arabe syrienne en violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Il a jugé que la question de la prévention du transfert d’armements à des entités terroristes devrait être appréhendée plus énergiquement par la communauté internationale. M. Weissbrod a indiqué ensuite qu’Israël, soucieux de renforcer la sécurisation des matières nucléaires afin d’en empêcher un trafic illicite, avait adhéré à plusieurs conventions et codes de conduite dont la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et celle sur l’élimination des actes de terrorisme nucléaire, et qu’elle soutenait l’Initiative de sécurité contre la prolifération. Enfin, il a salué les progrès enregistrés dans le cadre de la Convention sur les armes inhumaines, marqués par la recherche d’un équilibre entre dimension humanitaire et nécessités militaires.
Mme MUDITHA HALLIYADDE (Sri Lanka) a tenu à indiquer que son pays s’associait à la déclaration faite par l’Indonésie au nom du Mouvement des pays non alignés. Le représentant a tenu à souligner les risques posés par les groupes terroristes et les autres acteurs non étatiques qui chercheraient à acquérir illégalement des capacités militaires incluant des éléments d’ADM ainsi que des capacités en vue d’attaques cybernétiques.
Le Sri Lanka a tenu à souligner son soutien et son encouragement aux initiatives visant à l’élimination des ALPC tout en rappelant ses initiatives prises au niveau national afin de mettre en application les différentes mesures et étapes envisagées par le Plan d’action des Nations Unies sur le commerce illicite de ce type d’armes, ainsi qu’aux résolutions concernant cette question dans le cadre de la Première Commission. Le Sri Lanka a toujours soutenu les zones exemptes d’armes nucléaires dans différentes régions du monde, a encore dit l’intervenante. Elle a, par ailleurs, indiqué que le Sri Lanka et l’Égypte travailleront ensemble en vue de l’adoption dans le cadre de la Première Commission de la résolution sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace.
M. ENKHSAIKHAN JARGALSAIKHAN (Mongolie) a estimé que les dossiers nucléaires de la République islamique d’Iran et de la République populaire démocratique de Corée qui constituent la principale source d’inquiétude de la communauté internationale, devaient être réglés par le dialogue et la diplomatie. Il a ajouté que son pays continuait d’attacher une grande importance à l’entrée en vigueur du TICE. Saluant le rôle précieux de l’AIEA, le représentant a noté qu’à l’heure actuelle il existait 439 réacteurs nucléaires en activité et que 36 étaient en cours de construction. Près de 50 pays ont exprimé leur intention de développer des programmes nucléaires, a-t-il ajouté. Dans un tel contexte, la Mongolie estime que les protocoles additionnels de l’AIEA deviennent de plus en plus importants, c’est pourquoi nous appelons tous les États à conclure, au plus vite, l’un de ces protocoles avec l’Agence, a encore dit le représentant. Il a enfin annoncé que, 10 ans après l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale sur cette question, sa délégation allait de nouveau soumettre un projet de résolution sur le statut de zone exempte d’armes nucléaires de la Mongolie.
M. ANUAR TANALINOV (Kazakhstan) a tenu à rappeler que son pays était un membre actif de l’Organisation du Traité de l’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). Afin de renforcer et de développer les activités d’inspection dans ce cadre, le Kazakhstan a soutenu la tenue des exercices militaires conjoints en septembre 2008 (IFE08) sur l’ancien site d’essais nucléaires de Semipalatinsk. Il a souligné que cet événement tout autant que la signature du Traité pour la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, le 8 septembre 2006, démontrait l’engagement de son pays à renforcer la sécurité internationale et à la non-prolifération des ADM. L’intervenant a tenu à préciser que le Parlement de la République du Kazakhstan était en train de compléter le processus de ratification du Traité de Semipalatinsk. Il a indiqué que les États parties au Traité avaient, par ailleurs, l’intention de proposer un projet de résolution durant la session de l’Assemblée générale, en vue de l’établissement d’une zone dépourvue d’armes nucléaires, et comptait sur le soutien des États Membres à cet effet. Le représentant a, par ailleurs, tenu à rappeler que son pays reconnaissait le droit des nations à développer la technologie nucléaire à des fins pacifiques et sous contrôle international strict, en particulier de l’AIEA.
M. DESALEGN ALEMU (Éthiopie) a rappelé que la corne de l’Afrique restait l’une des régions les plus marquées par les conséquences de la violence armée, alimentée par un trafic effréné d’armes légères et autres armes conventionnelles. Il a noté que les agissements de groupes non étatiques dans un contexte aussi volatil avaient pour effet de compliquer et d’aggraver les conflits qui sapent le développement de la région. C’est ainsi qu’il a indiqué que son pays attachait la plus haute importance au renforcement du contrôle des armes légères. Il a de plus souligné le rôle du Centre régional pour les armes légères, établi en vertu du Protocole de Nairobi, dans lequel l’Éthiopie promeut des actions pratiques dans le domaine de l’élimination des armes visées comme de leurs munitions. Il a affirmé qu’en Éthiopie, conformément à la législation, le Gouvernement est le seul importateur d’armes à feu, ces armes étant en outre strictement réservées aux institutions chargées du maintien de l’ordre public.
M. Alemu a, par ailleurs, évoqué la lutte des autorités éthiopiennes contre les mines antipersonnel dont la présence excessive continue de peser sur la sécurité régionale. Il a signalé, à ce titre, l’efficacité des divers points focaux assurant au plan local l’application des engagements pris en vertu de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. Le représentant a ainsi précisé qu’à ce stade, l’Éthiopie avait déminé près de 6 millions de mètres carrés de terrain. Il s’est en outre félicité de ce que les campagnes de sensibilisation « Mine Risk Education », menées depuis 2003, aient permis de réduire le nombre d’accidents dans les communautés.
Mme JEANETTE KWEK (Singapour) a souligné que de nouveaux fronts sont en train de surgir dans la guerre contre le terrorisme, même si des efforts multinationaux sont en train de se poursuivre dans des endroits comme l’Afghanistan et l’Iraq. Selon elle, les technologies avancées ont facilité la prolifération d’ADM. En conséquence, elle a considéré impératif que la communauté internationale renforce ses efforts et traite les affaires de désarmement et de non-prolifération. Mme Kwek a rappelé les mesures prises par son pays, en tant que plate-forme maritime et membre responsable de la communauté internationale. Elle a fait valoir que le Singapour a renforcé son régime de contrôle des exportations pour appliquer des mesures effectives qui interrompent le transfert illicite d’ADM et de matériel connexe. Les autorités de son pays n’en demeurent pas moins préoccupées par la persistance d’armes nucléaires et ont lancé un appel à tous les pays de la communauté internationale à travailler ensemble pour les éliminer. La coopération est « cruciale », a dit la représentante. Les traités, a-t-elle indiqué, doivent obtenir des engagements concrets d’application afin de garder leur crédibilité, a expliqué Mme Kwek. Pour qu’ils soient complètement efficaces, ils doivent aussi être universellement ratifiés, a-t-elle insisté.
Mme JACQUELINE MOSETI (Kenya) s’est dit préoccupée par le manque de progrès à la Conférence du désarmement depuis près d’une décennie. Le Kenya espère donc que les efforts entrepris par les six présidents à la session de 2007 aboutiront à des résultats. Mme Moseti a souligné que son pays appelait, par ailleurs, à la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale qui soit dévolue à la question du désarmement. L’intervenante a poursuivi en indiquant que les armes classiques continuaient d’avoir un impact dévastateur dans les pays en voie de développement, alimentant les guerres civiles et les autres conflits et continuant à blesser des millions d’individus. Le Kenya tient donc à réitérer son soutien au Programme d’Action en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des ALPC dans tous ses aspects et accueille favorablement le rapport du Groupe de travail des experts gouvernementaux sur les activités de courtage illicite de ces armes. Mme Moseti a tenu à saluer, par ailleurs, les efforts du Centre régional sur les ALPC (RECSA) qui permet d’harmoniser et de coordonner les activités des États Membres dans la région des Grands Lacs et de la corne de l’Afrique. Elle a rappelé que la Conférence régionale africaine sur le traité sur le commerce des armes, les transferts internationaux et le développement s’était tenue à Nairobi, le 3 et 4 septembre 2008. Le document sur les résultats de cette Conférence sera d’ailleurs bientôt présenté au sein du cadre de la Première Commission. Elle a souhaité que le processus en cours, examinant actuellement la faisabilité, la portée et les paramètres d’un traité sur le commerce des armes conduira à un instrument juridique contraignant. Elle a demandé à tous les États Membres de s’impliquer dans ce processus.
M. HAMID ALI RAO (Inde) a réaffirmé l’attachement de son pays à l’objectif de désarmement nucléaire non discriminatoire devant mener au démantèlement complet des arsenaux. Il a souhaité que la Première Commission revitalise le message selon lequel cet objectif doit être une priorité pour la communauté internationale, en vue de parvenir à un consensus sur la question. Le représentant indien a ensuite préconisé des mesures pour relancer l’action collective en matière de désarmement nucléaire. Il a notamment affirmé la nécessité de réduire l’importance accordée aux armes nucléaires dans les doctrines de sécurité des États, de mettre en place un instrument juridiquement contraignant de sécurité contre l’emploi ou la menace d’emploi des armes nucléaires contre les États qui n’en sont pas dotés, ou encore d’établir une convention sur l’interdiction complète de l’utilisation ou de la menace d’utilisation des armes nucléaires.
Le représentant a estimé qu’il était évident que le désarmement et la non-prolifération nucléaires étaient des processus se renforçant mutuellement, cela dans un cadre de coopération le plus large et solide possible. Il a ajouté que la coopération internationale devait également soutenir la promotion des usages pacifiques de l’énergie nucléaire, en tant notamment qu’énergie propre pouvant jouer un rôle crucial dans le domaine de la lutte contre les effets du changement climatique. Nous attachons une importance particulière à la nécessité de promouvoir l’énergie nucléaire par le biais du dialogue et de la reconnaissance des intérêts mutuels entre l’Inde et nos partenaires internationaux, a-t-il encore dit. Il a ensuite relevé que son pays continuerait à observer un moratoire sur les essais nucléaires dans l’attente de l’entrée en vigueur du TICE. M. Rao a également précisé que l’Inde privilégiait une politique dite de « no first use » du feu nucléaire et de non-emploi contre les États non dotés de l’arme atomique.
M. PAUL BADJI (Sénégal) a tenu à préciser que son pays s’associait aux déclarations de l’Indonésie et du Nigéria. Il a indiqué qu’il fallait œuvrer à mieux maitriser à la fois les ADM et les armes classiques. Selon lui, le Registre des armes classiques demeure, à cet égard, un précieux outil qu’il convient de préserver et d’améliorer. Il faut aussi travailler à l’universalisation des conventions sur l’interdiction des armes biologiques et l’interdiction des armes chimiques. Il a noté que des résultats encourageants ont été obtenus lors de la deuxième Conférence sur l’interdiction des armes chimiques, tenue à La Haye en avril 2008. Le Sénégal se félicite, par ailleurs, de l’adoption, à Dublin, le 30 mai 2008, de la Convention sur les armes à sous-munitions qui constitue une avancée décisive pour la protection des civils et le renforcement du droit international humanitaire. M. Badji a, par ailleurs, lancé un appel à tous les États afin que la cérémonie prévue à Oslo le 3 décembre 2008 soit un succès et que les 30 ratifications requises pour l’entrée en vigueur de la convention soient atteintes avant le mois de mai 2009.
Mme ANNE LUZONGO MTAMBOH (Zambie) a estimé que les puissances nucléaires devaient réaffirmer leur volonté politique de réaliser un monde exempt d’armes nucléaires, conformément aux accords conclus dans le cadre du TNP. Pour ce qui est du commerce illicite des ALPC, elle a salué les progrès enregistrés sous l’égide de l’Instrument international de traçage, au sein duquel la société civile tient un rôle important. Elle a fait savoir que la Zambie comptait accroître sa part d’aide technique et financière à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, et qu’elle soutenait le processus d’élaboration d’un traité sur le commerce des armes. La représentante a en outre fait valoir que la Zambie avait coordonné les discussions menées au nom de l’Afrique pour la convention sur les armes à sous-munitions, qui sera ouverte à la signature à Oslo le 3 décembre prochain. Enfin, elle a appelé la communauté internationale à intensifier son assistance aux activités de déminage de la Zambie, qui, à ce stade, a consacré 250 000 dollars au nettoyage de sept des 41 zones du pays les plus contaminées.
M. LESLIE M. GUMBI (Afrique du Sud) a rappelé que dans plusieurs forums de discussions internationales sur la question du désarmement, son pays avait mis en garde sur le fait que tant que certains États possèderaient des armes nucléaires, d’autres souhaiteraient en acquérir. L’intervenant a réitéré que l’Afrique du Sud était persuadée que la possession continue d’armes nucléaires perpétuait la menace qu’elles soient utilisées ou qu’elles tombent dans les mains d’acteurs non étatiques. Il a indiqué que si la responsabilité première en vue de l’élimination des armes nucléaires relevait des États détenteurs de ces arsenaux nucléaires, cet objectif relevait aussi de tous les États. Il a réaffirmé que le TNP demeurait la pierre angulaire du désarmement nucléaire et de la non-prolifération.
M. Gumbi a rappelé que la troisième rencontre biennale des États sur le Programme d’action sur le commerce illicite des ALPC avait permis, suite à l’échec de la Conférence d’évaluation de 2006, de reconsidérer de manière formelle la mise en application de ce texte. Il a souligné que l’Afrique du Sud avait d’ailleurs eu l’honneur, avec la Colombie et le Japon, de présenter la résolution de portée générale sur les petites armes. Suite à l’adoption d’un rapport substantiel à l’issue de la troisième rencontre biennale des États, le processus des Nations Unies sur les petites armes est désormais largement considéré comme étant relancé, s’est-il réjoui. L’Afrique du Sud, en tant que membre fondateur de l’AIEA, a informé de sa décision de soutenir la candidature approuvée lors du sommet de l’Union africaine de l’Ambassadeur Abdul Samad Minty au poste de Directeur général de l’AIEA.
M. MAGANGA BOUMBA (République du Congo) a notamment salué le fait que la troisième Réunion biennale consacrée à l’examen du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères ait débouché sur un consensus « historique », permettant de s’engager vers l’avenir. Le Congo, a-t-il dit, appelle les États à se mobiliser et à œuvrer ensemble afin d’accorder l’attention qui convient à la question des armes légères qui alimentent de nombreux foyers de tension dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Ces armes sont réellement de destruction massive sur notre continent, a-t-il ajouté, ce qui nécessite, selon lui, l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant sur le commerce des armes. Il a estimé que le travail accompli par le Groupe d’experts gouvernementaux était important pour assurer la viabilité, le champ d’application et les paramètres généraux de cet instrument.
M. Boumba a, par ailleurs, salué l’adoption, le 30 mai 2008, à Dublin, de la Convention sur les armes à sous-munitions dont il est prévu que les dispositions soient appliqués pendant les conflits armés en vue notamment de protéger les populations civiles. Après avoir souligné les efforts de son pays en vertu de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, le représentant s’est réjoui du partenariat stratégique établi entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine de la prévention et du règlement des conflits. Il a également exprimé l’attachement du Congo au multilatéralisme dans la recherche des solutions aux situations de crise qui déchirent de nombreux pays d’Afrique centrale.
Droits de réponse
Le représentant de la République islamique d’Iran a rejeté les « allégations absurdes et infondées proférées » à propos de son pays par le représentant du « régime sioniste, un régime fondé sur le terrorisme d’état et l’occupation étrangère ». Il a estimé qu’aucune campagne de dénigrement menée par ledit régime ne pouvait être justifiée. Il a ajouté que de tels propos démontraient que le régime incriminé représente bien « la plus grande menace à la paix et à la sécurité dans la région ». « L’Iran respecte toutes ses obligations en vertu des traités de non-prolifération auxquels il est partie », a conclu le représentant.
Le représentant de la République arabe syrienne a estimé que les questions soulevées par Israël ne concernent pas le désarmement. Pour lui, les propos du représentant israélien avaient pour but de détourner l’attention de la menace réelle que font peser les armes nucléaires israéliennes sur la sécurité dans la région et du fait qu’Israël n’est toujours pas partie au TNP. Ces allégations visaient à couvrir les violations continues d’Israël de la résolution 1701, a-t-il encore dit, ajoutant qu’Israël violait la souveraineté du Liban et occupait une partie de la Syrie, autant d’éléments largement documentés. Il a également stigmatisé la « diplomatie des armes » d’Israël, condamnée par la communauté internationale et le rôle des armes israéliennes qui pousseraient, selon lui, à la course aux armements au Moyen-Orient.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel