AG/DSI/3364

DES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION DÉPLORENT LA HAUSSE DES DÉPENSES MILITAIRES, DONT UNE PARTIE POURRAIT SOUTENIR L’EFFORT DE DÉVELOPPEMENT

9/10/2008
Assemblée généraleAG/DSI/3364
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

5e séance – matin


DES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION DÉPLORENT LA HAUSSE DES DÉPENSES MILITAIRES, DONT UNE PARTIE POURRAIT SOUTENIR L’EFFORT DE DÉVELOPPEMENT


Les États Membres réaffirment leur appui aux zones exemptes d’armes nucléaires


Les délégations de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) ont stigmatisé aujourd’hui la hausse continue ces dernières années des dépenses militaires, et encouragé à la création de zones exemptes d’armes nucléaires. 


Réunis dans le cadre du débat général de la Commission qui constitue la première phase des travaux de sa session 2008, des pays ont estimé qu’une partie des ressources financières « formidables » consacrées à l’armement devrait être reversée à l’effort international de développement. 


La délégation cubaine menée par M. Rodrigo Malmierca Díaz, a notamment signalé qu’en 2007, le montant des dépenses militaires avait atteint le chiffre record de 1 339 milliards de dollars.  Imputant cette hausse principalement aux dépenses militaires des États-Unis -ce seul pays dépensant en production d’armes l’équivalent de ce que consacre à ce commerce le reste du monde-, le représentant cubain a estimé qu’en reversant seulement 10% des dépenses militaires mondiales à l’effort de développement, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pourraient être réalisés dans les délais fixés. 


« Avec les ressources allouées à l’armement, les 852 millions d’êtres humains qui souffrent de la faim pourraient être nourris pendant une année, et les 115 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés pourraient recevoir une éducation digne de ce nom », a dit M. Díaz.  Celui-ci a proposé que la moitié des budgets militaires mondiaux soit redirigée, via un fonds des Nations Unies, vers l’aide au développement socioéconomique. 


Le représentant du Ghana a renchéri en faisant observer que le sous-développement était une des causes de l’alimentation de la violence armée et d’éventuelles activités de déstabilisation, y compris terroristes.  


Plusieurs pays ont fait entendre leur voix concernant la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires, considérées par la communauté internationale comme des moyens efficaces de consolidation de la stabilité régionale et de restauration du Traité de non-prolifération (TNP).  Parmi eux, la Malaisie et la Thaïlande ont rappelé leur rôle actif dans la création d’une telle zone dans leur région et ont appelé, à ce titre, les puissances nucléaires à faire montre de volonté politique en devenant parties au Protocole du Traité sur la zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est (Traité de Bangkok).  Sans l’entrée en vigueur de ce protocole, le Traité de Bangkok ne peut pas devenir effectif. 


Le Kirghizstan a appuyé ces commentaires en estimant que l’application du Traité permettrait de renforcer la sécurité et d’établir des relations durables de bon voisinage dans la région.  


Pour ce qui est de l’établissement d’une zone de ce type au Moyen-Orient, la République arabe syrienne a souligné que la réalisation de cet objectif passerait par l’adhésion au TNP du seul État de la région à disposer d’un arsenal nucléaire ainsi qu’au placement, par ce dernier, de l’ensemble de ses installations nucléaires sous contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 


L’Iraq et l’Algérie ont également demandé instamment la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient en vertu de la résolution 487 du Conseil de sécurité.  Ils ont rappelé l’obligation qui est faite à Israël de se conformer à la légalité internationale afin de permettre la réalisation de cet important objectif.  


Comme hier, plusieurs États ont par ailleurs salué l’ouverture à la signature, le 3 décembre prochain à Oslo, en Norvège, de la convention sur les armes à sous-munitions. 


Aboutissement du Processus d’Oslo amorcé en 2006, ce nouvel instrument international juridiquement contraignant interdit entre autres le recours d’arsenaux dont les dommages humanitaires pour les populations civiles étaient dénoncés depuis des années par les États, la société civile et l’ONU. 


Outre ceux cités, les pays suivants ont pris la parole: Koweït, Viet Nam, Venezuela, Turquie, Soudan, Yémen, République-Unie de Tanzanie et République démocratique populaire lao. 


Le débat général de la Commission se poursuivra  demain, vendredi 10 octobre, à 10 heures. 


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. NASER ABDULLAH H. M. AL-HAYEN (Koweït) a souligné que le Moyen-Orient était un exemple flagrant de l’inefficacité du TNP pour parvenir à la sécurité de toutes les parties de ce traité.  En effet, 13 années ont passé depuis l’adoption de la résolution concernant le Moyen-Orient durant la Conférence d’examen du TNP de 1995 et qui demandait la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  Le Koweït émet cependant l’espoir que les parties au TNP respecteront leurs obligations telles que stipulées dans le Traité et dans l’Accord de garanties, et travailleront en étroite collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) afin de résoudre toutes les questions qui pourraient survenir quant à leurs programmes, et ce à travers la poursuite de négociations et d’un dialogue constructif.  À cet égard, le Koweït souligne l’importance de la poursuite du dialogue entre la République Islamique d’Iran et l’AIEA, afin de lever les craintes et les doutes autour de la question du programme nucléaire iranien. 


Dans ce contexte, il a exigé qu’Israël, seul pays au Moyen-Orient à ne pas avoir rejoint le TNP, seul pays en possession d’armes nucléaires, et ce en contradiction fragrante avec les résolutions sur la sécurité internationale, adhère immédiatement à ce traité et mette sous contrôle de l’AIEA son arsenal nucléaire.  Il a souligné que la situation d’Israël dans la région constituait une infraction évidente à l’équilibre des forces et demeurait un sujet de préoccupation constante dans la région.  M. Al-Hayen a aussi demandé que la communauté internationale cesse toute vente de moyens technologiques ou scientifiques à Israël, ce qui contribue au renforcement de ses armes nucléaires mais aussi, à tout autre État qui chercherait à développer un programme d’ADM. 


M.  MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a déclaré que le blocage de l’entreprise multilatérale visant un désarmement général et complet était une source de profonde préoccupation pour son pays.  Il a plaidé pour une volonté politique collective afin de permettre la concrétisation des objectifs découlant de l’article VI du TNP et des décisions prises par la Conférence d’examen du Traité en 1995 et 2000.  Il a estimé que la tenue de la prochaine conférence d’examen du TNP de 2010 devait être l’occasion de réhabiliter le cadre multilatéral de concertation et de négociation en matière de désarmement nucléaire et d’apporter des solutions globales et durables aux questions du désarmement et de non-prolifération qui constituent deux processus étroitement liés.  Le représentant algérien a également appuyé la création de zones exemptes d’armes nucléaires, qu’il a qualifiées de moyen efficace concourant au renforcement du régime de non-prolifération et au maintien de la paix.  Il a déploré l’absence de progrès dans la mise en place d’une telle zone au Moyen-Orient, avant d’exhorter la communauté internationale à adresser un signal fort pour demander à Israël de se conformer à la légalité internationale afin de permettre la réalisation de cet important objectif. 


M. Benmehidi a, par ailleurs, réitéré l’attachement de l’Algérie à la mise en œuvre rapide du Programme d’action des Nations Unies sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères qui a, selon lui, jeté les bases d’une coopération internationale et balisé la voie de l’action commune et solidaire en vue d’éradiquer ce fléau, principale source d’approvisionnement du terrorisme et des zones de conflit en Afrique.  Il a également signalé que son pays, conformément à ses obligations au titre de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, avait achevé en 2005 la destruction de son stock de mines.  Enfin, il a indiqué que cette année encore sa délégation allait soumettre un projet de résolution portant sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée. 


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a déclaré que l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires dans les différentes parties du monde constituait des étapes positives en vue du renforcement des régimes de non-prolifération nucléaire.  Le Viet Nam soutient l’appel en vue de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et se joint, en outre, aux efforts des États membres de l’ANASE afin de faire de l’Asie du Sud-Est une région dépourvue d’armes nucléaires.  Il appelle aussi les États détenteurs d’armes nucléaires à être davantage ouverts à des négociations en vue de l’adhésion au Protocole de cette zone, et ce afin d’atteindre cet objectif important.  Le représentant a conclu en rappelant que le Viet Nam serait l’un des présidents de la Conférence du désarmement, le seul forum multilatéral de négociation d’accords de désarmement.  À cet effet, le Viet Nam consultera les autres délégations afin de trouver les solutions pour lever le blocage qui prévaut actuellement et afin de parvenir à un programme de travail qui soit complet et équilibré.  Il a souligné que le Viet Nam souhaitait travailler avec les autres pays afin de faire de cette conférence du désarmement, en 2009, une entreprise fructueuse. 


M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ (Cuba) a qualifié d’« injustifiable » la hausse des dépenses militaires qui n’ont eu de cesse d’augmenter au cours des dernières années.  Ces dépenses ont ainsi atteint, en une année, le montant record de 1 339 milliards de dollars, a-t-il dit.  Le représentant a imputé cette hausse aux dépenses militaires des États-Unis, ce seul pays dépensant en production d’armes l’équivalent de ce que consacre à ce commerce le reste du monde.  Il a encore indiqué que quelque 40 compagnies américaines se partageaient la production de plus de 60% de toutes les armes vendues dans le monde, si bien, a-t-il dit, que tous chiffres confondus, les États-Unis contrôlent plus de 90% du marché international de l’armement.  M. Diaz a estimé qu’en reversant seulement 10% des dépenses militaires mondiales à l’effort de développement, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pourraient être réalisés dans les délais fixés. 


Avec les ressources allouées à l’armement, les 852 millions d’êtres humains qui souffrent de la faim pourraient être nourris pendant une année et, les 115 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés pourraient recevoir une éducation digne de ce nom, a encore dit le représentant.  « Cuba réitère sa proposition de consacrer au moins la moitié des budgets militaires mondiaux à l’effort collectif de développement socioéconomique et ce, par le biais d’un fonds géré par les Nations Unies. »  Après avoir souligné la nécessité de respecter le droit inaliénable des États aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, M. Diaz a conclu en appuyant le projet de résolution sur les effets de l’utilisation des armes et des munitions contenant de l’uranium appauvri, qui sera présenté la semaine prochaine. 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé l’importance de mettre en place une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a souligné que cette mise en place avait été compromise par l’attitude de l’État d’Israël, seul pays détenteur d’un arsenal nucléaire dans la région.  Il a, par ailleurs, dénoncé la « duplicité » d’une grande puissance nucléaire, qui soutenant ce pays, avait contribué à empêcher l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ainsi qu’un récent projet de résolution de l’AIEA.  Ceci, a-t-il dit, n’a fait que conforter Israël dans son refus de mettre sous surveillance de l’AIEA ses installations nucléaires et d’adhérer au TNP.  M. Ja’afari a recommandé de respecter un certain nombre d’éléments pour la mise en place d’une zone exempte d’ADM, et notamment d’armes nucléaires, au Moyen-Orient: outre les demandes spécifiques adressées à Israël concernant le TNP, il a dit qu’il était nécessaire d’appliquer la résolution 487 (81) du Conseil de sécurité et que les Nations Unies et l’AIEA devaient être les seuls cadres de discussion pour la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  M. Ja’afari a tenu à indiquer que l’attitude d’Israël incitait d'autres pays à opter pour l’arme nucléaire. 


M. ABDUL RASHID NGAH (Malaisie) a déploré le récent développement d’accords bilatéraux sur le nucléaire civil avec des États qui ne satisfont pas aux exigences de l’AIEA.  Cette situation sape les fondations du régime international de désarmement et de non-prolifération, a-t-il jugé.  Il a ajouté que dans l’attente de la réalisation de l’objectif ultime d’élimination complète des arsenaux nucléaires, il fallait mettre en place un instrument juridiquement contraignant de sécurité négative contre l’emploi ou la menace de l’emploi de ces arsenaux contre les États qui n’en détiennent pas.  Il a estimé, à cet égard, que l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires contribue à renforcer la paix au plan régional et, partant, le régime actuellement en berne de non-prolifération.  Nous continuons d’exhorter les puissances nucléaires à devenir parties au Protocole du Traité sur la zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est et nous appuyons la création d’une zone de ce type au Moyen-Orient, a poursuivi le délégué.  Il a également demandé à tous les États de remplir leur obligation de poursuivre des négociations multilatérales en vue d’élaborer une convention sur les armes nucléaires dans les meilleurs délais.  Il a, en conclusion, indiqué que son pays avait achevé son programme de destruction des mines antipersonnel dès 2001, faisant de la Malaisie le premier pays d’Asie exempt de ces armes. 


M. JORGE VALERO BRICEŇO (Venezuela) a rappelé l’importance d’établir des zones exemptes d’armes nucléaires sur la base de partenariats librement consentis.  Il a rappelé, à cet égard, que le Venezuela avait adhéré au Traité de Tlatelolco visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.  L’intervenant a réaffirmé l’appui de son pays en faveur de la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, et ce conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée Générale.  À cet effet, il a déclaré qu’il était indispensable qu’Israël adhère au TNP et accepte de mettre ses installations sous surveillance de l’AIEA.  M. Briceňo a ensuite réaffirmé le droit inaliénable des États à développer et produire l’énergie nucléaire à des fins civiles et ce sans discrimination.  Il a souligné que les pays en développement avaient un besoin de diversifier leurs ressources énergétiques et d’assurer leur indépendance technologique.  Le représentant du Venezuela s’est dit par ailleurs préoccupé par le déploiement possible de système d'armements dans l’espace, ce qui ne pourrait favoriser qu’une course aux armements avec des conséquences néfastes pour la sécurité internationale.  Dans le domaine des armes conventionnelles, M. Briceňo a indiqué que son pays réaffirmait son appui au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le trafic illicite des petites armes. 


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) est intervenu pour souligner l’engagement de son pays à l’effort de désarmement et de non-prolifération des armes de destruction massive.  Il a insisté notamment sur la participation kirghize active à l’élaboration d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Garantir la sécurité à ce niveau et établir des relations durables de bon voisinage sont des priorités de notre politique étrangère, a dit le représentant.  Il a également plaidé pour l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Le représentant a de plus exprimé sa préoccupation quant aux « gestions hasardeuses » des stocks de déchets nucléaires qui pourraient aboutir, selon lui, à des catastrophes écologiques de grande ampleur.  Il a prôné, sur cette question comme sur celle du contrôle de la production des matières fissiles, la tenue d’un dialogue multilatéral au sein d’une Conférence du désarmement revitalisée. 


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a estimé que dans le domaine du désarmement, des progrès avaient eu lieu depuis quelques années, notamment en ce qui concerne la réduction des stocks d’armes nucléaires, la fermeture de certains sites d’essais, le maintien du moratoire sur les essais nucléaires et le retrait de têtes nucléaires.  En même temps, le Ghana s’est dit préoccupé par l’existence de 27 000 têtes nucléaires, un certain nombre étant en état d’alerte, ainsi que par les risques de prolifération.  En ce qui concerne les zones exemptes d’armes nucléaires, le Ghana exhorte les États détenteurs d’armes nucléaires à soutenir, sans réserve, leur mise en place.  Il les a aussi priés de répondre aux demandes des États non-détenteurs d’armes nucléaires en vue d’obtenir la codification des assurances de sécurité négative.  Au regard de la situation au Moyen-Orient, le Ghana s’est déclaré en faveur de la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  M. Christian a conclu en rappelant que les dépenses militaires dans le monde s’étaient élevées à plus de 1 300 milliards de dollars en 2007 alors que des millions de personnes continuaient à vivre sous le seuil de pauvreté. Il a fait observer que ces personnes pouvaient être des proies faciles pour des personnes désireuses de les recruter à des fins de déstabilisation, notamment à travers des activités terroristes.  


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a déclaré que son pays, touché régulièrement par des attaques terroristes, participait activement aux efforts menés par l’ONU dans le domaine de la lutte contre ce fléau.  Il a notamment estimé qu’il fallait rester vigilant concernant le risque d’acquisition par des groupes terroristes d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs.  C’est ainsi qu’il appelé tous les États à mettre en œuvre et à adhérer aux deux principales conventions en la matière, à savoir la Convention sur l’élimination des actes de terrorisme nucléaire et la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.  M. Çorman a également indiqué que la Turquie appuyait fermement la pleine mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre ainsi que le projet de traité sur le commerce des armes.  Il a aussi appelé à l’universalisation de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel en vue de parvenir à un monde exempt de ces armes.  Le représentant turc a conclu en saluant la prochaine ouverture à la signature de la convention sur les bombes à sous-munitions, la Turquie partageant la préoccupation humanitaire de la communauté internationale quant aux conséquences dramatiques de l’usage de ces armes sur les populations civiles. 


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan) s’est dit préoccupé par les derniers chiffres publiés sur les dépenses militaires.  Celles-ci connaissent une augmentation importante depuis une dizaine d’années, 37% d’après les statistiques et elles ont, par ailleurs, encore cru depuis.  Le Soudan est en faveur de la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires et a rappelé qu’il avait soutenu cet objectif en Afrique.  Il a souligné que la mise en place de telles zones était le seul moyen d’avancer dans le domaine de la non-prolifération nucléaire.  Une telle zone est absolument nécessaire au Moyen-Orient, a-t-il insisté.  Il a expliqué que selon lui, cette mise en place avait été compromise par l’attitude d’Israël, seule puissance nucléaire de la région qui refuse d’adhérer au TNP et de mettre son arsenal nucléaire sous surveillance de l’AIEA.  Il a souligné qu’il était impératif qu’Israël revienne sur sa position.  Dans le domaine des armes conventionnelles, il a fait observer que la notion d’ALPC était un peu étrange au regard des dégâts qu’elles causaient en Afrique.  Le Soudan s’est dit favorable à la mise en place d’une convention sur le commerce illicite de ces armes.  M. Mohammad a toutefois fait remarquer que d’après lui, un certain nombre d’acteurs essayaient de bloquer un tel projet. 


M. ISMAIL MOHAMED YAHYA ALMAABRI (Yémen) a déclaré que son pays était profondément attaché aux principes internationaux guidant la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive de même qu’à ceux concernant les armes classiques.  C’est ainsi, a-t-il dit, que nous avons signé tous les traités multilatéraux pertinents et que nous œuvrons activement au plan national à juguler le trafic illicite des armes légères.  Le représentant a indiqué que son gouvernement avait supprimé le port d’armes dans les villes afin d’atténuer la violence armée, qui, selon lui, est un terreau au développement du terrorisme.  Le représentant a en outre demandé que l’on s’attaque aux racines sociales du cycle de la violence et que, parallèlement, les pays producteurs et exportateurs d’armes assument les conséquences humanitaires de leurs activités en fournissant une assistance technique accrue aux pays les plus touchés. 


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a estimé que dans le domaine du désarmement, le rôle des mesures de confiance devait être réexaminé et revisité.  Il a souligné que de telles mesures avaient joué un rôle utile dans les différentes situations politiques et sécuritaires en Afrique, contribuant à la stabilisation, au maintien et au renforcement de la paix.  À cet égard, il a tenu à rappeler que la résolution 1653 (2006)  du Conseil de sécurité avait trouvé son expression dans le cadre du Pacte de paix, de sécurité et de développement pour la région des Grands Lacs et en Afrique de l’Est.  Il a toutefois rappelé que la Tanzanie et les autres pays de la région des Grands Lacs continuaient de souffrir des effets de la propagation des armes légères.  Ces armes sont une menace continue pour l’état de droit et la stabilité de la région.  La Tanzanie accueille ainsi les résultats de la troisième rencontre biennale des États pour l’application du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des ALPC.  Il a fait observer que le Centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement, basé à Lomé, Togo, avait été très utile dans le développement des capacités en vue de mettre un terme à la prolifération de ces armes, en particulier en Afrique de l’Ouest.  Il a, par ailleurs, salué le rôle joué par le Centre régional sur les petites armes en Afrique de l’Est situé à Nairobi, Kenya et qui a été très actif dans la promotion en vue du désarmement et du contrôle du commerce illicite des ALPC, parmi les États de la région des Grands Lacs et de la corne de l’Afrique.  


M. HAMID AL-BAYATI (Iraq) a indiqué que son pays, qui a signé en août dernier le TICE et, le 30 mai 2008, la Convention sur les armes à sous-munitions, poursuivait son processus d’adhésion aux principales conventions internationales sur les armes de destruction massive et sur les armes classiques.  Soulignant que son pays restait attaché à la concrétisation de l’objectif ultime de désarmement nucléaire total, il a appelé les puissances nucléaires à se garder de partager leurs capacités et savoir-faire dans le cadre d’accords de sécurité, conformément à leurs obligations internationales.  Il a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et rappelé l’obligation qui est faite à Israël d’adhérer au TNP et de placer ses installations nucléaires sous le contrôle de l’AIEA. 



M. CHIRACHAI PUNKRASIN (Thaïlande) a déclaré qu’il souhaitait la paix et la sécurité dans la Péninsule coréenne qui doit devenir une zone exempte d’armes nucléaires.  Il s’est ainsi dit préoccupé par la récente décision de la Corée du Nord de réactiver ses installations nucléaires à Yongbyon.  La Thaïlande appelle ce pays à autoriser le retour des inspecteurs de l’AIEA afin de leur permettre de poursuivre leur travail de vérification dès que possible.  Il a souligné que les efforts diplomatiques à travers les Pourparlers à Six et des autres forums de négociation étaient nécessaires afin d’éviter que la situation ne se détériore à nouveau.  M. Punkrasin a rappelé que son pays avait été un avocat actif du Traité de Bangkok en vue d’établir la zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.  Il a déclaré qu’à la lumière de la contribution essentielle de ce traité à la sécurité de la sous-région et de l’Asie en général, le projet de résolution relatif à cette zone avait été largement plébiscité lors de la soixante-deuxième session de l’Assemblée Générale.  La Thaïlande souhaite que les États détenteurs d’armes nucléaires deviennent parties à ce traité dans un proche avenir. 


Mme KANIKA PHOMMACHANH (République démocratique populaire lao) est intervenue pour plaider ardemment en faveur de l’adhésion des puissances nucléaires au Protocole du Traité sur la zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est afin de permettre l’entrée en vigueur de cet instrument important pour la paix et la stabilité régionales.  Elle a également indiqué que son pays appuyait les instruments multilatéraux de lutte contre la prolifération des armes légères, notamment le Programme de l’ONU relatif au commerce illicite de ces arsenaux ainsi que la Convention sur les armes à sous-munitions qui sera ouverte à la signature le 3 décembre prochain à Oslo, en Norvège.  Sur ce dernier point, la représentante a rappelé que son pays avait payé un lourd tribut à l’utilisation de ces armes, qui continue, a-t-elle dit, de peser sur la sécurité des populations civiles.  Enfin, elle a souhaité que les États fassent preuve de souplesse et d’esprit collectif en vue de relancer le mécanisme de désarmement de l’ONU. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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