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AG/DSI/3363

L’ADAPTATION À L’ENVIRONNEMENT SÉCURITAIRE MONDIAL ET LA LUTTE CONTRE LES CONSÉQUENCES HUMANITAIRES DES ARMES LÉGÈRES DOMINENT LES DÉBATS DE LA PREMIÈRE COMMISSION

8/10/2008
Assemblée généraleAG/DSI/3363
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

4e séance – matin


L’ADAPTATION À L’ENVIRONNEMENT SÉCURITAIRE MONDIAL ET LA LUTTE CONTRE LES CONSÉQUENCES HUMANITAIRES DES ARMES LÉGÈRES DOMINENT LES DÉBATS DE LA PREMIÈRE COMMISSION


Les changements affectant l’environnement sécuritaire mondial et la nécessité de mettre en œuvre un « désarmement humanitaire » ont été au cœur des débats du jour de la Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale.  


Les délégations réunies dans le cadre du débat général de la session 2008 de la Commission ont fait entendre leurs vues sur les doctrines à promouvoir et, comme hier, ont souligné la pertinence de nouveaux instruments et initiatives censés répondre à la complexité des défis actuels. 


La représentante des États-Unis, Mme Christina Rocca, a souligné que son pays, s’il restait attaché à la réalisation de l’objectif ultime de désarmement nucléaire total, ne pouvait faire fi des tensions actuelles qui exigent, selon l’administration de son pays, de repenser en profondeur les cadres et doctrines stratégiques en vigueur. 


Jugeant que le plus grand défi à la sécurité mondiale demeure le risque que des extrémistes ou des États hostiles se dotent d’armes de destruction massive, Mme Rocca a indiqué que les États-Unis estimaient prudent de maintenir leurs capacités nucléaires tout en œuvrant, de manière étroite avec la communauté internationale, à combattre la prolifération. 


Mme Rocca n’a pas manqué de rappeler que les États-Unis continuaient d’honorer les engagements pris en vertu du Traité de Moscou de réduire, en même temps que la Fédération de Russie, le nombre de leurs ogives nucléaires opérationnelles déployées dans une fourchette de 1 700 à 2 200 d’ici à 2012.  « À cette date, a-t-elle prévu, le stock total de têtes nucléaires sera à son niveau le plus bas depuis les années 1950. » 


La représentante américaine a en outre rejeté la nécessité d’établir des instruments de prévention de la course aux armements dans l’espace, au motif que la mise en œuvre de tels mécanismes serait impossible à vérifier dans les faits.  À l’inverse, elle a mis en relief les récentes discussions transatlantiques menées avec l’Union européenne sur des mesures « pragmatiques et réalistes » de sécurisation de l’espace extra-atmosphérique. 


S’agissant par ailleurs du contrôle des armes classiques, des délégations ont salué la nouvelle Convention sur les armes à sous-munitions. 


À l’origine du Processus d’Oslo ayant présidé à l’élaboration de ce nouvel instrument, la Norvège a parlé d’« un premier jalon en matière de désarmement humanitaire ».  Le représentant de ce pays, M. Erling Skjonsberg, a expliqué que la Convention, forte du soutien des États, de la société civile, de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge, interdisait tous les usages ainsi que le stockage, la production ou le transfert des armes à sous-munitions.  « La Convention aborde surtout la question de l’aide aux victimes et celles concernant le nettoyage des zones contaminées ainsi que la destruction des stocks », a-t-il encore dit, insistant sur le fait que l’ambition de la Convention était également de contribuer au renforcement du droit international humanitaire. 


Le représentant a ainsi souhaité que ce mécanisme inspire la communauté internationale dans l’appréhension des graves conséquences, sur la vie des populations, du trafic illicite des petites armes. 


C’est en connaissance de cause que s’est exprimé sur cette question le représentant du Liban, M. William Habib.  Celui-ci a attiré l’attention sur le nombre de bombes à sous-munitions et de mines larguées par Israël en 2006.  Déplorant que ce dernier refuse de donner les cartes de largage, faisant ainsi obstacle à la nécessaire élimination de ces armes et à une relance du développement régional, M. Habib a demandé que les outils de lutte contre la prolifération des armes légères soient pleinement appliqués, cela en dotant les pays les plus touchés des ressources adéquates. 


De son côté, le représentant de la Tunisie, M. Habib Mansour, a indiqué que son pays continuerait de contribuer activement aux efforts des pays méditerranéens, déployés notamment au sein de la nouvelle Union pour la Méditerranée (UPM), pour faire face de manière globale aux défis qui leur sont communs et en vue de faire du bassin méditerranéen « une zone de dialogue, d’échange et de coopération ». 


La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exercé son droit de réponse suite à l’intervention de la République de Corée.  Celle-ci a aussi pris la parole dans ce cadre.


Outre ceux déjà cités, les pays suivants ont pris la parole: Myanmar, République dominicaine, Qatar, Fidji, El Salvador et Égypte. 


La Commission poursuivra son débat général demain, jeudi 9 octobre, à 10 heures. 


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a déclaré que le règlement pacifique de la question nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) revêtait une importance essentielle pour la paix et la sécurité durables dans la région ainsi que pour restaurer l’intégrité du Traité de non-prolifération (TNP).  Il a réaffirmé que son pays ne pouvait tolérer la présence d’une RPDC dotée de l’arme atomique et que la solution à ce dossier devait continuer d’être trouvée dans le cadre des Pourparlers à Six.  Ce processus en est actuellement à un tournant décisif.  Le représentant a estimé qu’il était temps d’achever les mesures en suspens de la seconde phase du processus de dénucléarisation convenues dans le cadre des discussions à Six, particulièrement l’établissement d’un protocole de vérification, et de passer à l’étape suivante qui prévoit que la RPDC démantèle la totalité de son arsenal nucléaire et les programmes liés, conformément à la déclaration conjointe du 19 septembre adoptée par les Six.  Le représentant a ensuite déploré que la RPDC ait récemment annoncé son intention de reprendre ses activités sensibles.  Nous exhortons la RPDC à respecter les mesures de démantèlement afin d’éviter de rompre l’élan des pourparlers et le processus en cours de dénucléarisation, a-t-il dit, ajoutant que son pays estimait indispensable l’appui constant de la communauté internationale audit processus.  Enfin, s’agissant des autres types d’armes, le délégué coréen a indiqué que sa délégation et celle de l’Australie allaient présenter un projet de résolution sur la prévention des activités illicites de courtage.  Ce texte, a-t-il précisé, invite les États à accélérer l’adaptation de leur législation aux traités internationaux en vigueur. 


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a affirmé que la nouvelle Convention sur les armes à sous-munitions, déjà approuvée par plus de 100 États au mois de mai dernier, témoignait de la valeur du partenariat auquel ont adhéré la communauté des humanitaires, la société civile et les experts du désarmement.  La Nouvelle-Zélande est fière d’être un membre appartenant au groupe directeur du Processus d’Oslo.  Elle signera d’ailleurs le traité le 3 décembre prochain à Oslo.  Toutefois, il est nécessaire que cela soit complété par des progrès dans le domaine de la Convention sur certaines armes classiques.  Il s’est félicité des progrès réalisés au cours de la dernière Réunion biennale des États pour stimuler les travaux de la communauté internationale sur les petites armes.  À son avis, la dynamique du Groupe d’experts examinant les perspectives d’un traité sur le commerce des armes est également encourageante.  


En ce qui concerne la Conférence du désarmement, le représentant a fait remarquer que les contraintes liées à la recherche du consensus continuaient de bloquer les efforts qui permettraient à la Conférence de recommencer les négociations.  Les six présidents doivent être salués pour leurs efforts même si cela n’a pas encore abouti à débloquer la situation actuelle.  La Nouvelle-Zélande est d’avis que l’utilisation d’objections relatives à la procédure afin d’empêcher le début des négociations et le principe du consensus ont des effets malheureux, d’autant plus qu’il existe plusieurs niveaux de garanties pour les États durant le cours des négociations et les différentes phases de la Conférence du désarmement.  La Nouvelle-Zélande soutient les récentes suggestions visant à permettre à la Conférence de réexaminer ses procédures en 2009 et appelle les délégations de la Conférence du désarmement à exercer le maximum de flexibilité afin de permettre à cet organe de recommencer les négociations de fond.  


Au sujet du régime de non-prolifération, la Nouvelle-Zélande a appelé tous les États qui ne l’ont pas encore fait à conclure des protocoles additionnels avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  L’intervenant a déclaré que la Nouvelle-Zélande partage l’inquiétude de la communauté internationale au sujet des questions demeurant sur le programme nucléaire iranien et a demandé à l’Iran de respecter les différentes résolutions du Conseil de sécurité et celles de l’AIEA.  Elle a aussi prié la RPDC de respecter pleinement ses obligations internationales, y compris un retour rapide au sein du TNP.  


Mme CHRISTINA ROCCA (États-Unis) a déclaré d’emblée que les États-Unis étaient un pays leader dans le domaine du désarmement et de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Ajoutant que son pays était attaché à la réalisation de l’objectif ultime de désarmement nucléaire total, elle a estimé que l’environnement sécuritaire actuel ne permettait pas d’envisager un tel cas de figure.  Pour l’heure, nous allons continuer de réduire nos stocks nucléaires en fonction de ce que nécessite le maintien de notre sécurité et de celle de nos alliés, a dit Mme Rocca.  Elle a ensuite évoqué les différents efforts consentis par les États-Unis en matière de réduction des stocks nucléaires, et indiqué que son pays continuait à la Conférence du désarmement de promouvoir la mise en œuvre d’un traité sur l'arrêt de la production de matières fissiles.  Nous avons présenté un projet de résolution en 2006 et nous appelons tous les États à observer un moratoire sur la production de ses matières en attendant la finalisation d’un instrument international, a indiqué Christina Rocca. 


La représentante a ensuite attiré l’attention sur la nature de l’environnement sécuritaire mondial, qui exige selon elle une modification en profondeur des cadres et doctrines stratégiques.  Elle a précisé que pour les États-Unis, l’accent doit être mis moins sur le rôle des forces nucléaires comme moyens de dissuasion que sur la nécessité de développer des capacités conventionnelles robustes.  Sur cette base industrielle, a-t-elle dit, les présidents américains de demain pourront s’appuyer sur davantage d’informations et choisir, en bénéficiant de plus de temps, entre différentes options offensives et défensives.  Mme Rocca a jugé que le plus grand défi à la sécurité mondiale était le risque que des extrémistes ou des États hostiles se dotent d’armes de destruction massive (ADM), certains gouvernements ayant, selon elle, fait la preuve de leur volonté de transférer des armes ou des technologies sensibles à d’autres États ou en vue d’appuyer des groupes terroristes.  Dans ce contexte, a-t-elle dit, il est prudent que les États-Unis maintiennent leurs capacités nucléaires tout en œuvrant de manière étroite avec la communauté internationale à combattre la prolifération.  


Mme Rocca a en outre indiqué que les États-Unis et la Fédération de Russie poursuivaient leurs discussions sur l’établissement d’un régime juridiquement contraignant post-START (Strategic Arms Reduction Talks).  Elle a également rappelé qu’en vertu du Traité de Moscou, les deux pays s’étaient engagés à réduire le nombre de leurs ogives nucléaires opérationnelles déployées dans une fourchette de 1 700 à 2 200 d’ici à 2012.  Elle a prévu qu’à cette date, le stock total de têtes nucléaires serait à son niveau le plus bas depuis les années 1950.  Évoquant ensuite des discussions avec l’Union européenne sur la nécessité de convenir des mesures « pragmatiques et réalistes » de sécurisation de l’espace extra-atmosphérique, Mme Rocca a souhaité que l’on renonce à des négociations « inutiles » sur d’éventuels accords « invérifiables » de prévention de la course aux armements dans l’espace. 


Pour ce qui concerne la RPDC, la représentante a estimé qu’en dépit des hauts et des bas rencontrés, les Pourparlers à Six avaient apporté la preuve de leur efficacité, les problèmes internationaux les plus complexes pouvant effectivement trouver un règlement dans un cadre de coopération multilatérale. 


S’agissant du dossier nucléaire de la République islamique d’Iran, elle s’est contentée de réaffirmer la pertinence des résolutions du Conseil de sécurité, qui exigent clairement que ce pays abandonne ses ambitions nucléaires pouvant conduire à l’acquisition d’armes de ce type.  Elle a invité l’Iran à accepter les propositions généreuses de la communauté internationale d’assistance au développement d’un programme nucléaire civile « strictement pacifique ». 


M. WUNNA MAUNG LWIN (Myanmar) a affirmé que son pays continue de maintenir que les processus de désarmement et de non-prolifération nucléaires sont liés et complémentaires.  Il a fait remarquer que la dernière Conférence d’examen du TNP en 2005 avait révélé un fossé entre les nations détentrices d’armes nucléaires et les nations qui avaient renoncé à cette option.  De l’avis du représentant, les puissances nucléaires devraient honorer l’engagement, pris durant la Conférence d’examen du TNP en 2000, d’éliminer totalement leurs arsenaux.  La volonté de respecter cet engagement reste à être confirmée par l’application des 13 étapes identifiées lors de cette conférence.  


M. Lwin a rappelé que depuis 10 ans, son pays avait présenté des projets de résolution sur le désarmement nucléaire reflétant les vues de la majorité des pays non alignés.  Il a annoncé qu’il en sera de même cette année.  Il a, par ailleurs, réaffirmé l’importance d’une adhésion universelle aux TICE et au TNP.  Le représentant s’est dit préoccupé par la prévention d’une course aux armements dans l’espace qui est une des questions au cœur de la Conférence du désarmement.  L’intérêt commun de l’humanité à une utilisation de l’espace à des fins pacifiques doit être reconnu.  L’intervenant a rappelé que le Myanmar avait constamment appuyé les projets de résolution déposés dans ce domaine par l’Égypte et le Sri Lanka ces récentes années et qu’il y avait un besoin urgent d’aboutir à un instrument juridique international contraignant afin d’empêcher la militarisation de l’espace.  Son pays estime que la Conférence du désarmement a un rôle de premier ordre à jouer à cet égard.  


M. WILLIAM HABIB (Liban) a indiqué que l’objectif ultime restait de réaliser le désarmement général et complet dans le cadre du droit international par le biais des instruments multilatéraux en vigueur.  Il a appelé à redoubler d’efforts afin de parvenir à un consensus sur le prochain cycle d’examen du TNP ainsi que sur la convocation de la quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement.  Le représentant a ensuite souligné que l’utilisation des armes légères et de petit calibre (ALPC) alimentait les conflits internes et régionaux, sapant ce faisant les possibilités de développement et de prospérité des sociétés humaines.  Il a appelé à un contrôle accru de la production de ces armes, de leur exportation et importation et des processus visant leur destruction dans les situations post-conflit.  M. Habib a souligné la nécessité d’appuyer à cette fin le Programme d’action des Nations Unies sur les ALPC en dotant les pays les plus touchés des ressources adaptées. 


Il a de plus souhaité que le futur traité sur le commerce des armes n’empêche pas les États de se pencher de manière approfondie sur les racines des conflits et de la violence armée, y compris l’occupation étrangère.  Le représentant a ensuite attiré l’attention sur le nombre de bombes à sous-munitions et de mines larguées par Israël lors de l’agression de 2006.  Israël a semé entre 2, 6 et 4 millions de bombes, et les mines larguées dans le Sud-Liban depuis des décennies continuent de peser sur le quotidien des habitants de cette région, a-t-il signalé.  Il a déploré qu’Israël refuse de donner les cartes de largage de ces armes, empêchant ainsi leur nécessaire élimination.  Enfin, après avoir plaidé pour l’universalisation du TNP, le délégué libanais a appuyé la nouvelle convention sur les bombes à sous-munitions et fait savoir que son pays allait devenir partie au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). 


M. ENRIQUILLO A. DEL ROSARIO CEBALLOS (République dominicaine) a déclaré que son pays s’associait pleinement aux interventions de l’Indonésie au nom du Mouvement des non-alignés, et du Mexique au nom du Groupe de Rio.  La République dominicaine est d’avis que la conclusion d’un instrument juridique international contraignant sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins nucléaires contribuerait considérablement aux efforts en vue d’éviter la production nouvelle de ces armes.  L’entrée en vigueur et l’universalisation du TICE limiteraient aussi leur développement qualitatif et quantitatif.  Le représentant a précisé que la République dominicaine a ratifié le TICE cette année.  Elle considère comme de la plus haute importance, la complète élimination des autres armes de destruction massive.  Étant déjà partie à la Convention sur l‘interdiction des armes biologiques, elle se prépare à déposer son instrument de ratification pour la Convention d’interdiction des armes chimiques d’ici à la fin de cette année.  La République dominicaine attache la plus haute importance à la protection de la mer des Caraïbes qui est vitale pour son économie fondée en grande partie sur le tourisme.  Elle soutient donc l’adoption, par l’Assemblée Générale, du projet de résolution portant sur ledéveloppement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et futures et invite les États membres à soutenir cette initiative dans le cadre de la Deuxième Commission. 


M. ERLING SKJONSBERG (Norvège) a salué l’adoption à Dublin, le 30 mai dernier, du texte de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Selon lui, cette Convention, qui sera ouverte à la signature le 3 décembre prochain à Oslo, représente un premier jalon en matière de « désarmement humanitaire ».  Il a expliqué que cet instrument prévoyait d’interdire tous les usages ainsi que le stockage, la production ou le transfert des armes à sous-munitions.  Il aborde aussi la question de l’aide aux victimes et celles concernant le nettoyage des zones contaminées ainsi que la destruction des stocks, a ajouté le représentant.  Rappelant que la Convention était l’aboutissement du Processus d’Oslo, lancé en 2006 et incluant les États, la société civile, les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il a précisé qu’elle visait également le renforcement du droit international humanitaire.  Pour le représentant, la nouvelle Convention et la Convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel démontrent clairement que le multilatéralisme peut fonctionner et faire la différence sur le terrain.  Il a ainsi estimé que ces mécanismes devaient inspirer la communauté internationale dans l’appréhension des conséquences humanitaires du trafic illicite des petites armes.  Le délégué norvégien a ainsi indiqué que son pays soutenait le projet d’établissement d’un traité sur le commerce des armes, dont le processus de création devra tenir compte des principes du droit humanitaire et du respect des droits de l’homme. 


M. NASSER ABDELAZIZ AL-NASSER (Qatar) a rappelé qu’à travers ses relations bilatérales, le Qatar s’était engagé au renforcement du TNP notamment en consolidant ses différents piliers, c'est-à-dire la non-prolifération, le désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Même si le désarmement nucléaire est un volet principal de l’agenda global sur le désarmement, les résultats des travaux de la seconde Commission préparatoire pour la Conférence d’évaluation de 2010 n’ont pas été fructueux, notamment du fait du manque de volonté politique en vue de mettre en place le moratoire sur le développement et la réduction des arsenaux nucléaires.  Le Qatar a d’ailleurs exprimé son souhait qu’Israël adhère au TNP afin de renforcer la confiance nécessaire pour trouver des solutions aux problèmes que connaît le Moyen-Orient.  


Le représentant s’est dit aussi préoccupé par la prolifération des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions, telles que celles qui ont été plantées au Sud-Liban par Israël.  C’est d’ailleurs pour cette raison que le Qatar a signé la déclaration de Wellington sur les armes à sous-munitions au cours de la conférence de Dublin, au mois de mai dernier.  Le Qatar attend avec intérêt la signature de la convention à Oslo en décembre prochain. 


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a indiqué que son pays avait toujours souligné le lien entre le désarmement et le développement en tant que l’un des défis majeurs à relever par la communauté internationale en vue de l’éradication de la pauvreté et de concentrer les efforts en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  M. Mansour a ensuite signalé que son pays, qui a présidé la Conférence du désarmement durant cette année, s’était efforcé de sortir la Conférence de l’impasse en parvenant à un consensus sur son programme de travail.  Il a encouragé les présidents de la Conférence pour 2009 à poursuivre les consultations en vue d’un accord afin de redonner à cette unique instance multilatérale les moyens d’élaborer des traités majeurs.  Le représentant a également estimé qu’il était temps de convoquer la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement. 


M. Mansour a ajouté que, dans la perspective de la Conférence d’examen du TNP de 2010, il fallait que des mesures pratiques de désarmement nucléaire soient prises.  Il a estimé que les États non dotés de l’arme nucléaire étaient en droit de bénéficier de garanties efficaces contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de ce type d’armes.  M. Mansour a ensuite plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, un moyen selon lui de promouvoir la non-prolifération et le désarmement aux plans régional et international.  Il a appelé la communauté internationale, et notamment les puissances influentes, à prendre des mesures urgentes et pratiques pour la création d’une telle zone dans cette région où certaines parties refusent d’adhérer au TNP et de placer leurs installations nucléaires sous le contrôle de l’AIEA, a-t-il dit.  Enfin, après avoir appelé à la mise en œuvre pleine et entière du Programme d’action des Nations Unies sur les ALPC, M. Mansour a indiqué que la Tunisie continuerait de contribuer activement aux efforts déployés par les pays méditerranéens, notamment dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, en vue de faire face d’une manière globale aux défis qui leur sont communs et dans l’objectif de faire du bassin méditerranéen une zone de dialogue, d’échanges et de coopération. 


M. BERENADO VUNIBOBO (Fidji) a souligné que le Pacifique avait été utilisé comme terrain d’essais nucléaires et que les habitants des îles du Pacifique n’avaient jamais été consultés sur ce dossier.  Il a déclaré que les habitants des Fidji et ceux des autres îles du Pacifique avaient souffert et continuaient de souffrir des effets des explosions nucléaires qui ont été conduites dans la région et qui n’ont cessé qu’en 1996.  Le représentant a souligné l’importance et l’urgence de la signature et de la ratification par les États Membres, sans délai et sans condition, du TICE.  Il a appelé les États à ne plus effectuer d’essais nucléaires, de maintenir le moratoire et de ne pas prendre d’actions qui pourraient altérer l’objectif de ce traité. 


Les Fidji soutiennent, par ailleurs, la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires dans l’hémisphère Sud et sont d’avis que les zones exemptes d’armes nucléaires ont un rôle important à jouer dans le renforcement du régime de non-prolifération.  Le représentant s’est dit aussi préoccupé par le transport des matériaux nucléaires à travers les eaux territoriales des Fidji.  L’économie du pays, dépendant essentiellement du tourisme et de l’industrie poissonnière, serait donc sujette à d’importantes pertes économiques dans l’éventualité d’un incident impliquant ces transports de matériaux, a-t-il dit.  Les Fidji appellent, par conséquent, les pays transporteurs à cesser leurs livraisons à travers le Pacifique.  Dans le domaine des armes à sous-munitions, M. Vunibobo a rappelé que son pays avait activement participé à la Conférence qui s’était tenue à Dublin en mai dernier.  Il a appelé les États à signer et ratifier le traité à Oslo, le 3 décembre 2008. 


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNÁNDEZ, (El Salvador) a réaffirmé que son pays était entièrement acquis au désarmement et à la non-prolifération nucléaires.  Cet engagement s’est d’ailleurs illustré par le fait qu’El Salvador a été l’un des premiers à ratifier la majorité des instruments internationaux dans ces domaines, à savoir le Traité visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes: le TNP et le TICE.  Cela s’est aussi exprimé par l’appui à l’immense majorité des résolutions de la Première Commission.  Mme Hernández a expliqué que cet engagement était mu tant pour des raisons en matière de sécurité que par la conviction de la nécessité de favoriser la confiance mutuelle et collective en ce qui concernait la menace ou l’utilisation de armes conventionnelles ou nucléaires.  Comme d’autres pays, El Salvador a pu observer le manque de progrès sur la question relative au désarmement.  Toutefois, la représentante a ajouté qu’il fallait poursuivre des efforts dans ce domaine et tout autant, trouver des solutions aux menaces qui pesaient actuellement sur l’humanité, telles que les crises alimentaire et énergétique, le changement climatique et, tout dernièrement, la crise financière.  Il est donc primordial de faire le lien entre désarmement et développement, ce qui doit constituer une priorité pour l’ordre du jour de la Commission.  


En ce qui concerne les armes classiques, elle s’est dite préoccupée par la circulation illicite des ALPC et du lien avec le crime organisé.  El Salvador considère que la mise en place d’un instrument juridique international et contraignant en ce qui concerne l’importation, l’exportation et le transfert des ALPC est de toute première importance.  Il est en faveur de normes communes de marquage et d’enregistrement.  Au sujet du TNP, elle a demandé que les pays qui l’avaient abandonné y reviennent.  Elle a enfin appelé à soutenir le TICE. 


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a estimé qu’alors qu’on s’apprête à commémorer les 40 ans du TNP, le régime de non-prolifération faisait face à de sérieux défis.  Il a notamment imputé cette situation aux « manquements » du Groupe des fournisseurs nucléaires, qui, selon lui, menacent jusqu’à l’objectif d’universalisation du Traité.  Concernant la situation au Moyen-Orient, le représentant a plaidé ardemment en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  Pour le représentant, la prorogation indéfinie du Traité doit permettre une telle avancée, faute de quoi les pays arabes continueront de mettre en doute la validité de toute extension.  Il a ensuite estimé que la lutte contre le commerce illicite des ALPC était étroitement liée à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.  C’est pourquoi il a appelé à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur la question et souhaité que la réussite de la troisième Réunion biennale d’examen, tenue en juillet dernier, soit reflétée sur le terrain.  S’agissant du projet de traité sur le commerce des armes, le représentant égyptien a souhaité que le futur instrument ne compromette pas le droit des États à la légitime défense et qu’il ne menace pas l’équilibre régional dans le domaine du désarmement conventionnel.  Il a également demandé que la communauté internationale continue d’appuyer les activités de déminage et la neutralisation des restes explosifs de guerre en Égypte, qui reste confrontée à la présence sur son territoire de quelque 17 millions de ces armes. 


Droit de réponse


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a rejeté les propos de la République de Corée, en arguant que la situation actuelle n’était que le résultat des menaces d’agression dont fait l’objet son pays, notamment de la part des États-Unis.  Il a indiqué que les derniers développements en ce qui concerne le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne étaient dus au non-respect des accords convenus dans le cadre des Pourparlers à Six.  En échange du démantèlement de nos installations nucléaires, les États-Unis s’étaient engagés à nous ôter de la liste des États terroristes, ce qu’ils n’ont pas fait, a-t-il dit.  Il a en outre déclaré qu’il n’existait pas de disposition stipulant que la vérification de l’application des mesures de désarmement était une condition pour que son pays soit retiré de ladite liste. 


Le représentant de la République de Corée a répondu que les Pourparlers à Six formaient le cadre fondamental en vue de parvenir à un règlement pacifique de la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Le respect des mesures de désarmement convenues dans ce cadre est donc nécessaire, a-t-il dit. 


Reprenant de nouveau la parole, le représentant de la République populaire démocratique de Corée a invité la République de Corée à faire preuve de retenue dans ses commentaires, « au lieu de jouer la carte de la confrontation ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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