UNE VINGTAINE DE CONTRIBUTEURS S’ENGAGENT À SOUTENIR FINANCIÈREMENT L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT
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Commission spéciale pour les annonces
de contributions volontaires à l’UNRWA
1ère séance – matin
UNE VINGTAINE DE CONTRIBUTEURS S’ENGAGENT À SOUTENIR FINANCIÈREMENT L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT
Vingt et un États Membres, ainsi que la Mission d’observation permanente du Saint-Siège auprès des Nations Unies, se sont engagés aujourd’hui à contribuer, au cours de l’année 2009, au financement des activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), alors que la situation financière de celui-ci est devenue extrêmement fragile et qu’elle risque de s’aggraver encore l’an prochain, a mis en garde son Commissaire général adjoint, M. Filippo Grandi. La Commission spéciale de l’Assemblée générale pour les annonces de contributions volontaires à l’UNRWA tenait sa première séance ce matin à New York.
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient fournit une assistance dans les domaines de l’éducation, de la santé, des secours et des services sociaux de base, à 4,6 millions de réfugiés palestiniens vivant en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, au Liban, en République arabe syrienne et en Jordanie.
M. Miguel d’Escoto Brockmann, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a jugé ce matin qu’il était triste qu’une réunion visant à assurer le financement de l’Office, organisme créé en 1949, se tienne le même jour que la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Nos sœurs et frères palestiniens n’ont aucun motif de réjouissance », a-t-il constaté, « leurs droits se trouvant dans un état de suspension permanente ». M. D’Escoto Brockmann a constaté qu’avec le temps l’UNRWA était devenu le principal organisme opérationnel des Nations Unies. C’est aussi le seul programme de l’ONU qui dépende directement de l’Assemblée générale, a-t-il rappelé. Le fait qu’il soit nécessaire de renouveler indéfiniment le mandat de l’Office constitue « un terrible échec politique des Nations Unies », a-t-il souligné, utilisant le mot « tragédie » pour qualifier le statut quasi perpétuel de réfugiés dans lequel vit le peuple palestinien. En conséquence, « la communauté internationale continue d’avoir l’obligation morale d’alléger les souffrances des réfugiés palestiniens », a estimé Miguel d’Escoto Brockmann.
Il a rappelé enfin que l’Assemblée générale avait décidé, vendredi dernier, par sa résolution 63/91, d’organiser une réunion de haut niveau (au niveau ministériel), le 1er octobre 2009, pour marquer le soixantième anniversaire de la création de l’UNRWA.
M. Filippo Grandi, Commissaire général adjoint de l’Office, a convenu pour sa part qu’il n’y avait guère matière à célébration, près de 60 ans après la création d’une institution dont l’existence était censée être provisoire. Il a souligné que l’Office avait prouvé sa valeur « en tant qu’agent peu coûteux et efficace de développement humain pour les réfugiés de Palestine ». Il a indiqué que les 28 000 employés de l’UNRWA assuraient notamment la scolarisation de 480 000 élèves aux niveaux primaire et secondaire au Liban et en Jordanie, soit la quasi-totalité de tous les enfants palestiniens d’âge scolaire. Quant aux centres de formation plus spécialisés, leur succès est tel que si l’Office en avait les moyens, il pourrait multiplier le nombre de places disponibles par cinq, compte tenu de la demande.
M. Grandi a tiré la sonnette d’alarme au sujet du financement de l’Office, en raison d’une forte augmentation des coûts. Il a averti que le risque existait de devoir procéder à des coupes dans les prestations de services offertes par l’Office, y compris en matière d’éducation. D’ores et déjà, trois donateurs –dont un parmi les plus importants-, a-t-il dit, envisagent une réduction majeure de leur contribution. Alors que les réserves financières de l’UNRWA atteignaient 60 millions de dollars en 2006, celles-ci ne seront plus que d’un million à la fin de l’année, somme qui représente moins d’une journée de fonctionnement, a prévenu M. Grandi. Le déficit budgétaire de l’Office pourrait alors dépasser les 150 millions de dollars l’an prochain, a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, M. Grandi a jugé décevant le peu de réponses reçues en réponse à l’appel de fonds lancé en juin à Vienne en faveur de la reconstruction du camp de réfugiés de Nahr el-Bared au Liban. Si de nouveaux donateurs ne se manifestent pas, en particulier parmi les pays et entités qui ont des intérêts dans la région, ce projet pourrait être remis en cause, a-t-il dit.
Prenant la parole en fin de séance, l’Observatrice permanente de la Palestine auprès des Nations Unies a exprimé sa gratitude aux donateurs. Elle les a exhortés à « continuer d’être généreux » et a exprimé l’espoir que de nouveaux contributeurs se manifestent en faveur de l’UNRWA, en particulier du fait de l’augmentation des besoins. Elle a aussi remercié les pays hôtes accueillant des réfugiés palestiniens. Elle a constaté l’existence d’un consensus international sur la poursuite des activités de l’Office tant qu’un règlement juste n’aura pas été trouvé au conflit israélo-arabe.
Dans une brève déclaration de clôture, M. Filippo Grandi a remercié les contributeurs, particulièrement ceux ayant annoncé des contributions accrues devant rapidement être versées, afin de réagir à la difficile situation financière actuelle de l’Office, qui est due à la crise. Il a averti que « 2009 serait une année difficile ». « Quel message une agence affaiblie peut-elle faire passer? » a-t-il demandé, en souhaitant que l’on s’interroge sur ce point. Il a mis en garde contre le péril encouru si l’UNRWA devait réduire ses prestations dans les domaines de l’éducation et de la santé en particulier. « Ce ne sont pas des activités essentielles et non pas facultatives », a-t-il rappelé.
Vingt-deux contributeurs ont annoncé leur intention de continuer à contribuer au budget de l’UNRWA. Le représentant des États-Unis, pays dont l’apport financier total à l’UNRWA a dépassé les 184 millions en 2008, a indiqué
que les États-Unis avaient l’intention de continuer à fournir une contribution
« significative » pour l’année 2009. Par ailleurs, les représentants japonais, tchèque, slovène, espagnol et français ont indiqué ne pas encore être en mesure d’annoncer les contributions de leur pays à l’UNRWA, plusieurs d’entre eux soulignant que leurs parlements nationaux devaient encore se prononcer sur les montants envisagés.
Annonces de contributions volontaires au budget de l’UNRWA
(par ordre d’annonce par les délégations)
Turquie : 500 000 dollars + 250 000 dollars pour Nahr el-Bared
Brésil : 200 000 dollars
Indonésie : 20 000 dollars
Suisse : 8 millions de francs + 2 millions pour les opérations d’urgence + 1 million pour Nahr el-Bared
Suède : 305 millions de couronnes (38 millions de dollars)
Luxembourg : 4 millions d’euros
Autriche : 1,5 million d’euros
Norvège : 150 millions de couronnes + 600 millions pour d’autres programmes d’aide au peuple palestinien
Finlande : 3 millions d’euros
Irlande : 3,8 millions d’euros (4,9 millions de dollars dont 250 000 pour la reconstruction de Nahr el-Bared)
Pakistan : 14 200 dollars
Belgique : 1 million d’euros
Allemagne: 8 millions d’euros + 1 million d’aide d’urgence pour Gaza et Cisjordanie
Chine : 8 dollars
Thaïlande : 3 0000 dollars
Saint-Siège : 20 000 dollars
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