L’ASSEMBLÉE RÉFLÉCHIT À SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES ORGANES DE L’ONU ET À SON RÔLE DANS LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE ET DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX INTERNATIONALE
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
56e séance plénière – matin
L’ASSEMBLÉE RÉFLÉCHIT À SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES ORGANES DE L’ONU ET À SON RÔLE DANS LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE ET DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX INTERNATIONALE
Après avoir conclu son débat sur la réforme du Conseil de sécurité avec les interventions de Tonga et du Cap-Vert, l’Assemblée générale a examiné, aujourd’hui, le rapport du Groupe de travail sur la revitalisation de ses travaux*, qui l’a conduit à réfléchir à l’équilibre des pouvoirs entre elle et les autres organes principaux de l’ONU dont le Conseil de sécurité, et à son rôle dans la gouvernance économique mondiale et dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, mais aussi dans le processus de sélection des secrétaires généraux.
L’Assemblée a, par ailleurs, appuyé la nomination du juge Christoph Flügge au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, et pourvu les sièges vacants de plusieurs de ses organes subsidiaires dont le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).
Les discussions sur la revitalisation de l’Assemblée ayant duré près de 20 ans sans avancées notables, son Président, qui a placé cette session sous le signe de la démocratisation de l’ONU, a promis des « mesures radicales » car, a-t-il dit, à moins que l’Assemblée ne regagne son autorité, notre « démocratie » aura du mal à exercer le vrai leadership que le monde exige en ce moment de l’histoire.
Le Président a estimé impératif de rétablir l’équilibre des pouvoirs entre l’Assemblée et les principaux organes de l’ONU, comme le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC) mais aussi avec les organismes, fonds et programmes de l’ONU chez lesquels il a perçu « un petit sentiment d’isolement ».
De nombreux représentants, dont ceux de l’Algérie, au nom du Mouvement des non-alignés, et de l’Inde, se sont dits préoccupés par les tentatives constantes du Conseil de sécurité d’empiéter sur le mandat de l’Assemblée. La représentante de Cuba a suggéré que les Présidents de l’Assemblée, de l’ECOSOC et du Conseil renforcent la cohérence de leur action pour éviter les doubles emplois.
Dans la même optique, le Président de l’Assemblée a proposé de remplacer ses réunions mensuelles avec son homologue du Conseil de sécurité par une rencontre de ce dernier avec tous les membres de l’Assemblée « pour permettre des échanges plus dynamiques et plus directs ».
Les délégations ont été nombreuses à vouloir que l’Assemblée s’implique davantage dans la recherche d’une solution aux crises mondiales dont la crise financière actuelle. L’Assemblée avec son approche politique et l’ECOSOC avec son approche technique, peuvent contribuer à articuler ce que dit et fait le G-20, a, par exemple, estimé le représentant du Brésil.
Le Président a rappelé la création d’une commission de haut niveau qui continuera de fournir des directives et des idées novatrices sur la manière dont l’Assemblée peut contribuer à la nouvelle architecture financière internationale que tout le monde appelle de ses vœux.
Plusieurs délégations ont également voulu que l’Assemblée générale participe plus à la résolution des conflits, sans se limiter au financement des opérations de maintien de la paix. Le représentant de l’Égypte est allé jusqu’à recommander à l’Assemblée de se saisir des situations où le Conseil n’aura pas été en mesure d’assumer ses responsabilités en raison d’une invocation abusive du droit de veto.
La sélection des secrétaires généraux de l’ONU a également été commentée par les orateurs. Appuyée par de nombreuses délégations, le Président de l’Assemblée a plaidé pour que cette dernière puisse examiner les candidatures bien avant l’échéance électorale et définir les critères du poste, de sa durée et d’une possible réélection.
Au nom de l’Union européenne, le représentant de la France a rappelé l’importance qu’il attache à l’Article et aux résolutions pertinents de la Charte et de l’Assemblée. Il a d’ailleurs jugé que « le meilleur moyen de revitaliser efficacement l’Assemblée est de veiller à appliquer les résolutions et décisions déjà adoptées sur la question ». Avec d’autres, il a demandé la création d’un mécanisme d’évaluation de cette mise en œuvre.
Tonga et le Cap-Vert ont été les derniers orateurs au débat sur la réforme du Conseil de sécurité, au cours duquel les représentants du Japon, du Soudan, du Maroc, de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), de la République de Corée et de l’Afrique du Sud ont exercé leur droit de réponse.
Par ailleurs, suite aux recommandations de la Cinquième Commission, l’Assemblée a nommé au CCQAB pour mandat de trois ans, à partir du 1er janvier 2009, Aїcha Afifi du Maroc, Renata Archini de l’Italie, Vladimir Alekseevitch Iosifov de la Fédération de Russie, Alejandro Torres Lépori de l’Argentine, et Susan M. McLurg des États-Unis.
Elle a également pourvu les sièges vacants ou confirmé le renouvellement des mandats au Comité des contributions, au Comité des placements, à la Commission de la fonction publique internationale et au Comité des pensions du personnel**.
L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 24 novembre à 15 heures avec l’examen de la question de la Palestine et de la situation au Moyen-Orient.
* A/62/952
** A/63/529, A/63/530, A/63/531 et A/63/548
RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ( A/63/2 )
Question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres et questions connexes
Débat conjoint
Mme FEKITAMOELOA ‘UTOIKAMANU (Tonga), au nom des petits États insulaires du Pacifique, a rappelé qu’en 2001 le Secrétaire général avait promis de passer d’une culture de réaction à une culture de prévention. Or, l’idée selon laquelle les menaces à la paix et à la sécurité internationales, telles les conséquences des changements climatiques, ne devraient pas être traitées par le Conseil nie le rôle même que la Charte lui a assigné et contredit l’esprit même du processus de réforme actuel, a-t-elle déclaré. La représentante a, par conséquent, demandé de ne pas limiter les compétences du Conseil. Sa charge de travail croissante reflète les changements constants et les défis en évolution. La solution est donc de faire appel à la souplesse et à la pertinence. La capacité du Conseil doit être renforcée pour qu’il ait justement la souplesse nécessaire à l’examen de nouveaux défis, a plaidé la représentante. En ce qui concerne la transparence des méthodes de travail du Conseil, elle a soutenu l’augmentation du nombre des débats et réunions publics, l’organisation plus régulière de réunions d’information pour répondre aux préoccupations des États non membres ou une interaction renforcée avec les pays contributeurs de troupes. La représentante a aussi plaidé pour l’augmentation du nombre des membres du Conseil dans les deux catégories.
M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a déclaré qu’après avoir palabré pendant tant d’années sur la réforme du Conseil de sécurité, « il semble qu’à chaque fois nos efforts soient voués à l’échec ou enclins à tourner en rond comme dans ces rituels incantatoires et mystiques qui servent surtout à ne pas nous laisser toujours face à nous-mêmes et au défi de notre aspiration au dépassement ». Le moment est donc venu de commencer un nouveau cycle de négociations ayant pour unique but d’aboutir, a-t-il ajouté. Dans ce cadre, il nous faut accepter que les États les plus petits et les plus vulnérables aient leur mot à dire et que l’Afrique soit dûment représentée, a estimé M. Lima.
L’Afrique n’est pas et ne sera jamais un simple pion sur l’échiquier du monde. Elle veut être un partenaire à part entière de la construction de nouvelles relations internationales. Elle se veut debout au milieu de ses pairs et non plus reléguée au rang d’éternelle victime, toujours en avance d’un malheur et en retard d’une espérance. L’Afrique se veut combative face aux inégalités dans les relations internationales. C’est pourquoi elle réclame à juste titre, a dit le représentant, deux sièges permanents et cinq sièges non permanents comme elle le demande depuis Ezulwini.
Les négociations intergouvernementales que nous entamons bientôt doivent ouvrir la voie à une ère nouvelle d’échanges constructifs et de propositions adéquates sur un Conseil de sécurité adapté au XXIe siècle, a préconisé le représentant. Encore faut-il qu’on ne nous entraîne pas dans des tactiques dilatoires dont nous aurons du mal à digérer les conséquences. Le dialogue que nous envisageons doit être ouvert et les participants disposés à accepter les idées et les opinions des uns et des autres, a-t-il souligné. Parlant des discussions tenues dans le cadre du Groupe de travail, le représentant a souligné que les petits États ne se laissent pas impressionner par les rhétoriques enflammées et venimeuses susceptibles de leur faire lâcher prise ou perdre foi en leur capacité d’action tant au niveau individuel que collectif, a prévenu M. Lima. Méfions-nous car l’arrogance en politique internationale peut générer l’effet boomerang, a insisté le représentant.
Nous sommes petits certes, mais comme tous les pays constitués, on doit nous reconnaître le droit d’association, le droit d’alliance avec tous ceux qui se montrent prêts à défendre véritablement nos aspirations communes. Le représentant a appelé à la volonté politique d’aboutir, sans quoi « nous sommes tous condamnés à ce petit jeu de salon qui consiste à s’épuiser dans des comptabilités douteuses pour savoir qui est éligible et qui ne l’est pas, qui est avec qui ou qui est contre quoi ». Nous souhaitons commencer les négociations intergouvernementales le plus tôt possible mais, sans précipitation et en préservant l’action des organes légitimes existants, a-t-il ajouté en conclusion.
Droits de réponse
Le représentant du Japon a réagi à la déclaration faite hier par la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Le Japon, a-t-il dit, est convaincu que le choix d’un pays pour pourvoir un siège permanent au Conseil de sécurité doit se faire sur la base des contributions réelles qu’il apporte au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le représentant a signalé que son pays œuvre à la promotion de la non-prolifération et de l’élimination des armes de destruction massive, entre autres. Il a donc jugé regrettable que dans sa déclaration, le représentant de la RPDC ait fait référence aux enlèvements et à un passé malheureux. Le Japon, a-t-il souligné, a toujours maintenu sa position politique qui vise à résoudre toute question, que ce soit celles des enlèvements ou des différends territoriaux, par le biais du dialogue. Le Japon se tient prêt à contribuer de façon constructive à la paix et à sécurité dans le monde, a-t-il conclu.
C’est à la déclaration du représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines, qu’a ensuite répondu le représentant du Soudan, constatant que le conflit au Darfour touche tous les segments de la société internationale et suscite des commentaires de la part de tous. Le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a-t-il dit, semble ignorer que le Conseil de sécurité a envoyé une commission d’enquête internationale au Darfour en 2004, laquelle a ensuite soumis son rapport. Ce qui se passe au Darfour n’est pas un génocide, a affirmé le représentant du Soudan, ajoutant ensuite qu’un seul État, qui est bien connu de tous, persiste à décrire ce qui se passe au Darfour comme tel. Je n’ai pas à le nommer mais il est surprenant que des pays puissants aient des ambitions coloniales à l’égard des pays plus petits, a-t-il dit.
Le représentant a ensuite insisté sur le fait que le rapport du Conseil de sécurité ne contient pas une seule phrase sur le nettoyage ethnique ou le génocide, avant de s’étonner que le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines n’ait pas eu le courage de faire la moindre référence aux massacres perpétrés en Afghanistan ou en Iraq. Le débat d’hier portait sur la réforme du Conseil de sécurité et non sur la situation au Darfour, a souligné le représentant.
Le représentant du Maroc s’est interrogé sur les propos de l’Afrique du Sud, qui a affirmé hier que le Conseil de sécurité était incapable de résoudre la situation au Sahara occidental. Ces propos témoignent d’une mauvaise foi et d’une atteinte à la légitimité du Conseil et à ses efforts pour trouver une issue négociée à cette situation. La réalité est simple, a-t-il dit. Le Conseil de sécurité prend une part active aux efforts actuels, contrairement aux allégations de l’Afrique du Sud. En moins d’un an et demi, le Conseil a adopté trois résolutions de substance qui témoignent d’une dynamique constructive. Faut-il rappeler que ces trois résolutions ont été adoptées à l’unanimité par le Conseil, y compris l’Afrique du Sud, et que l’une d’entre elles l’a été sous la présidence sud-africaine du Conseil? Je vois donc dans les propos de l’Afrique du Sud une certaine contradiction, a fait observer le représentant, en espérant que ce pays se départira de sa position partiale et contribuera de manière neutre à la recherche d’une solution négociée de la situation au Sahara occidental.
Le représentant de la République de Corée a réitéré la position de son pays selon laquelle l’archipel de Dodko fait partie intégrante du territoire sud-coréen.
En réponse au Japon, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a contesté les allégations selon lesquelles les crimes contre l’humanité dont ce pays s’est rendu coupable seraient infondés, alors qu’il existe des faits historiques avérés. Le Japon, a-t-il accusé, est le seul pays au monde à n’avoir jamais entrepris un examen historique rigoureux de ses crimes. Après sa défaite, le Japon a détruit des documents pour effacer les traces laissées par ses actes, mais cela n’a pas suffi. Les prétendues excuses présentées par le Japon sont sans importance, a poursuivi le représentant. Il a rejeté les affirmations de responsables japonais qui prétendent qu’il n’y a aucune preuve de l’esclavage sexuel auquel l’armée japonaise se serait livrée sur les femmes coréennes. Pourtant, a-t-il affirmé, nombre de survivantes ressentent encore aujourd’hui les traumatismes laissés par cette époque. Si l’on donne un siège permanent à un pays aussi irresponsable que le Japon, cela reviendra à prendre un risque très dangereux pour toute la communauté internationale, a-t-il ajouté.
Le représentant de l’Afrique du Sud a réitéré la position de son pays vis-à-vis des méthodes de travail habituelles du Conseil de sécurité, et celle selon laquelle le Conseil de sécurité devrait adopter une position équilibrée sur le Sahara occidental.
Le représentant du Japon a affirmé que son pays avait toujours eu une politique cohérente concernant l’île de Takeshima. Ce qui est important, c’est que les deux pays coopèrent, à l’avenir, pour trouver une issue satisfaisante à cette situation. Pour ce qui est de notre position sur les questions évoquées par le représentant de la RPDC, il a rappelé que le Japon avait eu des entretiens avec ce pays dans le cadre de leur processus de normalisation des relations. Les accusations portées par la RPDC ne reflètent donc pas les faits, a-t-il assuré.
Le représentant du Maroc a réitéré ses propos selon lesquels la position de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara occidental n’est pas équilibrée. Ce pays a démontré un parti pris flagrant dans le règlement de ce différend, a affirmé le représentant, qui a ensuite souligné que le Maroc demeure activement engagé en faveur d’une solution recherchée, sous l’égide de l’ONU.
Le représentant de la RPDC a repris la parole pour réitérer la position de sa délégation au sujet des crimes commis par le Japon. La délégation de ce pays, a-t-il accusé, se refuse à comprendre la nature même de ses crimes qui sont une question d’actualité. Il a évoqué le comportement du Japon qui « utilise tous les moyens » pour s’emparer d’une partie « sacrée » du territoire coréen, ainsi que sa « violation flagrante » des droits des travailleurs immigrés coréens. Voilà pourquoi le Japon n’a pas le droit de devenir membre permanent du Conseil de sécurité, a déclaré le représentant de la RPDC, pour qui le Japon doit apurer ses crimes pour mériter la confiance de la communauté internationale. Ses alliés ont même adopté des résolutions l’engageant à expier ses crimes passés, a-t-il fait remarquer. Il a également qualifié « d’irresponsable » le droit de réponse du Japon, estimant que ses visées territoriales provoquent de l’instabilité dans la péninsule coréenne.
Le représentant de la République de Corée a ensuite signalé qu’aux yeux de sa délégation, l’archipel en question ne devrait même pas faire l’objet d’un litige territorial entre les deux pays.
REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a rappelé que la démocratisation des Nations Unies constitue la priorité de sa présidence. Il s’est déclaré convaincu du besoin de prendre des mesures radicales pour regagner l’autorité de l’Assemblée générale afin qu’elle puisse remplir sa tâche d’organe le plus démocratique des Nations Unies. Nous sommes certainement l’organe le plus représentatif du système international, mais je ne pense pas que nous soyons le plus démocratique, a souligné le Président. À moins que l’Assemblée ne regagne son autorité, notre « démocratie » aura du mal à exercer le vrai leadership que le monde exige en ce moment de l’histoire. Il est impératif de rétablir l’équilibre entre les différents organes de l’ONU et d’assurer que les pouvoirs qui leur sont conférés sont respectés. C’est l’objectif ultime du processus de revitalisation, a précisé le représentant.
M. d’Escoto a affirmé que l’Assemblée a désormais une occasion évidente d’améliorer ses échanges avec les autres organes et agences spécialisées de l’ONU. Concernant la proposition d’une rencontre mensuelle entre le Président de l’Assemblée et le Président du Conseil de sécurité, M. d’Escoto a plutôt suggéré que la rencontre se fasse avec l’Assemblée générale dans son ensemble pour permettre des échanges plus dynamiques et plus directs. La même chose pourrait être faite avec le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a-t-il aussi suggéré. Il a également proposé des échanges avec les agences spécialisées, les fonds et les programmes du système de l’ONU chez lesquels il a perçu un certain « sentiment d’isolement ».
Nous sommes tous d’accord, a-t-il poursuivi, que la procédure de sélection du Secrétaire général devrait être formalisée et devenir plus transparente et plus inclusive. Il a plaidé pour l’établissement d’une procédure qui permettrait d’examiner les candidatures bien avant la prochaine élection et la définition de critères pour le poste, sa durée et une possible réélection. Le Président s’est également déclaré inspiré par la réponse enthousiaste aux échanges tenus le mois dernier entre l’Assemblée générale et un groupe d’experts sur la crise financière et qui ont donné lieu à la création d’une Commission de haut niveau qui continuera de fournir des directives et des idées novatrices sur la manière dont l’Assemblée peut contribuer à la nouvelle architecture financière internationale que tout le monde appelle de ses vœux.
Parlant de la convocation d’autres experts sur plusieurs autres questions, le Président a souligné qu’aucun pays au monde ne peut réunir des experts aussi différents en pleine actualité, a-t-il déclaré, avant de lancer un appel pour saisir ces moments et organiser des réponses significatives et orientées vers l’action.
M. PHILIPPE DELACROIX (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé que l’UE était fermement attachée à un multilatéralisme efficace et au rôle central des Nations Unies dans ce cadre. Le renforcement de l’ONU est une priorité pour l’Europe, a-t-il dit, en jugeant essentiel à ce stade de faire avancer rapidement les réformes du système des Nations Unies décidées lors du Sommet mondial de 2005. Le processus de réforme des activités opérationnelles des Nations Unies demeure également une priorité pour l’Union européenne, a-t-il ajouté. Il a appuyé l’approche pragmatique et ascendante proposée et s’est dit convaincu que les enseignements tirés dans les pays pilotes devraient jouer un rôle important dans les efforts globaux de réforme entrepris au niveau central.
Le représentant s’est également dit conscient de la nécessité de poursuivre la réforme des principaux organes des Nations Unies, notamment l’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Conseil de sécurité, en vue d’améliorer la représentativité, la transparence et l’efficacité du système. Concernant l’Assemblée générale, le représentant a plaidé pour que son autorité et son fonctionnement soient conformes aux principes énoncés par la Charte des Nations Unies et aux résolutions pertinentes sur ce sujet. Pour l’Union européenne, a-t-il expliqué, le meilleur moyen de revitaliser efficacement l’Assemblée est de veiller à appliquer les résolutions déjà adoptées sur la question. À cet égard, il est nécessaire de disposer d’un outil permettant d’assurer un suivi de la mise en œuvre de ces résolutions, a-t-il affirmé.
Dans le même esprit, a souligné le représentant, le Secrétaire général pourrait présenter dans son rapport annuel sur l’activité de l’Organisation, des informations précises concernant les mandats adoptés par l’Assemblée générale au cours de l’année, y compris l’état de leur mise en œuvre. En outre, s’agissant du fonctionnement des travaux quotidiens de l’Assemblée, il a jugé qu’il conviendrait d’examiner davantage le potentiel offert par les technologies modernes, notamment pour améliorer le système de vote. Dans le même sens, a-t-il poursuivi, l’Union européenne déplore la publication tardive de nombreux rapports, ce qui nuit au fonctionnement des organes intergouvernementaux. Il faut enrayer une fois pour toutes la tendance enregistrée récemment, a-t-il déclaré, en comptant sur le Président pour le strict respect des résolutions et règlements qui régissent le régime linguistique de l’ONU. Concernant le processus de sélection du Secrétaire général, il a rappelé l’importance que l’Union européenne attache à l’Article pertinent de la Charte et des résolutions sur ce sujet de l’Assemblée générale.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), qui intervenait au nom du Mouvement des non-alignés, a déclaré que la revitalisation de l’Assemblée générale était une composante clef de la réforme des Nations Unies. Il importe donc de renforcer son rôle de principal organe délibérant et de décideur politique, a-t-il jugé. L’amélioration de ses méthodes de travail et de ses procédures n’est qu’un premier pas vers des améliorations plus substantielles visant le rétablissement et le renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée, y compris dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, comme le dit la Charte de l’ONU. Le représentant s’est félicité de la proposition du Président d’organiser un dialogue de haut niveau sur la démocratisation des Nations Unies, y compris des réunions sur la revitalisation de l’Assemblée. Il a ensuite signalé que le Mouvement des non-alignés s’opposera à toute approche susceptible de saper ou de minimiser les accomplissements de l’Assemblée générale, de minimiser sa fonction et son rôle actuels, ou de remettre en question sa pertinence ou sa crédibilité. Le représentant s’est, en conséquence, dit préoccupé par les tentatives constantes du Conseil de sécurité d’empiéter sur des questions qui relèvent clairement du mandat des autres principaux organes des Nations Unies. Vu la gravité de la crise financière et économique actuelle, a poursuivi le représentant, le Mouvement des non-alignés estime que l’Assemblée générale a un rôle tout aussi important à jouer en réunissant tous les membres de la communauté internationale. M. Benmehidi a également affirmé qu’une réelle revitalisation de l’Assemblée exige que l’on s’arrête sur la question importante du manque de ressources de l’Organisation.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a estimé qu’afin de maintenir des résultats positifs et tangibles, nous devrions conserver la vision pragmatique et réaliste prônée par les cofacilitateurs. Notre travail doit toujours avoir pour objectif le plein exercice par l’Assemblée de son autorité ainsi que la pleine efficacité de ses travaux. Cependant, la représentante a regretté le manque de bonne volonté des États Membres d’obtenir des résultats tangibles et substantiels dans le processus de revitalisation de l’Assemblée. Nous devons reconnaître qu’en dépit des progrès spécifiques obtenus ces dernières années, l’équilibre global en matière de revitalisation demeure précaire. Nous notons avec préoccupation qu’année après année, nous répétons les mêmes choses sans parvenir à une réforme efficace de l’Assemblée, a-t-elle ajouté, en voulant le même engouement qui entoure la question de la réforme du Conseil de sécurité. Elle a ensuite appuyé certaines des recommandations faites par le Groupe de travail, qui préconise notamment de recourir aux nouvelles technologies dans le système de décompte des votes. Elle a souhaité l’élaboration d’un document de travail qui énumère toutes les dispositions relatives à la revitalisation et liées au travail quotidien de l’ONU. La représentante a, tout en dénonçant les empiètements du Conseil de sécurité sur le travail de l’Assemblée, souhaité que cette dernière ait, conformément à la Charte, un rôle plus actif dans l’examen des questions ayant trait à la paix et à la sécurité internationales. Elle a aussi souhaité l’institutionnalisation des relations entre l’Assemblée et le Conseil.
M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a souligné que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, en tant qu’élément critique de la réforme complète des Nations Unies, devrait continuer à chercher à renforcer son rôle central et son autorité, dans tout le système des Nations Unies. Il a plaidé pour la poursuite de réunions de haut niveau telles que celles organisées depuis le début de cette session sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le développement de l’Afrique ou encore le récent dialogue interreligieux. Dans le même esprit, il a soutenu d’autres discussions sur les crises actuelles. Le représentant a jugé essentiel de mettre en œuvre les résolutions concernant la revitalisation de l’Assemblée générale. Le statut de la mise en œuvre doit être évalué et les enseignements tirés. Il a aussi jugé urgent la nécessité d’améliorer la coopération et la coordination entre l’Assemblée générale et les autres principaux organes de l’ONU, les institutions internationales et la société civile, ainsi qu’avec les principales commissions. Il a demandé que la qualité des rencontres entre le Président de l’Assemblée et les Présidents du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC soit améliorée et de nature plus interactive.
Mme ISMARA VARGASWALTER(Cuba) a estimé que la revitalisation de l’Assemblée était un élément « décisif » de la réforme des Nations Unies. Nous ne pouvons parler d’une organisation plus démocratique et plus efficace si l’Assemblée générale ne peut pas disposer du pouvoir que lui confère la Charte, a signalé la représentante, pour qui cet organe doit également renforcer son indépendance. Elle a insisté sur l’importance de trouver un équilibre adéquat entre les principaux organes de l’ONU et de mettre fin à toute tentative du Conseil de sécurité d’examiner des questions inscrites à l’ordre du jour de l’Assemblée. Le Conseil, a-t-elle insisté, doit respecter les dispositions de la Charte et éviter de se prononcer sur des questions qui relèvent clairement de la compétence d’autres organes des Nations Unies. Elle a suggéré que les Présidents de l’Assemblée, de l’ECOSOC et du Conseil de sécurité organisent des débats réguliers et coordonnent leurs programmes de travail afin de renforcer leur cohérence et leur mandat et pour éviter tout chevauchement dans leurs activités. La revitalisation de l’Assemblée ne doit pas se limiter à un simple exercice bureaucratique, a-t-elle enchaîné, en appelant à la mise en œuvre des résolutions pertinentes et en engageant les grandes puissances à matérialiser leur foi dans le multilatéralisme et pas seulement lorsque leurs intérêts sont en jeu.
M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a été d’avis que le renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale nécessite l’inscription à son ordre du jour de questions d’actualité revêtant une importance fondamentale tant pour l’Organisation que pour la communauté internationale. Elle nécessite également l’organisation de grands débats thématiques afin que les États Membres s’accordent sur les principales questions de fond et d’actualité. Le représentant s’est dit également d’avis que la structure de ces débats gagnerait à être modifiée de façon à instaurer un dialogue interactif entre les États Membres. Les résultats de ces débats doivent être pris en compte dans l’élaboration des actions communes au niveau des Nations Unies. De même, il a jugé que le renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale exige la reconnaissance de son rôle en matière de paix et de sécurité internationales.
En outre, a commenté M. Mansour, la question des rapports que le Conseil est tenu de présenter à la plénière doit continuer de retenir l’attention. Sur un autre plan, celle des relations entre l’Assemblée générale et les autres principaux organes de l’ONU devrait faire l’objet d’un examen approfondi en plénière, a-t-il dit. S’agissant des méthodes de travail, le représentant a salué les mesures relatives à leur amélioration et notamment le recours à des débats interactifs et à des tables rondes dans le cadre des grandes commissions. Enfin, il a estimé que plusieurs des mesures proposées pour améliorer les méthodes de travail et qui n’ont toujours pas fait l’objet d’une décision devraient être réexaminées. C’est notamment le cas de celle qui propose d’organiser les travaux des grandes commissions en deux périodes de fond par session, et de l’harmonisation des meilleures pratiques de travail de ces Commissions.
Mme AIDA ALZHANOVA (Kazakhstan) a estimé que le renforcement de l’Assemblée générale requiert la volonté politique et l’engagement de tous les États Membres. Elle a rappelé que depuis 20 ans, cet organe émet des résolutions « répétitives » qui soulignent l’importance de revitaliser son rôle et son pouvoir. Cette revitalisation est un des éléments clefs de la réforme de l’ONU, a-t-elle affirmé. La représentante a ensuite signalé que les opinions divergent concernant la quantité de pouvoir alloué aux trois principaux organes des Nations Unies. En faisant preuve de suffisamment de volonté politique, les États Membres devraient pouvoir résoudre ces différends, a-t-elle affirmé.
Mme Alzhanova a ensuite salué les progrès enregistrés par le Groupe de travail pour la revitalisation de l’Assemblée générale. Nous devons trouver ensemble les causes principales des mauvaises performances et bâtir une stratégie constructive et capable de fournir des résultats. Il ne sera pas possible, a-t-elle souligné, de mettre en œuvre les recommandations pertinentes sans un personnel compétent et professionnel au sein des Nations Unies. Elle s’est félicitée des réunions périodiques auxquelles participent le Président de l Assemblée avec les Présidents du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC. Elle a demandé au Président de l’Assemblée de lancer les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité. La représentante du Kazakhstan a ensuite salué la tenue, au sein des principales commissions de l’Assemblée générale, de débats interactifs et de tables rondes, qui selon elle, ont permis de procéder à un échange de points de vue dynamique et franc. Ce processus ne doit cependant pas remplacer les réformes destinées à renforcer l’autorité de l’Assemblée générale, a-t-elle néanmoins estimé.
M. HESHAM MOHAMED EMAN AFIFI (Égypte) a jugé que la revitalisation de l’Assemblée ne réussira pas s’il s’agit seulement de rationaliser l’ordre du jour et les mandats ou de réduire le nombre de réunions ou le volume des rapports. Le processus exige un plan clair pour renforcer la capacité de l’Assemblée d’assumer ses responsabilités et de répondre efficacement à l’évolution rapide du monde et aux besoins des peuples. Sur la question de l’élection du Secrétaire général, il a jugé essentiel la création d’un mécanisme qui permettrait à l’Assemblée d’évaluer les candidatures et de superviser les critères sur lesquels le Conseil de sécurité se base pour arrêter son choix.
Le représentant a, à son tour, souligné la nécessité de mettre un terme aux tentatives croissantes du Conseil de sécurité d’empiéter sur les fonctions et les pouvoirs de l’Assemblée générale. Il a demandé à l’Assemblée de renforcer ses prérogatives liées à la supervision de la manière dont le Conseil s’acquitte de ses principales responsabilités, ce qui nécessite que l’on s’attaque au déséquilibre « artificiel » dans les relations entre ces deux organes. Le représentant a poursuivi en voulant que le rôle de l’Assemblée dans le maintien de la paix internationale ne se limite pas au financement des opérations. L’Assemblée devrait pouvoir examiner les situations où le Conseil n’a pas pu assumer ses responsabilités, en raison d’une invocation abusive du droit de veto.
M. Afifi a aussi dénoncé ceux qui invoquent les contributions financières qu’ils apportent pour exercer des pressions sur le Secrétariat qui doit rester impartial. Cela souligne, a conclu le représentant, de restaurer la confiance entre les États Membres et le Secrétariat, sur une base plus juste qui permette à l’Assemblée générale d’assumer ses responsabilités sans pression ni condition.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a jugé important d’examiner continuellement l’application des résolutions et des décisions de l’Assemblée sur sa revitalisation. Elle a appuyé la création d’un mécanisme au sein du Secrétariat pour suivre l’état de cette application. Elle a appelé l’Assemblée à faire preuve de leadership et à établir des normes capables de répondre aux défis émergents comme les crises alimentaire, énergétique, climatique et financière. Pour répondre à ces défis, a-t-elle estimé, il est essentiel que les relations entre les principaux organes des Nations Unies soient équilibrées et qu’il y ait une coopération et une collaboration sur les questions clefs. Les organes de l’ONU doivent chercher les moyens de créer des synergies dans un esprit de partenariat pour le développement et la paix. L’Assemblée doit examiner comment les discussions sur la réforme du Conseil de sécurité, la cohérence à l’échelle du système et sur l’examen des mandats peuvent contribuer à sa revitalisation. Elle a ensuite estimé que l’Assemblée générale devait appuyer l’architecture de maintien de la paix de l’ONU, notamment la Commission de consolidation de la paix.
M. SHIGEKI SUMI (Japon) s’est déclaré convaincu que le résultat de la manifestation de haut niveau sur les OMD 2008 n’aurait pas été le même sans la contribution significative de l’Assemblée lors du débat qu’elle a organisé au mois d’avril dernier. De même, il a estimé que le débat thématique sur la sécurité humaine organisé en mai avait été très fructueux et permettra d’intégrer ce concept dans les travaux futurs de l’Organisation. Néanmoins, a poursuivi le représentant, le débat sur la réforme de la gestion faisait en quelque sorte double emploi avec les discussions de la Cinquième Commission. Compte tenu des ressources limitées de l’ONU, l’organisation des débats thématiques exige une sélection soigneuse des thèmes. En outre, l’Assemblée générale doit continuer à déployer tous les efforts possibles pour améliorer ses travaux, ses délibérations et ses décisions, en se concentrant sur les questions prioritaires, en rationalisant son ordre du jour et en réduisant sa documentation.
M. Sumi a demandé que le Secrétariat partage avec tous les États Membres, dès que possible et avec la transparence requise, les informations concernant l’ordre du jour de la plénière de l’Assemblée générale, telles que le calendrier des discussions ou de l’adoption des résolutions. Le représentant a également salué la relation étroite entre l’Assemblée et la Commission de consolidation de la paix (CCP), dans la mesure où la première est l’organe chargé de fournir une orientation d’ensemble à la seconde. Enfin, il a souligné l’importance de mettre en œuvre les décisions et mesures qui ont déjà été adoptées. Il a estimé que le Groupe de travail qui doit être créé au cours de cette session doit se concentrer sur l’évaluation et le suivi du statut de mise en œuvre de ces décisions et mesures.
M. YURI YAROSHEVICH (Bélarus) a souligné que le processus de revitalisation de l’Assemblée générale n’est pas un but en soi. Il ne s’agit pas seulement de rendre hommage à la tradition, mais aussi de créer les conditions permettant le renforcement des capacités de l’Assemblée générale de remplir son mandat. Il reste beaucoup à faire, a-t-il reconnu. Nous devons mettre en place un mécanisme permettant au Secrétariat de prendre note des propositions les plus constructives exprimées par les États Membres lors des débats de l’Assemblée générale. Ces idées précieuses ne doivent pas être négligées, a-t-il déclaré. Le Secrétariat doit les analyser et faire ensuite des propositions. Le représentant a également plaidé pour un renforcement indispensable du rôle de l’Assemblée générale dans le domaine de la paix et la sécurité internationales.
Il a estimé que le modèle et le contenu du tableau établi lors de la soixante-deuxième session sur la mise en œuvre des résolutions précédentes sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée doit servir de point de départ pour la présente session. Ce tableau montre les points où il n’y a pas eu d’accord. Il a enfin jugé inadmissible la présentation tardive des rapports du Secrétariat. Il s’est aussi plaint des conditions dans lesquelles l’Assemblée participe à la sélection du candidat au poste de Secrétaire général.
Mme JAMAIYAH M. YUSOF (Malaisie) a tout d’abord salué le travail des coprésidents du Groupe de travail. Elle a ensuite déclaré que l’Assemblée devait réaffirmer son rôle central au sein des Nations Unies, y compris dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité. Elle a également plaidé pour le renforcement des relations entre les différents organes des Nations Unies et a estimé que les États membres de l’Assemblée devaient continuellement être tenus informés de leurs activités respectives. La représentante a demandé que toute diffusion tardive d’un rapport soit accompagnée d’une note explicative. Elle s’est ensuite félicitée de la tenue de débats thématiques mais a souhaité que leur organisation se fasse avec l’accord des États membres. Ces débats doivent également être centrés sur l’action et donner lieu à des propositions concrètes, a ajouté la représentante, qui s’est notamment félicitée de la tenue du débat interactif sur la crise financière.
M. SHARAT SINGH BHANDARI (Népal) a jugé important de renforcer le Bureau du Président de l’Assemblée et sa coordination avec ses homologues d’autres organes, des bureaux des commissions et du Secrétariat de l’ONU. Il faut ensuite, a poursuivi le représentant, protéger le pouvoir législatif de l’Assemblée en mettant fin à la pratique actuelle du Conseil de sécurité d’adopter des résolutions de nature normative. De même, l’autorité délibérante de l’Assemblée devrait être renforcée. L’Assemblée doit jouer un rôle plus actif dans la recherche de solutions aux crises émergentes, telles que les changements climatiques, la crise alimentaire et la crise financière. Elle devrait aussi concentrer ses efforts sur les défis du développement dont la mise en œuvre des objectifs agréés internationalement relatifs, entre autres, aux pays les moins avancés et aux pays en développement sans littoral. Sur toutes ces questions, l’Assemblée devrait produire des résultats orientés vers l’action plutôt que de servir de salon de discussions. En outre, elle devrait faire un meilleur usage de son pouvoir budgétaire sur les fonctions et les activités de tous les organes des Nations Unies, a conclu le représentant, en appelant les États Membres à ne pas surcharger l’Assemblée avec des mandats récurrents ou dépassés.
M. JORGE VALERO BRICEÑO(Venezuela) a estimé que la revitalisation de l’Assemblée était un élément essentiel pour la transformation qu’exige la société mondiale, notamment depuis l’avènement de la plus importante crise financière qu’elle ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes à un moment historique, a-t-il affirmé, et l’Assemblée doit enfin assumer le leadership sur les problèmes mondiaux. Le représentant a demandé le renforcement du dialogue sur les questions qui touchent à la paix et au développement socioéconomique. Il importe également de pleinement respecter les fonctions de cet organe, et ce en coordination avec le Conseil de sécurité, a-t-il signalé. Ma délégation estime que la revitalisation doit permettre aux Nations Unies de réagir de façon efficace et légitime aux questions liées à la paix et au développement socioéconomique et d’apporter une réponse à l’instabilité qui sévit dans le monde, a dit M. ValeroBriceño. Le processus ne sera possible que si les États Membres respectent les principes et buts de la Charte et les résolutions de l’Assemblée, a-t-il néanmoins souligné, avant d’ajouter que l’égalité juridique des États et le respect de la souveraineté et de l’autodétermination doivent être les piliers sur lesquels repose l’Organisation.
Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a déclaré que la revitalisation de l’Assemblée générale constituait un élément crucial de la réforme véritable des Nations Unies. Il est déterminant de réaffirmer le rôle clef que joue l’Assemblée, principal organe délibérant et représentatif des Nations Unies. Dans ce contexte, elle a estimé que les États Membres devaient renforcer le programme thématique de l’Assemblée et le Conseil de sécurité, respecter le mandat que lui a confié la Charte. Le monde d’aujourd’hui exige de l’Assemblée qu’elle joue pleinement son rôle en prenant des décisions concertées et en adoptant des politiques et des plans d’action, a affirmé la représentante. Elle a donc félicité le Président pour son initiative de réunir un panel de discussion pour réfléchir aux causes profondes de la crise financière mondiale et mettre sur pied un groupe d’experts chargé de donner aux États Membres des informations détaillées visant à mettre fin à cette crise. La représentante a ensuite jugé important que les résultats des débats et des engagements pris par l’Assemblée générale soient mieux connus et diffusés. C’est pourquoi il est urgent de renforcer l’interaction entre le Secrétariat et l’Assemblée, a-t-elle ajouté en conclusion.
M. TIRUCHI SIVA (Inde) a signalé que la revitalisation de l’Assemblée n’avait enregistré que des progrès limités depuis son inscription à l’ordre du jour de la quarante-sixième session de cet organe. Débattre du temps limite des interventions, du recours aux nouvelles technologies ou de l’amélioration des procédures ne suffira pas à revitaliser ses travaux, a ironisé le représentant, pour qui l’Assemblée ne sera revitalisée que si son statut de principal organe délibérant, de décideur politique et de forum le plus représentatif est respecté. L’Assemblée doit prendre la tête des efforts en définissant l’Agenda mondial et utiliser son pouvoir de convocation d’une manière plus déterminante, en particulier sur les questions économiques. L’Assemblée doit aussi rétablir le rôle central des Nations Unies dans le domaine du développement.
L’actuelle crise financière a souligné la nécessité d’impliquer l’Assemblée dans la gouvernance économique mondiale, en particulier dans la réforme des institutions de Bretton Woods, a souligné le représentant. Dénonçant les disparités fondamentales entre le pouvoir de l’Assemblée et celui du Conseil de sécurité, M. Siva a cité pour les illustrer le processus de sélection du Secrétaire général de l’ONU. L’Assemblée doit pouvoir donner son avis dans ce processus de sélection, a estimé le représentant, en attirant l’attention sur les mécanismes qui ont été proposés pour mettre en place des procédures plus inclusives et plus transparentes. Les nominations des secrétaires généraux adjoints et des vice-secrétaires généraux devaient également être soumises à l’Assemblée générale et être confirmées par elle. M. Siva a conclu en dénonçant les empiètements du Conseil de sécurité sur le mandat de l’Assemblée générale. L’élaboration des normes du droit international et leur codification relève de la compétence exclusive de l’Assemblée, a-t-il souligné, en appelant à la volonté politique pour changer les choses.
M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGÔ (Brésil) a estimé qu’il était pertinent d’organiser un débat sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale à la suite de celui qui portait sur le Conseil de sécurité, tant il était nécessaire de réaffirmer la relation entre ces deux organes de l’ONU. Il a également souligné le rôle que l’Assemblée devait jouer dans le processus de sélection du Secrétaire général. Mais le représentant a surtout attiré l’attention sur le rôle que l’Assemblée elle-même devait jouer dans sa propre revitalisation, rappelant que la Charte reconnaissait à l’Assemblée générale le droit de porter à son ordre du jour les questions qu’elle juge pertinentes. Nous sommes maîtres de notre ordre du jour et de nos initiatives politiques, a dit M. Tarragô. Nous devons exercer notre autorité et préserver le rôle central de l’Assemblée dans le système international. De ce point de vue, il s’est félicité de l’initiative de tenir des débats thématiques interactifs, qui constitue un parfait exemple en ce sens. Nous pouvons également assurer la vitalité de l’Assemblée et de l’ECOSOC en exploitant le rôle de « chaîne de communication » du dernier, entre ses 54 États membres et l’ensemble de la communauté internationale. L’Assemblée avec son approche politique et l’ECOSOC avec son approche technique, peuvent contribuer à articuler ce que dit et fait le G-20.
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