L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE COMMÉMORE LE SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’ONU
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
41e séance plénière – matin
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE COMMÉMORE LE SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’ONU
En présence de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, l’Assemblée générale a tenu aujourd’hui une séance commémorative à l’occasion du soixantième anniversaire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Dans une déclaration adoptée par consensus*, l’Assemblée générale a rendu hommage aux centaines de milliers d’hommes et de femmes qui, depuis 1948, ont servi sous le drapeau des Nations Unies dans plus de 60 opérations de maintien de la paix, dans le monde entier. L’Assemblée a tenu à honorer la mémoire de plus de 2 400 Casques bleus qui ont fait le sacrifice de leur vie au service de la paix.
Avec 100 000 personnels déployés dans 18 zones de conflits et un budget annuel de 7 milliards de dollars, les opérations de maintien de la paix ont atteint aujourd’hui une importance sans précédent, a commenté la Vice-Secrétaire générale, en précisant que les mandats vont désormais de la surveillance des cessez-le-feu au renforcement des institutions publiques en passant par la reconstruction après conflit, la protection des civils, le désarmement des ex-combattants ou encore la supervision des élections.
Asha-Rose Migiro a cependant souligné que le maintien de la paix peut certes accompagner un processus politique mais ne peut le remplacer. Une opération peut faire face aux fauteurs de troubles potentiels là où un processus politique viable existe mais là où il n’existe pas, une opération ne peut et ne devrait pas faire la guerre, a-t-elle ajouté, en citant les exemples passés de la Bosnie et de la Somalie et, actuel, du Darfour.
Les opérations de maintien de la paix sont devenues plus vastes et complexes que jamais, a relevé, à son tour, le Président de l’Assemblée générale. Miguel d’Escoto Brockmann a donc qualifié de « stupéfiant » et de « honteux » que le budget de ces opérations ne représente que 0,5% des dépenses militaires mondiales. « Cette asymétrie ahurissante voue à l’échec nos meilleures intentions », a-t-il estimé.
Le Président a, en effet, évoqué la crise qui sévit en ce moment même en République démocratique du Congo (RDC), hôte depuis 1999 de la plus grande mission de l’ONU comptant plus de 20 000 personnels dont 17 000 militaires. Avec à peine un Casque bleu pour 10 000 civils, il est « impossible » pour la Mission de s’acquitter de son mandat, a prévenu M. d’Escoto, avant de dénoncer la « terrifiante » campagne d’attaques sexuelles dirigées contre les femmes et les filles congolaises, et dont les proportions et la brutalité pourraient s’avérer sans précédent.
Le Président s’est également attardé sur les opérations de dimension plus modeste, « mais qui doivent sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent ». Ainsi, s’est-il expliqué, le Sahara occidental continue d’être « occupé », en dépit des meilleurs efforts de la communauté diplomatique dont le déploiement dès 1991 de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Préoccupé par les violations des droits de l’homme qui y seraient perpétrées, M. d’Escoto a demandé que soit rendu public le dernier rapport du Haut Commissaire aux droits de l’homme.
Le représentant du Maroc s’est opposé à ces propos, en ces termes: « Alors que nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer le soixantième anniversaire des opérations de maintien de la paix, dans un format et un cadre négociés et arrêtés selon les règles et procédures de l’Assemblée générale, nous sommes surpris et nous dénonçons la violation de ces dernières par votre déclaration sur la question du Sahara occidental alors que ce n’est ni le lieu ni le moment pour en parler ».
Le représentant a relevé un « parti pris flagrant » et une « appréciation erronée » du processus politique en cours dont la direction est confiée au Conseil de sécurité avec l’appui de la communauté internationale. « Votre parti pris, endossant des inexactitudes quant à la nature et à la portée du différend politique laisse perplexe et n’est pas la meilleure voie pour aider les parties à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable à ce différend régional politique », a dit le représentant.
Dans son intervention, le Président de l’Assemblée générale a aussi souhaité que la restructuration du maintien de la paix, qui résulte des « échecs catastrophiques » soulignés dans le rapport Brahimi de 2000, renforce la capacité des Nations Unies à identifier, coordonner et viabiliser des opérations de plus en plus complexes.
Le 29 juin 2007, l’Assemblée générale a restructuré le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), en créant une branche exclusivement dévolue à l’appui logistique et aux procédures d’achat. Il était devenu irréaliste, avaient reconnu à l’époque les États Membres, de continuer à déployer des missions ou à renforcer celles qui existent déjà, sans donner au Secrétariat les moyens de les soutenir.
Parmi les cinq groupes régionaux qui ont rendu hommage aux Casques bleus, le représentant de Maurice, au nom des États d’Afrique, qui accueillent la plupart des opérations actuelles, a souligné le véritable partenariat entre l’ONU et l’Union africaine (UA), grâce auquel l’Afrique a pu développer ses propres capacités de maintien de la paix pour le continent. Il a mis l’accent sur l’importance de mettre pleinement en œuvre le Plan d’action commun sur un appui de l’ONU à court, moyen et long termes.
L’Opération hybride des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) est déployée depuis le 31 décembre 2007.
À son tour, le représentant de la République islamique d’Iran, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Asie, a rappelé que six des pays de son groupe figurent, cette année, parmi les 20 pays contributeurs de troupes les plus importants, représentant 50% du personnel en uniforme actuellement déployé. Devant cette réalité, le Président de l’Assemblée générale a souhaité que les pays contributeurs de troupes soient davantage consultés par le Conseil de sécurité.
La prochaine séance publique de l’Assemblée générale se tiendra le lundi 10 novembre, à partir de 10 heures.
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