En cours au Siège de l'ONU

AG/10775

L’ASSEMBLÉE DÉCRÈTE UNE INTERDICTION TOTALE DE FUMER ET DE VENDRE DU TABAC DANS LES LOCAUX DE L’ONU ET ADOPTE DES TEXTES SUR LA COOPÉRATION AVEC LES ORGANISATIONS RÉGIONALES

03/11/2008
Assemblée généraleAG/10775
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

36e et 37e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE DÉCRÈTE UNE INTERDICTION TOTALE DE FUMER ET DE VENDRE DU TABAC DANS LES LOCAUX DE L’ONU ET ADOPTE DES TEXTES SUR LA COOPÉRATION AVEC LES ORGANISATIONS RÉGIONALES


L’Assemblée générale a décrété aujourd’hui par consensus une interdiction totale de fumer dans les locaux fermés du Siège de l’ONU ainsi que d’y vendre du tabac1.  La résolution pertinente a été adoptée dans le cadre du débat sur le rapport annuel du Conseil économique et social (ECOSOC) auquel ont pris part 12 intervenants dont le Président de l’ECOSOC. 


L’Assemblée a aussi tenu un débat sur le rapport du Secrétaire général relatif aux activités de l’ONU liées à la mémoire de l’Holocauste.  La représentante d’Israël a jugé que cette mémoire doit être un effort constant, surtout au moment où l’Assemblée a pu entendre un État Membre appeler à la destruction d’un autre et nier la réalité historique de l’Holocauste.  L’Holocauste n’a pas commencé dans les chambres à gaz, c’est là qu’il s’est terminé.  Il avait commencé avec des mots dangereux, a rappelé la représentante.  Son homologue de l’Iran a exercé son droit de réponse. 


Avant ce débat, l’Assemblée avait débattu de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et dans ce cadre, adopté six résolutions.  Aux termes d’un de ces textes2, présenté par le représentant de l’Albanie, l’Assemblée a invité les institutions spécialisées et les autres organismes et programmes des Nations Unies à coopérer avec l’Organisation de coopération économique de la mer Noire.


Les institutions spécialisées et autres organismes sont également invités, dans un autre texte3 présenté par le représentant de l’Uruguay, à approfondir leurs relations de coopération avec le Système économique latino-américain et caraïbe et à œuvrer, au moyen d’initiatives conjointes, à la réalisation des objectifs de développement.


La coopération avec l’ONU dans les domaines de la démocratie, de l’état de droit, de la prévention de la torture, de la lutte contre la traite des êtres humains et du racisme ou encore de la promotion de l’égalité des sexes et des droits des minorités, figure dans une autre résolution4 parlant de synergie avec le Conseil de l’Europe.  Expliquant sa position, le représentant du Belarus a rappelé que plusieurs pays n’ont pas accès aux mécanismes de coopération de l’organisation européenne, notamment dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains.  Par conséquent, il a plaidé pour un plan d’action de l’ONU qui pourrait regrouper tous les documents régionaux dans ce domaine, ce qui lui donnerait un caractère universel. 


La résolution a été présentée par la Suède qui a aussi défendu un texte5, par lequel l’Assemblée a décidé, par 64 voix pour et la voix contre des États-Unis,d’inscrire à l’ordre du jour de sa soixante-cinquième session la question intitulée « Coopération entre l’ONU et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ». 


En adoptant la résolution6, présentée par le représentant du Bélarus, l’Assemblée a invité la Commission économique pour l’Europe (CEE), la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et les autres organisations apparentées des Nations Unies à aider la Communauté économique eurasienne à élaborer un principe général sur lequel fonder une utilisation rationnelle des ressources en eau et en énergie dans les États membres de cette Communauté.


Enfin, aux termes de l’une de ces résolutions 7, présentée par le représentant de l’Inde, l’Assemblée générale recommande qu’on fasse coïncider l’examen de la question intitulée « Coopération entre l’ONU et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique » avec les débats de la Sixième Commission sur les travaux de la Commission du droit international.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté, toujours sans vote, une résolution supplémentaire dans le cadre de l’examen du rapport de l’ECOSOC.  Présenté par le représentant d’Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le texte8décidede consacrer une journée, au cours de sa soixante-quatrième session, à la célébration du quinzième anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement.


1A/63/L.14

2A/63/L.9

3A/63/L.10

4A/63/L.12

5A/63/L.11

6A/63/L.13

7A/63/L.7

8A/63/L.15



RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES


Débat conjoint


Présentant les rapports parus sous les cotes A/63/3 et A/63/371, M. LEO MÉRORÈS, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que les travaux de l’ECOSOC avaient débuté cette année par la Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED).  Cette manifestation a permis de faire une importante contribution aux préparatifs de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement qui se tiendra à Doha, au Qatar, du 29 novembre au 2 décembre prochains, a expliqué M. Mérorès.  Il a ensuite évoqué le Forum pour la coopération en matière de développement, qui de l’avis général a été une réussite.  Ce premier Forum a permis d’organiser des colloques de haut niveau avec des acteurs clefs du développement et d’entendre les voix des parlementaires, de la société civile ou des administrations locales.


Il est important que les préparatifs du prochain Forum, qui se tiendra en 2010, renforcent encore la contribution de cette instance à la coopération internationale pour le développement.  Une recommandation importante était que le Forum joue un rôle primordial en tant que mécanisme international de responsabilité mutuelle qui réunisse l’analyse des progrès enregistrés aux niveaux national et mondial.  L’Examen ministériel annuel (EMA) a mis l’accent sur le développement durable, a résumé le Président de l’ECOSOC, qui a rappelé que le débat de haut niveau de 2008 s’était achevé avec l’adoption de la Déclaration ministérielle.  Ce texte a souligné la nécessité pour la communauté internationale de collaborer, d’urgence collectivement, pour faire face aux turbulences financières mondiales, à la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole, à la dégradation de l’environnement et aux changements climatiques.


De nombreux autres résultats obtenus par la session de fond du Conseil présentent une utilité directe pour les travaux de l’Assemblée générale.  Ainsi, le Président a expliqué que l’ECOSOC était chargé du suivi de l’application de la résolution de l’Assemblée générale sur l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  En outre, les États Membres ont reconnu et encouragé le renforcement en cours de la coordination humanitaire, en particulier concernant les partenariats, le financement, la capacité de direction sur le terrain, et en généralisant une approche soucieuse d’équité des sexes dans les activités d’assistance humanitaire.  Et puis le Conseil a, à présent, commencé à convoquer des sessions d’urgence telles que celle sur la crise alimentaire mondiale cette année.  Le moment est peut-être venu d’adopter comme pratique régulière la saisie du Conseil à chaque fois qu’une situation d’urgence grave se produit, a estimé le Président. 


Enfin, le rôle de l’ECOSOC dans le domaine de la consolidation de la paix et du développement après un conflit a été aussi reconnu et a reçu un soutien sans faille des États Membres.  Aussi, la prolongation du mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti reflète-t-il la confiance que les États Membres ont dans le rôle que joue le Conseil pour ce qui est de conduire le développement à long terme du pays.


M. JOHN ASHE (Antigua-et-Barbuda), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que le développement durable et ses dimensions économique, sociale et culturelle demeurent un élément clef du cadre d’action des Nations Unies.  Le représentant a estimé qu’il importe de répondre avec urgence, et de façon intégrée et holistique, aux crises environnementale, alimentaire, financière, énergétique et institutionnelle.  Il a insisté sur la corrélation qui existe entre la coordination et l’efficacité du développement, soulignant qu’il faut mettre la priorité sur le suivi au niveau national.  Agissant par l’intermédiaire de l’ECOSOC, l’ONU, a-t-il dit, doit s’assurer de la cohérence des mesures adoptées par les pays développés et les institutions internationales avec les objectifs des pays en développement, notamment en matière de politique commerciale et financière et des politiques régissant la propriété intellectuelle et de transfert de technologie. 


Le Groupe des 77 et la Chine réitèrent que l’obtention de progrès réels en matière d’objectifs de développement convenus au niveau international doit devenir une priorité, a poursuivi M. Ashe, pour qui il importe également de mieux coordonner les activités humanitaires de l’ONU.  Il suffit d’une seule catastrophe naturelle pour faire régresser de plusieurs décennies les progrès accomplis par les pays en développement, a-t-il signalé, pour insister ensuite sur l’importance « critique » de fournir un appui humanitaire et en développement. 


Le représentant a ensuite engagé la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence pour combler les écarts entre les pays, notamment dans le domaine du transfert de technologie, de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, du développement rural et de la politique commerciale.  Sur ce dernier point, il a notamment évoqué les subventions agricoles, la question de la dette et l’aide publique au développement.


M. PHILIPPE DELACROIX (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a souligné que l’introduction récente de l’Examen ministériel annuel et la tenue cette année du premier Forum de la coopération pour le développement ont constitué des progrès très positifs dans le renforcement du Conseil, conformément à la volonté exprimée par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de septembre 2005.  Selon lui, le Forum a su, dès sa première édition, jouer un rôle en tant qu’enceinte de dialogue constructif au sein des Nations Unies sur les grandes questions de coopération et de développement, notamment la coopération Sud-Sud et l’efficacité de l’aide.  Il a également permis d’examiner l’évolution de la coopération internationale dans le domaine du développement, de déterminer certaines lacunes et de faire des recommandations susceptibles d’améliorer la formulation et la mise en œuvre des stratégies nationales de développement, a-t-il déclaré.   L’Union européenne, a-t-il ajouté, est convaincue de la contribution essentielle que peut apporter le Forum en sa qualité d’enceinte privilégiée pour examiner l’architecture de l’aide, favoriser le dialogue et renforcer la coordination entre tous les acteurs concernés.


M. Delacroix a souhaité que deux ou trois thèmes précis soient identifiés, afin de renforcer l’efficacité du Forum et de permettre d’y débattre de manière interactive.  Il pourrait ainsi dresser un bilan factuel, souligner les éléments de coordination à améliorer et identifier les bonnes pratiques sur le terrain, a-t-il expliqué.  Selon lui, le rôle de l’Examen ministériel annuel est également très important.  L’Union européenne, a-t-il dit, se félicite du bon déroulement de la seconde édition de cet exercice volontaire.  Il a assuré que l’Union européenne serait tout aussi mobilisée sur l’Examen ministériel annuel de 2009, portant sur « la mise en œuvre des engagements adoptés au niveau international en matière de santé publique mondiale ».   Il a souligné la nécessité de maintenir un équilibre entre le nombre de pays développés et en développement qui se portent volontaires pour effectuer des présentations nationales.


Le représentant français a également jugé primordial pour l’Union européenne, la poursuite de la réforme des méthodes de travail de l’ECOSOC, en vue d’un recentrage sur les fonctions essentielles et afin qu’il remplisse pleinement son rôle d’orientation et de coordination dans les domaines économique, social et environnemental à l’échelon international.  En particulier, il a estimé qu’une session de fond encore mieux organisée et plus ciblée représenterait incontestablement un gage de cohérence et d’efficacité.  Il a aussi rappelé toute l’importance que l’Union européenne attache à une meilleure coordination et complémentarité des activités de l’ONU et en particulier à la nécessaire articulation des travaux de l’ECOSOC avec ceux des fonds et programmes et avec ceux de l’Assemblée générale.  


Mme GONZÃLEZ (Uruguay) a rappelé que son pays était devenu le premier d’Amérique latine où le tabac est totalement interdit dans les endroits publics fermés.  La consommation de tabac constitue un facteur à risque pour la santé, a-t-elle indiqué, en rappelant que ce risque concerne aussi les personnes qui ne fument pas.  Par conséquent, les Nations Unies ont le devoir de protéger les personnes contre l’exposition à la fumée du tabac sur les lieux de travail et dans les endroits publics fermés, a-t-elle déclaré.


M. ALEXANDERALIMOV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation s’était toujours prononcée en faveur du renforcement de l’ECOSOC, qui constitue une plate-forme idéale pour traiter des problèmes de développement et contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Il a suggéré qu’à l’avenir, la discussion interactive vise des recommandations concrètes sur la base de compromis.  Un des moyens de renforcer davantage l’ECOSOC serait de revitaliser son segment de coordination en prenant en compte les activités des commissions économiques régionales.  Par ailleurs, pour la première fois cette année, la mise aux voix d’une résolution sur la problématique humanitaire a initié une tendance dangereuse qu’il faut s’efforcer de combattre à l’avenir, selon le représentant.  Il a enfin préconisé que l’examen des questions de santé soit mené dans le cadre d’un processus de coordination cohérent.


M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou) a jugé important de privilégier les partenariats pour répondre aux défis posés par les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la cohérence politique, ajoutant que le Forum devra jouer un rôle clef pour analyser les avancées réalisées au niveau mondial.  Le représentant a également attiré l’attention sur l’importance de l’assistance technique et financière en ce qui concerne la protection de la diversité biologique.  À cet égard, il a évoqué la question de la propriété intellectuelle, insistant notamment sur l’importance des pratiques traditionnelles.  Il faut plus d’actes et moins de rhétorique, a dit le représentant, pour qui la création d’un mécanisme de suivi est primordiale.


M. NIRUPAM SEN (Inde) est revenu sur les rapports de la Commission de statistique, présentés au Conseil économique et social.  Il s’est déclaré en désaccord avec certaines données figurant dans ces documents et certaines des directions prises par ceux-ci, qui iraient à l’encontre de l’esprit de partenariat qui doit présider à la coopération pour le développement.


M. KENJU MURAKAMI (Japon) a souligné l’importance qu’accordait son pays aux activités de l’ECOSOC.  Il a rappelé que le Japon avait soutenu les efforts pour renforcer le Conseil, notamment la création du Forum de la coopération pour le développement.  Il a ensuite souligné le message fort envoyé en septembre dernier lors de la Réunion de haut niveau sur le développement de l’Afrique et les OMD, tout en précisant que la quatrième Conférence internationale de Tokyosurle développement de l’Afrique (TICAD IV) aura lieu en mai prochain à Yokohoma, avec la participation prévue de 51 pays de ce continent.  Le représentant japonais a également rappelé l’engagement pris par le G-8 en faveur des OMD lors de son dernier Sommet au Japon. 


M. BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que l’Examen ministériel annuel et le Forum pour la coopération du développement constituaient un des piliers centraux du Conseil revitalisé.  L’évènement le plus important pour le Kazakhstan cette année a été le second Examen ministériel annuel sur l’évaluation des progrès réalisés dans les Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Mme LOREN LEGARDA (Philippines) a estimé qu’il importait d’accorder plus d’attention à l’adaptation plutôt qu’à l’atténuation des effets des changements climatiques, relevant que l’adaptation exige de réduire les vulnérabilités des pays, de renforcer leur capacité de réaction et de gérer les risques.  La représentante a engagé les Nations Unies et l’Union parlementaire internationale (UPI) à entamer le processus qui permettra de transformer le Cadre d’action de Hyogo en un instrument juridiquement contraignant au plan international.  Mme Legarda a ensuite signalé que les Philippines, qui sont le plus important importateur de riz au monde, étaient pleinement engagées à trouver une solution à la crise alimentaire actuelle.  Mme Legarda s’est ensuite félicitée du lancement de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC et du Forum pour la coopération en matière de développement, estimant dans un deuxième temps qu’il importe d’examiner la possibilité d’adopter une approche triennale pour étudier les rapports sur l’application et le suivi intégrés. 


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a souligné que la faiblesse de la coordination des institutions financières internationales a conduit aux crises financière, alimentaire et énergétique actuelles.  Par conséquent, il a plaidé pour une réforme radicale du système actuel des institutions financières internationales.  En outre, le représentant s’est félicité des efforts de l’ECOSOC sur l’examen des progrès des OMD.  Cette pratique doit se poursuivre, a-t-il ajouté, en voulant que l’ECOSOC devienne le centre des efforts de coordination de la communauté internationale pour réagir aux défis mondiaux.  Par conséquent, une réunion de haut niveau de l’ECOSOC sur la question de la crise financière est nécessaire, a-t-il souligné.  Il a enfin voulu que l’on garde à l’esprit la question de l’aide au pays à revenu intermédiaire.


M. DEWI SAVITRIWAHAB (Indonésie) s’est félicité de la tenue du Forum pour la coopération du développement et de l’Examen ministériel annuel, qui renforcent le rôle du Conseil économique et social.  Il a également salué l’adoption d’un Programme de travail pluriannuel par l’Examen, qui fournit selon lui une meilleure structure aux délibérations.  Pour l’Indonésie, la première réunion biennale du Forum à New York a permis de fournir une directive politique claire à la Conférence internationale de Doha sur le financement du développement.  Le représentant a salué également les contributions programmatiques des Commissions régionales au programme de travail de l’Examen ministériel annuel.  Il est cependant nécessaire, a-t-il estimé, que celles-ci alignent leurs propres programmes de travail sur les priorités régionales.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES OU AUTRES


Débat conjoint


M. TIBOR TÓTH, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), a rappelé qu’il y a deux ans, il avait évoqué la rupture par la République populaire démocratique de Corée du moratoire sur les essais nucléaires.  Il s’est félicité du bon fonctionnement du système de vérification du Traité à cette occasion qui aurait, selon lui, entraîné plus d’action de la part de ses membres.  Le Secrétaire exécutif a ensuite indiqué que la Commission préparatoire pourrait jouer un rôle important pour répondre aux défis posés par les changements climatiques. 


Il a notamment évoqué son Système international de suivi qui permet d’observer les masses atmosphériques, océaniques et terrestres, et a précisé que 70% des 337 installations prévues dans 89 pays avaient été construites, dont certaines dans des régions particulièrement rudes de la planète, mais importantes d’un point de vue météorologique.  Il a également expliqué que ce système permettrait de générer des alertes en cas de tsunami.  Sur ce point, M. Tóth a précisé que, grâce à un programme de coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), des accords sur le partage d’informations avaient été établis avec l’Australie, le Japon et les Philippines.


Le Secrétaire exécutif a cependant averti qu’à moins de pouvoir faire appliquer le Traité, tous les efforts réalisés jusqu’à présent l’auront été en vain.  Il a signalé que neuf pays supplémentaires doivent ratifier le Traité afin que celui-ci puisse entrer en vigueur.  Ce Traité est d’autant plus important que des écarts ont surgi au sein du régime de désarmement et de non-prolifération, a-t-il signalé, ajoutant qu’au regard des nombreux défis actuels, l’argument tendant à mettre immédiatement en œuvre ce Traité se fait plus pressant que jamais.


M. Tóth a ensuite déclaré que l’énergie nucléaire semblait être sur le point de renaître, entrainant dans son sillage une augmentation du nombre de pays gérant différentes composantes du cycle de combustion nucléaire.  Il sera d’autant plus difficile de distinguer les activités autorisées des activités interdites, a-t-il signalé, ajoutant que les décisions relatives à l’usage du nucléaire se feront davantage sur la base de la politique que de la technique. 


De son avis, la promotion du nucléaire comme moyen de répondre aux préoccupations découlant de la sécurité énergétique doit aller de pair avec le renforcement du régime de désarmement et de non-prolifération.  Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est le seul rempart juridique et technique au développement des armes nucléaires, a-t-il rappelé.  Nous ne pouvons pas laisser les forces du marché dicter comment répondre à ces défis, a également estimé le Secrétaire exécutif, pour qui il importe de répondre immédiatement à ces défis, et ce de façon décisive et collective. 


Le Secrétaire exécutif a ensuite signalé qu’au cours des 10 dernières années, alors que le Traité se voyait défié par de nombreux essais nucléaires, le nombre de ratifications était passé de 13 à 150, tandis qu’un système de vérification financé à hauteur d’un milliard de dollars avait été mis sur pied.  Tout cela a pu se faire parce que ces 150 pays ont pris pleinement conscience des difficultés, a dit M. Tóth avant de conclure.


M. ROGELIO PFIRTER, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a souligné que l’OIAC a vérifié la destruction, jusqu’au 30 septembre dernier, de 28 600 tonnes métriques d’armes chimiques de catégorie 1, soit 41,25% du total des stocks déclarés par six États parties.  Les chiffres d’armes chimiques détruites ont doublé en deux ans, s’est-il félicité.  Parallèlement, deux des six pays qui ont déclaré en posséder, ont complètement rempli leurs obligations de destruction, conformément à la Convention.  Il s’agit de l’Albanie et d’un État partie, a-t-il précisé, tout en soulignant qu’ils méritent les remerciements de la communauté internationale, ainsi que l’Inde qui est proche d’atteindre cet objectif. 


Selon lui, il reste cependant une quantité significative d’armes chimiques à détruire et le poids principal de cette obligation repose principalement sur la Fédération de Russie et les États-Unis.  Le premier pays a détruit 29% de ses armes chimiques de catégorie 1, alors que le pourcentage s’élève pour les États-Unis à 55,4% de ses stocks déclarés.  M. Pfirter a souligné que ces deux pays ont fait preuve de détermination et de transparence, en recevant des visites du Conseil exécutif à leurs sites de destruction d’armes chimiques, et ont manifesté leur ferme engagement de remplir leurs obligations contenues dans la Convention. 


Pour leur part, la Chine et le Japon ont soumis des rapports sur les progrès réalisés vers la destruction de toutes les armes chimiques abandonnées par le Japon sur le territoire chinois.  M. Pfirter a souligné la coopération exemplaire entre ces deux pays et a réaffirmé que le Secrétariat technique était prêt à fournir toute l’assistance possible.  Selon lui, la Jamahiriya arabe libyenne est également en train d’effectuer des progrès dans l’élimination de ses armes chimiques.


Le Directeur général a souligné que son organisation a mené, depuis 1997, 3 500 inspections de sites concernant des armes chimiques et plus de 1 100 sites industriels sur le territoire de 81 États parties.  Il a cependant rappelé que 4 500 sites industriels, dans le monde, ne sont pas soumis aux inspections.  Pendant que l’OIAC avance vers l’objectif de l’élimination complète des stocks déclarés d’armes chimiques, il est essentiel de développer un système de vérification industriel, qui soit sensible aux objectifs à long terme de la Convention, a-t-il expliqué.  Cela nécessite une plus grande intensité de la vérification industrielle pour garantir que toutes les catégories de sites d’importance, en particulier ceux connus comme « autres sites de production chimique », soient couvertes de manière adéquate.  Il a souligné que des développements potentiels appellent à des mesures pour adapter le régime de vérification aux nouveaux défis. 


M. Pfirter a également souligné que la promotion d’une mise en œuvre effective de la Convention, au niveau national, constitue toujours une priorité.  Les États parties s’équipent eux-mêmes pour détecter, enquêter et juger toute infraction à la Convention par l’un de leurs citoyens sur leur territoire, à travers l’établissement de mesures administratives et législatives.  L’importance de ces mesures pour la lutte antiterroriste est évidente, a-t-il assuré.  Selon lui, l’envoi d’une aide d’urgence en cas d’attaque ou de menace d’attaque avec des armes chimiques a pris une importance considérable, compte tenu des menaces croissantes d’acteurs qui ne sont pas des États. 


Dès lors, les États parties tiennent à créer leurs propres capacités nationales pour faire face à des scénarios dans lesquels pourraient être utilisés des armes chimiques ou toxiques.  L’OIAC organise régulièrement des cours d’entraînement dans toutes les régions du monde, a-t-il rappelé.  Le Directeur général a rappelé que 184 États ont adhéré à la Convention en 11 ans.  Il a cependant souligné que ses objectifs ne seront pas totalement atteints avant que les 11 autres États n’en fassent de même.  Il s’est félicité de la décision de l’Iraq de déposer les instruments en vue de l’adhésion.  Le Liban devrait en faire de même, a-t-il dit, avant d’appeler les autres neuf pays à adhérer à la Convention dans un avenir proche, notamment ceux situés dans la région sensible du Proche-Orient.  


Il a salué l’interaction actuelle avec Israël, un État signataire, et l’Égypte.  Tous deux, a-t-il dit, en dépit de leurs réserves sur leur adhésion à la Convention, n’en ont pas moins fait preuve d’un engagement positif.  J’espère ouvrir des discussions semblables avec la Syrie, a-t-il ajouté.  Il a ensuite exprimé son espoir que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) fasse un geste pour parler de la question de l’élimination des armes chimiques.  Ce serait un pas positif dans le cadre de la promotion de la paix dans la péninsule coréenne, a-t-il déclaré.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. ROBERT DEL PICCHIA, Vice-Président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français, a affirmé que l’Union européenne était un exemple parmi les plus ambitieux et les plus aboutis d’intégration régionale.  En renforçant les solidarités entre ses membres et en communautarisant ses politiques, elle a réussi à vaincre les clivages et à promouvoir la prospérité en son sein.  L’Union européenne a fait sien cet objectif de renforcement mutuel des Nations Unies et des organisations régionales.  Comme le souligne la Stratégie européenne de sécurité, adoptée en 2003 et prochainement mise en œuvre, l’une des priorités de l’Union est de renforcer l’ONU en la dotant des moyens nécessaires pour qu’elle puisse assumer ses responsabilités et mener une action efficace.  La coopération entre l’ONU et l’Union est une des priorités de la présidence française de l’Union, a souligné le sénateur.


Par ailleurs, l’Union européenne se félicite du renforcement des liens entre les organisations et institutions régionales et l’ONU et continue d’attacher une grande importance au cadre offert par la résolution 1631 du Conseil de sécurité sur cette coopération dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  M. Del Picchia s’est ensuite réjoui du développement de la coopération entre le système des Nations Unies et le Conseil de l’Europe, notamment en matière de dialogue interculturel, de protection des enfants, de lutte contre la violence à l’égard des femmes, de protection des réfugiés et de promotion de l’enseignement des droits de l’homme. 


Il a aussi souligné l’attachement de l’Union au rapprochement entre l’ONU et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).  L’Union note également avec satisfaction, a poursuivi le Sénateur, l’intensification de la coopération entre les deux organisations, illustrée par la participation du Secrétaire général de l’ONU au Sommet de Québec, qui a eu lieu en octobre dernier, auprès d’une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement de pays francophones.


Par ailleurs, le Sénateur a tenu à souligner le rôle incontournable joué par les parlements nationaux dans la définition des politiques.  L’Union soutient par conséquent les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport, et en particulier la distribution en tant que document officiel de l’ONU du rapport issu de l’audition parlementaire ONU-Union interparlementaire.  Enfin, a conclu M. Del Picchia, l’Union soutient vigoureusement l’approfondissement de la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, à la ratification universelle duquel elle travaille sans relâche. 


Il en va de même de la coopération avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Cette coopération peut prendre davantage d’ampleur, en particulier dans la lutte qu’elle mène, à l’instar du Comité 1540, contre le terrorisme chimique, a-t-il ajouté.


M. GEORGE TALBOT (Guyana), intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a signalé que les défis posés par les changements climatiques représentaient une préoccupation accablante et persistante pour les pays qu’il représentait et a demandé la création, au sein des Nations Unies, d’un régime de solidarité et de coopération.  Après s’être félicité des activés menées dans les Caraïbes par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Talbot a salué le caractère « dynamique » de la coopération ONU-CARICOM, évoquant notamment la tenue à New York, en janvier 2009, de la cinquième réunion générale.  Il a indiqué qu’à cette occasion, la CARICOM ferait part de son mécontentement face à la fermeture, à la Barbade, du Bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). 


M. Talbot a ensuite signalé que la question de la sécurité était primordiale pour assurer la mise en œuvre des efforts de la région en matière de développement.  Après le développement social et humain, l’intégration commerciale et économique et la coordination en matière de politique étrangère, la question de la sécurité constitue dorénavant le quatrième pilier de l’intégration des Caraïbes, a expliqué le représentant, ajoutant que la région espère bénéficier de l’appui de l’ONU et de l’ONUDC, notamment.  M. Talbot a ensuite fait part des nombreux efforts déployés par la CARICOM pour assurer la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères. 


S’exprimant au nom de la Communauté des pays lusophones (CPLP), M. JOÃO MANUEL GUERRA SALGUEIRO (Portugal) a déclaré qu’au cours des deux dernières années, sous la présidence de la Guinée-Bissau, la CPLP avait renforcé ses relations avec le système des Nations Unies.  Ainsi, en coopération avec l’UNESCO, elle a organisé des ateliers conjoints pour les journalistes, notamment sur la prévention du VIH/sida.  En outre, un accord de coopération a été signé entre le Secrétariat exécutif de la Communauté et l’unité portugaise de la Radio des Nations Unies sur l’échange d’informations et la promotion de contenus journalistiques.  Un partenariat entre la Communauté et l’Organisation internationale du Travail (OIT), en particulier son Programme international pour l’élimination du travail des enfants a également été conclu, grâce aux parrainages du Brésil et du Portugal.  Le représentant a estimé que ces actions démontraient l’engagement de la Communauté au service du multilatéralisme tel que représenté par les Nations Unies.  La Communauté a aussi conclu des accords avec un certain nombre d’organisations régionales, sous-régionales et intergouvernementales, dont l’Union africaine, le Conseil de l’Europe, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation internationale de la Francophonie.


M. DON PRAMUDWINAI (Thaïlande), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a souligné l’éclosion du régionalisme dans tous les coins du monde.  Plus que jamais, les organisations et les configurations régionales jouent un rôle charnière pour que les pays s’unissent et prennent l’habitude de se consulter et de coopérer dans tous les domaines de préoccupation et d’intérêts communs, a-t-il souligné.  En se rapprochant de ce genre d’organisations, les Nations Unies bénéficieraient de leur compréhension des défis, préoccupations, sensibilités et nuances de la région.  Parallèlement, les organisations régionales auraient accès à l’expertise et aux réseaux de l’ONU dans de vastes domaines, a-t-il dit.


Le représentant thaïlandais a expliqué que l’Asie est en train d’être témoin de la renaissance de l’ANASE.  Lors du Sommet tenu l’année dernière à Singapour, les dirigeants des pays membres avaient à l’esprit l’objectif de renforcer l’organisation et de s’assurer qu’elle continuerait d’être un partenaire fort et effectif pour la paix internationale, la stabilité et la prospérité, a-t-il rappelé.  Ils ont ainsi signé la Charte de l’ANASE qui donnera une structure légale et institutionnelle à l’Association, a-t-il précisé.  À l’heure actuelle, les États membres espèrent que la Charte entrera en vigueur lors du Sommet de décembre prévu en Thaïlande, a-t-il ajouté.


M. Pramudwinai a souligné que le cyclone Nargis, en mai dernier, a réellement mis à l’épreuve la résistance du partenariat entre l’ANASE et les Nations Unies.  Selon lui, l’Association a mis l’accent sur la compréhension, le dialogue et surtout la confiance, tout en soulignant clairement la nécessité d’intervenir.  Elle est ainsi parvenue à établir un pont diplomatique avec la communauté internationale, par l’intermédiaire des Nations Unies, s’est-il félicité.


À la veille du prochain Sommet de décembre entre l’ANASE et l’ONU, le représentant a souligné le nombre de domaines dans lesquels les deux organisations pourraient travailler ensemble, notamment dans des domaines comme l’actuelle crise financière ou les OMD, la sécurité alimentaire et énergétique, ou encore la lutte contre des maladies comme le VIH/sida ou le paludisme.


S’exprimant au nom du Forum du Pacifique, Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a salué la contribution des agences, fonds et programmes des Nations Unies pour aider le Forum à surmonter les défis qui se posent à ses États membres, en particulier la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 et la mise en œuvre de la Stratégie d’application du Programme d’action de la Barbade.  Si les turbulences économiques et financières et la menace d’une récession posent des risques considérables pour tous les pays, les États insulaires en développement sont tout particulièrement vulnérables, a fait observer la représentante.  Elle a indiqué qu’il existait des domaines de coopération très actifs, comme en témoigne le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à la mise en œuvre du Plan d’action du Forum du Pacifique.  Mme Banks a également salué les travaux du centre du PNUD dans le Pacifique pour renforcer la coordination entre donateurs dans la région.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda), intervenant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a estimé qu’outre les diverses recommandations énoncées dans le rapport du Secrétaire général ayant trait à la coopération entre l’ONU et l’OCI, il importait de souligner que la réunion générale avait déclaré que l’OCI était un partenaire important pour l’ONU en matière de paix et de sécurité.  Il a également rappelé que l’ONU avait proposé d’inviter l’OCI à diverses conférences et séances de formation dans les domaines de la prévention des conflits, des négociations et de la médiation, entre autres. 


M. Butagira a également demandé que soient reconnus les efforts déployés par les deux Organisations pour promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient.  Il a aussi signalé que l’OCI avait proposé une plus grande interaction entre les deux Secrétariats qui aille au-delà des dispositifs biennaux actuels.  Après avoir souligné la coopération renforcée entre le Secrétariat de l’OCI et l’Alliance des civilisations de l’ONU, le représentant a aussi prôné une coopération multidimensionnelle entre l’OCI, l’ONU et les agences spécialisées dans le domaine des affaires humanitaires. 


Il importe, a-t-il poursuivi, de mettre en œuvre des programmes concrets dans les domaines du renforcement des capacités, de l’aide d’urgence et des partenariats stratégiques.  Il importe aussi de renforcer la coopération entre l’ONU et l’OCI dans la lutte contre la pauvreté.  M. Butagira a indiqué que l’OCI se réjouissait de pouvoir collaborer avec l’ONU dans la perspective de son quarantième anniversaire. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné que les approches collectives sont nécessaires pour surmonter les menaces actuelles et, par conséquent, qu’il est nécessaire d’augmenter la coopération de l’ONU avec des organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant s’est réjoui que l’Agenda entre l’ONU et ses partenaires régionaux soit de plus en plus large.  Saluant les liens forts entre l’ONU et la Communauté économique eurasiatique, le représentant a indiqué que dans la région, l’intégration est de plus en plus aboutie grâce aux efforts consentis dans les domaines du financement, juridique et institutionnel.  Il reste cependant beaucoup à faire pour renforcer la coopération dans le domaine du maintien de la paix, a-t-il souligné. 


S’agissant de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, il a jugé qu’elle était essentielle pour la région dont le développement stable ne peut se fonder que sur des projets économiques.  Il a cependant prévenu que la participation des pays extérieurs à cette région doit se fonder sur le principe de non-ingérence.  Il a aussi plaidé pour un renforcement de la coopération entre l’ONU et des organisations européennes comme l’OSCE et l’Union européenne. 


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a estimé que le climat actuel, notamment l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de Doha ainsi que les crises alimentaire, énergétique et financière, avaient jeté une ombre sur les activités de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.  Des petits pays comme le mien ont fort intérêt à voir le renforcement des institutions internationales afin de les voir mieux gérer ces problèmes, a-t-il dit, soulignant dans un même temps l’importance et l’urgence de réformer l’ONU et les institutions de Bretton Woods, ainsi que la création de partenariats avec des institutions régionales. 


M. Menon a ensuite évoqué le travail effectué par l’ANASE après le passage du cyclone Nargis au Myanmar.  Seule, l’ANASE n’aurait pas pu aider le Myanmar d’une manière significative, a-t-il expliqué, mais en travaillant de concert avec l’ONU et d’autres organisations internationales, elle a pu faire une différence notable.  Le représentant de Singapour a cependant signalé qu’il n’existait pas de format unique dans le domaine de la coopération, chaque région ayant ses propres caractéristiques, priorités et nécessités.  Ma délégation, s’est-il expliqué, a remarqué que certains États Membres tendent à vouloir imposer leurs idées, valeurs et coutumes à l’ensemble de la communauté internationale.  Le représentant s’est dit troublé par le fait que le Conseil de l’Europe avait de nouveau tenté d’insérer des éléments « controversés » sur la peine de mort dans son projet de résolution.  Notre tâche sera plus difficile si certaines délégations refusent de prendre en compte les préoccupations d’autres États Membres, a signalé M. Menon.


M. JOHN MCNEE (Canada) a indiqué que son pays souhaitait que l’Organisation internationale de la Francophonie renforce ses capacités de diplomatie préventive et de médiation.  Évoquant le XIIe Sommet de la Francophonie d’octobre dernier à Québec, M. McNee a souligné qu’à cette occasion les pays membres de l’OIF avaient pris des engagements précis sur la crise financière, l’état de droit, la gouvernance, la solidarité économique, l’environnement et la langue française.  Il a ajouté que la coopération entre l’ONU et l’OIF était nécessaire en vue de la pleine mise en œuvre de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et pour la promotion du dialogue entre les civilisations.  La coopération entre les deux Organisations passe également par le renforcement de l’OIF en faveur de la mobilisation des contingents francophones dans les opérations de maintien de la paix, a-t-il encore dit, précisant que plus de la moitié des troupes déployées par l’ONU l’était dans des pays francophones.  Il a aussi demandé une participation accrue de l’OIF aux activités d’assistance électorale et d’observation de la Commission de consolidation de la paix.


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a déclaré que la coopération régionale constitue un instrument complémentaire de l’action des Nations Unies et de l’évolution du multilatéralisme.  Il a estimé que les organisations en question devraient être intégrées comme partenaires à part entière dans la dynamique onusienne et que la dimension « coopération régionale » fait également partie du processus de revitalisation de l’ONU.  Après avoir appelé les organisations régionales à renforcer les moyens de concertation et de coopération entre elles, M. Mansour a évoqué les activités de coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes dont il a salué la « vitalité » et l’élargissement à d’autres secteurs plus directement liés au développement.  Il a cependant dit souhaiter que le rapport du Secrétaire général comporte davantage de précisions sur le mandat et le fonctionnement du mécanisme de suivi établi à l’issue de la réunion de coordination de juillet 2008.


M. Mansour s’est ensuite félicité du fait que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine (UA) avait pris une autre dimension, dégageant « un éventail de perspectives ».  Les progrès accomplis sont multiples, prenant ainsi une expression plus conforme aux besoins spécifiques de notre continent, a-t-il estimé.  La décision de mettre en place un mécanisme de coordination et de consultation entre le Conseil de paix et de sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité de l’ONU traduit « d’une manière édifiante », la preuve d’une coopération structurée, ciblée et coordonnée.  Il a ensuite souligné que sa délégation souhaite que les questions de développement économique et humain bénéficient du même niveau d’implication et d’engagement.  M. Mansour a aussi noté « avec satisfaction » la consolidation de la coopération entre l’ONU et l’Organisation de la Conférence islamique.


Mme NAMIRA NABIL NEGM (Égypte) a estimé que, dans le domaine du développement, la coopération entre l’ONU et l’Union africaine devrait être renforcée afin d’affronter la crise que traverse actuellement le monde.  Elle a plaidé, dans ce cadre, pour la mise en œuvre de la Déclaration politique de la récente Réunion de haut niveau sur le développement de l’Afrique.  Elle a salué l’initiative de Secrétaire général de créer un comité d’experts, présidé par l’ancien Premier Ministre italien, Romano Prodi, afin de parler des meilleurs moyens de soutenir financièrement le renforcement des capacités de l’UA dans le domaine du maintien de la paix. 


Elle a souligné l’importance de poursuivre le renforcement des liens entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA.  Dans le même contexte, elle a souligné le rôle important de la Commission de consolidation de la paix pour l’Afrique.  La représentante a souligné l’importance croissante de la coopération entre l’ONU et l’OCI, en particulier dans le contexte des campagnes négatives menées actuellement contre l’islam et ses symboles.  Elle a souhaité que la Réunion de haut niveau prévue à la mi-novembre, soit une base pour renforcer la coopération entre les pays dans ce domaine important.


S’agissant de la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, la représentante a jugé son rôle important, non seulement pour le processus de paix au Moyen-Orient, mais aussi pour traiter de la question des réfugiés palestiniens et s’assurer que l’ONU reste au centre du processus politique visant à créer un État palestinien indépendant, avec Jérusalem comme capitale.  Elle a souligné la nécessité de commencer immédiatement la mise en œuvre de l’accord entre ces deux organisations pour renforcer les liens institutionnels entre leurs secrétariats.


Mme FRIEDA N. ITHETE (Namibie) a estimé que l’Union interparlementaire, actuellement dirigée par le Président de l’Assemblée namibienne, formait le lien institutionnel évident entre les Nations Unies et les parlements nationaux.  En vue de combler le fossé dans la mise en œuvre des décisions et des résolutions de l’ONU et d’assurer une plus grande démocratisation du système des Nations Unies, il est important de travailler étroitement avec les parlements et les parlementaires du monde entier, a-t-elle insisté.  Elle a appuyé l’idée de faire de la coopération entre les Nations Unies, l’Union interparlementaire et les parlements un point à l’ordre du jour à part entière.  Elle a appelé les États Membres à soutenir la résolution à l’appui de l’Union interparlementaire, une résolution, a-t-elle promis, dont elle facilitera les négociations pour une adoption par consensus.


Mme CHEN PEIJIE (Chine) a souligné l’importance pour les Nations Unies d’améliorer leur coopération avec des organisations interrégionales et régionales pour faire face aux défis de la mondialisation.  Elle s’est exprimée principalement sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (AALCO).  Fondée en 1956, l’AALCO s’est efforcée de promouvoir la coopération et les échanges entre les états asiatiques et africains, dans un esprit d’unité, d’amitié et de coopération, a-t-elle rappelé.  Cette Organisation a de bonnes relations de coopération avec l’ONU et ses différentes agences, a-t-elle souligné. 


La représentante a rappelé que l’Asie et l’Afrique avaient le plus grand nombre de pays en développement et la plus grande population du monde.  Grâce à leurs efforts pendant de nombreuses années, ces deux régions ont réalisé d’énormes progrès sur les plans politique, économique et social, a-t-elle précisé.  Comme plate-forme importante pour les échanges et la coopération, l’AALCO doit jouer un rôle renforcé pour améliorer la participation effective des états asiatiques et africains aux efforts visant à démocratiser et à renforcer l’état de droit dans les relations internationales, a-t-elle voulu.


M. PAUL BADJI (Sénégal), qui s’est associé à la déclaration de l’Ouganda, a estimé que les organisations régionales jouaient un rôle important dans le traitement de questions majeures comme, le terrorisme, le conflit israélo-palestinien, la consolidation de la paix, les droits de l’homme ou encore l’action humanitaire.  Des organisations telles que l’Union africaine et l’Organisation de la Conférence islamique sont bien placées pour en appréhender les causes profondes et y apporter des solutions idoines, a notamment estimé le représentant.  Le Sénégal, a-t-il dit, note avec la plus grande satisfaction le renforcement continu de la coopération entre l’ONU et l’OCI.  Relevant dans un deuxième temps que cette collaboration s’était également étendue au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), à l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et au Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Badji a cependant signalé que ces diverses collaborations doivent pourvoir déboucher sur des synergies effectives ayant un impact concret sur le terrain.  Le représentant a ensuite souhaité que l’ONU prenne une part active à la mise en œuvre du programme de l’OCI visant à mettre un demi-million d’ordinateurs à la disposition des pays pauvres.  Il a également signalé que la quasi-totalité des interventions de l’ONU en matière de paix, de sécurité et d’action humanitaire se réalisent dans les pays membres de l’OCI.


M. MILOS ALIGRUDIĆ (Serbie) a exprimé le soutien de son gouvernement aux activités du Conseil de l’Europe au Kosovo et Metohija.  Par ailleurs, il a qualifié d’« exceptionnellement importantes » pour la Serbie les activités de la Commission internationale indépendante pour le patrimoine culturel, établie par le Conseil de l’Europe, la Commission européenne et la MINUK au lendemain des émeutes de 2004 dirigées contre les non-Albanais.


La question des réfugiés continue cependant d’être extrêmement problématique pour la Serbie et la sous-région d’Europe du Sud-Est.  Afin d’y trouver des solutions durables, il est devenu nécessaire d’intensifier la coopération entre le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de mettre pleinement en œuvre la Déclaration de Sarajevo.  La Serbie, a dit le représentant, soutient pleinement la poursuite des activités de la Mission de l’OSCE au Kosovo et Metohija.  Ce qui signifie, a souligné le représentant, que les activités de cette Mission doivent être neutres.  Il est en effet d’une importance capitale, s’est-il expliqué, que la Mission par ses activités ne facilite pas l’édification et le fonctionnement des institutions ayant déclaré unilatéralement l’indépendance de la province.


La Serbie attend aussi de la Mission de l’OSCE qu’elle s’engage de manière durable dans l’une des questions les plus critiques pour le Kosovo et Metohija à savoir, la sécurité et le statut des communautés non albanaises qui vivent dans des conditions difficiles.  À cet égard, a-t-il estimé, il est nécessaire que la Mission renforce ses activités pour améliorer le statut des groupes faisant l’objet d’une discrimination.  L’OSCE devrait accorder une attention particulière aux communautés enclavées et soutenir la proposition serbe d’établir de nouvelles municipalités qui réduiraient leur niveau d’isolement.  La Mission devrait aussi mettre en place un programme pour assurer le retour des personnes déplacées, a ajouté le représentant.


M. TERRY DAVIS, Secrétaire général du Conseil de l’Europe, a souligné que la récession et le terrorisme étaient deux choses complètement différentes, mais qui provoquent toutes deux de l’insécurité et de la peur, et créent des tensions entre les individus.  Dans des périodes pareilles à celle d’aujourd’hui, a-t-il déclaré, il existe un besoin plus grand pour les valeurs d’humanité, de justice, d’égalité, de solidarité, de tolérance et de respect mutuel entre les individus et les peuples.  À propos du projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe, il a souligné qu’il y avait une omission concernant l’abolition de la peine de mort.  Selon lui, le Conseil de l’Europe considère la peine de mort comme l’une des punitions les plus inhumaines et les plus dégradantes.  Un seul pays en Europe, qui n’est pas membre du Conseil, continue à appliquer cette peine, a-t-il rappelé.  M. Davis a souligné que le Conseil de l’Europe n’a pas l’intention d’imposer ses idées et ses valeurs au reste du monde.  Nous reconnaissons que nous ne sommes qu’une partie du monde mais nous voulons travailler avec tout le monde pour définir les valeurs communes et en faire des réalités, a-t-il conclu.


M. MOUSSA MAKAN CAMARA, Observateur permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès des Nations Unies, a énuméré les domaines sur lesquels son organisation souhaiterait mettre l’accent dans sa coopération pour les années à venir.  Il a cité la consolidation des actions d’alerte précoce, de diplomatie préventive et de médiation, le renforcement des capacités des États francophones en matière de maintien de la paix et de contribution de troupes, l’accroissement de l’assistance et l’observation électorales, et enfin l’accélération de la ratification des principaux instruments internationaux pertinents.  L’OIF a ensuite déploré que l’espace francophone soit affecté par plusieurs situations de crises, pour lesquelles la francophonie pourrait apporter une contribution spécifique. 


Aussi s’emploiera-t-elle à accroître ses efforts en vue du respect de l’état de droit et du rétablissement de l’ordre constitutionnel à chaque fois que nécessaire, a souligné l’observateur, ainsi qu’à œuvrer à l’application de l’Accord politique de Ouagadougou, à la stabilité du Tchad, dans la région des Grands Lacs, au Liban et en Haïti, et à accompagner le processus de dialogue politique inclusif en République centrafricaine.  S’agissant enfin du respect du statut des langues, le représentant a indiqué que cette exigence s’inscrivait pour l’OIF dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution A/61/266 sur le multilinguisme entendu comme le respect de la parité des six langues officielles de l’ONU et de la parité entre les deux langues de travail.  Il s’est félicité de la nomination de M. Akasaka, Secrétaire général adjoint, au poste de Coordonnateur pour le multilinguisme afin de renforcer les Nations Unies en tant que « lieu d’échanges où se dégage un programme pour l’humanité tout entière ».


M. NARINDER SINGH, Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (AALCO), a expliqué que l’AALCO promouvait la coopération entre l’Asie et l’Afrique sur le plan juridique depuis 52 ans, et que l’Organisation comportait à présent 57 membres et deux observateurs.  Il a engagé les pays de l’Afrique et de l’Asie à devenir membres de l’AALCO, signalant qu’elle complétait le travail effectué par l’ONU dans le cadre du développement et de la codification du droit international, en permettant, notamment, aux pays de ces deux continents de participer activement au renforcement du respect du droit international.  M. Singh a ensuite indiqué qu’au cours de ses sessions annuelles de 2007 et de 2008, l’AALCO s’était penchée, entre autres, sur le droit de la mer, le statut des réfugiés, le problème de la traite des femmes et des enfants ainsi que de la corruption, de même que sur la Cour pénale internationale, le développement durable, la « déportation » de Palestiniens par Israël et les pourparlers de Doha. 


Il a notamment précisé que l’AALCO allait lancer une étude destinée à apporter une solution durable au problème des réfugiés et examiner la possibilité d’organiser, en coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, un atelier sur les aspects juridiques de la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a également expliqué qu’un model juridique de lutte contre la traite des personnes était sur le point d’être finalisé et que le problème des changements climatiques était une question clef pour l’AALCO.  M. Singh a par ailleurs indiqué qu’une session d’information sur le droit international serait organisée par l’AALCO à New Delhi du 3 au 14 novembre.  Nous espérons renforcer davantage ce programme grâce à l’appui de l’ONU, a-t-il dit.


M. ANDERS JOHNSSON, Union interparlementaire, a signalé que depuis l’adoption, il y a deux ans par l’Assemblée générale d’une résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Union interparlementaire (UIP), celle-ci avait travaillé de près avec la Commission de consolidation de la paix afin de faire pleinement participer les parlements nationaux des pays où la Commission déploie ses efforts.  Une démocratie ne pourrait éclore là où le parlement est négligé, a-t-il déclaré.  Il a ensuite expliqué que l’UIP suivait de près le travail du Conseil des droits de l’homme et qu’une réunion était actuellement en cours au siège de l’UIP de Genève à laquelle participaient des membres du Conseil des droits de l’homme et du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme avec pour objectif d’établir un programme d’action pour la participation parlementaire. 


M. Johnsson a ensuite expliqué que l’UIP avait activement participé au Forum pour la coopération en matière de développement de l’ECOSOC, ajoutant que le Programme d’action d’Accra faisait clairement état de la responsabilité des parlementaires dans le cadre, notamment, de la création de plans de développement nationaux et de la transparence dans la gestion des affaires publiques.  Le représentant a ensuite indiqué que l’UIP avait adopté, lors de la cent dix-neuvième session de son Assemblée, une résolution demandant une réponse réellement mondiale et multilatérale à la crise financière. 


Ce texte demande également aux parlements de s’assurer de la création de mesures capables d’empêcher l’émergence d’autres crises de cette même nature, tout en exhortant les gouvernements à faire preuve de vigilance dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également indiqué que l’UIP avait été mandatée pour organiser une conférence parlementaire internationale sur la crise.  Enfin, à l’instar des conclusions du Secrétaire général, le représentant a suggéré à l’Assemblée générale d’adopter un nouveau point à son ordre du jour portant sur les discussions entre le Comité de haut niveau du Conseil des chefs de secrétariat de l’ONU et l’UIP.


Citant plusieurs exemples de coopération avec l’ONU et ses organismes, M. LEONIDAS CHRYSANTHOPOULOS, Organisation de la coopération économique de la mer Noire, a indiqué qu’en coopération avec le PNUD, un programme de promotion de l’investissement et de commerce avait été lancé dans la région en décembre 2006.  En outre, un plan d’action a été mis en place avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour renforcer la réponse de la justice pénale au trafic d’êtres humains dans la région de la mer Noire.  Il vise à promouvoir l’échange d’expertise et de meilleures pratiques, ainsi qu’à renforcer la coopération entre les États Membres de l’Organisation dans la lutte contre ce fléau.  Enfin, l’Organisation a coopéré avec l’Organisation internationale des migrations pour mettre en œuvre un projet de gestion des migrations dans la région, a précisé l’Observateur.


M. YAHYA A. MAHMASSANI, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a expliqué que les États membres de la Ligue avaient lancé les bases d’un projet dans les domaines du social, de l’économie et de la culture et avaient convenu de mettre en place un mécanisme de suivi pour assurer l’application des résolutions de l’ONU et la prévention de conflit.  Il a ensuite signalé que l’ONU avait appuyé les résolutions émises par la Ligue tendant à résoudre la crise au Liban et établir un dialogue élargi sur la question de l’Iraq.  Le représentant a également évoqué le lancement d’un pacte national ayant trait, entre autres, au commerce, à l’agriculture, aux Objectifs du Millénaire pour le développement, au développement durable, à l’éducation et à l’environnement, ainsi que la mise en œuvre de projets de développement durable dans les pays membres de la Ligue des États arabes. 


Il a ensuite expliqué que le Département des affaires économiques et sociales (DESA) avait participé à l’organisation, en 2008, à Abu Dhabi, d’une réunion régionale sur les modes de consommation qui avait privilégié le renforcement du dialogue entre les civilisations.  La Ligue met l’accent sur la poursuite de consultations destinées à garantir la mise en œuvre de toutes les résolutions de l’ONU, a enchaîné le représentant, précisant que pour la Ligue des États arabes, la priorité est d’instaurer une paix durable au Moyen-Orient.  Il a demandé davantage d’efforts pour renforcer cette coopération et faire du Moyen-O


Explication de position


S’exprimant sur la résolution concernant la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe, le représentant du Bélarus a rappelé que plusieurs pays n’ont pas accès aux mécanismes de coopération de l’organisation européenne, notamment dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains.  Par conséquent, il a plaidé pour un plan d’action de l’ONU qui pourrait regrouper tous les documents régionaux dans ce domaine, ce qui lui donnerait un caractère universel. 


MÉMOIRE DE L’HOLOCAUSTE


Rapport du Secrétaire général sur le Programme de communication sur « L’Holocauste et les Nations Unies » (A/63/316)


Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que depuis sa création en janvier 2006, le Programme de communication « L’Holocauste et les Nations Unies » a mis sur pied un réseau international rassemblant des groupes de la société civile et des institutions de renommée mondiale.  Le Programme a obtenu le soutien d’experts afin d’établir un plan aux multiples composantes qui comprend des séminaires à l’intention des fonctionnaires de l’information, des expositions sur différents thèmes se rapportant à l’Holocauste, des documents de réflexion rédigés par d’éminents chercheurs, des tables rondes, une série de films, des produits d’information novateurs accessibles en ligne à l’intention des éducateurs, une exposition permanente au Siège de l’ONU ainsi que la commémoration annuelle de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.


Le Programme de communication a travaillé en étroite collaboration avec les rescapés afin de veiller à ce que leurs récits soient entendus et servent de mise en garde à l’encontre des conséquences de l’antisémitisme et autres formes de discrimination.  Le Département de l’information (DPI) continue de mettre à la disposition de la société civile des outils de communication qui lui permettront de lutter contre le déni de l’Holocauste.


Le Programme continuera également de fournir du matériel éducatif sur la lutte contre l’antisémitisme au réseau mondial des centres d’information des Nations Unies.  Mise au point par ses partenaires que sont le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) et la Anne Frank House d’Amsterdam, une série de directives en trois modules à l’usage des éducateurs permettra aux jeunes de mieux comprendre la vie et l’expérience du peuple juif, la genèse de l’Holocauste et la menace que fait peser aujourd’hui la haine.


Le Département travaillera aussi en collaboration avec le Centre mémorial et Musée de l’Holocauste de Montréal en vue de fournir aux centres d’information des Nations Unies, en anglais et en français, du matériel éducatif adapté selon l’âge sur l’Holocauste à l’intention des élèves des établissements primaires.  Le Département envisage de célébrer le soixante-dixième anniversaire du pogrom de la nuit de Cristal (Kristallnacht) en organisant son séminaire annuel en novembre 2008, lequel porterait sur les actions qui ont conduit à la violence contre les Juifs et à leur emprisonnement partout dans le troisième Reich.  Le Programme publiera également un journal de synthèse de sa série de documents de réflexion en anglais et en français.


Plusieurs centres d’information des Nations Unies ont manifesté l’intérêt d’organiser une exposition sur l’Holocauste dans leurs locaux en 2009.  Pour leur prêter concours à cette fin, le Programme leur a fourni des photographies et le texte de son exposition en anglais, en arabe, en espagnol, en français et en russe.  Enfin, le DPI organisera, en partenariat avec la United States Holocaust Memorial Museum, une exposition intitulée Deadly Medicine, au Siège à New York, en 2009.  Cette exposition montre comment l’Allemagne nazie a mené une campagne visant à « épurer » la société allemande des Juifs et d’autres personnes jugées inférieures sur le plan racial ou biologique.


Débat conjoint


Mme CHERYL HALPERN (États-Unis) a souligné que les leçons de l’Holocauste sont aussi réelles aujourd’hui qu’elles l’étaient, il y a 70 ans.  À chaque génération, des tyrans s’élèvent pour mettre à l’épreuve la volonté du monde.  Ils savent, à partir de l’étude de la montée d’Hitler, qu’il est possible de commettre des actes de violence innommables sans avoir d’opposition, a-t-elle déclaré.  Mais ils doivent aussi savoir que nous aussi avons étudié l’histoire et en avons appris les leçons, a-t-elle prévenu.  La représentante a souligné l’importance des efforts d’éducation et de communication.  Mon pays, a-t-elle dit, est très fier d’être un participant engagé dans ce genre de programmes.  Des éducateurs, des réalisateurs, des musiciens, des institutions, des musées et des fondations ont contribué au succès des programmes de communication, a-t-elle insisté. 


Malgré cela, elle a déploré que la diffamation antisémite qui s’était étendue en Europe avant la Deuxième Guerre mondiale trouve désormais un nouveau public dans le monde.  La dignité et la valeur de chaque personne doivent être respectées et protégées pour éviter des génocides à l’avenir.  La représentante a notamment qualifié d’inexplicable que des États Membres comme l’Iran, malgré l’adoption unanime de la résolution 60/7, continuent de nier la vérité de l’Holocauste.  Comme les États-Unis l’ont déclaré à maintes reprises, nier l’Holocauste équivaut à approuver l’extermination du peuple juif, en particulier, et d’approuver le génocide, en général, a-t-elle souligné.  Cela est inacceptable et odieux, a-t-elle déclaré.  La négation de l’Holocauste prouve que les leçons de cet événement tragique et incompréhensible de l’histoire de l’humanité n’ont toujours pas été apprises et dans ce contexte, les programmes éducatifs montrent toute leur pertinence.  


Mme GABRIELA SHALEV (Israël) a déclaré que son pays et son peuple appréciaient la résolution historique adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale, il y a trois ans, concernant la mémoire de l’Holocauste.  Cependant, a-t-elle dit, cette résolution, ainsi que le rapport du Secrétaire général, ne constituent pas une fin en soi.  La mémoire de l’Holocauste doit être un effort constant qui exige un engagement de notre part pour adapter les leçons tirées du génocide nazi aux menaces de notre époque, a souligné la représentante.  Nous ne pouvons ignorer cette troublante réalité au moment où, plus de 60 ans après l’Holocauste, nous avons pu entendre, depuis cette même tribune, un État Membre appeler à la destruction d’un autre et nier la réalité historique de l’Holocauste.  Il est donc impératif non seulement de condamner de telles déclarations, mais aussi d’agir immédiatement contre un État Membre dont les dirigeants ont tenu des propos aussi méprisables.  L’Holocauste n’a pas commencé dans les chambres à gaz, c’est là qu’il s’est terminé, a rappelé la représentante, avant de dire qu’il avait commencé avec des mots dangereux.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que l’humanité se rappelle « avec honte » des horreurs commises par les nazis.  C’est une catastrophe pour l’humanité, et les générations futures doivent savoir ce qui a pu inspirer cette horreur, a estimé le représentant, pour qui il importe de ne pas blanchir les auteurs de ce crime.  Nous sommes, a-t-il dit, particulièrement inquiets des tendances néonazies de certains pays qui vont à l’encontre des droits de l’homme.  Il importe, a-t-il estimé, de rendre hommage à tous les soldats qui sont tombés pour sauver l’Europe du nazisme.  Évoquant ensuite les tentatives de réécriture de l’histoire, le représentant a dénoncé la tendance nazie de certains mouvements nationalistes, estimant que le concept de la pureté raciale était insultant pour les victimes et pour ceux qui ont lutté contre le fascisme.  Nous devons être vigilants face à la renaissance de cette idéologie ainsi que face à toute idéologie raciste, a-t-il dit.  La commémoration de l’Holocauste permettra de renforcer la coopération internationale pour lutter contre ce phénomène, a-t-il affirmé.


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a souligné que l’Holocauste a marqué les consciences et changé nos cœurs, bien au-delà de l’Europe.  L’humanité ne sera jamais plus la même, a-t-il assuré.  Unis dans la diversité, les Européens ont appris de leurs fautes, a-t-il affirmé.  La mémoire de l’Holocauste était en effet inscrite dans leur démarche tout au long du chemin de la réconciliation.  L’Europe est consciente de sa responsabilité, vis-à-vis des survivants comme de leurs enfants et petits enfants, a-t-il déclaré.  Tous les Européens doivent savoir et se souvenir pour que jamais ne puisse resurgir la barbarie qui a failli les emporter, a-t-il dit.


M. Ripert a déploré que la leçon de l’holocauste fasse encore aujourd’hui l’objet de rejet, de déni ou de mépris, dans différentes régions du monde.  Encore aujourd’hui, alors que les Nations Unies se réunissent une fois de plus pour redire leur condamnation de l’Holocauste et pour perpétuer la mémoire des victimes, certains émettent des doutes à son égard ou en nient même l’existence, a-t-il regretté.  L’Union européenne, a-t-il dit, se félicite du programme mis en place par l’ONU.  Alors que le nombre de survivants qui peuvent encore transmettre leur expérience ne cesse de diminuer, il est vital que nous trouvions de nouveaux moyens de garder intacte pour les générations futures la mémoire de ces crimes terribles, a-t-il affirmé.  En commémorant l’Holocauste, a conclu le représentant, nous réaffirmons notre engagement à combattre l’antisémitisme, le racisme, la haine et toutes les formes d’intolérance religieuse, politique ou ethnique.


M. GERHARD PFANZELTER (Autriche), qui préside actuellement l’Équipe pour la coopération internationale sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur l’Holocauste (ITF), a rappelé que la résolution 60/7 appelle tous les États Membres à développer des programmes éducatifs qui inculquent aux générations futures les leçons de l’Holocauste, afin d’éviter de futurs actes de génocide.  Il a expliqué que les groupes de travail de l’ITF fonctionnent comme un réseau de coopération internationale, doté d’experts, dans le domaine de l’éducation, la mémoire et la recherche, a-t-il rappelé.  L’objectif est que les professeurs, les étudiants et la société soient informés de l’Holocauste et des leçons à tirer pour les prochaines générations.  Selon le représentant autrichien, l’ITF est, par nature, particulièrement préoccupée par les tendances à diminuer ou à nier l’Holocauste.  Par conséquent, il a plaidé pour de plus larges stratégies de coopération afin que la mémoire de l’Holocauste soit généralement acceptée comme une partie de l’éducation et de l’apprentissage des droits de l’homme.  Sous la présidence de son pays, l’ITF cherche à améliorer les contacts avec les médias, a-t-il souligné, en mettant en exergue son site Internet qui met différents instruments à la disposition du public.    


M. JOHN MCNEE (Canada) a estimé qu’il est impossible de réellement comprendre les souffrances des personnes qui ont péri dans les camps de concentration nazis.  Mais nous comprenons parfaitement que l’Holocauste est un crime contre l’humanité, a-t-il lancé, ajoutant que les sociétés qui reposent sur l’intolérance sont inacceptables, et que l’éradication de l’intolérance réside au cœur  même des efforts de prévention de génocides et de crimes contre l’humanité.  Il s’est félicité de la mise en œuvre de la résolution 60/7 de 2005 et des diverses manifestations commémoratives et activités didactiques.  Le représentant a ensuite passé en revue les diverses initiatives lancées par le Canada pour informer le public sur l’histoire de l’Holocauste. 


Une Journée canadienne de commémoration de l’Holocauste a été proclamée, tandis que des archives sont publiées à des fins pédagogiques et de recherche.  Il a cependant relevé que les centres d’information de l’ONU existaient seulement dans certains pays.  Il incombe donc aux Gouvernements nationaux de combler ce manque.  Il a noté l’importance de la résolution 61/225 de 2005 qui engage les États membres à rejeter toute tentative de nier l’Holocauste et a indiqué que le Canada comptait devenir un membre à part entière du Groupe de coopération internationale pour la recherche sur l’Holocauste, l’enseignement de ses réalités et la perpétuation de sa mémoire.


M. ROBERT HILL (Australie) a rappelé que son pays considère le génocide perpétré contre le peuple juif comme le plus ignoble des crimes.  Ses effets ont été profonds pour plusieurs générations et continuent de se faire ressentir aujourd’hui, a-t-il ajouté.  L’Holocauste a montré dans quelles affres l’humanité était capable de tomber et a prouvé clairement au monde les conséquences dévastatrices de l’antisémitisme, de la haine raciale et des persécutions, a-t-il souligné.  Par conséquent, il a déploré que l’antisémitisme, la négation de l’Holocauste, le racisme et l’intolérance religieuse continuent d’exister aujourd’hui.  Il s’est cependant déclaré convaincu que l’amélioration des connaissances sur l’Holocauste aide non seulement à se souvenir de ses nombreuses victimes, mais contribue également à se rappeler la nécessité de rester vigilants et de prendre les mesures pour empêcher qu’une telle horreur ne se reproduise.


M. ALFRED NDABARASA (Rwanda) a indiqué qu’en tant que pays qui avait connu les horreurs du génocide, le Rwanda appréciait pleinement l’importance du souvenir et de son rôle dans la réconciliation et la prévention de génocide. Il a salué les efforts déployés par le Département de l’information visant à disséminer à un public le plus large possible les leçons tirées de l’Holocauste et du génocide du Rwanda.


Droit de réponse


Le représentant de l’Iran a qualifié d’infondées les accusations lancées par certains pays contre le sien pendant le débat.  Nous rejetons ces déformations, a-t-il déclaré, avant d’insister sur le fait que son pays condamne le génocide contre tout groupe, toute race ou religion.  Le génocide où qu’il se déroule ne saurait avoir de justification, a-t-il ajouté.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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