AG/10772

POUR LA DIX-SEPTIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, L’ASSEMBLÉE ADOPTE UNE RÉSOLUTION SUR LA LEVÉE DU BLOCUS IMPOSÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS

29/10/2008
Assemblée généraleAG/10772
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

33e séance plénière – matin


POUR LA DIX-SEPTIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, L’ASSEMBLÉE ADOPTE UNE RÉSOLUTION SUR LA LEVÉE DU BLOCUS IMPOSÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS


L’Assemblée générale a adopté ce matin, pour la dix-septième année consécutive et à une écrasante majorité de 185 voix pour et 3 voix contre, une  résolution demandant la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis.


Ces derniers ont, aux côtés d’Israël et de Palaos, été les seuls à s’opposer à la résolution intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique »*.  Les Îles Marshall et les États fédérés de Micronésie se sont abstenus.


Dans cette résolution, les États Membres demandent, de nouveau, aux États qui continuent d’appliquer des lois ou mesures comme la loi « Helms-Burton » de 1996 de faire le nécessaire pour les abroger ou pour en annuler l’effet le plus tôt possible.  Le préambule du texte souligne que de telles lois et mesures ont des effets extraterritoriaux qui portent atteinte à la souveraineté d’autres États et aux intérêts légitimes d’entités ou de personnes placées sous leur juridiction ainsi qu’à la liberté du commerce et de la navigation.


Lorsqu’il a présenté la résolution, après avoir entendu une vingtaine de déclarations, le Ministre cubain des affaires étrangères, Felipe Pérez Roque, a qualifié le blocus de « mesure politique génocidaire et illégitime », qui a permis, cette année, aux États-Unis d’intensifier la traque des activités des entreprises cubaines et de pays tiers. 


Le blocus n’est donc pas une simple question bilatérale, comme le prétendent les États-Unis, a dit le Ministre cubain, en soulignant que le prochain président américain aura le choix entre la levée du blocus et l’entêtement voire la cruauté de ses prédécesseurs.  « Nous avons besoin de changement », a clamé le Ministre. 


Insistant sur le caractère « bilatéral » de la question, le représentant des États-Unis a répliqué aux assertions selon lesquelles les sanctions nuisaient au bien-être du peuple cubain.  La politique commerciale des États-Unis était conçue de manière à permettre aux Cubains d’avoir accès à la nourriture et à l’aide humanitaire, tout en limitant la capacité de son gouvernement « répressif » de consolider son pouvoir par un contrôle « autoritaire » de l’économie. 


En 2007, les Américains ont fourni 240,5 millions de dollars à des organismes humanitaires privés et cette année, après le passage des ouragans Gustave et Ike, le Gouvernement américain a posé sur la table quatre offres d’assistance que Cuba a refusées.  Le représentant a engagé les États Membres à rejeter les arguments « fallacieux » du Gouvernement cubain et à se concentrer sur la transition qui permettra de rétablir le peuple cubain dans ses droits. 


Dénonçant cette campagne « d’intoxication », le Ministre des affaires étrangères de Cuba a souligné que son pays n’a demandé aucun cadeau à l’Administration américaine mais simplement le pouvoir d’acheter des denrées alimentaires et des matériaux indispensables à la reconstruction du pays après le passage des deux ouragans. 


Quant aux permis de vente des produits agricoles évoqués par le représentant des États-Unis, le Ministre a accusé l’Administration américaine de dresser toujours plus d’obstacles pour limiter ces achats.  Si cette Administration veut vraiment le bien du peuple cubain, elle devrait tout simplement lever le blocus.


Au nom de l’Union européenne (UE), le représentant de la France a clairement exprimé son opposition à l’extension territoriale de l’embargo.  Il a rappelé qu’en juin dernier, l’UE avait décidé de lever les mesures restrictives à l’encontre de Cuba et de proposer aux autorités de La Havane un dialogue sans préalable, qui a été organisé le 16 octobre dernier, à Paris.


Plusieurs pays, comme ceux de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), sont intervenus pour appeler les États-Unis et Cuba au dialogue.  Plutôt que de se limiter à l’adoption de la résolution, nous devrions explorer de nouvelles approches, a estimé le représentant de la République-Unie de Tanzanie, alors que celui du Nicaragua a souhaité que les prochaines élections permettent le changement promis par l’un des candidats et débouchent sur la levée du blocus. 


Même si les résolutions de l’Assemblée générale sont difficiles à faire appliquer, l’histoire ne fermera pas les yeux devant l’action d’un pays comme les États-Unis qui envahissent un autre pays, imposent des mesures injustes ou violent de manière flagrante les frontières d’autres pays, a prédit le représentant de la Syrie.


* A/63/L.4



NÉCESSITÉ DE LEVER LE BLOCUS ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER IMPOSÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE


Rapport du Secrétaire général (A/63/93)


Le Secrétaire général indique que, dans la résolution A/63/L.4, qu’elle a adoptée l’année dernière, l’Assemblée générale s’était déclarée préoccupée par le fait que de nouvelles mesures visant à renforcer et élargir le blocus appliqué à Cuba continuent d’être promulguées et s’était inquiétée des conséquences qui en résultent pour la population cubaine et pour les ressortissants cubains résidant dans d’autres pays.  À cet effet, elle avait décidé d’exhorter de nouveau tous les États à s’abstenir de promulguer ce type de mesures, conformément aux obligations que leur imposent la Charte des Nations Unies et le droit international.  Elle avait également demandé aux États qui continuent d’appliquer ces mesures de faire le nécessaire, conformément à leur système juridique, pour les abroger ou pour en annuler l’effet le plus tôt possible. 


Dans ce rapport, le Secrétaire général présente les réponses reçues des gouvernements et organismes des Nations Unies au 23 juillet 2008.  Ces derniers ont, dans leur grande majorité, plaidé en faveur de l’application de la résolution et du strict respect des buts et principes consacrés par la Charte des Nations Unies, en réaffirmant notamment les principes de l’égalité souveraine des États, de la non-intervention et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, mais aussi ceux relatifs à la liberté du commerce et de la navigation internationaux, également consacrés par de nombreux instruments juridiques internationaux.


Selon les estimations des autorités cubaines, citées par le Bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Cuba, les dommages directs et indirects cumulés que le blocus a fait subir à l’économie cubaine du début des années 60 à 2006, se chiffrent à 89,234 milliards de dollars.


Déclarations


M. JOHN WILLIAM ASHE (Antigua-et-Barbuda), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a condamné l’imposition de mesures économiques coercitives contre un autre État et a appelé tous les pays à ne pas reconnaître les lois extraterritoriales unilatérales contre d’autres États et entreprises commerciales.  Il a ajouté que l’embargo contre Cuba avait provoqué et continue de provoquer de nombreux dégâts financiers et économiques ayant des incidences négatives sur le bien-être du peuple cubain.  Il a exhorté les États-Unis à mettre un terme à cet embargo qui menace la liberté de commerce et les investissements.  Le représentant a rappelé que toutes les nations doivent adhérer au droit international et a déclaré que l’embargo contre Cuba va à l’encontre de ce droit, du droit international humanitaire, de la Charte des Nations Unies et des normes régissant les relations pacifiques entre États.  L’embargo viole, également, les principes de souveraineté des États et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures, a-t-il ajouté.  Il a prôné le remplacement de l’embargo par un dialogue diplomatique pour promouvoir des partenariats entre pays liés par l’histoire et la géographie.  Avant de conclure, M. Ashe a appuyé la résolution présentée aujourd’hui.


S’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a renouvelé son engagement en faveur de la Charte des Nations Unies et du droit international.  « Nous nous abstenons de reconnaître, d’adopter ou d’appliquer des mesures extraterritoriales ou unilatérales coercitives et d’autres mesures du même type, qui visent à exercer une pression sur les pays non alignés et à les empêcher d’exercer leur droit de décider de leurs systèmes politiques, économiques et sociaux », a déclaré le représentant.  Le Mouvement des non-alignés demande aux États qui appliquent ces mesures ou ces lois d’y mettre fin immédiatement, a déclaré le représentant égyptien.


Comme cela a été réaffirmé par les chefs d’État et de gouvernement du Mouvement des non-alignés, lors de leur Sommet qui s’est tenu en 2006 à La Havane, nous appelons, une fois de plus, les États-Unis à mettre fin au blocus économique, commercial et financier contre Cuba, a expliqué le représentant.  Outre qu’il est contraire à la Charte et au droit international, il cause des pertes matérielles et financières considérables au peuple de Cuba.  Le Mouvement des non-alignés réitère enfin sa profonde préoccupation devant la nature extraterritoriale de ce blocus et rejette le renforcement de ces mesures adoptées par les autorités américaines, a ajouté la délégation.


M. GEORGE TALBOT (Guyana), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que l’embargo punitif contre Cuba constitue une préoccupation particulière pour les pays des Caraïbes.  Comme il empêche le développement de la région, les pays de la CARICOM réaffirment leur opposition, sans équivoque, à cet embargo qui a été rejeté par l’immense majorité de la communauté internationale pendant les 16 dernières années, a-t-il expliqué.  L’application unilatérale de lois extraterritoriales sur des États tiers est contraire à la Charte des Nations Unies, a-t-il souligné.  L’embargo lui-même est contraire aux principes de multilatéralisme, du droit international, de souveraineté et de commerce.


M. Talbot s’est déclaré attristé par l’impact de l’embargo sur l’économie cubaine et notamment sur la population de ce pays, en particulier dans le domaine de la santé et de l’alimentation.  Dans ces conditions, il a qualifié de remarquable que Cuba continue d’aider d’autres nations en développement, notamment ses voisins des Caraïbes.  Les Cubains n’ont menacé personne.  Ni l’embargo, ni ses effets délétères ne les ont empêchés de tendre une main amicale et solidaire, sans tenir compte des différences idéologiques, a-t-il signalé.


Compte tenu de la position pacifique, généreuse et coopérative de Cuba sur le plan international, ce pays ne devrait pas être isolé ou exclu des processus régionaux et continentaux, a plaidé le représentant.  L’embargo, a-t-il dit, est de plus en plus anachronique et ne rend service à aucun objectif du XXI siècle.  Il n’a servi qu’à maintenir un état de tension entre deux pays voisins et à provoquer préoccupation, anxiété et embarras dans les Caraïbes, a-t-il regretté, avant de souligner que les pays de la CARICOM entretiennent des relations amicales à la fois avec Cuba et les États-Unis.  En conclusion, il a appelé à un rapprochement entre ces deux pays, dont les résultats ne pourraient être que positifs.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a déploré que les États-Unis ne tiennent pas compte de la volonté majoritaire de l’Assemblée générale de l’ONU et refuse d’écouter la clameur mondiale contre le blocus.  C’est là l’une des nombreuses raisons qui justifient la nécessité impérieuse de réformer l’ONU, pour que les résolutions approuvées par l’Assemblée générale soient respectées par tous les États.  La permanence de ce blocus est contraire à l’esprit de notre époque et constitue un obstacle à la création d’un nouvel ordre international fondé sur la paix et la coexistence entre les nations, a-t-il assuré.


Le représentant a dénoncé le blocus comme un mécanisme de nature criminelle, dont l’objectif est de réduire à la faim et la maladie un peuple digne qui a exercé avec courage son droit à l’autodétermination.  Le « gouvernement impérialiste » viole ainsi les droits fondamentaux du peuple cubain, de manière flagrante.  M. Valero a souligné que le blocus s’est intensifié au cours de cette dernière année.  Empêcher un pays d’obtenir des médicaments et des aliments constitue une violation du droit international, s’est-il indigné.  Le blocus économique, commercial et financier contre Cuba châtie de façon criminelle la population cubaine.  


Dans le contexte des dégâts dévastateurs causés par les ouragans Gustav et Ike, les conséquences du blocus deviennent plus injustes et plus immorales, a-t-il souligné.  Le blocus contre Cuba est rejeté non seulement par le peuple cubain, mais aussi par une majorité de l’opinion publique mondiale, y compris aux États-Unis.  Le représentant a qualifié de positif le récent rapprochement « constructif » et sans conditions entre l’Union européenne (UE) et Cuba.  Il a conclu en exigeant que le blocus soit levé immédiatement et sans condition.   


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a rappelé la désapprobation de son gouvernement vis-à-vis du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis.  Cet embargo est l’expression d’une politique unilatérale, qui dure depuis près d’un demi-siècle, qui va à l’encontre du droit international et de la Charte des Nations Unies, et qui se traduit par des conséquences humanitaires pour le peuple cubain, a affirmé le représentant.  Le Gouvernement mexicain réitère sa position contre l’exercice de lois nationales qui violent les lois internationales dans d’autres pays, a poursuivi M. Heller, qui a expliqué que son pays est favorable à l’intégration de Cuba aux mécanismes régionaux.  Cela permettrait d’encourager les échanges économiques et commerciaux, ainsi que la coopération et le développement de ce pays avec ses voisins.  Dans ce contexte, l’État mexicain a promulgué une loi, qui interdit explicitement aux individus ou aux organisations de participer à toute action susceptible d’affecter le commerce et les investissements si de telles actions correspondent à l’application de lois de pays étrangers.


Le Mexique promeut également les contacts bilatéraux avec Cuba sur les plans économique et commercial, a indiqué le représentant, au travers notamment d’un mécanisme d’information et de consultation politique qui s’est réuni pour la troisième fois en mars dernier.  Dans ce cadre, un accord a été signé pour restructurer la dette de Cuba avec le Mexique, ainsi qu’un mémorandum d’accord pour sécuriser les migrations entre les deux pays, a précisé la délégation.  Sur ces bases, le Mexique a su promouvoir la coopération et le dialogue comme cela a été démontré lors du premier dialogue politique ministériel entre le Groupe de Rio et Cuba, qui a eu lieu au début de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a conclu la délégation.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a déclaré que l’embargo commercial et financier imposé par les États-Unis contre Cuba violait le droit international, notamment la liberté de commerce et de navigation, ainsi que le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État.  Cet embargo va à l’encontre des normes qui gouvernent les relations entre États souverains, a déclaré le représentant, ajoutant qu’il provoquait des dommages économiques et commerciaux non seulement pour Cuba mais, pour tous les pays désireux d’entretenir des relations commerciales et financières avec ce pays.  Il a également signalé que le blocus nuisait gravement aux efforts déployés par Cuba pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le représentant vietnamien a ensuite estimé que les États devaient résoudre leurs différends par l’intermédiaire du dialogue et de négociations établies sur la base du respect mutuel et du principe de non-ingérence.  Nous demandons aux États-Unis de mettre un terme à cet embargo qui ne fait que nuire à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il dit.


M. MOHAMED (Soudan) a estimé que le blocus économique imposé par les États-Unis à Cuba allait à l’encontre de la légitimité internationale.  L’appui continu dont bénéficie, depuis 16 ans, la résolution de l’Assemblée générale témoigne du fait que la communauté internationale rejette cet embargo.  Les souffrances du peuple cubain suscitent son indignation et il s’unit pour condamner ces sanctions, a-t-il dit.  Il a signalé que du fait des répercussions de ce blocus, le peuple cubain se voyait privé des moyens fondamentaux lui permettant de subvenir à ses besoins.  Ma délégation, a-t-il insisté, s’élève contre ces sanctions et contre cette politique d’hégémonie.  Le représentant a ensuite estimé que l’adoption de cette résolution constituait un message très important de la communauté internationale contre l’usage de la force.


M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé qu’en dépit du blocus unilatéral imposé par les États-Unis, le peuple cubain avait manifesté sa solidarité aux autres peuples du monde.  Par exemple, il n’est pas rare de trouver des médecins et des infirmières cubains en Amérique latine et en Afrique.  Le travail remarquable des Cubains dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la biotechnologie est reconnu par la communauté internationale.  Grâce à ses projets de coopération bilatéraux, Cuba prête aussi une assistance précieuse à de nombreux pays en développement où des professionnels et des experts exercent leurs compétences.  En outre, Cuba a soutenu les luttes de libération dans le monde entier, y compris en Afrique du Sud, où ce pays a apporté sa contribution à l’instauration de la démocratie, a affirmé le représentant.  Le Gouvernement sud-africain s’est constamment opposé au blocus imposé par les États-Unis pour des raisons qui vont au-delà de la solidarité que nous partageons avec le peuple cubain.  Le représentant a invoqué la violation des principes de souveraineté égale entre les États, de la non-intervention et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, l’Afrique du Sud appuie le projet de résolution présenté aujourd’hui.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a rappelé que l’Assemblée générale a adopté pendant 16 années consécutives, à une majorité écrasante, une résolution demandant à tous les pays de ne pas appliquer à d’autres nations des lois et des mesures contraires à la Charte de Nations Unies et au droit international.  Malheureusement, a-t-il dit, l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba par son riche voisin est toujours en place.  La communauté internationale a le droit de faire part de ses graves préoccupations face à l’embargo et aux sanctions dont a souffert Cuba pendant des années et de demander au pays concerné de mettre fin à ce genre de pratiques.


L’embargo ne fait pas seulement du tort aux intérêts de Cuba et d’autres pays.  Il est également contraire aux principes de démocratie, de liberté et des droits de l’homme.  Le représentant a rappelé que la communauté internationale affronte aujourd’hui une crise alimentaire mondiale qui rend l’embargo encore moins raisonnable que jamais.  Chaque pays a le droit de choisir son propre système social et la voie de son développement.  Le représentant a plaidé pour que les différends entre les États soient résolus par le biais du dialogue et de la coopération, sur la base de l’égalité et du respect mutuel.  Par conséquent, le Gouvernement chinois, a-t-il conclu, demande la fin de l’embargo contre Cuba. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a réitéré son appel à la levée du blocus économique sous lequel, a-t-il précisé, sont nés 70% des citoyens cubains.  Ce blocus est une violation du principe d’égalité et de souveraineté entre États, a-t-il estimé, ajoutant qu’il violait également le droit du peuple cubain au développement et à la souveraineté.  De l’avis du représentant algérien, le blocus est également une négation des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies.  Il a ensuite signalé que le Sommet du Sud organisé, en juin 2005 à Doha, avait rejeté toute mesure coercitive imposée à un pays.  Il a renouvelé son appel aux États-Unis, l’exhortant à lever son blocus et rappelant dans la foulée que la résolution présentée aujourd’hui est appuyée par « l’écrasante » majorité de l’Assemblée générale. 


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a assuré que l’embargo contre Cuba est contraire à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations Unies.  De pareilles mesures continuent d’avoir un impact négatif sur les conditions de vie et les droits fondamentaux du peuple cubain et entravent les efforts du Gouvernement cubain pour atteindre les OMD, a-t-il averti, tout en dénonçant l’application de lois extraterritoriales.  Il ne fait aucun doute que ce blocus constitue une violation des principes internationaux sur les relations entre les États.  Ce genre de mesures a un impact négatif sur la promotion de la coopération et le partenariat, tous deux nécessaires à la création d’un environnement favorable à tous, a-t-il ajouté.  Le recours à l’embargo, pour atteindre des objectifs politiques, fait du tort aux efforts collectifs des États Membres visant à assurer la croissance économique et le développement durable.  M. Al-Habib a souhaité que les États Membres, qui continuent d’appliquer ce genre de mesures, prennent les dispositions nécessaires pour les abroger dès que possible. 


M. RAJEEV SHUKLA (Inde) a rappelé que l’Assemblée générale se penche sur cette question depuis 46 ans et a signalé que certaines lois américaines, comme le « Cuba Democracy Act » de 1992 et le « Helms-Buron Act » de 1996, avaient étendu la portée extraterritoriale de l’embargo.  Ma délégation, a-t-il dit, appuie le rejet catégorique par la communauté internationale de lois nationales ayant un impact extraterritorial.  Le représentant a ensuite expliqué que le blocus économique imposé à Cuba affectait notamment les services de santé cubains, ce qui nuisait aux efforts déployés par Cuba dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  Il a également attiré l’attention sur les répercussions que subissaient les groupes socioéconomiques les plus vulnérables de l’île.  Il a également signalé que l’embargo entrave la mise en œuvre des projets des Nations Unies.  M. Shukla a souligné que malgré l’embargo, les États-Unis demeuraient une source importante d’importations pour Cuba.  Cela démontre tout le potentiel commercial et économique qui existe entre ces deux pays, a-t-il estimé, ajoutant que l’embargo entraînait également des répercussions négatives sur les opportunités commerciales des États-Unis.  Le représentant a ensuite indiqué que l’Inde s’oppose à toute mesure unilatérale imposée par les pays contre la souveraineté d’un autre État.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a réitéré la position inchangée de son pays, qui condamne résolument le blocus imposé à Cuba et appelle à la levée de cette mesure.  Ce blocus est contre-productif et anachronique, a-t-il assuré.  Il empêche l’établissement d’un nouveau monde plus juste, qui serait conforme à la Charte des Nations Unies et au droit international.  Nous sommes convaincus, a ajouté M. Churkin, que la levée de cet embargo et la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis amélioreraient la situation et permettraient de faciliter l’intégration de Cuba dans les processus mondiaux et régionaux.  La poursuite de cet embargo est également incompatible avec l’effort entrepris pour réformer les Nations Unies, dans la mesure où il ignore l’avis unanime des États Membres sur la nécessité d’œuvrer de concert à la mise en œuvre de principes basés sur la coopération et le droit de chaque pays de choisir son propre système économique, financier et social.  M. Churkin a conclu en disant que la levée du blocus faciliterait aussi considérablement les efforts pour réhabiliter l’économie cubaine après le passage dévastateur de l’ouragan Gustav sur l’île à la fin du mois d’août dernier.


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a rappelé que, depuis 16 ans, l’Assemblée générale adopte à chaque session une résolution exhortant tous les pays, conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes fondamentaux du droit international, à s’abstenir de prendre des mesures extraterritoriales.  Malheureusement, le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis est toujours en vigueur, a-t-il relevé.  Cet embargo, a estimé la délégation, ne profite pas aux deux pays, mais ne sert qu’à maintenir la tension dans la région.  Par-dessus tout, il cause des souffrances terribles au peuple cubain, une situation qui a été exacerbée par la saison des ouragans, et particulièrement par le passage des ouragans Gustav et Ike, a conclu la délégation, qui a annoncé qu’elle appuierait le projet de résolution.


M. LAZAROUS KAPAWBWE (Zambie) a rappelé que son pays avait été l’un de ceux qui, à une écrasante majorité, avait voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale appelant à la levée du blocus imposé par les États-Unis à Cuba.  Ma délégation, a-t-il dit, a exprimé de manière constante sa préoccupation devant ce blocus, en raison de ses effets extraterritoriaux et unilatéraux, qui constituent une violation des principes internationaux du libre-échange et de la navigation consacrés par les Nations Unies.  La Zambie votera donc en faveur du texte de résolution présenté aujourd’hui, a affirmé le représentant, qui a fait part de son ferme engagement pour le respect universel du droit international.


M. RONALD GODARD (États-Unis) a déclaré que tout État avait le droit souverain d’entretenir des relations commerciales avec un autre État, comme il le désire et conformément aux seuls traités auxquels il a librement consenti.  Face à une question bilatérale liée aux efforts des États-Unis pour atténuer l’impact des politiques répressives du Gouvernement cubain sur son propre peuple, le représentant a jugé inapproprié que l’Assemblée générale examine la résolution présentée aujourd’hui.  Par le passé, a-t-il souligné, de nombreux États ou groupes régionaux ont pris des mesures pour restreindre les exportations et importations avec certains pays.  Il ne fait aucun doute, a-t-il insisté, que chaque État Membre défendrait vigoureusement son droit de déterminer sa propre politique commerciale. 


Le représentant a ensuite déclaré que contrairement aux assertions selon lesquelles les sanctions nuisaient au bien-être du peuple cubain, la politique commerciale des États-Unis était conçue de manière à permettre aux Cubains d’avoir accès à la nourriture et à l’aide humanitaire, tout en limitant la capacité de son gouvernement « répressif » de consolider son pouvoir par un contrôle « autoritaire » de l’économie cubaine. 


Le peuple américain, a-t-il poursuivi, demeure le plus grand contributeur d’aide humanitaire à Cuba.  En 2007, les Américains ont fourni 240,5 millions de dollars à des organismes humanitaires privés sous forme de nourriture, de biens de première nécessité, de dons humanitaires non agricoles ou encore de dons en médicaments.  Les États-Unis ont aussi autorisé de plus en plus d’organisations non gouvernementales (ONG) basées sur leur sol à fournir une assistance humanitaire.  Cette année, après les ravages provoqués par le passage des ouragans Gustave et Ike, le Gouvernement américain a proposé à quatre reprises de fournir au peuple cubain une aide humanitaire d’une valeur de 5 millions de dollars.  Toutes nos offres ont été rejetées par le Gouvernement cubain, a signalé le représentant. 


Il a ensuite indiqué que la législation américaine autorise la vente à Cuba, de médicaments, de fournitures médicales et de produits agricoles, précisant, entre autres, qu’en 2007 les exportations agricoles américaines vers l’île s’élevaient à 446 millions de dollars.  Malgré l’intérêt manifeste des États-Unis pour le bien-être du peuple cubain, les autorités cubaines continuent de faire des déclarations mensongères sur la nature des sanctions américaines, a notamment déclaré le représentant des États-Unis. 


Cela témoigne du manque d’intérêt du régime castriste pour son propre peuple, sinon pourquoi aurait-il refusé les offres d’assistance, s’est exclamé le représentant.  Ce régime préfère prolonger les souffrances de son peuple pour avoir un prétexte de présenter des résolutions comme celle dont est saisie l’Assemblée générale aujourd’hui, a lancé le représentant. 


M. Godard a ensuite déclaré que la situation désastreuse dans laquelle se trouve actuellement l’économie cubaine était imputable au fait que le régime castriste refuse à son peuple l’exercice de ses droits de l’homme et droits économiques les plus fondamentaux.  Avant de conclure, le représentant a engagé les États Membres à rejeter les arguments « fallacieux » du Gouvernement cubain et à se concentrer sur des efforts visant une transition, à Cuba, qui permettrait de rétablir le peuple cubain dans ses droits. 


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a assuré que personne au monde ne soutient le blocus économique, commercial et financier imposé par le Gouvernement des États-Unis d’Amérique contre l’« héroïque et généreux » peuple de Cuba.  Il est triste que le Gouvernement d’un peuple généreux, comme l’est celui des États-Unis, puisse être aussi mesquin et avare, en voulant fléchir l’esprit d’indépendance, d’autodétermination et de solidarité internationaliste dont fait preuve Cuba, a-t-elle déploré.  Ce blocus et cette souffrance doivent prendre fin.  Nous ne pouvons pas permettre qu’un pays continue de manipuler le droit international et la Charte des Nations Unies, comme bon lui semble, a-t-elle déclaré.


Mme Rubiales a plaidé pour que les résolutions de l’Assemblée générale soient rendues obligatoires.  Le Nicaragua, a-t-elle dit, condamne énergiquement ce genre de politiques et de pressions et exige que ce blocus criminel soit levé immédiatement.  La représentante a ensuite rappelé que la presse américaine parle depuis plusieurs mois d’une occasion historique de « changement » aux États-Unis.  Nous espérons que ce « changement » soit comme ceux qui sont en train de se produire en Amérique latine et dans les Caraïbes, qu’il aide au développement, respecte les décisions souveraines de nos peuples et mette un terme, une fois pour toutes, au blocus contre Cuba, a-t-elle souhaité.  En conclusion, elle a rendu hommage au « Commandant Fidel, le plus grand combattant pour la paix et la solidarité entre les peuples ».


M. CAMILLO M. GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) s’est demandé pourquoi, après 16 ans de débats sur cette question, Cuba était toujours assujetti à un blocus qui date de la guerre froide.  Les États-Unis ont certes le droit souverain de faire du commerce avec les pays qui leur conviennent, mais l’application d’une loi nationale extraterritoriale constitue une violation de la Charte des Nations Unies, a-t-il souligné.  En outre, les États membres de la CARICOM subissent aussi les conséquences de ce blocus, car il empêche Cuba, qui est l’île la plus importante et la plus peuplée de la région, de jouer son rôle de moteur économique régional, a fait observer le représentant.  Il a ensuite insisté sur le fait que l’idéologie à l’origine de l’imposition de ce blocus n’était plus pertinente, à l’heure où l’Europe occidentale achète du pétrole en provenance de la Fédération de Russie et expédié à partir de l’Iran et où la Chine est l’un des partenaires commerciaux les plus importants des États-Unis.


M. SEIF ALI IDDI (République-Unie de Tanzanie) s’est déclaré préoccupé par les effets négatifs de l’embargo contre Cuba, qui frappe les groupes les plus vulnérables, comme l’ont démontré les dégâts causés récemment par le passage des cyclones Gustav et Ike.  Le besoin de mettre un terme à l’embargo contre Cuba ne doit pas être vu uniquement d’un point de vue politique et sous l’angle du pouvoir, mais aussi sur le plan humanitaire, a-t-il dit.  La levée de l’embargo permettra non seulement l’allégement des conditions socioéconomiques que subissent les Cubains, mais elle contribuera aussi au dialogue, à la compréhension et aux relations de bon voisinage, a-t-il souligné.  Le représentant tanzanien a appelé au dialogue entre les États-Unis et Cuba.  Nous devons aussi chercher d’autres approches, au-delà de l’adoption de résolutions, pour convaincre les États-Unis d’Amérique de lever l’embargo contre le Gouvernement et le peuple cubains, a-t-il recommandé.


Le Ministre cubain des affaires étrangères, M. FELIPE PÉREZ ROQUE, a qualifié d’illégal et injuste le blocus que le Gouvernement des États-Unis impose à son pays depuis presque 50 ans.  Le blocus est plus vieux que Barack Obama et que tous ceux de ma génération, a-t-il rappelé.  Le Ministre a souligné que plus de 500 000 logements et des milliers d’écoles et d’institutions ont été endommagés par le passage récent des cyclones Gustav et Ike, qui ont également détruit les infrastructures d’électricité et des communications.   Malgré les importants dommages et la dévastation, l’Administration américaine a fait étalage de son cynisme et de son hypocrisie habituels, a-t-il dit.  Tout en opposant une fin de non-recevoir à notre demande d’achat des aliments et des matériaux indispensables à la reconstruction du pays, les États-Unis, a accusé le Ministre, ont orchestré une campagne d’intoxication maladroite pour faire croire à l’opinion publique internationale que le Gouvernement cubain ne s’occupait pas de son peuple.  Cuba, a-t-il dit, ne peut accepter de l’aide de ceux qui ont durci leurs blocus, leurs sanctions et leur hostilité contre son peuple.  Cuba, a-t-il insisté, n’a demandé aucun cadeau à l’Administration des États-Unis, mais simplement de pouvoir acheter des aliments et des matériaux. 


Revenant sur les dires du représentant américain concernant l’autorisation de permis de vente des produits agricoles après le passage des cyclones, le Ministre a souligné que ces ventes existent depuis 2001 mais que Cuba ne peut acheter que dans le cadre de mesures de supervision rigoureuses et au terme d’une procédure bureaucratique extrêmement « tortueuse ».  Le fait est, a-t-il affirmé, que l’Administration américaine a dressé toujours plus d’obstacles pour limiter ces achats.  Si cette Administration était vraiment soucieuse du bien-être du peuple cubain, a dit le représentant, elle devrait tout simplement lever le blocus qui est une violation des normes les plus élémentaires du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Selon lui, les préjudices annuels du blocus sont presque aussi élevés que les dégâts causés par les cyclones Gustav et Ike.  Or, si les cyclones sont des phénomènes naturels, le blocus est une mesure politique génocidaire et illégitime, a-t-il dénoncé.


M. Pérez Roque a estimé que les dommages directs du blocus s’élèvent à 93 milliards de dollars, depuis son application, soit deux fois le PIB cubain et à la valeur actuelle du dollar, quelque 224,6 milliards.  Il a considéré que l’Administration américaine a de nouveau bafoué, cette année, les 16 résolutions approuvées d’affilée par l’Assemblée générale, en intensifiant la traque des activités des entreprises cubaines et de pays tiers.  Il a aussi accusé Washington d’avoir augmenté son aide financière et matérielle à ceux qui veulent liquider l’ordre constitutionnel cubain, dégageant à cette fin, 85 millions de dollars de plus.  Selon lui, le blocus n’est pas une simple question bilatérale entre Cuba et les États-Unis, puisqu’il s’attaque aussi aux pays tiers.  De plus, il entrave les relations normales entre les Cubains vivant aux États-Unis et leurs familles restées à Cuba.


M. Pérez Roque a rappelé qu’un nouveau président des États-Unis sera élu dans quelques jours.  Il devra décider entre la levée du blocus ou le même entêtement et la même cruauté que ses prédécesseurs, a-t-il prévenu.  « Vous avez la force, mais nous avons de notre côté la raison », a lancé le Ministre cubain, en s’adressant directement au représentant des États-Unis, tout en soulignant que son pays était « isolé ».  « Vous menacez, mais nous ne menaçons jamais.  Nous demandons le soutien de cette Assemblée », a-t-il ajouté.  M. Pérez Roque a accusé les États-Unis de vouloir imposer un changement de régime à Cuba, tout en rappelant que leur Président actuel sera le dixième à quitter la Maison Blanche sans l’avoir obtenu.  « Nous avons besoin de changement », a-t-il plaidé, avant d’appeler l’Assemblée à appuyer la résolution. 


Explication de vote


Le représentant de la France, intervenant au nom de l’Union européenne (UE), a indiqué que l’Union européenne avait clairement exprimé son opposition à l’extension territoriale de l’embargo, telle que contenue dans le « Cuban Democracy Act » de 1992 et la loi « Helms-Burton » de 1996.  L’Union européenne ne peut accepter que des mesures unilatérales imposées par les États-Unis à des pays donnés puissent limiter les relations économiques et commerciales de l’Union avec des pays tiers, a-t-il signalé, rappelant que celle-ci avait adopté un règlement qui protège les intérêts des personnes physiques ou morales résidant dans l’Union européenne contre les effets extraterritoriaux de la loi « Helms-Burton ».  Le représentant a ensuite déclaré que l’UE voulait encourager un processus de transition pacifique à Cuba vers une démocratie pluraliste, le respect des droits de l’homme et le redressement économique, notamment.  Il a rappelé qu’en juin dernier, l’Union européenne avait décidé de lever les mesures restrictives à l’encontre de Cuba et de proposer aux autorités de La Havane un dialogue sans préalable, qui a été organisé le 16 octobre dernier à Paris.


Le représentant a ensuite signalé que si la situation des droits de l’homme à Cuba avait connu des développements positifs, notamment la signature par Cuba de deux pactes des Nations Unies, ainsi que la commutation de peines de mort en peines de prison, celle-ci n’avait pas fondamentalement changé.  Le Gouvernement cubain continue de dénier à ses citoyens les droits et libertés civiques, politiques et économiques reconnus au plan international, a-t-il souligné.  Il a engagé instamment le Gouvernement cubain à libérer sans condition tous les prisonniers politiques et a fait part des préoccupations de l’Union européenne quant à la détérioration de l’état de santé de plusieurs prisonniers politiques détenus depuis mars 2003. 


De l’avis du représentant de la France, les réalisations du Gouvernement cubain en matière de santé et d’éducation sont sapées par les restrictions qu’il impose à l’exercice des droits civiques, politiques et économiques, tandis que l’embargo imposé par les États-Unis entrave le développement économique de l’île et détériore le niveau de vie du peuple cubain.  Nous réaffirmons notre conviction que la levée de l’embargo commercial imposé par les États-Unis contribuerait à l’ouverture de l’économie cubaine, a dit le représentant.  Il a ensuite indiqué que malgré les nombreuses critiques que suscite l’action de Cuba en matière des droits de l’homme, l’Union européenne s’était prononcée à l’unanimité en faveur du projet de résolution.


La représentante du Brésil, s’exprimant au nom du Marché commun du Sud (Mercosur), a invoqué l’attachement aux principes du multilatéralisme, de la non-intervention et du règlement pacifique des différends pour expliquer l’adhésion du Mercosur à la résolution présentée aujourd’hui.  L’embargo contre Cuba n’est pas non plus conforme aux normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-elle souligné.  Par conséquent, les pays du Mercosur dénoncent l’application de mesures coercitives unilatérales et contraires au libre-échange, qui font un mal « irréparable » au bien-être des peuples et constituent des obstacles aux processus d’intégration régionale, a-t-elle conclu.


Le représentant de la République démocratique populaire lao, qui a voté en faveur du texte, a réitéré son opposition au blocus imposé par les États-Unis à Cuba, qui est en violation directe des principes et des objectifs consacrés par la Charte des Nations Unies et qui cause des souffrances au peuple cubain.  L’adoption par l’Assemblée générale, depuis tant d’années et à une écrasante majorité, des résolutions pertinentes, indique le rejet par la communauté internationale de mesures économiques coercitives.  La République démocratique populaire lao croit, au contraire, que le dialogue pacifique est au cœur du règlement des différends entre pays, a insisté le représentant.


La représentante de l’Indonésie a précisé que son pays avait voté en faveur de la résolution, parce qu’il est fermement convaincu que les mesures évoquées dans la résolution vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations-Unies.  Elle a demandé la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba.


Le représentant du Myanmar a déclaré qu’il avait voté en faveur du projet de résolution, estimant que le blocus imposé à Cuba était une violation des principes et des objectifs de la Charte, ainsi que du principe fondamental de la souveraineté, de l’égalité et du droit au développement de toutes les nations.  Il s’est dit convaincu que les États-Unis devaient lever ce blocus, qui a des conséquences négatives pour le peuple cubain.


Le représentant du Bélarus a constaté la position presqu’unanime sur la nécessité de lever le blocus économique imposé à Cuba.  Les sanctions imposées par les États-Unis à Cuba sont injustifiées notamment au regard des récentes crises économique, financière et autres que connaît le monde.  Ces crises et les changements climatiques, entre autres, soulignent le nécessité d’y faire face ensemble, a-t-il estimé, pour ensuite demander aux États-Unis de lever le blocus économique


La représentante de l’Équateur a indiqué que sa délégation avait voté en faveur de la résolution.  Le Gouvernement de l’Équateur, condamne, dans sa novelle Constitution, toutes les mesures coercitives unilatérales et exprime sa solidarité avec le peuple cubain, a-t-elle déclaré.  La représentante a ensuite lancé un appel à « la solidarité et à l’intelligence » pour lever ce blocus qui viole, selon elle, la dignité du peuple cubain.


Le représentant de la Syrie a rappelé que malgré les appels répétés lancés par l’Assemblée générale, durant 16 années consécutives, le Gouvernement des États-Unis n’a pris aucune mesure pour répondre aux souhaits de la communauté internationale.  Par ailleurs, les autorités américaines ont introduit de nouvelles mesures pour renforcer l’embargo.  Le comportement des États-Unis contre Cuba menace la stabilité dans la région et constitue une menace flagrante pour la paix internationale.  La Syrie, a dit le représentant, espère que toutes les formes de blocus imposées par les États-Unis à d’autres États, y compris le sien, seront levées. 


Nous espérons que les États-Unis respectent les voix de la communauté internationale, a-t-il déclaré.  Notant le vote d’Israël contre l’écrasante majorité des États Membres, il a estimé qu’il démontre que ce pays est isolé au sein de la communauté internationale.  Malgré les difficultés à faire appliquer les résolutions de l’Assemblée générale, a prévenu le représentant, l’histoire ne fermera pas les yeux devant l’action d’un pays qui se trompe en décidant d’envahir un autre État, d’armer des agresseurs, d’imposer des mesures injustes ou de violer de manière flagrante les frontières d’autres pays, comme le mien. 


Le représentant de la Norvège a estimé que le blocus imposé à Cuba relevait fondamentalement d’une question bilatérale.  Nous soutenons les sanctions adoptées par la communauté internationale au travers du système des Nations Unies, mais nous ne pouvons soutenir des mesures unilatérales extraterritoriales prises contre un pays tiers.  Dès lors, nous ne pouvons accepter que les mesures imposées par les États-Unis puissent déterminer les relations de la Norvège avec Cuba.


La Norvège demeure toutefois préoccupée par la protection et la promotion des droits de l’homme à Cuba et a réitéré son appel au Gouvernement cubain pour qu’il libère tous les prisonniers politiques et garantisse la liberté d’expression et l’accès à l’information.  La Norvège s’est dite néanmoins encouragée par la signature récente, par Cuba, des deux Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels.  Le représentant a également exprimé sa satisfaction devant la commutation des peines capitales en peines de prison.  Convaincu que l’isolement n’est pas une réponse appropriée aux développements survenus sur l’île, il s’est prononcé pour la résolution.


Le représentant de l’Ouganda a expliqué que sa délégation avait voté en faveur de la résolution.  Il a estimé que le blocus imposé à Cuba était « injustifié » et qu’il entraînait des répercussions adverses sur le peuple cubain.  Il a également signalé que sa délégation n’était pas favorable aux mesures unilatérales ayant une application extraterritoriale.


Déclaration de clôture


Le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, a souligné que le monde entier avait une nouvelle fois exprimé son rejet du blocus illégal et criminel contre l’héroïque et solidaire Cuba.  Ce blocus, si justement rejeté et condamné à l’unanimité, de laquelle seul l’agresseur s’exclut, doit se terminer une fois pour toutes.  Maintenir l’embargo après les dégâts causés par les ouragans Gustav et Ike constitue un acte d’une extrême cruauté, a-t-il dénoncé.  En conclusion, M. d’Escoto a exprimé sa solidarité « inébranlable » à Fidel, héros de la solidarité internationale, ainsi qu’au « merveilleux » peuple cubain.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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