ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA RÉFORME DE L’ONU DEMEURENT AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
20e et 21e séances plénières – matin et après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA RÉFORME DE L’ONU DEMEURENT AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS
En examinant aujourd’hui le rapport du Secrétaire général relatif à l’activité de l’Organisation, la plupart des 18 délégations qui sont montées à la tribune de l’Assemblée générale, ont mis l’accent sur les questions de développement et de la réforme des Nations Unies.
Dans un contexte de remous provoqués par les crises financière, alimentaire, énergétique et écologique et marqué par les retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de nombreuses délégations, à l’instar de celle de l’Égypte, se sont félicitées de la place que le Secrétaire général a accordée au développement dans son rapport.
Le rapport attire en effet l’attention sur le fait que 1,2 milliard de personnes continuent de vivre dans la pauvreté, que 2,6 milliards d’individus sont privés de services sanitaires et que 1,2 milliard des personnes les plus pauvres de la planète sont victimes de maladies tropicales et infectieuses.
À la vielle de la Conférence de suivi de Doha sur le financement du développement, le représentant de l’Égypte a estimé que la situation actuelle exige de l’ONU qu’elle joue un rôle majeur. Ses homologues de la Colombie et du Japon ont souhaité que, dans ce cadre, la question de la crise alimentaire soit placée au cœur de l’ordre du jour de l’ONU. De nombreux appels ont d’ailleurs été lancés pour sortir de l’impasse le Cycle de négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dit « Cycle du développement ».
S’il a fait l’objet de déclarations élogieuses, le rapport du Secrétaire général a également essuyé quelques critiques. « C’est un rapport plein de lacunes » a notamment lancé le représentant de l’Inde, devant un document « qui n’illustre pas la gravité de la crise actuelle et qui ne présente pas une vision de l’avenir ». « Le rapport donne l’impression que les choses suivent leur cours normal », a renchéri le représentant du Guatemala tandis que son homologue de Cuba aurait voulu que le Secrétaire général explique comment l’ONU doit réagir face à la situation actuelle.
Le représentant des États-Unis s’est montré plus technique. Il a reproché au rapport d’inclure dans les OMD, et ce « de manière sélective », de nouveaux objectifs issus du Document final du Sommet mondial de 2005, comme ceux liés à l’accès à la santé reproductive, alors que les OMD sont issus de la Déclaration du Millénaire de 2000.
Ces tentatives d’élargir et de redéfinir les OMD sans consulter les États Membres risquent de diluer des engagements politiques soigneusement négociés et de détourner l’attention de la nécessité de poursuivre ensemble des objectifs internationalement agréés. N’oublions pas, a dit le représentant américain, que ce qui sous-tend les OMD, c’est le fait qu’il revient à chaque pays de déterminer ses priorités en matière de développement.
Une importante partie du rapport du Secrétaire général étant consacrée à la réforme de l’ONU, cette question a également été largement commentée, en particulier la réforme du Conseil de sécurité. « Nous avons besoin d’un Conseil de sécurité équitable et représentatif qui n’empiète pas sur les fonctions et prérogatives des autres organes du système de l’ONU », a notamment déclaré le représentant de Cuba, tandis que son homologue de la Chine a estimé que la priorité doit être d’augmenter le nombre des pays en développement.
Les représentants de la France, au nom de l’Union européenne, et du Japon, ont, quant à eux, mis l’accent sur la nécessité d’améliorer rapidement la représentativité, la transparence et l’efficacité de l’ONU. L’Union européenne, a dit le représentant français, est attachée à une réforme de la gestion du Secrétariat de l’ONU comme de ses activités opérationnelles. Son homologue du Japon a souligné l’importance d’une gestion financière « saine et prudente » pour s’assurer l’engagement continu des États Membres en faveur des activités de l’ONU.
Outre les pays cités, les représentants du Bélarus, de l’Indonésie, de l’Islande, de la Malaisie, du Pérou, de la République de Corée, du Saint-Siège et du Viet Nam sont également intervenus au cours de ce débat.
L’Assemblée générale commencera mercredi 8 octobre, à 10 heures, l’examen du point intitulé « Demande d’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la question de savoir si la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo est conforme au droit international ».
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION A/63/1
Dans ce rapport, le Secrétaire général met l’accent sur trois objectifs fondamentaux à savoir, répondre aux besoins des plus déshérités, sauvegarder les ressources de la planète et renforcer l’Organisation des Nations Unies. En annexe de son rapport, M. Ban Ki-moon présente les derniers tableaux statistiques des cibles et indicateurs liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Dans le chapitre lié à l’objectif de répondre aux besoins des plus déshérités où il passe en revue les défis du développement, de la paix, de l’humanitaire, des droits de l’homme et de la cohérence du système de l’ONU, Ban Ki-moon estime que pour être le fer de lance du développement l’ONU devra adopter une démarche plus cohérente, mieux ciblée et plus vigoureuse.
Le Secrétaire général insiste sur la nécessité de renforcer le volet développement de l’action du Secrétariat et d’agir de façon décisive pour atteindre les OMD. Faute d’intervention humanitaire immédiate et de solides investissements dans l’agriculture, poursuit-il, la crise alimentaire va sans doute plonger 100 millions de personnes supplémentaires dans la misère et les effets des changements climatiques seront tout aussi dramatiques.
Dans ce cadre, il importe de continuer le combat pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, souligne le Secrétaire général, en citant les chiffres alarmants de la santé maternelle et de la pandémie de VIH/sida. Il met l’accent sur la nécessité de forger un véritable partenariat mondial au service du développement, de mettre en œuvre l’Accord d’Accra et de clore, d’ici à la fin de l’année, les négociations commerciale du Cycle de Doha.
Le Secrétaire général plaide, en outre, une nouvelle fois pour le renforcement du Département des affaires politiques (DPA) du Secrétariat pour donner à l’ONU les moyens de prévenir ou de régler par des moyens pacifiques les situations de conflit. Il exhorte également tous les États Membres à se montrer solidaires des opérations de maintien de la paix en leur accordant un engagement politique soutenu et en mettant les moyens nécessaires à leur disposition.
Il a dit aussi son intention de renforcer encore le dispositif de consolidation de la paix qui est « une œuvre de transformation visant notamment à changer l’approche de la gestion des conflits ». S’agissant des droits de l’homme, M. Ban Ki-moon estime également dans ce rapport que le Conseil des droits de l’homme doit procéder à ses évaluations en toute justice et selon des procédures et méthodes d’examen transparentes. Tout manquement à ces exigences risquerait d’inspirer méfiance et déception, avertit-il.
Évoquant le deuxième objectif de « sauvegarder les biens de l’humanité », le Secrétaire général prévient qu’il s’agit désormais de définir un objectif mondial à long terme de réduction des émissions carbonique. Dans ce chapitre qui regroupe les questions de santé dans le monde, de lutte contre le terrorisme et de désarmement, le Secrétaire général annonce qu’il convoquera la tenue d’une réunion pour débattre du rôle stratégique que l’ONU pourrait jouer dans le domaine de la santé et se pencher sur les principales priorités.
S’agissant du désarmement, il estime qu’en la matière, la relance de la négociation multilatérale est à notre portée. Pour sortir de l’impasse, il recommande de procéder au renforcement des dispositifs régionaux et de tisser des partenariats solides sous l’empire du Chapitre VII de la Charte de l’ONU.
Concluant son rapport sur la réforme de l’ONU – troisième objectif- le Secrétaire général envisage d’instituer un nouveau contrat de responsabilisation entre lui et les cadres supérieurs de l’ONU et d’ériger la responsabilité en « principe bilatéral » l’obligeant lui ainsi que les cadres supérieurs et l’ensemble du personnel. Il prend également des mesures, explique-t-il, pour rendre le Secrétariat plus comptable devant les États Membres.
Le Secrétaire général estime que les prochains départs à la retraite, par exemple 23,3% des directeurs dans les trois années à venir, seront l’occasion de rénover le profil du fonctionnaire pour qu’il soit plus adapté aux besoins nouveaux. Il indique aussi qu’il compte faire de la parité une des grandes priorités de la politique du Secrétariat dans ce domaine.
Après avoir rappelé que le nouveau système d’administration de la justice entrera en vigueur en janvier 2009, Ban Ki-moon se dit satisfait des partenariats qu’entretient l’ONU avec la société civile mais prévient que pour atteindre les OMD, l’ONU devra se rapprocher encore plus du secteur privé.
Déclarations
M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré que celle-ci était fermement attachée à un multilatéralisme efficace attribuant un rôle central aux Nations Unies. C’est pourquoi l’UE demeure convaincue qu’il est essentiel de faire avancer rapidement les réformes du système des Nations Unies en vue d’améliorer sa représentativité, sa transparence et son efficacité, a-t-il souligné. M. Ripert a indiqué que l’Union était attachée à une réforme de la gestion du Secrétariat de l’ONU, comme de ses activités opérationnelles. À cet égard, a-t-il dit, l’adoption, l’année dernière, de la résolution sur l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, et le suivi qui a été assuré par l’ECOSOC, constituent un progrès important. L’Union soutient avec la même fermeté la résolution adoptée récemment par l’Assemblée générale sur la cohérence de l’ensemble du système des Nations Unies. Dans ce contexte, a-t-il ajouté, l’UE est favorable à l’intégration de l’égalité entre les sexes dans tous les aspects des activités des Nations Unies grâce à un financement et à des critères appropriés.
Par ailleurs, a noté M. Ripert, l’Union européenne soutient résolument les trois principaux piliers de l’ONU, à savoir le développement durable, la sécurité et les droits de l’homme. En matière de développement durable, l’Union européenne est fermement engagée à mettre en œuvre la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier en Afrique. Le représentant français a ensuite exprimé la préoccupation de l’Union face à la forte augmentation des prix des denrées alimentaires, y compris des produits de première nécessité. Cette évolution, combinée à la crise énergétique, pourrait plonger des millions de pauvres dans le monde dans une indigence encore plus grande, a-t-il prévenu, avant de rappeler les propositions faites par l’Union lors de la Conférence de Rome en juin dernier, pour faire face à la crise.
La lutte contre les changements climatiques est évidemment un domaine qui continue de figurer au premier rang des priorités tant des Nations Unies que de l’Union européenne, a poursuivi le représentant, qui a assuré que l’UE soutenait les efforts de l’ONU pour élaborer un accord global pour l’après-2012. Afin de faire face à ces défis combinés, elle tiendra ses engagements en matière de développement et s’emploiera à faire en sorte que la Conférence internationale de Doha sur le financement du développement débouche sur des résultats concluants. En outre, a précisé M. Ripert, l’UE est résolue à œuvrer à l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’aide qu’elle fournit.
S’agissant de la paix et de la sécurité, l’Union considère qu’il convient de renforcer les capacités opérationnelles des Nations Unies en la matière, a fait observer le représentant. En outre, elle apporte son soutien à la Commission de consolidation de la paix pour qu’elle puisse donner toute sa mesure et prône également un renforcement de ses capacités. D’autre part, l’Union, a poursuivi le représentant, est prête à accroître son soutien aux efforts de l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme et espère à ce titre que les États Membres parviendront à conclure une convention globale sur le terrorisme international pour compléter l’arsenal juridique actuel. M. Ripert a également exprimé l’engagement de l’Union en faveur du désarmement international et de la non-prolifération, ainsi que de la mise en œuvre du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre. Soulignant l’importance de mettre fin à l’impunité, Jean-Maurice Ripert a déclaré que l’Union était prête à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI).
L’Union s’efforcera aussi de renforcer la coordination de l’aide humanitaire grâce à des résolutions thématiques ou par pays et souligne avec force qu’il convient d’assurer la sûreté et la sécurité des personnels humanitaires et de veiller à ce que les personnes qui ont besoin de protection et d’aide puissent y accéder. Enfin, en ce qui concerne l’état de droit et les droits de l’homme, M. Ripert a attiré l’attention sur la promotion et le renforcement de l’état de droit aux niveaux national et international.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné les défis « énormes » qu’affronte l’ONU, en citant, entre autres, la réalisation des OMD et la nécessité de renforcer la lutte contre la pauvreté. Elle a ainsi plaidé pour que le dialogue sur la crise alimentaire mondiale continue d’être une priorité pour les Nations Unies. Elle a donc jugé important d’éliminer les obstacles à la libéralisation du commerce des produits agricoles. Les déséquilibres sur les marchés internationaux doivent être traités afin d’améliorer le climat des investissements et du développement agricole dans les pays du Sud.
Mme Blum a rappelé que son pays se trouve dans une situation privilégiée pour contribuer de manière effective et responsable à la protection de l’environnement. Elle a notamment pointé le doigt sur la production de biocarburants, qui a apporté d’importants bénéfices à son pays. Elle a aussi rappelé l’engagement de la Colombie dans la lutte contre le terrorisme, en arguant que son pays a obtenu d’importants résultats pour contenir et éliminer cette menace ainsi que celle de la criminalité. La représentante a notamment qualifié de positif le renforcement des liens entre l’ONU, la société civile et le secteur privé. Une plus grande participation de ces secteurs peut contribuer à la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés, a-t-elle conclu.
M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ (Cuba) a estimé que les OMD ne seront pas atteints à cause de « l’injustice » et de « l’instabilité » de la situation économique, commerciale et financière internationale qui, de son avis, « marginalise et sacrifie » 80% de la population de la planète. Il a relevé que le rapport du Secrétaire général n’indique pas comment l’ONU doit réagir face à ces problèmes. M. Díaz s’est néanmoins félicité de la place accordée aux changements climatiques. Nous attendons des objectifs ambitieux en termes de réduction des gaz à effet de serre, a-t-il signalé, en soulignant la responsabilité « morale et historique » d’aller dans ce sens.
M. Díaz a ensuite déclaré que la démocratisation de l’ONU devait être conforme à la Charte. L’ONU doit répondre aux intérêts de tous les États Membres et ne pas être sujette aux « caprices » de quelques pays riches et puissants, a-t-il lancé. Il a également estimé que l’Assemblée générale devait pleinement examiner le concept de responsabilité de protéger, s’inquiétant qu’il ne soit ainsi transformé en un instrument contre les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence. Nous devons renforcer le rôle de l’Assemblée générale, seul organe de l’ONU où les visées hégémoniques n’ont pas lieu d’être, a-t-il poursuivi, avant de saluer la décision d’entamer prochainement le processus de négociations internationales sur la réforme du Conseil de sécurité.
Nous avons besoin d’un Conseil de sécurité équitable et représentatif qui n’empiète pas sur les fonctions et prérogatives des autres organes du système, a-t-il insisté. Le représentant a également signalé que plus d’efforts étaient nécessaires pour faire de la coopération internationale la pierre angulaire du Conseil des droits de l’homme. Il a par ailleurs estimé que le principe du « consentement » devait toujours être pris dans ce que le Secrétaire général appelle « la nouvelle ère » des droits de l’homme. Il ne peut y avoir de démocratie sans la participation des peuples, sans justice sociale, sans bien-être collectif et individuel et sans solidarité humaine, s’est-il expliqué. Les activités opérationnelles de l’ONU, a-t-il ajouté, doivent aussi répondre en premier lieu aux politiques nationales des États Membres et aux priorités qu’ils se sont fixées.
M. LE LUONG MINH (Viet Nam), revenant sur les crises alimentaire, énergétique et financière, s’est joint à l’appel lancé par le Secrétaire général sur la nécessité pour les pays développés de forger un partenariat mondial et de porter l’aide publique au développement à 50 milliards de dollars par an d’ici à 2010. Il a également souligné l’importance de veiller à ce que la mondialisation contribue, plutôt que d’entraver, la réalisation des OMD dans le cadre d’un système financier et commercial ouvert, règlementé, prévisible et non discriminatoire. La conclusion trop tardive du Cycle de Doha sera, à cet égard, de nature à aggraver la crise alimentaire mais aussi à rendre les efforts déployés pour la surmonter encore plus difficiles, a prévenu M. Luong Minh.
Le représentant a ensuite appuyé la proposition du Secrétaire général de renforcer les capacités opérationnelles de l’ONU. Il a salué les mesures récentes prises pour améliorer la gestion de l’ONU dans les domaines du maintien de la paix, de la prévention et du règlement des conflits ainsi dans celui du désarmement. Le Viet Nam, a-t-il dit, se tient en outre prêt à contribuer à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale. Tout en partageant le point de vue du Secrétaire général sur les droits de l’homme, le représentant s’est dit préoccupé par la tendance de plus en plus prononcée à politiser cette question et à s’en servir comme un prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a qualifié le rapport du Secrétaire général de complet et équilibré, en notant, en effet, qu’une nouvelle génération de défis mondiaux pèse lourdement sur l’ONU, notamment les changements climatiques, le terrorisme et les crises alimentaire et énergétique. Il a donc lancé un appel urgent à la réalisation des OMD dans moins de sept ans, rappelant les pays donateurs à leur engagement d’affecter 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD).
À propos des changements climatiques, le représentant a appelé à des partenariats avec le secteur privé car cette question ne relève pas seulement de la responsabilité des gouvernements. Il s’agit, a-t-il dit, de mettre en œuvre le concept de responsabilité intergénérationnelle ou de justice et d’équité intergénérationnelles. Dans ce domaine, la justice exige que les pays développés, qui ont causé le plus de dommages à l’environnement ou à l’équilibre écologique, fassent plus que les autres.
Le représentant a, par ailleurs, soutenu le point de vue du Secrétaire général selon lequel l’ONU doit prendre l’initiative en matière de santé mondiale et se concentrer sur la mise en place de systèmes de santé opérationnels et abordables. Le représentant a conclu sur la nécessaire réforme du Secrétariat de l’ONU, qu’il a appelé à adopter une approche basée sur les besoins des « clients » que sont les pays en développement.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé que le bilan de la réalisation des OMD était mitigé. Il s’est cependant félicité des avancées dans le domaine de l’aide humanitaire et des partenariats « productifs » établis par l’ONU avec des organisations régionales, notamment en Afrique. Venant au point essentiel de son intervention, le représentant a argué que l’Agenda toujours plus large de l’ONU risque, à terme, de créer la confusion entre l’essentiel et l’inutile. Il a également estimé que le ton du rapport du Secrétaire général donne l’impression que « les choses suivent leur cours normal » alors même que la planète affronte d’importants remous aux niveaux économique, financier, politique et social qui ont tous des conséquences tragiques à long terme.
Nous faisons face à des changements énormes dans le monde réel et même dans le monde des idées, a estimé le représentant, en voulant que les Nations Unies anticipent ces changements et ne se laissent pas mener par eux. Il a donc jugé urgent d’adapter l’ONU aux défis actuels et à venir. Il a souhaité la création d’une feuille de route et d’une vision globale du processus de réforme et non plus une réforme « département par département ». « Cette manière de faire nous pousse à nous concentrer sur certains arbres en perdant de vue la forêt. » Il importe également, a-t-il ajouté, de s’assurer que l’ONU dispose des ressources nécessaires pour s’acquitter de ses mandats. Nous ne devons pas non plus demander au Secrétariat d’agir en dépassant les pouvoirs que lui ont conférés les États Membres, a conclu le représentant.
M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a annoncé que son gouvernement débloquera, sur une période de trois ans, 100 millions de dollars pour financer l’aide alimentaire d’urgence et le renforcement des capacités agricoles dans les pays en développement. Gardant à l’esprit la nécessité d’assumer un rôle plus actif dans le partenariat mondial pour le développement, la République de Corée, a encore rappelé le représentant, a augmenté son APD et adopté à cet égard une feuille de route dans le cadre de laquelle il est prévu de tripler le niveau actuel et de parvenir à une somme de 3,3 milliards de dollars en 2015. Parallèlement, la République de Corée entend aussi contribuer à élargir l’accès des pays les moins avancés (PMA) aux marchés, en aidant ces derniers à créer des capacités commerciales et en élargissant l’accès sans quotas et sans contingentement à leurs produits.
S’agissant de la lutte contre les changements climatiques, le représentant a annoncé que son pays est prêt accueillir le Sommet Rio + 12 en 2012. Passant en revue les efforts de maintien de la paix, le représentant a estimé qu’un meilleur fonctionnement de la diplomatie préventive contribuerait à réduire le budget des opérations de maintien de la paix. Concernant la réforme de l’ONU, il a promis que son gouvernement fera tout pour parvenir à un accord sur le cadre de gestion des ressources humaines. Il a espéré que le pacte de responsabilité que le Secrétaire général veut signer avec les hauts responsables de l’ONU apportera un réel changement et renforcera une nouvelle culture de travail au sein du Secrétariat.
M. YUKIO TAKASU (Japon) a estimé que la sécurité alimentaire est un défi structurel qui requiert une réponse pleinement coordonnée de la part de la communauté internationale. Il s’est donc félicité de ce que le Secrétaire général ait mobilisé l’ensemble du système des Nations Unies et mis en œuvre une stratégie globale de sécurité alimentaire à moyen et long termes. Nous devons transformer cette crise en une occasion pour la communauté internationale de reconnaître plus sûrement l’importance qu’il y a à investir dans l’agriculture et la production alimentaire afin de renforcer l’autosuffisance alimentaire, a-t-il dit.
Le cercle vicieux des conflits armés et de la pauvreté est un défi important, a poursuivi le représentant, en arguant que pour y mettre fin, il est essentiel de s’attaquer à ces deux questions de manière intégrée. En la matière, a-t-il ajouté, la Commission de consolidation de la paix mérite le plein appui de tous les États Membres. En tant que seul pays au monde à avoir subi une attaque nucléaire, le représentant a annoncé que sa délégation présentera, une nouvelle fois cette année, un projet de résolution sur l’élimination complète des armes nucléaires. En matière de changements climatiques, M. Takasu a affirmé que son pays est prêt à jouer un rôle de chef de file pour l’élaboration d’un régime international efficace pour l’après-2013.
Le représentant a ensuite déclaré que le processus de réforme de l’ONU doit être accéléré afin que l’Organisation puisse répondre aux réalités du monde actuel. Les activités normatives et opérationnelles de l’ONU doivent se centrer en premier lieu sur la protection et l’autonomisation des individus et des communautés, a-t-il estimé. Il a mis l’accent sur l’importance, au sein du système de l’ONU, de la coordination et des partenariats pour réaliser les objectifs liés à l’égalité entre les sexes et à l’émancipation de la femme. Appuyant les propositions de réformes du Secrétaire général, il a souligné qu’une gestion financière saine et prudente est essentielle pour assurer l’engagement continu des États Membres en faveur des activités de l’ONU. Le Japon est prêt, a-t-il dit, à contribuer au consensus sur le budget de l’Organisation tout comme sur la réforme du Conseil de sécurité.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a appelé les pays développés à respecter leurs engagements de verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement pour contribuer à la réalisation des OMD. Sur la question des changements climatiques, « qui est une question de développement », il prône le renforcement des capacités de réponse aux phénomènes naturels et un accès accru à des technologies propres et abordables. Après avoir rappelé le rôle important des Nations Unies dans la prévention de conflits ainsi que dans le maintien et la consolidation de la paix, le représentant chinois a appuyé les propositions de réforme dans les domaines des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix.
S’attardant sur plusieurs conflits dans le monde, le représentant a estimé que celui du Darfour constitue un test pour l’unité de la communauté internationale. L’implication de la CPI a compliqué davantage la crise, a-t-il aussi estimé, avant d’appeler les parties concernées à respecter les points de vue des pays africains et arabes en la matière. La crise du Darfour, a-t-il insisté, touche de nombreux aspects dont le processus politique, le déploiement d’une opération de maintien de la paix, l’assistance humanitaire, la justice et le développement économique. En conséquence, une approche globale est nécessaire dont la priorité doit être la promotion du processus politique.
Poursuivant, le représentant a voulu qu’en matière de non-prolifération des armes nucléaires, aucune initiative ne s’écarte de l’objectif visant à maintenir la paix et la stabilité internationales. Le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques doit être respecté et préservé, a-t-il insisté. Enfin sur la réforme du Conseil de sécurité, le représentant a jugé que la priorité doit être l’augmentation du nombre de pays en développement.
M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou) a estimé qu’un multilatéralisme renforcé et rénové était le mécanisme le plus efficace pour surmonter les crises auxquelles la communauté internationale fait face aujourd’hui. À cet égard, une réforme réaliste de l’ONU est nécessaire dans un esprit de compromis, a-t-il souligné. La lutte contre la pauvreté est un défi de taille auquel est confronté le Pérou, qui a élaboré des programmes d’assistance et d’insertion sociale, ainsi que des programmes de soins de santé. Mais les Nations Unies doivent être en mesure de seconder les efforts des États Membres dans les domaines de la croissance économique et du bien-être social, a dit le représentant. À cet égard, la mise en place d’un système financier et commercial viable et ouvert est indispensable, a souligné M. Voto-Bernales, qui a relevé l’importance de conclure avec succès la prochaine Conférence de suivi du processus de Monterrey.
Le principe de responsabilité commune mais différenciée doit être appliqué en matière de changements climatiques, a-t-il poursuivi, en arguant que les pays industrialisés sont les plus pollueurs. Il s’est dit convaincu qu’il fallait s’appuyer sur la plate-forme de Bali pour parvenir, l’an prochain, à un accord post-Kyoto. Exposé à des risques de catastrophes naturelles, le Pérou, a ajouté le représentant, plaide en faveur d’un renforcement des capacités du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). En matière de paix et de sécurité internationales, M. Voto-Bernales a notamment encouragé les États Membres à finaliser une convention générale sur le terrorisme international. Enfin, il a assuré que son gouvernement prendra toutes les mesures stratégiques qui s’imposent pour lutter contre la production de drogues et le trafic de stupéfiants.
M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a plaidé pour une réponse holistique et collective aux nouveaux défis mondiaux et a demandé plus d’efforts à l’ONU pour répondre aux besoins de l’Afrique. Il a estimé que l’élaboration en temps voulu d’un plan d’action sur la lutte contre la traite des êtres humains serait une contribution cruciale aux efforts internationaux de lutte contre la violence faite aux femmes. Parlant des OMD, le représentant a mis un accent particulier sur l’accès à l’eau potable. La recherche d’un moyen concret de dessaler l’eau de mer devrait être une priorité du monde scientifique pendant les prochaines décennies.
Il a, par ailleurs, exhorté à l’adoption rapide d’un agenda multidimensionnel de l’ONU sur l’énergie, qui encouragerait la coopération internationale en matière de non-prolifération et d’accès à des sources d’énergie renouvelables. Concluant sur la réforme de l’ONU, M. Dapkiunas a appelé au strict respect du principe de représentation géographique équitable dans la nomination des chefs de département. Dans chaque département, les cinq postes les plus élevés devraient être attribués aux cinq groupes régionaux, a-t-il préconisé.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé que le rapport du Secrétaire général ne présentait pas une vision de l’avenir et n’illustrait pas non plus la gravité de la crise actuelle. Le rapport est déficient, a-t-il déclaré, pour critiquer ensuite les réalités du système financier actuel. Le marché libre, comme l’amour libre, se termine mal, entrainant la destruction totale des liquidités de la planète et le risque de faillites et de bains de sang, a-t-il lancé. La dette va devenir un fardeau encore plus lourd, a également avancé le représentant pour qui la réduction des exportations et des produits de base va porter préjudice au monde en développement. Nous avons atteint un point où le Nord et le Sud sont autant touchés l’un que l’autre par cette crise, a-t-il signalé, pour ensuite se féliciter du fait que l’Inde n’ait pas suivi les directives des institutions financières internationales.
Le rapport du Secrétaire général ne permet pas non plus, a-t-il poursuivi, de se rendre compte de ce que l’ONU pourrait faire pour répondre à la crise actuelle. Il a avancé que le Fonds monétaire international (FMI) était resté « les bras croisés » tout au long de la crise. De son avis, tant qu’il y aura des quotas, les pays en développement ne pourront être engagés dans la remise sur pied du système monétaire international. C’est à l’ONU de fixer les paramètres de la réforme, a-t-il estimé. Le représentant a également critiqué l’absence de certains chiffres dans l’annexe du rapport. On y passe sous silence même les propositions les plus modestes, a-t-il signalé, comme la distribution de médicaments à bon marché. Le rapport ne mentionne pas non plus ce que l’ONU pourrait faire pour relancer le processus de négociation de Doha, a-t-il signalé.
Dans le domaine des OMD, il a estimé qu’à moins de restructurer le commerce international et réviser les Accords sur les aspects du droit de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC), on n’atteindra pas les OMD. Il a également demandé au Secrétaire général de trouver des indicateurs plus efficaces, notamment pour évaluer la mise en œuvre de l’OMD nº 8 relatif au partenariat pour le développement.
M. Sen a également critiqué le fait que le rapport du Secrétaire général garde le silence sur la nécessité de procéder à une réforme complète du Conseil de sécurité. Il ne mentionne pas non plus la nécessité d’élaborer une convention internationale sur le terrorisme et il reste muet sur la cohérence du système, a signalé le représentant. Il a aussi déploré l’absence de détails sur la question du désarmement et de la non-prolifération. Nous devons trouver des outils concrets pour faire face aux crises dans le monde, ce que seuls l’ONU et son caractère universel sont en mesure de faire, a-t-il dit avant de conclure.
M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a noté que le Secrétaire général avait consacré plus de la moitié de son rapport et de ses annexes à la question du développement, en estimant que la tenue, au début de cette session de l’Assemblée, de deux réunions de haut niveau sur les objectifs de développement, en particulier ceux de l’Afrique, a sans aucun doute fait naître une nouvelle vision commune des besoins accrus en matière de développement. Ces besoins, a-t-il dit, exigent de l’ONU qu’elle joue un rôle majeur dans le financement du développement. Le représentant a également prôné l’établissement, dans les limites du budget, de mécanismes pour que le financement du développement ne soit pas laissé aux seules contributions volontaires. M. Abdelaziz a également souligné la nécessité de renforcer l’appropriation nationale et de construire les efforts de développement sur la base des stratégies nationales et ce, sans conditionner l’aide.
Le représentant égyptien a ensuite soutenu le point de vue du Secrétaire général qui préconise de renforcer le Département des affaires politiques dans les domaines de la diplomatie préventive et du soutien aux opérations de maintien de la paix. Il a également souligné l’importance de renforcer de manière cohérente
le rôle de la Commission de consolidation de la paix, du Bureau d’appui à la consolidation de la paix et du Fonds pour la consolidation de la paix. Le représentant a exprimé sa préoccupation devant l’expansion des opérations sur le terrain, quand on la compare au budget dont dispose l’Organisation.
En matière de droits de l’homme, il a plaidé pour le respect de la diversité culturelle, religieuse et ethnique. Il s’est élevé contre les tentatives de certains de se faire les « gardiens » des questions de droits de l’homme aux Nations Unies. S’agissant du désarmement, il a estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires traversait sa crise la plus grave, en particulier pour ce qui est de l’échec à réaliser son universalité. En outre, cela a été aggravé par les efforts de certains pour renforcer la gestion internationale des questions de non-prolifération aux dépens de l’universalité du TNP d’une part et du désarmement nucléaire de l’autre.
Le fait que 40 ans soient passés depuis l’adoption du Traité doit inciter la communauté internationale à conclure avec succès son examen en 2010, a voulu le représentant. Il a également affirmé que le succès de l’examen de la Stratégie antiterroriste des Nations Unies devait être complété par des efforts redoublés en vue de renforcer la participation des États Membres à la mise en œuvre du document et non pas limiter cette mise en œuvre dans des comités formés à l’initiative du Secrétariat.
« Nous devons faire plus dans le financement du développement », a estimé M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande), avant d’apporter son soutien au renforcement du travail de l’ONU en matière de prévention de conflit. Il a aussi rappelé la menace des changements climatiques, en appelant la communauté internationale à accepter le fait que la garantie d’un avenir sûr pour l’humanité constitue une responsabilité commune de l’ensemble des nations. Après avoir plaidé pour que les États Membres poursuivent leurs efforts conjoints contre le terrorisme, le représentant islandais a regretté les progrès limités dans le domaine du contrôle des armes, du désarmement et de la non-prolifération. Il a notamment manifesté la préoccupation de son pays dans le domaine de la prolifération d’armes nucléaires et de leur énorme pouvoir de destruction.
M. Hannesson a partagé la volonté du Secrétaire général de créer une ONU plus forte. Même si la frustration et l’impatience caractérisent souvent la façon dont est perçue la manière dont l’ONU traite les défis mondiaux, il n’en demeure pas moins que les Nations Unies jouent un rôle central dans la préservation de la paix, la lutte contre la faim et dans la coordination des efforts mondiaux, a-t-il souligné. Notre responsabilité est de donner à l’ONU les moyens et les mandats nécessaires, afin qu’elle puisse traiter efficacement des menaces et des défis actuels.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a plaidé pour un processus de réforme qui renforce l’Organisation, tout en admettant que comme dans toute institution, les changements ne se produisent pas facilement. S’agissant en particulier de la réforme de la gestion du Secrétariat, il a demandé un processus transparent et ouvert, respectueux de la Charte des Nations Unies et fondé sur une compréhension claire des priorités. À propos des opérations de maintien de la paix et malgré la récente restructuration de ce domaine, M. Ali a cité des exemples où les pays qui fournissaient des contingents ont été laissés à l’écart en ce qui concerne la communication et l’information.
Sur la question des OMD, il a rappelé que ces Objectifs ne sont que le strict minimum. Il a souligné que, malgré les efforts, le nombre de personnes atteintes du VIH/sida, de la malaria, de la tuberculose et d’autres maladies infectieuses, ne cesse d’augmenter. M. Ali a également parlé de la question de la Palestine, la composante « la plus vitale » de l’ordre du jour de l’ONU dans le domaine de la paix et de la sécurité. Les violations des droits de l’homme du peuple palestinien se poursuivent, a-t-il assuré, tout en rappelant les conditions de vie difficiles des habitants de la bande de Gaza, en raison du blocus économique. Il a ainsi regretté que l’ONU n’ait pas été à la hauteur de son potentiel, du moins pas pour les millions de réfugiés palestiniens.
Mgr K. BHARANIKULANGARA, Observateur du Saint-Siège, a rappelé l’existence de multiples conflits dans de nombreuses régions du monde qui perpétuent la fausse croyance que la violence et la guerre peuvent remplacer la coopération et le dialogue. Il a ainsi présenté comme des obstacles durables l’impasse dans laquelle se trouvent la Conférence sur le désarmement, la lutte contre la prolifération des armes légères ou les tensions croissantes sur le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
« Plutôt que de se concentrer sur les symptômes, nous devrions nous attaquer aux causes sous-jacentes », a-t-il dit. Rappelant les paroles de Paul VI selon lequel « le développement est le nouveau nom de la paix », l’archevêque a appelé à reconnaître un certain nombre de revers dans l’effort de mondialiser la solidarité envers les pauvres. Avec l’échec des négociations commerciales du Cycle de Doha, le ralentissement continu de l’économie mondiale et les objectifs ratés de l’assistance au développement, nous voyons la nécessité d’un consensus effectif sur la réponse à donner aux besoins des peuples. Il a donc appelé à la réussite de la Conférence de Doha sur le financement du développement, avant d’en venir à la question des droits de l’homme.
Il a également souligné que le droit à la vie et la liberté d’opinion, de conscience et de religion se trouve au centre du système des droits de l’homme. Ces droits, a-t-il regretté, sont trop souvent négligés en faveur d’affaires politiques plus opportunes et ne reçoivent d’attention que lorsque la voix des discriminés devient trop forte pour ne plus être ignorée. Ce n’est qu’en respectant le droit à la vie, du moment de la conception à la mort naturelle, que l’on pourra promouvoir un monde respectueux du sens profond de l’existence. L’archevêque a regretté le recours de plus en plus fréquent à une rhétorique qui, au lieu d’unir les nations, les châtie et les divise, tout en émettant le souhait que la soixante-troisième session de l’Assemblée générale permette d’inverser la tendance.
M. WILLIAM A. HEIDT (États-Unis) a déclaré que son pays s’était engagé à atteindre les objectifs de développement établis par la Déclaration du Millénaire. Soulignant les progrès réalisés à cet égard, et que reflète le rapport du Secrétaire général, il a également relevé les défis qui demeurent. Il a attiré l’attention sur l’extrême pauvreté, l’accès à l’éducation, la mortalité maternelle et l’expansion de la pandémie de VIH/sida.
Le représentant a ensuite regretté que le rapport du Secrétaire général, comme les années précédentes, reflète les révisions continuelles du cadre mis en place par le Secrétariat pour les objectifs, les cibles et les indicateurs et qu’il présente à la communauté internationale comme le calendrier de la réalisation des OMD. Nous sommes troublés, a-t-il dit, de constater que le Secrétariat a incorporé dans les OMD, et ce de manière sélective, de nouveaux objectifs issus du Document final du Sommet mondial, alors que le même Document définit les OMD comme ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire.
Les États-Unis, a insisté le représentant, ne peuvent accepter la décision du Secrétariat d’inclure dans une catégorie spéciale d’engagements dignes d’être considérés comme OMD à part entière ou indicateurs d’OMD, des engagements issus du Sommet mondial, dont celui lié à l’accès universel à la santé reproductive. Le représentant s’est déclaré troublé par des différences claires entre le libellé des documents agréés par les organes intergouvernementaux et celui de plusieurs nouveaux objectifs du Secrétariat, dans une tentative d’élargir et de redéfinir les OMD sans consulter les États Membres.
Cette manière de procéder risque de diluer des engagements politiques soigneusement négociés et de détourner l’attention de la nécessité de poursuivre ensemble des objectifs internationalement agréés. Plutôt que d’élargir la portée des objectifs, nous devrions nous concentrer sur ceux qui ont été agréés et pour les réaliser, drainer plusieurs sources de financement. N’oublions pas que ce qui sous-tend les OMD, c’est le fait qu’il revient à chaque pays de déterminer ses priorités en matière de développement. En matière d’OMD, une politique qui consisterait à dicter aux pays un mode développement serait vouée à l’échec, a tranché le représentant.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a estimé que la communauté internationale devait travailler de concert pour répondre aux crises financière, alimentaire, énergétique et environnementale. Elle a insisté sur l’importance d’intégrer l’agriculture dans les politiques nationales de développement et de fournir des investissements « massifs » pour aider les petits agriculteurs. Évoquant ensuite l’actuelle crise financière, Mme Asmady a estimé que le Conseil économique et social (ECOSOC) devait travailler activement avec les institutions de Bretton Woods pour déterminer l’impact de ces remous et renforcer son rôle de coordonnateur des relations économiques internationales. Elle a également engagé les États Membres à faire preuve de volonté politique à cet égard. En matière de changement climatique, la représentante a réitéré le souhait émis par son gouvernement de voir la communauté internationale réaliser d’ici à 2009 les objectifs de l’après-2012 et de maintenir le réchauffement climatique à 2 ºC au cours des 20 prochaines années.
S’agissant de la lutte contre le terrorisme, elle a rappelé que son pays sera toujours à l’« avant-garde » de ce combat. Elle s’est dite convaincu que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies devait être pleinement mise en œuvre et qu’il fallait conclure la convention générale sur le terrorisme international sur la base du respect du droit international, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États. Enfin, concernant le désarmement et la non-prolifération, la représentante a regretté que ces questions se trouvent toujours dans l’impasse. Par ailleurs, elle a exprimé son soutien au renforcement de l’ONU qui doit devenir plus comptable de ses actes. Elle a salué les mesures déjà prises dans ce domaine par le Secrétariat, telles que la mise en œuvre d’une gestion basée sur les résultats. Elle a en conclusion souligné l’importance de réformer le Conseil de sécurité et de renforcer le rôle de l’Assemblée générale.
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