APRÈS DEUX JOURS DE DÉBAT, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE UNE DÉCLARATION DE SOUTIEN À LA PLEINE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
19e séance plénière - matin
APRÈS DEUX JOURS DE DÉBAT, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE UNE DÉCLARATION DE SOUTIEN À LA PLEINE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY
Les ministres et chefs de délégation déplorent la marginalisation dont sont victimes les pays sans littoral dans le commerce international, moteur du développement
C’est par acclamation que l’Assemblée générale a adopté, ce matin, une Déclaration soulignant la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures définies dans le Programme d’action d’Almaty. L’adoption de ce texte, contenu dans le document du projet de résolution présenté par le Président de l’Assemblée*, a clos la Réunion de haut niveau consacrée à l’examen à mi-parcours de ce Programme d’action, qui s’est tenue pendant deux jours au Siège.
La Déclaration commune des ministres et chefs de délégation présents à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty attire l’attention sur les difficultés majeures qu’affrontent les pays en développement sans littoral, en raison notamment de leur isolement, de l’insuffisance ou de la détérioration de leurs infrastructures de transport, et du coût élevé du transit des marchandises à travers leurs frontières, qui pénalisent leur compétitivité et découragent les investissements étrangers.
Aux termes de la Déclaration, les ministres et chefs de délégation constatent avec préoccupation que la part des pays en développement sans littoral dans le commerce mondial des marchandises reste minime. La plupart de ces pays sont toujours tributaires des exportations de quelques produits primaires et restent marginalisés dans le système commercial international, ce qui les empêche de tirer pleinement parti du commerce pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, soulignent-ils.
En effet, si les difficultés liées à l’absence de littoral se font sentir dans tous les aspects du développement des pays enclavés et de la lutte qu’ils mènent contre la pauvreté, c’est leur impact sur le commerce extérieur de ces États qui est le plus grave, reconnaissent les ministres et chefs de délégation.
Dans ce contexte, ils engagent notamment les partenaires de développement à rendre opérationnelle l’Initiative d’aide au commerce, afin de soutenir les mesures d’assistance technique et de facilitation du commerce, ainsi que la diversification des produits d’exportation. Ils insistent également pour que les négociations menées au niveau multilatéral sur l’accès aux marchés des produits agricoles accordent une attention particulière aux produits qui présentent un intérêt spécial pour les pays en développement sans littoral.
Plusieurs délégations ont, ce matin, au cours des débats, insisté sur l’importance d’étendre les mécanismes de préférence et de facilitation du commerce aux pays en développement sans littoral. Dans ce contexte, le représentant de la République de Corée a annoncé que son pays offre un accès libre, sans droits de douane ni quotas, aux produits en provenance des pays les moins avancés ainsi qu’à 16 des 31 pays en développement sans littoral. C’est un véritable partenariat national, sous-régional, régional et mondial autour des besoins spécifiques des pays sans littoral qui doit se nouer, a pour sa part souligné le représentant du Burkina-Faso. Outre des mécanismes de facilitation du commerce, il importe d’assurer un financement prévisible et conséquent pour la construction et la réhabilitation des infrastructures de transport et de transit, a-t-il ajouté.
Dans leur Déclaration, les ministres et chefs de délégation notent en effet qu’une bonne partie de l’aide publique au développement est consacrée aux secours d’urgence et à l’aide alimentaire. L’aide au développement destinée au transport, à l’entreposage et aux communications n’a pas évolué au cours des cinq dernières années, et la nécessité d’un appui financier accru à la construction et à l’entretien des infrastructures reste d’une urgente actualité, soulignent-ils. Dans cette perspective, ils engagent la communauté internationale à fournir aux pays enclavés ou de transit une assistance technique et financière qui leur permettrait notamment de construire, d’entretenir et d’améliorer leurs installations de transport et d’entreposage. Ils l’encouragent également à redoubler d’efforts pour faciliter l’accès aux technologies relatives aux systèmes de transport en transit.
Alors qu’ils soulignent le rôle de la coopération et de l’intégration régionales entre les pays en développement sans littoral et leurs voisins de transit pour résoudre les problèmes posés par les échanges transfrontières et le transport de transit, les ministres et chefs de délégation constatent aussi que les raccordements des pays en développement sans littoral aux réseaux régionaux de transport en transit sont très insuffisants par rapport aux attentes. Les maillons manquants posent un grave problème qu’il faut résoudre de toute urgence, soulignent-ils.
Dans cette perspective, ils demandent aux pays en développement sans littoral ou de transit de renforcer le cadre juridique qui régit le transport en transit et de veiller à faciliter le transit et les échanges par des mesures d’harmonisation et de simplification. Ainsi, entre autres mesures, ils leur demandent de promouvoir la coopération dans la gestion des réseaux ferroviaires en vue de faciliter l’exploitation de trains directs, d’améliorer les infrastructures frontalières et de mobiliser un volume suffisant d’investissements en vue de l’établissement et de l’entretien des réseaux de transport.
Dans sa déclaration de clôture, le Président de l’Assemblée générale a relevé qu’il était important que tous les États et acteurs internationaux assurent le succès de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, au moment où la crise financière menace d’avoir des effets particulièrement catastrophiques sur les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral.
Outre ceux déjà cités, les États Membres suivants ont pris part ce matin aux débats de la Réunion de haut niveau consacrée à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty: Chine, Jamahiriya arabe libyenne, Suisse, Éthiopie, États-Unis, Pakistan, Afghanistan, Islande, Thaïlande, Malawi, Italie, Iran, Fédération de Russie, Mali, Égypte et Arménie.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
* A/63/L.3
SUITE DE LA SÉANCE PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU CONSACRÉE À L’EXAMEN À MI-PARCOURS DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY
Déclarations
M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a rappelé qu’il y a cinq ans, à Almaty, les participants à la Conférence internationale sur les pays sans littoral s’étaient engagés à prendre en compte les problèmes spécifiques qui se posent à ces pays en développement enclavés. Des progrès considérables ont été accomplis depuis dans la mise en œuvre du Programme d’action, s’est-il félicité. Ayant été confrontée elle-même au problème de la pauvreté, la République de Corée a décidé de faire de son assistance à ces pays un des piliers de ses relations extérieures. Nous avons ainsi décidé de tripler notre montant d’aide publique au développement (APD) d’ici à 2015, pour le porter à 3 milliards de dollars, a dit Park In-kook. Conscient par ailleurs de l’importance que revêt le commerce international pour la croissance économique, notre pays offre également un accès libre, sans droits de douane ni quotas, aux pays les moins avancés et à 16 des 31 pays en développement sans littoral, a-t-il annoncé. M. Park a par ailleurs attiré l’attention sur la fracture numérique qui touche ces pays, puisqu’ils ne comptent que 2,9 utilisateurs de l’Internet sur 100 habitants. Si cette tendance persiste, elle pourrait constituer un sérieux obstacle à la participation des pays en développement sans littoral au système économique international, a-t-il prévenu, soulignant que celle-ci dépend étroitement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Dans ce contexte, le représentant a indiqué la volonté de son gouvernement de faciliter le partage et le transfert de technologie pour combler le fossé numérique.
M. YAO WENLONG (Chine) s’est réjoui que les pays en développement sans littoral aient progressé dans leur développement économique et social depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, grâce d’abord à leurs efforts inlassables, et aussi à l’appui de la communauté internationale et des pays de transit. Citant le rapport du Secrétaire général, il a fait remarquer que les chiffres montrent que ce Programme d’action a joué un rôle important dans le développement et la croissance de ces pays. Toutefois, il a déploré qu’il n’y ait pas eu d’amélioration fondamentale de la position qu’occupent ces pays dans le système économique mondial. De même, il a regretté qu’il n’y ait pas eu de changement notable qui aurait permis de lever les obstacles qu’ils rencontrent, et qui sont notamment l’inefficacité des transports, la faiblesse des infrastructures et les coûts élevés du commerce. Avec les problèmes financiers, énergétiques et alimentaires actuels, les défis rencontrés par les pays en développement sans littoral sont d’autant plus critiques, a ajouté le représentant chinois.
M. Yao a, dans ce contexte, rappelé l’importance d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty et celle de répondre aux nouveaux défis qui entravent le développement des pays en développement sans littoral. Dans cette perspective, il a invité les membres de la communauté internationale à réaffirmer leur engagement solennel à aider ces pays et à s’atteler à répondre activement et urgemment aux défis qui se posent à eux. Le représentant de la Chine a, d’autre part, plaidé pour un accroissement de l’aide publique au développement, et notamment de la part de cette aide qui est allouée au financement des infrastructures. Rappelant que le commerce est un moteur puissant du développement, il a souhaité que la communauté internationale consente à étendre ses mécanismes de préférence et de facilitation du commerce aux pays en développement sans littoral. Avant de conclure, M. Yao a rappelé que la Chine est un pays de transit dont certaines parties du territoire connaissent les mêmes caractéristiques que les pays en développement sans littoral. La Chine a donc une certaine expérience en la matière, a-t-il souligné, avant d’assurer qu’elle a toujours soutenu les pays en développement sans littoral et continuera de le faire.
M. GIADALLA ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que les réalités géographiques des pays en développement sans littoral imposaient des limites à leurs aspirations à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a noté que de nombreux pays en développement de transit, voisins de pays enclavés, portaient également un fardeau en raison de leurs lacunes en matière d’infrastructure et de leur manque de programmes de service et d’entretien en la matière. Il a estimé que les partenaires de développement pouvaient appuyer et favoriser les efforts des pays sans littoral et en transit pour y créer des systèmes de transports appropriés et renforcer les capacités humaines qui sont associées à ce secteur.
Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale en matière de transport, précisant que celle-ci facilitait les activités de transport et les rendaient moins coûteuses. Le représentant a affirmé que le développement de l’infrastructure pour le transport de transit était l’une des priorités nationales des pays enclavés d’Afrique. Il a appuyé les initiatives prises par l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), et les groupes régionaux du continent, pour renforcer la coopération régionale dans ce domaine. Il a ajouté qu’il fallait encourager l’établissement de systèmes efficaces de transit en Afrique en y favorisant l’intégration économique régionale. Il a aussi appelé les institutions régionales et sous-régionales à offrir un financement et une aide technique coordonnés pour développer les différentes formes d’infrastructures de transport sur le continent. En outre, il a insisté sur la nécessité d’allouer plus de fonds aux initiatives en faveur du commerce des pays en développement sans littoral. Il a soutenu que cela mènerait à une stabilité économique et commerciale qui diminuerait, notamment, les raisons pour lesquelles les gens sont incités à émigrer. Enfin, il a confirmé la nécessité d’intensifier les efforts destinés à appliquer pleinement le Programme d’action d’Almaty.
M. PETER MAURER (Suisse) a indiqué que son pays avait sous-estimé à Almaty l’effet d’entraînement de la « croissance spectaculaire » des grandes économies émergentes qui ouvre à certains pays sans littoral des débouchés régionaux qui remplacent ou complètent leur marché d’outre-mer. Il a dit espérer que l’important volume de recettes d’exportation des marchés émergents apportera aux pays en développement sans littoral un appoint de capitaux d’investissement qui facilitera leur intégration régionale au niveau des marchés des capitaux. Il a également souligné la nécessité d’intensifier la coopération Sud-Sud, estimant que les économies émergentes doivent faire preuve de leadership « si elles veulent prendre leur part de responsabilité dans la stabilité économique et la prospérité internationales ».
Le représentant suisse a également insisté sur l’importance de la liberté de transit. Il a expliqué que la Suisse avait présenté un projet de texte qui vise à imposer « une certaine discipline » sur les redevances et les frais de transit et à lutter contre les « effets discriminatoires » des systèmes de quotas, entre autres. Il a également estimé que le Programme d’action d’Almaty devait « aller plus loin », relevant que les priorités et les besoins des pays en développement sans littoral se sont beaucoup différenciés depuis son adoption. La Banque mondiale et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) doivent continuer de travailler sur des indicateurs et des dispositifs de monitorage communs fiables, a-t-il estimé. La géographie peut être contraignante, mais il n’y a pas de raison pour qu’elle dicte la destinée d’un pays, a-t-il estimé avant de conclure.
M. DESALEGN ALEMU (Éthiopie) a jugé rassurant que les pays en développement sans littoral reçoivent désormais une meilleure attention dans de nombreux forums internationaux. L’examen de leur situation particulière et difficile est inscrit de plus en plus à l’ordre du jour, notamment celui des réunions commerciales de haut niveau, s’est-il félicité. Malgré ces développements encourageants, a-t-il souligné, ces États continuent à faire face à de nombreux défis, en raison de leur handicap géographique qui freine leurs efforts de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la qualité de vie de leurs habitants. Il a donc mis l’accent sur l’importance de la collaboration avec les pays voisins qui ont accès à la mer en rappelant, cependant, que ces pays voisins rencontrent eux-mêmes des problèmes, comme le manque d’infrastructures ou leur position dans une région économiquement moins intégrée.
Le représentant de l’Éthiopie a souligné l’importance pour les pays en développement sans littoral d’avoir un accès spécial aux marchés pour rendre leurs produits plus compétitifs. Il a aussi demandé de l’assistance financière et technique pour que ces pays puissent s’équiper d’infrastructures, comme des chemins de fer, des autoroutes et des ports. Il a également appelé à une meilleure coordination des efforts et à un partage d’expériences entre différentes régions du monde. M. Alemu a finalement assuré que son pays fera tout son possible pour appliquer complètement le Programme d’action d’Almaty. Nous devrions nous efforcer ensemble de réaliser concrètement ces idéaux, a-t-il proposé.
M. T. VANCE MCMAHAN (États-Unis) a estimé que les mesures contenues dans le document sur l’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur cette question, constituaient une base essentielle pour une participation efficace des pays en développement sans littoral à l’économie mondiale et pour une optimisation des bénéfices que ces pays peuvent tirer de l’assistance internationale.
Il a indiqué que les États-Unis, par le biais de leur Millennium Challenge Corporation (MCC), fournissaient une aide à 13 pays en développement sans littoral, notamment par un transfert de savoir-faire et de technologie, et la mise en place d’institutions. Dans le cadre de la MCC, plusieurs « contrats » ont été signés avec 10 pays en développement sans littoral, pour un montant de plus de 1,9 milliard de dollars, a-t-il expliqué. Ainsi, en Mongolie, la MCC finance notamment un projet de 188 millions de dollars de reconstruction et de commercialisation du réseau ferroviaire du pays.
En Arménie, la MCC fournit 235 millions de dollars pour renforcer le secteur agricole par le biais d’investissements dans les voies de circulation rurales et l’irrigation des terres. Au Mali, le Projet d’irrigation d’Alatona, d’un montant de 235 millions de dollars, est également financé par la MCC, et permettra la création de 16 000 hectares de terres agricoles nouvellement irriguées. Un projet parallèle de 184 millions de dollars a pour objectif de reconstruire l’aéroport du Mali et de faciliter son accès au commerce, a-t-il dit.
M. McMahan a précisé que la MCC ne remplaçait pas mais complétait l’assistance traditionnelle des États-Unis aux pays en développement sans littoral. En 2006, les pays en développement sans littoral ont reçu au total 4,3 milliards de dollars d’aide économique américaine, une somme qui comprend les contrats de la MCC, a-t-il indiqué. Les États-Unis aident également aux réformes macroéconomiques et structurelles des pays en développement sans littoral, a-t-il ajouté, citant les exemples du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda ou de la Macédoine. Le projet de réforme administrative au Kirghizistan a également permis à ce pays de passer de la 99e à la 68e place du classement des activités commerciales de la Banque mondiale, a-t-il noté.
Il a conclu en reconnaissant les défis auxquels devaient faire face les pays en développement sans littoral, mais en estimant qu’ils pouvaient également tirer parti de leur situation géographique qui leur confère une certaine centralité sur les continents.
M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a déclaré que son pays soutenait vigoureusement les pays en développement sans littoral dans leur quête pour une plus large reconnaissance de leurs besoins spécifiques, que ce soit sur le plan financier ou technique. Un effort concerté est nécessaire de la part de la communauté internationale pour faire évoluer les politiques et élaborer les mécanismes qui peuvent générer les ressources financières requises pour investir dans des projets d’infrastructures logistiques, a-t-il dit. De tels investissements nécessitent une participation accrue des partenaires au développement, des pays donateurs et des institutions financières internationales, a encore souligné le représentant.
De même, une issue heureuse du Cycle de Doha n’a jamais été plus urgente qu’aujourd’hui, a-t-il ajouté. En tant que pays de transit en développement, le Pakistan est fermement engagé dans l’application du Programme d’action d’Almaty et, à cet égard, est prêt à faciliter l’accès à son territoire pour aider les pays voisins enclavés à développer leurs opportunités commerciales, a affirmé le représentant en illustrant son propos par le « Programme national du corridor commercial » dans le cadre duquel le Gouvernement pakistanais a entrepris d’améliorer et d’étendre ses infrastructures logistiques dans tout le pays afin de fournir aux pays sans littoral un transit efficace et rentable. Le Gouvernement est, par ailleurs, en train de réformer les procédures douanières.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a constaté que depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, certains pays enclavés avaient réussi à progresser dans la mise en œuvre de ce document. Toutefois, il a affirmé que nombre d’entre eux, dont l’Afghanistan, n’avaient pu pleinement utiliser le commerce en tant qu’outil efficace pour parvenir à leurs objectifs de développement. Parmi les progrès enregistrés dans son pays, il a cité l’expansion du rôle du secteur privé dans le développement des infrastructures, l’harmonisation et la simplification des procédures douanières ou encore, le début des négociations avec les pays voisins sur des défis communs qui augmentent le coût des biens et des services. Dans le domaine des infrastructures, il a fait valoir que l’Afghanistan avait construit ou réparé plus de 7 000 km de routes, au cours des sept dernières années. Il a aussi indiqué que le pays avait construit de nouvelles voies ferroviaires et vu le lancement des activités de trois compagnies aériennes privées et deux compagnies de fret. Il a en outre affirmé que l’amélioration des communications était l’un des grands succès du pays, alors qu’en six ans, les abonnés au téléphone sont passés de 38 000 à 6 000 000.
En dépit de ces progrès, M. Tanin a déclaré que l’Afghanistan faisait face à de nombreux défis pour parvenir aux objectifs du Programme d’action d’Almaty. Il a rappelé qu’une grande partie des promesses des donateurs n’avaient pas encore été tenues et qu’une portion de l’aide était fournie sans prendre en compte les priorités du Gouvernement afghan. Il a exhorté la communauté internationale à accroître son assistance pour combler les maillons manquants du réseau régional et améliorer les routes et les capacités d’entretien ainsi que les ports existants.
Le représentant a aussi mis en avant les accords de coopération triangulaire avec les pays voisins mais a précisé que peu d’entre eux avaient été appliqués à cause du manque de confiance entre États ou de l’absence d’infrastructures. Il a appelé la communauté internationale à augmenter son assistance financière et technique, comme le projet de document final de cette réunion de haut niveau. Il a estimé que si ce texte était appliqué en toute honnêteté et avec sérieux, les recommandations qu’il contient peuvent améliorer le commerce et les conditions de transit.
M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a indiqué que son pays était pleinement engagé à mettre en œuvre les cinq priorités du Programme d’action d’Almaty. Il a précisé que l’année dernière, 41% de l’aide au développement déboursée par l’Islande était destiné à des pays en développement sans littoral en Afrique et 30% à d’importants pays de transit en développement dans ce même continent. Il s’est cependant dit inquiété par le fait que de nombreux pays en développement sans littoral vivent avec un niveau « non viable » de dette extérieure et a estimé qu’il fallait faire plus en matière de financement du développement. Le représentant a ensuite indiqué que l’Islande a l’intention de figurer parmi les principaux contributeurs à l’aide publique au développement et que la majorité de ses contributions sera destinée aux pays susmentionnés.
M. Hannesson a également mis l’accent sur le rôle important qu’occupent les femmes en matière de développement et a expliqué que l’Islande orientait de plus en plus souvent sa coopération au développement sur des projets sexospécifiques. Il a également prôné une plus grande libéralisation du commerce international. L’échec de Doha pourrait retarder l’intégration des pays en développement sans littoral à l’économie mondiale, a-t-il notamment averti, pour ensuite estimer qu’il est urgent d’adopter un large éventail de mesures visant à faciliter le commerce. Il est de notre devoir, a-t-il conclu, de faire tout notre possible pour compenser les coûts élevés de transport et de transit qu’encourent les entreprises des pays sans littoral.
M. CHIRACHAI PUNKRASIN (Thaïlande) a fait remarquer que les différentes réunions qui ont été convoquées par les Nations Unies et notamment, celle de la semaine dernière consacrée aux Objectifs du Millénaire pour le développement, ont permis de mettre en évidence l’opportunité qu’ont les membres de la communauté internationale d’agir ensemble pour relever les grands défis mondiaux. Il a souligné à cet égard que les besoins spéciaux des pays en développement sans littoral doivent pouvoir bénéficier d’une attention accrue de la part de la communauté internationale. La Thaïlande, a-t-il poursuivi, est, en tant que pays de transit, bien consciente du rôle que cette position implique. À cet égard, M. Punkrasin a expliqué qu’afin de faciliter le transport, la Thaïlande a exonéré de droits de douane les produits commerciaux des pays voisins qui transitent par son territoire. En outre, de nombreuses voies de transport au sein de la région et de la sous-région ont été créées, a-t-il ajouté, attirant notamment l’attention sur la création de couloirs économiques entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et le Sud et au Sud, dans le cadre d’un projet de la sous-région du Grand Mékong. Entre autres projets, le représentant thaïlandais a également indiqué que la liaison ferroviaire « Singapour-Kunming », prévue dans le cadre de la coopération pour le développement du bassin du Mékong de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), permettra, une fois achevée, de relier les membres de l’ANASE à la Chine.
D’autre part, M. Punkrasin a expliqué que son pays fournit une assistance financière à la République démocratique populaire lao, qui est un pays en développement sans littoral, pour la construction d’infrastructures de transport, précisant que cette aide est jusqu’ici montée à 265 millions de dollars. Actuellement, la Thaïlande prévoit d’aider à la réhabilitation de la route n°11 à Vientiane, la capitale du pays, a-t-il ajouté. En outre, la Thaïlande a œuvré avec la République démocratique populaire lao à la construction du deuxième pont sur le Mékong (Mukdahan-Savannakhet), et elle a fourni une aide financière pour la construction du troisième pont. Pour conclure, tout en assurant que son pays entend continuer de soutenir le développement des infrastructures de transport dans la région, le représentant thaïlandais a encouragé d’autres partenaires au développement à participer à ces projets.
M. STEVE D. MATENJE (Malawi), soulignant que son pays était à la fois enclavé et classé parmi les pays les moins avancés (PMA), a indiqué qu’il faisait face à des défis considérables liés aux coûts élevés du transport et autres obstacles dans les exportations et importations. Il a affirmé que ces défis devaient être examinés de manière urgente. Sans quoi, a-t-il insisté, les pays en développement sans littoral seront toujours peu compétitifs dans l’économie mondiale, et en matière de développement, le fossé entre eux et le reste du monde continuera de se creuser. Il a appelé les partenaires au développement à aider ces pays à éliminer les obstacles commerciaux afin qu’ils puissent générer la croissance nécessaire à la réduction de la pauvreté. Le représentant a insisté sur l’importance du développement des infrastructures de transport de transit, à la fois dans les pays sans littoral et ceux de transit. Il a précisé que la stratégie nationale de croissance du Malawi identifiait ce domaine comme l’une de ses six priorités pour parvenir à la croissance économique.
Par ailleurs, M. Matenje a expliqué l’accord signé entre les Gouvernements du Malawi, du Mozambique et de la Zambie, qui va permettre de rouvrir une voie maritime dans ces trois pays. Il a expliqué que cette idée permettrait de réduire considérablement les coûts de transport des importations et des exportations, et ainsi de stimuler le développement économique dans ces trois pays et au-delà. Il a de plus indiqué que ce projet avait été adopté par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) en tant que projet prioritaire qui doit être intégré aux réseaux de transports routiers de la sous-région et au régime maritime de l’océan Indien. Le représentant a exhorté la communauté internationale à appuyer cette initiative. Il a aussi demandé aux Nations Unies de citer ce projet comme exemple des progrès accomplis pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty et de contribuer à la mobilisation des ressources pour son exécution.
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a signalé que les crises socioéconomiques de 2008 avaient sévèrement frappé les pays en développement sans littoral. La dégradation partielle ou totale des infrastructures de transport et l’éloignement de ces pays de la mer perturbent fortement les flux commerciaux par, entre autres, le rallongement des délais de livraison et le coût prohibitif des transports, a-t-il précisé, pour ensuite lancer un appel à l’implication de partenaires financiers, bilatéraux et multilatéraux ainsi que du secteur privé. Le représentant burkinabé a également estimé qu’un véritable partenariat national, sous-régional, régional et mondial autour des besoins spécifiques des pays sans littoral devait se nouer à travers des mécanismes de financement prévisibles et conséquents en vue de la construction et de la réhabilitation des infrastructures de transport et de transit. Il a également préconisé le renforcement des cadres institutionnels destinés à la promotion du commerce.
Rappelant ensuite que la moitié des pays en développement sans littoral se trouve en Afrique où la densité du réseau routier est « la plus faible du monde », M. Kafando a indiqué que les pays africains avaient fait de la réalisation des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires une « priorité absolue ». Enfin, le représentant a fait part de son inquiétude suite aux récents échecs des négociations multilatérales à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a appelé à la reprise des négociations en vue d’établir des « règles justes » et des conditions propices à la promotion d’un commerce international équitable.
M. ALDO MANTOVANI (Italie) a expliqué que lorsque l’Italie a révisé la base légale de sa coopération internationale, elle a choisi comme priorité de consolider les processus de développement des pays les plus pauvres et de promouvoir leur croissance économique, sociale et culturelle. Pour cette raison, l’Italie continue d’approuver la philosophie qui a mené à l’adoption du Programme d’action d’Almaty, a-t-il souligné. Il a précisé que l’aide au développement versée par son pays en faveur des pays en développement sans littoral a augmenté de 70% entre 2003 et 2008, atteignant un total de 250 millions de dollars.
M. Mantovani a fait remarquer que les difficultés rencontrées par les pays en développement sans littoral ne tiennent pas tant à leur situation géographique qu’à l’insuffisance de moyens de la coopération internationale, ainsi qu’à un secteur logistique encore trop faible et à des procédures de régulation qui restent trop complexes. Tout en reconnaissant que des efforts significatifs ont été faits grâce au Programme d’action d’Almaty, il a souligné que le chemin à parcourir reste long. Il a relevé le rôle prépondérant que joue la coopération régionale et sous-régionale dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, et a également assuré que son pays s’engageait à améliorer son assistance bilatérale en la matière.
Le représentant italien a ensuite indiqué que son gouvernement a fait une contribution d’environ 100 millions d’euros au Gouvernement d’Afghanistan pour la réhabilitation et la reconstruction d’une partie de l’autoroute Kaboul-Bamyan. Cette initiative, a-t-il précisé, prévoit d’améliorer la liaison entre ces deux villes. M. Mantovani a également indiqué que l’Italie a financé, par un prêt à conditions favorables et d’un montant de 18 millions d’euros, la réhabilitation d’une section de l’autoroute « Oruro Pisiga » en Bolivie. Pour conclure, il a annoncé que la présidence italienne du G-8 compte s’intéresser aux technologies de l’information et des communications pour le développement, faisant à cet égard observer que le développement des infrastructures de transport n’implique pas uniquement la construction d’infrastructures physiques comme les routes, les ports ou les pipelines, mais également des systèmes de stockage et de gestion, une bonne logistique et des réseaux de communication. L’Italie entend promouvoir des projets destinés à faire partager les connaissances existant actuellement en matière de procédures bureaucratiques, notamment dans les domaines des douanes et de la logistique, a-t-il conclu.
M. AL HABIB (République islamique d’Iran) a déclaré que les questions de transport de transit revêtaient une importance particulière dans le monde actuel. À cet égard, la création de systèmes de transit efficaces est la priorité des pays en développement sans littoral et de transit, a-t-il précisé. Il a estimé que les efforts nationaux devaient être appuyés par les partenaires de développement régionaux et par la communauté internationale. Le représentant a en outre indiqué que son pays avait lancé un certain nombre d’initiatives pour accélérer la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Il a notamment souligné que l’Iran avait tiré des enseignements des mesures prises dans les pays voisins pour intégrer les transports de transit par voies routière et ferroviaire. Le représentant iranien a aussi noté que son pays allait bientôt adhérer au couloir de transport Europe-Asie-Caucase, et a estimé que cette décision permettrait une facilitation du commerce et une mise en place de programmes douaniers harmonisés et simplifiés. Il a ensuite dit que l’Iran s’efforçait de poursuivre la simplification des procédures et des formalités douanières et envisageait de négocier et d’accorder l’accès à des zones économiques opérant en franchise de droits. Rappelant la situation géographique particulière de l’Iran, il a noté que le pays possédait des voies de transport de types divers, mais que leur entretien créait un certain nombre de défis qui devaient être pris en compte pour ne pas hypothéquer la coopération qui doit exister entre pays de transit et ceux qui sont sans littoral. Cet entretien nécessite, entre autres, davantage d’assistance de la part des bailleurs de fonds et des organisations internationales et régionales, a-t-il expliqué.
M. VICTOR ZAREKOV (Fédération de Russie) a indiqué que les mesures prises par son pays dans le cadre de l’application du Programme d’action d’Almaty ont essentiellement porté sur l’amélioration et l’expansion des infrastructures logistiques dans la région de l’Eurasie. « La situation géographique de notre pays détermine notre stratégie de développement », a-t-il expliqué, avant de souligner que la Fédération de Russie estimait que son rôle était de jeter un pont entre deux vastes régions du monde, l’Europe et l’Asie. Dans ce contexte, son gouvernement s’efforce d’apporter une aide considérable aux pays en développement sans littoral qui sont voisins de la Fédération. Mais le développement et l’harmonisation des systèmes de transport régionaux nécessitent la participation des pays concernés, a relevé le représentant. Il a enfin précisé que la diversification des réseaux logistiques était indispensable à une couverture maximale des vastes territoires de l’Eurasie.
M. OUMAR DAOU (Mali) a souligné que du fait de sa situation géographique, le Mali est particulièrement vulnérable, surtout en période de crise. Il a attiré l’attention sur certaines actions lancées par son pays pour mettre en œuvre les priorités du Programme d’action d’Almaty. Le Mali, a-t-il expliqué, a pris toute une série de mesures pour améliorer l’efficacité des opérations de transport en transit et renforcer les capacités de stockage des entrepôts des ports de transit de sa sous-région. Le Mali a également veillé à établir des protocoles d’accord de transport et de transit des marchandises maliennes dans les domaines maritime, routier et ferroviaire. En outre, le Mali a encouragé l’organisation du secteur privé en chambres consulaires et a notamment favorisé la création du Conseil malien des transporteurs routiers. Parmi les autres actions réalisées par son gouvernement, le représentant malien a notamment mentionné le développement et l’entretien des infrastructures de transport et de transit, et l’adoption de politiques de promotion des investissements privés en matière d’entreposage. Le Mali a en outre procédé au renouvellement de ses parcs de matériels de transport routier et ferroviaire, a-t-il ajouté.
S’intéressant ensuite au commerce et à la facilitation du commerce, il a indiqué que l’application de la méthodologie d’auto-évaluation mise au point par la Banque mondiale et les agences du système des Nations Unies suit actuellement son cours. Le représentant malien a fait remarquer qu’en dépit de toutes ces actions pertinentes, le transport en transit malien souffre de faiblesses, notamment s’agissant du transport entre les États et de la persistance de barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent les échanges et augmentent les coûts des marchandises. Il a également déploré l’insuffisance des infrastructures de facilitation des transports en transit, ainsi que la quasi-absence de système d’information adapté pour la gestion des marchandises. La faible capacité de stockage des entrepôts maliens dans les ports de transit pose aussi problème, a-t-il ajouté. Le représentant s’est dit convaincu que le développement des pays sans littoral passe nécessairement par le renforcement de la coopération qu’ils entretiennent avec leurs partenaires. Il a expliqué que son pays soutient, dans cette perspective, d’importants programmes relatifs au développement des transports dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’adoption d’un programme en faveur des pays en développement sans littoral est une opportunité pour trouver auprès des partenaires au développement le financement nécessaire pour assurer le développement de notre pays, a-t-il conclu.
M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a estimé qu’il fallait porter une attention particulière aux besoins des pays en développement sans littoral lors des négociations commerciales pour améliorer leur capacité d’échanges et attirer des investissements privés, dont des investissements étrangers directs (IED). Il a précisé que le cofinancement avec le secteur privé pouvait servir de catalyseur dans de nombreux domaines. Il a salué la proposition du Président de la Mongolie d’établir un centre international de réflexion pour les pays en développement sans littoral afin de renforcer l’efficacité de leurs efforts et accélérer la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Le représentant a insisté sur l’importance du transfert de technologies relatif aux transports de transit. Il a aussi mis en avant le rôle crucial du renforcement de la coopération Sud-Sud et trilatérale.
Le représentant a affirmé que les crises alimentaire, énergétique et financière actuelles allaient compliquer encore les défis des pays en développement sans littoral et limiter leurs efforts nationaux. Dans ce contexte, il a appelé à l’appui de tous les partenaires au développement. Il a aussi jugé qu’il fallait résoudre des questions qui perdurent comme les barrières commerciales, le manque de ressources dans les infrastructures et le respect des engagements en matière d’APD. Il a fait valoir que l’Égypte avait renforcé ses relations avec les pays en développement dans leur ensemble, et créé deux fonds de coopération technique, l’un avec Afrique, l’autre avec les pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Il a expliqué que ces fonds permettaient notamment de dispenser des cours de formation et de dépêcher des experts qui répondent aux besoins de ces pays. Enfin, il s’est félicité de la déclaration résultant de cet examen à mi-parcours, affirmant qu’elle servirait à accélérer la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.
M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) s’est dit convaincu que la communauté internationale devrait agir contre les mesures coercitives qui empêchent les pays en développement, et en particulier ceux privés de littoral, de bénéficier, à leur tour, pleinement des bienfaits de la mondialisation. Ces pays devraient aussi recevoir une aide dans la facilitation des échanges commerciaux et bénéficier d’un accès aux réseaux logistiques des pays de transit, y compris les structures maritimes existantes, a ajouté le représentant. Il serait également nécessaire d’impliquer davantage les institutions financières internationales, afin de pouvoir débloquer, au profit des pays qui en ont cruellement besoin, l’assistance financière nécessaire, a conclu le représentant.
M. IGOR FINOGENOV, Banque eurasienne de développement, a indiqué que cette banque était la plus jeune parmi les institutions régionales de financement. Il a noté que ces activités servaient à élargir les liens entre pays et accroitre leurs activités. Il a précisé que la Banque était ouverte à de nouveaux membres, indiquant que l’Arménie et le Tadjikistan devraient s’y joindre d’ici à la fin de l’année. Il a souligné que les infrastructures et l’énergie étaient deux domaines prioritaires de la Banque. Il a décrit le projet, actuellement à l’examen, pour relier la mer Caspienne à la mer d’Azov, dans la Fédération en Russie et au Kazakhstan.
Le représentant a ajouté que la Banque accordait une attention particulière à l’utilisation des voies navigables d’Asie centrale. Il a affirmé que les activités entreprises devaient prendre en compte les intérêts des pays de toute la région. Par ailleurs, il a soutenu que la Banque s’attachait à travailler en collaboration avec des organisations internationales de financement et avait établi des relations bilatérales et multilatérales avec différents organismes, dont le PNUD, la FAO, la CNUCED ou la CESAP. Nous sommes ouverts à une coopération accrue avec les Nations Unies et la communauté internationale afin de renforcer les processus d’intégration et de développement dans l’espace eurasien, a-t-il conclu.
M. MARC BALTES, Observateur de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a déclaré que cette Organisation avait mis l’accent sur le développement du transport en transit, qui a été le sujet de son Forum économique de 2006. Sur la base des recommandations de ce Forum, les 56 États ayant participé à la Réunion ministérielle de Bruxelles, qui s’est tenue en décembre de la même année, ont pris la décision de se pencher sur l’avenir des transports dans la zone de l’OSCE, en portant une attention particulière à la situation des pays en développement sans littoral. À la suite de cette décision, l’OSCE, en coopération avec le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, a organisé une Conférence sur le développement du transport de transit transasiatique et eurasien, qui s’est tenue à Douchanbé, au Tadjikistan. Elle a permis d’engager un dialogue au plus haut niveau sur cette question et de passer en revue les progrès du Programme d’action d’Almaty, a noté l’Observateur. À cette occasion, s’est-il félicité, les délégations du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, de l’Afghanistan et de la Mongolie ont adopté une Déclaration commune. Le texte de ce document couvre des domaines aussi fondamentaux que les politiques de transport, le développement des infrastructures, le commerce ou les partenariats public-privé, a précisé M. Baltes, qui a ajouté que la Déclaration de Douchanbé mettait aussi l’accent sur l’établissement de partenariats entre l’OSCE et les pays enclavés.
Déclaration de clôture
M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a conclu ces deux journées de débat de haut niveau en se félicitant que la communauté internationale ait adopté, par acclamation, et avec enthousiasme, la Déclaration portant sur l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty. Ce document, équilibré et précis, a-t-il précisé, permettra d’améliorer la mise en œuvre des projets futurs. Il a fait remarquer que la nécessité de mettre en œuvre des programmes mesurables et réalistes est apparue tout au long de cet examen à mi-parcours. Il a en outre estimé que cette évaluation du niveau actuel de la mise en œuvre du Programme d’action a permis de stimuler un plus grand désir d’investissements et d’implication de la part des donateurs. Il en est de même de leur participation à la facilitation du commerce et au développement des infrastructures dans les pays enclavés, a estimé le Président de l’Assemblée. La réunion a en outre permis un échange de vue dynamique sur le rôle crucial que doit jouer le soutien international au développement de systèmes de transport et de transit fiables, a dit M. d’Escoto Brockmann.
L’action des Nations Unies s’inscrit dans la logique de la création de partenariats, a poursuivi M. d’Escoto Brockmann, avant d’estimer que le Programme d’action d’Almaty illustre ce que la communauté internationale peut accomplir lorsqu’elle est guidée par des principes clairs dans un contexte de bonne coopération. Il a souligné que le succès de cet examen a été l’accent mis sur l’obtention de résultats mesurables et sur l’importance d’évaluer les progrès réalisés. Il s’est d’autre part dit « alarmé » par les conséquences de l’actuelle crise financière, qui risque de freiner le commerce mondial et d’avoir des effets particulièrement catastrophiques sur les pays les moins avancés. « L’Assemblée générale fera tout son possible pour s’assurer que les pays donateurs respectent les engagements qu’ils ont pris », a-t-il certifié. Pour conclure, il a appelé la communauté internationale à reconnaître le rôle central qu’occupe le concept de solidarité, dont le respect est crucial dans l’apport d’assistance aux pays les moins favorisés.
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