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AG/10729

LA RÉPONSE À LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE COÛTERA ENTRE 25 ET 40 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN, AFFIRME M. BAN KI-MOON DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

18/07/2008
Assemblée généraleAG/10729
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

112e séance plénière – matin et après-midi


LA RÉPONSE À LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE COÛTERA ENTRE 25 ET 40 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN, AFFIRME M. BAN KI-MOON DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Le Secrétaire général dévoile les grandes lignes du Cadre d’action global de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise alimentaire mondiale


Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté aujourd’hui, devant l’Assemblée générale, les grandes lignes du Cadre d’action global de son Équipe spéciale de haut niveau, proposant une approche « cohérente et coordonnée » en vue de répondre à la crise alimentaire mondiale qui frappe plus de 800 millions de personnes.  Pour réaliser ces objectifs, « il faudra entre 25 et 40 milliards de dollars chaque année », a prévenu M. Ban Ki-moon.


« Les promesses sont là et le moment est venu de les respecter », a déclaré le Secrétaire général, lors d’un débat de l’Assemblée générale consacré aux crises alimentaire et énergétique mondiales, estimant que « le coût de l’inaction sera plus élevé avec le risque de voir 100 millions de personnes supplémentaires tomber dans la pauvreté ».


M. Ban, qui a insisté sur l’urgence de répondre au triple défi que constituent les changements climatiques, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les crises alimentaire et énergétique, a plaidé en faveur de partenariats mondiaux et insisté sur « une réponse soutenue de la communauté internationale pendant plusieurs années encore ».


Afin de promouvoir une riposte immédiate, complète et unifiée à la crise alimentaire mondiale, le Secrétaire général a mis en place, le 28 avril dernier, une Équipe spéciale de haut niveau.  Cette Équipe, qui réunit les chefs des institutions spécialisées, des fonds et programmes de l’ONU, ainsi que les institutions de Bretton Woods et certains Départements du Secrétariat, est notamment chargée de définir un Cadre d’action global (CAG). 


« Il ne s’agit pas d’une formule unique, mais d’un menu d’actions à adapter aux spécificités et cadres de sécurité de tous les gouvernements », a déclaré M. Ban, qui préside cette Équipe spéciale, et que coordonne le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes, avec l’appui du Sous-Secrétaire général et Coordonnateur principal au Bureau du Groupe des Nations Unies pour le développement, M. David Nabarro.


Le Secrétaire général a souligné l’urgence d’augmenter la part de l’aide publique au développement (APD) destinée à l’agriculture pour qu’elle passe de 3 à 10%.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’augmenter les investissements dans le secteur agricole, afin de le rendre « viable », de réduire les subventions agricoles dans les pays du G-8 et de limiter les restrictions aux exportations alimentaires.

M. Ban s’est par ailleurs félicité de la proposition de la Commission européenne de créer une facilité de 1,5 milliard de dollars en guise de réponse rapide à la crise alimentaire, laquelle viendra s’ajouter aux fonds de développement existants. 


« Les crises alimentaire et énergétique mondiales nécessitent une action coordonnée, cohérente et immédiate », avait auparavant déclaré, en ouvrant le débat, le Président de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim (ex-République yougoslave de Macédoine).  « En traitant les effets dramatiques de ces crises, nous devons saisir l’opportunité d’imprimer un nouvel élan au système multilatéral », a-t-il ajouté.


Selon M. Kerim, l’Assemblée générale devrait jouer « un rôle actif et crucial en favorisant les partenariats mondiaux sur l’alimentation et l’agriculture, qui impliquent tous les acteurs pertinents, comme les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les donateurs et les institutions internationales ». 


Lors du débat, le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le Cadre d’action global constituait un « document vivant » qui devrait être « progressivement développé » pour le rendre « plus à même de répondre aux besoins réels des pays en développement ».  « Il faudrait en outre y étudier un troisième objectif urgent, celui de veiller à l’appropriation aux niveaux communautaire, national et régional », a-t-il observé.


Pour le Représentant permanent de la France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, le Cadre d’action global fournit un programme d’action particulièrement utile et présente un ensemble d’objectifs « ambitieux et constructifs ».  La réponse d’urgence apportée aux situations humanitaires les plus préoccupantes doit s’inscrire dans une « logique de développement » à plus long terme, a-t-il dit.


Son homologue de l’Éthiopie, intervenant au nom du Groupe africain, a expliqué que les causes profondes du problème résidaient dans des « décennies de négligence envers le secteur agricole ».  « Si la crise alimentaire actuelle a des causes multiples, l’absence d’investissements adéquats et à long terme dans l’agriculture en est sans doute le facteur principal », a-t-il affirmé, saluant ainsi l’accent mis sur l’investissement agricole à long terme par l’Équipe spéciale de haut niveau. 


Les pays suivants sont intervenus: Honduras, au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale; République Dominicaine; Salvador; Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine; France, au nom de l’Union européenne; Éthiopie au nom des États africains; Dominique, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ; Tonga, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique; Nouvelle-Zélande, au nom également du Canada et de l’Australie; Bangladesh, au nom des pays les moins avancés; Bélarus; Égypte; Algérie; Philippines; Chine; Japon; Croatie; Brésil; Thaïlande; Pakistan; Chili; Indonésie; Ghana; Équateur; Ukraine; Panama; Namibie; Maroc; Uruguay; Yémen; Inde; Norvège; Îles Marshall; République de Corée; Colombie; Venezuela; Malaisie; États-Unis; Maldives; Arabie Saoudite; Ex-République yougoslave de Macédoine; Cuba; Tunisie et Viet Nam.


Ce débat de l’Assemblée générale se poursuivra lundi, 21 juillet, à 10 heures.


RÉUNION SUR LES CRISES ALIMENTAIRE ET ÉNERGÉTIQUE MONDIALES


Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes


Déclarations


M. SRGJAN KERIM, Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, a souligné que la communauté internationale était confrontée à une augmentation alarmante et interdépendante des prix des produits alimentaires et pétroliers.  Ces conditions ont été aggravées par les effets imprévisibles des changements climatiques et la baisse de la croissance mondiale, a-t-il ajouté, notant que les conséquences sociales de ces phénomènes pouvaient être extrêmement graves.  Les crises alimentaire et énergétique mondiales nécessitent une action coordonnée, cohérente et immédiate, a-t-il déclaré, ajoutant que les Nations Unies devraient jouer un rôle central.  De l’avis du Président de l’Assemblée générale, le Cadre d’action global de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise alimentaire fournit, à cet égard, une stratégie coordonnée et cohérente.  « Nous devons appliquer tout notre engagement à ces crises alimentaire et énergétique », a déclaré M. Kerim.  « De même, en traitant les effets dramatiques de ces crises, nous devons saisir l’opportunité d’imprimer un nouvel élan au système multilatéral », a-t-il ajouté.  Toutes les économies, quelles que soient leur taille ou leur puissance, mais en particulier celles des pays les moins développés, ont été affectées.  C’est pourquoi, il y a urgence, a-t-il affirmé.  C’est pourquoi aussi une action prompte et une coordination mondiale sont nécessaires.


Le Président de l’Assemblée générale a estimé qu’une approche multilatérale globale, reposant sur le Cadre d’action global, est nécessaire pour régler ces crises.  Le Cadre d’action global a deux objectifs essentiels, a-t-il expliqué, citant d’une part, la nécessité de répondre aux besoins immédiats des populations vulnérables, puis le besoin d’assurer une sécurité alimentaire mondiale à long terme.  Pour réaliser ces objectifs, le Secrétaire général a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fournisse 25 milliards de dollars par an.  Le système multilatéral, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), la Banque mondiale, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Fonds monétaire international (FMI), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont déjà réuni 2,3 milliards de dollars, tandis que les pays du G-8 vont débloquer 10 milliards de dollars pour soutenir l’aide alimentaire, les activités de protection sociale et des mesures visant à accroître la production agricole dans les pays touchés, a-t-il souligné.  Ce montant est loin d’être suffisant au regard de ce qui est nécessaire pour une année, a-t-il fait remarquer, en lançant un appel aux donateurs et au système multilatéral pour qu’ils fassent plus.


M. Kerim a également déclaré que l’Assemblée générale devrait apporter l’engagement politique nécessaire afin que les mesures à prendre puissent bénéficier d’un large soutien international.  L’Assemblée générale devrait, a-t-il souligné, jouer un rôle actif et crucial en favorisant les partenariats mondiaux sur l’alimentation et l’agriculture, qui impliquent tous les acteurs pertinents, comme les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les donateurs et les institutions internationales.  Les Nations Unies devraient faciliter et coordonner tous ces acteurs, tandis que l’Assemblée générale devrait fixer la direction politique d’ensemble, a-t-il poursuivi.  Le Président de l’Assemblée générale a ainsi mis l’accent sur la nécessité de commencer à prendre aujourd’hui les mesures les plus dures afin qu’à long terme, nous puissions être en mesure de donner au multilatéralisme un nouveau souffle et de s’orienter vers un nouveau paradigme économique pour le XXIe siècle.  À cette fin, il faut, a-t-il dit, utiliser tous les mécanismes dont nous disposons pour régler la crise alimentaire.  M. Kerim a indiqué qu’il appuyait les appels de plusieurs États Membres pour que la sécurité alimentaire et le développement soient l’un des sujets prioritaires de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.  Cependant, étant donné l’urgence qu’il y a à régler les crises alimentaire et énergétique, l’Assemblée générale devrait adopter une résolution appelant à une action mondiale concertée et immédiate, a conclu le Président.  


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, s’est félicité de l’occasion donnée par Assemblée générale pour passer en revue les problèmes des crises alimentaire et énergétique mondiales.  Il a rappelé qu’avant que les prix n’aient commencé leur envolée dramatique, près de 10 000 enfants mourraient déjà chaque jour de causes liées à la malnutrition, alors que 800 millions de personnes se couchaient avec la faim au ventre.  Il s’est inquiété des effets des changements climatiques qui menacent les systèmes hydrauliques et agricoles dans le monde entier condamnant des centaines de millions de personnes à la malnutrition.  Alors que les prix ont augmenté de plus de 50% l’année dernière, a-t-il ajouté, le problème ne peut que se détériorer.  Il a mis l’accent sur la double menace que constituent les crises alimentaire et énergétique sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Comme cette crise nécessite une réponse mondiale, il nous faut des partenariats mondiaux, a-t-il dit.  Elle nécessitera une réponse soutenue de la communauté internationale pendant plusieurs années encore, a-t-il dit.  Il a insisté sur l’urgence de répondre au triple défi que constituent les changements climatiques, la réalisation des OMD et les crises alimentaire et énergétique.  Nous offrons aux fermiers dans les pays en développement davantage d’intrants et de semences mais avec un tel nombre de personnes menacées par la crise alimentaire, nous devons faire beaucoup plus immédiatement, a-t-il exhorté.


Le Secrétaire général s’est félicité de la proposition de la Commission européenne de mettre en place une facilité de 1,5 milliard de dollars pour faire face à la crise alimentaire qui viendra s’ajouter aux Fonds de développement existants à destination des pays en développement les plus nécessiteux.  Il a dit que le Pacte mondial devrait être guidé par le Cadre d’action global mis au point par son Équipe spéciale de haut niveau et qui représente les points de vue communs de tous les organismes des Nations Unies et organisations participantes.  Il ne s’agit pas d’une formule unique, a-t-ajouté, mais d’un menu d’actions à adapter aux spécificités et cadres de sécurité de tous les gouvernements.  Il s’agit de catalyser les actions entreprises par les pays en donnant aux gouvernements les moyens de formuler des actions.  Il faut d’abord faire en sorte que les populations vulnérables ne soient pas laissées à elles-mêmes, a-t-il insisté, en mettant l’accent sur l’importance d’un système global de réserves pour l’assistance humanitaire. 


Avec 450 millions de petits fermiers dans le monde, c’est plus d’un tiers de la population mondiale qui dépend directement de ces exploitations.  Il a souligné l’urgence d’augmenter la part de l’aide publique au développement (APD) destinée à l’agriculture pour qu’elle passe de 3 à 10%.  Il faut augmenter les investissements dans l’agriculture pour qu’elle devienne un secteur viable, a-t-il ajouté, en insistant également sur la nécessité de réduire les restrictions et taxes à l’exportation pour les pays en développement et en réduisant la pratique des subventions agricoles dans les pays du G-8.  Pour atteindre les objectifs du Cadre d’action global, a-t-il prévenu, il faudra entre 25 et 40 milliards de dollars chaque année.  Les promesses sont là et le moment est venu de les respecter, en rappelant que le coût de l’inaction sera plus élevé avec le risque de voir 100 millions de personnes supplémentaires tomber dans la pauvreté.  Il a souligné les menaces pour les générations suivantes avec une demande alimentaire qui augmentera de 50% d’ici à 2030 alors que la population aura augmenté de 30% d’ici à 2050. 


M. EDMUNDO ORELLANA MERCADO, Ministre des affaires étrangères du Honduras, qui s’exprimait au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale, a affirmé que les personnes les plus vulnérables aux crises alimentaire et énergétique actuelles étaient les victimes des inégalités du marché international.  Les populations les plus vulnérables sont obligées de faire des efforts considérables pour survivre et de livrer au quotidien une bataille pour réussir à s’alimenter, a-t-il souligné.  Ces deux crises exigent des réponses immédiates, a-t-il dit, estimant que l’Assemblée générale devrait, à cet égard, jouer un rôle plus actif.  Les activités spéculatives des milieux boursiers conduisent le monde à la débâcle, a-t-il également assuré.  Si les obstacles commerciaux n’existaient pas, les produits des pays d’Amérique centrale seraient plus compétitifs sur les marchés, a-t-il indiqué, dénonçant également les politiques de subventions agricoles des pays développés.   


M. CARLOS MORALES TRONCOSO (République dominicaine) a indiqué que les crises alimentaire et du pétrole étaient les pires que nos populations aient connues depuis 80 ans, avec une menace généralisée sur la croissance économique et la stabilité politique.  Il a rappelé que les nombreuses populations qui survivent grâce à l’aide alimentaire des Nations Unies font face à une perspective terrible.  Il a fait remarquer qu’aux 850 millions de personnes victimes de la pauvreté et de malnutrition 100 millions d’autres pourraient s’y ajouter.  C’est une situation qui affecte de façon collective la plus grande partie des pays, a-t-il dit.  Notant que ces crises résultaient également des procédures de spéculations que ne maîtrisent pas les pays, il a souligné l’urgence d’adopter une action internationale collective.  Il a souligné les risques de voir des économies s’effondrer et des tensions politiques s’exacerber.  « Nous sommes dans une situation d’urgence, a-t-il indiqué, en rappelant que son pays importait chaque année l’équivalent de 6 000 dollars de pétrole par tête d’habitant ».  Il a précisé que l’augmentation du coût du pétrole avait au niveau mondial généré 42 milliards de dollars de dépenses supplémentaires pour les pays.  C’est pourquoi, il a suggéré, dans un souci d’équité et de justice, que la communauté internationale se mobilise pour que cet argent revienne aux pays les plus démunis sous forme de prêts et d’investissements. 


Mme MARISOL ARGUETA DE BARILLAS, Ministre des affaires étrangères d’El Salvador, a affirmé que c’est la hausse exorbitante des prix du pétrole qu’il convenait de blâmer dans la crise alimentaire actuelle.  Elle contribue à créer des déséquilibres macro et microéconomiques, notamment dans le secteur agricole et les pays les plus vulnérables, a-t-elle dit.  Cette situation amène à rechercher une réponse mondiale, coordonnée dans les instances multilatérales.  La Ministre a lancé un appel urgent et, a-t-elle précisé, respectueux, aux pays producteurs de pétrole pour qu’ils adoptent des politiques cohérentes et prévisibles.  Elle a demandé également l’abandon des subventions agricoles dans les pays développés.  Les efforts nationaux sont insuffisants, a-t-elle affirmé, mettant l’accent sur la coopération multilatérale, laquelle, selon elle, doit être associée à l’annulation de la dette et à des actions prises en matière de santé, d’éducation ou d’environnement.  Elle a ainsi remercié les pays du G-8 pour les engagements qu’ils ont pris lors de leur dernière réunion au Japon.



M. BYRON BLAKE (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est concentré sur le Cadre d’action global, tout en remarquant que de nombreux pays du Groupe n’avaient eu que peu de temps pour l’étudier.  Il s’est dit frappé que, alors même que le Document-cadre reconnaît que les implications financières de la crise alimentaire seront considérables, l’Équipe spéciale de haut niveau ne fait état que de « l’intention des pays développés d’augmenter leur aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) et invite les donateurs à doubler leur APD pour l’aide alimentaire.  Ceci, a noté le représentant, revient à inviter à une réaffectation de l’APD existante.  En même temps, a-t-il encore relevé, l’Équipe spéciale de haut niveau invite les pays en développement à consacrer une part plus grande de leur budget aux systèmes de protection sociale et à accroître la part de l’agriculture dans les dépenses publiques, alors même que les budgets nationaux sont déjà serrés, en particulier dans les États en développement importateurs de produits alimentaires ou énergétiques.


M. Blake a également déploré que l’Équipe spéciale de haut niveau ait évité de détailler le coût des incidences financières au motif que le Cadre d’action global n’est ni un document financier ni un programme d’investissement.  De même, il a noté que les questions de transferts de technologie ne sont pas évoquées, et que rien n’est dit sur les aides nationales à l’agriculture, pratiquées dans les pays développés, et qui constituent pourtant un élément dissuasif pour l’essor agricole des pays en développement et donc une cause de la crise alimentaire actuelle.  Pour le Groupe des 77 et la Chine, le Cadre d’action global reste un document vivant qui devrait être progressivement développé pour le rendre plus sensé et plus à même de répondre aux besoins réels des pays en développement.  Il faudrait en outre y étudier un troisième objectif urgent, celui de veiller à l’appropriation aux niveaux communautaire, national et régional, a-t-il estimé.


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France), intervenant au nom de l’Union européenne, a estimé que le Cadre d’action global initié par le Secrétaire général fournit un programme d’action particulièrement utile et présente un ensemble d’objectifs et d’actions « ambitieux et constructifs ».  Il a reconnu la nécessité d’adopter une approche coordonnée aux niveaux national et régional entre tous les partenaires, laquelle devra être conforme avec les principes de la Déclaration de Paris.  Pour M. Ripert, la réponse d’urgence apportée aux situations humanitaires les plus préoccupantes doit s’inscrire dans une « logique de développement » à plus long terme.  L’aide alimentaire ne doit pas se faire au détriment des tissus économiques locaux, a-t-il précisé, estimant donc nécessaire de recourir aux achats locaux ou régionaux lorsque cela est possible.  L’Union européenne est favorable à la poursuite d’une réflexion sur la « rénovation » de la Convention de Londres sur l’aide alimentaire, a-t-il ajouté. 


M. Ripert a ensuite indiqué que l’Union européenne a la « ferme intention » de se mobiliser pour apporter des solutions durables à la crise.  L’Union compte ainsi fournir de l’aide d’urgence et créer un fonds de soutien à l’agriculture dans les pays en développement.  Elle compte également accroître l’aide à la production agricole pour atténuer les effets des hausses des prix.  Il a signalé qu’un plan d’affectation de 1 milliard d’euros est actuellement à l’étude.  En matière de politique agricole commune, le représentant a signalé que l’Union européenne avait, entre autres, supprimé de nombreuses mesures de régulation de l’offre.  Pour appuyer les petits producteurs des pays en développement, l’Union européenne s’est fixée pour objectif de parvenir à un résultat « ambitieux » du Cycle de Doha et qui pourra contribuer à l’élimination des distorsions sur les marchés agricoles mondiaux, a-t-il poursuivi.  Il a également préconisé une réforme « efficace » de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Enfin, M. Ripert a estimé que les politiques relatives aux biocarburants devraient fixer des critères de durabilité pour la production de biocarburants de première génération et en encourager le développement de biocarburants de deuxième génération fabriqués à partir de sous-produits.


M. NAGASH KEBRET BOTORA, (Éthiopie) s’est, au nom du Groupe africain, associé à la déclaration faite par le représentant d’Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur les crises alimentaire et énergétique.  Il a noté que la poursuite de la hausse des prix alimentaire et énergétique menace encore plus la vie des troupes les plus vulnérables.  L’Afrique, malgré sa croissance des dernières années, demeure le continent le plus pauvre et la crise économique actuelle accroît encore ses difficultés.  La hausse des prix mondiaux a fortement contribué à celle des prix locaux et le doublement des prix des engrais en un an préoccupe quant à ses conséquences sur la production agricole de la saison culturale qui approche.


Certes, sur un continent où la majorité de la population tire ses revenus d’une agriculture de subsistance, les causes profondes du problème résident dans des décennies de négligence envers le secteur agricole, a déclaré M. Kebret.  Si la crise alimentaire actuelle a des causes multiples, l’absence d’investissement adéquats et à long terme dans l’agriculture en est sans doute le facteur principal, a estimé le représentant, qui a donc salué l’accent mis sur l’investissement agricole à long terme par l’Équipe spéciale de haut niveau.  M. Kebret a également rappelé la Déclaration de Charm el-Cheikh, adoptée lors du récent Sommet de l’Union africaine, qui, a-t-il affirmé, indique clairement la stratégie à suivre à court, moyen et long termes et souligne que les acteurs du continent et de l’extérieur doivent y être impliqués pour faire face à la crise.  M. Kebret s’est par ailleurs félicité de l’engagement réitéré du G-8 de consacrer 10 milliards de dollars au soutien à l’aide alimentaire et aux mesures d’investissement dans le secteur agricole.  Il a également salué l’intention du

G-8 de lancer un nouveau partenariat mondial pour l’agriculture à l’occasion de la prochaine session de l’Assemblée générale.


Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. CRISPIN S. GREGOIRE (Dominique) a déclaré que les crises alimentaire et énergétique risquent d’affecter de manière significative les efforts de développement des pays en développement, en citant les turbulences des marchés économiques et financiers.  Elle menace la réalisation des OMD et engagements de développements dans leur ensemble, a-t-il dit.  Il s’est inquiété des conséquences de cette augmentation des coûts des denrées alimentaires et produits énergétiques sur la croissance économique et le progrès social des pays de la région des Caraïbes.  Il a salué l’initiative Pétro-caraïbe du Venezuela, en souhaitant qu’elle soit suivie par les autres pays producteurs de pétrole.  Le représentant a souhaité que la réponse politique au niveau international tienne compte des spécificités de la vulnérabilité particulière des petits États insulaires en développement les plus vulnérables.  Il a souligné l’importance de l’augmentation de l’investissement dans l’agriculture des pays en développement.  S’agissant du Cadre d’action global, le représentant a indiqué que la CARICOM était toujours en train de l’examiner et souhaitait que la crise alimentaire soit le thème principal de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.


M. MAHE U. S. TUPOUNIUA (Tonga), qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a affirmé que les petits fermiers jouaient un rôle crucial pour la région.  Il a indiqué que les populations des petits États insulaires en développement du Pacifique ne pouvaient plus compter sur les méthodes traditionnelles de conservation pour la consommation.  Il a également souligné la vulnérabilité de ces pays aux effets des changements climatiques, créant une pression supplémentaire sur les habitants vivant le long des côtes.  Le représentant a notamment exprimé l’espoir que le monde pourra travailler en étroite coopération pour éliminer les politiques commerciales et de taxation qui entraînent des distorsions du marché.  Sans un commerce et un système de taxation équitables, les petits fermiers de la région ne seront pas en mesure d’être compétitifs sur les marchés mondiaux, a-t-il déclaré.  Le représentant a en outre espéré que l’Équipe spéciale de haut niveau et les pays donateurs identifieront les besoins spécifiques et les vulnérabilités des pays en déterminant le niveau d’assistance et de contribution.


Intervenant au nom du Groupe CANZ, Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) s’est inquiétée des conséquences de l’augmentation du coût des denrées alimentaires et des produits énergétiques sur les potentiels de croissance et de progrès social.  Elle a souligné qu’il était indispensable d’adopter une action coordonnée au niveau international.  Elle a souhaité que les pays du G-8 mettent en pratique leurs engagements pour favoriser les exportations agricoles des pays en développement.  Un résultat positif du Cycle de Doha permettrait de supprimer les barrières commerciales et autres distorsions et ouvrirait des opportunités d’exportations en améliorant la sécurité alimentaire mondiale, a-t-elle dit.  Elle a salué l’importance du Cadre d’action global et la priorité mise sur la capacité de résistance à long terme.  Elle a indiqué que son Groupe avait déjà agi en offrant une contribution de 300 millions de dollars en réponse à l’appel extraordinaire.  La représentante a souhaité que l’on s’assure que le développement des biocarburants n’ait pas d’impact négatif sur la sécurité alimentaire.  Il est important pour tous les pays d’adopter des politiques nationales appropriées en demandant aux États Membres de supprimer toutes taxes sur les produits destinés à l’aide humanitaire.  Elle s’est dite particulièrement préoccupée pour la situation des pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) en souhaitant que les recommandations de l’Équipe spéciale de haut niveau mise en place par le Secrétaire général soient adaptées aux spécificités de chaque région.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh), qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés, a affirmé que ces derniers avaient besoin d’un appui international substantiel afin de compenser la charge excessive qui pèse sur leurs balances des paiements.  Il faut que les ressources suivent, en particulier pour les pays les moins avancés, qui sont des importateurs nets de produits alimentaires, a-t-elle souligné.  Les préoccupations particulières des pays les moins avancés n’ont pas été traitées dans le Cadre d’action global, a-t-elle regretté.  Les règles commerciales multilatérales ont un rôle important en matière de sécurité alimentaire, a-t-elle dit, dénonçant les barrières douanières imposées par les pays développés.  De l’avis de Mme Jahan, les pays en développement doivent avoir une disposition spéciale pour leurs produits et un mécanisme de sauvegarde spécial pour leur agriculture.  La représentante a également mis l’accent sur l’importance de la coopération Sud-Sud pour tenter de régler les crises alimentaire et énergétique aux niveaux bilatéral, régional et interrégional. 


M. SERGUEI A. RACHKOV (Bélarus) s’est félicité de la constitution par le Secrétaire général d’une Équipe spéciale de haut niveau et de la définition d’un Cadre d’action global pour faire face à l’envolée des prix des denrées alimentaires et du pétrole. Il a estimé que l’apparition de ces problèmes démontrait que l’humanité devrait changer son mode de vie et sa relation avec la nature.  Tous les indices montrent qu’il s’agit de crises systémiques qui ne se sont manifestées que dans quelques régions du monde, a-t-il dit, en prévenant que sans une action au niveau international, ces crises toucheront tous les pays sans exception.  Il a réitéré son appel aux pays donateurs, afin qu’ils accroissent leur aide aux pays en développement et qu’ils cessent toute activité qui contribue à l’aggravation de la crise alimentaire.  Le représentant a jugé indispensable de mettre un terme aux pratiques des subventions agricoles et autres distorsions qui ont un impact sur la productivité agricole des pays en développement.  Il a souligné l’importance des biocarburants durables qui permettraient de limiter la dépendance des pays aux énergies fossiles.  L’utilisation des techniques énergétiques les plus modernes nous permettrait des résoudre les problèmes liés aux changements climatiques tout en stimulant la réalisation des OMD, a-t-il encore dit.  C’est pourquoi, il a proposé que l’Assemblée générale aborde, dans le cadre de la soixante-troisième session à partir de septembre, la question de l’élaboration de mécanismes d’utilisation de ces techniques énergétiques modernes dans le respect des principes de la propriété intellectuelle et dans l’intérêt de tous les pays


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que la crise actuelle a démontré que le système d’alerte précoce international ne fonctionnait pas comme nous le pensions.  Le monde a été pris de court dans sa capacité à anticiper et à traiter une question aussi essentielle, a-t-il souligné.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité urgente d’établir un partenariat mondial en vue de traiter les causes et les répercussions des crises alimentaire et énergétique actuelles afin de réaliser les intérêts des pays développés et en développement.  L’Égypte reconnaît que ces crises sont le résultat d’effets cumulés et qu’elles représentent un enjeu permanent qui nécessite une réponse urgente, globale et coordonnée, a-t-il déclaré.  De l’avis de sa délégation, ces crises nécessitent un dialogue international reposant sur les intérêts communs et une interdépendance mutuelle, dans le but d’établir un code international de conduite traitant de l’augmentation actuelle de la production de biocarburant comme source alternative à l’énergie traditionnelle, un code international qui établirait des normes pour l’utilisation responsable des cultures agricoles.  Le représentant a également attiré l’attention de l’Assemblée générale sur la lettre, datée du 19 juin 2008, adressée au Président élu de la soixante-troisième session par lui-même et les représentants permanents du Chili et de l’Indonésie, afin de lui proposer de faire de la question de la sécurité alimentaire et du développement le thème central du segment de haut niveau du débat général de la soixante-troisième session.  Il a ainsi souhaité que les États Membres soutiennent cette proposition.


M. MOURAD BENMEHDI (Algérie) a estimé que la crise alimentaire traduit les « dysfonctionnements systémiques » qui caractérisent l’économie mondiale, et de ce fait nécessite des solutions « structurelles ».  De l’avis de sa délégation, les prix du pétrole ne sont pas la cause directe de l’augmentation « brutale » des prix des produits alimentaires.  La baisse de la production agricole dans les pays en développement serait plutôt la conséquence, a-t-il estimé, des politiques agricoles adoptées en application de la « doctrine sévère des avantages comparatifs ».  Les politiques suivies selon les doctrines de l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) ont eu des impacts considérables sur les cultures vivrières et l’agriculture locale qui ont été orientées vers des cultures spéculatives, a-t-il expliqué.


La priorité immédiate est de nature humanitaire, a-t-il poursuivi, estimant que la résolution de la crise requiert une intensification de la production et plus d’investissements dans les pays touchés par cette crise.  Il faudrait donner aux pays pauvres la possibilité de se nourrir, par leurs propres moyens, par le biais de la réhabilitation de l’agriculture durable comme moteur principal du développement, a-t-il dit, estimant qu’il faudrait « tirer profit » de « l’énorme potentiel » des petits agriculteurs.  Il est temps de consacrer dans les faits le droit à l’alimentation comme un des piliers des droits de l’homme que les États doivent concrétiser progressivement dans le contexte de la sécurité alimentaire, a-t-il ajouté avant de conclure.


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a déclaré que la rédaction rapide du Cadre d’action global témoignait de la capacité des Nations Unies à réagir rapidement à des problèmes de grande ampleur.  Il a dit que les incidences négatives liées à l’augmentation des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires sur l’Agenda de développement mondial ont forcé les États Membres de l’ONU à trouver de nouvelles orientations.  Le représentant s’est inquiété de la persistance d’une situation qui voit la demande en produits alimentaires dépasser l’offre.  Il s’est inquiété en particulier de l’impact croissant des changements climatiques sur la production alimentaire.  Pour traiter cette question complexe, a-t-il dit, les gouvernements, l’ONU, les institutions internationales, la société civile, le secteur privé et les producteurs agricoles doivent travailler de concert.  Il a rappelé que la responsabilité d’assurer l’aide à toute personne dans le besoin incombait à tous les États Membres.  Les Philippines ont pour leur part, a-t-il indiqué, mis en place un programme pour 2009-2010 visant à augmenter leur production de riz de 19,8 millions de tonnes d’ici à 2010.  Le représentant a indiqué que 30 milliards de pesos ont été accordés par son pays à la recherche sur la productivité.  Il a encouragé les pays qui se sont lancés dans des programmes de biocarburants à éviter de s’appuyer sur des sources non alimentaires.  Il a estimé que l’Assemblée générale pourrait faire la différence pour cette question pressante de crises alimentaire et énergétique en entérinant le Cadre d’action global qui, selon lui, est la meilleure façon d’apporter une réponse cohérente et de parvenir à des marchés plus stables dans les domaines de l’alimentation et de l’énergie. 


M. WANG GUANGYA (Chine) a rappelé que son pays s’associait à la déclaration prononcée au nom du Groupe des 77 et de la Chine par le représentant d’Antigua-et-Barbuda.  Il s’est élevé contre ce qu’il a qualifié d’argument tendant à imputer la hausse des prix alimentaires mondiaux au développement des grands pays en développement.  Ceci, a-t-il affirmé, ne correspond pas à la réalité ni ne constitue une attitude constructive pour résoudre le problème.


Le représentant a estimé que les États doivent adopter en commun une nouvelle stratégie alimentaire viable dans le long terme.  Il a indiqué trois directions.  Les États doivent d’abord trouver un consensus pour résoudre la crise alimentaire dans le cadre du développement durable.  Tous les États doivent accorder plus d’importance à leur agriculture, injecter davantage d’argent et de technologie dans ce secteur afin d’augmenter la production et les réserves.  Les principaux producteurs de céréales doivent faire davantage d’efforts, les pays en développement doivent veiller à améliorer leurs capacités de production et les pays développés leur fournir davantage de soutien financier et technique.  Le représentant a estimé qu’il faudrait aussi adopter une approche intégrée face à la crise alimentaire, qui est due à de nombreux facteurs dont aucun ne peut être négligé: financement, commerce, aide, environnement, droits de propriété intellectuelle et transferts de technologies.  Il faut enfin renforcer le dialogue et la coordination entre États et créer un cadre commercial international favorable et équitable pour les produits alimentaires.  À cet égard, M. Guangya a jugé que les pays développés en particulier devraient faire preuve de plus de sincérité dans les négociations de Doha, réduire leurs barrières douanières, montrer plus de souplesse sur des questions telles que la réduction des aides à l’agriculture, ou encore accorder plus d’attention aux demandes spécifiques des pays en développement.


M. Guangya a ensuite défendu la position de son pays, affirmant que la Chine, depuis près de 10 ans, parvient à satisfaire, par sa production intérieure, 95% de sa demande et exporte chaque année 8 millions de tonnes de céréales.  Les droits de douanes pour les produits agricoles y sont le quart de la moyenne mondiale et la Chine a depuis 2003 fourni environ 300 000 tonnes d’aide alimentaire, construit 14 projets de développement agricole et installé plus de 20 centres de démonstration de technologies agricoles dans le monde.  Le représentant a assuré que son pays était prêt à partager davantage encore son expérience en matière agricole avec les pays en développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a affirmé que la crise actuelle nécessitait une stratégie coordonnée et complète de la part de la communauté internationale.  Il a rappelé que le Japon avait été, cette année, le pays hôte à la fois de la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique et du Sommet du G-8.  Le Japon fait tous les efforts possibles pour accroître la synergie parmi les actions prises par la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD IV), le G-8 et le système des Nations Unies, y compris l’Équipe spéciale.  L’approche du Japon de la crise alimentaire est basée sur un engagement fort en faveur de la promotion de la sécurité humaine au niveau mondial, dans le but de protéger le sentiment de sécurité de chaque individu et de satisfaire les besoins humains essentiels, a-t-il déclaré.  Le représentant a ajouté que son pays s’attachait à améliorer la production agricole, notamment en doublant la production de riz grâce au développement et à la réhabilitation de systèmes d’irrigation et à la culture de nouvelles variétés en Afrique, et par un renforcement des capacités pour 50 000 responsables agricoles des pays africains.  Au total, a-t-il dit, le Japon s’est engagé à fournir cette année environ 1,1 milliard de dollars d’aide alimentaire et agricole en faveur des pays en développement.


Mme JASMINKA DINIĆ (Croatie) a estimé que l’augmentation des investissements agricoles, y compris dans la recherche agricole, était la base d’une solution à long terme.  Elle a dit que la crise actuelle donnait l’occasion de mettre l’accent sur le renforcement de la productivité agricole, notamment sur le continent africain.  « Nous aurons une autre crise liée à la sécurité, a-t-elle prévenu, si nous ne fournissons pas des produits alimentaires à ceux qui sont dans le besoin. »  Elle a rappelé que chaque année, plus de 9 millions d’enfants mouraient dans le monde avant l’âge de cinq ans, principalement pour des rasions liées à la malnutrition et aux maladies.  En dépit de tous les efforts entrepris, il est inadmissible que la solution à ce problème n’ait toujours pas été trouvée, alors que 100 millions de personnes risquent de tomber sous le seuil de pauvreté, a-t-elle fait remarquer.  Des efforts concertés de la communauté internationale sont de la plus grande importance, a-t-elle dit.  La Croatie reconnaît qu’il y a diverses causes structurelles qui expliquent l’augmentation du coût des denrées alimentaires.  La représentante a estimé que le recours à des sources d’énergie durables dans le souci de réduire les coûts liés aux énergies fossiles contribuera à répondre à la crise énergétique tout en limitant les effets des changements climatiques.  Elle a formé vœu que la conclusion rapide du Cycle de négociations de Doha puisse offrir de nouvelles possibilités de marchés pour les pays en développement 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a affirmé que la crise actuelle nécessitait un engagement de toute la communauté internationale.  Elle a en particulier mis l’accent sur la nécessité d’aboutir à des mécanismes de communication et d’alerte précoce pour éviter la faim et tenter d’éliminer l’extrême pauvreté.  Une agriculture renforcée pourrait apporter une contribution importante au Brésil, a-t-elle dit.  La représentante a également souligné que le développement des biocarburants pouvait se faire de manière harmonieuse, comme le montre l’exemple du Brésil depuis ces 30 dernières années.  Les biocarburants ne sont pas incompatibles avec la sécurité alimentaire, a-t-elle assuré.  De l’avis de sa délégation, une gestion plus durable et améliorée des terres, ainsi que des investissements dans l’agriculture seraient des éléments importants pour dépasser cette crise.  La représentante a en outre plaidé en faveur de l’accès des produits agricoles des pays en développement aux marchés, grâce à un résultat équilibré du Cycle de négociations de Doha.


M. DON PRAMUDWINAI (Thaïlande) a salué l’importance du Cadre d’action global rédigé par l’Équipe spéciale du Secrétaire général.  Il s’est félicité de la pertinence d’un document qui présentait l’avantage de dresser un tableau général de ce qui a conduit à cette crise et les mesures à prendre pour y faire face.  Il a souligné l’urgence de mesures concrètes s’appuyant sur une réelle volonté politique.  Il a dit la volonté de son pays d’augmenter sa capacité de production en vue de parvenir à exporter 9 millions de tonnes de riz par an.  Le représentant a indiqué que la Thaïlande n’avait pas l’intention de mettre en danger ses cultures vivrières pour produire des biocarburants, en précisant que son pays ne recourrait qu’à des excédents pour les produire.  Il a jugé très utile de savoir à quel point la spéculation, les logiques financières et la loi de l’offre et de la demande ont abouti à cette envolée des prix.  En conclusion, il a dit combien son pays souhaitait que les Nations Unies se transforment en un lieu d’action concrète pour mieux répondre à la crise alimentaire.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que la crise actuelle était la conséquence d’une agriculture négligée, de mauvaises politiques commerciale et énergétique, de spéculations financières, de catastrophes naturelles et de l’impact des changements climatiques.  La réponse de la communauté internationale doit être urgente, cohérente et globale, a souligné le représentant, qui a souhaité qu’elle s’adresse en priorité aux plus vulnérables.  Les actions à court terme devraient viser à renforcer la productivité et celles à long terme à répondre aux questions politiques et structurelles.  La Conférence de Doha sur le financement du développement devrait fournir le cadre adéquat à une telle réflexion, a souligné la délégation, qui a par ailleurs approuvé la recommandation de l’Indonésie, du Chili et de l’Égypte de faire de la sécurité alimentaire et du développement le thème principal de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.  Le Pakistan a ensuite affirmé que la hausse du prix des carburants n’était pas tant due à un fossé entre offre et demande qu’à des problèmes de capacités de raffinage et de spéculation sur les marchés boursiers.  Des mécanismes de contrôle et de régulation sont plus que jamais nécessaires pour corriger ces dysfonctionnements, a préconisé la délégation.  Enfin, s’agissant de la crise financière internationale, le représentant du Pakistan a souligné que les ajustements prônés par les pays développés ne devraient pas impliquer une nouvelle forme de protectionnisme contre les pays en développement.


M. HERALDO MUÑOZ (Chili) a affirmé que l’on pouvait trouver des aspects positifs dans la hausse du prix du pétrole, qui peut entraîner une certaine rationalisation de la consommation et provoquer un élan en faveur d’investissements plus importants dans les sources alternatives d’énergie.  Pour le Chili, qui importe les trois quarts de son énergie, il s’agit malgré tout d’un défi important, a-t-il déclaré.  L’Amérique latine est à la traîne concernant l’amélioration de l’efficacité énergétique, a-t-il précisé.  Les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement sont en train d’être annulés par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, a-t-il dit.  De même, a-t-il estimé, la crise alimentaire peut être une cause grave de conflits sociaux et politiques, ce qui souligne la nécessité de prendre des mesures urgentes.  Le représentant s’est dit en outre préoccupé par les stratégies de spéculation qui, a-t-il précisé, pourraient avoir des répercussions sur le prix des denrées alimentaires.  Le représentant a ainsi plaidé pour l’élimination des subventions agricoles et des autres mécanismes qui détournent les produits de pays en développement de l’accès aux marchés.


Mme ARTAULI TOBING (Indonésie) a affirmé que, si la responsabilité principale du développement incombait aux États, la crise alimentaire et le ralentissement de l’économie mondiale ont rendu les Objectifs du Millénaire pour le développement pratiquement inaccessibles pour les pays en développement.  Elle a estimé que la priorité est d’augmenter la production agricole mondiale grâce à des efforts comparables à ceux de la Révolution verte des années 1960 mais, cette fois, dans le cadre d’un partenariat mondial.  Le défi peut être relevé, a-t-elle ajouté, mais il faut accroître massivement les investissements et les transferts de technologie en faveur de la production agricole dans les pays en développement.  Dans ces derniers, le secteur agricole doit être placé au centre des programmes de développement.  Mme Tobing a estimé que la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et les défis que posent les changements climatiques et les biocarburants, ainsi que le Cadre d’action global, fournissent une panoplie d’options possibles.


M. Tobing a regretté que la version révisée du Cadre d’action global passe sous silence les coûts des plans proposés.  Certes, le Cadre d’action global n’est pas un programme d’investissements mais une indication des coûts serait utile, a déclaré le représentant.  Elle a également estimé que la communauté internationale a besoin d’un système mondial de suivi et d’évaluation, ajoutant qu’un système d’alerte précoce pourrait être mis en place à partir de ce qui existe dans le cadre du PAM ou de la FAO, mais de manière intégrée.  Elle a cité l’exemple du système en vigueur au sein de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) et suggéré que les Nations Unies s’en inspirent.  Il faut aussi travailler à plus long terme en faveur de la sécurité alimentaire et, ici aux Nations Unies, l’Assemblée générale peut jouer un rôle pivot, a estimé M. Tobing, qui a rappelé que son pays avait, avec le Chili et l’Égypte, pris l’initiative de proposer comme thème de la soixante-troisième Assemblée générale la « sécurité alimentaire et le développement ».


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN(Ghana) a dit que la perspective de voir quelques 100 millions de personnes supplémentaires rejoindre les 850 millions souffrant déjà de malnutrition chronique était effrayante.  Il a salué la version mise à jour du Cadre d’action global.  Il s’est dit heureux de constater la lumière faite par ce document sur la gamme d’outils à notre disposition aux niveaux national et international pour faire face à cette crise.  Il a dit que le Ghana était parfaitement conscient que les opinions variaient dans les milieux officiels comme non officiels sur les causes profondes de cette crise, même si nous pouvons nous mettre d’accord sur le fait que la flambée des prix est le fruit d’un ensemble d’effets cumulatifs et d’effets à long terme.  Mais nous devons être prêts à remettre en question les politiques qui ont échoué, a t-il dit.  Le représentant a estimé qu’il n’était ni prudent, ni sûr de permettre que des divergences de vues affaiblissent notre projet de résolution.  Il a estimé qu’il était plus clair que jamais que la sécurité alimentaire posait des défis auxquels nous ne pouvions faire face que dans une démarche coordonnée.  Il s’est dit heureux de constater que le Cadre d’action global ait intégré l’utilité pratique d’offrir un menu de politiques et d’actions qui permettra à la société civile et aux petits fermiers de prendre la place qu’ils méritent au sein des stratégies de la communauté internationale. 



Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a déclaré que la crise alimentaire actuelle était la conséquence de certaines actions, de certaines politiques mal réfléchies prises par quelques gouvernements et qui ont provoqué une escalade des prix.  Parmi ces causes, figure la politique négative des subventions agricoles maintenue par de nombreux pays développées qui provoquent de graves distorsions du marché et qui obligent des pays en développement, pourtant producteurs eux-mêmes, à démanteler leur production agricole pour se convertir en importateurs.


Cette politique des subventions s’illustre aussi par un manque de volonté politique pour achever le volet agricole des négociations dans le cadre du Cycle de Doha, ce qui a pour conséquence que de nombreux produits en provenance des pays en développement n’ont pas accès aux marchés internationaux.  La crise alimentaire a conduit plusieurs pays latino-américains à souscrire à la Déclaration de Managua sur la souveraineté et la sécurité alimentaire par laquelle ils reconnaissent la nécessité de mettre en œuvre des politiques et des programmes de manière coordonnée.  Par ailleurs, le Gouvernement de l’Équateur a élaboré une stratégie intégrale pour faire face à la crise par un plan de réactivation du secteur primaire.  Il est clair, pour la délégation équatorienne, que l’on peut laisser le droit à l’alimentation aux mains du marché.  La crise actuelle se répétera ou se pérennisera si l’on ne repense pas les modèles actuels de production et de consommation, a conclu Mme Espinosa.


M. YURIY SERGEYEV( Ukraine) a souligné le besoin urgent de coopération au niveau mondial pour faire face à la crise alimentaire.  Il a dit que la réunion d’aujourd’hui était une étape importante dans le processus d’élaboration d’un plan coordonné au niveau international.  Il a espéré que les problèmes de sécurité alimentaire seront au centre des débats de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, en appuyant l’initiative de l’Égypte et de l’Indonésie dans ce sens.  L’Ukraine qui a perdu des millions de personnes, à la suite de la grande famine des années 1932 et 1933, a-t-il dit, comprend mieux que tout autre combien il est important de mettre en place des mécanismes d’assistance humanitaire.  Le représentant a souhaité que les mécanismes des donateurs soient moins bureaucratiques afin d’en garantir l’efficacité.  Il a formé le vœu que le Cadre d’action global saura parvenir à mettre en place des mécanismes d’aide à cours et moyen termes pour aider les pays en développement à construire des économies capables de faire face aux défis alimentaires.


M. GIANCARLO SOLER TORRIJOS(Panama) a affirmé que quatre facteurs contribuent à l’augmentation des prix du pétrole: une hausse constante de la demande mondiale alors que l’absence de découverte de nouveaux gisements et des difficultés de raffinage réduisent l’offre; l’existence de conflits graves dans des zones d’extraction; l’importante spéculation, qui enrichit quelques-uns et ruine la majeure partie de l’humanité; et la faiblesse du dollar.  Le représentant a dénoncé le gaspillage de l’énergie des pays développés et l’« hégémonie » des combustibles fossiles, dont l’utilisation excessive qui pollue la planète et modifie le climat, nuisant ainsi à l’agriculture.  En outre, la hausse des prix du pétrole entraîne une augmentation de prix des fertilisants, pesticides et autres intrants nécessaires à la production agricole, ainsi qu’une hausse du prix du transport des produits.  Les pays en développement non producteurs d’hydrocarbures, c’est-à-dire la plus grande partie de l’humanité, sont donc contraints de recourir davantage à d’autres formes d’énergie.  Il nous faut donc créer des sources d’énergie accessibles, renouvelables et propres, a ajouté le représentant.



M. Torrijos a fait remarquer qu’il est nécessaire d’accroître la production alimentaire mondiale non seulement du fait de l’augmentation de sa population, mais aussi du fait de son développement.  Les populations qui peuvent bénéficier de meilleurs revenus demandent une meilleure alimentation.  Par ailleurs, le coût excessif des hydrocarbures créé une demande croissante en biocombustibles d’origine agricole.  Le fait que l’agriculture fournisse des produits de base à l’industrie est une bonne chose à condition que cela se fasse en plus de la production  alimentaire, sans toutefois la réduire et faire baisser les réserves forestières, a estimé le représentant.  Ce sont, a-t-il ajouté, des raisons suffisantes pour que les Nations Unies et les institutions internationales discutent de ces questions de manière urgente et avec le plus grand sérieux.


M. KAIRE MUNIONGANDA MBUENDE (Namibie) a rappelé qu’étant un pays importateur net de produits alimentaires et pétroliers, la Namibie avait été durement touchée par la crise.  Les prix de l’alimentation et de l’essence ont plus que doublé dans les six derniers mois.  En outre, la production alimentaire locale a été affectée par le mauvais temps.  Ainsi, pour la saison 2008/2009, les besoins en vivres sont estimés à 309 000 tonnes alors que les prévisions de production –125 000 tonnes- n’atteignent pas la moitié de ce chiffre.  La Namibie est alarmée par le fait que des pays producteurs de par le monde aient déjà mis en place des mécanismes visant à limiter les exportations de biens alimentaires, tandis que certains de leurs citoyens stockent de la nourriture afin d’influencer artificiellement le marché.  La délégation namibienne estime donc que non seulement l’Assemblée générale doit appeler les États Membres à investir dans l’agriculture, elle doit aussi lutter contre la pratique consistant à stocker des vivres.  L’Assemblée devrait par ailleurs appeler les institutions financières internationales à augmenter leurs prêts au secteur agricole.  Le représentant de la Namibie a estimé que l’amélioration de la productivité sera une tâche difficile en raison de l’augmentation du prix de l’énergie, les engrais et les transports subissant les courbes des cours du pétrole.


M. BEN MELLOUK (Maroc) s’est inquiété des conséquences du triple défi que constituent la flambée des prix des denrées alimentaires, celle des produits énergétiques et les conséquences des changements climatiques.  Il a noté que c’était surtout le Sud qui sera le plus affecté par la conjonction de ces trois défis.  Il a rappelé que, selon les experts, 100 millions de personnes supplémentaires risquaient de tomber dans la pauvreté et de rejoindre les 850 millions de gens qui souffrent déjà de la malnutrition.  Notant que cette crise s’aggravera encore dans les six mois à venir, il a mis l’accent sur la nécessité urgente de se concentrer sur les différentes causes de cette crise dont la spéculation sur les marchés internationaux et les conséquences des subventions agricoles versées dans les pays développés.  Le représentant a dit que la situation actuelle offrait une opportunité pour la communauté internationale de repenser les politiques qui nous ont menés à cet échec.  Le défi posé par la crise alimentaire exige un investissement massif dans la production agricole, la protection et la gestion de l’eau, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé que la politique agricole en Afrique ne pouvait être couronnée de succès sans la suppression des pratiques de subventions agricoles dans le Nord.  Il a jugé primordial de renverser la tendance actuelle à la baisse de l’APD, en particulier de sa part destinée à l’agriculture.  Il a insisté que la situation actuelle exigeait une solidarité internationale pour répondre aux besoins des plus vulnérables. 



M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a estimé que le Cadre d’action global constituait une contribution de taille pour dégager des solutions aux graves problèmes de la crise alimentaire, de la crise énergétique et des effets des changements climatiques.  Il convient, a-t-il estimé, de traiter des facteurs structurels qui sont à la base de la crise alimentaire.  Sans nuire aux mesures urgentes à trouver, il est indispensable, à ses yeux, d’aboutir à une conclusion du Cycle de Doha, notamment le chapitre agricole, afin de garantir la sécurité alimentaire mondiale.  Le représentant a ainsi souhaité, notamment, une réduction des tarifs douaniers et l’élimination des subventions.  Les pays producteurs efficaces disposeraient de la sorte des garanties nécessaires pour faire des investissements.  Le représentant a lancé un appel à tous les pays, en particulier les pays développés, pour qu’ils redoublent d’efforts afin d’aboutir à un accord permettant un marché ouvert et non plus protectionniste.  Un tel accord permettrait de réduire les prix et de faciliter l’accès de la population mondiale aux produits alimentaires.


M. MOHAMMED AL-HADRAMI (Yémen) a déclaré que la flambée des prix du pétrole et la réduction des réserves alimentaires mondiales ont eu un impact certain sur la crise alimentaire qui, à son tour, aura des incidences sur les progrès accomplis ces dernières années dans la réalisation des OMD.  Il a salué la mise en place d’une Équipe spéciale regroupant les directeurs des organismes des Nations Unies, des différents départements des Nations Unies ainsi que des institutions de Bretton Woods, afin d’apporter une réponse cohérence à la crise alimentaire mondiale.  Le représentant a souligné la nécessité de mesures à court, moyen et long termes pour juguler cette crise et stimuler la productivité agricole mondiale.  Il a indiqué que le Gouvernement du Yémen a jugé bon de fusionner son premier plan de développement et la stratégie de réduction de la pauvreté en un seul document.  Le représentant a remercié tous les partenaires qui ont contribué aux efforts de développement du Yémen en saluant, en particulier, les efforts de la communauté internationale pour subvenir aux besoins des plus démunis. 


M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé qu’outre les crises alimentaire et énergétique, l’Assemblée générale devrait examiner la crise financière internationale.  Il a fait remarquer que le Cadre d’action global ne contient que quelques suggestions formulées par les États Membres.  Ce document semble être une liste de mesures que les pays peuvent appliquer sans pour autant leur permettre d’y contribuer, a-t-il signalé.  Passant à la question des subventions agricoles, le représentant a indiqué qu’il aurait espéré que la crise alimentaire donne suffisamment d’élan aux pays développés pour les éliminer.  Il a rappelé qu’en 2005, les subventions des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’élevaient à 385,2 milliards de dollars et que, de ce fait, les efforts des pays en développement pour assurer la sécurité alimentaire étaient vains.  Dans le passé, les prix peu élevés des denrées alimentaires servaient à justifier ces subventions, aujourd’hui ces subventions sont versées dans les pays développés pour justifier les prix élevés des denrées alimentaires, a lancé M. Sen.


S’agissant des biocarburants, le représentant a estimé que cette question n’avait pas été correctement abordée par le Cadre d’action global.  S’appuyant sur un rapport de Don Mitchell, un économiste de la Banque mondiale, il a estimé que le Cadre d’action global inverse les faits lorsqu’il avance que la spéculation financière sur les céréales est la conséquence des restrictions à l’exportation.  Pour M. Sen, ces restrictions sont au contraire le résultat de l’inflation provoquée en partie par la spéculation.  Il a également relevé que le Cadre d’action global n’aborde pas la question de la technologie.  La recherche agricole et le transfert de nouvelles technologies aux petits agriculteurs sont d’une importance cruciale pour l’amélioration de la production alimentaire mondiale, a-t-il précisé.  L’Inde, a-t-il dit, appuie certaines mesures proposées par le Cadre d’action global comme, par exemple, l’intervention nutritionnelle, les programmes d’alimentation à l’école, les investissements dans les infrastructures rurales et agricoles et la réduction des pertes après les récoltes.  Ce sont des mesures que l’Inde met en œuvre elle–même, a-t-il indiqué, précisant par ailleurs que son pays nourrit 17% de la population mondiale avec moins de 5% des ressources en eau de la planète et 3% de ses terres arables, tandis qu’une récolte record est attendue en 2007-08.  « Cette expérience nous donne confiance que nous pourrons répondre aux défis actuels », a-t-il dit avant de conclure.


Mme MONA JUUL (Norvège) a rappelé que la hausse des prix des produits de base et du carburant pouvait déboucher sur des risques accrus de violence, de criminalité et de troubles sociaux.  Combinée aux défis que posent les changements climatiques, la crise alimentaire mondiale exige un engagement fort de toutes les parties prenantes pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation.  « Si nous échouons à faire de la lutte contre les changements climatiques une priorité de la communauté internationale pour assurer la sécurité alimentaire, nous négligerons notre responsabilité », a prévenu la représentante.  « Nos efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre nous aideront sur le long terme, mais pas dans l’immédiat », a préconisé la représentante, qui a estimé qu’il faudrait équilibrer les mesures à court et long termes.  La Norvège a également salué la direction énergique de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, dans le lancement d’une Alliance verte en Afrique, où les partenariats entre le secteur public et le secteur privé doivent être renforcés.


M. PHILLIP MULLER (Îles Marshall) a déclaré que son pays est en première ligne dans les crises alimentaire et énergétique actuelles car il ne dispose pas de la moindre sécurité énergétique.  À moins d’une aide internationale d’urgence, les Îles Marshall auront épuisé leurs réserves énergétiques actuelles en septembre, a-t-il affirmé, ajoutant que le Président des Îles Marshall avait déclaré le 3 juillet l’état d’urgence et ordonné des mesures conservatoires immédiates en matière d’énergie.  Il s’agit de faire face aux besoins immédiats et d’adopter des stratégies à moyen et long termes pour réduire la dépendance du pays face aux énergies fossiles importées, a-t-il affirmé.  En tant que petit pays insulaire en développement, les Îles Marshall sont conscientes de leurs limites à faire face sans une aide internationale immédiate.  L’attention accordée à cette crise empêche en outre le pays de se concentrer sur la menace que représentent les changements climatiques pour un pays de très faible altitude, a ajouté M. Muller.


Le représentant a affirmé que le coût de l’énergie avait été multiplié par quatre en une année et que, même avec de fortes augmentations des tarifs, les importateurs ne peuvent plus satisfaire aux exigences des fournisseurs.  « Une nouvelle augmentation des tarifs ne peut que priver notre population de services essentiels », a-t-il ajouté.  Le choc des prix de l’énergie se ressent aussi sur le transport des produits de base, y compris les services médicaux dans les zones rurales, et met certains produits alimentaires de base presque hors de portée de la population.  M. Muller a donc demandé l’aide de la communauté internationale et signalé que son pays avait déjà sollicité l’assistance de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et de « UN-Energy ».


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) s’est félicité de la création de l’Équipe spéciale de haut niveau et du Cadre d’action global.  Il a estimé que pour atteindre une sécurité alimentaire durable, des mesures à moyen et à long termes doivent être mises en œuvre en même temps que des mesures immédiates et à court terme.  Il a également souligné que pour mieux mettre en œuvre le Cadre d’action global, il importait de résoudre plusieurs questions, notamment celles des biocarburants, des restrictions à l’exportation, la réforme des systèmes financiers et la question des organismes génétiquement modifiés (OGM).  De l’avis de M. Park, plus de recherches doivent être effectuées pour garantir que la production de biocarburants ne nuira pas à la sécurité alimentaire.  Il a également estimé que les restrictions à l’exportation devraient être levées.  Si elle est bien gérée, la crise alimentaire peut devenir une opportunité de revitaliser le secteur agricole et d’en renforcer les infrastructures, a-t-il avancé.  Le représentant a également souligné que le développement rural est une condition nécessaire à la création de la croissance économique, faisant remarquer que le développement de ce secteur avait été une composante essentielle des progrès réalisés dans le cadre du développement du pays pendant les années 70.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné la nature complexe et multidimensionnelle de la problématique alimentaire, qui exige des réponses globales incluant des mesures à court, moyen et long termes.  Elle a, dans cet esprit, mis l’accent sur le Cadre d’action global.  Elle a plaidé en faveur d’une augmentation de l’aide internationale en vue d’apporter une réponse immédiate aux besoins alimentaires.  De même, a-t-elle estimé, il convient de réduire les distorsions du système commercial international, de stimuler la coopération pour l’adaptation du secteur agricole aux changements climatiques, de revitaliser et d’accroître la production agricole dans les pays en développement.  La représentante a également souligné l’importance de la production de biocarburants dans son pays, qui représente, a-t-elle dit, une occasion d’élargir la limite de l’espace agricole sans affecter un millimètre des forêts.  La production de biocarburants a contribué à créer des milliers d’emplois, à stimuler des investissements importants dans les zones rurales et à renforcer la productivité des terres sous-exploitées, a-t-elle précisé. 


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a rappelé qu’en 1996, lorsqu’a été décrété le droit à l’alimentation, 800 millions de personnes souffraient de la faim; en 2000, ils étaient 864 millions.  Peut-on qualifier cette situation de crise conjoncturelle ou ne s’agit-il pas plutôt de l’échec des modèles économiques néolibéraux? a-t-elle demandé.  Évoquant les conclusions du récent Sommet de Petrocaribe à Maracaibo, celui-ci avait identifié la crise du modèle capitaliste comme cause structurelle à la fois de la crise alimentaire et de la problématique énergique mondiale.


La représentante du Venezuela a ensuite contesté l’interprétation selon laquelle l’inflation des prix des produits alimentaires serait la conséquence de celle des cours du pétrole.  Si retombées il y a, elles sont limitées, a-t-elle affirmé.  En revanche, le développement des biocarburants fait concurrence aux cultures vivrières, a-t-elle ajouté, en citant les chiffres de la production de maïs-combustible qui représente 60 fois les besoins alimentaires du Venezuela ou 6 fois ceux du Mexique, le plus gros consommateur mondial de cette denrée.  La délégation vénézuélienne est convaincue par ailleurs que l’augmentation des prix du pétrole va au-delà de l’offre et de la demande.  Elle s’explique aussi, a estimé la représentante du Venezuela, par des facteurs géopolitiques tels que les « guerres d’occupation » menées par les États-Unis dans une région aussi sensible que le Moyen-Orient.


Pour « rompre avec la logique de lucre et de la pauvreté pour le plus grand nombre et de la richesse pour quelques-uns », le Venezuela a proposé l’alternative ALBA (Alternativa Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América) qui, avec des techniciens vénézuéliens et cubains, a commencé à mettre sur pied des projets pour l’augmentation de la production agricole en Haïti par exemple.  Le Sommet Petrocaribe a décidé de créer un fonds alimenté à hauteur de 0,50 dollar par baril de pétrole afin de financer des initiatives agroalimentaires.  Il est prévu par ailleurs d’appeler les autorités de régulation des Bourses de New York et de Londres à prendre des mesures pour mettre un terme à la spéculation sur le pétrole.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a estimé que les disparités entre une demande en hausse et une offre en baisse, de même que la spéculation, étaient à l’origine des crises alimentaire et énergétique.  En effet, les manœuvres spéculatives dans le secteur des produits de base ont eu un impact sur le prix de ceux-ci.  Il est très probable, selon la CNUCED, que cette hausse soit imputable aux turbulences rencontrées par les spéculateurs lors de la crise des sub-primes, ces derniers se tournant vers les produits de base pour générer des profits.  Le Gouvernement malaisien a dû ainsi augmenter les prix du pétrole de 40%, car la situation était devenue intenable.  Pour remédier à cette situation, nous devrions créer un consensus sur les méthodes appropriées de production et créer des sources alternatives d’énergie, a proposé le représentant.  Les producteurs de pétrole ont aussi un rôle important à jouer en produisant davantage de carburant, a-t-il souligné, avant de préconiser une stabilisation des prix sur le long terme.


M. VANCE MACMAHAN (États-Unis) a salué la mise en place de l’Équipe spéciale du Secrétaire général et du Cadre d’action global qui, selon lui, doivent permettre à la communauté internationale de parvenir à une réponse du système des Nations Unies face aux crises énergétique et alimentaire mondiales.  Il a dit que la communauté internationale avait fait un pas en avant lors de la récente Conférence de Rome sur la crise alimentaire.  Il a estimé que de nombreux facteurs étaient responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires, soulignant la nécessité d’adopter une approche pluridimensionnelle pour surmonter la crise alimentaire.  Il a indiqué que les États-Unis venaient d’adopter une stratégie dont le montant est estimé à 770 millions de dollars, axée sur les pays qui sont à même d’accroître rapidement leur production alimentaire.  Le représentant a rappelé que les États-Unis avaient consacré 5 milliards de dollars en 2008 et 2009 à la lutte contre la faim dans le monde.  Il a encouragé l’OMC à conclure le Cycle de Doha et à éliminer les restrictions aux exportations.  Il a noté que de nombreux intervenants ont établi une relation étroite entre les prix des produits énergétiques et des denrées alimentaires.  Afin d’assurer la compatibilité entre les impératifs des biocarburants et ceux de l’alimentation, a-t-il précisé, les États-Unis vont accélérer la mise au point des biocarburants de seconde génération. 


M. AHMED KHALEEL (Maldives) a affirmé qu’en tant que petit État insulaire en développement, les Maldives étaient extrêmement concernées par les crises alimentaire et énergétique mondiales.  Pleinement conscient des risques qu’elles impliquent, le Gouvernement des Maldives prend toutes les mesures de précaution nécessaires pour faire en sorte que ces crises n’affectent pas la vie quotidienne de la population, a-t-il souligné.  Malgré d’innombrables vulnérabilités et des contraintes de développement, les Maldives sont en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a assuré M. Khaleel.  Toutefois, la lutte pour atteindre les objectifs alimentaires risque d’avoir des effets négatifs, a-t-il ajouté.  Le représentant a également déclaré que la question des changements climatiques devrait toujours être au centre des discussions sur la sécurité alimentaire.


M. ABDULLATIF H. SALLAM (Arabie saoudite) a indiqué que son pays œuvrait à la stabilisation des marchés mondiaux comme à la stabilité économique et sociale des pays en développement.  Le Royaume saoudien fera tout ce qui est possible dans le cadre de sa politique pétrolière pour favoriser le dialogue entre les pays producteurs et les pays consommateurs et favoriser un équilibre entre l’offre et la demande dans un souci de stabilité du marché, a-t-il assuré.  Le représentant a cité une initiative de l’énergie en faveur des plus vulnérables, dotée de 1 milliard de dollars et destinée à aider les pays pauvres à faire face à l’augmentation du coût des énergies.  Il a précisé que le Royaume saoudien tenait aux intérêts des autres comme il tenait à ses propres intérêts.  Le représentant a indiqué que l’Arabie saoudite augmentera sa production de pétrole, à partir de ce mois, de 200 000 barils par jour afin de stabiliser le prix du baril dans le monde.  Il a mentionné un don de 500 millions de dollars au PAM, afin de l’aider à faire face à la crise alimentaire dans le monde.  Il a également cité l’adoption d’un Plan d’action arabe d’urgence.


M. SLOBODAN TASOVSKI (Ex-République yougoslave de Macédoine) a souligné que les crises alimentaire et énergétique faisaient obstacle aux efforts visant à éliminer l’extrême pauvreté et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Mais il convient de ne pas se décourager et de demeurer optimiste car, a-t-il dit, cette crise peut également représenter une occasion pour de nombreux pays de revitaliser la production agricole globale et le commerce, en mettant en œuvre des mesures à court et long termes et des actions en faveur du développement de l’agriculture aux niveaux national, régional et international.  Le représentant a estimé que pour lancer de nouvelles initiatives, des engagements politiques et financiers soutenus sont nécessaires.  Il s’est dit convaincu que la crédibilité et le rôle pivot des Nations Unies permettront de sauver des millions de vies actuellement menacées par la faim.


M. RODOLFO BENITEZ VERSON (Cuba) a fustigé une « mondialisation néolibérale » qui voit une minorité de gens s’accaparer de la majorité de la consommation.  Il a dit que les pays du Nord étaient responsables de la crise alimentaire mondiale parce qu’ils avaient ruiné les petits producteurs en refusant d’éliminer des subventions scandaleuses et en manipulant les sources de distribution.  Il a dénoncé la tendance qualifiée d’irresponsable de détourner des biens alimentaires pour les consacrer à la production de biocarburants.  Pour éliminer la faim et la malnutrition, il faut adopter des mesures fortes au niveau mondial.  Il a estimé que le Cadre d’action global était un document en évolution.  Il a estimé urgent d’établir un ordre international équitable en décidant d’accorder une partie des dépenses militaires aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a précisé que l’annulation de la dette permettrait aux pays en développement de disposer de 345 milliards de dollars supplémentaires chaque année.  Il a suggéré d’affecter à la production agricole un quart des ressources consacrées aux publicités commerciales, ce qui permettrait de profiter de 200 millions de dollars par an.  Il a souhaité que l’on convertisse le Cycle de négociations de Doha en un véritable cycle de développement.


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a déclaré que la crise alimentaire n’était pas un problème à court terme et que le coût de l’inaction serait dramatique pour les générations actuelles et futures.  Parmi les options qui pourraient être examinées, il a cité la possibilité d’accorder des tarifs préférentiels en matière de transport des produits alimentaires ou l’octroi d’une aide urgente sous forme d’intrants agricoles aux pays souffrant d’un déficit alimentaire, de manière à leur permettre de développer leur propre potentiel de production et de reconstituer de stocks alimentaires.  Il a recommandé une assistance financière aux pays importateurs nets de produits alimentaires pour alléger le déficit budgétaire généré par la flambée des prix, ainsi que la réduction des imports et les redevances douanières sur les denrées alimentaire importées.  Le représentant a également appuyé la mise en place d’un système d’alerte rapide en matière de sécurité alimentaire, l’établissement d’un mécanisme de suivi concernant les politiques préconisées pour gérer la crise alimentaire et le recentrage des Objectifs du Millénaire pour le développement sur l’emploi rural et le développement agricole.  Il a mentionné l’appel lancé par le Président tunisien, le 28 avril dernier, à prélever un dollar par baril de pétrole pour l’allouer au Fonds mondial de solidarité créé par résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 2002.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a affirmé que son pays, même s’il est le second exportateur de riz dans le monde, n’échappait pas à la crise alimentaire actuelle.  Le Gouvernement, a-t-il dit, a pris des mesures d’urgence et intensives en vue d’accroître la production agricole, d’améliorer les variétés de riz et de fournir des engrais et une assistance technique aux agriculteurs en engrais.  Le représentant a en outre proposé que les Nations Unies mettent au point une étude globale sur la crise énergétique et fassent des recommandations aux niveaux national, régional et mondial, comme elles l’ont fait pour la crise alimentaire avec le Cadre d’action global. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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