En cours au Siège de l'ONU

AG/10723

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONCLUT SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

12/06/2008
Assemblée généraleAG/10723
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

108e séance plénière - après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONCLUT SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA


Pour M. Srgjan Kerim, l’ONU, et en particulier ONUSIDA, doit jouer un rôle moteur pour coordonner les efforts en vue d’assurer l’accès universel aux soins d’ici à 2010


C’est un débat « riche et encourageant » qui s’est achevé cet après-midi, dans le cadre de la Réunion de haut niveau consacrée aux progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida, respectivement adoptées en 2001 et en 2006.  Ce sont les termes du Président de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim, qui a salué la participation active de représentants d’États Membres -dont sept chefs d’État et de gouvernement et environ 70 ministres-, de la société civile et des institutions, fonds et programmes de l’ONU.


Dans la lutte contre le VIH/sida, la détermination des dirigeants et la responsabilité politique constituent la composante essentielle de la solution, a relevé le Président dans sa déclaration de clôture.  Cela signifie, au plus haut niveau, que des ressources financières et humaines conséquentes doivent y être consacrées et, au niveau des communautés, que les populations comprennent l’impact dévastateur de la maladie.


Parmi les thèmes principaux développés par les 160 orateurs qui se sont succédé pendant deux jours et demi de débat, le Président de l’Assemblée a retenu que la pandémie de VIH/sida est à la fois une question de santé publique et une question de développement.  Dans certains pays, la maladie constitue en effet une des plus grandes menaces au développement économique durable.  Une réponse efficace à la pandémie doit donc être placée au cœur des efforts de développement.  Mais il faut aussi renforcer les systèmes de santé publique, notamment en luttant contre la fuite des cerveaux.


Pour être efficace, la réponse apportée doit également se développer autour des droits de l’homme et en particulier de l’égalité entre les sexes, ont relevé les intervenants.  La lutte contre l’opprobre et la discrimination à cause de la maladie est donc essentielle et exige un courage politique.  Au cours du débat, de nombreuses délégations ont dénoncé l’entrave à la liberté de déplacement des séropositifs qui résulte de certaines législations.


Les services de prévention, de traitement et de soutien doivent ensuite être plus accessibles, en particulier pour les personnes les plus exposées au risque d’infection, comme les toxicomanes, les travailleurs du sexe et les minorités sexuelles.  Comme plusieurs intervenants l’ont fait remarquer, il n’y a pas d’approche standardisée en la matière et il faut surtout améliorer les programmes d’éducation.


Le dernier jour du débat a été également l’occasion d’insister sur le rôle des organisations et institutions internationales, ainsi que de la société civile dans le combat à mener.  Le Président a noté que leur participation doit compléter celle des gouvernements.  Le représentant de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a rappelé que les travailleurs migrants sont souvent exposés à de nombreux facteurs de risque de contracter le VIH/sida, d’autant plus quand ils sont illégaux.


M. Kerim a souligné en particulier le rôle du système de l’ONU, avec ONUSIDA en tête, dans la coordination des efforts nationaux visant à atteindre l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement d’ici à 2010, comme le prévoit la Déclaration politique de 2006.  Il a annoncé qu’il publierait un résumé complet de cette réunion de haut niveau dans les prochaines semaines.


« Ne perdons pas l’élan atteint dans la lutte mondiale contre le VIH/sida, a-t-il conclu, car il y a encore cinq nouveaux cas d’infection pour deux malades traités. »


RÉUNION DE HAUT NIVEAU CONSACRÉE À UN EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Suite des déclarations


M. IN-KOOK PARK (République de Corée) a estimé que le sida n’était pas seulement un problème de santé publique mais était aussi une menace à la vie humaine, sapant les droits de l’homme et générant des pertes immenses en raison du fardeau économique et social qu’il impose.  En matière de prévention, il a affirmé que les individus, les communautés et les sociétés devaient être informés et éduqués sur les moyens d’éviter l’infection au VIH, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation et par l’accès gratuit au dépistage et aux conseils.  Le représentant a jugé essentiel d’élaborer un plan stratégique national pour la protection des groupes vulnérables tels que les femmes et les jeunes.  Il a indiqué que bien que la Corée ait un taux de prévalence de moins de 0,1%, les infections augmentaient dans le pays et qu’il fallait donc faire preuve de vigilance.  Il a souligné que dans ses efforts pour combattre l’épidémie au niveau mondial, son pays faisait des contributions au Fonds mondial et avait annoncé une contribution supplémentaire de 10 millions de dollars sur trois ans, versée depuis 2007.  Par ailleurs, il a constaté que la stigmatisation et la discrimination constituaient encore des obstacles majeurs à la réponse au VIH/sida dans certains pays.  Dans cette perspective, il a indiqué que la République de Corée s’employait à offrir des connaissances exactes et exhaustives sur le VIH/sida afin de contrecarrer les fausses idées concernant la maladie et d’éliminer la discrimination. 


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que dans son pays, la prévalence était de 0,7% pour les personnes âgées de 15 à 49 ans, ce qui est plutôt encourageant.  Nous nous sommes dotés d’une législation en matière de sécurité sociale et de programmes en vue de garantir les droits des populations touchées, a-t-elle expliqué.  Un plan quadriennal vient aussi d’être lancé pour la période 2008-2011, au cours de laquelle des projets d’un montant de 100 millions de dollars seront engagés.  Des services d’accès élargi aux soins et aux traitements ont également été mis en place et nos activités de distribution de préservatifs ont été renforcées auprès des populations les plus vulnérables, qui sont aussi les plus pauvres.  La représentante a ensuite indiqué que le Gouvernement colombien avait choisi d’axer ses efforts de lutte contre le VIH/sida sur le respect des droits de l’homme.  Elle a enfin salué le rôle joué par la société civile dans son pays, qui a été indispensable dans le domaine de la sensibilisation, de l’information et de la prévention.


M. DANIELE BODINI (Saint-Marin) a indiqué que son pays a mis en œuvre des stratégies de prévention et d’éducation, dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida.  Il existe aussi des centres d’information pour les femmes pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles.  Le représentant a également mentionné le plan national de la santé qui assure la fourniture de soins aux citoyens et surveille les cas de VIH/sida.  Au niveau international, Saint-Marin a participé à la campagne de l’UNICEF, qui visait les enfants et la prévention de la transmission mère-enfant, et financé un projet pilote au Gabon.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a espéré que l’engagement de l’Assemblée générale permettrait de mobiliser les ressources nécessaires pour lutter contre le fléau meurtrier du VIH/sida.  Face à la propagation de la pandémie, il a estimé que seule une volonté politique collective permettrait de la juguler.  Se félicitant des progrès relatifs aux services de traitement, il a cependant regretté la dichotomie existant entre les États développés, qui maîtrisent la pandémie, et les pays en développement, dont les indicateurs n’inspirent guère à l’optimisme, particulièrement en Afrique.  Le temps nous est compté pour atteindre l’objectif de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui, a-t-il affirmé, en plaidant pour une augmentation de l’aide financière qui devrait être accompagnée de mesures d’urgence.  Il s’est inquiété de l’impact croissant qu’ont les inégalités entre les sexes en matière de propagation de la pandémie, notant qu’elles continuaient à favoriser la propagation du VIH.  À cet égard, il a jugé vital que les gouvernements se mobilisent aux niveaux social et politique pour lutter contre les préjugés sexistes.  M. Chabar a en outre déclaré que la lutte contre le VIH/sida était une priorité pour le Maroc, qui a présenté au début de cette année un plan stratégique régional et un plan d’action pour 2008-2009 dans ce domaine.  Il a souligné que le plan d’action visait à la stabilisation, voire l’infléchissement, de la progression de l’épidémie, qui doit passer par une plus grande mobilisation de tous les intervenants.  Il a indiqué que la généralisation de la trithérapie dans son pays était une grande avancée.  Tous les malades du sida au Maroc ont aujourd’hui accès, et de manière gratuite, à la trithérapie, a-t-il insisté.  Il s’est dit prêt à partager l’expérience de son pays avec la communauté internationale et en particulier les pays africains. 


M. PAUL KAVANAGH (Irlande) a indiqué que son pays a déjà consacré une somme de 100 millions d’euros à la lutte contre le VIH/sida à travers le monde.  Le bilan de l’Irlande dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) est « impressionnant », a dit le représentant.  Cette année, le Gouvernement compte affecter 0,54% de son produit national brut (PNB) à la lutte contre la pauvreté, les maladies et la faim.  Il nous faut, a-t-il poursuivi, une meilleure coordination, au niveau des pays, entre les institutions de l’ONU, la Banque mondiale, le Fonds mondial et les autres donateurs bilatéraux.  Il faut aligner les nouvelles ressources sur les autres mécanismes d’aide afin d’améliorer l’efficacité de l’aide et promouvoir l’appropriation nationale.  L’Irlande, a-t-il ajouté, appuie aussi l’appel pour une plus grande cohérence des activités visant le VIH/sida et la tuberculose. 


Soulignant l’importance de la prévention dans le domaine du VIH/sida, le représentant a indiqué que son pays vient de développer un plan d’action national sur une période de cinq ans.  Il a appelé à des investissements continus dans la recherche d’un vaccin et des microbicides.  Les outils de prévention destinés aux femmes seront également essentiels pour réduire leur vulnérabilité disproportionnée face au VIH.  C’est pourquoi, la lutte contre la violence fondée sur le sexe est au cœur de la stratégie de prévention du VIH en Irlande.  Le représentant a aussi appelé à des mesures pour inverser la tendance selon laquelle seuls 15% des orphelins du sida reçoivent l’assistance dont ils ont besoin.  Il a rappelé, dans ce contexte, que le quatrième Forum mondial des partenaires pour les enfants affectés par le VIH et le sida se tiendra en Irlande en octobre de cette année.  


M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice) a déclaré que les pays d’Afrique subsaharienne continuaient d’être les plus touchés par le VIH/sida, puisque cette région compte près de 75% de personnes infectées dans le monde.  Il est donc impératif, a-t-il jugé, que la communauté internationale se montre à la hauteur des promesses de contributions qu’elle a faites depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement en 2001.  Le Gouvernement mauricien, a-t-il indiqué, est en train de mettre en œuvre un plan stratégique incluant la fourniture gratuite des traitements antirétroviraux aux séropositifs et le renforcement de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Reconnaissant le rôle primordial joué par la société civile, le représentant a annoncé que son gouvernement venait de faire des donations à trois d’entre elles.  Nous devons aussi, a-t-il estimé, investir dans les infrastructures afin de pouvoir fournir des soins de santé de qualité à toute la population.  Un système de santé solide constitue en effet le fondement même d’une société stable, a-t-il souligné, expliquant qu’un tel objectif nécessitait les efforts concertés de toutes les parties prenantes.


M. ADRIAN NERITANI (Albanie) a indiqué que bien que son pays jouisse d’un faible taux de prévalence du VIH/sida, les infections au VIH s’y multiplient, et les estimations indiquent un nombre élevé de cas non détectés.  D’autres estimations, a-t-il poursuivi, montrent que l’Albanie fera face à une augmentation rapide des cas de VIH si des mesures de prévention ne sont pas prises immédiatement.  Pour expliquer cette tendance, le représentant a cité la jeunesse de la population albanaise, le nombre élevé d’émigrés albanais, le manque d’informations, la faiblesse des systèmes de santé ou encore le refus des préservatifs.  Rappelant que l’Albanie a adopté une stratégie nationale à mettre en place sur une période allant de 2004 à 2010, le représentant a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle respecte les engagements pris en matière de lutte contre le VIH/sida.


M. ANDREI METELITSA (Bélarus) a déclaré que son pays accordait une grande importance à la lutte contre le VIH/sida.  Il a expliqué que le Bélarus avait mis sur pied une stratégie nationale dans ce domaine ainsi qu’un organe de coordination des efforts et un système d’évaluation et de contrôle national.  Il a précisé que le pays s’était doté d’un programme de prévention pour la période 2006-2010 et d’un plan stratégique de lutte contre ce fléau durant la période 2004-2008.  Faisant part des activités entreprises par son pays, il a parlé du rôle des bénévoles et des travailleurs sociaux qui offrent un soutien, des soins et un encadrement aux personnes séropositives dans les six villes du pays les plus touchées.  M. Metelitsa a en outre souligné que le Bélarus avait créé 52 points de conseils anonymes et offrait gratuitement des dépistages et des méthodes de prévention anti-VIH.  Il a aussi fait part des différentes initiatives d’information sur le VIH.  Le représentant a par ailleurs indiqué que les séropositifs et leurs familles bénéficiaient d’allocations et d’aides.  Il a dit que grâce au soutien du Fonds mondial et des bailleurs internationaux, le pays se rapprochait de l’objectif de l’accès universel au traitement, qui se situait aujourd’hui à 73,1% des malades.  Toutefois, il a noté que la situation demeurait complexe alors que le nombre de séropositifs augmentait dans la région.  Il a ainsi jugé indispensable de redoubler les efforts au sein des Nations Unies, notamment en termes financiers, mais aussi en ce qui concerne la formation du personnel médical ou l’accès aux différents médicaments.


M. ILAN FLUSS (Israël) a fait remarquer que les efforts humanitaires ne suffisent pas à eux seuls pour gagner la bataille contre le VIH/sida.  Il a assuré que son pays est pleinement engagé dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et, notamment, de celui qui concerne la lutte contre cette maladie.  Il a invité les États à revoir à la hausse leurs engagements et à adopter des approches plus larges avec des modes de communication efficaces.  Le faible taux d’infection en Israël résulte en partie des programmes d’éducation sur la santé, tant pour la population générale que pour les groupes à risque.  Les enfants sont autorisés par la loi à demander un test de dépistage sans le consentement préalable d’un parent ou tuteur, a aussi indiqué le représentant.  Il a affirmé l’engagement de son pays au niveau international et en particulier en Afrique subsaharienne.  De l’avis de sa délégation, les soins et traitements du VIH/sida devraient être intégrés dans les droits de santé sexuelle et de la reproduction.  Il a évoqué la tenue en Israël d’un séminaire sur les enfants infectés, organisé par UNICEF-Afrique et mis l’accent sur l’importance du partenariat de la société civile.


M. NEVEN JURICA (Croatie) a déclaré que son pays, partisan d’une approche globale, avait pris un certain nombre de mesures au niveau national, telles que l’établissement en 1990 d’un Comité de prévention du VIH/sida, puis le lancement d’un programme national pour la prévention de cette pandémie.  Ce programme, a-t-il expliqué, comprend des campagnes de sensibilisation à large échelle, la mise en place de tests de dépistage volontaires, ainsi que des mesures de précaution pour les transfusions sanguines.  Bien que seulement 663 cas d’infection par le VIH aient été enregistrés à ce jour, le Gouvernement est conscient, a-t-il affirmé, que le pays se situe dans une région où l’épidémie connaît actuellement la propagation la plus rapide.  Dans ce contexte, a-t-il dit, nous mettons l’accent sur les politiques et les stratégies de sensibilisation de l’opinion publique et en particulier des groupes vulnérables.  La société civile est en outre largement engagée dans la réponse nationale à l’épidémie, a ajouté M. Jurica.  Au niveau international, la Croatie contribue depuis 2003 au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, en finançant des campagnes d’information dans les écoles ainsi que des programmes de réduction des risques parmi les groupes vulnérables et d’amélioration des soins de santé, a précisé le représentant.


Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a déclaré que le VIH/sida représentait un danger pour les pays de la région, alors que les cas d’infections avaient augmenté.  Si nous ne prenons pas des mesures efficaces de prévention, le VIH pourrait avoir un impact néfaste sur la situation économique et sociale du pays, a-t-elle estimé.  Elle a indiqué que son pays avait adopté une approche intégrée en matière de prévention et de traitement.  Elle a précisé que cette approche était mise en œuvre par le biais d’un programme national de prévention pour 2005-2010 ainsi que par un Comité de coordination interministériel de lutte contre le sida.  En donnant le détail des campagnes de prévention destinées à l’ensemble de la population, elle a souligné qu’une attention particulière était accordée aux groupes vulnérables.  Elle a aussi assuré que le Turkménistan accordait une grande importance au dépistage et offrait à tous les laboratoires le matériel nécessaire à cette fin.  La représentante a indiqué que le pays avait créé un centre de prévention du sida destiné aux jeunes où sont offertes des informations sur les méthodes de prévention.  Enfin, elle a affirmé que pour réaliser les objectifs fixés dans la Déclaration politique de 2006, il était nécessaire de renforcer la coordination au niveau international.


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a mentionné que son pays, qui connaît un taux de prévalence du VIH/sida de 0,4% seulement, a élaboré un plan stratégique national qui prévoit un programme de soins et traitement et un autre pour la transmission du virus de la mère à l’enfant.  Il a ajouté que 46% des centres de santé ont été équipés pour le conseil et le dépistage.  M. Gonsalves a indiqué que son pays avait mis sur pied également un bureau des droits de l’homme qui examine les plaintes relatives à la discrimination liée au VIH/sida.  Il a assuré que le traitement antirétroviral est appliqué maintenant à 86% des patients à un stade avancé de VIH.  Dans les Caraïbes, la pandémie est la cause principale de décès chez les jeunes, a-t-il ensuite précisé.  Si on constate de bons résultats obtenus en général dans son pays et dans d’autres pays en développement en matière de lutte contre le VIH/sida, pourquoi les statistiques concernant les groupes marginaux sont-elles négatives? s’est interrogé le représentant.  Il a souligné qu’il faudrait s’attaquer à ces problèmes sans porter de jugement.  M. Gonsalves a enfin souhaité que le financement de la lutte mondiale contre le VIH/sida soit augmenté et appelé à œuvrer pour faire diminuer le prix du dépistage et des soins.  L’aide publique au développement doit aussi être augmentée, a-t-il estimé.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a indiqué que le Programme de contrôle national du sida en Inde s’attache avant tout à la prévention.  Parmi les activités de prévention, il a cité le soutien psychologique, le dépistage, le traitement des maladies sexuellement transmissibles (MST) et la distribution de préservatifs.  Il existe aujourd’hui, a-t-il précisé, 5 000 centres de dépistage et de conseil gratuits qui ont permis de détecter 1 million de cas d’infections.  Pour lutter contre l’opprobre et la discrimination associées à la maladie, l’Inde, a-t-il fait savoir, développe des stratégies de communication visant tout particulièrement les femmes et les enfants.  S’agissant des traitements, 14 000 personnes sont actuellement soumises à une thérapie antirétrovirale, a ajouté le représentant. 


Il a ensuite salué les efforts de la société civile dans la lutte contre le VIH/sida, précisant que 764 ONG indiennes sont enregistrées dans ce domaine.  Il a aussi signalé que l’Inde produit des médicaments génériques antirétroviraux 100 fois moins chers que dans les pays riches, et en outre plus efficaces, comme les antirétroviraux triples.  Il a aussi abordé la question de l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (APIC) qui constitue, selon lui, un obstacle aux efforts visant à rendre abordables les médicaments.  L’Assemblée générale doit discuter à nouveau de cette question vitale, a-t-il estimé.


M. CARLES FONT-ROSSELL (Andorre) a reconnu les progrès enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida, tout en estimant indispensable de poursuivre les efforts.  Il a attiré l’attention sur la situation « terrible » que vit l’Afrique subsaharienne, qui a comptabilisé le plus de décès dus au sida en 2006 et 2007 et qui compte le plus grand nombre de gens touchés par cette maladie.  Il a appelé à une solution immédiate à cette urgence et à la poursuite des efforts visant à concentrer l’aide financière internationale dans cette région du monde, en estimant que la prévention devait être la pierre angulaire de l’action internationale.  S’agissant de son propre pays, le représentant a noté qu’Andorre avait mis en place en 2005 un plan national centré principalement sur l’information et la prévention chez les jeunes adultes et les adolescents.  Il a expliqué qu’il s’agissait notamment de promouvoir les bons comportements, de responsabiliser les individus, d’impliquer les jeunes dans la mise en œuvre des programmes de prévention et de mettre fin aux préjugés.  Par ailleurs, il a indiqué qu’Andorre était investie dans la coopération internationale contre le VIH/sida, notamment en Afrique.  Il a conclu en déclarant que la forte mobilisation de la communauté internationale pour lutter contre la pandémie devait être maintenue et renforcée.


M. AFELEE F. PITA (Tuvalu) a souligné qu’avec une population de 10 000 habitants, les 10 cas de VIH que son pays a détectés depuis 1995 représentent le taux par habitant le plus élevé de la région du Pacifique.  Malgré les efforts déployés par le Gouvernement, le diagnostic et le suivi des patients soumis à des traitements antirétroviraux demeurent un défi, a-t-il prévenu.  Saluant en conséquence l’appui financier et technique des organisations internationales, le représentant a tout de même averti que la récente flambée des prix alimentaires et pétroliers ne manquera pas d’avoir un impact sur la durabilité des programmes nationaux contre le VIH/sida.  Mais, a-t-il poursuivi, le problème le plus urgent reste l’impact des changements climatiques sur la santé.  Il a donc appelé à la poursuite, voire au renforcement de l’assistance technique et financière des organisations internationales.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a rappelé que son pays avait été le quatrième pays de la région de l’Asie et du Pacifique à déclarer une épidémie généralisée de VIH/sida après que le taux de prévalence ait franchi le seuil de 1% parmi les femmes enceintes, en 2002.  Pour y remédier, le Parlement a voté une loi sur les droits de la personne qui a pour objectif principal de renforcer la protection des malades.  Un comité parlementaire a été mis sur pied ainsi qu’un conseil de coordination de la lutte contre le VIH/sida.  Nous avons, a déclaré le représentant, aussi commencé à développer une stratégie pour réaliser l’accès universel aux soins de santé et au dépistage.  Il a indiqué qu’un processus de suivi et d’évaluation appuyé par ONUSIDA était en cours.  En outre, a-t-il encore dit, notre stratégie nationale et provinciale implique des campagnes de sensibilisation auprès des groupes à risque.  Pour apporter une réponse efficace, il faut une synergie entre tous les secteurs de la société, a poursuivi le représentant, qui a expliqué que son gouvernement avait redoublé d’efforts pour informer toutes les parties prenantes.


M. ALDO MANTOVANI (Italie) a décrit le programme national de lutte contre le VIH/sida de son pays, qui comprend des mesures de prévention, de traitement et de soutien, ainsi que la recherche de nouveaux vaccins.  Au niveau international, l’Italie soutient l’action d’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  L’Italie, qui est aussi un des pays fondateurs du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, a rappelé le représentant, y a contribué à hauteur de 790 millions d’euros.  Il a en outre précisé que son pays et l’OMS ont lancé conjointement une initiative pour la lutte contre le VIH/sida en Afrique subsaharienne à laquelle l’Italie a versé 12 millions d’euros entre 2002 et 2008.  Nous devons accorder une attention particulière à la situation des femmes et soutenir les programmes de santé reproductive et sexuelle, a ajouté M. Mantovani.  Il a aussi souligné l’importance de renforcer les systèmes de santé publique afin d’assurer des traitements et des soins de qualité pour tous.


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO (Cap-Vert) a noté les progrès enregistrés, ces dernières années, dans la lutte contre le VIH/sida.  Il a affirmé qu’il fallait être positif face au sida et garder espoir.  Il a rappelé que depuis son indépendance, le Cap-Vert avait choisi la santé comme un des axes fondamentaux de son développement.  Il a précisé qu’alors qu’en 1975, le pays présentait les pires indicateurs de la sous-région, il possédait aujourd’hui les meilleurs.  Il a expliqué que le pays s’était organisé pour affronter l’épidémie, menant dès 1989 sa première enquête sur la prévalence du VIH qui se situait alors à 0,46% chez les 15-55 ans.  Très tôt, le Gouvernement a considéré que le combat contre le sida était une des grandes priorités du pays, a-t-il poursuivi, en soulignant le soutien indispensable des principaux partenaires internationaux dans ce domaine.  Sans cet appui fondamental, le maintien du pays dans le groupe des États qui connaissent une prévalence de moins de 1% ne serait pas possible, a-t-il insisté. 


Par ailleurs, il a fait remarquer que le pays s’était doté d’un plan stratégique pour 2002-2006 avec une approche multisectorielle, en accord avec les trois principes internationalement consacrés.  Il a aussi fait état de l’approche décentralisée relative à la mise en œuvre des efforts de lutte contre le VIH/sida.  Il a aussi indiqué que le pays avait entrepris des efforts pour établir des partenariats, sans obtenir les succès escomptés.  Il a fait valoir que le Cap-Vert devait garantir le financement de ses efforts afin de ne pas perdre ses acquis.  Sans l’appui de la communauté internationale, les résultats seront remis en cause, a-t-il averti.  Il a déclaré que son pays voulait montrer à la communauté internationale qu’il est possible de relever le défi du contrôle de cette pandémie.  Toutefois, il a constaté que le financement de la Banque mondiale dans ce domaine prenait fin bientôt et que les demandes de fonds que le pays a adressées au Fonds mondial n’aient pas abouti à ce jour.


M. HUGO SILES ALVARADO (Bolivie) a indiqué que depuis la signature de la Déclaration d’engagement en 2001, son Gouvernement avait tout mis en œuvre pour endiguer la pandémie de VIH/sida.  Un plan a été lancé en guise de réponse nationale et une loi a été adoptée pour protéger les malades du VIH/sida et permettre d’universaliser l’accès des malades du VIH/sida aux services de prévention et aux soins de santé.  La Bolivie est par ailleurs confrontée à des problèmes particuliers dans les zones rurales, où nous nous efforçons de maintenir un taux de prévalence faible parmi les populations à risque de ces régions.  Le représentant a notamment évoqué la situation des communautés autochtones qui représentent 60% de la population du pays et dont la plus grande partie vit en dehors des agglomérations urbaines.


M. ALIIOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a regretté qu’en matière de lutte contre le VIH/sida, la rhétorique diplomatique ne se soit pas matérialisée en véritables engagements sur le terrain.  L’engagement visant l’accès universel aux traitements d’ici à 2010 ne sera d’aucun réconfort pour les victimes si les moyens d’y accéder ne sont disponibles.  Mais la disponibilité des médicaments à des prix abordables n’est qu’une partie de l’équation, a prévenu le représentant.  Elle doit être complétée par la prévention, le renforcement des systèmes de santé, l’augmentation des ressources et l’intensification de la recherche, et ce, dans une culture où le déni du VIH/sida et la stigmatisation des victimes ne seront plus la norme.  À ce stade, a souligné le représentant, reporter les mesures qui s’imposent est à la fois immoral et inenvisageable.  Le coût de la prévention, a-t-il conclu, est bien plus faible que la douleur humaine, les souffrances indicibles et le prix des traitements.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a fait part de l’engagement du Saint-Siège envers les personnes affectées et vivant avec le VIH/sida.  Il a souligné qu’à travers la « Good Samaritan Foundation », le Saint-Siège avait fourni environ un demi-million de dollars pour l’achat de médicaments antirétroviraux.  Il a insisté sur l’importance des programmes de sensibilisation, notamment dans les pays en développement et en faveur des populations marginalisées.  Mgr Migliore a noté que par le biais des diverses institutions du Saint-Siège à travers le monde, des dizaines de milliers de travailleurs et de volontaires avaient pu atteindre près de 4 millions de personnes grâce notamment à l’aide de programmes d’éducation.  Ces institutions ont aussi fourni des soins médicaux et nutritionnels à 350 000 personnes vivant avec le VIH/sida ainsi que des traitements antirétroviraux à 90 000 malades.  L’Observateur permanent du Saint-Siège a précisé qu’un tiers de cette assistance était complètement gratuite.  Notant le lien entre le VIH/sida et d’autres infections et maladies, il a encouragé les efforts visant à réduire le nombre d’infections par la tuberculose et les effets dévastateurs du paludisme.  Enfin, il a appuyé la promotion d’un accès fiable et abordable au dépistage, au traitement et aux médicaments pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant. 


M. SHIMELIS ADUGNA, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a rappelé que la Déclaration d’engagement de 2001 avait spécifiquement mentionné la FICR pour l’encourager à augmenter la contribution des bénévoles dans la lutte contre le VIH/sida.  Cela signifie que les donateurs doivent investir dans le recrutement, la formation et le soutien aux bénévoles.  Il a fait remarquer que le débat sur les finances consacrées au VIH/sida avait lieu grâce à l’intervention des militants qui ont poussé les donateurs et les gouvernements à remplir leurs engagements.  Ces militants exigent aussi un secteur de la santé efficace dans tous les pays.  La FICR a collaboré avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour élaborer huit modules de formation pour les bénévoles et les conseillers du personnel du ministère de la santé, qui portent sur la prévention, le traitement, les soins et le soutien.  M. Adugna s’est inquiété des initiatives qui s’éloignent des engagements, comme la criminalisation de la transmission du VIH.  Il faut utiliser la science pour trouver de meilleurs traitements contre l’addiction à la drogue et mobiliser le pouvoir de l’humanité, a-t-il ajouté.  Il a mentionné l’Alliance mondiale de la FICR qui veut doubler d’ici à 2010 ses programmes auprès des communautés ciblées et atteindre ainsi 137 millions de bénéficiaires.  Le plus grand défi des agences humanitaires est de trouver les moyens les plus efficaces pour que les personnes vulnérables bénéficient le plus possible de leurs actions, a-t-il aussi relevé.  Dans cette perspective, la FICR a mis au point un cadre qui donne des indicateurs permettant d’évaluer les résultats et les approches suivies.


M. FERNANDO M. VALENZUELA, Observateur permanent de la Commission européenne auprès des Nations Unies, a rappelé que l’Union européenne fournissait déjà 60% de l’aide mondiale au développement, dont une grande partie est dirigée vers les pays africains, déjà les plus touchés par la pandémie de VIH/sida.  En outre, l’Union européenne est fermement engagée en faveur d’une aide plus efficace, conformément aux principes de la Déclaration de Paris sur l’appropriation nationale, l’harmonisation des donateurs et l’alignement sur les priorités et les processus pays par pays.  Conformément aussi à la Déclaration politique de 2006 sur le VIH/sida, la Commission et l’Union européennes ont introduit des modalités de financement plus prévisibles, qui étendront jusqu’à six ans l’engagement en matière de financement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Une partie de l’aide passe notamment par le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, dont 60% des fonds proviennent de l’Union européenne.  Près de 622 millions d’euros ont déjà été versés à ce jour, avec des promesses de contribution d’un montant de 300 millions supplémentaires pour la période 2008-2010, a annoncé l’Observateur.


M. LUCA DALL’OGLIO, Organisation internationale des migrations (OIM), a relevé que bien que la vaste majorité des États disposent de plans nationaux de lutte contre le VIH/sida, ils ne les ont pas dotés de dispositions spécifiques permettant de trouver des solutions aux vulnérabilités inhérentes aux processus migratoires.  L’inclusion de telles mesures offrirait au secteur de la santé l’occasion de travailler main dans la main avec d’autres secteurs dans le cadre d’un dialogue et d’un partenariat efficace, a-t-il dit.  Elle permettrait aussi, a-t-il affirmé, de développer des politiques et des programmes ciblés ainsi que de nouveaux instruments.  Les travailleurs migrants, a-t-il expliqué, sont souvent exposés à de nombreux facteurs de risque, dont celui de contracter le VIH/sida et ce risque est d’autant plus accru quand ces migrants sont illégaux. 


Faire face avec efficacité aux risques que pose le sida dans le contexte des migrations et de la mobilité exige, a-t-il souligné, des efforts conjoints de la part des multiples parties concernées, des pays d’origine et des pays de destination, y compris les gouvernements, les travailleurs et leurs organisations, les communautés et les autres parties représentant ou travaillant avec la population migrante et les personnes infectées par le VIH/sida.  La question de la mobilité des personnes vivant avec le VIH/sida est une source de préoccupation importante pour l’OIM qui, pour cette raison, fait partie de l’équipe de travail internationale ONUSIDA sur les restrictions à la liberté de mouvement des personnes vivant avec le VIH.


M. JAMES JENNINGS, Union interparlementaire (UIT), a précisé que le travail que réalisent les parlementaires est essentiel à tout programme réussi de lutte contre la pandémie.  Chaque accord passé au niveau intergouvernemental finit un jour ou l’autre sur la table des législateurs afin d’en débattre, ajouter de possibles amendements, et l’adopter.  La législation qui permet de briser la barrière des préjugés, et la peur que suscite cette épidémie est conçue par les parlements et les budgets que chaque pays consacrera aux programmes contre la pandémie seront adoptés par les Parlements.  Le représentant a aussi signalé que l’Union interparlementaire avait décidé de donner un nouvel élan à ses activités relatives au VIH/sida depuis la dernière session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2006.  Un petit groupe de parlementaires a été mis sur pied afin de diriger les activités de 150 parlementaires membres de l’Union interparlementaire. Dans ses conclusions, la première réunion sur le sida, organisée à Manila par l’Union, a fait acte de la détermination prise par les parlementaires de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour briser le silence qui entoure le VIH/sida.  Ils ont convenu d’engager des actions vigoureuses en matière de prévention et d’encourager le dépistage volontaire.  Il a aussi été question de l’accessibilité des traitements et il a été convenu que des efforts devraient être fournis pour modifier les législations nationales sur la propriété intellectuelle pour y incorporer les dispositions de l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle liée au commerce.


M. ROBERT SHAFER, Observateur permanent de l’Ordre militaire souverain de Malte, a déclaré que son pays avait établi des programmes médicaux à destination de pays d’Amérique du Sud et centrale, ainsi que d’Afrique et d’Asie.  L’Ordre de Malte fournit son aide humanitaire en s’attaquant également aux causes socioéconomiques de la pandémie, a-t-il dit, ajoutant qu’il fallait renforcer les régimes de prévention du VIH/sida en même temps que les systèmes de santé dans leur ensemble.  L’Observateur permanent maltais a insisté sur la nécessité de renforcer la capacité d’action des groupes communautaires en vue d’aider plus efficacement les populations vulnérables à recevoir les soins et services dont elles ont besoin.  À cet égard, il a souligné qu’il était impératif de former un personnel de santé compétent et adapté à une action de longue durée.  Le fléau du sida ne pourra être vaincu qu’à travers une coopération et une coordination internationales accrues, a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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