En cours au Siège de l'ONU

AG/10702

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES ÉCHANGENT LEURS VUES POUR UNE ONU PLUS TRANSPARENTE, EFFICACE ET RESPONSABLE

8/4/2008
Assemblée généraleAG/10702
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

Débat thématique sur la réforme de la gestion

Matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES ÉCHANGENT LEURS VUES POUR UNE ONU PLUS TRANSPARENTE, EFFICACE ET RESPONSABLE


L’Assemblée générale a entamé aujourd’hui un débat thématique officieux de deux jours sur la réforme de la gestion des Nations Unies, au cours duquel de nombreux États Membres se sont félicités de l’« Initiative du Groupe des quatre pays » (Chili, Afrique du Sud, Suède, Thaïlande).  Leurs 32 recommandations ont été saluées comme une excellente base de travail pour rendre l’Organisation plus transparente, efficace et responsable, selon les vœux du Secrétaire général.


Intitulé « Vers une compréhension commune de la réforme de la gestion », ce débat, organisé par le Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim, est en effet l’occasion pour les États Membres de discuter d’initiatives de réforme dans les domaines clefs de la formulation, de la mise en œuvre et de l’évaluation des mandats, du processus de la planification et du budget et de la gestion des ressources humaines, et de relier celles-ci à une vision stratégique du rôle futur de l’Organisation.


Lors du Sommet mondial de septembre 2005, les chefs d’État et de gouvernement, reconnaissant l’importance d’améliorer la gestion des Nations Unies, ont demandé des mesures en vue d’aboutir à « un Secrétariat efficient, efficace et responsable » au sein d’un « environnement où règne la culture de la responsabilité, de la transparence et de l’intégrité ». 


Pour le Président de l’Assemblée générale, il est important que le fonctionnement de l’ONU s’adapte aux changements que le monde a connus au cours des 60 dernières années.  « Nous avons maintenant besoin de renouveler et de revitaliser l’Organisation pour qu’elle soit à la hauteur des défis du XXIe siècle afin de combler l’écart entre les attentes du public et notre action », a-t-il déclaré, lors de son discours inaugural.


« Jamais les Nations Unies n’ont eu à faire autant avec des ressources aussi maigres », a affirmé, de son côté, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dont la réforme de la gestion de l’ONU constitue, a-t-il dit, l’une de ses priorités.  Le meilleur moyen pour l’Organisation d’affronter le futur, selon lui, est d’être « plus moderne, plus flexible et plus efficace », en un mot, a-t-il ajouté, d’être « mieux gérée ». 


Le Secrétaire général a souligné que sa réforme reposait sur trois piliers: « transparence, efficacité et responsabilité ».  Pour M. Ban Ki-moon, l’ONU doit pouvoir compter sur une force de travail « mobile, globale et intégrée », tandis que « les arrangements contractuels doivent être simplifiés et les conditions de service améliorées ». 


M. Ban s’est dit « déçu » du fait que les États Membres ne soient pas parvenus à un consensus sur plusieurs propositions de réforme lors de la première reprise de session de la Cinquième Commission, en mars dernier.  Il leur a ainsi demandé d'appuyer ses initiatives, dont l’une vise à établir un seul contrat de travail « au lieu des 15 formules inégalitaires actuellement utilisées ».  « Nous devons être en mesure de pourvoir des postes de manière plus rapide tout en s’assurant d’un meilleur équilibre géographique et d’une plus grande parité entre les sexes », a-t-il également expliqué.


De très nombreuses délégations ont relevé le travail accompli par l’« Initiative du Groupe des quatre pays » en faveur de la réforme, laquelle a abouti, en septembre 2007, à un document intitulé « Vers un pacte » contenant 32 recommandations et transmis aux États Membres et au Secrétariat afin de contribuer à rendre les Nations Unies « plus fortes, plus efficaces et plus efficientes ». 


Pour le délégué du Chili, qui représentait ces quatre pays, l’intention affichée était de « faire des propositions et de tracer des perspectives qui nous unissent ».  Au nombre des défis les plus importants figurent, a-t-il dit, les besoins d’accroître la confiance entre les États Membres et le Secrétariat, d’une meilleure compréhension de leurs rôles respectifs et d’une amélioration de la responsabilité et de la transparence de la gestion de l’Organisation.


Les représentants des États Membres suivants ont pris la parole: Antigua-et-Barbuda (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Slovénie (au nom de l’Union européenne), Mexique (au nom du Groupe de Rio), Nouvelle-Zélande (au nom du CANZ), Islande (au nom des Pays nordiques), Chili (au nom de l’Initiative du Groupe des quatre pays), Cuba, Argentine (au nom du Mercosur) et des États associés, Japon, États-Unis, Égypte, Philippines, Bélarus, Chine, Algérie, Pakistan, Singapour, Royaume-Uni, Suisse, République de Corée, Kazakhstan, Liechtenstein, Soudan, Israël, Malaisie, Bangladesh, Indonésie, Fédération de Russie, Inde, Maroc, France, République islamique d’Iran et Brésil.


Le débat thématique se poursuivra demain à 15 heures, dans la salle du Conseil de tutelle, sous la forme d’un dialogue interactif avec le Secrétariat.  Il s’achèvera à 17 h 45 par les remarques de clôture du Président de l’Assemblée générale.



DÉBAT THÉMATIQUE OFFICIEUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LE THÉME « VERS UNE COMPRÉHENSION COMMUNE DE LA RÉFORME DE LA GESTION »


Déclarations


M. SRGJAN KERIM, Président de l’Assemblée générale, a rappelé que le monde avait changé au cours des 60 dernières années et qu’il était important que le fonctionnement de l’ONU s’adapte à ces changements.  Nous avons maintenant besoin de renouveler et de revitaliser l’Organisation pour qu’elle soit à la hauteur des défis du XXIe siècle afin de combler l’écart entre les attentes du public et notre action.  Tout comme le Plan-cadre d’équipement va rénover le Siège des Nations Unies, nous devons également adapter nos esprits et nos ressources humaines.  Il faut que le Secrétariat soit plus efficace et transparent vis-à-vis des peuples du monde, a-t-il encore ajouté.  Il a invité les États Membres à faire preuve du sens de la direction en parvenant à une vision commune.  Nous devons nous rappeler les responsabilités spécifiques que les États Membres doivent assumer pour la gouvernance mondiale en vertu de la Charte des Nations Unies.  Reconnaissant l’urgence qu’il y a d’agir, l’Assemblée générale a convenu de toute une série de réformes dont le document du Sommet mondial de 2005.  Il a rendu hommage à la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) dont le travail a permis de parvenir à des reformes essentielles en terme de gestion.  La Cinquième Commission, a-t-il insisté, a œuvré sans relâche pour que le Secrétariat puisse être responsable à l’égard de Assemblée générale.  Nous devons non seulement être à la hauteur de nos idéaux mais jouer également un rôle de chef de file pour que les autres puissent suivre nos méthodes de gestion des affaires internationales.


Par ailleurs, le Président de l’Assemblée générale a déclaré qu’il était de l’intérêt de tous que les mandats législatifs soient exécutés de manière efficace afin de mieux répondre aux besoins des États Membres en ce qui concerne la qualité de l’information pour qu’ils puissent prendre leurs décisions dans les meilleures conditions.  Il a rappelé qu’en l’an 2000, l’Assemblée générale avait présenté un projet de budget basé sur des objectifs de résultats.  Il a pris note des inquiétudes des États Membres sur la présentation l’année dernière d’un projet de budget biennal fragmenté.  Il a estimé que la prudence devrait aller de pair avec des ressources appropriées pour assurer la meilleure mise en œuvre des objectifs et priorités de l’Organisation.  Il a mis l’accent sur la politique des ressources humaines qui doivent assurer des meilleures conditions de carrière avec un respect de la représentation géographique équitable et du principe de la parité.  Il a dit qu’il relevait de la responsabilité de tous les États Membres que nous allions de l’avant dans le domaine de la réforme du Secrétariat, en encourageant ces derniers à promouvoir une coopération multilatérale plus efficace.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a affirmé que la réforme de la gestion de l’ONU constituait une de ses priorités pour les Nations Unies.  Jamais les Nations Unies n’ont eu à faire autant avec des ressources aussi maigres, a-t-il déclaré.  Le meilleur moyen d’affronter le futur et de faire au mieux notre travail dans le monde est d’être plus moderne, plus flexible et plus efficace, en un mot, a-t-il ajouté, d’être mieux géré.  La réforme de la gestion doit faire en sorte que nous nous organisions de manière efficace, a-t-il souligné.  Toutes les activités critiques que les Nations Unies mènent à bien dans le monde, toutes les initiatives novatrices, toute la diplomatie intensive, tout ce que nous faisons dépend d’une bonne gestion des ressources limitées qui nous sont confiées, a-t-il dit.  La réforme de la gestion est essentielle pour permettre aux Nations Unies de faire face à une demande croissante, a-t-il poursuivi.  Nous devons être ouverts à tout examen, nous assurer que chaque personne est responsable devant les États Membres et les contribuables mondiaux.


Le Secrétaire général a souligné que sa réforme reposait sur trois piliers: transparence, efficacité et responsabilisation.  Pour être plus modernes et à la hauteur des défis de notre époque, nous devons actualiser nos propres systèmes et pratiques, a-t-il dit.  Nous devons vivre dans le présent maintenant.  De l’avis du Secrétaire général, nous avons besoin d’une force de travail mobile, globale, intégrée, tandis que les arrangements contractuels doivent être simplifiés et les conditions de service améliorées.  Nous avons besoin de cela au nom de la justice, a-t-il assuré, notant que le personnel des Nations Unies méritait d’être traité sur un pied d’égalité.  Le Secrétaire général a ainsi expliqué qu’existaient actuellement 15 différents types de contrats, disposant chacun de règles et de conditions spécifiques.  C’est un système lourd et compliqué qui nuit à une gestion efficace et efficiente, a-t-il estimé.  Il a indiqué avoir proposé d’introduire un seul contrat des Nations Unies obéissant à un seul règlement, et d’harmoniser les conditions de service.  Cela donnera un Secrétariat plus fort et plus souple, a-t-il affirmé, ajoutant que des conditions égales de service contribueraient également à améliorer le moral du personnel.  M. Ban s’est néanmoins dit déçu que les États Membres n’aient pas approuvé ses propositions concrètes au cours de la reprise de la Cinquième Commission en mars dernier.  Il a ainsi espéré que l’Assemblée générale se prononcera sur celles-ci le plus rapidement possible. 


Le Secrétaire général a indiqué qu’il envisageait d’autres moyens d’améliorer la gestion des ressources humaines.  La Vice-Secrétaire générale a dirigé un groupe de travail interne sur cette question, a-t-il précisé.  Il a en outre exprimé son intention de faire d’autres propositions pour renforcer la stratégie et le cadre des ressources humaines de l’Organisation, grâce à une politique et un processus de changement et une meilleure utilisation de la technologie.  M. Ban a ainsi estimé que le personnel devait être recruté plus rapidement qu’aujourd’hui au risque de perdre des personnes qualifiées.  Il a indiqué qu’il ferait de son mieux pour réduire de 50% la période actuelle de recrutement.  « Nous devons être en mesure de pourvoir des postes de manière plus rapide tout en s’assurant d’un meilleur équilibre géographique et d’une plus grande parité entre les sexes », a-t-il estimé.


Le Secrétaire général a en outre abordé la question des départs à la retraite, dont le nombre sera important au cours des cinq prochaines années.  Chaque département doit commencer maintenant à dresser une liste des postes vacants dans un avenir proche, a-t-il proposé.  M. Ban a également souligné la nécessité d’améliorer la sélection des dirigeants de haut niveau au sein du Secrétariat.  Il a indiqué son intention de procéder à une évaluation indépendante des capacités directoriales des candidats sollicitant les fonctions les plus hautes au sein du Secrétariat, à partir des postes de Directeur.  Des instructions ont été données aux hauts fonctionnaires, a-t-il dit, pour qu’ils présentent des candidats multiples, avec au moins une femme, partout où cela est possible afin de respecter pleinement les considérations de mérite, de parité et d’équilibre géographique.  En outre, il faut faire beaucoup plus pour encourager la mobilité au sein du système des Nations Unies, a-t-il affirmé, précisant qu’il instaurerait un programme visant à reconnaître et à récompenser publiquement le service effectué sur le terrain.  Le Secrétaire général compte également établir cette année un Comité consultatif sur l’enseignement dont l’objectif sera de s’assurer que la formation dispensée au sein du Secrétariat est coordonnée et correspond aux besoins stratégiques de l’Organisation.


Le Secrétaire général a par ailleurs souligné la nécessité de disposer d’une stratégie complète des technologies de l'information et des communications.  Nous avons besoin d’un système qui permette de communiquer avec Kinshasa aussi facilement qu’avec Genève, a-t-il déclaré.  La technologie est utilisée pour promouvoir la transparence, a-t-il également expliqué, rappelant qu’il avait exhorté tous les hauts fonctionnaires à poster sur Internet, comme il l’a fait lui-même, leur propre déclaration de ressources.  Enfin, M. Ban a déclaré que la responsabilité était au cœur d’une gestion efficace.  Dans le nouveau système pour l’administration de la justice, qui sera introduit en janvier 2009, toutes les décisions contestées seront d’abord examinées dans le cadre d’un contrôle hiérarchique avant que ne soit intentée une action.  Les États Membres doivent aussi être responsables, envers l’Organisation et envers chacun d’eux, a-t-il assuré, précisant que les ressources politiques, financières et humaines allouées à l’organisation devaient être proportionnelles aux missions que les États Membres assignent à travers les mandats.  Cette responsabilité passe aussi par la nécessité d’assurer la sécurité des Nations Unies et de leur personnel, a-t-il poursuivi. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda) a relevé le travail accompli par l’Initiative des quatre pays en faveur de la réforme, qui a abouti à un document intitulé « Vers un pacte » et qui aborde les questions clefs de la gestion des ressources humaines, la planification des ressources budgétaires et la gestion des mandats.  Si nous sommes convaincus de l’importance de la réforme de la gestion en cours, a-t-il ajouté, les reformes ne doivent pas être considérées comme un but en soi mais comme un instrument essentiel permettant d’assurer l’amélioration de notre efficacité.  Il a mis l’accent sur trois éléments importants que sont une approche holistique de la reforme, la transparence pour évaluer les effets des reformes et des ressources adéquates considérées comme un investissement dans l’ONU.  Le Groupe des 77 et la Chine est d’avis que tous les États Membres assurent les ressources supplémentaires nécessaires pour mettre en œuvre ces reformes, y compris celles liées aux objectifs de développement, a indiqué M. Ashe.  Il a salué les progrès réalisés depuis le Sommet mondial de 2005 en citant la réforme des ressources humaines, l’adoption du cahier des charges du Comité indépendant d’audit, la mise en place du Comité d’éthique, la création d’un poste de responsable des technologies de l’information, la réforme des achats, la reforme du Corps commun d’inspection.  En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, M. Ashe a mis l’accent sur la nécessité de garantir une représentation géographique équitable.  Il a estimé que le système actuel de recrutement décentralisé devrait être examiné de près, en notant qu’en 2006, 61,9% du personnel, soit 40 000 personnes, provenaient de 20 pays seulement.  Six États Membres comprennent plus de 1 000 personnes, a-t-il encore précisé. 


Par ailleurs, M. Ashe s’est inquiété de la faible représentativité des femmes des pays en développement, alors que les postes de haut rang semblent être réservés à quelques États Membres.  Il a exhorté le Secrétariat à utiliser les postes vacants et opportunités de départ à la retraite d’ici à 2010 pour améliorer le recrutement international des Nations Unies.  Il a souhaité des mises à jour trimestrielles présentées à l'Assemblée générale, faisant remarquer que certains États Membres manquent de volonté pour parvenir à de réelles reformes dans ce domaine.  Il a souligné la nécessité d’assumer les besoins de nouvelles ressources en rappelant qu’elles résultaient de nouveaux mandats législatifs, en particulier dans le domaine de la paix et de la sécurité.  La réforme ne peut être un exercice visant à des limitations de ressources, a-t-il estimé, en mettant l’accent sur le bon fonctionnement de l’ONU qui dépend, selon lui, de la qualité d’atteindre les objectifs des États Membres.  Il s’est dit convaincu que la multitude des mandats résulte essentiellement du fait que les États Membres ne sont pas satisfaits de la mise en œuvre des mesures prises.  Il a souhaité un système de surveillance de cette mise en œuvre, associé à un rapport périodique.  Pour attaquer les causes sous-jacentes des conflits, a-t-il encore ajouté, il faudrait augmenter les ressources allouées aux programmes de développement.   


Mme SANJA STIGLIC (Slovénie), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que l’Union européenne avait toujours été favorable à une amélioration de l’efficacité, de l’efficience, de la transparence et de la responsabilisation de l’Organisation.  En tant qu’États Membres, nous devons avoir la responsabilité d’examiner en détail les mandats que nous définissons, a-t-elle rappelé.  Tout effort doit être fait pour éviter les doubles emplois et les chevauchements, a-t-elle déclaré.  Cela peut être fait, a-t-elle estimé, en élargissant et en intensifiant la coordination à tous les niveaux du Secrétariat et parmi les États Membres, et en appliquant une meilleure transparence des mandats actuels.  De même, une organisation efficace et efficiente nécessite un personnel motivé et bien géré, a-t-elle dit, regrettant que des progrès limités ont été jusqu’à présent enregistrés dans ce domaine.  La réforme de la gestion va au-delà des trois modèles mentionnés, a souligné par ailleurs Mme Stiglic, suggérant par exemple la tenue à l’avenir de débats sur la question des technologies de l’information et des communications.  Elle a en outre regretté le manque de vision sur la façon de diriger l’Organisation dans le processus de réforme de la gestion. 


Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. CLAUDE HELLER (Mexique) a défini la réforme comme une tâche permanente an rappelant que les États Membres avaient, au cours de ces 10 dernières années, revu les mécanismes visant à améliorer la capacité de réponses de l’ONU aux nouveaux défis et améliorer la transparence dans le processus budgétaire.  Depuis le Sommet mondial de 2005, a-t-il ajouté, l'Assemblée générale a adopté plus de 15 résolutions liées à la réforme administrative de l’ONU.  « Nous sommes à une étape critique dans la mise en œuvre, a-t-il dit, en estimant que nous courrions le risque de transformer ce processus de réforme en un simple slogan publicitaire. »  Il a salué la contribution du Groupe des quatre et des 32 propositions de leur document intitulé « Vers un pacte ».  Il a rappelé que les États Membres avaient décidé que les réformes ne devaient pas se traduire par des efforts allant à l’encontre du mandat de l’Organisation. 


Il s’est dit déçu de la difficulté d’évaluer la pertinence des mandats du fait d’un manque d’information.  Nous devons tous être impliqués dans ce processus, tant les États Membres que le personnel, a-t-il encore dit, en faisant sien l’avis du Groupe des quatre selon lequel une plus grande clarté dans la rédaction des mandats contribuait à leurs meilleurs suivi et application.  Il a souhaité une augmentation des ressources en faveur du pilier du développement, en estimant que cette augmentation était indispensable.  Il a précisé que l’Assemblée générale était le seul organe législatif pouvant approuver les changements dans le domaine du personnel et des structures en souhaitant que la transparence et la participation soient encouragées.  Il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à un système permettant de récompenser ou sanctionner le personnel.  Dans le domaine des achats, il a notamment estimé insuffisants les efforts réalisés pour augmenter la part des pays en développement.  


Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande), qui s’exprimait également au nom de l’Australie et du Canada (CANZ), a affirmé que des progrès ont été réalisés depuis le Sommet mondial de 2005 dans certains domaines de la réforme de la gestion.  Elle a néanmoins regretté un sens affaibli de l’appropriation globale des réformes souhaitées.  Un véritable progrès ne sera possible, de l’avis de sa délégation, que si les États Membres se montrent plus précis sur ce qu’ils veulent en matière d’efficience, de transparence et de responsabilité.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de présenter un budget de manière succincte en s’appuyant sur les résultats, de garder les meilleurs membres du personnel et de développer une culture de la performance où tous les États Membres seraient responsables de leur action.  Elle a également souligné le besoin d’une déclaration très claire sur ce qu’il convient d’être fait dans l’année à venir, déclaration pouvant émaner du Président.  La représentante a mis l’accent sur le besoin de changement dans la culture d’établissement des mandats.  Le processus budgétaire et de planification doit être renforcé, a-t-elle également dit.  S’agissant de la question des ressources humaines, la représentante a demandé aux États Membres de prendre une décision rapide sur les propositions de réforme en attente du Secrétaire général. 


Intervenant au nom des pays nordiques, M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a estimé que la multiplication des mandats nécessitait une expansion de la demande administrative et financière.  Tout en se déclarant convaincu que la réforme de la gestion était plus que nécessaire, il a néanmoins estimé qu’elle ne devrait pas être considérée comme un objectif en soi mais comme un processus constant visant à renforcer les capacités de l’ONU pour lui permettre de faire plus et mieux.  Il a souhaité que le principe de responsabilisation et de transparence soit au centre de ce processus.  Tout en se félicitant des mesures considérables prises dans ce domaine, il a estimé que beaucoup restait encore à faire.  S’agissant des trois domaines de réforme suggérés pour ce débat, il a déclaré que les États Membres devraient être les meilleurs gardiens des mandats et de leurs incidences.


Par ailleurs, le représentant a souhaité que l’organisation intergouvernementale dont émane un mandat reçoive des informations permanentes sur l’efficacité et l’application de ce mandat.  Il a dit que la réforme de la gestion des ressources humaines faisait partie des plus urgentes.  Il s’est dit déçu que malgré ces efforts, la Cinquième Commission n’ait pu parvenir à une conclusion dans ce domaine lors des travaux de sa reprise de session.  Le représentant a souhaité que les négociations à la Cinquième Commission aboutissent à l’automne prochain.  En investissant dans les reformes, a-t-il encore dit, nous nous assurons que l’ONU sera en mesure de parvenir à des résultats plus efficaces dans de meilleures délais.  Cela va de paire avec une gestion saine et une utilisation plus efficace des ressources financières existantes, a t-il ajouté.  Nous devons engager un dialogue constructif sur les étapes de la réforme et être ouverts aux nouvelles propositions qui nous seront présentées.    


M. HERALDO MUÑOZ (Chili), qui s’exprimait au nom de l’Initiative des quatre pays (Chili, Afrique du Sud, Suède et Thaïlande), a rappelé que celle-ci avait été lancée en 2006 dans le but de se concentrer, à partir d’une perspective des États Membres, sur la façon dont le Secrétariat de l’ONU est dirigé et géré.  Il a expliqué que des consultations intensives avaient ainsi été conduites pendant les 18 mois de l’Initiative, laquelle a bénéficié, outre ses quatre membres, des contributions d’autres pays et du Secrétariat des Nations Unies.  L’Initiative s’est achevée en septembre 2007 par la présentation de 32 recommandations contenues dans un rapport final transmis aux États Membres et au Secrétariat dans l’espoir de contribuer à rendre les Nations Unies plus fortes, plus efficaces et plus efficientes.  Parmi les défis les plus importants figurait le besoin d’accroître la confiance entre les États Membres et le Secrétariat, d’une meilleure compréhension des rôles respectifs des États Membres comme gouverneurs et du Secrétariat comme gestionnaire, d’une amélioration de la responsabilité et de la transparence de la gestion de l’Organisation.  Parmi ces 32 recommandations, certaines exigent une application par les États Membres, d’autres s’adressent directement au Secrétariat, a-t-il expliqué.  L’intention affichée était de faire

des propositions et de tracer des perspectives qui nous unissent, a-t-il dit.  Il a évoqué l’exemple de la planification et du processus budgétaire, où il reste, selon lui, beaucoup à faire.  Des recommandations ont été faites sur la planification et le processus budgétaire, mais non sur la taille du budget, car les États Membres ont des positions divergentes sur ce sujet, a-t-il dit. 


M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a remercié les pays impliqués dans l’Initiative des quatre pour la formulation de propositions de réforme. 

Nous devons nous concentrer sur tous les aspects de la gestion, a-t-il insisté, en rappelant que la Cinquième Commission était la seule responsable des questions administratives et budgétaires.  Il a relevé que l’efficacité dans l’application des mandats et l’utilisation des ressources était primordiale.  L’un des aspects les plus importants est la façon dont nous pouvons renforcer la transparence et la responsabilité de l’ONU en général et des hauts fonctionnaires en particulier.  Il a souhaité que la Cinquième Commission progresse dans l’examen de la proposition sur la responsabilité du Secrétariat. 


En essayant de créer de plus en plus de mandats avec de moins en moins de ressources, l’efficacité de l’Organisation risque d’être mise à mal, a-t-il prévenu, en exigeant des ressources nécessaires à la mise en œuvre de nouveaux mandats décidés.  Nous devons chercher à améliorer le fonctionnement de l’ONU et pas seulement à diminuer les coûts, a-t-il encore dit, en soulignant la nécessité d’examiner de manière approfondie toutes les mesures à prendre.  Tout en comprenant que le Secrétariat ne peut pas toujours respecter le cycle budgétaire, lorsqu’il doit faire face à des situations imprévues, il a estimé qu’il faudrait tout faire pour préparer les situations prévisibles et les incorporer au budget.  Il s’est dit déçu du déséquilibre de la représentation géographique en estimant que le caractère international de l’ONU n’était plus respecté.  Il s’est inquiété de ce que certains postes de haut rang restent entre les mains de certains États Membres.   


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine), qui s’exprimait au nom du Mercosur et des États associés, a estimé que la réforme de la gestion devait respecter les mécanismes existants.  Elle devrait se fonder sur les visions et les opinions des États Membres et respecter le caractère unique de chaque pays, le Secrétariat devant faire en sorte d’appliquer tous les mandats.  L’Initiative des quatre pays, qui est une contribution de valeur, a-t-il estimé, montre que la réforme n’est pas l’apanage des plus grands.  Le représentant a de même considéré que la transparence permettrait d’augmenter la confiance des personnes qui s’occupent de la gouvernance de l’Organisation.  Plutôt que d’avoir une approche fragmentée de la réforme de la gestion, il convient d’adopter une approche intégrée, globale, permettant de faire face à la diversité des sujets, a-t-il en outre expliqué.  Il faut un Secrétariat transparent, efficace et responsable, a-t-il insisté.  S’agissant des ressources humaines, il a souligné que le personnel des Nations Unies constituait l’atout de l’Organisation.  Mais il faut examiner les coûts que cela implique, a-t-il dit, espérant qu’un consensus sera atteint lors de la prochaine réunion de la Cinquième Commission.  Seule la Cinquième Commission est responsable des questions budgétaires et administratives de l’Organisation, a-t-il rappelé.


M. YUKIO TAKASU (Japon) s’est concentré sur le cycle des mandats et leur gestion.  Pour prendre des décisions sur l’établissement des mandats, a-t-il dit, les États Membres ont besoin d’informations financières et programmatiques minimales.  Chaque mandat doit avoir des objectifs limités dans le temps, pour en faciliter l’évaluation.  Tous les mandats existants doivent refléter les besoins actuels et nous devons progresser dans leur évaluation avec des niveaux budgétaires prévisibles et politiques acceptables par tous les États Membres, a-t-il encore insisté.  M. Takasu a souhaité une discipline budgétaire exempte de présentation fragmentée.  Il s’est inquiété des ajouts au budget biennal 2008-2009 estimés à un milliard de dollars, ajouts que le Japon considère comme excessifs et difficiles à accepter.  C’est pourquoi, il a insisté sur la nécessité de respecter les principes des résolutions 41/213 et 42/211 de l’Assemblée générale relatives aux procédures et méthodologies budgétaires.  Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé de l’augmentation des missions de politiques spéciales passant de 188 à 420 millions de dollars cette année, en souhaitant que le Secrétariat soumette à l’avenir des projets réalistes et prudents.  Chaque responsable de programme doit établir un dialogue périodique avec les organes législatifs appropriés pour permettre un suivi des plus idoines de ces mandats, a-t-il suggéré.  Il faut respecter le principe de la représentation géographique, a-t-il souligné, en demandant que le nombre de postes de P-3 soit augmenté. 


M. ZALMAY KHALILZAD (États-Unis) a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la façon dont est constitué le budget des Nations Unies.  Il a regretté l’approche fragmentée qui a présidé, selon lui, à la présentation du budget, empêchant de s’engager dans un processus important de définition des priorités.  Avec peu de règles pour nous guider dans l’utilisation du milliard de dollars supplémentaires, il est n’est pas possible d’établir des priorités pour déterminer ce qui est essentiel, a-t-il souligné.  Le représentant a prié le Secrétaire général de proposer d’autres mesures permettant de financer de nouvelles activités qui ne traiteraient pas de paix et de sécurité.  Pour les budgets futurs, d’autres améliorations devraient être possibles, a-t-il dit.  De l’avis de M. Khalilzad, une croissance budgétaire sans limites n’est pas soutenable.  Des économies doivent être incluses dans le processus budgétaire, a-t-il affirmé.  Il s’est par ailleurs félicité des idées apportées par l’Initiative des quatre, comme celle portant sur l’amélioration de la responsabilisation.  Leurs idées en faveur de la formation du personnel et des délégués des États Membres à de bonnes pratiques budgétaires méritent d’être examinées, a-t-il ajouté.  De même, a-t-il estimé, l’examen des mandats donne la possibilité d’éliminer les mandats obsolètes ou qui se chevauchent.  Il s’est ainsi déclaré frustré par le manque de progrès dans ce domaine. 


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que la réforme de la gestion était un instrument crucial pour renforcer la capacité de l’ONU et mettre en œuvre ses mandats de manière efficace.  Il a partagé l’avis de certains États Membres selon lequel la réforme devrait tenir compte du principe « un pays une voix » et respecter la capacité de paiement de chaque État Membre.  Il a souligné l’importance d’adopter une approche holistique de la réforme, justifiée par le fait que tous les aspects sont extrêmement liés et se renforcent mutuellement.  Le document budgétaire devrait présenter un tableau global de tous les mandats avec les ressources sollicitées et les besoins en postes, a-t-il ajouté, en souhaitant un équilibre entre les priorités des mandats, l’allocation des ressources nécessaires et leur taux d’application.  Nous devrions tenir compte de la nature unique de l’ONU en tant qu’organisation qui doit être en phase avec la réalité du terrain et du développement.  Face aux crises humanitaires et aux catastrophes naturelles, nous devons être en mesure de faire face à des urgences financières, a-t-il dit.  Le représentant a souligné qu’il était important de l’harmonisation des arrangements contractuels, les conditions de service et la mobilité comme éléments de renforcement de la capacité  de l’ONU en rappelant que son personnel était son bien le plus précieux.  Il faut que les gestionnaires de programmes soient tenus responsables de l’exécution des mandats qui leur sont confiés.  


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a affirmé que la compétence plénière de l’Assemblée générale pour examiner, réviser, changer ou achever ses mandats législatifs devrait être maintenue.  De même, une pleine information et une adhésion à un processus ouvert et inclusif à un processus d’établissement, d’examen, d’amendement ou d’achèvement des mandats sont des conditions sine qua non à l’exercice de facilitation de décisions qui assurent la transparence, la responsabilisation et la justice, a-t-il estimé.  La gestion des ressources humaines de l’Organisation devrait recevoir la plus haute priorité.  L’objectif de ces réformes devrait être non seulement la bonne gouvernance, mais aussi une bonne gouvernance réellement efficace dont les piliers seraient la responsabilité et la transparence.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a mis l’accent sur l’indispensable respect par les dirigeants de l’ONU et les États Membres des principes de l’équité et de la bonne gouvernance.  Il a proposé de commencer la réforme du système de recrutement du personnel en assurant une représentation équitable régionale parmi les dirigeants du Secrétariat.  Il faut prévenir les soupçons et renforcer la confiance, a-t-il dit, en s’étonnant que six des neuf responsables au niveau D-2 relevant du Cabinet du Secrétaire général étaient originaires de trois pays issus du même groupe régional.  Nous pensons que pour accroître l’efficacité de la gestion, il faut renforcer la coopération entre le Secrétariat et les États Membres pendant la période intersessions, a-t-il ajouté, en suggérant la tenue de rencontres hebdomadaires à cet effet.  Comme l’a indiqué le Président de l’Assemblée générale, la réforme de la gestion peut être comparée à la rénovation du Siège des Nations Unies, a estimé le représentant.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a souligné la nécessité d’adopter une direction claire et des objectifs explicites.  Il a ainsi dit s’attendre à ce que le Secrétariat s’attache à mettre en place une gestion renforçant la responsabilité, assurant la justice et la transparence, maintenant l’intégrité et empêchant les doublons.  Il a insisté sur la nécessité d’un processus de réforme démocratique, ouvert et transparent.  Les mesures de la réforme doivent être approuvées par les États Membres et tenir compte du caractère intergouvernemental des Nations Unies, a-t-il dit.  Il convient d’établir un dialogue actif entre les États Membres et entre les États Membres et le Secrétariat, a-t-il souligné.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de procéder de manière prudente et proactive.  De l’avis de sa délégation, il est nécessaire d’utiliser, dans le cadre de l’examen des mandats, les mécanismes existants comme la Cinquième Commission.  En outre, le processus budgétaire doit continuer à respecter le principe du consensus.  Le Secrétariat devrait augmenter les communications et les échanges avec les États Membres, a-t-il ajouté.  Sur la gestion des ressources humaines, il faut, à ses yeux, tenir compte d’une répartition géographique équitable.  Il a, de même, insisté sur la nécessité de transparence.  L’Initiative des quatre pays propose des vues utiles, a-t-il par ailleurs estimé. 


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a souhaité que la réforme de la gestion ne se limite pas à un exercice visant à réduire les ressources.  Alors que nous abordons la cohérence à l’échelle du système, a-t-il dit, il faut constater que de nombreux progrès ont déjà été réalisés.  Il a souhaité des résultats positifs pour la réforme du Département des affaires politiques en mentionnant les avancées réalisées dans la réforme du processus des achats, la question de la technologie de l’information et la réforme de la gestion par les objectifs.  En ce qui concerne l’avenir, il a souhaité une réforme profitant à tous les États Membres en tenant compte de leurs différentes positions et en gardant à l’esprit les trois piliers des travaux de l’Organisation que sont la sécurité, le développement et les droits de l’homme.  Il ne faut pas qu’il y ait de volonté cachée de la part de certains États, a-t-il ajouté, en souhaitant que les États Membres suivent un chemin logique de façon à ce que les mandats décidés soient financés de manière appropriée.  Si nous sommes d’accord sur ce principe simple, a-t-il ajouté, nous ferons l’économie de longs débats improductifs.  Par ailleurs, il a regretté une tendance malheureuse consistant à sacrifier des mandats intéressant pourtant une majorité des États Membres.  S’agissant de la responsabilité des fonctionnaires de mettre en œuvre des mandats, M. Yousfi a souhaité un meilleur système de transparence qui permettrait à la Cinquième Commission de recevoir dans des délais raisonnables les rapports nécessaires à ses travaux.    


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a estimé que les mandats devaient être rédigés de façon plus claire, notamment en matière de mise en œuvre et de calendrier.  Il a également préconisé un système de contrôle de la mise en œuvre de ces mandats.  Le représentant a jugé important que le Secrétariat prépare et présente des budgets proportionnés des mandats approuvés par les États Membres.  Les Nations Unies ont fait l’objet depuis longtemps du concept nominal zéro, a-t-il expliqué, précisant que l’Assemblée générale n’avait jamais approuvé ce concept.  Il a estimé ainsi que le Secrétariat devrait avoir les ressources nécessaires pour mettre en œuvre ses mandats.  Il faudrait, de l’avis de sa délégation, une plus grande prudence dans la gestion du Secrétariat.  Les mandats doivent être appliqués, a-t-il assuré, ajoutant qu’ils ne pouvaient être omis ou mis de côté en raison des dépenses budgétaires.  Cela est contraire aux objectifs des Nations Unies.  Le représentant a proposé la création de mécanismes visant à assurer un paiement en temps utile de toutes les contributions, permettant d’avoir une discipline financière et de présenter un budget de façon holistique et non fragmentée.  Il a également proposé d’améliorer la prévisibilité de toutes les activités des Nations Unies.  De même, a estimé le représentant, le recrutement des dirigeants de l’Organisation doit être transparent, nécessitant l’implication d’une façon ou d’une autre de l’Assemblée générale.  D’une manière générale, les postes de l’Organisation doivent tenir compte d’une meilleure répartition géographique, a-t-il ajouté, se félicitant notamment des propositions de l’Initiative des quatre pays. 


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) s’est inquiété de la persistance d’ajouts budgétaires non prévisibles, présentés hors cycles alors qu’ils ne sont parfois d’aucune urgence.  Il a souhaité que l’on s’assure de l’intégrité des demandes budgétaires, en notant la tendance à demander plus pour obtenir ce qui est réellement nécessaire.  Il a proposé de procéder à un examen des questions fondamentales de la gestion des ressources humaines plutôt que de demander des postes supplémentaires sans essayer de rationaliser les postes à l’échelle du Secrétariat.  Il a regretté que certains départements soient loin de respecter le principe de la représentation géographique équilibré de leur personnel en notant la surreprésentation de certains pays ou régions.  Il est important que le personnel du Secrétariat soit dévoué et efficace, a-t-il ajouté.  Singapour, a-t-il dit, s’interroge sur la nécessité de créer certaines missions ou opérations de maintien de la paix alors que les États Membres ne sont pas prêts à les financer?  Il faut réfléchir davantage à l’efficacité que pourraient offrir certains mandats, a-t-il insisté.  Le représentant a estimé important que les États Membres qui demandent au Secrétariat de faire preuve de discipline, fassent preuve de la même discipline.  En outre, il a souhaité que l’on évite que ce débat se limite à un échange Nord-Sud et que chaque État Membre soit conscient de ses responsabilités dans l’intérêt des objectifs communs de la réforme. 


Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a salué l’Initiative du Groupe des quatre pays, dont elle a qualifié la contribution de référence en matière de recherche d’une compréhension commune au niveau de chaque région.  S’agissant de la réforme de la gestion des ressources humaines, elle a dit qu’une main d’œuvre bien gérée avec une haute moralité et un faible taux de vacances ne pourra que nous aider à parvenir à une ONU plus efficace dans l’intérêt de nos objectifs et priorités.  Notant les propositions du représentant du Pakistan concernant la nomination des dirigeants des Nations Unies, elle a adhéré à l’idée d’examiner plus à fond cette question.  Il faut aussi s’assurer que la réforme ne produise pas d’incidences négatives, a-t-elle ajouté, en soulignant que la plupart des préoccupations portaient sur le coût des réformes, des préoccupations qualifiées de légitime, auxquelles il faudrait répondre par des informations claires.   


Par ailleurs, la représentante a rappelé que, même si les résolutions 41/213 et 42/211 de l'Assemblée générale fournissaient les bases de toutes les décisions budgétaires des Nations Unies depuis 20 ans, l’expérience montrait que nous nous sommes peu à peu éloignés de leur stricte application.  Elle s’est demandée si ce recours croissant à la flexibilité était la meilleure voie à suivre ou s’il fallait revenir à une plus stricte application.  Il a noté que l’approche fragmentée en matière de budgétisation a été identifiée comme un problème particulier en souhaitant que cette question soit traitée.  Il a également souhaité que nos objectifs pour parvenir à une vision commune de la réforme aboutissent.


M. PETER MAURER (Suisse) a mis l’accent sur la nécessité, concernant le budget et le cycle budgétaire, d’avoir un « New Deal » qui puisse réconcilier les attentes envers un financement suffisant et les préoccupations au sujet de la croissance incontrôlée du budget.  C’est aux États Membres de définir une compréhension commune de l’équilibre stratégique souhaitable entre la discipline budgétaire et l’investissement dans les réformes à venir.  Une compréhension appelle aussi, a-t-il estimé, une approche plus stratégique du processus budgétaire, s’appuyant sur un nouvel équilibre entre les fonctions de direction, d’orientation et de contrôle par les États Membres, et la liberté d’action dont a besoin le Secrétariat pour atteindre les buts qui lui sont impartis.  Le représentant a également expliqué que l’informatique aurait des effets bénéfiques sur le cycle des mandats, qui figure parmi les grandes responsabilités des États Membres.  Lors de la formulation de nouveaux mandats, la Suisse s’attend à voir des résultats conformes aux moyens investis, a-t-il dit.  Les ressources disponibles étant limitées, celles-ci doivent donc être consacrées à des mandats reflétant d’authentiques priorités et présentant un bon ratio coûts/avantages, a-t-il ajouté. 


M. CHOI YOUNG-JIN (République de Corée) a déclaré que deux ans et demi se sont écoulés depuis que la réforme du Secrétariat ait été mise au cœur des priorités des travaux de l’Assemblée générale.  Il a salué les progrès déjà réalisés en citant la réforme des ressources humaines, l’adoption du cahier des charges du comité indépendant d’audit, la mise en place du Comité d’éthique, la création d’un poste de responsable des technologies de l’information, la réforme d’achat, la réforme du corps commun d’inspection, ou encore la création du Département d’appui aux opérations.  Il a cependant souligné que la réforme de la gestion ne pourra aboutir qu’avec un changement d’état d’esprit.  Il a estimé qu’un changement structurel et institutionnel sans changement culturel ne pourra qu’entraîner un investissement sans résultats


Par ailleurs, le représentant a souhaité que tout mandat contienne une date d’expiration et que tout processus de révision soit suivi d’une analyse de rentabilité.  S’agissant de la planification et du budget, il a déclaré que nous savions tous qu’une approche fragmentée de la budgétisation ne pouvait qu’entraîner une augmentation du budget.  Il faut voir comment nous pouvons donner plus de priorités à certaines questions tout en renforçant les règlements budgétaires.  Le représentant a jugé que les ressources humaines constituaient un facteur décisif compte tenu de leur impact sur notre efficacité.  Nous devons penser à l’introduction d’un système d’encouragement pour reconnaître la qualité de notre meilleur personnel, a-t-il insisté.  Depuis le lancement de la réforme de la gestion du Secrétariat de l’ONU, il est essentiel de maintenir l’élan et une attitude cohérente.


Mme BARLYBAY AITIMOVA (Kazakhstan) s’est félicitée des propositions mises au point par l’Initiative du Groupe des quatre pays.  Elle s’est notamment intéressée aux progrès incroyables réalisés, selon elle, par les nouvelles techniques, qui doivent nous rapprocher et nous unir.  Toutefois, de nouveaux défis ont été ainsi créés, a-t-elle ajouté.  La gouvernance et la gestion sont les deux côtés d’une même médaille, a-t-elle également estimé, préconisant une division claire des tâches entre le Secrétariat et les États Membres qui, selon elle, permettra d’améliorer la confiance.  La représentante a enfin relevé que dans le processus de recrutement ou de nomination, la sous-représentation de certaines régions géographiques entraînait un manque de confiance entre les États Membres et le Secrétariat.  Elle a conclu son intervention en plaidant pour davantage de transparence et de responsabilisation. 


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a dit que l’amélioration du cycle et générations des mandats était un des défis auquel le Secrétariat des Nations Unies était confronté.  Il a estimé que l’ONU ne faisait pas preuve de la diligence et de la coopération requises pour une mise en œuvre efficace des mandats.  Dans notre pratique actuelle de mandats, il y a un manque de contact entre l’étape de la négociation au niveau intergouvernemental et l’application par le Secrétariat, a-t-il fait remarquer.  Il a souhaité une meilleure collaboration dans ce domaine en suggérant notamment l’inclusion d’experts du Secrétariat dès le processus intergouvernemental de formulation du mandat.  Concernant le processus de planification budgétaire, M. Wenaweser a estimé que la budgétisation axée sur les résultats restait plus une aspiration qu’une réalité en raison de la complexité et du nombre de mandats, dont certains sont très difficiles à évaluer.  Il a fait sien l’avis du Groupe des quatre qui a regretté la difficulté du Secrétariat de fournir les informations adéquates nécessaires à l’évaluation par les États Membres de ces mandats.  Il a aussi souligné la nécessité d’améliorer la coordination entre les délégations.  M. Wenaweser a regretté que les décisions importantes aient été reportées concernant la reforme des ressources humaines.  Il semble que sur un certain nombre de questions, nous devons revoir le processus de reforme qui, parfois, est contourné en raison de décisions budgétaires prises en toute urgence. 


M. ABDALMAHMOOD ABDELHALEEM MOHAMAD (Soudan) s’est en particulier félicité de l’Initiative du Groupe des quatre pays qui, selon lui, permet de lancer un dialogue intéressant entre les États Membres et le Secrétaire général.  Le représentant a mis l’accent en outre sur la nécessité de faire une distinction totale entre les pouvoirs législatifs et exécutifs d’une organisation, un principe souvent laissé de côté dans la pratique du Secrétariat, a-t-il dit.  La transparence devrait permettre aux États d’éviter la microgestion au sein du Secrétariat, a-t-il affirmé.  S’agissant de la gestion des ressources, il a souligné la nécessité de revoir la conception du système d’achat dans le cadre de la surveillance et de la responsabilité.  En ce qui concerne le processus de recrutement ou de nomination, il a préconisé une répartition géographique équitable favorable aux pays en développement.


M. ILAN FLUSS (Israël) a salué la contribution du Groupe de travail sur l’examen des mandats, en souhaitant que l’on évite les redondances et que l’on élimine les mandats désuets.  Il a souligné l’importance de la discipline budgétaire, tout en reconnaissant que la création de nouvelles missions de maintien de la paix ne pouvait avoir que des incidences sur la croissance budgétaire.  La planification est extrêmement délicate, a-t-il ajouté, en estimant très important que les États Membres fournissent tous les éléments nécessaires à la meilleure budgétisation.  Il a également suggéré que les États Membres examinent un programme ou un mandat lorsqu’il a été complètement formulé.


Par ailleurs, M. Fluss a formé le vœu que la réforme de la gestion des ressources humaines se traduise par des effectifs mieux formés, plus efficaces, plus mobiles, avec de plus grandes possibilités de carrière, sans oublier les arrangements contractuels les plus appropriés.  Il a appuyé les initiatives qui doivent permettre de réduire le taux trop élevé de vacances de postes, en estimant que cela ne pourra que nous permettre de gagner du temps et des ressources.  Le représentant s’est inquiété du contenu des rapports et résolutions présentés en Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) qui, de l’avis de sa délégation, sème souvent la confusion.  Il a demandé que l’on mette tout en œuvre pour que ces documents soient à l’avenir compréhensible par les membres des Nations Unies, mais aussi à l’extérieur.   


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que le processus de réforme se déroule de manière transparente, inclusive et ouverte, et respecte la Charte et les procédures et règlements des Nations Unies.  Le représentant s’est également déclaré en faveur d’un renforcement de la coordination et de la collaboration du travail parmi les instances de contrôle.  S’agissant de la planification et du processus budgétaire, il est essentiel, a-t-il estimé, d’assurer un financement adéquat de tous les programmes et activités sur une base continue et prévisible.  Concernant la gestion des ressources humaines, le représentant a appuyé l’objectif des Nations Unies d’aboutir aux niveaux les plus élevés de compétence, d’intégrité, de comportement éthique, d’efficience, de transparence et de responsabilité.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a apprécié l’Initiative du Groupe des quatre pays dont les idées et perspectives devraient fournir un élan suffisant pour parvenir à nos objectifs et visions communs en matière de réforme.  Malgré certains progrès, a-t-il ajouté, il reste encore beaucoup à faire notamment dans le domaine des ressources humaines qui est une question fondamentale avec des implications en matière de responsabilité et de transparence du Secrétariat.  Il a regretté que le principe de respect de la répartition géographique était loin d’être satisfaisant, alors que de nombreux déséquilibres persistent dans le domaine de l’égalité entre les sexes.  Cette situation doit être améliorée, a-t-il insisté, en respectant le souhait des États Membres conformément aux décisions prises par l'Assemblée générale.  Il a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte de la contribution des pays fournisseurs de troupes de maintien de la paix en souhaitant que l’on mette en œuvre dans sa totalité le paragraphe 19 de la résolution 61/279 de l'Assemblée générale, pour garantir une représentation adéquate des pays au DOMP et DFS. 


Par ailleurs, le représentant a souhaité des accords contractuels rationalisés et des conditions de service améliorés, afin d’attirer le personnel le plus qualifié.  En ce qui concerne les ressources, il a déclaré le processus de réforme ne pourra aboutir sans l’allocation de ressources nécessaires aux mandats décidés.  Les activités principales de l’Organisation devraient être financées par le budget ordinaire auquel participent tous les États Membres, a-t-il encore dit.  Le représentant a noté que le budget biennal 2008-2009 estimé à 6,6 milliards de dollars, avait augmenté de 12% par rapport à l’exercice précédent.  Le personnel du Secrétariat a augmenté de 4,35%, ce qui amène le total du nombre de personnes travaillant au Siège à 10 250.  Il a regretté l’impact négatif sur les travaux de l’Assemblée générale du retard de parution des rapports de la Cinquième Commission.  En améliorant la confiance entre tous les intervenants et en mettant en place une ligne hiérarchique claire entre tous les intervenants associés à des mesures claires de transparence et responsabilité, a-t-il encore dit, nous parviendrons à faire de réels progrès en matière de réforme.  


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a estimé que les Nations Unies devraient évoluer parallèlement aux aspirations des États Membres, tout en assurant un processus transparent et inclusif.  Les Nations Unies doivent réaligner la direction et la structure de la gestion.  L’Indonésie reconnaît la Cinquième Commission comme l’organe autorisé à traiter de la réforme de la gestion.  La Cinquième Commission doit continuer d’avoir un rôle central de délibération sur les questions de gestion, tout en prenant en compte les propositions faites aujourd’hui ou le travail de l’Initiative du Groupe des quatre pays, a-t-il dit.  S’agissant de la planification et du processus budgétaire, il a souligné la nécessité pour les Nations Unies de jouir d’un financement total et prévisible de la part de tous ses membres. 


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a mis l’accent sur trois piliers des travaux de l’ONU que sont la transparence, l’efficacité et la responsabilité.  Il a déclaré que le but ultime de la réforme était l’augmentation de l’efficacité de l’ONU en accord avec les priorités fixées par les États Membres.  C’est pourquoi, il a mis l’accent sur la nécessité d’une direction de l’ONU transparente et responsable qui réponde aux souhaits des États Membres.  Il a insisté pour que toute proposition de réforme soit présentée et examinée par l'Assemblée générale conformément aux procédures établies.  Il s’est dit préoccupé de la tendance de plus en plus nette de la fragmentation budgétaire et de l’affaiblissement de la discipline budgétaire.  Il a souhaité que le Secrétariat mette le calendrier des réformes en conformité avec le cycle d’examen des mandats par l'Assemblée générale.  Il a demandé des mesures assurant le meilleur rendement du personnel.  Il est indispensable que le processus de responsabilisation du Secrétariat soit plus efficace et plus fiable, a-t-il insisté, en suggérant le renforcement des mécanismes de contrôle interne.  Il a estimé qu’il demeurait un problème de manque d’information et s’est dit convaincu que la question de la révision des mandats devait rester la prérogative des instances intergouvernementales qui ont formulé ces mandats.  


M. NIRUPAN SEN (Inde) a souligné que la réforme du Secrétariat passait par celle de la réforme des Nations Unies.  La réforme de la gestion ne saurait être isolée de celle des autres réformes des Nations Unies, comme celle du Conseil de sécurité ou de la revitalisation de l’Assemblée générale, a-t-il dit, notant que les mandats issus de ces organes principaux avaient un impact direct sur l’efficacité du fonctionnement du Secrétariat.  De l’avis de sa délégation, c’est au Secrétariat qu’il revient d’établir une répartition équilibrée des ressources pour les trois piliers de l’Organisation, en donnant aux États Membres des propositions de ressources basées sur une planification stratégique et une analyse en profondeur, qui prennent en compte les risques et les éventualités inhérentes aux activités de l’Organisation.  Le représentant a estimé qu’une responsabilité claire au sein du Secrétariat, et à tous les niveaux, en particulier celui de la direction, est de la plus haute importance pour assurer une mise en œuvre complète des mandats et une utilisation efficace des ressources.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a salué la contribution du Groupe des quatre pays -Afrique du Sud, Chili, Thaïlande et Suède– et de ses 32 propositions visant l’amélioration de la gouvernance et de la gestion des Nations Unies.  Il a réaffirmé le rôle central de l'Assemblée générale en tant qu’organe délibératif et intergouvernemental en souhaitant que l’exercice de réforme aboutisse sans porter préjudice ni à la souveraineté des États Membres, ni à l’autorité de l'Assemblée générale, ni encore au rôle de la Cinquième commission, chargée des questions administratives et budgétaires.  Privilégiant le consensus, M. Chabar a déclaré que ce processus ne pouvait aboutir que s’il reposait sur un partenariat fondé sur la coopération et la participation de l’ensemble des États Membres et si elle reflétait l’ensemble des points de vue des États Membres sur fond d’une approche transparente et inclusive.  Il a souligné la nécessité de la poursuite du processus de réforme en cours en se félicitant qu’une partie de cette réforme ait déjà abouti.  


Le représentant a considéré que cet exercice de réforme ne pouvait être mené à terme sans un effort financier supplémentaire.  Il a appuyé l’importance de la révision des procédures de recrutement, afin de doter l’ONU des cadres supérieurs de la meilleure qualité.  Il a estimé que la composition actuelle du Secrétariat représentait un déséquilibre et une insuffisance de représentativité des pays en développement.  M. Chabar a souhaité que l’on parvienne à un budget-programme reflétant de manière cohérente les priorités exprimées par les États Membres et que l'Assemblée générale demeure à travers la Cinquième commission l’instance habilitée à décider des postes et ressources.


M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) a affirmé que la question de la réforme de la gestion de l’ONU était cruciale au moment où l’Organisation devait faire face à des défis en matière de sécurité, de maintien de la paix, de droits de l’homme et de développement qui génèrent un accroissement important des mandats qui lui sont confiés par les États Membres.  Le représentant s’est dit déçu des maigres résultats obtenus par la Cinquième Commission lors de sa première reprise de session de mars dernier alors même que la nécessité d’approfondir les réformes entreprises devait conduire à plus de décisions de la part de l’Assemblée générale.  Par ailleurs, il a estimé que l’exercice d’examen des mandats devrait permettre à terme une allocation plus rationnelle des ressources même si, selon lui, la finalité de cet exercice ne doit pas conduire à un gain budgétaire à court terme.  M. Lacroix a en outre souhaité une amélioration de la procédure budgétaire.  L’Assemblée générale, a-t-il dit, devrait pouvoir disposer d’une vision exhaustive des dépenses prévisibles lorsqu’elle adopte le budget biennal.  Il a ainsi regretté l’approche fragmentée de la présentation du dernier budget.  Au sujet de la gestion des ressources humaines, le représentant a ajouté que son pays apportait une nouvelle fois son soutien aux réformes en cours concernant l’harmonisation des contrats et des conditions de service, qui doivent être équilibrées par une meilleure maîtrise des effectifs globaux. 


M. JAVAD ZARIF (République islamique d’Iran) a souligné le caractère vital d’une ONU forte s’appuyant sur la transparence et la responsabilisation.  L’ONU peut être un instrument de paix et de justice uniquement si elle jouit de la confiance des États Membres, a-t-il insisté, en se disant convaincu qu’un véritable processus de réforme ne pourra mener à un système plus efficace, plus efficient et plus représentatif que dans le respect du multilatéralisme.  Il a estimé que le faible niveau de confiance dont jouissait le Secrétariat compliquait la situation et cet exercice de réforme.  C’est pourquoi, il a suggéré que l’on mette tout en œuvre pour parvenir à une transparence maximale en souhaitant que la notion de confiance s’applique à tous les aspects et étapes de la réforme.  Comment parler de confiance, a-t-il fait observer, lorsque l’on constate que 60% du personnel ne représente que 20 États Membres et que les postes les plus importants semblent réservés à un petit groupe d’États Membres.  En outre, il a regretté le déséquilibre entre le budget ordinaire et les ressources extrabudgétaires en mettant en avant le rôle essentiel de la Cinquième Commission de l'Assemblée générale. 


M. PAULO TARRISSE DA FONTOURA(Brésil) s’est dit préoccupé par un fonctionnement dépendant de plus en plus de ressources budgétaires qui se montent à 5,6 milliards de dollars alors que le budget ordinaire ne représente que 3,8 milliards de dollars.  Il a lancé un appel en faveur de l’indépendance budgétaire de l’Organisation et des idéaux du multilatéralisme opérationnel.  Tout en se félicitant des contributions extrabudgétaires, il a souhaité qu’elles viennent avant tout compléter l’action de l’ONU dans les trois domaines prioritaires que sont le développement, la paix et la sécurité, et les droits de l’homme.  En ce qui concerne la question des achats, a-t-il dit, nous sommes favorables au renforcement des contrôles et appuyons un accès juste et équitable à ces passations de marchés pour les pays en développement.  S’agissant des ressources humaines, il a déclaré attendre plus de propositions pour parvenir à une représentativité géographique équitable.  Nous sommes convaincus, a-t-il conclu, que l’ONU sera en mesure de faire reconnaître la qualité de son travail lorsque son personnel sera plus représentatif de la réalité mondiale. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.