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AG/10699

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE S’INQUIÈTE DES REVERS QUE POURRAIT FAIRE SUBIR LE RALENTISSEMENT DE L’ÉCONOMIE MONDIALE À LA RÉALISATION DES OMD

3/04/2008
Assemblée généraleAG/10699
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

92e& 93e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE S’INQUIÈTE DES REVERS QUE POURRAIT FAIRE SUBIR LE RALENTISSEMENT DE L’ÉCONOMIE MONDIALE À LA RÉALISATION DES OMD


Les délégations insistent sur l’importance de l’augmentation du montant et de l’amélioration de la qualité de l’APD pour faire face à la menace, notamment en Afrique


Face au tableau mitigé qui a été dressé sur la réalisation, à mi-parcours, des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’Assemblée générale s’est penchée aujourd’hui sur les moyens à mettre en œuvre pour accélérer les progrès dans les sept années à venir.


Au troisième jour du débat thématique sur les OMD, les délégations ont souligné qu’il était important de maintenir l’élimination de la pauvreté au centre de tous les efforts à déployer et d’augmenter l’assistance aux pays en développement, alors que le monde connait une période de ralentissement économique et une hausse des prix du pétrole et des produits de base. 


Plusieurs pays en développement se sont en effet inquiétés aujourd’hui des revers que cette situation pourrait faire subir aux efforts qu’ils ont déployés pour réduire la pauvreté, et améliorer l’éducation et la santé de toutes leurs populations.  De nombreux États Membres ont particulièrement insisté sur la situation des pays africains qui, pour la plupart, ne pourront pas atteindre les OMD dans les délais impartis. 


La pauvreté persiste et même s’aggrave malgré les mesures entreprises dans ce domaine, a ainsi déploré le représentant du Bénin en parlant de la situation dans son pays.  Ce constat a été partagé par la délégation de la Guinée.  Pour sa part, le représentant du Qatar a noté que, sur l’ensemble du continent africain, le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans était deux fois plus élevé que la moyenne observée dans les autres pays en développement, et que 63% des Africains n’avaient pas accès à un système d’assainissement. 


Constatant les contraintes auxquelles font face les pays africains pour parvenir aux OMD, l’Érythrée et le Kenya ont été parmi les États qui ont appelé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière de financement, de transfert de technologie et de renforcement des capacités humaines et physiques. 


La plupart des délégations ont d’ailleurs insisté pour que l’engagement pris en 2005 par la communauté internationale, et notamment les pays industrialisés, de doubler l’aide destinée à l’Afrique d’ici à 2010 soit pleinement respecté.  De même, elles ont demandé que les promesses qu’ont faites les pays développés de consacrer 0,20% de leur PNB aux pays les moins avancés (PMA) et 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD) soient tenues.  La priorité absolue doit être de renverser la tendance actuelle, à la baisse, de l’APD, a estimé le représentant de la Chine. 


Dans cette perspective, de nombreux États, dont l’Espagne et la Corée du Sud, ont fait part des efforts qu’ils font pour augmenter leur APD en faveur du développement.  D’autres, récemment devenus donateurs, ont aussi mis en avant la progression de leur contribution.  À cet égard, la Pologne a indiqué que son APD a augmenté de 40% entre 2005 et 2006. 


Certains pays ont par ailleurs souhaité que la Conférence d’examen du financement du développement, qui doit se tenir à Doha, au Qatar, à la fin de l’année, soit l’occasion d’établir un mécanisme de contrôle et de suivi afin d’évaluer les progrès effectués et le respect des engagements pris.  


Enfin, plusieurs délégations ont noté que les effets des changements climatiques entravaient les efforts et les sacrifices faits par les pays en développement pour parvenir aux OMD.  Ils ont ainsi plaidé pour que la coopération en matière de développement prenne en compte ce défi et intègre des mesures d’atténuation et d’adaptation.  Il faut toutefois éviter que les ressources prévues pour soutenir l’effort de développement ne soient réaffectées à la lutte contre les périls climatiques, a en outre recommandé le représentant du Népal.


L’Assemblée générale entendra les derniers intervenants de son débat thématique demain, vendredi, le 4 avril, à partir de 10 heures. 



DÉBAT THÉMATIQUE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉ « CONSTATER LES PROGRÈS, AFFRONTER LES DIFFICULTÉS ET REDRESSER LE CAP AFIN D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT D’ICI À 2015 »


Suite à donner aux textes issus du Sommet du Millénaire


Suite des déclarations


M. IÑIGO DE PALACIO ESPAÑA (Espagne) a affirmé que les OMD étaient une référence permanente qui inspirait la politique de coopération de son pays.  Leur réalisation nécessite des efforts partagés de la communauté internationale, a-t-il insisté.  Il a affirmé que pour parvenir à ces Objectifs, il fallait accroître la quantité et la qualité de l’APD et harmoniser le travail entre les donateurs.  Toutefois, il a estimé qu’une APD accrue n’était pas suffisante si les politiques commerciales ou concernant la dette allaient à l’encontre du développement des pays.  Il a fait valoir que l’Espagne avait, depuis trois ans, doublé son APD en pourcentage et triplé en quantité pour atteindre 0,5% du PNB en 2008.  Il a noté que son pays s’employait à respecter son engagement de fournir 20% de son APD aux pays les plus pauvres et 20% aux secteurs sociaux de base.  Par ailleurs, il a indiqué que le renforcement de cette aide se faisait sans préjudice de l’aide aux pays à revenu intermédiaire. 


S’inquiétant de la hausse des prix des produits de base, il a fait valoir que l’Espagne avait répondu à l’appel d’urgence lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM) le 20 mars dernier et y a contribué à hauteur de 47 millions de dollars pour 2008.  En ce qui concerne l’éducation, le représentant a fait remarquer que la priorité était donnée au renforcement de l’éducation de base, grâce à une coopération bilatérale renforcée.  En outre, il a affirmé que la coopération espagnole s’inspirait d’un concept intégré des OMD.  La pauvreté ne cessera pas tant que l’on n’améliorera pas l’éducation et la santé des garçons et des filles dans le monde, a-t-il précisé.  La coopération espagnole intègre également d’autres aspects essentiels du développement, dont les questions de genre et la viabilité environnementale, a encore dit le représentant.    


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a expliqué que son pays avait eu pour priorité l’amélioration de la vie de ses citoyens et la promotion et la mise en valeur de ressources humaines qui sont le fondement principal d’une société juste.  Afin de mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Bahreïn a adopté une politique graduelle.  L’élimination de la pauvreté extrême a été l’une de ces priorités en tant que responsabilité commune de la société.  Le résultat est que personne ne souffre de la faim au Bahreïn.  Il existe une stratégie d’aide aux familles nécessiteuses, un programme de logement public pour les familles à bas revenu, un programme de rénovation de logements en mauvais État.  Nous disposons, a ajouté le représentant, d’un projet de loi relatif à la sécurité sociale pour les personnes âgées, les veuves et les personnes divorcées.  Le taux d’alphabétisation pour les personnes âgées de 17 à 24 ans est de 97% tandis que 100% des enfants vont à l’école primaire.  Nous avons réduit la mortalité infantile qui est de 10,9 pour 1 000, avons entrepris en 2005 des campagnes de vaccination et disposons de programmes de protection de la santé maternelle.  Nous avons aussi lancé des programmes de sensibilisation culturelle à la nécessité de lutter contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a regretté que l’Afrique semble être le continent qui ait fait le moins de progrès vers la réalisation des OMD.  Le caractère multidimensionnel de la pauvreté et de ses causes n’a pas été reconnu et traité comme il se doit, a-t-il estimé.  La hausse des prix du pétrole a entravé les flux alimentaires.  Avec l’impact croissant des changements climatiques, l’extension des terres arides et l’augmentation du risque de sécheresse, il est vraisemblable que l’Afrique souffrira d’une diminution de la production agricole de 20%.  Le représentant a estimé essentiel que les pays développés diminuent leurs subventions agricoles.  Un autre défi est l’accès universel à l’éducation primaire et la nécessité de disposer d’enseignants compétents et formés.  Les retards dans la réalisation des OMD viennent sans aucun doute, a conclu le représentant, du caractère imprévisible de l’aide et des flux de financement de l’Assemblée générale.


M. NASSIR ABBDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays avait entrepris des initiatives dans les zones rurales et urbaines pour assurer le plein-emploi.  Il a précisé que le Qatar avait adopté, il y a deux jours, son budget biennal 2008-2009, qui consacre 21% de ses ressources à l’éducation, et 9,6% aux services sociaux et de santé.  Des chiffres, a-t-il précisé, qui prouvent la détermination du Qatar à assurer un développement durable et complet.  Le Qatar, a-t-il ajouté, a été honoré d’accueillir en 2001 la quatrième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a abouti au Cycle de développement de Doha toujours en négociations.  Il a rappelé que le Qatar accueillera du 29 novembre au 2 décembre 2008 la Conférence internationale de suivi du financement du développement.  Témoignant de la contribution de son pays à l’aide au développement, il a indiqué que le Qatar apportait une assistance bilatérale pour répondre aux catastrophes et urgences en plus de ses contributions aux fonds et programmes des Nations Unies. 


Par ailleurs, il s’est particulièrement inquiété des retards de l’Afrique subsaharienne dans la réalisation des OMD bien que le pourcentage de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour soit passé de 45,9 à 41% entre 1999 et aujourd’hui.  Il a précisé que 30% des enfants d’Afrique subsaharienne n’avaient toujours pas accès à l’éducation primaire alors que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est deux fois plus élevé que la moyenne des pays en développement et que 63% des Africains n’avaient pas accès à un système d’assainissement.  Si le continent africain vient d’afficher une croissance économique de 6% et des tendances intéressantes, a-t-il ajouté, les progrès d’ensemble restent néanmoins maigres parce qu’ils sont essentiellement dus à l’augmentation des prix des matières premières.  Face à cette situation, le représentant a notamment regretté que le niveau d’aide en direction des pays africains subsahariens soit demeuré inchangé depuis 2004, à l’exception de certaines réductions de dette et d’aide humanitaire ponctuelle.  Il a formé le vœu que la communauté internationale s’engagera à tenir sa promesse de 2005 de doubler l’aide destinée à l’Afrique d’ici 2010.  Si la mondialisation offre des opportunités et des défis, ses fruits ne sont pas partagés par la plupart des pays africains, en particulier les pays les moins avancés. 


M. HASSAN BIN HASSAN (Yémen) a souligné que son pays avait entrepris nombre de réformes administratives et financières et avait intégré les OMD à ses politiques de développement, dont son plan quinquennal de développement pour 2006-2011.  Il a aussi affirmé que le Yémen avait accordé la priorité aux programmes d’investissements en faveur des PME, à l’examen de la législation financière, au renforcement des ressources humaines et au réseau de sécurité sociale.  Mon pays a pour objectif d’atteindre une croissance économique soutenue et de réduire la pauvreté de 50% par rapport à 1998, a-t-il dit, en ajoutant qu’il est confronté à plusieurs obstacles dont des problèmes d’ordre démocratique ou liés à l’environnement.  Il a particulièrement insisté sur les lacunes de l’assistance financière, constatant que l’APD par habitant demeurait faible, à 13 dollars par an, alors que la moyenne internationale la situe à 33 dollars. 


Le représentant a insisté sur le fait que l’APD est importante pour soutenir le budget des pays les plus pauvres.  Il a regretté que cette aide soit en-dessous des besoins.  Il a jugé essentiel que les partenaires de développement honorent leurs obligations de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD et 0,20% aux PMA, d’ici à 2010.  L’insuffisance de l’APD est une entrave à nos efforts de développement, a-t-il ajouté.  En outre, il a estimé qu’il fallait continuer d’alléger la dette mais que cela ne devait pas se faire au détriment d’autres sources de financement.  Il a enfin espéré que la prochaine conférence sur le financement du développement, à Doha, permettra de parvenir à un consensus sur un nouveau mécanisme de financement pour honorer les engagements pris à Monterrey. 


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a déclaré que nous devions faire plus et plus rapidement en matière d’aide au développement en nous concentrant sur la façon de mieux nous attaquer aux problèmes spécifiques.  Il a notamment mis l’accent sur l’importance de l’autonomisation économique des femmes en notant que la parité n’était pas seulement un droit mais une force motrice de l’économique.  Nous devons, a-t-il dit, créer plus de facilités commerciales pour les femmes et élargir leur accès à la propriété foncière et aux crédits.  Nous devons veiller à ce que les filles puissent s’inscrire à l’école primaire et achever leur éducation.  Si le rapport de la Banque mondiale met en évidence l’insuffisance des ressources pour arriver à la parité qui est l’OMD nº3, il a estimé que cet objectif devait être identifié comme une priorité nationale par les pays en développement.


C’est pourquoi, il a souhaité que l’autonomisation des femmes devienne une priorité en estimant que nous n’atteindrons pas les OMD sans cette condition préalable.  Il a indiqué que le Danemark proposait la création d’une coalition mondiale de gouvernements, du secteur privé et de la société civile pour parvenir à une réelle autonomisation des femmes et à la parité.  Un leadership, a-t-il précisé, nécessaire pour augmenter les ressources consacrées à la parité entre les sexes.  Le 17 avril, a-t-il encore dit, le Danemark accueillera une Conférence internationale sur l’autonomisation des femmes visant à parvenir à un catalogue de priorités et d’objectifs qui se concentrera sur les options économiques visant à réduire la pauvreté.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a rappelé qu’à la lumière des besoins spécifiques de l’Afrique, les partenaires au développement s’étaient engagés à prendre des mesures pour traiter de ces défis, notamment par l’allégement de la dette, l’accès amélioré au marché, une APD et des investissements étrangers directs (IED) accrus et le transfert de technologie.  Il a fait valoir que ces engagements, ainsi que les initiatives proprement africaines, avaient permis d’être optimiste quant à la réalisation des OMD sur le continent, mais que les rapports récents montraient que les progrès n’étaient pas suffisants.  La plupart des pays d’Afrique ne parviendront pas aux OMD, a-t-il regretté.  Concernant son propre pays, le représentant a indiqué que des progrès inégaux y avaient été effectués, notamment en raison d’une mauvaise croissance économique qui a eu des effets négatifs sur de nombreux secteurs.  Le début de cette décennie a par exemple vu un déclin dans l’accès à l’eau potable et aux services de santé, une pression accrue sur les biens environnementaux, et une large proportion de personnes vivant au-dessous du minimum journalier en ce qui concerne l’apport en calories, a-t-il illustré.  Il a indiqué que cette situation avait commencé en 2003 et a noté que la pauvreté absolue avait été réduite de 10% au Kenya entre 2002 et 2006.  En outre, il a souligné que son pays avait, depuis 2004, adopté une planification sur la base des OMD, afin de redoubler ses efforts et d’impliquer toutes les parties prenantes dans leur réalisation.  M. Muburi-Muita a entre autres mis en avant une directive de mars 2005 demandant à tous les ministères d’intégrer les OMD dans leurs politiques, plans et budgets, ce qui a permis d’augmenter les fonds destinés à la réalisation de ces Objectifs.  Toutefois, il a admis que les efforts du Kenya étaient entravés par un certain nombre de défis, dont le manque de ressources et de capacités et les faibles infrastructures.  Il a affirmé que la communauté internationale devait donc examiner et honorer ses engagements, particulièrement dans les domaines du financement, du transfert de technologie et du renforcement des capacités.


M. NAWAF A. SALAM (Liban) a déclaré que la mise en œuvre des programmes permettant d’atteindre les OMD demeurait possible si toutes les parties prenantes tenaient leurs engagements.  Il a affirmé que le Liban avait consenti de nombreux efforts pour parvenir aux OMD, avec un certain succès, puisque le nombre de personnes vivant dans la pauvreté y était passé de 27% de la population en 1999 à 20,6%.  Il a de plus noté qu’en 2006, 96% des d’enfants libanais terminaient l’école primaire et que les inscriptions des filles avaient augmenté.  Il a aussi indiqué que le pays avait réussi à réduire le taux de mortalité infantile ainsi que la prévalence du VIH/sida.  Le représentant a ensuite fait part des avancées de son pays au niveau de la préservation de l’environnement, mais a estimé que la crise que le Liban avait connue au cours de l’été 2006 avait été préjudiciable non seulement pour l’environnement, mais aussi pour le développement économique et social du pays.  Soulignant le grave problème de la dette, il a affirmé que le Liban cherchait à réduire son déficit budgétaire, causé essentiellement par le service de la dette extérieure.  Il a mis en avant la nécessité de tenir des élections présidentielles afin de mettre un terme à la crise au Liban et à ses effets négatifs sur le développement économique du pays.  Enfin, il a affirmé que les pays en développement devaient notamment renforcer leurs infrastructures et leurs capacités institutionnelles et a appelé les pays développés à les assister dans ces efforts.  La pierre angulaire du partenariat pour le développement est la volonté politique que devraient manifester les pays développés envers leurs engagements, qu’ils se doivent d’honorer, a-t-il conclu.


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a évoqué les outils stratégiques de développement adoptés par le pays et a dressé un bilan mitigé des résultats obtenus depuis l’adoption des OMD.  Ainsi, le phénomène de la pauvreté persiste voire s’aggrave malgré l’adoption d’une Stratégie de réduction de la pauvreté.  En effet l’introduction de résultats chiffrés dans le cadrage macroéconomique de la Stratégie pour la période 2007-2009 a révélé un important écart de financement à combler.  L’ampleur du déficit budgétaire découlant des besoins évalués suggère que des mesures hardies soient mises en œuvre pour parvenir à une mobilisation accrue et à une meilleure utilisation des ressources financières.  C’est pourquoi il est nécessaire que la communauté internationale augmente substantiellement l’aide publique au développement (APD) accordée au Bénin.  Pour sa part, le pays s’engage avec l’aide du secteur privé et de la société civile à continuer l’assainissement de son cadre macroéconomique.  Il entend appuyer le Principe d’engagement mutuel entre pays donateurs et pays en développement contenu dans la Déclaration de Paris.  Le représentant a conclu en demandant instamment aux institutions de Bretton Woods et à tous les partenaires du développement d’apporter les ressources appropriées ou de les augmenter dans le cadre des engagements internationaux convenus. 


Mme KIRSTY GRAHAM (Nouvelle-Zélande) a déclaré que les OMD ouvraient la voie à un meilleur futur pour tous.  Pour la première fois dans l’histoire, il existe un consensus sur la nécessité de mettre un terme à la pauvreté, a-t-elle dit.  Elle a qualifié d’insulte à la morale le fait de ne pas mettre fin à ce fléau alors que le monde dispose des moyens pour le faire.  Rappelant que les régions subsaharienne et du Pacifique sont les plus touchées par la pauvreté, elle a appelé à une action mondiale dans les domaines urgents que sont la paix et la sécurité, la gouvernance, la croissance économique, le commerce et l’investissement, en particulier dans le secteur agricole et l’aide au développement. 


Mme Graham a ensuite attiré l’attention sur la parité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, une priorité pour les autorités de son pays.  L’égalité de genre et la pauvreté sont inextricablement liées, a-t-elle dit, au point qu’il devient critique que les gouvernements reconnaissent cet effet négatif et fassent plus au niveau national.  La représentante a estimé que la lutte contre la violence à l’égard des femmes dans les pays du Pacifique permettra d’avancer plus facilement sur la voie du développement socioéconomique.  Elle a souhaité qu’à cette fin les stratégies onusiennes concernant l’égalité hommes-femmes soient renforcées.


M. NEBOJSA KALUDJEROVIC (Monténégro) a estimé que la réalisation des huit OMD était interconnectée, en notant que tout investissement dans un OMD avait des incidences sur les autres et tous les aspects du développement économique et social d’un pays.  Depuis son indépendance, a-t-il ajouté, le Monténégro a mis en œuvre de nombreuses réformes et a adopté plusieurs stratégies qui fixent les cadres de son intégration à l’Union européenne et constituent des piliers de sa réalisation des OMD.  Parmi ces initiatives et documents de référence, il a cité la Stratégie de développement et de réduction de la pauvreté, le Calendrier des réformes économiques, le Plan d’action national pour les enfants, ou encore la Stratégie nationale pour le développement durable.  Grâce à ces mesures, a-t-il ajouté, le Monténégro est parvenu à une stabilité macroéconomique avec une croissance économique forte, alors qu’ont été renforcées la primauté du droit et la bonne gouvernance, condition préalable à la mise en place d’un environnement favorable à la réalisation des OMD. 


Par ailleurs, le représentant a mentionné le processus de réforme du secteur de l’éducation en cours depuis 2000, qui s’est traduit par l’adoption de toute une série de législations.  S’agissant de la santé, il a précisé que 92 à 98% des enfants de son pays étaient vaccinés, et que 100% des enfants étaient suivis médicalement.  Il a mentionné une baisse de la qualité des services de santé due à des difficultés politiques, économiques et sociales des années 90.  En ce qui concerne l’OMD no 6 relatif aux maladies infectieuses, il a indiqué que le Monténégro attachait une priorité à la lutte contre le VIH/sida, en raison notamment de l’impact de ce fléau sur les jeunes.  Il a conclu en soulignant que des efforts concertés entre la communauté internationale et les institutions nationales étaient indispensables pour atteindre les OMD et que le Monténégro était déterminé à mettre en œuvre toutes les réformes économiques et sociales nécessaire pour y parvenir. 


M. RANKO VILOVIC (Croatie) a noté que même si certaines parties de l’Afrique ont accompli des progrès en matière de sécurité alimentaire, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud n’enregistrent aucun résultat suffisant dans la réduction de la pauvreté et de la faim.  Il a donc appelé à augmenter l’APD non seulement en l’Afrique mais aussi partout dans le monde.  Rappelant que l’agriculture et les infrastructures sont les secteurs primordiaux du développement économique d’un pays, M. Vilovic a invité la communauté internationale à se concentrer plus particulièrement sur l’amélioration de l’accès aux terres agricoles et aux ressources.  Le représentant a rappelé que la Croatie est devenue un pays donateur qui examine comment renforcer son soutien aux États pauvres.


Le représentant s’est ensuite dit désolé de constater qu’il y a encore 72 millions d’enfants qui ne vont pas à l’école primaire.  Il s’est particulièrement inquiété de l’instruction des enfants des pays en situation ou émergeant de conflit, demandant à la communauté internationale de prendre des mesures actives dans ce domaine.  En Croatie, le Gouvernement est passé à l’étape suivante, après avoir rendu obligatoire l’école secondaire pour tous.  En ce qui concerne la mortalité maternelle, le représentant a souhaité que ce problème encore très présent soit traité avec la plus grande priorité.  Il a souligné le caractère essentiel de disposer dans chaque pays de systèmes de santé publique fonctionnant efficacement.  Il est primordial d’investir dans ces systèmes, de former le personnel de santé et de mettre en place une bonne coopération entre l’État et la société civile, a-t-il précisé.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est inquiété de la lenteur des progrès pour parvenir aux OMD en Afrique, tout en se disant encouragé par les efforts entrepris par les États concernés et par les réformes économiques et de gouvernance.  Il a prévenu que la tendance au ralentissement de l’économie et l’impasse des négociations commerciales de Doha, auraient un effet négatif sur la réalisation des OMD.  De plus, il a noté que les effets combinés des changements climatiques et de la crise énergétique avaient fait augmenter les prix des produits alimentaires.  Les Nations Unies doivent, a-t-il dit, continuer à jouer un rôle de leadership pour traiter des changements climatiques.  Elles doivent aussi se saisir de la question de la crise mondiale de l’énergie.  Il a indiqué qu’une croissance économique accélérée était nécessaire pour élargir l’assiette des ressources domestiques des pays et améliorer la capacité des gouvernements à fournir des services publics. 


Il a fait valoir qu’en République-Unie de Tanzanie, de nombreux partenaires avaient soutenu le budget pour renforcer l’efficacité de l’aide et que cette stratégie, accompagnée de mesures d’allégement de la dette, avait permis d’améliorer les politiques de réduction de la pauvreté.  Par ailleurs, il a indiqué que le taux d’inscription à l’école primaire était de 94,8% dans le pays.  S’agissant du secteur de la santé, il a mis en avant les mesures prises par le Gouvernement pour réduire la mortalité infantile, dont les campagnes de vaccination et les initiatives pour contrôler le paludisme.  Il a cependant regretté que les taux de mortalité maternelle n’aient pas beaucoup baissé.  Il a aussi indiqué que la prévalence du VIH/sida est passée de 9,1% à 7,7% entre 2001 et 2004 et que cette tendance se poursuivait.  Le représentant a estimé que l’expérience de son pays montrait qu’un cadre national de développement basé sur les OMD combiné à des ressources prévisibles pouvait faire une réelle différence dans la réalisation des OMD.  


M. TARIQ K. AL-FAYEZ (Arabie saoudite) a dit accorder une importance majeure aux questions de développement et notamment celles liées à la santé et à l’éducation comme en témoigne le Plan de développement pour 2009 qui met l’accent sur les couches défavorisées de la société, en luttant contre les facteurs de vulnérabilité.  L’appropriation des moyens de production, l’amélioration des services de santé, d’éducation et de logement ainsi que le renforcement du rôle des institutions sociales participent à la lutte contre la pauvreté.  Le pays consacre 10% de son PIB à l’éducation tandis que les indicateurs de santé se sont améliorés.  Le taux de mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans a baissé de 56% en 1990.  Un organisme public assure la sécurité des aliments, des médicaments et des produits biologiques et chimiques.


Par ailleurs, l’Arabie saoudite apporte son aide aux pays en développement comme elle l’avait promis lors de la Conférence des pays à revenu intermédiaire organisé en 2007 en Espagne.  Elle a contribué à la création du Fonds de lutte contre la pauvreté de la Banque mondiale tandis qu’elle consacre 2,5 à 4% de son PIB à l’aide extérieure.  De plus, elle a pris l’engagement de verser 18 milliards de dollars sur trois ans au Fonds de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a déclaré que les huit OMD devaient être considérés de manière interconnectée et acceptés dans leur ensemble comme le cadre du développement international.  Malgré sa taille et la limitation de ses ressources, Malte, en accord avec les engagements de l’Union européenne, s’est engagé à atteindre le chiffre de 0,17% de son PNB en faveur de l’APD d’ici 2010 et 0,33% d’ici 2015.  Le représentant a présenté le Document pour la politique de développement 2007 de Malte comme une démonstration de la volonté de son pays de traduire ses bonnes intentions en acte.  Un document, a-t-il ajouté, qui associe le concept de développement durable comme préalable à l’amélioration de la qualité de vie de l’humanité.  Il a notamment mis l’accent sur l’importance de l’éducation et de la formation pour renforcer les capacités humaines en souhaitant une prise de conscience sur les questions de l’environnement et de sexospécificité, ou encore la promotion de la diversité linguistique.  Malte contribue à l’éducation et aux programmes de formation grâce à l’octroi de bourses pour le troisième cycle, par l’intermédiaire de différents programmes du Commonwealth, a–t-il indiqué.  Il a également précisé que son pays suivait de près l’évolution du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose et avait lancé des programmes d’éducation sur les maladies sexuellement transmissibles dans le souci de doter les parents des outils nécessaires.  En outre, il a souligné que l’aide au développement n’était pas seulement un impératif moral mais aussi une condition préalable à l’édification d’un monde plus sûr. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que la communauté internationale devait adopter des mesures intégrées et efficaces pour parvenir aux OMD d’ici à 2015.  Il a mis l’accent sur la réduction de la pauvreté, la santé et l’éducation, indiquant que ces éléments se renforçaient mutuellement et devaient être au centre des OMD.  De son avis, la réduction de la pauvreté doit rester la priorité afin de promouvoir le développement dans d’autres secteurs, avec des mesures spécifiques pour les zones rurales où vivent la majorité des pauvres.  Il a aussi souligné l’importance de renforcer les capacités des pays en développement et de créer un environnement international favorable.  La priorité absolue doit être de renverser la tendance actuelle à la baisse de l’APD, a-t-il ajouté.  En outre, il a mis en avant le rôle central des Nations Unies dans la réalisation des OMD et a plaidé pour l’établissement d’un mécanisme de contrôle et de suivi, pour évaluer les progrès effectués et le respect des engagements pris.


S’agissant de son propre pays, le représentant a fait valoir que la Chine était le premier pays à avoir réduit de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté, grâce à trois décennies de réformes et à la croissance économique.  Toutefois, il a constaté que 100 millions de Chinois vivaient encore avec moins d’un dollar par jour et que beaucoup restait à faire pour assurer un développement partagé par tous.  Les bases économiques de la Chine ne sont pas fortes et les fruits du développement doivent être partagés par 1,3 milliard de personnes, a-t-il précisé.  Il a aussi fait part de l’importance que la Chine attachait à la coopération Sud-Sud.  Ainsi, il a souligné que son pays avait assisté plus de 100 pays en développement au cours des années, par le biais de dons, de prêts sans intérêt ou à conditions préférentielles.  Il a aussi indiqué que la Chine envoyait des techniciens et des équipes médicales dans de nombreux pays, notant que plus de 12 000 personnels médicaux travaillaient actuellement dans 47 pays.


Mme ROKHAYA SENE (Sénégal) a remercié les Nations Unies pour avoir choisi son pays parmi les huit pays pilotes du « Projet du Millénaire ».  Cette assistance, a-t-elle dit, a permis de rendre plus performantes les stratégies sectorielles.  Elle a indiqué qu’au Sénégal, les projections situent la proportion des individus pauvres à 33,6% en 2015 contre 33,5% qui est la cible des OMD.  Concernant la lutte contre la malnutrition, la réduction de moitié de l’insuffisance pondérale à l’horizon 2015 reste possible, a-t-elle affirmé.  S’agissant de l’éducation, elle a admis que des efforts sont nécessaires pour accélérer le rythme du taux d’achèvement qui est passé de 36% en 2000 à seulement 45% en 2006.  Quoique positives, les tendances en matière de santé ne permettront pas d’atteindre l’Objectif de réduction deux tiers des taux de mortalité maternelle et infantile d’ici à 2015. 


Le Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté pour la période 2006-2010 montre la détermination du Sénégal, a fait remarquer la représentante.  Le Document met l’accent sur les quatre axes fondamentaux que sont la création de richesse pour une croissance propauvre, l’accélération de l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale, la prévention et la gestion des risques et catastrophes, et la bonne gouvernance et le développement décentralisé et participatif.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a fait part de la détermination de son pays à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  L’Érythrée a pour cela investit des centaines de millions de dollars dans le développement d’infrastructures permettant de garantir la sécurité alimentaire.  Comme l’annonce notre premier rapport national de novembre 2006, l’Érythrée est sur la voie de réaliser les Objectifs du Millénaire relatifs à l’égalité entre les sexes dans l’accès à l’éducation primaire, la santé maternelle et infantile, le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose et l’accès à l’eau potable, a précisé M. Desta.  Le rapport national de l’Érythrée a été élaboré dans le but de parvenir à trois objectifs, à savoir déterminer des indicateurs de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement; fournir une feuille de route pour y parvenir d’ici à 2015; et définir les ressources qui seront nécessaires.  Le représentant a signalé que pour la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, les OMD sont très ambitieux; que les ressources financières nécessaires pour les réaliser sont énormes, tandis que les capacités humaines et physiques dont dispose l’Afrique ne sont pas suffisantes.  L’Érythrée ne fait pas exception, a estimé le représentant, qui a aussi évoqué les conséquences de la guerre avec l’Éthiopie et les années de sécheresse sur l’économie nationale.  Ainsi, le pays ne sera pas capable d’éliminer la pauvreté extrême, la faim et l’éducation primaire universelle à la date établie, a regretté M. Desta.


M. AHMED KHALEEL (Maldives) s’est inquiété qu’un demi milliard de personnes vivaient toujours avec moins d’un dollar par jour, que 72 millions d’enfants étaient toujours privés d’éducation primaire, alors que, chaque année, 1,7 millions d’Africains étaient contaminés par le VIH/sida.  S’agissant des Maldives, il a indiqué que malgré les difficultés qui ont suivi le tsunami de 2004, son pays conduisait des politiques fermes pour la réalisation des OMD.  Si nous avons déjà atteint l’OMD no 1 consistant à l’élimination de la pauvreté et de la faim et l’OMD no 2 visant l’éducation primaire universelle, a-t-il ajouté, les Maldives sont aussi en bonne voie d’atteindre les OMD nos 3, 4 et 5 concernant respectivement la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre les maladies infectieuses.  Lors de la dernière décennie, s’est-il félicité, la mortalité maternelle a chuté de 258 à 69 pour 100 000 et la mortalité infantile de 48 à 16 pour 1 000. 


Par ailleurs, il a noté que bien qu’il n’y ait peut-être pas de lien entre le tsunami de 2004 et les changements climatiques, cette catastrophe nous a néanmoins donné un avant-goût de notre vulnérabilité aux changements climatiques et à l’élévation du niveau de la mer.  Il a estimé très important que la communauté internationale prenne conscience de la dimension humaine des changements climatiques, alors que nous continuons à chercher des solutions.  C’est fort de cette conviction, a-t-il ajouté, que nous avons soumis à la septième session du Conseil des droits de l’homme une résolution intitulée « Changements climatiques et droits de l’homme », cosignée par 75 pays, dans le but de donner un visage humain à ce fléau.  Il a estimé que la porte de la réalisation des OMD était grande ouverte, mais qu’il était urgent d’abandonner les mots creux pour passer à des actions concrètes.  Enfin, il a estimé qu’il était des plus importants de disposer des ressources nécessaires pour les programmes adoptés au niveau internationale en direction des petits Etats insulaires en développement (SIDS), pays les moins avancés (PMA) et pays sans littoral.  Nous avons les moyens, il ne manque que la volonté politique, a-t-il conclu.


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a déclaré que son pays était en bonne voie pour atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015.  Tous les efforts ont été déployés pour combattre la pauvreté, l’analphabétisme, la faim, les inégalités entre les sexes, la mortalité infantile et maternelle et la dégradation de l’environnement.  Toutefois, malgré les progrès réalisés dans plusieurs domaines par les pays en développement, le bilan demeure mitigé, étant donné que plusieurs d’entre eux, notamment en Afrique, ne sont pas sur la bonne voie pour pouvoir réaliser les OMD dans les délais impartis, l’extrême pauvreté y dominant des pans entiers de la population.  Or la mise en œuvre des OMD donne l’occasion de donner effet au principe d’une responsabilité et des obligations partagées.  C’est un principe qui est au cœur des Objectifs du Millénaire pour le développement et qui doit être traduit par des mesures concrètes, notamment dans le domaine du financement du développement, a poursuivi M. Youcef Yousfi.  Les exemples de réussite en Afrique et dans d’autres régions nous encouragent à entreprendre des actions énergiques pour la mise en œuvre des engagements pris aux niveaux national et international, notamment à travers l’appui aux politiques nationales et l’accroissement des investissements, a affirmé le représentant de l’Algérie, qui a réitéré l’importance du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme cadre de développement.  La communauté internationale devrait redoubler ses efforts pour donner suite aux engagements pris afin de soutenir le développement.  Il importe également de créer un environnement national et international propice à la croissance économique, ainsi qu’au renforcement du développement humain et à l’accroissement de l’aide au développement, a estimé M. Yousfi.


M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a déclaré que le développement exigeait une multiplicité d’actions, que ce soit de la part des pays en développement ou des pays développés.  Les obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement soulignent les déséquilibres criants qui existent en ce moment.  Lorsqu’en septembre 2000, les États Membres se sont engagés à réaliser les OMD, ils se sont engagés à dépasser les problèmes qui se posaient à tous, de manière collective.  C’est pourquoi les pays industrialisés doivent honorer les engagements qu’ils ont pris en matière d’assistance au développement, notamment en portant aux niveaux demandés les niveaux d’APD, ce qui est loin d’être le cas actuellement.  Le représentant du Costa Rica a ensuite fait État des progrès que ce pays a accompli au niveau national, en passant de 20% de pauvres en 2006 à 17% en 2007, ce qui constitue l’indice d’une tendance qui devrait se poursuivre.  En outre, le taux de participation des femmes à la vie active est passé de 35% à 45% de la population féminine en l’espace d’une année et la mortalité infantile a diminué de 10,4‰ à 9,6‰ a conclu le représentant.


M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) a noté que lors de l’adoption des OMD et de la Conférence de Monterrey, les parties prenantes n’avaient pas pris en compte les effets des changements climatiques.  Il faut donc, a-t-il dit, éviter que les ressources prévues pour soutenir l’effort de développement ne soient réaffectées à la lutte contre les périls climatiques.  Le représentant a voulu que la prochaine conférence d’examen de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey se penche sur ce point et soit l’occasion de réfléchir à de nouveaux moyens de financement.  Sans le respect des engagements pris par les pays développés, les OMD ne pourront pas être atteints.  La lutte contre la pauvreté est centrale pour réaliser les OMD, a-t-il dit, ajoutant qu’un tel fléau n’est pas acceptable dans un monde qui regorge de ressources et qui les consacre aux dépenses militaires et aux produits de luxe.  Évoquant ensuite les progrès accomplis dans son pays, le représentant a souhaité que le processus électoral en cours permette d’aller plus loin sur la voie d’une paix durable, de la stabilité et de l’essor socioéconomique.


M. ANDRZEJ TOWPIK (Pologne) a affirmé qu’à mi-parcours des délais fixés pour parvenir aux OMD, la communauté internationale devait accélérer ses efforts.  Il a déclaré que c’est dans cet esprit que la Pologne s’est jointe à l’Appel à l’action pour les OMD, lancée par le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, en juillet 2007.  Il a rappelé que depuis quelques années, son pays avait un nouveau rôle sur la scène internationale en tant que pays donateur.  Notre engagement dans la coopération au développement augmente constamment, a-t-il poursuivi.  Il a précisé que la Pologne s’était fixée comme objectif de consacrer 0,17% de son PIB à l’APD d’ici à 2010 et progressait vers ce but, son APD ayant augmenté de 40% entre 2005 et 2006.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance de traiter des effets des changements climatiques dans le contexte de l’Agenda pour le développement. 


Rappelant que ce phénomène affectait davantage les plus pauvres et les plus vulnérables, il a plaidé pour une approche intégrée pour parvenir au développement durable, approche qui doit inclure des mesures d’atténuation et d’adaptation.  Dans cette perspective, il a souligné que la Pologne accueillera à Potsdam, en décembre prochain, la quatorzième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il a espéré qu’elle sera l’occasion d’établir des mesures spécifiques d’atténuation et d’adaptation, de mettre l’accent sur le transfert de technologie et de partager les bonnes pratiques.  Il a aussi indiqué que cette Conférence sera une étape importante pour parvenir à un consensus sur des engagements relatifs à la réduction des gaz à effet de serre, à la prochaine Conférence de Copenhague prévue pour 2009. 


M. TONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a déclaré que cette réunion sur les OMD donnait l’occasion de réfléchir aux moyens de forger des partenariats mondiaux.  Les Objectifs seraient une œuvre inachevée si nous ne donnions pas leur sens aux notions de solidarité et de partenariat, a-t-il ensuite affirmé, avant d’ajouter qu’il faut miser à la fois sur la volonté politique et sur l’interdépendance.  Au Cap-Vert, nous avons toujours pensé qu’un petit pays pauvre comme le nôtre ne pouvait en plus se permettre d’être instable.  Aussi, à l’indépendance, en 1975, du fait de la situation catastrophique qui prévalait alors, nous avons entrepris d’édifier un État de droit, de promouvoir les assises d’une justice moderne et de travailler à l’avènement de la démocratie.  En fait, les chiffres parlent d’eux-mêmes, le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans a par exemple significativement baissé au cours de la dernière décennie, a dit le représentant.  Le Cap-Vert a par ailleurs dépassé l’Objectif qui vise à assurer un accès universel à l’eau potable.  Pour soutenir les efforts déployés, il est important que le volume d’APD ne diminue pas au cours des prochaines années et que les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud se poursuivent, a estimé en conclusion le représentant.


M. KIM HYUN CHONG (République de Corée) a noté que la hausse récente des prix des produits de base et d’énergie ajoutait à la difficulté de réaliser les OMD dans les temps impartis.  Conformément à l’engagement pris lors du Sommet mondial de 2005, la République de Corée est sur le point d’augmenter de manière significative son APD, a poursuivi le représentant, ajoutant que son pays recherchait de nouvelles sources de financement pour soutenir cet effort.  Il a notamment évoqué la taxe sur les billets d’avion, une initiative à laquelle participe son pays et dont les fonds qu’elle va générer seront consacrés à la lutte contre la pauvreté et les épidémies dans les pays les moins développés, notamment d’Afrique.  M. Chong a souhaité que les moyens alternatifs de financement fassent l’objet de discussions approfondies pendant la prochaine conférence d’examen du Consensus de Monterrey.  Il a ensuite attiré l’attention sur la nécessité d’atteindre l’objectif d’éducation primaire universelle, pivot selon lui du développement durable et de la stabilité politique.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a affirmé que le Viet Nam avait intégré les huit OMD dans ses 12 objectifs de développement nationaux, dont la réalisation est prévue avant 2010, et qui portent essentiellement sur l’élimination de la pauvreté et les questions sociales.  Le taux de pauvreté au Viet Nam est ainsi passé de 58,1% de la population  en 1993 à 14,7% en 2007, a-t-il dit.  De même, 99% des enfants vietnamiens âgés de 6 ans vont à l’école primaire, tandis que les filles comptent pour 46,8% des étudiants.  Sur le terrain de la santé, le Viet Nam est parvenu à réduire la mortalité maternelle à 80 pour 100 000, celui de la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 27,5 pour 1 000 et des nourrissons de moins de 1 an à 16 pour 1 000.  En revanche, le représentant s’est montré pessimiste quant à la possibilité pour son pays d’enrayer la progression du VIH/sida avant 2015.  Il a dit en outre que le Viet Nam comptait sur une plus grande participation de la part de la coopération internationale, tout en espérant que les pays développés respecteront entièrement leurs promesses de faciliter le commerce, d’allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement et de favoriser le transfert des technologies.  Le Viet Nam appuie fermement le travail des Nations Unies en vue d’établir une feuille de route, accompagnée de mesures significatives, avant la Conférence internationale sur le financement du développement qui doit se tenir à la fin de l’année à Doha, a-t-il conclu.


M.ANDREI DAPKIUNAS (Belarus) s’est félicité de l’occasion donnée cette semaine de remettre l’accent sur les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l’éradication de la pauvreté et de la faim, et à l’élargissement des services de santé pour tous.  Pour sa part, le Belarus a réalisé des progrès importants, comme par exemple dans le recul de la mortalité infantile, qui a diminué de moitié depuis 2000.  Pour promouvoir les OMD, le pays bénéficie de l’aide de l’ONU, principalement par l’entremise du PNUD et de l’UNICEF, essentiellement dans le cadre du relèvement au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl.  Les programmes et fonds des Nations Unies devraient s’efforcer d’apporter une assistance technique aux programmes de pays pour minimiser les conséquences de l’application de sanction économiques unilatérales, en particulier en fournissant une expertise et des recommandations sur les moyens permettant de mettre en place une adaptation adéquate à de tels problèmes.  L’ONU doit en outre faire disparaître l’atmosphère de diktat qui tente de s’installer dans les relations internationales pour réussir à créer un environnement équitable pour tous les pays, qu’ils soient développés ou en développement, a conclu le représentant du Belarus.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a affirmé que si des progrès notables avaient été effectués dans de nombreux domaines, la tâche à réaliser demeurait énorme.  Le représentant a rappelé le caractère fédéral du pays, qui compte 23 provinces, et souligné que, malgré les progrès enregistrés, les indicateurs montraient une grande diversité entre les provinces et les régions.  Mettant l’accent sur la nécessité d’assurer le suivi des efforts entrepris, tâche incombant à un service rattaché directement à la présidence, il a expliqué que les actions publiques se référaient aux OMD.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) est revenu sur l’État d’avancement de la réalisation des OMD dans son pays.  Il a notamment souligné que, depuis 2001, le PIB afghan par habitant avait augmenté de 53%.  Il a toutefois admis que l’Afghanistan restait l’un des pays les plus pauvres du monde, avec 22 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit 70% de la population totale, habitant essentiellement dans les zones rurales.  S’agissant de l’éducation, M. Tanin a noté que depuis 7 ans, près de 7 millions d’enfants avaient pris le chemin des écoles et que quelque 3 500 écoles avaient été construites.  Il a déploré que les Taliban et Al-Qaida aient fait de ces établissements des cibles de leurs attaques.  Il a aussi précisé qu’il était difficile de parvenir à autonomiser les femmes et en faire des acteurs du développement.  Il a ainsi indiqué que ces dernières étaient souvent illettrées et rendues vulnérables par la faiblesse des services de santé génésique.  Poursuivant son intervention, le représentant a dit qu’en 2007, 343 points d’eau avaient été forés dans les régions du Sud touchées par la sécheresse et ravagées par les conflits. 


M. Tanin a ensuite appelé la communauté internationale à renforcer l’aide qu’elle consacre au retour à l’ordre dans son pays, en particulier par le biais de programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) et d’une assistance technique accrue pour éradiquer le trafic des stupéfiants.  Enfin, M. Tanin a appelé la communauté internationale à augmenter l’aide au développement socioéconomique de l’Afghanistan, le pays sortant d’un conflit qui bénéficie le moins des ressources nécessaires à cet effort.  Il a indiqué que la Stratégie nationale de développement afghane serait lancée à Paris en juin prochain à l’occasion de la Conférence internationale sur l’Afghanistan.  Il a souhaité que cette réunion soit l’occasion pour les partenaires politiques et financiers de son pays de renouveler leurs engagements à soutenir la Stratégie et la réalisation des OMD.


M. CAMILLO M. GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que les progrès réalisés dans le domaine du développement n’étaient pas réductibles au seul plan national.  La réalisation des OMD doit être menée et évaluée à l’échelle mondiale, a-t-il dit.  Il a ainsi plaidé en faveur de partenariats internationaux solides pour le développement, ceci en vue de répondre aux engagements pris à Monterrey en matière de lutte contre la pauvreté et de croissance économique.  M. Gonsalves a ensuite attiré l’attention sur le fait que l’engagement des pays industrialisés de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement était loin d’être atteint.  Selon le délégué, seul le courage politique permettra de mettre un terme au sous-développement et aux inégalités qui alimentent la fracture grandissante entre riches et pauvres.


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a affirmé que pour de nombreux pays vulnérables, la réalisation des OMD était une tâche extrêmement difficile.  Le Programme d’action de Bruxelles et les Programmes d’action de la Barbade, censés servir de moteurs pour les pays les moins développés, n’ont pas pu leur permettre de relever les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés, a regretté M. Beck.  Le représentant a ajouté que l’impact des changements climatiques avait accru la pauvreté et exigeait des ressources nouvelles et supplémentaires.  Ces effets rendent plus difficile la réalisation à temps des OMD pour les petits États insulaires en développement.  Il convient donc de faciliter la coopération Nord-Sud et la coopération Sud-Sud, a-t-il dit, préconisant en outre un changement véritable dans l’architecture financière et commerciale internationale.


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a déclaré que son gouvernement avait axé depuis 2000 ses politiques socioéconomiques autour de la réalisation des OMD, en particulier de ceux liés à l’élimination de la pauvreté et de la faim, et de l’universalisation des soins de santé.  En vertu de cette optique, El Salvador a adopté des programmes en vue de soutenir la croissance économique et de combler les besoins les plus criants de sa population.  L’objectif est de créer un réseau de protection pour les pauvres en ciblant en particulier les groupes vulnérables situés en milieu rural, a expliqué Mme Gallardo.  Un réseau de solidarité a été en outre mis en place pour aider les familles vivant dans la pauvreté extrême grâce à une politique intégrée, a poursuivi la représentante.  Les indicateurs des OMD ont ainsi connu une avancée substantielle à El Salvador, en particulier celui lié à l’éducation, qui est couvert aux trois quarts et sera probablement réalisé en 2015.  En ce qui concerne la santé, El Salvador a mené plusieurs programmes, notamment de vaccination des mineurs et a facilité l’accès des malades du VIH/sida aux traitements antirétroviraux.  Cependant, la recherche d’un partenariat efficace au niveau mondial doit se poursuivre et les négociations reprendre pour assurer une aide plus importante des pays industrialisés, a affirmé Mme Gallardo.


M. RAYKO RAYTCHEV (Bulgarie) a noté que les effets qu’ont les changements climatiques aux niveaux économique et social allaient avoir un impact négatif sur la réalisation des OMD.  Pour répondre aux défis en matière de développement, le représentant a appelé à la mise en place de partenariats associant les pays développés et en développement, les organisations intergouvernementales, la société civile et le secteur privé.  Il a déclaré que l’initiative de coopération internationale au développement, adoptée par le Gouvernement bulgare en juillet 2007, avait marqué la volonté de son pays de respecter ses engagements en la matière.  Nous sommes actuellement en train de reconstruire notre capacité nationale de donation, et nous nous tenons prêts à partager notre expérience avec les Etats qui passent par le même processus de transition, a encore dit le délégué bulgare.  Il a ensuite précisé que l’éradication de la pauvreté sous tous ses aspects était l’objectif majeur des politiques de développement de la Bulgarie.  Nous croyons fermement que l’amélioration de la qualité de l’aide est au moins aussi importante que son augmentation pour réaliser les OMD, a estimé M. Raytchev.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a déclaré, en s’appuyant sur les données contenues dans les deux premiers rapports nationaux guinéens sur les OMD, datant de 2002 et de 2005, que si la tendance macro-économique de ces dernières années persistait et si l’aggravation de la pauvreté n’était pas maîtrisée, son pays ne serait pas en mesure d’atteindre les cibles fixées pour la réduction de la pauvreté extrême.  Les résultats sont mitigés, a-t-il dit, notant que ce bilan préoccupant s’expliquait aussi bien par la mauvaise gestion des ressources disponibles que par le contexte d’une évolution particulièrement contraignante ayant affecté la Guinée au cours des années 2000-2005.  Le représentant a fait État d’une grave dégradation du cadre macro-économique du pays, de même que d’une suspension du programme mené avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI).  Il a évoqué l’essoufflement de la dynamique de mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté.  L’impulsion donnée par l’action du nouveau  gouvernement constitue un réel motif d’espoir pour le peuple de Guinée, a-t-il dit, en évoquant un deuxième document de stratégie de réduction de la pauvreté pour la période 2007-2010.


M. HENRY L. MAC DONALD (Suriname) a déclaré que le Gouvernement surinamien avait très tôt décidé d’aligner ses programmes de développement sur les normes internationales.  Mais il a également estimé que cela ne serait pas suffisant pour atteindre les OMD dans les délais impartis.  De multiples facteurs entrent en jeu, comme notamment le pourvoi de l’assistance internationale nécessaire, a-t-il souligné.  Le Suriname a pour sa part fait des progrès conséquents en ce qui concerne un certain nombre d’OMD.  Toutefois, l’étendue de la pandémie de VIH/sida est préoccupante et a rendu nécessaire la mise en place d’une lutte multisectorielle, a dit M. Mac Donald.  Toujours dans le domaine de la santé, le Gouvernement vise à instaurer un accès équitable de tous aux soins de santé, ainsi qu’à réduire la mortalité infantile et maternelle.  Toutefois, alors déjà les premières victimes du sida, les femmes souffrent aussi de difficultés d’accès au marché de l’emploi.  Aussi le Gouvernement du Suriname s’efforce-t-il actuellement de réduire les disparités entre hommes et femmes, en particulier en milieu rural.  Aujourd’hui, le Suriname a signé le Plan d’action commun pour la période 2005-2011 avec les organismes pertinents des Nations Unies, qui devraient permettre de lancer des actions ciblées dans le cadre des programmes nationaux.


M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-et-Nevis) a déclaré que la pauvreté dans son pays était due davantage à la faiblesse des revenus qu’au chômage.  Il a ensuite indiqué que le taux d’alphabétisation était désormais de 98% et que le pays devait maintenant amorcer sa mutation technologique.  S’agissant de la promotion des femmes, le représentant a fait savoir que beaucoup avait été fait dans le domaine de l’égalité d’accès de ces dernières au secteur des services.  Il a cependant noté que la participation des femmes aux processus de décision politique et dans les entreprises devait être renforcée.  Pour cela, le représentant a estimé qu’il était indispensable de faire sauter les verrous sociaux et culturels barrant l’accès aux femmes aux postes clefs occupés traditionnellement par les hommes.  Après avoir souligné les progrès réalisés dans le domaine de la santé, en particulier la lutte contre la mortalité infantile et maternelle et le VIH/sida, le représentant a plaidé à son tour pour une coopération interÉtatique accrue et  l’établissement de partenariats internationaux de développement.  C’est en ce sens qu’il a expliqué que Saint-Kitts-et-Nevis avait adhéré en 2006 au marché et à économie unifiés de la CARICOM, en vue de contribuer à la hausse de la croissance des États de la région.


M. JOHN PAUL KAVANAGH (Irlande) a souligné que son pays s’était engagé à consacrer 0,7% de son PNB à l’aide publique au développement d’ici 2012, le taux de 0,5% ayant déjà été atteint l’an dernier.  Le représentant a indiqué qu’une force spéciale de lutte contre la faim avait été créée en 2007 dans le but d’identifier la contribution particulière que l’Irlande pourra apporter aux efforts internationaux visant à éliminer la faim et à s’attaquer à l’insécurité alimentaire.  Un rapport sera publié cette année, a-t-il ajouté, précisant qu’il comporterait des analyses et des recommandations sur la façon dont l’Irlande pourra au mieux contribuer à régler le problème de la faim.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’établir un véritable partenariat pour réaliser les OMD.  Les donateurs devraient s’aligner sur les plans nationaux, et les pays en développement devraient pouvoir conduire leur propre développement, a-t-il ajouté.  De même, la gouvernance devrait, selon lui, être améliorée, au niveau mondial en accroissant la cohérence parmi les donateurs et les autres acteurs internationaux, et au niveau national en œuvrant  à renforcer les capacités dans les pays en développement.


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a déclaré que la question de l’élimination de la pauvreté et de la faim était cruciale pour le Venezuela, parce qu’elle représente une atteinte à la dignité humaine.  Nous sommes satisfaits de ce débat et des conclusions sur lesquelles il a débouché, a-t-elle ensuite affirmé.  Pour le premier semestre 2007, les ménages vénézuéliens vivant en situation de pauvreté extrême ne représentaient que 9,7% de la population nationale, a dit Mme De Ortiz.  En outre, le taux de scolarisation primaire n’a cessé d’augmenter depuis 2000.  À l’heure actuelle, nous avons atteint la parité à tous les niveaux d’éducation, a ajouté Mme De Ortiz.  En ce qui concerne la santé, le Venezuela a lancé des programmes d’accès gratuit aux soins dirigés en priorité vers les populations les plus démunies, et les infrastructures hospitalières se sont multipliées dans tout le pays, et au-delà.  Selon les principes d’universalité, de gratuité et d’inclusion sociale, les patients vivant avec le VIH/sida au Venezuela bénéficient, sans discrimination, d’un accès aux traitements dont ils ont besoin, a dit la représentante.  Le pays s’efforce par ailleurs de favoriser des échanges commerciaux équitables dans la sous-région, notamment en vendant 200 000 barils de pétrole par jour aux pays frères d’Amérique latine, ce qui permet de générer une économie d’environ 1,6 milliard de dollars par an pour ces pays.


M. SLOBODAN TASOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré qu’en tant que candidat à l’intégration européenne, son pays était pleinement engagé dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’est dit convaincu que le développement relevait de la responsabilité partagée des États, ajoutant que les efforts nationaux devaient toutefois être appuyés par la communauté internationale.  Pour accomplir des progrès réels, a-t-il dit, il est nécessaire que chaque pays intègre le cadre des OMD à ses propres stratégies nationales de développement, cela en tenant compte des besoins en matière budgétaire secteur par secteur.  M. Tasovski a expliqué ensuite que le Plan national de développement était précisément destiné à catalyser le financement des objectifs de développement de l’ex-République yougoslave de Macédoine pour les trois prochaines années.  Au titre de ce plan, quatre cibles ont été identifiées, a-t-il dit, en citant la décentralisation et la bonne gouvernance, la réduction de la pauvreté par le biais du développement économique, l’appui aux secteurs de la santé et de l’éducation et le renforcement des capacités nationales de développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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