L’ASSEMBLÉE SE FÉLICITE DE LA CONFÉRENCE DE MOSCOU SUR LA SÉCURISATION DES ROUTES RESPONSABLES CHAQUE ANNÉE DE 1,2 MILLION DE MORTS ET DE 50 MILLIONS DE BLESSÉS
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Assemblée générale
Soixante-deuxième session
87e séance plénière - matin
L’ASSEMBLÉE SE FÉLICITE DE LA CONFÉRENCE DE MOSCOU SUR LA SÉCURISATION DES ROUTES RESPONSABLES CHAQUE ANNÉE DE 1,2 MILLION DE MORTS ET DE 50 MILLIONS DE BLESSÉS
Devant le fait que les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts et 50 millions de blessés, l’Assemblée générale s’est félicitée aujourd’hui de ce que le Gouvernement de la Fédération de Russie ait offert d’accueillir en 2009 à Moscou, la première Conférence mondiale de haut niveau sur la sécurité routière. Cette Conférence doit être l’occasion pour les États Membres d’examiner les suites données aux recommandations du Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation et d’échanger des informations, notamment sur les pratiques optimales.
Avant l’adoption par consensus de cette résolution*, de nombreuses délégations parmi la vingtaine qui a pris la parole, ont rappelé que les accidents de la route tuent plus que le paludisme et la tuberculose. Tout le monde connait le nombre de soldats américains tombés au Viet Nam ou de soldats russes tombés en Afghanistan, mais ces chiffres ne sont rien par rapport aux 500 enfants que la route tue chaque jour, s’est indigné le représentant du Royaume-Uni, alors que plusieurs de ses homologues citaient le nombre de 1 049 morts par jour dans la population âgée de 10 à 24 ans.
Dans sa résolution, l'Assemblée énumère cinq facteurs principaux de risques, à savoir la non-utilisation de la ceinture de sécurité et des dispositifs de retenue pour les enfants, la non-utilisation des casques, la conduite en état d’ivresse, les excès de vitesse et l’absence d’équipements d’infrastructure appropriés. Le représentant de la Thaïlande a indiqué qu’entre 2003 et 2007, les initiatives de son pays ont permis de réduire de 14 012 à 12 479 le nombre de morts sur la route, dont 30% sont toujours dues à l’alcool. Son homologue de l’Inde dont le pays perd chaque année 90 000 personnes sur les routes a indiqué que pour sécuriser son réseau routier de 3,3 millions de kilomètres, le Gouvernement a mis l’accent sur la compilation des statistiques, le développement d’une culture de la sécurité routière et l’organisation de campagnes de sensibilisation, en collaboration avec la société civile.
Citant des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plusieurs pays en développement ont insisté sur le fait que 85% des accidents de la route ont lieu dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Les coûts sociaux et économiques se situant entre 65 et 100 milliards de dollars par an, ces pays ont qualifié cette situation de grave obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). À titre d’exemple, le représentant de la Jamaïque a indiqué qu’en 2006, son pays a consacré 14 millions de dollars pour faire face aux conséquences des accidents de la route, soit 0,48% de son PNB, 0,33% de son budget national et 7,2% du budget des hôpitaux dont 50% des lits dans les services de chirurgie sont occupés par des accidentés de la route.
De nombreuses délégations ont donc souligné l’importance des politiques de prévention, en félicitant notamment la Banque mondiale d’avoir établi le Fonds mondial pour la sécurité routière, premier dispositif de financement conçu pour appuyer le renforcement des capacités. Dans sa résolution, l’Assemblée engage aussi les États Membres à réaffirmer leur attachement à la sécurité routière, notamment en célébrant chaque année, le troisième dimanche de novembre, la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route. D’autres initiatives ont été saluées comme la deuxième Journée européenne de la sécurité routière, qui aura lieu le 13 octobre 2008.
LA CRISE MONDIALE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Déclarations
Présentant le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée, M. FUAD AL-HINAI (Oman) a rappelé que l’Assemblée générale a tenu son premier débat sur la question lors de sa cinquante-huitième session. Il a cité l’importance du lancement, en avril 2004, du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la sécurité routière. Il a rappelé que lors de sa cinquante-huitième session, l’Assemblée générale a invité l’OMS à faire office de coordinatrice des questions de sécurité routière en collaboration avec les commissions régionales des Nations Unies. Aussi, en avril 2007, l’OMS et les commissions ont-elles organisé la première semaine mondiale de la sécurité routière pour servir de plate-forme mondiale à la sensibilisation à la sécurité routière. L’événement a mis l’accent sur les jeunes conducteurs et à l’initiative de l’Assemblée mondiale de la jeunesse, 400 personnes issues de 100 pays, ont adopté la Déclaration de la jeunesse pour la sécurité routière.
Le représentant s’est notamment inquiété du fossé entre les pays en développement et pays développés. Il nous faut, a-t-il dit, plusieurs initiatives durables à l’échelle mondiale pour régler cette question. Il s’est félicité de la mise au point d’un premier mécanisme de financement visant à appuyer les initiatives de sécurité routière. Il a salué, dans ce contexte, l’initiative de la Banque mondiale, avant de présenter celles de son pays dont des campagnes de sensibilisation de la population et la mise en place en 2006 d’un Institut pour la sécurité routière, qui lance des programmes à l’intention des moniteurs ou des chauffeurs de taxi et qui organise des conférences et manifestations sur la sécurité routière. Avec l’augmentation du nombre d’automobilistes, il faut adapter les règlements aux nouveaux comportements routiers, a préconisé le représentant.
M. VICTOR N. KIRYANOV, Chef du Département de la sécurité routière du Ministère des affaires intérieures de la Fédération de Russie, a affirmé que la question de la sécurité routière est un des domaines prioritaires de la coopération internationale aux niveaux bilatéral et multilatéral. Constatant le nombre croissant de véhicules et d’accidents, il a rappelé que 1,2 million de personnes étaient victimes d’un accident de la route chaque année. Il a aussi indiqué que les coûts associés aux accidents de la route s’élevaient à des centaines de milliards de dollars. Il a argué, dans ce cadre, que la diminution du nombre d’accidents routiers était nécessaire pour le développement socioéconomique, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la sécurité sur les routes. M. Kiryanov a relevé l’importance de ce problème pour la Fédération de Russie qui connaît un taux élevé d’accidents.
En 2007, le Président de la Fédération de Russie a fait de cette question une priorité et a fait adopter un programme 2006-2012 sur l’amélioration de la sécurité routière. Le représentant a aussi souligné que la Fédération automobile russe était devenue membre du Partenariat mondial sur la sécurité routière en 2006. Enfin, il a annoncé que son pays avait décidé d’accueillir la première Conférence de haut niveau sur la sécurité routière à Moscou, en 2009. Il a fait part de la détermination de son pays à améliorer la situation sur les routes et à renforcer la coopération internationale dans ce domaine afin de partager les expériences, d’élaborer des normes et règles communes et de travailler conjointement.
Mme KARLA GONZALEZ, Ministre des transports du Costa Rica, a souligné que la vie quotidienne de nombreuses personnes dépendait des routes pour se rendre à l’école, au travail ou à un centre de santé. Mais dans les pays en développement, même les voyages les plus simples peuvent être dangereux pour les automobilistes comme pour les piétons. La Ministre a en effet noté qu’un Costa-Ricien courrait trois fois plus le risque de mourir dans un accident de la route qu’un Européen. Le pays agit pour traiter des principales causes des accidents de la route dont le non-port du casque et de la ceinture, les excès de vitesse ou encore l’alcool au volant. Alors que le port de la ceinture n’est pas obligatoire dans le pays, en 2003, le Gouvernement s’est employé à changer les lois et à sensibiliser le public. Ainsi, a souligné la Ministre, le taux des personnes qui attachent leur ceinture de sécurité est passé de 20% à 80% et le nombre de morts dues aux accidents de la route a diminué de 30%.
La Ministre a déclaré que le Costa Rica s’attaquait maintenant à un autre problème majeur: le mauvais état des routes. Elle a dit que des ressources supplémentaires étaient consacrées à leur entretien, avant d’admettre que l’état des routes était si mauvais et le réseau routier si grand, que les fonds manquaient. Insistant sur l’importance d’avoir des routes sûres, elle a mis en avant, entre autres, la nécessité de posséder des sentiers pour les piétons, des points de passages sûrs, des ronds-points et des barrières qui sont connus pour diminuer le nombre d’accidents de la route. Mme Gonzalez a rappelé que les infrastructures faisaient partie du système de sécurité routière mais que cela nécessitait de gros investissements. Elle a demandé à la communauté internationale de fournir aux pays en développement les moyens de mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la sécurité routière.
M. LESTER MICHAEL HENRY, Ministre du transport et des travaux publics de la Jamaïque, a indiqué que la sécurité routière était de toute première importance dans l’agenda national, en précisant que c’est le Premier Ministre qui assumait le rôle de Président du Conseil national de la sécurité routière. Il a expliqué que le Gouvernement travaillait de concert avec le secteur privé et les universités pour améliorer la sécurité routière, en adoptant une approche multisectorielle qui a permis de faire chuter le taux d’accidents de la route de 17,8 à 11,4 pour 100 000 en 1999. Un taux, a-t-il regretté, qui est malheureusement repassé à 15,6 en 2002 avant de rechuter à 12,1 grâce à des efforts concertés. Il a souligné l’importance du Forum de l’Amérique latine et des Caraïbes qui rassemble des représentants de gouvernements chargés du transport, de la santé, de la justice et de l’éducation.
Le Forum mobilise les organisations internationales et régionales compétentes et sous la direction du Costa Rica, il rédige une charte qui servira de fil conducteur pour s’assurer de routes plus sûres dans la région. Il a rappelé que selon l’OMS, 85% des accidents de la route avaient lieu dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Il a précisé que ces accidents coûtaient aux pays en développement 1 à 2% de leur produit intérieur brut (PIB), ce qui selon l’OMS était comparable à la totalité de l’aide bilatérale des pays industriels en direction des pays en développement. Il a insisté sur les coûts sociaux et économiques de ces accidents lorsque l’on sait que 50% des lits en chirurgie sont occupés par des accidentés de la route dans les pays en développement ou pays à revenu intermédiaire.
Le Ministre a mis l’accent sur le prix payé par la jeunesse. Illustrant son propos, il a révélé que 1 049 jeunes de 10 à 24 ans mourraient chaque jour dans les pays en développement des suites d’un accident de la route, soit un jeune toutes les trois minutes. Il a également précisé qu’au cours des 20 dernières années, les piétons constituaient 33% des victimes des accidents de la route en Jamaïque, en notant que ceux qui n’avaient pas les moyens de s’offrir une voiture étaient aussi les plus vulnérables sur les routes. Il a indiqué que la Jamaïque avait dépensé 14 millions de dollars en 2006 pour faire face à ces accidents soit 0,48% de son PIB, 0,33% de son budget national et 7,2% du budget des hôpitaux.
C’est un grand obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable, a-t-il dit, en insistant sur la nécessité de mettre en place une réelle politique de prévention. Il a cité en exemple les réglementations en vigueur en Europe et aux États-Unis, qui requièrent que les véhicules protègent leurs passagers, grâce à des normes de performance écologiques améliorées, la mise en place de sacs gonflables, la protection en cas de tonneaux, les ceintures de sécurité avec trois points d’ancrage et une série de gadgets qui préviennent les accidents. Il a formé le vœu que la future Conférence ministérielle sur la sécurité routière aboutira à l’imposition de normes minimales de sécurité.
Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie), qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a affirmé que les accidents de la route avaient atteint un niveau de pandémie, en raison de la mobilité toujours croissante. Elle a rappelé que, selon l’OMS, en 2002, 1,2 million de personnes avaient perdu la vie et 50 millions avaient été blessées au cours d’un accident de la route. Constatant que beaucoup de pays avaient décidé de lutter contre ce phénomène, elle a cité les exemples du Royaume-Uni, de la Suède et des Pays-Bas qui ont réussi à réduire le nombre de morts sur les routes malgré l’augmentation du nombre de véhicules. Elle a aussi mis en avant les succès dans d’autres pays européens, estimant qu’ils étaient dus à l’adoption d’une approche d’ensemble fondée sur des objectifs ambitieux. Elle a ainsi noté que le Programme d’action européen pour la sécurité routière, établi en 2003, visait à réduire de 50% le nombre de morts sur les routes d’ici à 2010.
Ce Programme identifie les principales causent des collisions et les facteurs qui contribuent à leurs effets, dont l’excès de vitesse, l’alcool au volant ou le non-port des ceintures de sécurité et des casques. Le Programme, a-t-elle poursuivi, souligne l’importance d’appliquer plus strictement la législation existante. Il insiste sur la nécessité d’impliquer la société civile pour parvenir à une meilleure sécurité routière. La représentante a aussi rappelé que l’année dernière, l’Union européenne avait célébré la première Journée européenne de la sécurité routière. Il faut, a conclu la représentante, partager les expériences et les meilleures pratiques au niveau mondial. Elle s’est félicitée, à cet égard, de l’initiative de la Fédération de Russie d’accueillir une Conférence de haut niveau sur cette question. Soulignant que beaucoup de morts dues à la route pouvaient être évitées, elle a affirmé qu’il fallait travailler ensemble pour relever ce défi.
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LORD ROBERTSON OF PORT ELLEN (Royaume-Uni) a estimé que la résolution adoptée par l’Assemblée illustre la prise de conscience de la communauté internationale. Nous avons les outils, les connaissances et les moyens et il nous faut maintenant agir, a-t-il dit. Des voitures peu sûres, des routes mal conçues, l’absence de ceintures et l’alcool sont autant d’éléments qui peuvent être combattus pour sauver des millions de vies dans la décennie à venir. Si tout le monde connait le nombre de soldats américains tombés au Viet Nam et de russes tombés en Afghanistan, on doit savoir que ces chiffres ne sont rien par rapport au carnage que nous observons tous les jours sur les routes du monde, a-t-il dit, en citant le nombre de 500 enfants qui meurent chaque jour des suites d’un accident de la route.
Il a notamment salué la contribution du Sultanat d’Oman à l’Accord sur la résolution. Il a aussi salué le Gouvernement de la Fédération de Russie pour s’être proposé d’accueillir en 2009 la première Conférence internationale sur la sécurité routière et avoir pris la tête d’un large mouvement dans le monde. Le représentant a appelé l’Assemblée à prendre note des millions de personnes dans le monde qui ont signé une pétition à l’intention des Nations Unies. Il faut agir, a-t-il plaidé, en admettant que l’effort exigera un effort politique et constituera un défi auquel il faut faire face ensemble, pauvres et riches, Nord et Sud. Il a souhaité que la future Conférence internationale sur la sécurité routière soit l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés, de partager les connaissances et les expériences et de planifier les actions futures.
M. ARTURO CERVENTES TREJO (Mexique) a souligné que chaque année, 17 000 Mexicains succombaient à des blessures dues aux accidents de la route et que ceux-ci étaient la première cause des morts chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes de moins de 35 ans. En outre, il a indiqué que plus de 750 000 personnes étaient hospitalisées chaque année à la suite d’un accident de la route. Il a regretté que le nombre d’accidents dans le pays ait augmenté de près de 45% au cours de cette décennie. Il a aussi noté que le coût de ces accidents s’élevait à 10 milliards de dollars par an, en raison des coûts médicaux, des dégâts matériels mais aussi du manque de productivité et de revenu qui en découle. Il a déclaré qu’alors que ce problème touchait d’abord les pays à bas revenu et revenu intermédiaire, le monde devait travailler ensemble pour y faire face, notamment en partageant les bonnes pratiques et les connaissances et en rassemblant les ressources financières, scientifiques et humaines nécessaires.
Au niveau régional, il s’est félicité des efforts entrepris pour traiter de cette question, attirant l’attention sur le forum régional organisé sur ce sujet à San José, en 2006, et qui avait abouti à l’établissement d’une Commission sur la sécurité routière pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Par ailleurs, il a indiqué que le 14 mars dernier, une réunion régionale ministérielle sur la violence et la prévention des traumatismes s’était tenue à Merida, en prévision de la neuvième Conférence mondiale sur la question. Il a ajouté que les pays participants avaient adopté une déclaration qui permettrait d’améliorer la sécurité routière, notamment par la collecte d’informations, la mise en place de plans nationaux de prévention des traumatismes et l’amélioration de la coopération entre pays. Le représentant mexicain a aussi fait valoir que son pays avait mis en place des programmes pour traiter des principaux facteurs des accidents de la route et qu’un programme national sans précédent avait été lancé par le Ministère de la santé afin de créer d’autres initiatives dans ce domaine. Enfin, il s’est félicité de la résolution présentée aujourd’hui et a argué qu’il fallait renforcer la volonté politique dans ce domaine.
M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a précisé que chaque année 1,2 million de personnes mouraient dans les accidents de voitures, faisant plusieurs millions de blessés ou handicapés. Il a ajouté que les accidents de voiture constituaient la première cause de traumatisme des jeunes de 10 à 24 ans. Des chiffres, a-t-il ajouté, qui rappellent les taux de mortalité du paludisme et de la tuberculose. Il a indiqué que 90% des accidents de voiture avaient lieu dans les zones non urbaines en Islande. Des études ont montré que les accidents sont le fruit d’un certain nombre de facteurs comme, la vitesse, l’influence de l’alcool et de drogues, la non-utilisation de la ceinture de sécurité et des infrastructures de mauvaise qualité. À la lumière de ces informations, le Ministère des transports, de la communication et des affaires municipales de l’Islande, a développé un plan de quatre ans qui a été adopté par la Parlement islandais en 2007 dans le cadre d’un plan général de politique de transport. Ce plan, a-t-il précisé, a notamment comme ambition de protéger les enfants, en mettant l’accent sur l’apprentissage du Code de la route.
En avril 2007, les autorités islandaises, a poursuivi le représentant, ont noté avec intérêt la tenue de la première Semaine mondiale de la sécurité routière à l’intention de la jeunesse. Grâce à une collaboration entre Gouvernement, police, organisations non gouvernementales, autorités locales et médias, le nombre de jeunes victimes d’accidents de la route a chuté en avril 2007 par rapport à avril 2006. Il a noté que les traumatismes dus aux accidents de la route imposaient un fardeau économique important aux pays en développement. C’est pourquoi, il a souhaité que la première Conférence internationale qui se tiendra en Fédération de Russie en 2009 soit l’occasion de répondre au problème de l’impact des accidents sur les pays en développement.
M. BUI THE GIANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par les efforts collectifs, citant notamment la mobilisation des ressources, la collecte des données et le renforcement des initiatives de prévention. Toutefois, il a rappelé que les accidents de la route constituaient encore un problème de santé publique et menaçaient les réalisations économiques de nombreux pays. Les coûts des accidents sont estimés à 65 milliards de dollars pour les pays à bas revenu et à 100 milliards pour les pays à revenu intermédiaire, a-t-il précisé, constatant que ces sommes étaient plus importantes que l’aide publique au développement (APD) annuelle. S’agissant de son pays, il a indiqué que la forte densité de population, l’urbanisation rapide et la croissance économique avaient généré un parc automobile plus grand et que le respect de la législation routière demeurait peu satisfaisant, comme en témoigne le nombre élevé d’accidents. Avec 15 000 morts en 2007, la question est devenue une priorité pour le Viet Nam.
Le représentant a donc attiré l’attention sur le Plan national d’amélioration de la sécurité routière qui a été mis en place pour la période 2001-2010, afin d’améliorer les infrastructures, de mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation, d’impliquer tous les acteurs dans cet effort et d’appliquer les lois existantes. Il a rappelé que les motos étaient le mode de transport le plus populaire au Viet Nam et qu’en 2005, 70% des collisions impliquaient une moto alors que 88% des décès étaient dus à des traumatismes crâniens. Il a souligné que depuis décembre 2007, le port du casque était obligatoire sur toutes les routes du pays. Il a par ailleurs mis en avant l’importance de l’assistance technique et financière. Mon pays est prêt à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les plans et programmes de sécurité routière, a-t-il conclu, en espérant que la communauté internationale poursuivra sa coopération et son assistance.
Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a souhaité que la première Conférence internationale de rang ministériel qui se tiendra sur la sécurité routière en 2009 soit l’occasion d’une prise de conscience au niveau mondial sur les conséquences des accidents de la route, qui font chaque année 1,2 million de morts et 50 millions de blessés. Elle s’est dite persuadée que ce fléau, qui tue plus de monde que le paludisme et la tuberculose, pouvait être combattu grâce à des efforts durables aux niveaux international et national. Elle a déclaré que les accidents de voiture étaient la première cause mondiale de mortalité des jeunes âgés de 10 à 24 ans, alors que plus de la moitié des pertes liées à ces accidents se situe dans le groupe d’âge de la tranche des 15 à 44 ans, un groupe clef en ce qui concerne l’accomplissement des activités économiques. Elle a cité la référence que constitue le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes des accidents de la route, qui note que le taux de morts dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire augmentera de 80% si l’on ne fait rien. Elle a attiré l’attention sur le fardeau que constituent les accidents de la route sur les économies des pays en développement, qui consacrent 1% à 2% de leur PNB à la lutte contre les conséquences du phénomène, soit chaque année entre 65 à 100 millions de dollars. Elle a félicité l’OMS d’avoir coordonné les questions de sécurité routière dans le cadre du système des Nations Unies, en coopération avec les commissions régionales des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux.
Mme Sahussarungsi a précisé qu’en 2003 les accidents de la route ont causé 14 000 décès et près de 80 000 traumatismes en Thaïlande. Trente pour cent de ces cas étaient liés à l’alcool, a-t-elle regretté. Grâce à l’amélioration des normes de sécurité, ce chiffre est passé de 14 012 à 12 494 entre 2003 et 2007, a ajouté la représentante. Elle a précisé que la Déclaration ministérielle pour l’Asie et le Pacifique sur l’amélioration de la sécurité routière, et la Déclaration ministérielle de Phnom Pen sur la sécurité routière dans les États de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est(ANASE), étaient considérées comme des références en la matière. Notant les difficultés que rencontrent les pays en développement dans la lutte contre ce fléau, elle a salué l’importance du rôle joué en 2006 par la Facilité de financement créée par la Banque mondiale pour appuyer l’amélioration des infrastructures routières.
Constatant que le parc automobile mondial ne cessait d’augmenter, M. ANDRIY NIKITOV (Ukraine) a déclaré que les accidents de la route constituaient une menace importante et croissante à la santé de la population mondiale. Il a noté que les faibles capacités techniques de certains pays ne leur permettaient pas de mettre en place des stratégies et des programmes efficaces en matière de sécurité routière. Il a de plus fait remarquer que la sécurité routière n’était pas toujours une priorité de santé publique aux niveaux national et régional et que les investissements limités effectués dans le secteur des infrastructures augmentaient le nombre de morts et de blessés dus aux accidents de la route. Le représentant a ainsi appelé tous les acteurs à accélérer la fourniture d’assistance technique et financière pour renforcer la coopération en matière de sécurité routière. Il a en outre fait valoir que le développement des infrastructures routières pouvait générer des opportunités d’emploi et de formation, ainsi que des améliorations dans le secteur de la santé, tout en stimulant les investissements étrangers dans un pays. S’agissant de son pays, l’Ukraine, il a affirmé que le Président et le Gouvernement ukrainiens avaient lancé un processus législatif visant à minimiser les accidents de la route et les décès qui leur sont associés. Il a déclaré que l’Ukraine ne ménagerait aucun effort pour augmenter le niveau de responsabilisation des conducteurs automobiles et établir un système national efficace visant à améliorer la sécurité routière.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a indiqué que le réseau routier de son pays faisait 3,3 millions de kilomètres et augmentait de 10% chaque année. Il a précisé que 65% du fret et 86% des passagers empruntaient la route. Quelque 90 000 Indiens meurent chaque année des suites d’un accident de la route, a révélé le représentant. Il a cité la mise en place par son gouvernement d’une politique nationale de sécurité routière visant à développer une culture de la sécurité s’appuyant sur trois pistes à savoir, l’ingénierie, l’application des lois et l’éducation. Comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé, l’Inde dispose d’un organisme chargé de la sécurité routière, a-t-il dit, en précisant que le Département du transport routier a été chargé de formuler des politiques sur la sécurité routière. Cela inclut des normes de sécurité routière et la mise en œuvre d’un plan annuel. Le Département est aussi chargé de collecter et compiler des analyses et statistiques d’accidents de voiture et de développer une culture de la sécurité routière, en organisant des campagnes de sensibilisation en collaboration avec la société civile.
Parmi les autres initiatives de son pays, il a cité la mise en place des permis de conduire à puce et des certificats d’enregistrement de véhicule ainsi que la mise à jour des anciens règlements. Il a également précisé que l’Inde venait de tenir en janvier 2008, sa dix-neuvième semaine de sensibilisation à la sécurité routière. Notant que les pays en développement étaient les plus touchés par les accidents de la route, il a mis l’accent sur la nécessaire mobilisation des ressources financières pour appuyer ces pays dans cette lutte. Il ne faut pas oublier, a-t-il insisté, la mise en place de normes universelles en tenant compte des spécificités locales. Il a remercié le Gouvernement russe de bien vouloir accueillir en 2009 la Conférence internationale sur la sécurité routière, en espérant que cet événement sera l’occasion d’améliorer la coopération internationale dans ce domaine.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) s’est inquiétée de l’augmentation du nombre des accidents de la route qui mène à des pertes en vies humaines de la catégorie la plus productive de la population. Elle a déclaré qu’en dépit de ces sombres statistiques, une solution existe au problème. Elle a en effet noté que de nombreux pays avaient surmonté ce défi en allouant des ressources plus importantes à l’amélioration de l’infrastructure et en promulguant des lois sur la responsabilité du conducteur. Se félicitant de la résolution présentée aujourd’hui, la représentante a indiqué qu’en 2007, son pays a perdu 4 500 personnes sur les routes qui ont également fait 19 000 blessées. Elle a fait valoir qu’en plus des facteurs connus comme cause de ces accidents, le Kazakhstan faisait face à des difficultés supplémentaires pour maintenir ses routes du fait d’un territoire vaste mais peuplé de manière inégale. Toutefois, le pays a adopté une Stratégie nationale des transports pour 2006-2015, qui incluait 26 millions de dollars pour l’amélioration des infrastructures routières. Il a aussi renforcé sa législation, a-t-elle conclu, avant de se féliciter de la décision de la Fédération de Russie de tenir une Conférence de haut niveau sur cette question en 2009 à Moscou.
Mme CARTER FOSTER (États-Unis) a rappelé que chaque année, dans le monde, 1,2 million de personnes trouvaient la mort sur les routes, soit plus de 3 000 par jour -un chiffre comparable à ceux du paludisme et de la tuberculose– et que 30 à 50 millions d’autres étaient blessées ou handicapées, dont une majorité dans les pays en développement. Par conséquent, elle a appuyé la résolution qui appelle à la tenue d’une Conférence ministérielle sur la sécurité routière afin de sensibiliser à la gravité de cette situation et d’engager un dialogue au niveau international sur les actions à mener. La représentante a toutefois reconnu que les progrès pour réduire le nombre de morts sur les routes ne se feraient pas sans mal. Cela a pris des décennies aux États-Unis pour infléchir ces statistiques, qui ont culminé dans les années 1960, a-t-elle précisé. Une conférence ministérielle permettra donc de mettre en œuvre une collaboration dont les gouvernements ont besoin, en partenariat avec ses partenaires de la société civile et du secteur privé, pour sauver des milliers de vies.
M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin) a estimé que la sécurité routière était un sujet important qui affectait la vie des populations de tous les pays du monde. Il a noté que la circulation routière était une activité à haut risque dans les pays en développement, particulièrement ceux à bas revenu. Mettant en avant les facteurs qui augmentent les risques dans les pays du Sud, il a notamment cité l’état des infrastructures routières qui mène à l’usure rapide des véhicules, la mauvaise qualité des signalisations, la non-conformité aux normes techniques du parc automobile, le non-respect du Code de conduite ou encore les comportements dangereux. En outre, il a fait remarquer que dans certains pays les chances de survie après un accident grave étaient presque nulles en raison, entre autres, de l’éloignement des centres médicaux, la vétusté des équipements et le manque de personnel qualifié.
Ainsi, il a insisté sur l’importance d’une collaboration entre les secteurs des transports, de la santé et de la sécurité pour réduire les risques encourus par les usagers de la route et promouvoir la prévention. Il a argué qu’outre les activités de sensibilisation, une attention particulière devait être donnée à la promotion des investissements dans les infrastructures routières et du renforcement des capacités du secteur de la santé. Il s’est félicité de la création par la Banque mondiale du Fonds mondial pour la sécurité routière et a exhorté tous les pays à y verser régulièrement des contributions. Il a estimé que le financement de ce Fonds devait être un des points essentiels à examiner lors de la Conférence de haut niveau sur la sécurité routière, prévue en 2009 à Moscou.
M. LUCAS SWANEPOEL, représentant de la Mission permanente d’observation du Saint-Siège, a estimé que pour que la mobilité ne se fasse pas au détriment de la vie humaine, il fallait adopter des mesures proactives aux niveaux local, national et international. Tout en soulignant l’importance de mesures techniques, il a affirmé qu’il fallait aussi centrer les efforts sur le facteur humain. Il a ainsi déclaré que, selon les données, la plus grande partie des accidents est due à la mauvaise conduite des conducteurs, à l’alcool, à la drogue ou aux excès de vitesse. Il a aussi rappelé aux piétons leur obligation de respecter les règles de sécurité routière. Il a souligné que le Saint-Siège s’employait depuis des années à éduquer les conducteurs et les autres usagers de la route à leurs responsabilités et obligations.
M. MICHAEL SCHULZ, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a rappelé qu’en 2008 les accidents de la route étaient l’une des plus importantes causes de décès chez les 15 à 50 ans avec la tuberculose et le paludisme, cela dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire. Il a déploré le manque de données sur le coût social et économique de l’insécurité routière. Selon lui, la solution ne réside pas seulement dans l’amélioration des routes et des véhicules, mais dans un comportement plus responsable de la part des automobilistes. Les pays qui ont réussi à faire baisser les taux de mortalité sur les routes doivent leur succès à la mise en œuvre des mesures décrites dans le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, a-t-il ajouté. Il a précisé à ce propos que l’effort devait continuer de porter sur la création d’une agence opérant au niveau interministériel pour guider l’action nationale en matière de sécurité routière, sur l’amélioration rapide des statistiques sur les accidents de la route et sur des campagnes de sensibilisation aux principaux facteurs de risques d’accident. M. Schulz a également fait référence au Guide pratique sur la sécurité routière des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui, notamment, salue la création initiée par l’OMS du Groupe des Nations Unies pour la collaboration en matière de sécurité routière, dont la Fédération est un membre actif.
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