ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES RÉFLÉCHISSENT AU RÔLE DE L’ONU DANS LE CADRE DES NÉGOCIATIONS SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
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Assemblée générale
Soixante-deuxième session
80e & 81e séances - matin & après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES RÉFLÉCHISSENT AU RÔLE DE L’ONU DANS LE CADRE DES NÉGOCIATIONS SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
L’Assemblée générale a poursuivi aujourd’hui son débat thématique sur les changements climatiques, les États Membres étant notamment invités à réfléchir à la stratégie que les Nations Unies pourraient mettre en œuvre dans le cadre des négociations sur le régime international applicable après 2012, qui doit succéder au Protocole de Kyoto.
« Il n’est pas question d’attendre demain, il faut réagir aujourd’hui », a déclaré le Président de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim, ouvrant le débat. « Quelle stratégie devront adopter les Nations Unies pour préparer 2012? Comment instiller la notion de changements climatiques dans tout ce que nous faisons en matière de développement? » s’est interrogé M. Kerim, posant ainsi les termes de la discussion, à laquelle ont pris part de nombreux Ministres et Secrétaires d’État.
Les Nations Unies représentent « le seul cadre d’une action universelle », a assuré le Ministre des affaires étrangères et européennes de la France, M. Bernard Kouchner. « L’ONU seule peut affirmer et réaliser le principe fondateur d’une responsabilité commune mais différenciée », a-t-il dit.
Pour le Ministre de l’environnement d’Antigua-et-Barbuda, M. John William Ashe, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC) reste le format privilégié pour traiter de cette question. « Il ne devrait donc pas y avoir de processus parallèle et toute négociation multilatérale devrait s’inscrire systématiquement dans le cadre de cette Convention », a-t-il assuré.
« Le temps est venu pour l’ONU de renforcer sa réponse en matière de changements climatiques et de parler d’une seule voix », a déclaré, de son côté, au nom de l’Union européenne, le Ministre de l’environnement et de la planification de la Slovénie, M. Janez Podobnik. De l’avis du Ministre, le système des Nations Unies doit continuer de « déployer des efforts à travers ses institutions, ses programmes et ses fonds appropriés » et de s’exprimer par la voix de son Secrétaire général, « qui a galvanisé la communauté internationale l’an dernier ». « Mettre en œuvre un instrument qui succèdera au Protocole de Kyoto présentera des défis fondamentaux pour celle-ci et exigera une gouvernance écologique mondiale », a-t-il ajouté.
Pour le Ministre de l’environnement de l’Indonésie, M. Rachmat Witoelar, « la fenêtre d’opportunité est réduite pour progresser, en 2008 et en 2009, sur les quatre piliers fixés » lors de la Conférence de Bali, et que sont l’atténuation, l’adaptation, le transfert des technologies et le financement, ce qui explique, d’une part, l’« urgence à agir maintenant », et, d’autre part, la nécessité de trouver des partenariats.
« Nous ne pouvons pas attendre que les négociations soient terminées », a lancé la représentante de Tonga, au nom du Forum des îles du Pacifique, îles particulièrement vulnérables aux conséquences des changements climatiques et dont « les perspectives d’avenir sont sombres », a-t-elle dit. « Les changements climatiques ont un impact sur la sécurité humaine, y compris sur l’économie, l’alimentation, la santé, l’environnement, la sécurité des personnes et des communautés », a-t-elle observé, mettant l’accent sur les liens avec la réalisation de cadres internationaux tels que les Objectifs du Millénaire pour le développement, le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de mise en œuvre de Maurice.
Le Vice-Premier Ministre et Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de Tuvalu, M. Tavau Teii, s’est interrogé sur la façon dont le système des Nations Unies pouvait renforcer l’appui à l’adaptation. Il a estimé que l’adaptation était, « le problème le plus crucial pour les petits États insulaires en développement ». « Les ressources financières pour l’adaptation sont complètement insuffisantes », a-t-il dit, appelant à « travailler ensemble sous l’égide des Nations Unies pour obtenir des fonds supplémentaires ».
De nombreux pays ont également estimé que le principe de responsabilité commune mais différenciée devait être à la base des mesures visant à lutter contre les effets des changements climatiques. Fort de ce principe, « les pays développés devaient assurer un rôle directeur », a souligné Mme Fatimah Raya Nasron, Vice-Secrétaire générale du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, et ce, « compte tenu de leur responsabilité historique et de leur capacité financière et technologique ».
Les Ministres, Secrétaires d’État et représentants des pays suivants ont pris la parole: Antigua-et-Barbuda (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Tuvalu, Slovénie (au nom de l’Union européenne), Indonésie, Sri Lanka, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Belgique, France, Maldives, Mozambique, Ghana, Angola, Soudan, Haïti, Zambie, Albanie, Panama, Maroc, République tchèque, Égypte, Australie, Italie, Croatie, Viet Nam, Bangladesh (au nom des pays les moins avancés), Espagne, Grèce, ex-République yougoslave de Macédoine, Malaisie, Algérie (au nom des États arabes), Tonga (au nom du Forum des îles du Pacifique), Barbade (au nom de la Communauté des Caraïbes), Grenade (au nom de l’Alliance des petits États insulaires), Cameroun (au nom des États africains), Chine, Finlande, Brésil, Pérou, États-Unis, Islande et Mexique ont pris la parole.
L’Assemblée générale poursuivra son débat thématique, intitulé « Faire face aux changements climatiques: Les Nations Unies et le monde au travail », demain, mercredi 13 février à 10 heures.
DÉBAT THÉMATIQUE INTITULÉ « FAIRE FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES: LES NATIONS UNIES ET LE MONDE AU TRAVAIL »
Déclarations
M. SRGJAN KERIM, Président de l’Assemblée générale, ouvrant le débat thématique, a affirmé que les bases étaient désormais jetées pour aboutir à un accord. Les efforts conjugués des parties prenantes sont nécessaires pour parer aux effets des changements climatiques, a-t-il déclaré. Tous les objectifs doivent être mis en pratique pour une réaction intégrée, a-t-il assuré. De l’avis du Président, les dirigeants du monde demandent un appui de la part des États Membres pour pouvoir progresser et mettre en œuvre des mesures techniques. Les Nations Unies pourront-elles ainsi réagir d’une seule voix et d’une seule manière sous la direction du Secrétaire général? a-t-il ajouté. Quelle stratégie devront adopter les Nations Unies pour préparer 2012? Comment instiller la notion de changements climatiques dans tout ce que nous faisons en matière de développement? s’est interrogé M. Kerim, lançant ainsi les termes du débat. Il n’est pas question d’attendre demain, il faut réagir aujourd’hui, a-t-il dit. C’est ce qui explique l’initiative d’organiser ce débat thématique, a-t-il précisé.
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. JOHN WILLIAM ASHE, Ministre de l’environnement d’Antigua-et-Barbuda, a indiqué que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devrait être le forum privilégié pour traiter de cette question. Il ne devrait donc pas y avoir de processus parallèle et toute négociation multilatérale devrait s’inscrire systématiquement dans le cadre de cette Convention, a assuré le représentant. Il a aussi estimé que les discussions à ce sujet devraient être replacées dans le contexte du développement durable. Il est impératif d’engager une action pour protéger les moyens de subsistance des pays en développement et des pays les plus vulnérables, a-t-il ajouté. Pour mettre en œuvre leurs propres politiques de développement durable, les pays en développement devraient pouvoir bénéficier d’un meilleur accès à des technologies propres efficaces, efficientes et abordables. Le Groupe des 77 et la Chine a donc réitéré son appel à soutenir le renforcement des capacités des pays en développement. Dans ce contexte, a poursuivi M. Ashe, l’appui du système des Nations Unies est plus que jamais nécessaire dans la lutte contre les changements climatiques. Le Groupe des 77 et la Chine est également convaincu que les partenariats ont un rôle important à jouer à cet égard, soulignant toutefois qu’ils ne devraient pas pour autant se substituer à l’aide publique au développement et à la coopération internationale, ni à la coopération Sud-Sud, qui constitue un axe privilégié pour développer les efforts d’adaptation. S’agissant du rapport du Secrétaire général, elle a reconnu le rôle de leader qui revient aux Nations Unies dans la direction de la lutte contre les changements climatiques et l’Assemblée générale comme l’enceinte par excellence pour traiter de cette question. Le Groupe des 77 et la Chine a déclaré que la route qui mènera à Copenhague sera difficile, en particulier pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables. Dans cette perspective, il est indispensable de disposer d’un leadership très fort pour apporter une réponse à la hauteur des problèmes qui se posent, a conclu le Ministre.
M. TAVAU TEII, Vice-Premier Ministre et Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de Tuvalu, a affirmé que la communauté internationale avait besoin d’une démarche d’ensemble pour faire face à la question des changements climatiques. La Conférence de Bali, en décembre dernier, a constitué une étape stratégique importante dans les efforts de lutte contre les effets des changements climatiques, a-t-il affirmé. Comment le système des Nations Unies peut-il renforcer l’appui à l’adaptation? s’est-il interrogé, précisant que l’adaptation était le problème le plus crucial pour les petits États insulaires en développement. Les ressources financières pour l’adaptation sont complètement insuffisantes, a-t-il assuré. Nous devons travailler ensemble sous l’égide des Nations Unies pour obtenir des fonds supplémentaires, a-t-il déclaré. Le Ministre a par exemple évoqué l’idée d’établir une taxe sur les transports maritimes et aériens internationaux. Le Ministre a en outre plaidé en faveur d’une action concertée entre les institutions des Nations Unies et les organisations non gouvernementales pour développer une approche globale à long terme en matière d’adaptation. Dans un premier temps, il prévoit la mise en place d’un comité spécial de coordination sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations Unies. Enfin, il a proposé la création d’un mécanisme d’assurance visant à aider les communautés les plus vulnérables dans leurs efforts de reconstruction après une catastrophe. Ce mécanisme pourrait être géré par un groupe spécial au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-il souligné. Le Ministre a proposé que ces idées fassent l’objet d’une résolution que l’Assemblée générale adopterait lors d’une séance spéciale.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. JANEZ PODOBNIK, Ministre de l’environnement et de la planification de la Slovénie, a indiqué que l’Union européenne a désormais placé la lutte contre les changements climatiques en tête de ses priorités. La Commission européenne a ainsi récemment présenté un projet de texte à ce sujet, qui sera déterminant pour apporter une réponse commune conforme à l’engagement pris par l’Union de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici à 2020. L’Accord de Bali a permis de développer une vision à long terme qui identifie quatre aspects principaux: l’atténuation, l’adaptation, la technologie et le développement. L’Union européenne, a indiqué le Ministre, a déjà fait part de ses idées sur les meilleurs moyens de mettre en œuvre les engagements pris dans ce cadre. M. Podobnik a ensuite attiré l’attention sur le lien entre changements climatiques et développement durable. Plusieurs événements importants auront lieu cette année, tels que le dialogue sur le financement du développement, un événement de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que le Sommet de Hokkaido-Toyako du G-8 sous la présidence du Japon. Nous devons veiller à ce que le lien du réchauffement planétaire avec la sécurité énergétique, le respect de l’environnement, le développement, le financement et le commerce, soit pris en compte, a prévenu le Ministre. Dans la perspective d’un accord qui succèdera au Protocole de Kyoto en 2012, une question clef se pose toujours: comment pouvons-nous tous y contribuer? a-t-il demandé. Le temps est venu pour l’ONU de renforcer sa réponse en matière de changements climatiques et de parler d’une seule voix, a poursuivi M. Podobnik. Le système des Nations Unies doit continuer de faire de la Convention-cadre le lieu privilégié de négociations multilatérales; de déployer des efforts à travers ses institutions, ses programmes et ses fonds appropriés; de s’exprimer par la voix de son Secrétaire général, qui a galvanisé la communauté internationale l’an dernier. Mettre en œuvre un successeur au Protocole de Kyoto présentera des défis fondamentaux pour celle-ci et exigera une gouvernance écologique mondiale. Dans ce contexte, les efforts d’adaptation et de financement seront capitaux, a souligné en conclusion le Ministre, pour qui des partenariats privé-public seront indispensables en vue de les soutenir.
M. RACHMAT WITOELAR, Ministre de l’environnement de l’Indonésie, a estimé que le Plan d’action de Bali avait constitué un jalon stratégique important qui marque un tournant non seulement pour les changements climatiques, mais aussi pour l’humanité. Nous devons continuer dans ce sens, a-t-il affirmé. Ce Plan, a-t-il dit, part du principe qu’aucun pays n’échappe aux changements climatiques, et qu’il s’agit de se mobiliser pour aider les pays en développement à y faire face. La fenêtre d’opportunité est réduite pour progresser, en 2008 et en 2009, sur les quatre piliers fixés, à savoir l’atténuation, l’adaptation, le transfert de technologies et le financement. Il y a urgence à agir maintenant, a-t-il assuré. Il convient, a-t-il estimé, de réfléchir aux types de partenariats à établir pour mettre en œuvre ces décisions. Il faut être conscient de l’urgence de la situation, a-t-il insisté. Tout ce que nous devrons faire devra impliquer un effort des pays développés comme des pays en développement, tout en incluant les secteurs privés et associatifs, a-t-il précisé. D’une question globale dépend une solution globale, a-t-il dit. L’Indonésie, en tant que pays présidant ce processus, a souligné son Ministre de l’environnement, s’efforcera de jouer son rôle en rassemblant les parties prenantes. Il a ainsi indiqué que l’engagement de son pays l’avait amené à lancer un plan d’action national pour lutter contre les changements climatiques afin d’orienter tous les efforts d’adaptation et d’atténuation avec toutes les parties prenantes. Il est nécessaire de s’appuyer sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et ses dispositions, a-t-il poursuivi. De l’avis du Ministre indonésien de l’environnement, les Nations Unies ont un rôle légitime à jouer dans ce domaine ne serait-ce qu’en jetant des passerelles entre les pays développés et en développement.
M. CHAMPIKA RANAWAKA, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Sri Lanka, a mis l’accent sur les difficultés particulières aux pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques, notamment dans les pays insulaires, qui subissent une érosion des côtes et voient leurs écosystèmes bouleversés. Il faut remettre en état cet environnement qui est déjà très dégradé et constitue notre source de vie pour les pays les plus pauvres. Appliquer le principe d’une responsabilité commune mais différenciée est indispensable, au moment où les émissions de gaz à effet de serre sont avant tout le fait des pays développés. À ce stade, il est très important de se rendre compte que l’activité anthropique est à l’origine des problèmes qui se posent aujourd’hui et d’intégrer cette donnée fondamentale dans l’élaboration de tous nos instruments futurs, a ajouté le Ministre. La collaboration entre l’ONU et ses Etats Membres doit se poursuivre en ce sens, a-t-il ajouté.
Mme JACQUELINE CRAMER, Ministre de l’aménagement de l’espace et de l’environnement des Pays-Bas, a affirmé que la lutte contre les effets des changements climatiques nous imposait de mobiliser des ressources sans précédent. Il est nécessaire de collecter des milliards de dollars afin d’assurer la production d’énergies durables, réduire les émissions de carbone, protéger les populations les plus vulnérables des effets des changements climatiques et s’attaquer efficacement à la déforestation, a-t-elle expliqué. L’essentiel de ces flux financiers supplémentaires, a-t-elle estimé, devra provenir du secteur privé. Il faut trouver des moyens novateurs pour accroître les investissements dans les nouvelles sources d’énergie, a-t-elle ajouté, précisant que ces incitations n’existaient pas. Il faudra, a-t-elle préconisé, mobiliser l’industrie et le secteur privé pour mettre en place des mesures plus souples, plus rentables et plus justes. Les pays industrialisés sont en grande partie responsables du problème, et c’est pourquoi il leur incombe de trouver les solutions et d’être le moteur des réformes, a-t-elle souligné. La Ministre a estimé qu’il existe de nombreux financements disponibles dont il convient de tirer partie de façon intelligente. Elle a également mis l’accent sur la nécessité d’envisager des financements publics prévisibles et complémentaires. De même, a-t-elle ajouté, mettre en place des mécanismes financiers pour gérer ces financements supplémentaires, une responsabilité pouvant relever des Nations Unies, avec l’aide du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du PNUD, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).
M. ANGELO REYES, Ministre de l’énergie des Philippines, a déclaré que son pays portait une faible responsabilité pour les émissions de gaz à effet de serre alors qu’il en subissait les conséquences, en particulier les typhons. Se ralliant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, il s’est contenté de faire quelques observations complémentaires. Il s’est tout d’abord fait l’écho des propos du Président de l’Assemblée générale qui a déclaré qu’il fallait adopter une vision commune et que l’ONU était l’enceinte la mieux habilitée à prendre la direction de ces efforts. C’est la raison pour laquelle des actions peuvent être menées aussi bien sur le plan de l’atténuation que sur celui de l’adaptation. Nous sommes en faveur du plan de travail arrêté à Bali et estimons qu’il faut cesser de s’engager sur cette voie sans issue qui est la nôtre, a ajouté M. Reyes. Des partenariats sont indispensables pour nous sortir de cette impasse et dans cette perspective, il a souligné qu’il était nécessaire de faire confiance à la société civile pour qu’elle fasse pression sur le secteur privé et l’amène à changer ses méthodes de production. Il a enfin proposé que les Nations Unies organisent une réunion de haut niveau à laquelle prendront part toutes ses agences et tous ses programmes pour élaborer une réponse commune.
M. MACIEJ NOWICKI, Ministre de l’environnement de la Pologne, a rappelé que son pays organiserait, du 1er au 12 décembre prochain, à Potsdam, la quatorzième Conférence des États parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques. La Conférence de Potsdam, a-t-il dit, dressera le bilan des succès et des acquis de la mise en œuvre de la Convention-cadre à ce jour et des résultats obtenus dans le cadre du Protocole de Kyoto. La Conférence de Potsdam devrait accorder une attention particulière aux exemples concrets de transferts de technologies efficaces liés à l’adaptation aux effets des changements climatiques, a-t-il ajouté. Le Ministre polonais des affaires étrangères a invité les États Membres à participer à la Conférence de Potsdam, en espérant qu’elle contribuerait à la réalisation de progrès pour la protection du climat sur la planète.
M. CHARLES MICHEL, Ministre de la coopération au développement de la Belgique, a annoncé que son Gouvernement organisera en mars prochain une conférence internationale sur le lien entre développement et changements climatiques. Il a ensuite rappelé la récente étude de la Banque mondiale, selon laquelle 55% de ses projets sont sensibles aux effets des changements climatiques, 25% sont soumis à risque substantiel et seulement 2% sont soumis à un test de sensibilité aux effets des changements climatiques. Les Nations Unies occupent une position privilégiée pour prendre la tête des efforts collectifs à déployer, mais les États Membres devront aussi assumer leurs responsabilités et contribuer à apporter une réponse cohérente, a ajouté le Ministre. À cet égard, la Belgique a salué les résultats de la Conférence de Bali et se réjouit de la dynamique qu’elle a créée. Le Ministre a en outre présenté deux idées. Tout d’abord, il compte proposer à son Gouvernement la création d’un mécanisme systématique de compensation des émissions de CO2 liées aux déplacements des représentants officiels belges, estimant que les autorités doivent donner l’exemple. Ensuite, a-t-il suggéré, pourquoi les Nations Unies ne réfléchiraient-elles pas à l’idée d’un mécanisme qui prendrait en compte l’impact sur les changements climatiques de toutes leurs opérations à travers le monde, une sorte de « test climat », qui devrait permettre de prendre les décisions en connaissance de cause sans pour autant créer de surcroît bureaucratique?
M. BERNARD KOUCHNER, Ministre des affaires étrangères et européennes de la France, a estimé que les changements climatiques étaient aujourd’hui un enjeu qui nécessitait la mobilisation de l’ensemble des Nations Unies. L’Assemblée générale, a-t-il dit, doit prendre ses responsabilités sur une question si lourde de conséquences en matière économique et de développement. Après l’Accord inespéré sur la feuille de route de Bali, le chemin qui mène à Copenhague est court et semé d’embûches, a-t-il expliqué. Trois principes doivent, a-t-il insisté, être pris rapidement pour guider l’action de la communauté internationale: la responsabilité, l’équité et le pragmatisme. Le Ministre a ainsi souligné que l’Union européenne mettait en place des mesures sans équivalent, qui lui permettront de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre en 2020. La France, quant à elle, a inscrit dans sa loi l’engagement de réduire ses émissions de 75% d’ici à 2050. L’équité commande que l’ensemble de la communauté internationale doit réagir, a-t-il poursuivi. Les Nations Unies sont le seul cadre d’une action universelle, a-t-il ainsi précisé. L’ONU seule peut affirmer et réaliser le principe fondateur d’une responsabilité commune et différenciée. Le pragmatisme, a-t-il précisé, signifie que l’ampleur des enjeux et de la tâche nous interdisent de privilégier tel ou tel moyen d’action. Si nous devons recourir à des mécanismes de marché pour établir enfin un prix mondial du carbone, il faut peut-être aussi réfléchir à l’idée d’établir une taxe carbone, a-t-il déclaré. De même, si nous devons développer les transferts de technologie du Nord vers le Sud, il nous faudra aussi favoriser les coopérations Sud-Sud, très prometteuses. Il faudra surtout privilégier des accords de coopération concrets basés sur une approche sectorielle, en identifiant les projets adaptés à chaque situation locale, a souligné le Ministre.
M. AHMED ABDULLAH, Ministre de l’environnement des Maldives, a déclaré que les changements climatiques provoqueraient la mort des pays comme le sien si des mesures urgentes n’étaient pas prises. Aujourd’hui, après des décennies de doute, la communauté internationale a reconnu que les changements climatiques constituaient le plus grand défi auquel nous sommes confrontés. Alors que nous commençons seulement à rechercher des solutions, il faudrait aussi s’efforcer d’amplifier l’élan impulsé à Bali. Nous devons en particulier mobiliser l’appui des populations en soulignant les dimensions humaines du problème, plutôt que ses dimensions scientifiques. Ainsi, si les pays veulent faire de leurs citoyens des alliés dans cette lutte, il faut penser en priorité au visage du pêcheur qui ne trouvera plus rien dans ses filets plutôt qu’aux espèces en disparition. En novembre dernier, les Maldives ont tenu une réunion qui a insisté sur les conséquences humaines des changements climatiques, et ce, afin de mieux sensibiliser les populations du monde entier à la gravité de la situation. Le Ministre a en conclusion annoncé l’intention de son Gouvernement d’engager un programme de réforme de la gouvernance visant à renforcer les capacités d’adaptation dans les pays les plus vulnérables.
M. LUCIANO DE CASTRO, Ministre de la coordination de l’action environnementale du Mozambique, a déclaré que les changements climatiques étaient un problème mondial dont la solution exigeait un renforcement de la coopération internationale et la mobilisation des ressources nécessaires et suffisantes pour le renforcement des capacités des programmes. Le Ministre a dit considérer ce débat comme un moyen de redonner un nouveau dynamisme aux Nations Unies pour encourager les États Membres à garder l’élan de Bali. Le Mozambique est chaque année durement touché par des sécheresses, des inondations, des cyclones tropicaux, a-t-il affirmé. En ce moment-même, des inondations dévastent le centre du pays, a-t-il précisé. Le Mozambique doit aussi favoriser son développement économique, lutter contre la pauvreté et s’efforcer de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il expliqué, avant d’énoncer certaines mesures prises par le Gouvernement mozambicain.
M. KWADWO ADJEI-DARKO, Ministre pour le gouvernement local, du développement rural et de l’environnement du Ghana, a assuré que le multilatéralisme, tel qu’il s’exprime au sein de la Convention-cadre, était le plus sûr moyen de relever le défi mondial des changements climatiques. Le système des Nations Unies devrait donc s’efforcer de réfléchir à des objectifs stratégiques afin de promouvoir des politiques nationales et internationales en faveur du développement qui prennent en compte les quatre aspects identifiés à Bali : atténuation, adaptation, financement et technologie. Le système des Nations Unies pourrait engager, en particulier, une action concrète en faveur de la mise en œuvre et du transfert de technologies respectueuses de l’environnement dans les pays en développement. Le Gouvernement du Ghana, a assuré le Ministre, est prêt à œuvrer activement à la recherche d’un accord en vue de répondre aux menaces des changements climatiques tout en assurant le développement durable des sociétés
M. DIEKUMPUNA SITA JOSE, Ministre de l’environnement et du développement urbain de l’Angola, a affirmé que l’observation des effets des changements climatiques ne laissait pas entrevoir un avenir radieux pour l’humanité, en tout cas pas pour les petits États insulaires en développement et les pays les moins développés. Nous n’avons pas le droit de transférer aux futures générations le triste héritage associé aux changements climatiques, a-t-il souligné. Plusieurs pays du continent africain sont déjà fortement touchés par la sécheresse et la désertification, a-t-il indiqué, mettant l’accent sur la nécessité d’encourager une coopération internationale capable de répondre au grand défi des changements climatiques. Le Ministre a assuré que son pays, qui vit en paix depuis six ans, ferait de son mieux pour encourager et mobiliser tous les acteurs des secteurs privé et étatique, les organisations non gouvernementales et les communautés pour participer à la mise en œuvre de la stratégie nationale conçue dans le cadre de la Convention-cadre et du Protocole de Kyoto. Il a enfin souligné la nécessité de favoriser le développement de mécanismes d’alerte rapide locaux et de plans de prévention des catastrophes naturelles, de lutter contre la désertification, d’assurer l’accès aux technologies propres et d’améliorer l’accès à des financements par l’intermédiaire du système des Nations Unies.
M. AHMED NIHAR, Ministre de l’environnement et du développement urbain du Soudan, a déclaré que la feuille de route arrêtée à la Conférence de Bali devrait permettre à la communauté internationale de faire échec aux changements climatiques. Son Ministère a d’ailleurs mis au point un programme de lutte contre ces changements en vue notamment de prévenir la désertification. Une stratégie de mise ne œuvre de ce plan a été soumise au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour qu’il puisse bénéficier du Fonds établi à la Conférence de Bali, a expliqué le Ministre. Nous avons également pris des mesures pour favoriser le développement durable et adopté une politique pour trouver à terme des alternatives aux combustibles fossiles. Le Soudan recourt actuellement à l’énergie hydroélectrique, en particulier dans le bassin du Nil, et vient de lancer des programmes de reboisement de ses forêts. M. Nihar s’est ensuite élevé contre le fait que les pays en développement étaient les premiers à subir les effets de changements climatiques, dont ils sont les derniers responsables. C’est pourquoi l’appui de la communauté internationale sera indispensable pour financer les politiques nationales et faciliter les transferts de technologies en faveur de ces pays, a conclu le Ministre.
M. JEAN MARIE CLAUDE GERMAIN, Ministre de l’environnement d’Haïti, a estimé que la croissance des populations attendue dans les prochaines décennies et la pression démographique sur certaines régions donnaient à la question des changements climatiques une dimension d’autant plus inquiétante que ce sont les populations, notamment des petits États insulaires en développement, les plus vulnérables et les moins responsables de ces dérives climatiques qui auront à en payer injustement le prix. Le Ministre a indiqué qu’Haïti, comme les autres petits États insulaires en développement, était confronté à un ensemble de défis internes liés aux changements climatiques menaçant dangereusement sa situation économique, sociale, écologique et limitant ses capacités à réduire la pauvreté et à réaliser ses objectifs en matière de développement durable. De par sa situation géographique, Haïti, comme beaucoup de pays voisins des Caraïbes, est en proie chaque année aux cyclones tropicaux, aux menaces météorologiques pouvant s’aggraver dans les prochaines décennies sous l’effet des changements climatiques, a-t-il dit. Les changements climatiques ne sont pas irréversibles, a-t-il poursuivi, notant que leurs effets étaient gérables. Ils peuvent, a-t-il estimé, être surmontés si des comportements, fondés non sur la domination mais sur la vigilance, sont adoptés et si des réponses adéquates de différente nature sont prises en temps utiles et les actions d’atténuation acceptées. La situation d’Haïti, comme celle de la majorité des petits États insulaires en développement, illustre clairement, à ses yeux, l’interdépendance entre les changements climatiques, la pauvreté, les risques et catastrophes naturelles, la désertification et la perte de la biodiversité. Le Ministre a lancé un appel à la communauté internationale en vue d’intensifier, de manière urgente, son appui aux efforts des petits États insulaires en développement.
M. MICHAEL KAINGU, Ministre du tourisme, de l’environnement et des ressources naturelles de la Zambie, a indiqué que si son pays ne disposait pas d’un plan spécifique sur les changements climatiques, le cinquième Plan de développement national reconnaît ce phénomène comme un défi à relever. À cet égard, plusieurs activités ont été entreprises par son Gouvernement, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l'environnement mondial. Le plan national d’adaptation (NAPA) aborde ainsi les priorités d’adaptation immédiate pour la sécurité alimentaire et la santé publique. Par ailleurs, une autorité nationale pertinente pour l’approbation des projets du Mécanisme de développement propre a été établie au sein du Ministère du tourisme. En outre, le Gouvernement zambien a lancé une campagne de sensibilisation dont l’objectif est de garantir l’appropriation nationale et le succès des efforts actuellement mis en œuvre à travers la recherche d’un consensus
M. LUFTER XHUVELI, Ministre de l’environnement, des forêts et de la gestion de l’eau de l’Albanie, a affirmé que son pays subissait les conséquences environnementale, sociale et économique causées par les changements climatiques, comme la majorité des États en développement. Les nécessités en matière d’adaptation sont importantes et diverses, et concernent également des secteurs comme ceux du tourisme, de l’agriculture, les zones côtières, a-t-il souligné. Le Ministre a assuré que son pays s’attachait à respecter ses obligations découlant des conventions internationales des Nations Unies, tels que la Convention-cadre sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto. Il a estimé que l’ONU avait, à ce titre, un rôle de catalyseur à jouer en dirigeant et en soutenant les efforts d’atténuation des effets des changements climatiques, non seulement au niveau international mais aussi au niveau national. Il a enfin souligné que le défi des changements climatiques constituait une opportunité d’entreprendre des actions en matière d’atténuation et d’adaptation dans le contexte du développement durable.
Mme LYDIA CASTRO, Administratrice générale de l’autorité nationale de l’environnement du Panama, a déclaré qu’il était nécessaire de passer du dialogue à l’action pour éviter que les générations suivantes ne paient le poids de nos erreurs. C’est pour cela que ce débat est fondamental, parce que c’est maintenant que nous devons définir les politiques nationales et internationales à même de relever le défi des changements climatiques, a-t-elle martelé. Par ailleurs, les États Membres doivent soutenir les initiatives agréées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies. Le Panama entend d’ailleurs se positionner sur le marché international du carbone pour favoriser le développement durable de son pays. Les Nations Unies se doivent, pour leur part, dynamiser les flux financiers pour qu’il soit possible à tous les pays de financer leurs politiques. Elles doivent également faciliter les transferts de technologies qui sont indispensables aux plus vulnérables pour qu’ils assument leurs responsabilités en vertu du principe de responsabilité commune mais différenciée.
M. ABDELKBIR ZAHOUD, Secrétaire d’État en charge de l’eau et de l’environnement du Maroc, a rappelé les conclusions du quatrième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, faisant remarquer que les changements climatiques font désormais partie de notre quotidien. Les effets des changements climatiques intéressent la communauté internationale, mais au premier chef les pays les plus vulnérables qui les subissent déjà. M. Zahoud s’est dit déterminé à mettre en place des mécanismes efficaces afin de relever ce défi, notamment d’alerte rapide en Afrique subsaharienne. Nous devons mettre aussi en place des systèmes économiques plus développés, axés sur la recherche d’énergies renouvelables, a ajouté M. Zahoud. Il faudrait en outre renforcer la mise en œuvre de la Convention-cadre, en particulier dans les domaines de l’atténuation et de l’adaptation. Il incombe à la communauté internationale tout entière de participer à ces efforts, notamment dans le domaine du transfert de technologies vers les pays en développement et de l’échange d’expériences.
M. JAN DUSIK, Premier Vice-Ministre de l’environnement de la République tchèque, a rappelé que le Plan d’action de Bali avait posé des bases pour permettre à la communauté internationale de disposer d’une vision commune, de rechercher les moyens d’adaptation et d’atténuation, de transférer les technologies et de trouver des moyens financiers. Il a affirmé que son pays appuyait les efforts déployés par l’ONU pour renforcer la Convention-cadre, seul instrument contraignant dans ce domaine. Il importe de faire en sorte que les activités se complètent au lieu de se superposer, a-t-il dit, notant que les parties à la Convention-cadre l’étaient aussi à d’autres conventions relatives à l’environnement. Le Ministre s’est également déclaré convaincu qu’une action coordonnée permettra de promouvoir un travail systématique plus cohérent au niveau national.
M. EL-SAYED RAMZI ESS EL-DEIN RAMZI, Vice-Ministre des affaires économiques et de la coopération internationale d’Égypte, a indiqué que le littoral méditerranéen était devenu extrêmement vulnérable à cause des changements climatiques. C’est pourquoi, le suivi de la Conférence de Bali est capital à nos yeux, a-t-il ajouté, soulignant que la Convention-cadre était le seul organe habilité à conduire les négociations multilatérales. Il faut maintenant que la dimension qualitative de l’Accord soit mise en œuvre et que l’on puisse faire appel à des technologies propres avec des moyens financiers appropriés. Il serait bon, a suggéré le Vice-Ministre, de se concentrer sur la situation des pays en développement et, en particulier des petits pays insulaires, qui sont exposés à des phénomènes climatiques extrêmes. Évoquant le rapport du Secrétaire général, il a salué l’importance accordée à la question des transferts de technologies. Les Nations Unies, conformément à leur mandat, se doivent d’agir en faisant preuve d’unité mais aussi d’ouverture, en concluant des partenariats. L’Égypte s’est déclarée favorable aux partenariats, dans la mesure où ils ne remplacent pas la coopération internationale. Lorsque des projets sont mis en œuvre, il faut faire en sorte que l’adaptation et l’atténuation soient systématiquement prises en compte.
M. HOWARD BAMSEY, Vice Secrétaire de l’environnement de l’Australie, a rappelé qu’à Bali, il y a deux mois, la communauté des nations avait exprimé une volonté ferme d’œuvrer ensemble pour relever les défis dans quatre vastes domaines d’action. Le système des Nations Unies est central pour la réalisation de ce mandat, a-t-il dit. De l’avis du Ministre, une action à tous les niveaux, dans toutes les régions, dans tous les secteurs et toutes les communautés est nécessaire pour que les efforts globaux soient couronnés de succès. Il a plaidé en outre en faveur d’une action plus large et plus cohérente pour relever le défi que posent les changements climatiques. Une action de l’ONU plus efficace, réalisée avec les États Membres, le secteur privé et la société civile est fondamentale pour mettre en œuvre les engagements existants et obtenir de futurs accords, a-t-il déclaré. Le Ministre a estimé qu’il était impératif d’assurer un financement et un appui suffisants et bien ciblés pour qu’ils profitent aux régions, aux pays et aux communautés locales qui en ont besoin. De même, convient-il, a-t-il insisté, de faire en sorte qu’un soutien sur le terrain, en particulier aux pays les moins développés, fourni à travers le PNUD, le PNUE et d’autres institutions pertinentes, soit bien coordonné afin d’éviter les doubles emplois et le gaspillage des ressources.
M. VITTORIO CRAXI, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Italie, a déclaré que le rapport du Secrétaire général et la réunion récente du Conseil des chefs de secrétariat des fonds et programmes de l’ONU allaient dans la bonne direction. La question des changements climatiques peut représenter une « meilleure pratique » au sein des Nations Unies en application de l’approche intitulée « Une seule ONU ». La réponse collective au défi que représentent les changements climatiques doit être renforcée, de l’avis de M. Craxi, avec une attention particulière à la gouvernance de l’environnement. C’est un des thèmes les plus importants que les Nations Unies doivent concrètement affronter. L’idée à la base de nos évaluations, a-t-il poursuivi, est que le secteur de l’environnement doit se pourvoir d’une instance internationale qui serait chargée de donner l’élan et de guider dans l’élaboration des politiques en matière d’environnement, rôle que le PNUE ne possède que partiellement. L’Italie considère aussi cruciale la fonction de la Commission pour le développement durable qui, avec l’Assemblée générale, est le principal véhicule pour promouvoir des politiques de développement durable. Dans ce cadre, M. Craxi a estimé que les partenariats représentaient un complément fondamental aux approches gouvernementales traditionnelles de protection de l’environnement. Ils permettent aussi de rassembler les ressources financières et favorisent la diffusion de technologies et l’échange d’expériences entre les gouvernements, les universités, les entreprises et les ONG environnementales. En outre, les mécanismes flexibles prévus par le Protocole de Kyoto doivent être renforcés tout en assurant une répartition géographique équitable, moyennant des incitations et des activités de renforcement des capacités pour les pays les plus vulnérables.
M. NIKOLA RUZINSKI, Secrétaire d’État du Ministère de la protection de l’environnement, de l’aménagement de l’espace et de la construction de la Croatie, a estimé que la lutte contre les effets des changements climatiques exigeait des efforts internationaux urgents par les pays développés et en développement, la feuille de route de Bali fournissant à ce titre un cadre pour des négociations formelles. Cette action devrait, a-t-il estimé, être basée sur l’équité et sur les principes de la responsabilité commune mais différenciée. Le respect des engagements pris au niveau national est crucial, a-t-il dit, mettant néanmoins l’accent sur la nécessité d’une synergie et d’une coopération au niveau international. Le Secrétaire d’État, qui a énuméré un certain nombre d’actions entreprises dans son pays, a fait état de la préparation d’une stratégie sur l’impact, la vulnérabilité et l’adaptation, suivie par la définition de mesures devant être prises dans tous les secteurs pertinents.
M. TRAN THE NGOC, Vice-Ministre des ressources naturelles et de l’environnement du Viet Nam, a déclaré que les pays en développement étaient les plus grandes victimes des changements climatiques. Vingt-neuf millions de Vietnamiens sont touchés par l’élévation du niveau de la mer, en particulier au centre du pays. Nous devons donc établir un cadre pour l’après 2012 afin de tenir compte de la situation des pays les plus touchés en nous appuyant sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le Viet Nam a adopté un cadre de coordination triennal des politiques nationales afin d’assurer un développement durable. Cette préoccupation globale exige des efforts de la part de la communauté internationale, qui doit appuyer la mise en œuvre de la Convention-cadre.
M. REZAUL KABIR, Secrétaire à l’environnement et aux forêts du Bangladesh, qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés, a estimé que la Convention-cadre est la structure multilatérale dans laquelle les pourparlers sur les changements climatiques doivent se dérouler. L’incapacité de réaliser les objectifs fixés aurait des conséquences graves sur les pays en développement, en particulier sur les pays les moins avancés, a-t-il souligné. Il s’agit de donner à ces pays, a-t-il ajouté, les moyens de résister au réchauffement de la planète et aux effets des changements climatiques. L’absence d’infrastructures appropriées sape parfois les efforts d’adaptation de certains pays, a-t-il affirmé. La communauté internationale doit prendre conscience de cette situation, a-t-il insisté. Les ressources mobilisées par le biais des différents mécanismes existants sont nettement insuffisantes, a-t-il souligné, les PMA ne bénéficiant pas d’aide pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Il s’agit de mobiliser des ressources par tous les moyens, a-t-il dit, tout en jugeant intéressante l’idée d’établir une taxe sur les transports aériens. Il a également jugé crucial l’établissement de partenariats entre pays.
M. ARTURO GONZALEZ AIZPIRI, Secrétaire général pour l’environnement de l’Espagne, a affirmé que les Accords conclus à Bali étaient porteurs d’espoir puisqu’ils avaient fixé les engagements que les gouvernements se doivent d’atteindre pour relever le défi des changements climatiques. Mais dans un souci d’équité, les pays développés devront intensifier leurs efforts dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et coopérer avec les pays en développement. Il faudra, dans ce contexte, accorder à l’adaptation la même importance qu’à l’atténuation. Les pays en développement souffrent déjà de l’impact disproportionné des changements climatiques, qui s’ajoutent aux problèmes socioéconomiques déjà existants. M. Gonzalez Aizpiri a appuyé le rapport du Secrétaire général et affirmé qu’il fallait aller encore plus loin en prenant des décisions à tous les niveaux, notamment dans le cadre de la Convention-cadre. Pour sa part, l’Espagne a choisi de se mettre sur la voie du développement durable depuis trois ans en faisant plus que doubler son aide publique au développement. Il est temps de parvenir d’ici à 2009 à un accord global pour venir en aide aux pays plus vulnérables.
M. THEODOROS SKYLAKAKIS, Secrétaire général pour les relations économiques internationales et la coopération de développement de la Grèce, a souligné l’urgence d’agir qu’exigeait la situation. Il faut trouver un accord mondial qui prendrait en compte les points de vue des différentes parties prenantes, a-t-il affirmé. Les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement doivent être impliqués dans les négociations, a-t-il ajouté. De l’avis de M. Skylakakis, un rôle de catalyseur est essentiel pour que ces pays soient protégés contre les conséquences dévastatrices des changements climatiques. Il a également mis l’accent sur l’établissement de partenariats publics et privés. Les institutions du système des Nations Unies doivent jouer un rôle déterminant face à ce défi, a-t-il déclaré, estimant que les États Membres devraient s’acquitter de leurs responsabilités, tant au niveau international qu’au niveau national. Après avoir énuméré certaines des mesures prises sur le plan national, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale, la priorité étant de se concentrer sur les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement où des ressources significatives doivent être engagées dans les efforts d’adaptation.
Mme TEODORA OBRADOVIC GRNCA ROVSKÀ Conseillère d’État et Coordonatrice national pour les changements climatiques de l’ex-République yougoslave de Macédoine a estimé que les quatre domaines autour desquels s’articule le Plan d’action de Bali étaient extrêmement importants. Il faut agir à tous les niveaux et créer des synergies avec la société civile, le secteur privé et les médias, a-t-il ajouté. Le Gouvernement macédonien a pris pour sa part toutes les mesures pour mettre en œuvre le mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto et atteindre l’objectif de stabiliser la concentration des émissions de gaz à effet de serre, sur la base de la responsabilité commune mais différenciée. La délégation a enfin souligné la nécessité de financer les efforts d’adaptation autant que ceux d’atténuation, en réfléchissant à des concepts innovants pour faire face aux changements climatiques.
Mme FATIMAH RAYA NASRON, Vice Secrétaire générale du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, a plaidé en faveur d’une coordination entre les différentes organisations pertinentes pour dégager des synergies. De même, les ministères de l’environnement doivent avoir un rôle et une autorité importants pour promouvoir la coordination entre les parties prenantes. Les gouvernements devraient en outre faciliter des arrangements fiscaux pour promouvoir la coopération avec les compagnies d’assurance et les banques qui ont un rôle important dans la gestion des risques et le financement des technologies liées aux changements climatiques. De l’avis de Mme Nasron, l’ONU devrait concevoir des programmes précis pour promouvoir des partenariats. Le principe de responsabilité commune mais différenciée doit être à la base des mesures visant à lutter contre les effets des changements climatiques, a-t-elle ajouté, affirmant par exemple que les pays développés devaient assurer un rôle directeur, compte tenu de leur responsabilité historique et de leur capacité financière et technologique. Des mécanismes devraient également être établis dans le but de faciliter le partage des connaissances et la mise en œuvre de projets pilote en matière d’adaptation dans les pays en développement.
S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a estimé que le rapport du Secrétaire général fournissait des informations substantielles sur les activités des Nations Unies dans le domaine des changements climatiques. Ce processus doit continuer de s’inscrire dans le droit fil de la Convention-cadre. Le représentant a ensuite rappelé que le Groupe des États arabes comprenait certains des pays les plus directement exposés aux changements climatiques. À cet égard, il a estimé que la lutte contre les changements climatiques exigeait une coopération internationale qui tienne compte de tous les aspects de la question et qui appuie les pays les plus vulnérables. Les politiques relatives aux changements climatiques doivent être axées sur la recherche d’énergies renouvelables et de technologies « propres », a souligné M. Yousfi. Les pays arabes exhortent aussi les pays développés à faire preuve de solidarité et d’une responsabilité particulière dans la lutte contre les changements climatiques. Le Groupe des États arabes demeure attaché aux négociations qui devront se dérouler sur la base de la feuille de route définie à Bali de manière à garantir la participation la plus large des États parties à la Convention-cadre. Il a enfin demandé aux pays développés de faciliter le transfert des technologies vers les pays en développement et de mettre l’accent sur la rétention des gaz à effet de serre.
Mme FEKITAMOELOA ‘UTOIKAMANU (Tonga), qui s’exprimait au nom du Forum des îles du Pacifique, a estimé qu’il était important de souligner que le moment d’agir était arrivé. Nous ne pouvons pas attendre que les négociations soient terminées, a-t-elle affirmé. Les îles du Pacifique sont déjà touchées par les changements climatiques et les perspectives d’avenir sont sombres, a-t-elle ajouté. La représentante a souligné que les changements climatiques constituent une question de sécurité, car ils ont un impact sur la sécurité humaine, y compris sur l’économie, l’alimentation, la santé, l’environnement, la sécurité des personnes et des communautés. Elle a mis l’accent sur le lien entre les changements climatiques et la réalisation de cadres internationaux tels que les Objectifs du Millénaire pour le développement, le Programme d’action de la Barbade et la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice. Les Nations Unies et la communauté internationale ont la possibilité d’avoir un impact sur cette question essentielle de notre époque, a-t-elle conclu, invitant les États Membres à prendre des mesures concrètes.
S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. CHRISTOPHER FITZHERBERT HACKETT (Barbade) s’est félicité de l’adoption du Plan d’action de Bali et l’établissement du Fonds d’adaptation. L’accord sur la feuille de route nous invite à un optimisme prudent face à cette menace commune, a-t-il ajouté. La communauté internationale porte maintenant la responsabilité collective d’apporter une réponse politique à des conclusions scientifiques indiscutables. La CARICOM demande à tous les État Membres d’engager un dialogue franc pour parvenir à un consensus. L’insuffisance du financement des mesures d’adaptation, a-t-il fait remarquer, est un réel problème. Le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-il précisé, estime à hauteur de 86 milliards de dollars par an le montant des investissements nécessaires, soit à peine 10% des dépenses militaires des pays développés. La CARICOM demande à ces pays de prendre des mesures pour relever le niveau de ce financement, ce qui constituerait une mesure de confiance appréciée dans un contexte de grande incertitude. S’agissant du rapport du Secrétaire général, il a estimé que la priorité des Nations Unies dans ce domaine devrait viser à prendre en compte la situation des pays les plus exposés aux effets des changements climatiques plutôt que d’encourager simplement le processus des négociations. Le représentant a appelé les programmes, fonds et autres organismes du système de l’ONU de prendre en compte les efforts déployés par les pays au niveau national, de manière à renforcer les politiques de chaque pays et à éviter les doubles emplois.
M. ANGUS FRIDAY (Grenade), qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires, s’est félicité notamment du fait qu’un fonds d’adaptation verrait le jour et du mandat délivré au Mécanisme pour un développement propre pour en assurer la gestion. Le temps est venu d’agir, a-t-il également affirmé, mettant l’accent sur la nécessité de privilégier les plus vulnérables. Aucune île ne doit être abandonnée, a-t-il affirmé. Il est important de souscrire des partenariats au nom de ce principe, a-t-il dit. Le représentant s’est dit ainsi satisfait de l’appui résolu apporté par les pays insulaires de la Méditerranée et des expressions de soutien manifestées de la part des institutions des Nations Unies, des organisations non gouvernementales et du secteur privé. Nous devons les renforcer, a-t-il affirmé. Tout doit se faire tout de suite et maintenant, a-t-il en outre assuré, encourageant les États Membres à parler non plus des problèmes mais des solutions.
S’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MARTIN CHUNGONG AYAFOR (Cameroun) a déclaré qu’il était impérieux d’aborder toutes les initiatives visant l’impact des changements climatiques dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il a ensuite souligné les effets provoqués par ces changements climatiques sur le continent africain, l’un des tous premiers concernés par le réchauffement planétaire. Les efforts concertés déployés par les pays africains ont abouti à la signature d’une déclaration à Tunis en novembre dernier, s’est félicité le représentant, précisant que cette déclaration avait été avalisée il y a quelques jours lors du Sommet de l’Union africaine. Nous estimons que le débat sur les changements climatiques devrait maintenant déboucher sur une action, qui soit en priorité axée sur les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, a poursuivi le représentant. Des dizaines de milliards de dollars ont été mis à disposition sur une base volontaire dans différents fonds, mais très peu sont redirigés vers les efforts d’adaptation, a-t-il cependant déploré. Le représentant a fait remarquer que le Mécanisme pour un développement propre pourrait jouer un rôle important en Afrique subsaharienne. En ce qui concerne l’après 2012, nous estimons que la communauté internationale devrait se mobiliser dans le sillage de Bali pour relancer les négociations en faveur d’un instrument pour succéder au Protocole de Kyoto, a ajouté M. Ayafor.
M. YU QINGTAI (Chine) a affirmé que la Conférence de Bali avait constitué le début d’une nouvelle période historique de coopération internationale en répondant au défi des changements climatiques. La communauté internationale doit poursuivre ses négociations jusqu’à un accord final, a-t-il dit. Le représentant a mis l’accent sur l’urgence à agir. Tout accord futur, a-t-il estimé, devra s’appuyer sur le principe d’une responsabilité commune mais différenciée. Les piliers que constituent l’adaptation, l’atténuation, la technologie et le financement sont, selon lui, autant d’éléments fondamentaux si on veut mettre en place un cadre visant à relever le défi des changements climatiques. Il s’agira, a-t-il poursuivi, de pouvoir compter sur des transferts de technologie, d’assurer la participation de la communauté internationale pour financer le renforcement des capacités dans les pays les moins avancés. Le représentant s’est félicité de voir les Nations Unies jouer un rôle déterminant dans ces questions. Elles sont à même de mobiliser sur le plan politique, a-t-il dit, souhaitant qu’elles encouragent le dialogue et une meilleure conscience de la situation et de la nécessité de préserver le développement durable. Il a ajouté que la Chine assumait ses responsabilités en vertu de la Convention-cadre et du Protocole de Kyoto.
M. MARKKU NIINIOJA (Finlande) a déclaré que la coopération était la seule solution aux changements climatiques et que la communauté internationale se devait d’agir de manière collective. L’ONU a un rôle décisif à jouer à cet égard, que ce soit dans le cadre de la CNUCC ou de l’ensemble de ses programmes, fonds et institutions spécialisées. Les nouveaux défis qui découlent de la feuille de route de Bali exigent une coopération internationale renforcée, a-t-il insisté, d’autant que pour la Finlande, les changements climatiques ont aussi un impact sur la paix et la sécurité internationales. Aucun pays ne peut, seul, s’attaquer à un tel problème. Le représentant a ensuite expliqué que les changements climatiques étaient aussi un défi de développement durable. Or, la gestion des forêts constitue un moyen important d’assurer un développement durable et de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les contributions des différentes parties prenantes seront nécessaires pour parvenir à mettre en œuvre cette disposition de la feuille de route. Le représentant a enfin souligné le rôle particulier que peuvent jouer les femmes dans le cadre de toutes les initiatives qui, de l’avis de sa délégation, doivent inclure un volet parité.
M. SERGIO SERRA (Brésil) a mis l’accent sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Les changements climatiques ont des implications environnementales, sociales et économiques profondes, a-t-il affirmé. L’établissement de partenariats entre différents acteurs, a-t-il estimé, peut contribuer à réduire les émissions de carbone. Il a ainsi pris l’exemple du Programme éthanol que le Brésil développe depuis les années 1970. L’éthanol, a-t-il expliqué, a évité d’émettre 644 millions de tonnes de combustibles fossiles au cours des 30 dernières années. Il a été établi, a-t-il ajouté, que la production d’éthanol contribuait à réduire les émissions de gaz à effet de serre et était durable socialement. Il a regretté que des pays développés aient jeté des barrières aux biocarburants. Ces mesures déforment les marchés, font monter les prix de l’énergie, diffusent la pauvreté, mettent en danger la sécurité alimentaire. Le représentant a en outre estimé que la communauté internationale devait concentrer ses efforts sur la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il a notamment souligné la nécessité d’agir de manière décisive pour promouvoir, faciliter et financer les transferts des technologies, en particulier des pays développés vers les pays en développement, en vue de l’adaptation et de l’atténuation.
M. ANTONIO GARCIA REVILLA (Pérou) a déclaré que la première mesure à prendre par la communauté internationale était de se doter d’objectifs beaucoup plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre en confiant aux pays développés le rôle de chef de file, et ce sur la base de la responsabilité commune mais différenciée. Sur le plan de l’adaptation, il va falloir financer des projets d’établissements humains, de renforcement de la sécurité hydrique et de réduction des risques de catastrophes. Pour mettre en œuvre toutes ces mesures, il faudrait des moyens financiers substantiels et une coopération internationale soutenue. De toute urgence, il faut donc réunir des ressources supplémentaires et compter, à cet égard, sur la solidarité des pays développés. Il faudrait également développer des technologies propres et durables dans le cadre des mesures d’adaptation, a ajouté le représentant, qui a insisté en conclusion sur les problèmes auxquels sont déjà confrontés les pays en développement.
M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) s’est félicité des résultats de la Conférence de Bali et a affirmé que son pays demeurait prêt à réaliser les objectifs fixés. Les États-Unis continueront de faire des efforts considérables et d’utiliser des ressources pour renforcer leurs partenariats face aux défis énormes que représentent les changements climatiques. Il a souligné que le Président George Bush, dans son discours sur l’état de l’Union, au mois de janvier, avait exprimé son désir de parvenir à un accord international qui ralentirait, bloquerait et inverserait les émissions de gaz à effet de serre. Les États-Unis prennent des mesures pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il assuré. Les partenariats sont établis dans toutes les villes, dans les centres commerciaux et dans les centres universitaires, ainsi qu’avec d’autres pays afin de promouvoir le transfert des technologies. Les États-Unis ont investi dans la recherche, le développement de nouvelles technologies plus propres et plus efficaces, a ajouté le représentant. Les technologies à basse teneur de carbone représentent un des défis les plus grands, a-t-il dit, indiquant que son pays faisait des recherches en ce sens.
M. HJALMÁR W. HANNESSON (Islande) a rappelé que le Plan d’action de Bali devait faire l’objet d’un accord mondial lors du Sommet de Copenhague en décembre 2009. Pour cela, il faut accepter la disparité des situations économiques des États et le fait que le coût économique de la lutte contre les changements climatiques devait être réparti en fonction des moyens dont chacun dispose, a souligné le représentant. Celui-ci a ensuite rappelé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques était l’instance privilégiée pour mener les négociations à ce sujet. Le système des Nations Unies doit maintenant mobiliser l’ensemble de ses programmes, fonds et institutions spécialisées pour réfléchir à l’adoption d’une vision commune. On estime que d’ici à 2030, près de 7 milliards de dollars pourront être réunis pour financer des technologies propres. Il revient aux Nations Unies de veiller à ce que les pays en développement puissent bénéficier des transferts de technologie dont ils ont besoin pour pouvoir opérer leur reconversion vers un développement durable, a ajouté M. Hannesson.
M. JUAN MANUEL GÓMEZ ROBLEDO (Mexique) a déclaré que les pays en développement ont certes une responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques, mais que les pays développés en avaient une encore plus importante. Il a aussi souligné le rôle déterminant des partenaires du développement durable. Au Mexique, les politiques d’atténuation ont été intensifiées et un programme a été mis en place pour identifier l’impact économique des changements climatiques. En outre, 280 millions d’arbres supplémentaires vont être plantés afin de reboiser le territoire mexicain et permettre ainsi de limiter les émissions de gaz à effet de serre. L’un des principaux problèmes qui se posent aujourd’hui au Mexique et aux pays en développement en général, est celui du financement et du transfert de technologies. Or, l’attention accordée par les pays développés à ces questions est insuffisante, a déclaré le représentant, qui a notamment pointé du doigt l’obstacle des droits de propriété intellectuelle. Il nous faut mettre en place de nouveaux mécanismes novateurs qui aillent bien au-delà de cette vision traditionnelle qui fait des gouvernements les seuls bailleurs de fonds et mettre au contraire l’accent sur les partenariats.
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