CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CAMPAGNE DE L’ARGENTINE EN FAVEUR DE L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA CONVENTION INTERNATIONALE CONTRE LES DISPARITIONS FORCÉES
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CAMPAGNE DE L’ARGENTINE EN FAVEUR DE L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA CONVENTION INTERNATIONALE CONTRE LES DISPARITIONS FORCÉES
« À l’occasion de notre première journée en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, nous lançons une campagne pour l’urgence de la ratification de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées », a déclaré ce matin le Représentant permanent de l’Argentine auprès des Nations Unies, M. Jorge Argüello, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue au Siège de l’ONU, à New York.
Ce dernier a notamment mis l’accent sur l’expérience de l’Argentine qui a connu 30 000 disparitions durant la dictature militaire de 1976 à 1983, en estimant que son pays était un exemple qui montrait que la démocratie et la justice pouvaient finalement l’emporter.
À ses côtés, intervenaient également M. Ngonlardje Mbaidjol, Directeur du Haut Commissariat aux droits de l’homme à New York; Mme Estela de Carlotto, Présidente de Abuelas de Plaza de Mayo (Grands-mères de la Place de Mai) et M Gustavo A. Santaolalla, compositeur récipiendaire d’un Oscar et défenseur des droits de l’homme.
Le Directeur du Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme à New York a indiqué que 72 États Membres avaient signé cet instrument juridique ouvert à la signature le 6 février 2007 à Paris, mais que seulement quatre d’entre eux (Albanie, Argentine, Mexique et Honduras) l’avaient ratifié. Il a rappelé qu’il faudrait encore 16 ratifications pour permettre son entrée en vigueur et la mise en place de son comité de mise en œuvre.
M. Mbaidjol a précisé qu’en vertu de cette Convention, on entendait par « disparition forcée » l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou personnes qui agissent avec l’appui de l’État. Il a également rappelé que la pratique généralisée de la disparition forcée constituait un crime contre l’humanité, tel qu’il est défini dans le droit international applicable, et entraîne les conséquences prévues par ce droit.
La présidente de l’Organisation Abuelas de Plaza de Mayo a rappelé que l’Argentine, après la prise de pouvoir par la junte militaire le 24 mars 1976, était le seul pays sur le territoire duquel des enlèvements et disparitions de bébés s’étaient produits. Elle a rappelé que 500 bébés étaient nés dans les camps de concentration de la junte militaire entre 1976 et 1983. Si la mort était la destinée des mères, on ne sait pas toujours ce que sont devenus les bébés, a ajouté Mme Estela de Carlotto, en précisant qu’on lui avait ramené le corps de sa fille assassinée alors qu’elle n’était âgée que deux mois. « Nous avons encore beaucoup à faire pour savoir ce que sont devenus les bébés disparus », a-t-elle encore dit, en insistant sur la contribution que peut faire à cet égard l’entrée en vigueur de cette Convention.
De son côté, le compositeur Gustavo A. Santaolalla s’est dit honoré d’être associé à cette campagne en estimant que la disparition était pire que la mort. Né en 1951, en Argentine, le récipiendaire d’un Oscar a dit sa fierté de voir son pays mener ce combat pour les droits de l’homme afin que la disparition forcée soit combattue partout dans le monde.
L’Ambassadeur argentin a également mentionné la tenue à 17 heures d’une table ronde sur la ratification de cette Convention qui sera modérée par M. Juan Sanchez, Président du Centre international pour la justice transitionnelle, dans la salle de conférence 6 du Siège de l’ONU.
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