LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA MISSION DE L’ONU EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET AU TCHAD (MINURCAT)
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Cinquième Commission
48e séance – après-midi
LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA MISSION DE L’ONU EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET AU TCHAD (MINURCAT)
De nombreuses délégations jugent inacceptable le non-respect de la parité linguistique dans la parution des rapports
La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a, cet après-midi, examiné le financement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad dont le budget est estimé à 307 835 700 dollars pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 soit une augmentation de près de 70% par rapport à l’exercice précédent.
Présentant les vues du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)*, sa Présidente, Mme Susan McLurg, a recommandé une réduction de 6 millions de dollars, en précisant par ailleurs que la hausse importante du budget 2008-2009 résultait du fait que les ressources 2007-2008 ne correspondaient en fait qu’à huit mois d’activités. Elle a mis l’accent sur le problème des mauvaises infrastructures physiques et de niveaux d’insécurité qui ne permettent pas de déployer du personnel civil sans protection adéquate.
Ce budget doit couvrir le déploiement de 50 officiers de liaison, 300 membres de la Police des Nations Unies, 500 fonctionnaires internationaux, près de 600 fonctionnaires nationaux et 117 Volontaires des Nations Unies (VNU). Par sa résolution 1778 (2007), le Conseil de sécurité a approuvé la mise en place au Tchad et en République centrafricaine d’une présence multidimensionnelle destinée à aider à créer les conditions favorables au retour volontaire des personnes déplacées, dans l’est du Tchad et le nord-est de la République centrafricaine.
En début de séance, le représentant de la France est intervenu pour déclarer que sa délégation était profondément préoccupée par le fait que les rapports du CCQAB ne soient pas disponibles dans les six langues officielles. Rappelant que l’Union européenne avait déjà soulevé les mêmes inquiétudes à deux reprises, il a souligné la nécessité de respecter les résolutions et règlement intérieur de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a demandé des explications au Secrétariat, en s’étonnant qu’aucune disposition n’ait été prise depuis le début de la semaine. Il a également prié le Secrétaire général de présenter une note, dès le début de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale sur les mesures concrètes d’organisation interne qu’il compte prendre pour remédier à cette situation inacceptable. Le nouveau Coordonnateur pour le multilinguisme doit aussi être saisi immédiatement de cette question, a-t-il estimé.
Les représentants du Bénin, du Gabon, d’Haïti, de Djibouti, du Tchad, du Maroc, du Sénégal et du Congo se sont associés à cette déclaration. Tout en partageant ces inquiétudes, les représentants de Cuba et de l’Argentine ont souligné qu’il faudrait parvenir à un compromis, compte tenu des contraintes de temps et de l’urgence de clore les travaux de la Cinquième Commission. « Il faut traiter de cette question de façon pratique afin que nous nous acquittions de notre mission de financer les opérations de maintien de la paix », a insisté le délégué de l’Égypte, appuyé par ceux du Soudan, de l’Afrique du Sud et du Venezuela.
La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 5 juin.
* Le rapport du CCQAB, qui n’est pas encore disponible dans toutes les langues officielles de l’ONU, sera publié sous la cote A/62/781/Add.15.
Documentation
Budget de la MINURCAT pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 (A/62/804)
Ce rapport du Secrétaire généralporte sur le budget de la MINURCAT pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, dont le montant s’élève à 307 835 700 dollars (montant net: 301 679 900 dollars). Le Secrétaire général invite donc l’Assemblée générale à ouvrir un crédit équivalent à cette somme pour le fonctionnement de la MINURCAT en 2008-2009.
Ce projet de budget couvre le déploiement de 50 officiers de liaison, de 300 membres de la Police des Nations Unies et d’un effectif civil de 1 227 personnes (512 agents recrutés sur le plan international, 573 agents recrutés sur le plan national, dont 21 administrateurs, 117 Volontaires des Nations Unies et 25 agents fournis par des gouvernements).
Ce budget pour l’exercice 2008-2009 est en progression de 125 391 700 dollars en chiffres bruts, soit 68,7%, par rapport aux crédits ouverts par l’Assemblée générale pour le déploiement et le fonctionnement de la Mission pendant l’exercice 2007-2008 d’un montant brut de 182 444 000 dollars. Cette augmentation s’explique notamment par le fait que les prévisions ont été établies pour un exercice complet de 12 mois.
Par sa résolution 1778 (2007), le Conseil de sécurité a en effet approuvé la mise en place au Tchad et en République centrafricaine d’une présence multidimensionnelle destinée à aider à créer les conditions favorables au retour volontaire, sécurisé et durable des réfugiés et des personnes déplacées, y compris en contribuant à la protection des réfugiés, des personnes déplacées et des populations civiles en danger, en facilitant la fourniture de l’assistance humanitaire dans l’est du Tchad et le nord-est de la République centrafricaine, et en créant les conditions en faveur d’un effort de reconstruction et de développement économique et social de ces zones.
Le rapport souligne que la Mission entretiendra des contacts avec tous ses partenaires afin de garantir l’application d’une démarche cohérente pour le retour librement consenti et en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées. À ce titre, elle aidera les autorités nationales à renforcer les systèmes judiciaire et pénitentiaire et à mettre un terme à l’impunité dans l’est du Tchad, ainsi qu’à faire en sorte que les principes relatifs aux droits de l’homme soient pris en compte dans la formation et l’encadrement des policiers tchadiens du Détachement intégré de sécurité. En République centrafricaine, elle aidera les autorités nationales à renforcer les capacités de maintien de l’ordre dans les zones intéressées de la région nord-est du pays, précise le rapport.
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