En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/10946-AG/10587-ORG/1485

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADHÈRE AUX PRIORITÉS DU GROUPE D’EXPERTS DE HAUT NIVEAU SUR LA COHÉRENCE DE L’ACTION DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES

16/04/2007
Secrétaire généralSG/SM/10946
AG/10587
ORG/1485
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADHÈRE AUX PRIORITÉS DU GROUPE D’EXPERTS DE HAUT NIVEAU SUR LA COHÉRENCE DE L’ACTION DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES


Vous trouverez ci-après le texte intégral de la présentation par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’Assemblée générale de son rapport sur les recommandations figurant dans le Rapport du Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies, le 16 avril:


J’ai l’honneur et le privilège de vous présenter mon rapport sur les recommandations du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de la protection de l’environnement.


Comme vous le savez, le Groupe de haut niveau a été créé à l’initiative de mon prédécesseur, Kofi Annan, suite à un mandat qui lui avait été confié par le Sommet mondial de 2005.  La raison d’être de ce groupe est bien connue.


On s’accorde généralement à reconnaître que l’Organisation des Nations Unies n’est pas toujours à la hauteur de ses idéaux et pourrait s’acquitter bien mieux qu’elle ne le fait de sa mission dans les domaines visés.  Sur le terrain, l’Organisation apparaît comme une institution éclatée et faible.  Ainsi, plus du tiers des équipes de pays des Nations Unies font intervenir plus de 10 organismes, fonds et programmes des Nations Unies.  Au niveau mondial, le manque de synergie est patent.  Dans certains secteurs, on peut voir une vingtaine d’entités du système se faire concurrence pour des ressources limitées, en dehors de tout cadre de coopération clairement établi.


Je pense que, dans son rapport, le Groupe de haut niveau a formulé des propositions ambitieuses et qui stimulent la réflexion pour remédier à ces faiblesses.  Ces recommandations méritent notre plein engagement.


Pour évaluer les propositions, j’ai bénéficié de la coopération des États Membres, avec lesquels nous avons tenu des consultations informelles mais approfondies.  Le dialogue a été franc et fructueux.  Il a renforcé notre détermination à mettre en commun les nombreux atouts dont disposent les organismes des Nations Unies pour mener une action cohérente.  Il nous a rappelé à notre devoir fondamental, qui est de mieux répondre aux besoins des pays, des collectivités et des populations partout dans le monde.  Et il nous a aidés à mieux comprendre la nécessité de travailler sur des bases communes, en nous efforçant de réaliser un équilibre raisonnable entre les intérêts de tous les États Membres.


Mon évaluation s’appuie sur les arguments avancés par le Groupe de haut niveau en faveur des changements proposés.  Parallèlement, j’ai soigneusement pris en compte les vues exprimées au cours de ces derniers mois par un large éventail d’États Membres, à titre individuel ou collectif, ainsi que par d’autres parties prenantes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du système des Nations Unies.  J’ai également étudié l’évaluation initiale du rapport faite par mon prédécesseur.


En cherchant le meilleur moyen de soumettre mon analyse à l’examen des organes intergouvernementaux, j’ai acquis la ferme conviction que les recommandations du Groupe de haut niveau devaient s’inscrire dans le contexte du programme de réforme plus général de l’ONU, ce qui devrait aussi nous permettre de tirer pleinement parti des mécanismes existants.


Parallèlement, la dynamique en faveur du changement doit s’accompagner du respect des dispositifs d’examen intergouvernementaux.


Alors que vous entamez l’examen officiel des recommandations du Groupe de haut niveau, je tiens à exprimer mon appui sans réserve au principe d’une Organisation plus forte et plus cohérente et aux recommandations figurant dans le rapport.  J’adhère pleinement à l’importance que le Groupe accorde à l’efficience, à la transparence et à la responsabilité.  Ces principes sont au cœur des exigences exprimées par les États Membres en ce qui concerne la réforme et sont la pierre angulaire de mes propres priorités pour l’Organisation. 


Permettez-moi d’appeler brièvement votre attention sur quelques-uns des éléments qui figurent dans le rapport dont vous êtes saisis.


En ce qui concerne les recommandations du Groupe de haut niveau sur la cohérence, l’efficacité et l’efficience au niveau des pays, j’ai décrit les mesures prises pour mettre en place, sous la forme de projets pilotes, des bureaux uniques dans huit pays qui s’étaient portés volontaires.  Le Groupe de haut niveau avait initialement recommandé que soient mis en place cinq projets pilotes, mais du fait de l’intérêt manifesté par les pays bénéficiaires, les bureaux uniques sont maintenant au nombre de huit.  Pour assurer le succès de cette entreprise, toutes les entités du système des Nations Unies et les États Membres doivent travailler la main dans la main, afin que les nouvelles initiatives dans ce domaine bénéficient des enseignements tirés de l’expérience.


J’ai aussi rendu compte des progrès accomplis dans l’application de la recommandation tendant à ce que le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination réexamine ses fonctions.  L’objectif serait de transformer le Conseil en un mécanisme de coordination et de consultation plus efficace et plus transparent.  Ce week-end, lors de la session du Conseil – que je vais présider pour la première fois – les chefs de secrétariat vont examiner une série de propositions préliminaires visant à renforcer l’efficacité et l’utilité du Conseil.  Le programme d’harmonisation des pratiques de fonctionnement est un autre aspect essentiel des réformes préconisées par le Groupe de haut niveau.


En ce qui concerne les programmes en faveur des femmes, j’exprime clairement mon soutien au remplacement de plusieurs des structures actuelles par une seule entité des Nations Unies, plus dynamique, qui serait axée sur la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.  Cette entité devrait mobiliser les forces du changement au niveau mondial et susciter de meilleurs résultats au niveau des pays.  Je suis déterminé à faire appliquer cette recommandation, sous réserve des décisions que prendront les États Membres.


S’agissant de la gouvernance, je pense que les recommandations du Groupe de haut niveau méritent un examen approfondi de la part des organes intergouvernementaux.  Les propositions constituent une importante base de discussion, mais les États Membres doivent les examiner plus avant afin de s’accorder sur une vision commune et d’y adhérer pleinement.  Cette observation s’applique tout particulièrement aux propositions relatives au renforcement du Conseil économique et social.  Nous devons tenir compte du processus de réforme déjà engagé au Conseil et de la nécessité de le mener à son terme.


J’ai demandé à la Vice-Secrétaire générale de gérer et de superviser les mesures propres à assurer la cohérence de l’action à l’échelle du système.  Elle veillera à ce que les initiatives prises par les organismes des Nations Unies pour donner suite aux recommandations du Groupe de haut niveau s’appuient sur les orientations données par les organes intergouvernementaux lors de leur examen du rapport, soient conformes à leurs décisions et soient menées en coordination avec eux.


Vous conviendrez avec moi qu’une action plus cohérente à l’échelle du système ne sert pas les intérêts d’un groupe particulier de pays, pas plus qu’elle ne dessert les intérêts d’un autre groupe.


Une telle action ne présente que des avantages.


Elle est bénéfique pour les pays en développement, qui ont tout à gagner à ce que la prestation de l’aide soit plus cohérente et les services fournis de meilleure qualité.


Elle est bénéfique pour les pays développés, qui pourront expliquer à leurs citoyens le bien-fondé de l’allocation de ressources à des projets de l’ONU et faire état de résultats positifs.


Elle est bénéfique pour le système des Nations Unies, pour toutes les raisons que je viens de citer et parce que nous donnerons l’exemple en gérant mieux nos ressources.


Et je voudrais ajouter que nous avons tous intérêt à améliorer la capacité de l’ONU d’agir en faveur du développement, de l’aide humanitaire et de la protection de l’environnement.  C’est une question de vie ou de mort pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde, qui ont besoin de nous pour satisfaire leurs besoins essentiels – aujourd’hui et pendant les générations à venir.


Permettez-moi encore une fois de vous remercier de m’avoir donné cette précieuse occasion de vous parler.  Je vous suis particulièrement reconnaissant, Madame la Présidente, de votre contribution personnelle à l’organisation des consultations.  J’attends avec intérêt de travailler en étroite collaboration avec les États Membres et les organes intergouvernementaux dans les mois qui viennent.  Continuons d’œuvrer ensemble pour donner corps à notre ambition commune – un système des Nations Unies plus cohérent, capable d’être uni dans l’action pour répondre à vos besoins et à vos attentes.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.