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SG/SM/10859-AFR/1492

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL RÉAFFIRME LA DÉTERMINATION DE L’ONU À SOUTENIR LES EFFORTS DE PAIX EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

29 janvier 2007
Secrétaire généralSG/SM/10859
AFR/1492
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL RÉAFFIRME LA DÉTERMINATION DE L’ONU À SOUTENIR LES EFFORTS DE PAIX EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


On trouvera ci-après le texte intégral de l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devant l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, à Kinshasa, le 27 janvier:


Je voudrais tout d’abord vous exprimer, en mon nom personnel et au nom de l’Organisation des Nations Unies, mes félicitations les plus sincères pour votre élection historique à l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo.  Je voudrais aussi vous dire combien je suis heureux et honoré de prendre la parole devant vous en ce moment crucial de l’histoire de votre pays.


J’ai choisi la République démocratique du Congo pour ma première visite officielle sur le continent africain en tant que Secrétaire général, car je tenais à rendre directement et personnellement hommage au courage et à la détermination remarquables du peuple congolais.  Grâce à la bravoure et à la maturité de sa population, et avec l’aide de l’ONU et de la communauté internationale, en particulier des États africains, le pays accomplit des progrès spectaculaires depuis sept ans.  Hier déchiré par la guerre, il est aujourd’hui en passe de devenir une démocratie nouvelle.  Le bon déroulement des récentes élections nationales a marqué une étape capitale.  Ces élections ont clairement montré la volonté de la population de retrouver la paix et la stabilité.  La sécurité s’est même sensiblement renforcée dans les zones les plus instables du pays. 


Aujourd’hui la République démocratique du Congo est une véritable source d’espoir pour toute l’Afrique.  Toutefois, vous le savez, les défis à venir sont gigantesques.  Il faut améliorer les soins de santé, garantir l’accès à l’éducation, assurer les services de base, remettre en état l’infrastructure et fournir tout le pays en eau potable.  En outre, il faut absolument redresser l’économie, afin que chacun puisse avoir un emploi.  Il faut aussi que les revenus publics, tirés notamment des ressources naturelles, servent à améliorer les conditions de vie de la population.  Enfin, il est essentiel que l’État assoie davantage son autorité, tout en progressant sur la voie de la décentralisation.  Ainsi tous les citoyens et toutes les communautés pourront participer pleinement au travail de titan qu’est la reconstruction d’un pays. 


C’est une tâche gigantesque que je connais bien pour avoir moi-même grandi dans un pays qui a été totalement ravagé par la guerre; un pays, qui s’est reconstruit pas à pas, grâce à la discipline de ses dirigeants, au dur labeur de sa population et au soutien de la communauté internationale, menée par l’ONU.  Vous pouvez donc compter sur nous.  Nous allons rester aux côtés du Gouvernement et de la société civile afin que le pays atteigne les Objectifs du Millénaire pour le développement et ceux du Sommet mondial de 2005.  Ensemble, nous ferons reculer la pauvreté, la faim, la maladie, l’analphabétisme, la dégradation de l’environnement et la discrimination.  Ensemble, nous réaliserons le développement.


Mais aussi fort que soit le soutien de la communauté internationale, c’est avant tout entre vos mains que réside la clef d’un avenir meilleur en République démocratique du Congo.  C’est pourquoi je voudrais vous inviter à passer un contrat avec vous-mêmes et avec le peuple que vous représentez, ainsi qu’avec tous vos partenaires internationaux.  Il s’agirait en quelque sorte d’un « contrat de bonne gouvernance », car le rétablissement de l’autorité de l’État et l’enracinement de la primauté du droit dans tout le pays sont indispensables à la consolidation de la paix et de la démocratie. 


Pour être saine et florissante, la démocratie a besoin d’une véritable opposition politique où chacun peut s’exprimer librement et sans peur d’être intimidé.  C’est cela aussi la bonne gouvernance.  Je demande donc à tous les partis représentés en cette auguste Assemblée et à tous les dirigeants du pays de travailler ensemble, en plaçant les intérêts du peuple congolais au premier plan.   J’espère d’ailleurs que les institutions qui doivent encore être mises en place, notamment [le Sénat], refléteront la diversité des courants d’opinion présents dans le pays.   J’espère aussi y voir une large participation des femmes.  Une fois ce processus achevé, j’engage le Parlement à examiner sans délai les lois sur la décentralisation, afin que les élections locales et municipales puissent avoir lieu le plus rapidement possible.


Il n’y a pas de démocratie sans justice.  Sur ce plan, il reste encore beaucoup à faire pour garantir l’existence d’un système de justice efficace, capable d’assurer la protection des droits de l’homme et de mettre fin à l’impunité.  Des réformes institutionnelles sont nécessaires pour empêcher de nouveaux crimes, et notamment identifier les auteurs de violations des droits de l’homme dans les rangs des forces de sécurité.  Il faut également réagir d’urgence au drame de la violence sexuelle et sexiste qui gangrène aujourd’hui la société congolaise.  Tous les citoyens doivent pouvoir librement recourir à la justice, si l’on veut que le pays progresse vers la réconciliation nationale. 


Rétablir la sécurité sur tout le territoire est la condition indispensable d’une stabilité durable.  À cet égard, la création d’une armée et d’une police professionnelles, bien payées et bien équipées doit être une priorité.  Cette armée et cette police doivent être capables d’assurer la sécurité dans l’ensemble du pays, tout en respectant les principes démocratiques et les droits de l’homme.  Des progrès dans ce domaine crucial permettraient à la MONUC de transférer la responsabilité de la sécurité aux autorités nationales et locales.  Ce transfert s’effectuerait de manière progressive et selon un calendrier à discuter avec le Gouvernement.


Mais pour que la marche vers la création d’une véritable armée nationale se poursuive, il faut mener à bien le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants congolais.  En parallèle, il est impératif de s’attaquer résolument au problème des groupes armés étrangers, qui continuent d’opérer dans le pays et de commettre des crimes contre la population.  La MONUC se tient prête à aider le Gouvernement à trouver une solution à cette question urgente.


Je n’ignore pas la complexité des problèmes qui existent entre la République démocratique du Congo et certains de ses voisins de la région des Grands Lacs.  Mais je juge très encourageants les progrès effectués en vue de l’instauration d’un dialogue constructif entre les États de la région.  Je pense notamment au Pacte de sécurité, de stabilité et de développement, signé récemment à Nairobi.  J’encourage donc le Parlement à envisager sérieusement de ratifier cet important accord et à veiller à sa mise en œuvre immédiate.


Je voudrais, pour conclure, vous assurer que l’ONU poursuivra ses consultations étroites avec les autorités nationales pour identifier et régler les problèmes prioritaires auxquels se heurte la République démocratique du Congo.  L’Organisation, avec la MONUC et l’Équipe de pays notamment, reste déterminée à soutenir vos efforts et ceux du Gouvernement et de la société civile pour répondre aux attentes des millions de Congolais, hommes, femmes et enfants, qui aspirent à la paix, à la sécurité et à la prospérité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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