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FEM/1611

COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES ET DES PETITES FILLES AUGMENTE DANS LA PLUPART DES PAYS

28/02/2007
Conseil économique et socialFEM/1611
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante et unième session

5e et 6e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES ET DES PETITES FILLES AUGMENTE DANS LA PLUPART DES PAYS


La Commission de la condition de la femme a poursuivi aujourd’hui son débat général qu’elle consacre depuis lundi 26 février au suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée « Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIème siècle ». 


Pour la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme Rachel Mayanja, deux tendances font le jour à l’heure actuelle, à savoir une mobilisation continue de la part de la communauté internationale, qui s’est traduite par une mise en œuvre accélérée du Programme d’action de Beijing et du Document final du Sommet mondial de 2005.  Malheureusement, a-t-elle encore ajouté, selon l’Étude approfondie du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes, la violence contre les femmes et les petites filles persiste et même s’accroît dans la plupart des pays. 


Selon l’Étude, il existe des preuves montrant que le niveau de violence contre les femmes et les petites filles dans le monde entier est élevé.  Il existe de nombreuses formes de violence, physique, psychologique, sexuelle et économique, la forme la plus répandue étant la violence domestique qui conduit parfois à la mort de la femme.  Les mutilations génitales, les mariages forcés, la traite des femmes, l’infanticide des petites filles sont aussi répandus et reçoivent une attention de plus en plus importante.  Les femmes qui subissent la violence, précise l’Étude, souffrent de problèmes de santé tandis que leur capacité à participer à la vie publique est affaiblie.  La violence à l’encontre des femmes appauvrit les femmes, leurs familles, leurs communautés et la société tout entière.


Quand les femmes et les petites filles ont accès aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi et à la vie politique, elles contribuent aux changements au sein non seulement de leur famille mais aussi de leurs communautéset de leur pays, a signalé Mme Carmen Moreno, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).  Nous savons qu’une intervention unique ne permettra pas d’éliminer la violence, a souligné pour sa part Mme Noeleen Heyzer, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).  Il faudrait adopter une approche holistique, qui tienne compte de la nécessité de modifier les lois, de renforcer l’obligation de reddition des institutions, de modifier les mentalités, d’instituer des liens avec les dirigeants des communautés locales, les jeunes et les hommes, de renforcer les services sociaux et de soutenir la recherche et la collecte de données ventilées par sexe.


Lors du débat général, les délégations se sont accordées pour dire qu’une société ne peut prospérer si la moitié de sa population reste marginalisée.  L’éducation des fillettes est apparue comme la pierre angulaire de leur autonomisation qui leur permettra de s’épanouir, de contribuer à l’économie, à la vie publique et politique de leurs communautés et pays.  D’autres délégations ont signalé que la pauvreté et les problèmes socioéconomiques augmentent le risque de sévices et d’exploitation des fillettes.  Tant qu’il existera un sous-développement, il ne sera pas possible d’éliminer la violence à l’encontre des femmes et des petites filles.  La représentante des États-Unis a annoncé que son pays présentera deux projets de résolution, l’un sur les mariages forcés et précoces et l’autre sur les infanticides des fœtus féminins.


Outre les déclarations liminaires de représentants du Secrétariat et d’organes des Nations Unies, la Commission a entendu les Ministres ou Vice-Ministres des États Membres suivants: Congo, Islande, Togo, Côte d’Ivoire, Norvège, Gabon, Barbade, Maurice, République-Unie de Tanzanie, Namibie, Ghana, Kenya, Niger, Tuvalu, République de Corée, Fédération de Russie, Angola, Maroc et Libéria.


Ont également pris la parole, les représentants des pays suivants: Lesotho (au nom de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, SADC), Hongrie, États-Unis, Australie, Canada, Philippines, Arménie, Israël, Égypte, Chili, Espagne, Japon, Argentine, Équateur, Jamaïque, Grèce, Kazakhstan, Soudan, Algérie, Bahamas, Botswana et Malaisie.


La Commission poursuivra son débat général demain, jeudi 1er mars, à 10 heures.



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Suite des déclarations liminaires et débat général


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a abordé les développements intervenus au cours des 12 derniers mois et qui se sont concrétisés notamment par la tenue de trois segments sur les questions d’égalité entre les sexes au cours de la session de fond du Conseil économique et social de 2006.  Mme Mayanja a dégagé deux tendances, à savoir une mobilisation continue de la part de la communauté internationale qui s’est traduite par une mise en œuvre accélérée du Programme d’action de Beijing et du Document final du Sommet mondial de 2005 et un nouvel effort en vue de renforcer l’efficacité des Nations Unies en matière d’égalité entre les sexes.  Mme Mayanja a cité la résolution adoptée par l’Assemblée générale appelant les États Membres à prendre des mesures concrètes, en particulier des mesures de suivi du Sommet mondial de 2005, de renforcement de l’ECOSOC et d’intensification des efforts de lutte contre la violence faite aux femmes.  Des avancées législatives dans de nombreux pays ont été réalisées, ce dont se sont félicités les experts du CEDEF.  Désormais, a-t-elle précisé, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes compte 185 États parties dont 83 ont ratifié le Protocole facultatif.  


Toutefois, a relevé la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, la discrimination et la violence à l’encontre des pettes filles ont des conséquences à long terme, d’autant qu’elles souffrent d’une double discrimination, en tant qu’enfant et en tant que fille.  Malheureusement, selon l’Étude du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes, qui a été présentée à l’Assemblée générale en octobre dernier, la violence contre les femmes et les petites filles persiste et même s’accroît dans la plupart des pays.  Une équipe interinstitutions a été mise en place en février 2006 afin de coordonner désormais les activités de lutte contre la violence du système des Nations Unies, conformément à la résolution 61/143 de l’Assemblée générale.  La Conseillère a aussi rappelé que le rôle des femmes dans la consolidation de la paix a donné lieu à un débat du Conseil de sécurité en octobre 2006.  À cette occasion, le Conseil était saisi de la première évaluation d’ensemble de la mise en œuvre, au niveau du système, de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité.


Un autre défi de taille, a relevé la Conseillère spéciale, est d’accroître la représentation des femmes en politique, les derniers chiffres de l’Union interparlementaire faisant état de progrès lents.  Ainsi, les femmes disposent de 16,8% des sièges dans les parlements, soit une augmentation de 4% seulement depuis 1999.  Seules 32 femmes président l’une des deux chambres sur les 189 parlements du monde.  Il y a 11 femmes chefs d’État ou de gouvernement, 23 femmes ministres des affaires étrangères, 12 femmes ministres de la défense et 20 ministre des finances.  En 2006, seuls deux pays, le Chili et l’Espagne, ont atteint la parité au sein de leur Gouvernement.


La Conseillère spéciale a par ailleurs attiré l’attention de la Commission sur la situation des veuves.  La pandémie du VIH/sida, les conflits et les catastrophes naturelles, notamment, ont laissé un nombre considérable de veuves et d’orphelines.  Les petites filles prises en otage deviennent des esclaves sexuelles et accouchent d’enfants qui n’auront pas de pères.  De nombreuses veuves n’ont jamais pu se remarier ni avoir d’emploi ou des activités génératrices de revenus.  Nombre d’entre elles se sont mises à mendier et dans certains pays, elles sont même bannies de la société et confinées à vivre dans l’isolement.  Cette situation ne fait que contribuer à la paupérisation des femmes.  La Commission de la condition de la femme souhaitera peut-être se pencher sur la situation des droits des veuves et de leurs enfants.  La Commission voudra peut être également se pencher sur la question des nouvelles technologies de l’information dans la mesure où le fossé numérique demeure important et où l’on ne comprend pas encore l’impact des nouvelles technologies sur la sécurité et l’intégrité physique des femmes.  La Conseillère spéciale a jugé indispensable de maintenir l’élan né du Sommet mondial de 2005 et a précisé que le débat thématique que l’Assemblée générale tiendra du 6 au 7 mars prochain fournira une occasion supplémentaire de mobiliser la communauté internationale.


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, a rappelé que l’année dernière, la Commission avait adopté de nouvelles méthodes de travail qui mettaient l’accent sur la mise en œuvre au niveau national des engagements pris lors de la Quatrième Conférence mondiale de Beijing et du Document final de la vingt-troisième session spéciale de l’Assemblée générale.  Pour contribuer aux travaux sur le thème de la présente session (l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des petites filles), la Division de la promotion de la femme a, en collaboration avec l’UNICEF, organisé une réunion d’un groupe d’experts en septembre dernier, qui a eu lieu en Italie.  La Division a aussi organisé une discussion sur Internet qui a duré quatre semaines et à laquelle 500 personnes ont participé.  Les rapports de ces deux événements sont disponibles sur le site Internet de la Division, a indiqué Mme Hannan.  Elle a précisé que la Commission devait réunir un groupe d’experts sur le suivi au niveaux national et international de l’Étude en profondeur du Secrétaire général sur l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et, en fonction de ses nouvelles méthodes de travail, examiner les progrès dans la mise en œuvre des conclusions sur le thème de sa quarante huitième session (le rôle des hommes et des garçons pour contribuer à la promotion de la parité entre les sexes).  Mme Hannan a aussi présenté les différents rapports et documents de travail servant de base à ces travaux.


La Directrice de la Division de la promotion de la femme a ensuite donné un aperçu des activités essentielles de la Division depuis la dernière session de la Commission.  Elle a ainsi évoqué la présentation à la Troisième Commission de l’Étude en profondeur du Secrétaire général, Étude qui met en évidence la persistance et le caractère inacceptable de toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  La Division a aussi continué à fournir une assistance aux États Membres pour les aider à renforcer leurs capacités au niveau national pour la mise en œuvre des engagements pris en vertu de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Un réseau en ligne, a ajouté Mme Hannan, a aussi été lancé au cours d’un atelier régional pour l’amélioration au niveau national de la promotion des femmes en Afrique.  Enfin, en 2006, la Division a continué son programme de soutien, en collaboration avec les autres institutions pertinentes de l’ONU, pour la mise en œuvre de la Convention dans les pays émergeant de conflits, notamment le Sierra Leone, le Libéria et l’Afghanistan.


      Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), est revenue sur les efforts déployés par l’UNIFEM pour éliminer la violence faite aux femmes.  En 1996, un Fonds de contributions volontaires a été établi par l’Assemblée générale pour mettre un terme à la violence contre les femmes.  Cette année, le Fonds a célébré ses 10 ans d’existence.  Au fil des ans, le Fonds a attribué 13 millions de dollars à la mise en place de 226 initiatives dans plus de 100 pays.  Mais sans un niveau suffisant de soutien et de ressources, le Fonds sera confronté à des difficultés pour mettre en œuvre les moyens nécessaires au changement.  Nous savons qu’une intervention unique ne permettra pas d’éliminer la violence.  Une approche holistique est indispensable, celle-ci devant tenir compte de la nécessité de modifier les lois, renforcer l’obligation de reddition des institutions, modifier les mentalités, instituer des liens avec les dirigeants des communautés locales, les jeunes et les hommes, renforcer les services sociaux et soutenir la recherche et la collecte de données ventilées par sexe.


Mme Heyser a également expliqué comment l’UNIFEM s’assure que le travail des équipes de pays des Nations Unies intègre la notion de centralité des droits fondamentaux de la femme.  L’UNIFEM a également été en tête de file des campagnes de sensibilisation dans le monde.  Le système des Nations Unies dans son ensemble œuvre dans le cadre d’une initiative interinstitutions pour enrayer la violence que subissent les femmes dans les situations de conflit, comme le recommandait l’Étude menée conjointement par la Présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf et Elisabeth Rehn, experte indépendante de l’UNIFEM.  Pour Mme Heyser, les Nations Unies se trouvent à une période charnière de leur histoire.  Des progrès importants ont été réalisés dans l’élaboration de normes internationales en faveur de l’égalité entre les sexes et le respect des droits fondamentaux des femmes.  Ce dont nous avons encore besoin est une action au niveau du système de l’ONU pour assurer leur mise en œuvre et l’obligation redditionnelle.


Mme DUBRAVKA ŠIMONOVIĆ (Croatie), Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a présenté à la Commission les résultats des travaux du Comité.  Il y a maintenant 185 États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, s’est-elle réjouie tout en encourageant les États qui ne l’ont pas encore fait à la ratifier.  Grâce à un nouveau calendrier qui prévoit un nombre plus grand de réunions, selon la résolution 60/230 de l’Assemblée générale, la Commission a pu examiner en 2006 les rapports de 31 États parties et il est prévu d’en examiner 38 en 2007.  Ces nouvelles méthodes de travail ont donc permis de réduire le retard dans l’examen des rapports et de mener un dialogue constructif avec les États présentant les rapports.  Mme Šimonović a souligné qu’il est essentiel que les États présentent les rapports en temps voulu.  Le Comité a d’ailleurs demandé à quatre États qui avaient plus de 20 ans de retard de présenter tous leurs rapports dans un seul rapport combiné en 2008 en vue de leur examen par le Comité à sa session de 2009.  Dans le cas contraire, le Comité examinera l’état de l’application de la Convention dans ces pays en l’absence de rapport.  Mme Šimonović a ensuite précisé que le Comité avait travaillé en étroite coordination avec les organes d’autres traités des droits de l’homme.  En outre, des décisions ont été prises dans le cadre de plaintes, notamment d’une plainte contre la Hongrie pour cas de stérilisation forcée.  La Présidente du Comité a aussi indiqué qu’en octobre 2006, le Secrétaire général avait décidé de transférer la responsabilité des services fournis au Comité au Haut Commissariat aux droits de l’homme sur les question d’intérêt commun, ce qui a donné lieu à un échange de vues et à une décision de transfert effectif en 2008.  Enfin, elle a exprimé sa reconnaissance à la Commission pour son appui aux travaux du Comité.


Mme CARMEN MORENO, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), a expliqué que l’autonomisation des femmes et des petites filles a des conséquences immenses qui ne se limitent pas à l’individu mais à l’ensemble de la société.  Quand les femmes et les petites filles ont accès aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi et à la vie politique, elles contribuent aux changements au sein non seulement de leur famille mais aussi de leur communauté et de leur pays.  La recherche de l’égalité entre les sexes commence par la création d’un environnement sûr, un environnement dans lequel elles peuvent aller à l’école, participer à la vie communautaire, disposer d’un emploi et jouer un rôle actif dans la vie publique et politique.  La sécurité signifie avant tout vivre dans un foyer où les petites filles ne subiront pas de violence, de discrimination, de viol, de mutilations ou la mort des mains de membres masculins de leur famille.  L’éducation des petites filles constitue un autre élément clef de l’égalité.  Quand les petites filles restent à l’école, elles ouvrent leur existence à un nombre plus élevé d’options qui leur offrent des alternatives au mariage et aux grossesses précoces, à l’exploitation par le travail, la prostitution et la traite.  La Directrice de l’INSTRAW a aussi insisté sur l’importance d’autonomiser les filles et les femmes sur le plan politique.  Mme Moreno a aussi relevé que pour que l’Institut puisse réellement mener des actions d’autonomisation des petites filles, davantage de recherches et des données ventilées par sexe de meilleure qualité seraient nécessaires.


Mme MERIKE KOJKAJEK, intervenant au nom du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones, a rappelé les violations des droits des femmes et petites filles autochtones dans bien des régions de monde.  Au sein des communautés autochtones, ce sont les petites filles qui sont les plus vulnérables car elles sont les plus invisibles, a-t-elle noté.  Dans le domaine de l’éducation, le taux élevé d’abandon scolaire et d’analphabétisme est très important et souvent lié à la violence.  La contribution des femmes autochtones dans la société est pourtant reconnue au niveau international.  Leurs rôles traditionnels ont cependant été érodés du fait de facteurs comme la modification des écosystèmes, ou des changements au niveau de la prise de décision.  Mme Kojkajek a expliqué que le Forum avait mis l’accent sur la santé et la formation de ces femmes.  Elle a invité les gouvernements à tenir pleinement compte de la perspective culturelle dans les programmes et services de santé, pour leur fournir des soins notamment à la naissance.  Le Forum en a aussi appelé aux gouvernements pour qu’ils fassent en sorte d’atteindre des résultats éducatifs convenables.  Les États ont également été invités à fournir des rapports sur la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones.  Mme Kojkajek a ensuite précisé un certain nombre d’actions qui sont nécessaires.  Elle a ainsi demandé qu’il soit procédé de façon urgente à une collecte de données ventilées sur les femmes autochtones et que soient menées des activités de sensibilisation des petites filles autochtones. 


M. LEBOHANG F. MAEMA (Lesotho), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a rappelé l’adoption en 1997 de la Déclaration sur l’égalité entre les sexes et le développement ainsi que la création d’un Groupe sur l’égalité entre les sexes au sein du Secrétariat de la Communauté.  La SADC, a-t-il annoncé, compte présenter au Sommet des chefs d’État et de gouvernement, qui doit se réunir en août 2007, un projet de protocole sur la violence contre les femmes qui identifie des objectifs spécifiques assortis d’un calendrier de mise en œuvre.  En 2007, tous les membres de la SADC devront intégrer dans leur législation la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et ratifier le Protocole africain sur les droits de la femme.  Le Cadre stratégique sur l’égalité entre les sexes et le développement exige aussi des États qu’ils inscrivent le principe de l’égalité entre les sexes dans leur Constitution, d’ici à 2010.  Ces États devront aussi parvenir à l’éducation universelle des filles et des garçons d’ici à 2010 et revoir tout le matériel  pédagogique d’ici à 2008.  La région de la SADC a le taux de prévalence du VIH/sida le plus élevé, a souligné le représentant, avant de se féliciter que les plans à court et à moyen termes de la SADC couvrent les six domaines identifiés par le Groupe de travail du Secrétaire général de l’ONU sur le VIH/sida en Afrique australe.  Le Groupe, établi au sein du Secrétariat de la SADC, a pour tâche de faciliter la mise en œuvre de la Déclaration de Maseru de 2003 et le Programme d’action 2003-2007, a précisé le représentant, avant d’annoncer que cette année encore, la SADC présentera un projet de résolution sur les femmes, les filles et le VIH/sida.


Mme LOUISE THÉRÈSE BOTAKA MENGHA, Directrice générale de la promotion de la femme de la République du Congo, a dressé le bilan de l’action de son gouvernement qui s’est traduite entre autres par la finalisation de la politique sur le genre; la sensibilisation des décideurs au concept du genre; la formation des cadres; l’intégration de la dimension sexospécifique dans les politiques, programmes et budgets; la vulgarisation de la Convention CEDEF; l’harmonisation des textes nationaux avec les engagements pris sur le plan international; la réalisation d’enquêtes et études sur les stéréotypes sexistes; la mise en place d’unités de lutte contre le VIH/sida; l’existence des centres d’assistance et de cliniques juridiques.  Le Congo, a-t-elle aussi signalé, est signataire du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs signé le 15 décembre 2006 par les chefs d’État et de gouvernement de la région.  Malgré cela, des obstacles d’ordre social, culturel et économique restent à surmonter.  Aussi le Congo compte-t-il sur l’aide des partenaires bilatéraux et multilatéraux.


M. MAGNUS STEFANSSON, Ministre des affaires sociales d’Islande, a réaffirmé les engagements de son pays en faveur des objectifs de la Plateforme de Beijing et du Document final de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Il a considéré que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seraient pas atteints tant que des stratégies à l’égard des femmes ne seraient pas intégrées dans les politiques nationales.  L’Islande a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention sur les droits de l’enfant.  Partout dans le monde, les filles sont victimes de discrimination, a constaté le Ministre, faisant remarquer que les filles plus que les garçons sont susceptibles d’être soumises à des mariages précoces et à des violences sexuelles.  Il a estimé que les États avaient la responsabilité de prévenir la violence à l’égard des filles et que le système de l’ONU devrait permettre d’assister à la réalisation de progrès dans ce domaine.  Le trafic d’êtres humains, a-t-il considéré, mérite un ordre de priorité élevé à notre ordre du jour.  Il s’est aussi dit particulièrement préoccupé par les incidences des conflits armés sur les enfants.  L’Islande a adopté un plan d’action pour lutter contre les violences sexuelle et domestique, qui met notamment l’accent sur la sensibilisation du public.  Les enfants islandais jouissent de soins de santé adaptés et d’un bon système scolaire, a-t-il assuré.  Des projets ont été lancés pour lutter contre la discrimination fondée sur le sexe dans le marché du travail, en commençant par l’information des enfants dans les écoles.  Le Ministre a aussi évoqué la législation islandaise sur les congés parentaux, qui permet à 90% des pères de passer trois mois en congé parental à la naissance de leur enfant, et ainsi d’accroître la participation des hommes à l’éducation des enfants.  Pour briser le cycle de la violence, il est aussi nécessaire d’assurer un traitement approprié aux auteurs de ces violences et le Gouvernement islandais examine actuellement de nouvelles mesures à prendre.


Mme MÉMOUNATOU IBRAHIMA, Ministre des affaires sociales et de la promotion de la femme du Togo, a indiqué qu’au rang de actions menées dans son pays figurent la mise en place d’un noyau de formateurs aux questions du genre; l’élaboration d’indicateurs de genre; la révision en cours du Code des personnes et de la famille; l’interdiction des mutilations génitales; la lutte contre la stigmatisation liée au sida et la dépénalisation de l’avortement.  En dépit de ces avancées, a indiqué la Ministre, beaucoup reste à faire pour combler le vide concernant les questions sexospécifiques.  Pour y remédier, des actions ont été prises récemment et ont porté notamment sur l’analyse des disparités et des inégalités du genre assortie d’une stratégie nationale d’intégration du genre dans les politiques et programmes; la multiplication des centres d’écoute des personnes victimes de violence; la formation de divers groupes sociaux; le lancement de nouvelles actions telles que la Stratégie nationale de lutte contre la violence sexiste et l’Étude sur la violence basée sur le genre des enfants; des mesures de discrimination positive et incitative pour la scolarisation de la petite fille.  Un projet de loi en cours d’examen réaffirme de manière absolue l’interdiction de toutes les formes de discrimination à l’égard des enfants, a indiqué la représentante.


Mme JEANNE PEUHMOND, Ministre de la famille et des affaires sociales de la Côte d’Ivoire, a indiqué que son pays avait adopté plusieurs lois réprimant les violences faites aux femmes.  En outre, le 25 juillet 2005, un Accord multilatéral de coopération en matière de lutte contre la traite des enfants en Afrique de l’Ouest avait été signé par 10 États de la sous-région, dont le sien, a-t-elle souligné.  En outre, a-t-elle poursuivi, plusieurs initiatives ont été menées de concert avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), en direction des victimes de violence sexuelle.  Ainsi plus de 300 exciseuses ont été amenées à abandonner leur pratique et bénéficient désormais des projets de reconversion.  En matière d’éducation, une cellule de promotion de l’éducation et de la formation avait été mise en place au Ministère de l’éducation nationale de son pays, a-t-elle indiqué, précisant en outre que, pour la période 2007-2009, les autorités de son pays envisageaient de lancer des mesures incitatives en vue d’une scolarisation plus poussée des petites filles, de rendre obligatoire l’éducation et la scolarisation de la jeune fille, de multiplier les campagnes de lutte contre les violences, dont les mutilations génitales, d’élaborer des plans d’action et de mettre sur pied un système d’alerte rapide dans le cadre d’un réseau régional de lutte contre les violences sexuelles, a encore dit la Ministre. 


M. KJELL ERIK OIE, Vice-Ministre de l’enfance et de l’égalité de la Norvège, a annoncé que son pays disposait désormais une Commission de l’égalité des salaires qui doit présenter ses recommandations au Gouvernement en mars prochain.  En ce qui concerne la violence à l’égard des femmes, il a invité la communauté politique internationale à unir ses forces pour discuter ouvertement sur le fait que les hommes de tous les pays utilisent la violence pour exercer leur autorité sur les femmes et abuser d’elles.  La violence n’est pas une question d’ordre privé, a-t-il affirmé, mais une question politique.  En Norvège, un plan d’action contre la violence au sein de l’environnement proche inclut des programmes nationaux de traitement pour aider les coupables à maitriser leur agressivité.  En outre, les mariages forcés et les mutilations génitales sont interdits par la loi, et le droit des femmes et des filles à contrôler leur sexualité est reconnu.  Enfin, sur la réforme de l’ONU, le Vice-Ministre a appuyé les recommandations du Groupe de réforme pour renforcer la question de la sexospécificité au sein des organes de l’ONU.


Mme ANGÉLIQUE NGOMA, Ministre de la famille, de la protection de l’enfance et de la promotion de la femme du Gabon, a indiqué que son pays est signataire des instruments internationaux des droits de l’homme, dont la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention CEDEF et la Convention des droits de l’enfant.  La Constitution garantit les mêmes droits aux femmes et petites filles, a-t-elle précisé.  La spécificité de la jeune fille a exigé par ailleurs la promulgation de textes permettant de freiner certaines pratiques préjudiciables.  Ainsi, la loi 16/66 institue l’école obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans pour tous les enfants; une loi sur la traite des enfants à été adoptée; une loi sur les mutilations génitales a été promulguée; la Journée nationale de lutte contre le travail des enfants a été lancée et un Observatoire des droits de l’enfant a été mis en place, a précisé la Ministre.  Par ailleurs, a-t-elle dit, nous souscrivons à toutes mesures coercitives visant à assurer une meilleure protection juridique de cette population vulnérable, qui incarne pourtant l’avenir socioéconomique du pays.  Nous interpellons donc la communauté internationale, les partenaires du développement et les organisations non gouvernementales à une mobilisation accrue pour soutenir nos programmes et politiques nationaux, a-t-elle conclu. 


M. TREVOR PRESCOD, Ministre de la transformation sociale de la Barbade, s’est dit convaincu que la persistance de la violence et de la discrimination à l’égard des femmes et des filles est largement due à la culture et au syndrome de dépendance qui a placé de nombreuses femmes et de filles dans une position de vulnérabilité face à l’exploitation et à la cruauté.  C’est sur cette base que le Gouvernement de la Barbade a accordé la priorité à l’éducation, à la santé et à la lutte contre la pauvreté dans son Plan stratégique 2005-2025.  En matière d’éducation, l’objectif est d’avoir une personne diplômée dans chaque ménage.  Aujourd’hui, 16% des diplômés de l’enseignement secondaire vont à l’université.  Sur ces 16%, 70% sont des filles.  Pour aider les filles mères, un programme spécifique sera lancé visant à prévenir les grossesses multiples chez les adolescentes.  Le Ministre a aussi évoqué la question du trafic des êtres humains dont son pays qui est un pays de destination.  Une coalition a été créée pour travailler avec les organisations régionales et internationales. 


À la Barbade, a-t-il avoué, la femme jeune, sans emploi et chef de famille représente 60% des 14% de la population qui vit en-dessous du seuil de pauvreté.  Les femmes âgées de 16 à 24 ans sont celles qui sont les plus vulnérables à la violence sexuelle et au VIH/sida.  Pour lutter contre cette tendance, des programmes ont été mis au point comme ceux liés à l’accès à la formation ou au microcrédit.  Il est aussi question de revoir le système de justice juvénile pour le rendre plus à même de relever les défis.  Face aux chiffres de l’abus sexuel chez les enfants, le Gouvernement a mis au point des protocoles impliquant des professionnels de la santé, de la police, du système éducatif et du Conseil des enfants.  À partir d’avril 2007, des assistants sociaux spécialisés dans l’enfance seront déployés dans les communautés. 


Mme INDRANEE SEEBUN, Ministre des droits de la femme, du développement des enfants, du bien-être de la famille et de la protection des consommateurs de Maurice, a fait part des engagements de son pays en faveur de l’élimination de la discrimination et de la violence à l’égard des filles.  Maurice a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et celle relative aux droits de l’enfant, ainsi que la Convention sur les pires formes de travail, a-t-elle indiqué.   Notre pays, a-t-elle précisé, a adopté des nouvelles mesures pour mieux sauvegarder les droits de l’enfant.  Nous travaillons en collaboration avec la police, afin de protéger les enfants 24 heures sur 24, et des soins de santé et une aide juridique leur sont également offerts.  Il existe aussi un médiateur qui joue le rôle d’avocat des enfants.  En 2001, nous avons commencé à élaborer un plan d’action visant à éliminer les violences à l’égard des enfants ainsi qu’une loi sur les abus sexuels qui prévoit des sanctions graves pour leurs auteurs, a ajouté Mme Seebun.  La pratique du trafic des enfants a été criminalisée et les Etats-Unis, a-t-elle fait observer, ont fait passer le pays dans une catégorie différente pour tenir compte de ces améliorations.  La Ministre a indiqué que la police de son pays était très vigilante sur cette question et lançait des campagnes de sensibilisation, notamment pour les lieux et entreprises touristiques.  Une unité de protection des mineurs a d’ailleurs été créée par la police et des thérapies psychologiques sont prévues pour une réintégration durable des victimes.  Nous travaillons également pour fournir une aide d’urgence aux filles concernées, notamment grâce à des unités spéciales dans les hôpitaux.  Pour la pornographie sur Internet impliquant des enfants, un projet de loi est en cours d’élaboration pour renforcer le respect de la vie privée des enfants.  Le Gouvernement prend également des mesures pour lutter contre la grossesse des adolescentes.  Les progrès du pays en ce qui concerne la scolarisation des filles sont également très importants, a indiqué par ailleurs Mme Seebun. 


Mme SOPHIA SIMBA, Ministre pour le développement des communautés, pour les questions de parité et de l’enfance de la République-Unie de Tanzanie, a exprimé son soutien aux recommandations du Secrétaire général.  Elle a précisé que son pays avait ratifié la Convention des droits de l’enfant et ses deux protocoles facultatifs, la Charte africaine des droits de l’enfant et la Convention du BIT sur les pires formes de travail des enfants.  Par ailleurs, un projet de loi est en cours d’élaboration qui doit protéger la petite fille des abus, de la négligence et d’autres violations de ses droits.  Elle a également déclaré que son pays s’était doté d’un texte de loi sur les délits sexuels en date de 1998, qui n’avait toutefois pas vraiment joué le rôle de dissuasion escompté.  Disposer d’une législation est un élément qui doit être complété par des activités de défense des droits fondamentaux de la femme, par l’accès à l’éducation, aux soins de santé et des mécanismes de soutien.  Le Gouvernement, a encore précisé la Ministre, déploie aussi d’importants efforts pour obtenir la parité entre garçons et filles en milieu scolaire.  La parité existe au niveau primaire, mais reste encore un objectif à réaliser dans le secondaire et le tertiaire, a-t-elle souligné, affirmant que les autorités tanzaniennes entendaient accorder davantage de visibilité aux enfants dans les budgets nationaux.


Mme MARLIA MAGDALENA MUNGUNDA, Ministre de l’égalité des sexes et du bien-être des enfants de la Namibie, a considéré que le débat sur le thème prioritaire arrivait à point nommé.  Les violences à l’encontre des filles restent liées à des stéréotypes traditionnels, a-t-elle noté.  La Ministre a reconnu que les violences domestiques continuaient à toucher les femmes et les filles de son pays, mais indiqué que son gouvernement faisait son possible pour faire respecter les droits de femmes.  Depuis son indépendance en 1990, le Gouvernement namibien a adopté un certain nombre de lois et de politiques dans ce domaine, comme la loi contre le viol de 2000 qui assure la protection des victimes.  Elle a aussi parlé de l’éducation fournie pour informer la population sur la violence sexiste et indiqué qu’une conférence allait bientôt avoir lieu sur ce thème.  En ce qui concerne l’éducation, le Gouvernement fait en sorte que les filles puissent rester à l’école, et le taux d’abandon a récemment diminué, s’est félicité Mme Mungunda.  Les femmes, a-t-elle aussi précisé, participent de plus en plus aux processus décisionnels.  Leur représentation au Parlement est passée de 20 à 27% après les élections de 2004.  Il y a également 39% de femmes dans le secteur judiciaire, a-t-elle ajouté.


Mme ALIMA MAHAMA, Ministre de la condition féminine et de la jeunesse du Ghana, a annoncé que le 21 février dernier, le Parlement a transformé en loi le décret sur la violence domestique.  Pour illustrer l’attachement de son pays au respect des droits des femmes et de l’enfant, la Ministre a rappelé l’existence de la Direction pour l’éducation des filles au sein du Ministère de l’éducation ainsi que d’autres mesures telles que la création d’un Fonds de développement pour les femmes, la mise en place de programmes de microcrédit, l’intégration d’une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes dans les plans de développement, et le renforcement de la coordination entre les ministères, le Conseil de la population, les services de statistiques, la Commission de la

planification du développement et les organisations de la société civile.  Sur le plan politique, les femmes occupent 10% des sièges au Parlement et le même taux dans les assemblées de district.  Pour la première fois, le Ghana compte six directrices dans le service public. 


Mme MAINA KAMANDA, Ministre du genre, des sports, de la culture et des services sociaux du Kenya, a affirmé que son gouvernement avait pris des mesures concrètes pour éliminer les discriminations et les violences à l’égard des petites filles.  Le pays a intégré dans sa législation nationale la Convention relative aux droits de l’enfant.  L’adoption de la Loi sur les délits sexuels de 2006 a consacré par ailleurs la culmination des efforts déployés par le Gouvernement pour combler les lacunes de la législation kényenne au regard de la violence à l’encontre des femmes.  Il s’agit d’un engagement politique afin de prévenir la violence et renforcer la coordination des actions contre une telle violence.  Le projet de loi sur la violence domestique devrait être présenté à nouveau au Parlement, l’objectif étant de faire baisser les niveaux de violence sexuelle à l’encontre des filles et des femmes qui sont en augmentation.  En effet, entre mars et avril 2005, 2 431 filles et femmes ont été traitées à l’hôpital des femmes de Nairobi.  La Ministre a aussi précisé que la promotion de l’éducation était une priorité du Gouvernement et que depuis 2003, le pays a atteint la parité entre les sexes.  Sur le front de la lutte contre les mutilations génitales, Mme Kamanda a indiqué que le Kenya avait établi un comité interministériel sur les mutilations génitales féminines chargé de coordonner toutes les interventions.  Un projet de loi est aussi en cours d’élaboration pour lutter contre la traite des personnes.


Mme OUSMANE ZEINABOU MOULAYE, Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfance du Niger, a précisé les avancées de son pays dans le domaine de la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes.  Elle a ainsi évoqué l’adhésion du Niger à la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et la ratification de son Protocole facultatif, la présentation des rapports devant le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que le renforcement de la protection des jeunes filles et des femmes à travers la réforme du Code pénal.  Mme Moulaye a aussi parlé de l’allègement des tâches domestiques de plus de 2 millions de femmes rurales grâce au rapprochement des points d’eau.  Au Niger, il existe par ailleurs un plan décennal de développement de l’éducation qui fait de la scolarisation des filles une des priorités.  La Ministre a aussi indiqué que le dépistage des cancers du sein et de l’utérus ainsi que les soins relatifs à l’accouchement et à l’ablation du fibrome, se faisaient gratuitement.  Elle a informé de la mise en œuvre du programme de santé de la reproduction et du vote en 2006 d’une loi sur cette question.  Parmi les autres mesures favorables aux femmes, elle a évoqué le programme spécial du Président de la République en vue de l’autonomie financière des femmes, grâce à la composante microcrédit, et l’organisation de foire agro-sylvo-pastorale et du salon de l’artisanat pour la femme.  Pour consolider ces acquis, Mme Moulaye a précisé que son Ministère avait élaboré en 2004 un programme de renforcement des capacités des femmes élues et des membres des groupements féminins.


M. WILLY TELAVI, Ministre des affaires intérieures de Tuvalu, au nom du Forum du Pacifique, a suggéré à la Commission de la condition de la femme de reconnaître la spécificité des femmes et des enfants des pays de la région du Pacifique dans ses évaluations sous-régionales.  La région du Pacifique est la plus culturellement et géographiquement diversifiée.  Les femmes du Pacifique ne vivent pas les mêmes choses que les femmes asiatiques et il est regrettable qu’elles ne bénéficient pas de la même attention, des mêmes programmes et des mêmes financements.  Le Ministre a indiqué que, dans sa région, la plupart des organes responsables de la promotion des droits de la femme ne sont pas adéquatement financés et sont, en conséquence, incapables d’exercer une réelle influence.   Il s’est donc félicité de l’appui des organisations internationales dont les fonds et programmes des Nations Unies.  Il a aussi salué le rôle des organisations de la société civile.  Le secrétariat du Forum du Pacifique, a-t-il dit, en collaboration avec ses partenaires, aide les États membres à renforcer leurs capacités.


Mme EDITH RAUH, Secrétaire d’État au Ministère des affaires sociales et du travail de la Hongrie, a indiqué que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes avait été harmonisée en Hongrie.  Les problèmes qui demeurent sont notamment la scolarisation inégale des filles et des garçons et l’accès inégal au marché du travail.  Une loi générale contre la discrimination a été adoptée en 2003, qui prévoit des sanctions pour ses violations.  En outre, il faudrait faire changer les mentalités en Hongrie, a estimé Mme Rauh, qui a indiqué que de nombreuses initiatives ont été lancées dans ce sens.  Il convient, par exemple, de rendre les allocations de congé parental disponibles tant pour les femmes que pour les hommes.  Les petites filles restent invisibles et il faut leur accorder une attention particulière, surtout celles de la communauté Rom qui sont les plus vulnérables, a poursuivi Mme Rauh.  Les infirmières de district ont pour mission de donner des soins aux mineurs et aux familles.  Il existe aussi des institutions où les femmes battues peuvent être accueillies avec leurs enfants.  Mme Rauh a aussi évoqué la loi sur les violences domestiques, qui indique clairement que cette forme de violence n’est pas une question d’ordre privé.  Nous condamnons toutes les formes d’exploitation sexuelle de la petite fille, a ensuite affirmé la représentante.   Elle a enfin mentionné un Conseil tripartite sur les questions sexospécifiques en Hongrie, au sein duquel les ONG sont représentées.


Mme JANG HA-JIN, Ministre pour l’égalité des sexes et la famille de la République de Corée, a indiqué que son gouvernement offrait l’égalité des chances aux filles et aux garçons à la fin de leur scolarité.  En 2006, le taux de fréquentation scolaire et universitaire atteignait les 81,1% pour les filles, taux légèrement inférieur à celui concernant les garçons (82,9%).  En 2002, un programme en faveur des femmes dans la science et l’ingénierie a été développé dans des centres où travaillent des conseillers qui ont pour mission d’aider les femmes qui ont choisi ces disciplines.  Notre Gouvernement a institutionnalisé des mécanismes comme celui qui permet d’agir dans l’urgence en cas de sévices sur des enfants, a ajouté la Ministre.  Elle a aussi parlé d’une loi qui lutte contre la prostitution juvénile.  Le Gouvernement de la République de Corée a en outre voté une loi qui punit sévèrement les personnes coupables de trafic de personnes et notamment de filles.  En 2006, pour mettre fin à la violence contre les filles, le Gouvernement a renforcé les peines pour les auteurs de sévices sexuels, a également indiqué Mme Ha-jin.  La République de Corée est en outre en train de réviser les lois en matière de prévention de violence sur Internet.


Mme ROCIO GARCIA GAYTAN, Chef de l’Institut des femmes du Mexique, a indiqué que l’entrée en vigueur de la loi fédérale sur l’égalité entre les hommes et les femmes illustre le fait que cet objectif est devenu un engagement déclaré de l’État.  Pour promouvoir plus avant les objectifs d’émancipation de la femme, l’Institut entretient un dialogue permanent avec la branche législative.  En conséquence, pour la première fois au Mexique, le budget national alloue 20 millions de dollars au Programme d’appui aux instituts des femmes qui existent dans les entités fédérales, a annoncé la représentante, qui s’est beaucoup attardée sur la loi fédérale relative à l’accès des femmes à une vie sans violence et sur les diverses mesures et organes qui en ont découlé.  L’Institut a d’ailleurs proposé une loi-cadre sur la violence domestique pour harmoniser les lois locales et les instruments internationaux.  Aujourd’hui, 28 entités fédérales sur 32 ont des lois visant à prévenir et à sanctionner la violence domestique et 31 d’entre elles qualifient de crime la violence domestique alors que 19 codes pénaux qualifient de crime le viol entre époux. 


Pour avoir une définition plus précise des concepts d’abus physiques ou psychologiques, le Sénat a adopté, le 20 février dernier, des amendements au Code civil fédéral.  Le même jour, il a adopté des mesures de réformes clefs de la loi fédérale sur la criminalité organisée pour renforcer les dispositions relatives à l’exploitation des enfants.  Par ailleurs, diverses actions ont été entreprises dans le cadre du Programme national pour une vie sans violence, a encore indiqué la représentante, avant de passer en revue les programmes de sensibilisation, les mesures liées à la protection des droits de l’enfant ou encore les programmes relatifs à l’accès des enfants autochtones à l’éducation.  Elle a ensuite estimé que les inégalités entre les sexes constituent la plus grand menace et le plus grand défi auxquels le Mexique est exposé.  Elle a reconnu la nécessité d’actions plus concrètes impliquant davantage les parents, la société civile, le secteur privé et les gouvernements locaux.  Au Mexique, a-t-elle avoué, il faut encore combattre un système d’administration de la justice qui néglige les plaintes des femmes et qui fait prévaloir une interprétation « androcentrique » de la loi. 


Mme LUBOV GLEBOVA, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie a déclaré que toute discussion devrait être constructive et tirer des enseignements du passé en évitant la politisation et la confrontation entre groupes régionaux qui avaient été à l’origine de l’impasse des travaux de la Commission de la condition de la femme.  Toutefois, a-telle regretté, le rapport du Secrétaire général relatif à la nomination d’un Rapporteur spécial chargé d’identifier les lois discriminatoires ne fait que polariser les opinions.  Notre position est la suivante: il existe déjà un Rapporteur spécial sur les formes de violence à l’égard des femmes en la personne de Mme Yakin Ertürk et un Rapporteur spécial sur la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, Mme Sigma Huda, dont les mandats incluent de facto comme de jure les questions liées à la discrimination.  Nous estimons également qu’avant que toute réforme ne soit achevée, il serait prématuré de procéder à de nouvelles nominations.  La représentante a aussi indiqué que son pays suit les directives internationales pour l’élaboration de nouvelles lois et instruments.  La Fédération de Russie a ainsi créé une Commission pour les questions d’égalité, qui a adopté la Stratégie nationale de garantie de l’égalité entre les sexes.  La lutte contre la violence faite aux femmes reste une priorité.  Nous devons malheureusement continuer à faire évoluer les mentalités qui font de la violence au foyer une affaire privée et non pas un crime, a encore ajouté la représentante qui a détaillé les initiatives mises en place par son gouvernement pour venir en aide aux victimes de la violence domestique.  


Mme ANA PAULA SACRAMENTO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a reconnu l’importance du rôle des femmes dans le développement du pays et a mis en place une stratégie pour augmenter l’accès à l’éducation en particulier des filles.  Même si le droit angolais n’est pas discriminatoire, il faut signaler que certaines cultures locales, notamment dans lez zones rurales, peuvent entrainer une discrimination envers les filles.  Des progrès ont toutefois pu être notés grâce aux programmes scolaires visant à sensibiliser les enfants à la discrimination.  On essaye aussi de convaincre la population que les filles ne devraient pas continuer à être utilisées pour les travaux ménagers, ce qui est malheureusement la pratique dans notre société, a expliqué la Ministre.  Le pays est en paix depuis cinq ans et de nombreuses filles tentent de mener une nouvelle vie.  Parmi les analphabètes qui représentent 65% de la population, il y a 50% de femmes, a précisé la Ministre.  De l’avis de Mme Sacramento, l’intolérance pose réellement une menace à la société angolaise et il faut s’attacher à permettre aux femmes de réaliser leurs aspirations.  En matière de violence, le Gouvernement a lancé un processus de révision du Code pénal et rédige une nouvelle loi sur la violence familiale, a-t-elle expliqué, ainsi qu’un plan national d’action de tolérance zéro en la matière pour la période 2007-2010.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a indiqué que l’un des leitmotivs du Gouvernement est d’améliorer la condition de la femme pour qu’elle prenne part à la vie du pays et au processus démocratique dans un cadre politique qui place l’être humain au cœur des politiques de développement.  Des réformes ont été mises en œuvre pour concrétiser la démocratie et ont mené à la création du Conseil consultatif des droits de l’homme et de la Commission pour la réconciliation.  Ainsi, la représentation féminine s’est accrue au Parlement qui compte aujourd’hui 50 femmes, la loi sur la famille repose sur le principe de l’égalité entre les époux et l’âge du mariage a été fixé à 18 ans.  La loi sur la nationalité permet à la femme de transmettre sa nationalité à ses enfants.  Nous essayons aussi de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et disposons d’un pacte national pour améliorer l’image des femmes dans les médias.  La violence contre les femmes est un obstacle au développement.  Des campagnes de sensibilisation, un observatoire national et un mécanisme pour recevoir des plaintes ont été mis en place.  Le principe de l’égalité occupe une place centrale dans la gamme des droits civils, la prise de décisions, les droits sociaux, les droits économiques, la conduite individuelle.  La religion nous inspire tout comme notre Constitution qui prône l’égalité. 


Mme ANNIE JONES-DEMEN, Vice-Ministre de la parité entre les sexes et du développement du Libéria, a indiqué que les femmes de son pays avaient joué un rôle clef aux élections générales et présidentielles de 2005.  Mme Sirleaf qui est à la tête du Libéria, première femme Présidente en Afrique, est déterminée à donner aux femmes toute la place qu’elles méritent dans la conduite des affaires du pays.  Plus de 85% des femmes libériennes sont analphabètes et seulement 27% des filles atteignent la cinquième année de scolarité, a déploré la Vice-Ministre.  Le Gouvernement a commencé à fournir des services éducatifs aux filles, ainsi que des repas chauds pour les étudiantes, cette mesure ayant permis d’augmenter de 80% les inscriptions dans les écoles.  La Vice-Ministre a aussi évoqué la création d’un fonds d’affectation spéciale pour l’éducation qui permet notamment de réhabiliter des écoles et de fournir 5 000 bourses à des filles.  L’autonomisation est une question humaine et c’est quand les femmes fixent leurs propres priorités qu’elles gagnent leurs compétences, a affirmé Mme Jones-Demen.  Enfin, elle a assuré que le Libéria restait déterminé à éliminer toutes les formes d’obstacles qui empêchent la promotion de la femme.


Mme PATRICIA BRISTER, Représentante du Bureau des organisations internationales au Département d’État des Etats-Unis, a déclaré qu’une société ne peut prospérer si la moitié de sa population reste marginalisée sans disposer des opportunités lui permettant de s’épanouir, de contribuer à l’économie et de jouer un rôle actif dans la vie publique.  La représentante a détaillé les initiatives prises par l’administration Bush en précisant que nombreuses d’entre elles avaient été prises pour venir en aide aux petites filles dans les situations de conflits.  Celles-ci ont des besoins spécifiques étant donné qu’elles courent le risque d’être soumises à l’exploitation sexuelle et aux abus, qu’elles sont séparées de leur famille, ne reçoivent pas d’éducation et qu’elles courent le risque d’être enrôlées de force comme soldats.  Les États-Unis fournissent une aide de 15 millions de dollars aux femmes du Darfour et ont contribué pour un montant de 200 millions de dollars depuis 2000 pour venir en aide aux femmes réfugiées.  L’Administration américaine finance à hauteur de 430 millions de dollars des activités de planification familiale tandis que le fonds de 15 milliards de dollars pour lutter contre la pandémie du VIH/sida accorde une attention particulière à la petite fille.


L’éducation, a-t-elle ajouté, est une condition préalable à la pleine réalisation des droits des femmes à participer aux activités de la société.  En Afrique, une initiative du Président Bush permettra d’accorder 550 000 bourses d’étude aux filles de 40 pays.  Avec l’aide des États-Unis, plus de cinq millions de petites filles sont retournées sur les bancs de l’école en Afghanistan.  Les États-Unis, a encore ajouté la représentante, soutiennent les initiatives d’alphabétisation de l’UNESCO.  Mme Brister a ensuite abordé la lutte contre la violence domestique aux Etats-Unis, qui a bénéficié d’une enveloppe de 20 millions de dollars en 2004.  Enfin, elle a précisé que son pays présentera deux projets de résolution.  Le premier texte, concernant les mariages forcés et précoces, appelle l’attention de la communauté internationale sur un phénomène qui restreint la gamme de choix qui s’offre aux fillettes et les soumet trop souvent à la violence.  Le second porte sur l’infanticide des fœtus féminins et dénonce cette forme extrême de discrimination et de violence fondée sur le sexe.


Mme JULIA BURNS, Directrice exécutive du Bureau pour les femmes de l’Australie, a indiqué que son pays avait récemment ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Le Gouvernement a lancé une étude sur les enfants du pays afin de mettre en évidence l’impact du contexte culturel sur eux.  L’école est obligatoire en Australie et les filles s’en sortent bien, poursuivant davantage la scolarité que les garçons après l’âge obligatoire depuis les années 70.  Mme Burns a aussi fait remarquer que l’OMS avait constaté que le bon fonctionnement du système de santé en Australie profite bien aux filles.  Malheureusement, certaines filles australiennes souffrent de la violence, et le Gouvernement a adopté des lois contre la pornographie impliquant des enfants, le tourisme sexuel et les mutilations génitales.  Le Gouvernement tente aussi d’améliorer la situation des filles autochtones qui sont peu scolarisées.  Mme Burns a également évoqué la nouvelle politique en matière d’égalité entre les sexes qui vise à améliorer notamment la participation des femmes dans les prises de décisions.  Plusieurs initiatives sont aussi lancées pour la sensibilisation des hommes et des garçons sur la question de la discrimination à l’égard des femmes.  En matière de travail, elle a parlé des possibilités de travail à domicile qui aident les salariées à équilibrer leur vie de famille.  Enfin, Mme Burns a indiqué que son pays avait lancé une campagne à l’égard des filles victimes de violences.


Mme FLORENCE IEVERS, Coordonatrice de la condition de la femme du Canada, a indiqué que son gouvernement mène de nombreuses activités, à l’échelle nationale et internationale, pour faire en sorte que chaque fille puisse vivre sans discrimination et sans violence.  Elle a mis l’accent sur le document « Un Canada digne des enfants », qui s’attarde particulièrement sur les enfants marginalisés dont les enfants autochtones, ceux des groupes minoritaires, ceux qui vivent dans les zones de conflit, ceux qui travaillent et ceux qui ont des besoins spécifiques et des handicaps.  En matière de violence domestique et sexuelle, l’approche multidisciplinaire du Canada comprend des réponses législatives et des initiatives spécifiques et le secteur bénévole a joué un rôle crucial en sensibilisant le public.  La représentante a aussi attiré l’attention de la Commission sur le document « Mesure de la violence faite aux femmes: tendances statistiques 2006 » qui, pour la première fois, contient des statistiques sur la violence faite aux femmes dans le nord canadien où habite une importante population de peuples autochtones.  Elle s’est également arrêtée sur la stratégie nationale visant à mieux protéger les enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet.  Concluant sur la question du rôle des hommes et des garçons dans la promotion de l’égalité entre les sexes, la représentante s’est dit impatiente de créer un nouveau mécanisme d’examen pour favoriser une plus grande compréhension et l’échange des meilleures pratiques au sein des Nations Unies et entre les pays.


Mme MYRNA YAO, Présidente de la Commission nationale chargée du rôle des femmes aux Philippines, a rappelé que son pays avait ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant.  En application des dispositions de ces deux instruments juridiques internationaux, le Gouvernement a promulgué de nombreuses lois sur l’allaitement maternel, la protection des enfants, la traite, le viol et la violence à l’encontre des femmes.  Il existe un Cadre national de développement de l’enfance pour 2000-2005 qui repose sur une approche basée sur les droits de l’enfant.  La mise en œuvre de ces lois revient au Conseil pour le bien-être des enfants.  Nous disposons de tribunaux pour les questions de la famille et de bureaux de police spéciaux qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et des enfants.  Malgré le nombre important d’initiatives, a encore ajouté la représentante, le Gouvernement des Philippines est conscient des défis qui se posent notamment dans le domaine du suivi de la mise en œuvre des textes de loi, en particulier celui exigeant que 5% du budget national soient consacrés aux questions de développement et de parité entre les sexes.  Il est aussi important de disposer de données ventilées par sexe, de réduire les taux élevés de mortalité des filles en investissant dans leur santé et dans leur alimentation.  Nous disposons aussi d’un projet de texte de loi visant à accorder une plus grande protection aux employées domestiques. 


Mme ANNA AGHADJANIAN, Responsable de la Division des droits de l’homme au Ministère des affaires étrangères de l’Arménie, a noté que la situation avait changé dans son pays au début des années 1990 après l’effondrement de l’Union soviétique.  Nous avons aussi été victimes d’un tremblement de terre qui a détruit nos infrastructures industrielles et le chômage qui en a résulté a touché surtout les femmes.  La situation de dizaines de milliers d’hommes qui cherchent du travail à l’étranger a pour conséquence que les femmes se retrouvent chefs de famille et sont donc dans une situation de survie.  Mais la situation des filles n’a jamais été sacrifiée et elles ont largement accès à l’éducation tant aux niveaux primaire et secondaire qu’au niveau universitaire, a assuré Mme Aghadjanian.  Au cours de ces dernières années, des programmes de développement ont été mis en place, notamment un programme pour l’amélioration de la condition de la femme qui touche aussi les enfants.  Ce programme suit les principes posés à Beijing, a indiqué la représentante.  Il reste encore beaucoup à faire parce que certaines lois ne sont pas encore votées ou entrées en vigueur.  La représentante a ensuite précisé que les femmes avaient normalement accès aux services sociaux et aux services de santé.  Les services de santé sont même presque discriminatoires à l’égard des hommes car on se concentre essentiellement sur les femmes.  Quant à la police, elle a mis en place l’année dernière une formation spéciale pour ses fonctionnaires sur la violence dans les foyers.  Enfin, s’agissant du rôle des femmes dans la vie publique, l’Arménie dispose d’un Code électoral qui a fait passer de 5 à 15% le quota électoral de femmes au Parlement, a ajouté la représentante.


Mme MARIT DANON, Directrice de l’Autorité pour la promotion de la condition de la femme au Cabinet du Premier Ministre d’Israël, a indiqué que les efforts de parité entre les sexes déployés par Israël avaient porté leurs fruits et que le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau avait considérablement augmenté, en particulier au sein des ministères et au Parlement.  Pour la première fois, une femme est Présidente du Parlement, qui assume aussi actuellement les fonctions de Présidente par intérim, et une autre est Présidente de la Cour suprême.  La représentante a dit accueillir favorablement le rapport du Secrétaire général sur la violence contre les petites filles qui met en lumière l’absence de données ventilées par sexe.  Elle a fait part du soutien de son gouvernement à l’appel du Secrétaire général tendant à créer un environnement sûr qui soit une force motrice pour les petites filles afin de promouvoir d’une part des changements sociétaux et d’autre part promouvoir les femmes aux plus hauts niveaux de responsabilités.  La représentante a aussi reconnu que les femmes étaient les premières victimes du conflit armé que connaît le pays depuis sa création et que dans ce contexte, Israël met en œuvre les dispositions de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, qui exige qu’un plus grand rôle soit accordé aux femmes dans la consolidation de la paix et à la table des négociations.  En accordant un rôle accru aux femmes, nous espérons renouer un dialogue avec nos voisins et établir des ponts.


Mme MOUSHIRA KHATTAB, Secrétaire générale du Conseil national égyptien pour l’enfant et la mère de l’Égypte, a indiqué avoir participé à la réunion du groupe d’experts qui a eu lieu en Italie en septembre dernier.  L’Égypte a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et celle sur les droits de l’enfant, a-t-elle précisé.  Aujourd’hui, la femme égyptienne peut choisir son époux et transmettre la nationalité à ses enfants.  Au début de ce nouveau millénaire, les droits des filles étaient une priorité nationale, notamment pour les enfants des rues et les enfants handicapés.  Mme Khattab a expliqué que la fille égyptienne faisait l’objet d’un partenariat entre la société civile et le Gouvernement.  Ainsi, plusieurs initiatives ont été prises et les infractions à l’égard des femmes sont pénalisées, comme c’est le cas pour la violence contre les enfants.  Nous avons aussi adopté des politiques fondées sur les droits de l’homme en veillant à leur application sans discrimination fondée sur le sexe.  Nous avons proclamé une année de la fille en vue de la faire pleinement participer à la société.  Nous pensons aussi que l’éducation pour les filles est la seule manière de lutter contre la violence, a affirmé la représentante.  L’Égypte est devenue un pays phare dans ce domaine et l’UNICEF s’emploie à documenter ce modèle pour que d’autres pays puissent l’utiliser.  Nous avons aussi lancé des programmes de sensibilisation pour le respect des droits de la fille égyptienne, en collaborant avec les Nations Unies dans le cadre d’un plan d’action national.  Nous espérons également que grâce à d’autres activités, nous pourrons faire progresser les droits des filles, a souligné la représentante, rappelant que la pire forme de discrimination était selon elle l’occupation étrangère.


Mme ANDREA REYES (Chili) a fait part de l’engagement de la Présidente, Michelle Bachelet, à promouvoir l’égalité entre les sexes.  Nous avons progressé dans la sensibilisation et l’intégration de la dimension sexospécifique et les engagements pris par le Gouvernement seront évalués tous les trois mois par la Présidente de la République elle-même, a—t-elle ajouté.  L’un des volets de notre programme de réforme porte sur les situations défavorables que connaissent les femmes dans le système de sécurité sociale actuel.  Les femmes n’ayant jamais eu un emploi rémunéré auront désormais droit à une retraite minimale.  Il est aussi important de modifier les comportements sur le lieu du travail et dans ce contexte, un Code des meilleures pratiques au travail a été élaboré qui a reçu l’appui de la Fédération du commerce.  Il sera donc aussi appliqué dans le privé, le but étant de créer une nouvelle culture du travail sur la base du principe de l’égalité des droits.  Un autre projet porte sur les femmes, chefs de foyer.  Ce projet vise à les aider à surmonter les difficultés qu’elles rencontrent sur le marché de l’emploi.  Par ailleurs, la loi sur les pensions alimentaires augmente les sanctions pour ceux qui n’assument pas leurs obligations.  Le niveau de

violence au Chili reste élevé, a convenu la représentante.  En outre, 14,9% des naissances vivantes proviennent de jeunes femmes de moins de 19 ans.  Un décret présidentiel autorise la prescription de la pilule contraceptive d’urgence aux filles de moins de 14 ans sans le consentement préalable des parents, a-t-elle ajouté.


Mme SOLEDAD MURILLO, Secrétaire générale pour les politiques en matière de parité entre les sexes de l’Espagne, a indiqué avoir formé avec l’Allemagne un nouveau Pacte européen pour l’égalité afin d’éradiquer les injustices structurelles dont sont victimes les femmes.  À son avis, la meilleure façon de préserver les droits des filles est d’assurer la représentation des femmes dans les institutions politiques.  En Espagne, les mutilations génitales sont poursuivies même en dehors de nos frontières, a-t-elle indiqué.  L’égalité entre les hommes et les femmes, a-t-elle poursuivi, est une caractéristique de toute démocratie avancée.  Elle s’est réjouie que la quasi-totalité des membres de l’Union européenne ait souscrit à la Déclaration d’Athènes et à la Plateforme de Beijing.  Il faut, avant tout, éliminer l’idée selon laquelle la femme est la propriété de l’homme.  Le Premier Ministre espagnol a d’ailleurs estimé que si l’on justifiait la violence au nom de l’amour, cela voulait dire que l’un dominait l’autre, ce qui est incompatible avec la démocratie.  En Espagne, nous avons aussi estimé qu’il y avait discrimination directe lorsque l’employeur posait des questions sur une éventuelle maternité.  Enfin, la représentante a évoqué la loi sur l’égalité qui vise à consacrer le principe de participation égale des hommes et des femmes aux initiatives publiques et privées.  Nous devons veiller à ce que les rencontres internationales permettent de passer des paroles aux actes, a-t-elle rappelé avant de conclure.


M. YORIKO MEGURO, Professeur à l’Université Sofia du Japon, a déclaré qu’il importait de continuer à monter à tous niveaux des activités en faveur de la promotion de la femme pour créer une société qui repose sur l’égalité entre les sexes.  Il a souligné l’importance d’établir des partenariats internationaux et a fait part à cet égard de l’adoption du Communiqué ministériel conjoint de Tokyo, rendu public à l’issue d’une réunion en 2006 au cours de laquelle 16 pays asiatiques et deux organisations internationales avaient échangé leurs vues sur le sujet.  Il a, à cet égard, indiqué que les deux prochaines réunions se dérouleront respectivement cette année en Inde et en 2008 en République de Corée.  M. Meguro a réaffirmé la volonté de son pays de prendre des actions concrètes pour promouvoir l’égalité entre les sexes, la paix et le développement dans le monde et, ce, de manière unifiée en s’appuyant à la fois sur la Loi fondamentale pour une société reposant sur l’égalité entre les sexes et sur le second Plan fondamental pour l’égalité entre les sexes.  Il a ensuite énuméré toute une série d’initiatives prises par son pays sur les plans national et international, telles que la mise en place de campagnes d’éducation visant à promouvoir l’égalité des droits, l’adoption de mesures pour punir les auteurs d’abus sexuels sur des enfants et pour faire face à la commercialisation croissante de la violence sexuelle et des médias ou encore la mise en œuvre de l’Initiative pour l’égalité entre les sexes et le développement lancé en 2005 lors de la Conférence Beijing + 10, notamment en Éthiopie et au Yémen dans les secteurs de l’éducation et de la santé.


Mme MAGDALENA FAILLACE, Représentante spéciale pour les questions des femmes au Ministère des affaires étrangères et du commerce international et du culte de l’Argentine, a expliqué que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes était placée dans la hiérarchie des normes au même rang que la Constitution du pays.  L’Argentine, a-t-elle indiqué, dispose d’une loi sur la protection des petites filles et des adolescentes, une autre sur la santé reproductive et une sur la santé sexuelle, car le problème de la grossesse des adolescentes demeure très présent selon les statistiques.  En outre, un projet de loi sur le harcèlement sexuel en cours d’examen vise à punir de peines d’emprisonnement les auteurs de tels actes.  Le Gouvernement a aussi adopté une politique sur la question des femmes et une commission spéciale travaille sur les obligations internationales de l’Argentine en la matière.  Selon la représentante, il faut disposer de meilleures statistiques, ventilées par sexe et par âge, et il faudrait que l’ONU assiste les pays de la région à trouver des solutions à ces problèmes.  Une réunion d’experts du mécanisme de suivi de la Convention Belem de Para contre la violence aura lieu en juin en Argentine, a-t-elle indiqué.  Elle a aussi indiqué que son pays a mis en place un observatoire sur les questions de parité dans les écoles.  Les mesures à prendre doivent être envisagées au niveau régional et pas seulement au niveau national, a conclu Mme Faillace.


Mme ROCIO ROSERO, Secrétaire exécutive du Conseil national pour les femmes de l’Équateur, a estimé qu’il ne fallait pas perdre de vue que la pauvreté et les problèmes socioéconomiques augmentent le risque de sévices et d’exploitation des fillettes.  Tant qu’il existera un sous-développement, il ne sera pas possible d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des fillettes.  Le Gouvernement de l’Équateur, a ajouté la représentante, a travaillé à l’amendement de sa législation et établi des stratégies avec les autorités locales, les centres universitaires et les organisations de femmes aux niveaux national et local, qui ont permis de renforcer l’action de l’État pour promouvoir la parité entre les sexes, élément important de la démocratie.  Le Gouvernement a adopté, par ailleurs, un Plan national pour la santé reproductive, un Plan national de prévention de la traite des êtres humains, un Plan national de prévention et d’élimination des délits sexuels.  Nous avons aussi mis en place un Fonds de microcrédit accessible aux femmes, a indiqué la représentante.


Mme FAITH WEBSTER, Directrice exécutive du Bureau des questions des femmes de la Jamaïque, a fait part de l’engagement de son pays à promouvoir l’égalité entre les sexes et les droits de l’homme conformément aux traités internationaux.  Elle a à cet égard cité la mise en œuvre de plusieurs initiatives y concourant, notamment l’établissement en 2004 d’un Comité national consultatif sur les questions de genre.  Malgré leurs efforts visant à éliminer la violence à l’encontre des femmes, Mme Webster a toutefois regretté la persistance de stéréotypes véhiculés par les médias qui minent le travail du Gouvernement et des organisations non gouvernementales.  Elle a attiré l’attention sur les difficultés spécifiques soulevées par le trafic d’êtres humains et a appelé à mettre en place des stratégies nouvelles et créatives pour combattre ces fléaux.  Une réforme de la législation contribue également à protéger les femmes et les fillettes, a-t-elle poursuivi, citant à cet égard toute une série de mesures législatives, notamment dans les domaines de la protection des enfants, de la protection des victimes et de la lutte contre le trafic d’êtres humains.  Par ailleurs, la propagation du VIH/sida reste une préoccupation croissante, a-t-elle affirmé, en particulier chez les jeunes femmes de 15 à 29 ans, dont le risque d’être infectées par la maladie est trois fois plus élevé que les hommes.  Par ailleurs, malgré les progrès accomplis dans le domaine de l’éducation, de l’emploi et de la participation à la vie politique, le chômage des femmes reste deux fois plus élevé que celui des hommes et les femmes sont sous-représentées dans la vie politique.


Mme EUGENIA TSOUMANI, Secrétaire générale pour l’égalité entre les sexes de la Grèce, a rappelé que l’égalité entre les sexes était liée essentiellement à la démocratie.  La Déclaration et la Plateforme de Beijing soulignent que le renforcement de la participation de la femme dans toutes les branches d’activités de la société constitue une étape essentielle vers la paix.  Les conflits armés sont une réelle préoccupation pour la promotion des droits des filles, a estimé la représentante.  La Grèce est dotée d’une loi sur la violence dans les foyers et un plan d’action pour les filles réfugiées.  Nous sommes en train de mettre en place un programme qui vise notamment à remédier au déficit égalitaire sur le marché du travail, et à lutter contre les stéréotypes dans le processus éducatif.  Il existe aussi un plan pour la protection des mineurs.  Depuis 2004, la Grèce a également mis en œuvre un plan d’action contre la traite des êtres humains, surtout des filles et des femmes.  Il y a aussi un quota obligatoire d’un tiers en faveur de chaque sexe pour le processus électoral.  Enfin, Mme Tsoumani a indiqué par ailleurs qu’un comité national pour l’égalité entre les sexes examine des projets  visant l’adoption de nouvelles stratégies en la matière.


Mme MADINA JARBUSSYNOVA, Ambassadrice itinérante au Ministère des affaires étrangères du Kazakhstan, a indiqué que durant la période de transition, son Gouvernement avait démontré son engagement en matière d’égalité des genres.  Les principes et normes dans ce domaine ont fait l’objet de mesures législatives, a-t-elle dit, en vue notamment de la présentation par le Kazakhstan de son second rapport périodique à la trente septième session du Comité pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes.  L’intervenante a ensuite expliqué la Stratégie sur l’égalité des sexes que son pays a commencé de développer en 2006, en étroite collaboration avec les Nations Unies et les organisations non gouvernementales et internationales.  Cette Stratégie est basée sur les principes figurant dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son objectif premier est de garantir une répartition égale des pouvoirs au plan social et un partage équitable des tâches familiales dans un contexte exempt de violence sexuelle.  Mme Marbussynova a précisé que cette Stratégie s’appuyait sur des mesures en faveur de l’avancement politique et économique des femmes, de la protection de leur santé reproductive, de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et les enfants et de la réalisation de l’égalité dans les relations familiales.  En ce qui concerne la lutte contre le trafic d’êtres humains, elle a fait savoir que le Kazakhstan, avec l’aide d’ONG, de centres spécialisés et d’associations, diffusait de manière périodique des informations à l’intention du grand public sur les conséquences néfastes de ce fléau.  Mme Jarbussynova a par ailleurs rappelé la participation active de son pays aux principales conventions internationales dans ce domaine, en particulier la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui.


Mme KHADIJA ABDULGASIM HAJHAMAD, Directrice générale au Département pour les femmes et la famille du Ministère des affaires sociales du Soudan, a considéré que l’importance de l’intérêt accordé aux filles constituait une garantie d’un avenir meilleur.  Il faut entre autres consolider le rôle des parents, a-t-elle ajouté.  La protection des droits de l’enfant fait partie intégrante des droits de l’homme et est consacrée par les conventions internationales.  Le Soudan a été un des premiers pays à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant, a-t-elle fait valoir.  Il existe au Soudan, a-t-elle poursuivi, un Conseil supérieur pour la protection des droits de l’enfant.  La représentante a aussi évoqué un plan national qui vise à combattre la violence à l’égard des enfants.  La violence et le viol sont punis par la loi et le nombre des auteurs traduits en justice pour ces motifs est de plus en plus grand, a-t-elle noté.  Nous avons créé des centres de réhabilitation des filles victimes de ces sévices et adopté des lois interdisant les mutilations génitales, a-t-elle encore expliqué.  Le Soudan est toujours préoccupé par les conditions humanitaires au Darfour et nous poursuivons nos efforts pour réaliser la paix et la sécurité dans cette région, a-t-elle assuré.  La communauté internationale doit assumer ses engagements à cet égard, notamment pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle insisté.


Mme HASSIBA HOUACINE, Chef de Cabinet du Ministre de la famille et de la condition de la femme de l’Algérie, a indiqué que son pays a fait de l’égalité entre les sexes une priorité dans la mesure où il s’agit d’un investissement national.  Un conseil de la famille et de la femme existe depuis 2006.  Les années 2005 et 2006 ont vu des amendements substantiels au Code pénal qui incrimine le harcèlement sexuel.  L’amendement à la loi sur la nationalité permet désormais à la femme d’attribuer sa nationalité à ses enfants.  La loi sur la famille assure l’égalité entre les deux sexes.  Les mariages précoces sont interdits et la protection de l’enfant contre la violence est un des piliers de la politique gouvernementale.  En outre, a indiqué la représentante, l’Algérie a établi des programmes et des campagnes d’information visant à lutter contre la violence dans toutes les catégories sociales et œuvre aussi à l’intégration économique de la femme.  En Algérie, le Code pénal incrimine le commerce et la vente des femmes et des petites filles ainsi que le viol.  La peine encourue est plus élevée si l’acte incriminé est commis par une personne ayant tutelle sur l’enfant.  L’enseignement est gratuit et obligatoire et les filles sont scolarisées à hauteur de 97% dans le cycle secondaire. 


Mme ALLISON BOOKER (Bahamas), a noté qu’il restait beaucoup à faire sur le plan des programmes, notamment dans les pays à revenu moyen et les petits États.  Les efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne doivent pas être oubliés, a-t-elle ajouté.  Les Bahamas est un pays jeune mais nous avons progressé en matière de protection des droits de l’enfant et de la promotion de la femme, a assuré Mme Rahming.  Nous faisons notamment un effort pour juguler la violence conjugale, l’infection par le VIH/sida et les grossesses non désirées.  C’est chez les jeunes filles qu’on trouve le plus de personnes infectées par le VIH, a-t-elle regretté.  En 2006, nous avons promulgué une nouvelle loi sur les droits de l’enfant, assortie de sanctions.  Elle comprend aussi des orientations destinées aux tribunaux.  La représentante a annoncé qu’un décret sur la protection par rapport à la violence familiale était soumis aujourd’hui au Parlement des Bahamas.  Enfin, elle a remercié le FNUAP, l’UNICEF et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes pour leur collaboration afin d’avancer vers l’égalité entre les sexes. 


Mme MARTY LEGWAILA, Directrice au Département des questions des femmes du Botswana, a réitéré l’adhésion de son pays à une pleine mise en œuvre de tous les instruments internationaux pertinents, en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son Protocole facultatif et la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux Protocoles.  Le Gouvernement du Botswana, avec la participation de la société civile et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a mis en place un programme national visant à permettre aux filles de faire des choix informés.  L´éducation des filles est cruciale pour éliminer les discriminations dont elles sont les victimes et améliorer leur chance du succès, a souligné la représentante. Un premier pas vers l’élimination de la violence est de protéger tous les droits fondamentaux des petites filles.


Mme SHARIFAH ZARAH SYED AHMAD, Directrice générale du Département pour la promotion de la femme de la Malaisie, a relevé que les progrès en matière de promotion de la femme étaient lents dans de nombreux pays.  Pour ce qui est de la Malaisie, le pays reconnaît l’importance de la protection et du développement des enfants quel que soit leur sexe.  Le Gouvernement a vraiment investi dans l’éducation et la santé, efforts qui ont été reconnus par le Comité des Nations Unies sur les droits de l’enfant.  Le plan d’éducation de la Malaisie 2001-2010 veut assurer que tous les citoyens aient accès à la scolarité.  En ce qui concerne la santé, nous avons mis en place des programmes éducatifs dans les écoles pour que les enfants puissent faire de choix en connaissance de cause dans tous les secteurs de la santé.  Des hôpitaux spécialisés ont été créés pour accueillir les femmes et les enfants.  La représentante a également évoqué le sort des enfants stigmatisés par l’infection du VIH/sida qui est très préoccupante en Malaisie.  Elle s’est inquiétée de façon générale de la situation des enfants de certains pays en développement, notant que beaucoup d’entre eux doivent survivre dans des conditions difficiles.  Elle a conclu en appelant à être plus à l’écoute de leurs besoins.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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