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ENV/DEV/935

CDD-15: EN INSISTANT SUR LE BESOIN D’ACTIONS, LES MINISTRES DÉBATTENT DES OBSTACLES À LEVER POUR PROMOUVOIR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE

09/05/2007
Conseil économique et socialENV/DEV/935
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Quinzième session

7e et 8e séances – matin et après-midi                      


CDD-15: EN INSISTANT SUR LE BESOIN D’ACTIONS, LES MINISTRES DÉBATTENT DES OBSTACLES À LEVER POUR PROMOUVOIR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE


Constatant que 1,6 milliard de personnes dans le monde sont encore aujourd’hui privées d’accès à l’électricité et déplorant les dégâts provoqués par les changements climatiques, les ministres participant à la Réunion de haut niveau de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), qui s’est ouverte ce matin, ont lancé un appel unanime en faveur d’actions urgentes dans ce domaine et dans ceux du développement industriel et de la pollution atmosphérique.  La majorité, parmi la trentaine de ministres présents à cette rencontre, a salué l’engagement du Secrétaire général à placer en tête de ses priorités la recherche de solutions à la question des changements climatiques.


« Concrétiser les engagements, unir les efforts dans le cadre d’un partenariat », thème du débat ministériel, est apparu comme essentiel à un véritable passage à l’action.  M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, a salué le fait que les partenariats créés par la CDD, notamment avec la société civile et les milieux d’affaires, aient permis de prendre des mesures qui ont permis d’apporter un début de solution à la crise provoquée par le réchauffement de la planète, en permettant à la communauté internationale de donner la priorité au développement des énergies renouvelables.  Le Président de la quinzième session de la Commission du développement durable, M. Abdullah Bin Hamad Al-Attiyah du Qatar, a pour sa part souligné l’importance de la promotion de l’efficacité énergétique, de l’utilisation d’énergies propres et du transfert des technologies.


En soulevant le problème critique que posent les changements climatiques, M. Ban Ki-moon a rappelé les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental créé sur cette question (GIEC).  À cet égard, la représentante de la Commission européenne a relevé le consensus général qui existe sur la réalité des changements climatiques, sur leur origine, due aux activités humaines, et sur leurs conséquences extrêmement négatives.  Le temps du diagnostic est donc passé, ont confirmé de nombreuses délégations, en soulignant, par la voix du Ministre du développement international de la Norvège, que « le GIEC ayant indiqué l’origine et la portée du mal, c’était maintenant à l’ONU de dire ce qu’il faut faire ».  En effet, si beaucoup des défis que pose le développement durable peuvent être individuellement résolus par des pays ou des groupes de pays, ce n’est pas le cas des problèmes que posent les changements climatiques, a relevé Mme Gro Harlem Brundtland, ancien Premier Ministre de la Norvège et Présidente de la Commission internationale sur l’environnement et le développement, récemment nommée Envoyée spéciale du Secrétaire général sur les changements climatiques.


Comme le Secrétaire général, beaucoup de ministres ont noté que ce sont les pays en développement qui souffriront le plus des conséquences des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et ont souligné que les pays industrialisés doivent en assumer la plus grande part de responsabilité, afin de réduire ces émissions.  Un marché des émissions de carbone serait susceptible d’améliorer à long terme la situation, à condition que les pays riches fournissent aux plus pauvres l’assistance nécessaire pour renforcer leurs capacités d’adaptation et rendre plus propres les technologies énergétiques utilisées, a souligné M. Ban Ki-moon.  Pour la plupart, les ministres qui se sont exprimés ont précisé les mesures prises aux niveaux national, régional et international pour respecter les engagements internationaux auxquels ont souscrit leurs gouvernements.  Ils ont cité, à cet égard, la Convention-cadre des Nations Unies contre les changements climatiques et le Protocole de Kyoto.


Concernant la question du développement industriel, le Secrétaire général a souhaité voir créer un environnement international qui soit plus ouvert aux flux de marchandises et de technologies propres, rappelant que la pollution atmosphérique est un produit de la pollution industrielle.  Au plan des progrès accomplis, il s’est félicité de l’utilisation croissante de combustibles moins polluants, qui a permis de réduire le niveau d’émissions de gaz nocifs.


Deux tables rondes de haut niveau se sont tenues en fin d’après-midi.  La première, qui a débattu du thème « la pollution atmosphérique/atmosphère et les changements climatiques », a permis à différents experts d’évoquer plusieurs options qui permettraient de faire face aux changements climatiques.  De leur côté, les participants à la table ronde organisée sur le thème de « l’énergie au service du développement durable et du développement industriel » se sont penchés sur les moyens à développer, notamment en matière de ressources financières et d’investissements, pour mettre plus rapidement en œuvre des services d’énergie moderne au service du développement durable et du développement industriel.


Le débat de haut niveau de la Commission reprendra demain matin, jeudi 10 mai, à 12 heures.  Il sera précédé, à 10 heures, d’une discussion interactive.


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006-2007


-        L’énergie au service du développement durable

-        Développement industriel

-        Pollution atmosphérique/atmosphère

-        Changements climatiques


Déclarations d’ouverture


M. ABDULLAH BIN HAMAD AL-ATTIYAH, Président de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), a rappelé que la présente session de la Commission était le point culminant de deux années de travaux d’examen des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement du Plan d’Action 21 et du Programme de mise en œuvre de Johannesburg.  Il a déclaré qu’il appréciait en particulier le travail accompli par les principaux groupes et par les organes et institutions des Nations Unies qui travaillent sur ces questions.  En adoptant une approche équilibrée, cette Commission peut parvenir à adopter des politiques concrètes sur les questions qu’elle examine, a estimé le Président de la CDD-15.  Mettre l’énergie au service du développement durable nécessite de traiter de plusieurs thèmes centraux dont la résolution des questions permettra la mise en œuvre du Plan d’Action 21 et du Programme de Johannesburg, a estimé Abdullah Bin Ahmad Al-Attiyah.  Le Président de la CDD-15 a, par ailleurs, noté que trouver des solutions pratiques permettrait de relever les défis que pose la question de l’énergie.  Des solutions à la question de l’énergie contribueraient énormément à faciliter la mise en œuvre des programmes permettant de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Trouver de nouvelles sources d’énergie est indispensable à la satisfaction des besoins énergétiques et futurs, a expliqué le Président.  Il a donc souligné l’importance de la promotion de l’efficacité énergétique ainsi que celle de l’utilisation d’énergies propres et du transfert des technologies.  Prendre des mesures efficaces dans le domaine de l’énergie peut aussi avoir des impacts politiques dans la lutte contre les changements climatiques, a-t-il poursuivi.  Les succès potentiels que pourrait avoir la communauté internationale dans la lutte contre les changements climatiques dépendront de l’efficacité des politiques qui seront adoptées dans ce domaine, a-t-il noté.  Nous avons discuté de la nécessité de réduire l’impact du changement climatique dans certains pays en développement, a rappelé le Président, en estimant que la communauté internationale devrait apporter plus de soutien à ces pays afin de les aider à améliorer leur capacité d’adaptation à ce phénomène. 


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la question de l’énergie était complexe et qu’elle était liée à toutes les autres questions inscrites à l’ordre du jour de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15).  Environ 1,6 milliard de personnes sont aujourd’hui privées d’accès à l’électricité et 2,4 milliards ne disposent pas de services énergétiques modernes qui leur permettraient de satisfaire leurs besoins domestiques quotidiens, a-t-il fait rappelé.  Les partenariats créés par la Commission du développement durable (CDD), notamment avec la société civile et les milieux d’affaires, ont cependant permis de prendre des mesures pour essayer de trouver remède à cette situation en mettant l’accent sur le développement des énergies renouvelables, a dit Ban Ki-moon.  Toutefois, une des questions urgentes à laquelle nous devons accorder une attention soutenue et au plus haut niveau, est celle du changement climatique, dont les implications touchent aussi bien les pays riches que les pays pauvres.  Le Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques a en effet confirmé que le réchauffement de la planète était absolument indiscutable sur le plan scientifique, a indiqué le Secrétaire général.  Ce sont les pays en développement, et en particulier les petits pays insulaires en développement, qui souffriront le plus et les premiers, des conséquences de l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, a rappelé le Secrétaire général.  Un marché des émissions de carbone serait susceptible d’améliorer à long terme la situation à laquelle le monde fait face, à condition que les pays riches fournissent aux plus pauvres l’assistance nécessaire pour renforcer leurs capacités d’adaptation et rendre plus propres les technologies énergétiques dont ils font usage, a souligné M. Ban Ki-moon.


« J’ai placé la question du changement climatique en tête de mes priorités, et j’ai, à ce sujet, engagé des consultations avec les Gouvernements et les principales parties prenantes, par l’intermédiaire de mes Envoyés spéciaux, en vue de trouver une solution multilatérale à ce problème mondial dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies contre le changement climatique (UNFCC) », a déclaré le Secrétaire général.  Nous devons trouver une solution qui soit conforme aux conclusions scientifiques les plus récentes et qui tienne compte des besoins des entreprises sur le long terme, a-t-il indiqué.  La communauté internationale doit d’autre part accélérer l’action qu’elle mène sur tous les fronts, si nous voulons éviter à la planète et à ses populations certains effets catastrophiques, a averti Ban Ki-moon.  Abordant ensuite la question du développement industriel, qui est à l’ordre du jour de la CDD-15, le Secrétaire général a indiqué qu’il fallait créer un environnement international qui soit plus ouvert aux flux de marchandises et de technologies propres, et qui bénéficie de services d’appui dans ces domaines.  Il faut aussi investir dans les ressources humaines, a-t-il ajouté. 


La pollution atmosphérique est un produit accessoire, et regrettable, de la pollution industrielle, a-t-il par ailleurs fait remarquer.   Le Secrétaire général a relevé que des réalisations importantes avaient été accomplies, notamment en ce qui concerne la coopération visant à faciliter la réduction et le ralentissement de l’appauvrissement de la couche d’ozone.  Cette coopération est aussi destinée à faciliter la mise en place de systèmes internationaux de surveillance, a-t-il noté.  Au plan des progrès accomplis, l’utilisation de combustibles moins polluants a permis de réduire le niveau d’émissions de gaz polluants, s’est d’autre part félicité Ban Ki-moon.  Le système des Nations Unies doit cependant faire plus pour intégrer l’examen des questions énergétiques et climatiques au cœur des priorités de la communauté internationale, a recommandé le Secrétaire général.  Il a, en conclusion, encouragé la CDD à exhorter le Conseil des chefs de Secrétariats des organes des Nations Unies à accomplir de nouveaux progrès en ce domaine.


Mme GRO HARLEM BRUNDTLAND, ancien Premier Ministre de la Norvège et Présidente de la Commission internationale sur l’environnement et le développement, et actuellement Envoyée spéciale du Secrétaire général sur les changements climatiques, a rappelé le rapport publié il y a 20 ans par la Commission qu’elle présidait alors.  Cette Commission avait fondé son rapport sur une démarche très large et conclu que l’extrême pauvreté devait être radicalement réduite avant qu’on ne puisse parler de progrès accompli en matière de développement durable.  Mme Brundtland a aussi indiqué que le rapport ne donnait pas une image apocalyptique de la situation actuelle, mais envoyait plutôt un fort message d’espoir, en se basant sur le fait que le monde avait la capacité de relever les défis que lui posait la promotion du développement durable.  Vingt ans après la publication de ce document, la pauvreté demeure le plus grand défi à relever, a-t-elle souligné.  Heureusement, a-t-elle poursuivi, la croissance économique est forte dans certains pays, bien que certains pays d’Afrique se trouvent en revanche dans le cercle vicieux d’une croissance négative.  Mme Brundtland a également cité un autre fléau: celui de la « façon inhumaine » dont les filles et les femmes sont traitées dans beaucoup de pays, alors que l’égalité entre les sexes crée un avantage compétitif pour les pays qui la respectent.  L’accès à l’assainissement de base augmente, mais reste encore insuffisant pour permettre aux pays d’atteindre les objectifs internationalement fixés en la matière, a-t-elle ajouté.


Beaucoup des défis du développement durable peuvent être individuellement résolus par des pays ou des groupes de pays, à l’exception de ceux que posent les changements climatiques, a poursuivi Mme Brundtland.  Les théories concernant les conséquences des concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont été présentées il y a plus de 100 ans, a-t-elle rappelé.  Lors de la conférence de Toronto de 1998 sur le climat, une convention avait été proposée par nos soins.  Elle a été ouverte à la signature des États quatre ans plus tard, a indiqué Mme Brundtland.  Aujourd’hui, le rapport sur le changement climatique est clair: il est irresponsable de mettre en doute la gravité de la situation, a-t-elle poursuivi, en estimant que l’heure du diagnostique était passée et qu’il était maintenant temps d’agir.  Les pays industrialisés doivent assumer la plus grande part de responsabilité en vue de favoriser la réduction des émissions de gaz à effets de serre, a-t-elle souligné. 


Elle a aussi fait remarquer que l’action à mener dans ce domaine était entravée par un manque de confiance entre les groupes de pays et entre pays industrialisés et pays en développement.  Dans le Protocole de Kyoto se trouvent des obligations concrètes, a relevé l’Envoyée spéciale du Secrétaire général, en soulignant ensuite qu’il fallait que la communauté internationale se fixe des ambitions plus élevées dans la perspective d’un nouvel accord.  Les grands pays en développement devront ainsi prendre des engagements concrets pour réduire leurs émissions.  En Norvège, on s’attache à dépasser les engagements de Kyoto, avec une prévision d’émission inférieure de 10% au maximum prévu par le Protocole de Kyoto.  En outre, d’ici à 2050, la Norvège s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 100%, a dit Mme Brundtland.  Au niveau international, nous devons aussi élaborer un vrai marché international de carbone, a-t-elle recommandé. 


Débat de haut niveau


S’exprimant au nom des États du Groupe des 77 et de la Chine, M. MALIK AMIN ASLAM KHAN, Ministre de l’environnement du Pakistan, a déclaré que le fait que la pauvreté soit endémique au niveau mondial ne fait que renforcer le besoin de trouver des solutions qui permettraient de mettre en œuvre les programmes favorables au développement durable.  La Commission du développement durable (CDD) est bien placée pour mettre en œuvre les stratégies élaborées dans le cadre des forums précédents et ce, afin de favoriser l’intégration des trois piliers que sont le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement, a estimé le représentant.


Les progrès dans le domaine de l’environnement et du développement durable doivent s’assortir de progrès dans les domaines socioéconomiques, a poursuivi le représentant, qui a ajouté que la communauté internationale devrait veiller à ce que la lutte contre la pauvreté et contre la faim figure au cœur des priorités nationales et internationales.  Ce sont en effet les plus pauvres qui sont les plus touchés par les conséquences du changement climatique et qui doivent en supporter le coût.  Il faut donc permettre aux pays en développement de s’orienter vers un développement durable et accroître l’aide publique au développement et

renforcer les investissements.  À cette fin, l’application du Plan d’action stratégique de Bali constitue une mesure utile pour mettre en œuvre ces engagements, a estimé le représentant, qui a attiré l’attention sur les difficultés que rencontrent les peuples subissant une occupation étrangère et qui sont privés de souveraineté sur leurs ressources naturelles.


M. SIGMAR GABRIEL, Ministre fédéral de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire de l’Allemagne, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a assuré que l’Union européenne donnera tout l’appui qu’elle pourra à la promotion du développement durable.  Nous devons d’urgence accélérer l’application des décisions déjà prises à Johannesburg et travailler ensemble pour éviter un échec, a ajouté le Ministre.  En matière d’énergie, une offre fiable et respectueuse de l’environnement est un défi à relever au cours du vingt-et-unième siècle, a estimé le Ministre.  Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel et si nous ne changeons pas nos modes de consommation d’énergie, nous souffrirons de pertes économiques énormes et deviendrons de plus en plus pauvres.  La sécurité énergétique est donc une priorité centrale, a estimé M. Gabriel.  Cela signifie aussi qu’il faut diversifier les sources d’énergie et renforcer les efforts visant à réduire la demande.  L’Union européenne a ainsi décidé de réduire sa consommation d’énergie de 20%, d’ici 2020, en augmentant dans le même temps son efficience énergétique.  Ceci constitue une première étape, a dit le Ministre allemand.


Il a ensuite exprimé le souhait de voir cette session de la CDD recommander des engagements à tenir sur des périodes bien précises, en vue d’accroître l’efficacité énergétique, l’accès à l’énergie et l’utilisation d’énergies renouvelables.  La CDD devrait aussi élaborer un arrangement sur l’énergie au service du développement durable.  Il est également nécessaire d’encourager l’utilisation durable de biocarburants et de mettre en place une plate-forme internationale visant à faciliter la coopération dans le domaine de la recherche, a dit le Ministre.  La CDD devrait aussi encourager le renforcement de la capacité des entreprises à mettre fin aux pratiques industrielles qui ne sont pas viables.  Continuer à consommer des ressources qui sont rares au rythme actuel constitue un poids pour les futures générations.  La communauté internationale doit progresser dans les efforts entrepris pour éviter cet écueil, a conclu M. Gabriel.


M. ANGUS FRIDAY (Grenade), qui s’exprimait au nom du Groupe des petits États insulaires en développement (PEID), a rappelé qu’il fallait trouver de toute urgence une solution aux questions thématiques abordées dans le cadre de la Commission du développement durable (CDD), sans quoi les répercussions seraient catastrophiques pour les petits États insulaires en développement.  Il s’est dit encouragé par l’appui de la communauté internationale, qui a accepté qu’une section spéciale soit consacrée aux PEID dans le document final qui sera soumis à l’adoption des délégations participant à la CDD-15.  Le représentant a ensuite demandé le renforcement des mécanismes existants pour permettre aux PEID de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et il a exhorté la communauté internationale à soutenir la mise en place d’un mécanisme d’atténuation des effets du changement climatique.  Le Groupe des petits États insulaires en développement a demandé l’ouverture d’un fonds global qui leur soit destiné, afin de permettre aux petites îles de bénéficier de l’assistance dont elles ont besoin pour prendre des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.  Il faudrait aussi financer la mise en place d’un système d’alerte rapide pour ces pays et assurer des flux fiables aux pays situés sur le littoral marin, a poursuivi M. Friday.  Des subsides sont également indispensables pour assurer la protection des zones agricoles dans ces pays, a-t-il plaidé. 


M. MARTIN BURSIK, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’environnement de la République tchèque, a indiqué que les engagements pris par son pays en matière de développement durable sont plus élevés que ceux des autres pays de l’Union européenne en général.  Il a estimé que cette année était un tournant en matière de choix des politiques internationales relatives aux problèmes liés au climat.  Entre 100 et 300 millions de personnes sont en danger d’inondation, et entre 22% et 30% des espèces de faune seront menacées d’extinction au cas où la température de la planète augmente de quelques dixièmes de degrés.  Nous sommes tous dans le même bateau et devons trouver des solutions pour nous en sortir, a exhorté le Ministre.


M. BURSIK a aussi vanté les mérites de l’énergie renouvelable, sachant que ses prix diminueraient dans les prochaines années, alors que ceux des hydrocarbures, non renouvelables, ne cesseraient d’augmenter.  Ensuite, pour tout ce qui touche au transport, on pourrait adopter des solutions qui existent déjà, a-t-il suggéré.  Il a cité la possibilité de recycler des déchets et d’en tirer de l’énergie.  Nous pouvons renoncer au carbone et dégager des profits importants, a-t-il assuré.  Il a estimé qu’il serait possible de sauver la planète grâce à la promotion d’une économie dont les structures de production dégageraient très peu de carbone.


Mme GEORGETTE KOKO, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’environnement, de la protection de la nature et de la ville du Gabon, a rappelé que depuis janvier 2006, son pays ne produisait plus que de l’essence sans plomb et avait décidé de diversifier ses sources d’énergie en vue de mettre à la disposition des populations une énergie plus propre.  Dans les zones urbaines, la politique actuelle de fourniture d’énergie électrique vise à remplacer progressivement les énergies fossiles polluantes par le gaz naturel et l’hydroélectricité.  En matière de développement industriel, le Gabon a souscrit à l’Initiative pour le renforcement des capacités productives de l’Afrique (IRCPA), qui fait partie du volet industriel du NEPAD.


En outre, nous venons d’adopter le Plan national de mise en œuvre (PNM) de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPS), a indiqué la représentante gabonaise.  Ce plan stratégique identifie les priorités nationales pour une gestion écologiquement rationnelle des substances dangereuses, a-t-elle précisé.  S’agissant enfin des changements climatiques, le Gabon, qui a classé 11% de son territoire national en aires protégées, concourt au maintien de l’équilibre écologique global, a indiqué Mme Koko.  Elle s’est félicitée de l’adoption récente par le Forum des Nations Unies sur les forêts d’un instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts et d’un programme pluriannuel dont la mise en œuvre nécessitera, de la part de la communauté internationale, la mobilisation de ressources importantes. 


Mme JACQUELINE CRAMER, Ministre du logement, de l’aménagement de l’espace et de l’environnement des Pays-Bas, a souhaité que les actions entreprises s’accélèrent, au lieu de reculer dans le respect des engagements pris à Johannesburg.  Depuis Johannesburg, la résolution de certaines questions est devenue urgente, a-t-elle noté.  Il faut en effet réaliser d’urgence une économie à faible usage et émission de carbone.  Le temps est maintenant venu d’agir, avec la contribution ambitieuse de tous les pays, a insisté Mme Cramer.  Le Gouvernement néerlandais va lancer un programme moins polluant, pour faire des Pays-Bas l’un des pays à l’économie la plus efficace, a-t-elle annoncé.  Nous avons notamment l’intention d’utiliser des énergies renouvelables à hauteur de 20% de nos besoins énergétiques, a dit la Ministre.


Dans le cadre des conclusions de cette session de la CDD, elle a émis l’espoir que soit lancé un dialogue sur l’utilisation de la biomasse, qui permet notamment de lutter contre les changements climatiques.  Pour éviter les incidences négatives de la biomasse, le Gouvernement néerlandais a élaboré des critères de durabilité de la production de biomasse, a indiqué Mme Cramer.  Nous devons aussi améliorer notre action pour un meilleur accès à l’énergie et des mesures ont été prises en conséquence, qui visent en particulier les femmes, a-t-elle ajouté.  La quinzième session de la CDD n’est pas la fin d’un processus, a-t-elle relevé, en déclarant qu’il ne fallait plus attendre, au vu des menaces qui planent sur la planète.


Mme PAULA DOBRIANSKY, Sous-Secrétaire à la démocratie et aux affaires mondiales, du Gouvernement des États-Unis, a déclaré que le cycle de la Commission du développement durable (CDD) qui se terminait était l’un des plus fructueux qu’ait connu cet organe, dans la mesure où il a permis de réaliser des progrès importants dans le domaine des partenariats.  Elle a, à cet égard, mentionné les mesures favorables à l’augmentation de l’usage et de la production de véhicules non polluants et à la promotion des méthodes de cuisson et de chauffage domestiques plus propres.  Les États-Unis soutiennent de tels partenariats, qui ont permis à 19 millions de personnes dans le monde d’accéder à des services énergétiques modernes, s’est félicitée Mme Dobriansky.  Se réjouissant que son pays accueille prochainement à Washington une conférence mondiale sur les changements climatiques, elle a déclaré qu’il fallait que la communauté internationale fasse beaucoup plus d’efforts sur cette question, notamment au cours du prochain cycle de deux ans de la CDD.


M. LEE CHI-BEOM, Ministre de l’environnement de la République de Corée, a jugé que les quatre questions thématiques à l’ordre du jour de la CDD étaient étroitement liées.  Il faut accorder une plus grande importance au développement des technologies et à la façon dont les investissements permettront de mettre en valeur de nouvelles sources d’énergie, a-t-il estimé.  Il a aussi mis en évidence le besoin d’adopter une stratégie à long terme.  Dans ce cadre, pour l’après 2012, nous devons encourager la participation de pays ayant des niveaux de développement différents, a-t-il souhaité.  Il faut également analyser les potentiels d’atténuation des effets des changements climatiques aux niveaux nationaux, a recommandé le Ministre.  Il a émis l’espoir que l’ONU aiderait les pays en développement à renforcer leurs capacités de lutte contre les composantes du changement climatique qui pourraient être inévitables.  Il a enfin salué les initiatives régionales lancées pour relever ces défis, notamment en Asie du Sud-Est.


M. MOHAMMED SAEED AL-KINDI, Ministre de l’environnement et de l’eau des Émirats arabes Unis, a déclaré que son pays avait accueilli en février dernier un sommet mondial sur les ressources énergétiques durables dans les régions arides.  Les Émirats arabes unis ont aussi à cette occasion préparé le premier Sommet mondial sur l’énergie de l’avenir, qui se tiendra en janvier 2008.  Parallèlement aux efforts qu’ils entreprennent pour développer des industries pétrolières plus propres, les Émirats arabes unis ont accordé ces dernières années une attention grandissante aux énergies renouvelables, notamment en mettant en place une stratégie nationale dans tous les secteurs, a dit M. Al Kindi.  Cette stratégie souligne l’importance de respecter les lois existant en la matière et les exigences de réduction de la consommation d’électricité.  Le représentant a ensuite déclaré qu’il fallait veiller à adapter le développement industriel et socioéconomique aux contraintes du développement durable.  Il a enfin appelé la communauté internationale à adopter un ensemble de mesures et de politiques qui permettraient de réaliser ces objectifs.


M. FERNANDO TUDELA ABAD, Vice-Ministre des politiques de planification et d’environnement au Ministère de l’environnement et des ressources naturelles du Mexique, a réaffirmé l’engagement du nouveau Président du Mexique, Felipe Calderón, à placer l’environnement au titre des cinq priorités de son gouvernement.  Il a évoqué l’initiative « Pro Arbol » qui vise à reboiser des territoires au Mexique (250 millions d’arbres à planter en un an), tout en réduisant le taux de pauvreté des populations vivant dans les zones forestières.  Il a ensuite précisé que le Mexique était un des quatre pays qui ont le plus grand nombre de projets placé sous l’égide du mécanisme de développement « propre ».  Nous allons aussi bientôt présenter notre stratégie nationale sur les changements climatiques, qui comportera des mesures à prendre au niveau fédéral, a dit M. Tudela Abad.


Pour ce qui est de l’efficacité énergétique, le Mexique a notamment lancé une campagne de normalisation de l’étiquetage des équipements industriels.  Pour ce qui est de la diversification, le Ministre a dit que le Mexique veut augmenter le rôle joué par les sources renouvelables d’énergie.  La qualité de l’air des villes reste également une source de préoccupation, a-t-il ajouté.  Le Ministre a enfin exprimé sa confiance à la CDD dans son rôle en matière de renforcement du développement durable.  Il a souhaité en particulier qu’elle développe des indicateurs de suivi qui reflètent les avancées accomplies dans chacun des thèmes abordés.


M. DU YING, Ministre et Vice-Président de la Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine, a souligné les trois points principaux qui tiennent sa délégation à cœur.  Premièrement, le principe de responsabilité commune mais différenciée devrait être pleinement respecté et mis en œuvre, les pays développés devant être les chefs de file du changement à opérer à travers le développement des énergies renouvelables.  Il a ensuite fait valoir la nécessité de lier étroitement le développement social et économique et la protection de l’environnement, afin d’assurer un développement durable et de lutter contre la pauvreté.  Par ailleurs, il est indispensable de renforcer vigoureusement les mécanismes de coopération internationale pour mettre en place un système commercial équitable, a ajouté le représentant.  À cette fin, la communauté internationale doit promouvoir les transferts de technologies, au niveau public et  privé, en ce qui concerne la conservation des énergies, la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, a-conclu le représentant.


M. ONKOKEME MOKAILA, Ministre de l’environnement de la faune et du tourisme du Botswana, a exhorté la Commission à ne pas perdre l’enthousiasme résultant des initiatives mondiales.  Il a souligné que son pays était en bonne phase avec les exigences du Plan « Action 21 ».  Nous avons pris des initiatives pour réduire les effets négatifs des émissions de gaz à effet de serre sur la couche d’ozone, a-t-il notamment expliqué.  Les stratégies nationales comprennent l’établissement d’une autorité nationale qui prépare des initiatives de développement durable, a indiqué le Ministre.  Les incidences des changements climatiques sur la santé sont très graves, a-t-il ensuite rappelé.  Il a souligné que ce sont les pauvres qui les subiront le plus.  L’une des questions sectorielles qui doit recevoir le plus d’attention est l’égalité entre les sexes, a-t-il indiqué.  Les femmes et les enfants sont en effet souvent les plus vulnérables face aux changements climatiques.  Le Ministre a plaidé en faveur d’une approche intégrée des démarches de développement durable.  Nous ne pouvons atteindre les OMD si nous ne mettons pas en œuvre le Plan d’Action 21 et le Programme d’application de Johannesburg, a-t-il relevé.  Le partage des connaissances en matière de recherche est aussi essentiel, a-t-il ajouté. 


M. PAAVO VÄYRYNEN, Ministre des affaires étrangères et du développement de la Finlande, s’est déclaré préoccupé par la question de la mise en œuvre et du suivi des programmes de promotion du développement durable.  Nous devons établir des ambitions élevées dans le domaine de la réforme pour un développement durable.  L’une des premières étapes dans cette direction a été la création de la Commission du développement durable (CDD), a-t-il rappelé.  Le représentant s’est ensuite demandé si la CDD n’aurait pas du examiner de manière conjointe les questions cruciales du développement rural et du développement des mégalopoles.  Ces deux éléments sont liés, dans la mesure où le manque de viabilité des zones rurales incite leurs populations à migrer vers les grandes villes, qui pêchent par un excès de pollution et des conditions de vie malsaines, a-t-il fait remarquer.  M. Väyrynen a dit que son pays était prêt à travailler avec les autres États et partenaires pour trouver un consensus sur ce problème crucial.


M. KASEM SNIDVONGS, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles de la Thaïlande, a indiqué que pour parvenir au développement durable, l’approche adoptée par son gouvernement repose non seulement sur les investissements durables et des dépenses judicieuses, mais également sur l’autonomisation et la mise en place de filets de sécurité dans les domaines sociaux et économiques.  S’agissant de l’énergie, le Gouvernement de la Thaïlande a accru l’accès aux sources d’énergie à des prix abordables, mais le défi à relever porte désormais sur l’introduction de sources d’énergie alternatives, a indiqué M. Snidvongs.  « Nous demandons instamment aux pays développés, qui ont connu les conséquences négatives de l’usage excessif des combustibles fossiles, d’ouvrir la voie à des sources d’énergie plus propres », a-t-il déclaré. 


S’agissant de la pollution atmosphérique, le Ministre de l’environnement a assuré que son pays jouait un rôle important dans la mise en œuvre des mesures dictées par le Protocole de Montréal.  Il a aussi estimé que les changements climatiques étaient probablement le problème actuellement le plus important, en estimant que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques offre une solution alternative en matière de développement durable.  En Thaïlande, a expliqué le Ministre, la problématique des changements climatiques est intégrée dans notre programme national de développement.  Toutefois, a-t-il indiqué, nous connaissons quelques problèmes en raison des émissions de méthane qui se produisent lors de l’inondation des rizières.   Mais la Thaïlande, en sa qualité de producteur important de riz, n’envisage pas une réduction de sa production rizicole; elle cherche plutôt à développer des technologies de réduction des émissions de méthane.


M. ANDREAS CARLGREN, Ministre de l’environnement de la Suède, a rappelé que la Commission du développement durable (CDD) devait renforcer les efforts visant à faire face aux effets du changement climatique.  L’avenir se trouve dans les sources d’énergie renouvelables et dans les technologies propres, a-t-il affirmé, estimant que les énergies renouvelables avaient un potentiel supérieur à celui du nucléaire.  Depuis la première Conférence sur l’environnement, qui s’est tenue en 1972 à Stockholm, la Suède a souligné les liens qui existent entre la protection de l’environnement et la réalisation d’un développement durable.  Notre pays est l’un des premiers à avoir clairement montré que la croissance économique peut pleinement être préservée en même temps que l’on mène la lutte pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Depuis 1990, le PIB suédois a augmenté de 35%, tandis qu’au cours de la même période, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 7%.  Une des autres priorités sur laquelle il faut se pencher, est le besoin de mettre en place des cycles de consommation et de production qui soient adaptés aux exigences d’un développement durable, a souligné M. Carlgren.


M. JAANUS TAMKIVI, Ministre de l’environnement de l’Estonie, a estimé que les divers défis qui se posent en matière d’énergie sont répartis de façon inégale entre les pays, d’où la nécessité d’une approche plus souple.  Il est essentiel de concevoir des incitations tant aux niveaux national qu’international, pour développer des accès compétitifs en matière d’énergie, a dit le Ministre.  Il a évoqué l’existence d’un impôt écologique en Estonie.  Dans ce cadre, l’imposition sur le combustible peut être réduite si les modes de production sont respectueux de l’environnement.  L’économie estonienne dépend beaucoup des énergies fossiles, a précisé le Ministre.  La promotion de l’efficience des ressources avec des modes  de combustion durables est donc une des priorités de l’Estonie.  La réforme du secteur de la construction a favorisé une consommation d’énergie plus propre dans les habitations, a ensuite indiqué M. Tamkivi.  L’Estonie est prête à partager ses expériences positives avec tous les pays intéressés, notamment ceux du monde en développement.  Nous devrions nous mettre d’accord, a-t-il conclu, sur des objectifs visant à augmenter les capacités nationales en matière de pratiques de développement durable, notamment par le partage des connaissances.


M. ALFONSO PECORARO SCANIO, Ministre de l’environnement et des affaires foncières et maritimes de l’Italie, s’est félicité de la nomination de trois Envoyés spéciaux sur les changements climatiques par le Secrétaire général, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de réduire de 50% le niveau des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 pour en stabiliser la quantité contenue dans l’atmosphère terrestre à 12 milliards de tonnes.  Le Ministre a ensuite émis l’espoir que d’autres pays du G-8, et des pays développés en général, seraient inspirés par l’exemple de l’Italie, qui a récemment soutenu deux initiatives dans les Caraïbes dans le domaine de la surveillance des changements climatiques et de la gestion des risques.  Il a en outre souligné le rôle fondamental des Nations Unies dans la protection de l’environnement, l’ONU devant, selon lui, se doter, dans le cadre de sa réforme, d’une nouvelle organisation s’occupant exclusivement de cette question.  L’Italie a par ailleurs appelé à renforcer de toute urgence les investissements dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, et les transports durables à travers le monde.  Une conférence nationale sur le changement climatique sera organisée, en septembre prochain, en vue d’examiner conjointement l’ensemble des questions intersectorielles, a annoncé le Ministre.


M. ALZHAN BRALIEV, Vice-Ministre de la protection de l’environnement du Kazakhstan, a indiqué que la transition de son pays vers une politique de développement durable est vitale.  En 2006, le Kazakhstan a adopté un concept de transition et adopté une politique cadre, traitant de questions telles que l’écologie et les sources d’énergie renouvelables.  Le « Concept » fournit un cadre de stimulation économique conforme aux principes de développement durable, a assuré le Vice-Ministre.  Notre pays a un grand potentiel en ce qui concerne les sources d’énergie solaires et éoliennes, qui constituent la base de la sécurité énergétique, a-t-il indiqué.  Le Vice-Ministre a aussi évoqué des indicateurs à respecter, et fixés par le Concept, d’ici à 2024.  Ces indicateurs permettent de prendre des mesures comme l’établissement de centres régionaux pour les économies d’énergie et les sources d’énergie renouvelable.  Aujourd’hui les défis sont de plus en plus internationaux et il faut, dans la région d’Asie centrale, assurer la stabilité des ressources en eau.  Pour cela, le Président du Kazakhstan a souhaité mettre en place une zone transfrontière de développement durable en suivant le principe des bassins écologiques, appliqué au bassin du fleuve Ilek, a poursuivi le Vice-Ministre.  Notre pays dépend beaucoup de l’environnement asiatique, a-t-il aussi expliqué.


M. HASSAN YOUNES, Ministre de l’électricité et de l’énergie de l’Égypte, a déclaré que l’énergie devait être mise au service du développement durable, en mettant l’accent sur l’utilisation maximale des mélanges énergétiques, du gaz naturel et des ressources disponibles d’énergie renouvelables.  Il a soutenu l’amélioration constante des mesures énergétiques les plus efficaces.  En dépit du fait que 99% de la population égyptienne ont accès à l’électricité, la demande croissante de courant électrique dans le pays nécessitera une gestion plus rationnelle des ressources, a indiqué le Ministre.  Pour atteindre les objectifs d’Action 21, la délégation a estimé qu’il fallait surmonter plusieurs obstacles: le manque de financement de projets visant à fournir des énergies propres; le coût élevé des technologies propres et alternatives; et une coopération régionale trop fragile.  À cette fin, le Ministre a proposé de renforcer le soutien international aux activités de coopération régionale, de diversifier les sources d’énergie, et de renforcer les programmes de coopération technologique.


M. MAMADOU LAMINE BA, Ministre de la planification, du développement durable et de la coopération internationale du Sénégal, a noté que beaucoup reste encore à faire en matière de développement durable, car les moyens disponibles sont encore bien insuffisants par rapport aux besoins.  L’effort de partenariat est plus que nécessaire pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre les engagements déjà pris depuis 1992, d’autant plus que ces États sont les moins préparés et les plus vulnérables aux changements climatiques, a-t-il fait remarquer.  Il a rappelé que la responsabilité de ces changements incombe aux pays développés.  Le Président du Sénégal a mis l’accent sur la sécurité énergétique, à travers l’exploitation du potentiel de biocarburant du pays, a poursuivi le Ministre.


Le Ministre a évoqué une formule innovante mise au point dans son pays qui est expliquée sur le site www.thewadeformula.com.  Cette formule vise la répartition du surprofit pétrolier pour compenser les pertes considérables que les prix élevés causent aux budgets des pays non producteurs.  Le Ministre a aussi appelé à trouver des arrangements aux niveaux national, régional et international, pour accélérer l’accès énergétique dans les pays les plus reculés.  La problématique du changement climatique est au cœur de tous les défis internationaux, et il faut mettre l’accent sur la diversification des sources d’énergie, a-t-il ajouté.  Pour cela, il a invité les pays développés à promouvoir un soutien aux efforts des pays pauvres et à les aider à renforcer leurs capacités.  Nous devons maintenant asseoir les fondements d’un dialogue responsable et profond post–Kyoto, a-t-il conclu.


M. KASEN TURKI BIN NASSER BIN ABDULAZIZ, Président de l’Agence pour la météorologie et la protection de l’environnement de l’Arabie saoudite, a rappelé que son pays prévoyait de renforcer la compétitivité de ses produits, tout en veillant à un développement industriel respectueux de l’environnement.  Rappelant que la pollution atmosphérique était considérée comme une menace pour la santé humaine et l’environnement, le représentant a indiqué que la communauté internationale devait travailler de concert avec les secteurs producteurs d’émissions de gaz à effet de serre pour dépolluer l’air et limiter les futures émissions.  S’agissant des changements climatiques, le représentant saoudien a recommandé d’accélérer les efforts qui permettraient d’atteindre l’efficacité énergétique.  Un soutien international est indispensable pour lancer à l’échelle mondiale des programmes technologiques en vue de développer des alternatives, comme celle du stockage du carbone.


M. NIKOLA RUŽINSKI, Ministre de la protection de l’environnement, de la planification physique et de la construction de la Croatie, a déclaré que son pays avait réalisé des progrès significatifs, mais inégaux, dans le domaine de l’entreprise et du développement industriel.  Ainsi, a-t-il fait valoir, un document sur la politique industrielle a été développé en conformité avec les principes de développement durable et sera prochainement présenté au Gouvernement croate.  Il met l’accent sur le renforcement de la compétitivité et de l’efficacité énergétique.  Sachant que le développement de l’industrie exige le développement du secteur énergétique, la Croatie souhaite mettre l’accent sur la protection de l’environnement, en appliquant des technologies d’énergie propre.  En ce qui concerne les changements climatiques, la Croatie soutient fermement les objectifs du Protocole de Kyoto, l’ayant ratifié il y a quelques semaines.  Le Parlement a terminé l’examen de la stratégie sur les engagements pris en vertu de la Convention-cadre sur les changements et du Protocole de Kyoto.  Par ailleurs, la Croatie a déjà pris des mesures pour améliorer le rendement énergétique et le niveau de ressources renouvelables, a indiqué le Ministre.


M. HUMBERO ROSA, Secrétaire d’État à l’environnement du Portugal, a rappelé que l’ampleur des incidences du changement climatique nécessitait le développement d’énergies durables et renouvelables qui soient compatibles avec les besoins d’aujourd’hui et de demain.  À son niveau, le Portugal essaie de respecter les engagements pris en vertu du Protocole de Kyoto, notamment en adoptant des politiques dans tous les domaines de la protection de l’environnement et en soutenant des projets visant à renforcer les énergies alternatives, telles que l’énergie éolienne, a dit M. Rosa.  Il a émis l’espoir que la Commission du développement durable (CDD) continue d’être à la tête des efforts conjointement déployés par tous les pays pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le développement.


M. JOSEF PRÔLL, Ministre fédéral de l’agriculture, des forêts, de l’environnement et de la gestion des eaux de l’Autriche, a déclaré que la protection de l’environnement ne pouvait seulement être mise en œuvre avec succès que quand elle est intégrée dans toutes les autres politiques.  En matière de protection de l’environnement, par exemple, le Gouvernement de l’Autriche a accepté de doubler la part de la consommation d’énergies renouvelables du pays d’ici à 2020 et de réduire les émissions autrichiennes de gaz à effet de serre de 20%, comme s’y est engagé l’Union européenne.  Mais une protection réussie du climat exige un engagement ferme et durable de la communauté internationale, a prévenu le Ministre fédéral.  Une telle protection doit être aussi facteur de croissance et offrir la possibilité de créer des emplois, a-t-il ajouté, soulignant notamment le lien entre fourniture énergétique et politiques agraires.  Les Gouvernements ont aussi la responsabilité de développer des technologies environnementales plus propres, comme s’y emploient 216 millions de personnes au sein de l’Union européenne, a indiqué M. Pröll.


M. MONYANE MOLELEKI, Ministre des ressources naturelles du Lesotho, a indiqué que son pays essayait de respecter toutes les initiatives de l’ONU visant à promouvoir le développement industriel, tout en restant attentif aux exigences du développement durable et en s’assurant d’une pollution atmosphérique minimale, voire nulle.  Notre stratégie de réduction de la pauvreté comprend tous les éléments du développement industriel, a-t-il précisé.  Nous pensons que d’ici l’an 2015, nous pourrons atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement, en profitant des avantages que nous avons, comme notamment l’abondance en eau, a-t-il ajouté.


M. IAN PEARSON, Ministre chargé de la lutte contre le changement climatique au sein du Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales du Royaume-Uni, a déclaré que l’heure était à l’action.  La Commission du développement durable (CDD) doit permettre aux Gouvernements d’intégrer les questions intersectorielles inscrites à son ordre du jour dans leurs politiques de développement, notamment en privilégiant l’usage de technologies plus propres et de méthodes de lutte contre la pollution, comme la capture et le stockage du carbone sous terre.  Nous devrions aussi faciliter l’accès au financement des mécanismes non polluants, a ajouté le Ministre, qui a émis l’espoir de voir les délégations faire des progrès avant la clôture de la session de la CDD-15.


Mme SOLEDAD BLANCO, Représentante de la Commission européenne, a relevé le consensus général qui existe sur le fait que le changement climatique est bien réel, qu’il s’accentue, qu’il est provoqué par les activités humaines et que ses conséquences seront graves.  L’Union européenne s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020, à utiliser 20% d’énergies renouvelables et à réduire de 20% sa consommation énergétique dans le même temps.  Nous sommes actifs chez nous, en Europe, mais aussi auprès des pays africains, a-t-elle poursuivi.  Elle a ainsi évoqué un nouveau partenariat qui appuie les infrastructures africaines et qui est financé par un nouveau fonds d’affectation spéciale pour la promotion des infrastructures en Afrique.  La représentante a aussi parlé de l’initiative de fonds d’affectation pour les pays en développement, destiné aux énergies renouvelables et à l’efficience énergétique, le GIEREF.  Nous espérons que d’autres pays développés suivront ces exemples, a-t-elle indiqué.


Mme HENRIETTE ELIZABETH THOMPSON, Ministre de l’énergie et de l’environnement de la Barbade, a déclaré que le passage à l’énergie renouvelable avait été intégré de longue date dans les politiques nationales de son pays.  Ainsi, depuis les années 1970, le Gouvernement a investi dans les chauffe-eau solaires grâce à un cadre d’encouragement fiscal, qui a été reconnu par la Commission du développement durable (CDD) comme un exemple de coopération technique réussi.  La Ministre de l’énergie et de l’environnement de la Barbade s’est cependant déclarée inquiète de la situation des petits États insulaires en développement (PEID), dont la frustration extrême se reflète dans la faible représentation au niveau ministériel à cette session de la CDD.


M. ERIK SOLHEIM, Ministre du développement international de la Norvège, a rappelé qu’en matière de développement, des avancées notables avaient été réalisées au cours des années 1990 et au début de ce nouveau siècle (Conférences de Rio, de Monterrey etc.), mais qu’on avait noté peu de progrès dans le domaine du développement durable à partir de 1992 et ce jusqu’à l’an dernier.  Aujourd’hui, les conséquences des changements climatiques sont constatées partout, a-t-il noté.   Malheureusement, ce sont les pays et les peuples qui ont le moins contribué à la pollution du globe et au déclenchement de ces changements qui en pâtissent le plus, a regretté le Ministre norvégien.  Ainsi, a-t-il fait remarquer, les pays africains vont connaître davantage de catastrophes naturelles et de sécheresse dans l’avenir.  Le lien entre développement et changements climatiques est donc évident, a-t-il ajouté.  Le GIEC a indiqué ce qu’il en était et c’est maintenant à l’ONU de dire ce qu’il faut faire.  La Norvège a pris des mesures sérieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme Mme Brundtland l’a rappelé ce matin.  En matière de conservation d’énergie, le Ministre norvégien a voulu que chacun prenne exemple sur le Japon.  Quant aux énergies renouvelables, même si elles ne peuvent pas remplacer le charbon, il faut accélérer leur développement, a-t-il demandé.  Ensemble nous pouvons réussir, a-t-il conclu.


M. RAIMONDS VEJONIS, Ministre de l’environnement de la Lettonie, a déclaré que l’objectif prioritaire de la Lettonie était de réduire les émissions des gaz à effet de serre.  Il ne pourra être atteint que si les mesures suivantes sont appliquées: augmenter la part des énergies renouvelables; rationaliser l’usage des ressources énergétiques disponibles; développer un système de transport respectueux de l’environnement; et promouvoir la mise en œuvre des meilleures pratiques et des techniques agricoles les plus modernes.  Rappelant que les questions du changement climatique et de l’énergie étaient étroitement liées entre elles, le Ministre a déclaré que la sécurité énergétique devait devenir une condition sine qua non de la croissance économique et du développement de tous les pays du monde.  À cette fin, la part des énergies renouvelables doit augmenter à l’avenir, a-t-il conclu.


M. NORINOV DJAMSHED, Vice-Ministre des finances du Tadjikistan, a indiqué que le gouvernement de son pays cherchait des moyens d’interaction avec les pays voisins en matière d’environnement.  Ainsi une convention de protection de l’environnement en Asie centrale va bientôt être adoptée, a-t-il indiqué.  Il a aussi expliqué que la réduction des surfaces boisées des montagnes du Tadjikistan avait à la fois des conséquences sur l’environnement et des impacts sociaux et économiques.  Nous avons aujourd’hui un déficit en énergie, a-t-il également indiqué.  Le ministre tadjike a dit que le Gouvernement de son pays avait adopté une stratégie nationale de développement s’étendant jusqu’en 2015, et visant un développement systématique du pays avec des objectifs à long terme pour réaliser les OMD.  L’efficacité de nos efforts dépendra de la contribution de la communauté internationale, qui doit renforcer notamment la coopération régionale et contribuer à la recherche de nouvelles sources d’énergie, a dit le représentant tadjike.


M. JORDAN DARDOV, Vice-Ministre de l’environnement et de l’eau de la Bulgarie, a déclaré que l’adaptation au changement climatique était indispensable.  Les catastrophes naturelles qui se sont produites ces dernières années confirment malheureusement que beaucoup reste à faire pour en inverser les effets.  Il est donc devenu nécessaire d’évaluer l’impact de telles catastrophes, comme les sécheresses et les inondations, sur le secteur économique, a dit M. Dardov.  A cet égard, l’un des principaux objectifs des politiques de lutte contre le changement climatique devrait être l’adoption de mesures de prévention et d’adaptation à ce type de catastrophes, a-t-il estimé.  M. Dardov a également indiqué que la mise en place d’un marché de carbones efficace devrait être atteinte en s’appuyant sur des mécanismes flexibles, qui permettraient d’établir une industrie et des procédés de production moins polluants.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a indiqué que son pays s’est doté d’une politique énergétique qui se base notamment sur la diversification des sources d’énergie.  Elle est basé sur cinq piliers qui sont: la libéralisation; la diversification des sources d’énergie; la généralisation de l’accès de la population à l’énergie, y compris les ruraux; la promotion des énergies renouvelables; et l’efficacité énergétique.  La politique en cours au Maroc encourage le partenariat, notamment avec le secteur privé, pour une meilleure utilisation de l’énergie.  Dans ce cadre, le privé assure 60% de la production d’électricité et participe à tous les programmes lancés en la matière.  En 2007, le monde rural devrait avoir totalement accès à cette énergie.  Le Maroc, qui privilégie le développement des énergies renouvelables, a mis en place un Centre de développement de ces énergies, a précisé le représentant, et a commencé la mise en œuvre d’un Plan d’action pour ces énergies, avec le lancement de trois parcs éoliens et la diffusion de l’énergie solaire au niveau des foyers et des établissements communautaires.  Grâce à cette politique, la part du pétrole et des hydrocarbures est passée de 74% en 1995 à 61% actuellement.  Un certain nombre de projets ont été lancés avec les partenaires européens entre autres, a ajouté M. Chabar.  Le représentant a ensuite proposé huit recommandations que la CDD pourrait adopter, comme par exemple encourager la mise en place de mécanismes de financement pour encourager la mise en œuvre de programmes nationaux en matière d’énergies renouvelables.  Il a aussi proposé de renforcer la coopération à tous les niveaux pour promouvoir l’accès à l’énergie.


M. SHAY AVITAL, Directeur général au Ministère de la protection de l’environnement d’Israël, a déclaré qu’il fallait impliquer le plus possible de parties prenantes dans les consultations visant à élaborer des politiques énergétiques durables.  Israël a réussi à intégrer un certain nombre de mesures viables à cet égard, a-t-il dit, en indiquant que son pays avait par exemple refusé à une compagnie nationale le droit d’obtenir la cotation en bourse parce qu’elle n’avait pas respecté les normes existantes en matière d’environnement.  Le Gouvernement israélien croit, par ailleurs, fermement aux énergies renouvelables, et en particulier à l’énergie solaire, qu’il souhaiterait voir développé au niveau international, au travers de partenariats.


M. ABDULLAH AL-MURAD (Koweït) a rappelé que les pays en développement doivent lutter contre les conséquences négatives de la mondialisation alors qu’ils sont les moins capables de faire face à ces défis.  Il est donc important que les pays développés respectent les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de Monterrey et de Johannesburg, a-t-il demandé.  Les revenus du Koweït, qui est pourtant un État en développement, sont basés essentiellement sur la production et l’exportation de combustibles fossiles, a relevé le représentant.  Il a expliqué par cette particularité la participation du Koweït aux organismes internationaux œuvrant dans ce domaine, dont notamment l’OPEP, et son soutien aux banques régionales, comme la Banque islamique de développement.  Il a aussi salué le rôle joué par le Fonds de l’OPEP dans le développement humain dans plus de 118 pays.  Ce Fonds a versé plus de 8 millions de dollars pour le développement durable, a-t-il ajouté.  Le Koweït s’intéresse à tout ce qui a trait à l’environnement et s’engage à respecter tous les accords internationaux en ce domaine, a conclu M. Al-Murad.


M. MITJA BRICELJ, Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement et de la planification de la Slovénie, a déclaré que l’accentuation du changement climatique était un signal clair de l’échec du dialogue international sur la question du développement durable.   S’interrogeant ensuite sur les moyens nécessaires de la transformation des engagements en actions, il a indiqué qu’une approche intersectorielle et intégrée était à cet égard indispensable, en s’appuyant sur les succès déjà obtenus au niveau régional.  M. Bricelj a cité en exemple le projet lancé dans son pays concernant le bassin du fleuve Danube, qui a permis une gestion des eaux transfrontières plus rationnelle et plus respectueuse de l’environnement. 


M. NGUYEN BICH DAT, Vice-Ministre au Ministère du Plan et de l’investissement du Viet Nam, a indiqué que le Gouvernement du Viet Nam a adopté un programme ciblé visant à favoriser les économies d’énergie et les utilisations rationnelles d’énergie pour la période 2006-2015.  Dans le domaine des ressources énergétiques, nous avons lancé un programme pour les énergies propres, a-t-il ajouté.  Il a aussi évoqué un programme de développement industriel qui donne priorité aux technologies de développement propres.  Nous imposons par exemple des sanctions aux entreprises pour les obliger à respecter les règles environnementales, a dit M. Nguyen Bich Dat.  Le Ministre a aussi donné des détails sur les mesures prises par son pays pour réduire la pollution atmosphérique.  Le Viet Nam a signé la Convention-cadre sur les changements climatiques, a-t-il enfin indiqué, en ajoutant que son pays avait adopté un plan national en la matière.


M. MARK MWANDOSYA, Ministre de l’environnement de la République-Unie de Tanzanie, a regretté que les pays les plus pauvres soient les plus touchés par les effets du changement climatique, alors qu’ils en sont pourtant les moins responsables.  Du coup, leurs efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont durement affectés.  C’est pourquoi la Tanzanie estime que l’adaptation aux effets du changement climatique doit devenir une priorité dans les discussions présentes et à venir au sein de la CDD.  À cette fin, un engagement renouvelé des pays les plus développés est nécessaire pour permettre le transfert de technologies aux pays en développement, en conformité avec la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) et son Protocole de Kyoto, a dit le Ministre tanzanien.  Pour sa part, la Tanzanie continue de soutenir le Mécanisme pour un développement propre en tant que mécanisme de coopération pour mettre en œuvre le Protocole de Kyoto ainsi que l’initiative récente proposée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de mettre en place un groupe international d’experts chargé d’examiner l’utilisation durable des ressources naturelles.


Table ronde sur la pollution atmosphérique/atmosphère et les changements climatiques


Ouvrant cette table ronde, M. JOHN HOLDREN, de l’Université de Harvard, a évoqué les conclusions du rapport de la Fondation des Nations Unies, publié en février dernier et qui fait état de trois options pour faire face aux changements climatiques à savoir l’atténuation, l’adaptation ou subir les conséquences des changements climatiques. A l’heure actuelle, nous vivons les trois options mais il nous faut déterminer quelle sera leur proportion à l’avenir, a-t-il expliqué. 


L’atténuation ne suffit pas car il est déjà trop tard, s’attacher à développer uniquement des stratégies d’adaptation n’est pas non plus la solution, la plupart d’entre elles devenant plus coûteuses et moins efficaces au fur et à mesure que les changements climatiques s’accélèrent.  La stratégie d’atténuation que nous recommandons vise une augmentation des températures de 2,5% de l’ère préindustrielle à aujourd’hui, l’accroissement de l’efficacité dans les transports et le logement, la promotion des biocombustibles et celle de la reforestation. Il faut faire plus pour promouvoir un changement de cap en faveur des bioénergies et des sources d’énergie nucléaires.  Il faut mettre l’accent sur les partenariats publics/privés et renforcer la capacité de persuasion des Nations Unies. 


En matière d’adaptation aux changements climatiques, a ajouté M. HOLDREN, il faut définir et comprendre les vulnérabilités les plus importantes, qu’il s’agisse des ressources alimentaires ou des ressources en eau.  Il faut aussi organiser un inventaire des organisations pertinentes et améliorer les systèmes d’alerte précoce.  Nous recommandons aux Nations Unies de mener des études de vulnérabilité et de fournir  une aide aux régions les plus touchées. 


Il s’agit aussi de créer des réseaux d’information et mettre au point de nouvelles variétés de production vivrière résistantes à la sécheresse.  La meilleure approche est celle qui intègre des mesures d’adaptation à la lutte contre la pauvreté dans le cadre de la promotion d’un développement durable.


M. LAURENT CORBIER, Président de la Commission sur l’énergie et l’environnement de la Chambre de commerce internationale, a identifié quant à lui quatre domaines principaux d’intervention à savoir la technologie, le financement, les cadres et les politiques, et les acteurs.  S’agissant des technologies, il a estimé qu’il fallait pouvoir recourir aux technologies existantes mais également en développer de nouvelles. Au sujet du financement, il existe de nombreuses possibilités, notamment de nouvelles idées qui font leur apparition comme celle visant à combiner diverses sources de financement. Pour ce qui est des cadres et des politiques, ceux-ci doivent être cohérents et harmonisés, et produire des résultats dans un délai court.  Il sera aussi essentiel d’identifier qui fait quoi, quels sont les acteurs clefs de la société civile et du monde des affaires.


M. ABDALLA EL-BADRI, Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEC) a rappelé qu’à l’heure actuelle, 2 millions de personnes n’avaient pas accès aux combustibles pour le chauffage et que des milliards de personnes n’avaient pas accès à l’électricité, réduisant les chances de parvenir aux Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD).  L’introduction des biocarburants constitue un excellent développement mais elle ne suffit pas à subvenir aux besoins énergétiques du monde. Il est évident que le combustible fossile se taillera la part du lion. Pour satisfaire cette demande, les exigences en matière d’investissements devront représenter 2 000 milliards de dollars. 


Il nous faut développer des sources d’énergie plus propres afin de réduire les émissions de carbone mais seuls les pays industrialisés, qui disposent des technologies nécessaires, seront en mesure de jouer un rôle de chef de file dans ce domaine, a-t-il estimé.


M. HALLDOR THORGEIRSSON, Secrétaire général adjoint de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a expliqué que la prochaine conférence des parties à la Convention, qui aura lieu à Bali au mois de décembre de cette année, ne pouvait pas échouer.  Ce n’est pas une option, les années 2008 et 2009 étant des années essentielles pour parvenir d’ici 2012 aux objectifs de la Convention.  Les négociations de Bali porteront sur les moyens de parvenir aux objectifs fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre conformément au Protocole de Kyoto; la manière d’utiliser les forces du marché pour atteindre des objectifs politiques; les technologies; l’élaboration d’un mécanisme de négociations pour définir un cadre futur et la manière de renforcer les mécanismes du marché.  L’un des défis les plus importants pour la communauté internationale sera de favoriser l’unité et la confiance entre les gouvernements.


Le Ministre de l’environnement de Maurice, a évoqué trois problèmes de fond pour les petits États insulaires en développement, à savoir le manque de données, le manque de capacités techniques et la faiblesse des capacités institutionnelles.  La Ministre de l’agriculture et des questions foncières de l’Afrique du Sud a indiqué que les changements climatiques touchent davantage les pays en développement qui sont plus vulnérables.  Les femmes sont frappées directement par les changements climatiques, notamment en raison de l’augmentation du coût de l’énergie.  Les femmes doivent devenir des pionnières pour ce qui est de la promotion du biocombustible. 


Les changements climatiques sont de nature mondiale et constituent une menace croissante pour les pays industrialisés comme pour les pays en développement, a relevé le Ministre de l’environnement de l’Indonésie, qui a appelé à la coopération internationale dans ce domaine.  Pour le Ministre de l’énergie de la Nouvelle Zélande, il apparaît clairement que la réalisation des objectifs de Kyoto nécessite le recours aux mécanismes de flexibilité prévus dans le Protocole.  Il a souligné l’importance de la taxation des émissions de carbone. 


Le Secrétaire général pour la prévention de la pollution et les changements climatiques de l’Espagne, a insisté sur la problématique du transport qui est l’un des obstacles principaux à la réduction des émissions de carbone dans les pays développés et la cause principale de la pollution atmosphérique.  Nous devons vraiment réfléchir au secteur du transport qui dépend des responsabilités publiques.  Pour réduire les émissions, il faudrait envisager une planification urbaine permettant de réduire le besoin des transports motorisés.  Selon le Secrétaire d’État à l’environnement du Portugal, les changements climatiques sont un élément central du développement durable.  Si la Commission du développement durable n’est pas en mesure de parvenir à des conclusions fortes, le risque est que cet organe perdre sa pertinence sur le plan politique.


Une représentante du Caucus des organisations autochtones a appelé à l’action pour aborder un problème de déséquilibre des pouvoirs.  Les activités des industries extractive et minière, de gaz et de pétrole appauvrissent les communautés autochtones et les polluent. La Commission du développement durable devrait imposer des normes obligatoires et des garde-fous politiques sont nécessaires.  Jusqu’à présent, a-t-elle regretté, la Convention-cadre sur les changements climatiques ne fait pas de place aux besoins des peuples autochtones.  À son tour, le représentant du Caucus des jeunes a jugé indispensable que la justice sociale soit le fondement du développement durable qui place l’être humain en son centre.  Il faudra aussi veiller à ce que les coûts environnementaux ne soient pas pris en charge par ceux qui ne sont pas responsables de la dégradation de l’environnement. 


Table ronde sur l’énergie au service du développement durable et du développement industriel


Les participants à cette table ronde de haut niveau se sont penchés sur les moyens à développer, notamment en matière de ressources financières et d’investissements, pour mettre plus rapidement en œuvre des services énergétiques modernes au service du développement durable et du développement industriel.  


M. DANIEL YERGIN, Président de Cambridge Energy Research Associates (CERA), a mis l’accent sur la nécessité de développer l’efficacité énergétique, sur laquelle, à ses yeux, on n’a pas suffisamment insisté au cours des 30 dernières années, et qui constitue néanmoins la meilleure façon de réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère.  De même, est-il indispensable, a-t-il ajouté, d’accroître la recherche et le développement et de mettre au point des techniques de captage et de stockage du carbone. 


Pour M. VALLI MOOSA, Président de Business Action for Energy, il convient effectivement d’étendre l’accès à l’énergie en faveur des pays en développement.  L’efficacité énergétique est la chose la plus facile à atteindre, a-t-il assuré.  Il est selon lui essentiel de disposer de bonnes législations et règlementations.  Plus que l’absence de technologies, le manque de règlementations publiques constitue le principal obstacle à surmonter, a-t-il estimé. 


      Le Directeur général du Fonds pour la coopération et le développement de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), M. SULEIMAN JASIR AL-HERBISH, a plaidé en faveur de politiques énergétiques équilibrées, les biocombustibles, le solaire, la biomasse ou l’hydraulique pouvant compléter les énergies à combustibles fossiles.


De leur côté, les États Membres ont évoqué au cours de cet échange leurs propres expériences.  Plusieurs d’entre eux ont souligné la nécessité de développer les énergies renouvelables et de promouvoir le progrès technologique.  La délégation de laChine a ainsi jugé que la communauté internationale devait étudier les différentes stratégies de conservation de l’énergie en permettant la diffusion des technologies à un rythme plus rapide.  La conservation de l’énergie représente une option gagnante sur les tableaux, a noté pour sa part le représentant d’Israël, pour qui l’État devait prendre à cet égard les devants.  Des efforts doivent être entrepris dans le but de diversifier les sources d’énergie, a dit la délégation de l’Afrique du Sud, en observant que le nucléaire était une piste possible en tant que source d’énergie propre.  Cela peut marcher si on a les bons outils en place, a ajouté ce pays.  Faisant écho à l’intervention de M. Valli Moosa, la délégation des États-Unis a insisté sur les impératifs d’une bonne gouvernance, notamment sous la forme de bonnes réglementations et de bonnes politiques publiques.


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