En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/923

FORUM SUR LES FORÊTS: LES GRANDS GROUPES EN FAVEUR D’UNE MISE EN ŒUVRE EFFICACE ET SUIVIE D’UN INSTRUMENT JURIDIQUE NON CONTRAIGNANT APPLICABLE À TOUS LES TYPES DE FORÊTS

23/04/2007
Conseil économique et socialENV/DEV/923
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Septième session

6e séance – matin                                          


FORUM SUR LES FORÊTS: LES GRANDS GROUPES EN FAVEUR D’UNE MISE EN ŒUVRE EFFICACE ET SUIVIE D’UN INSTRUMENT JURIDIQUE NON CONTRAIGNANT APPLICABLE À TOUS LES TYPES DE FORÊTS


Le succès de l’instrument juridique international non contraignant concernant tous les types de forêts passe par la pleine participation des grands groupes à son élaboration.  Les représentants de ces groupes, qui étaient de nouveau invités, ce matin, à participer au dialogue multipartite organisé par le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), ont rappelé leur engagement à prendre une part active non seulement à la finalisation de cet instrument d’ici au 27 avril prochain mais également à son évaluation lorsque cet instrument sera mis en œuvre.  


Celui-ci viserait, dans la pratique, à renforcer l’engagement politique et les actions engagées aux niveaux national, régional et mondial pour la réalisation d’une gestion durable des forêts et la contribution des forêts à la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment l’élimination de la pauvreté et la viabilité écologique.


Le Groupe des exploitants agricoles a ainsi souhaité que l’instrument juridique international non contraignant assure une bonne collaboration intersectorielle dans cette gestion durable « du nouveau Millénaire ».  À l’instar d’autres intervenants, le représentant de ce Groupe a plaidé pour la pleine participation au processus de décision de tous ceux qui vivent de la forêt et dont la culture est tributaire du développement de cet environnement.  Dans cette optique, a-t-il dit, les partenariats associant les gouvernements, le secteur privé et la société civile doivent tout d’abord œuvrer au développement des capacités, en particulier dans les pays en développement, « pour passer du dialogue à l’action ».


« Cette semaine, ne gâchons pas l’opportunité qui nous est offerte pour donner un coup d’accélérateur vers la mise en œuvre de la gestion durable des forêts », a pour sa part lancé la représentante du Groupe des enfants et des jeunes.  L’instrument juridique non contraignant est nécessaire à cette fin, a-t-elle insisté. 


De son côté, la Communauté scientifique et technologique a estimé que cette septième session du Forum serait couronnée de succès si l’apport de la science et des techniques à une gestion « durable et moderne » des forêts était reconnu.  Il serait en ce sens profitable que cet instrument reconnaisse dans son libellé ce rôle en vue à la fois, a-t-elle dit, de placer au cœur des politiques de demain l’importance du développement des capacités et d’optimiser les relations entre science et politique, de sorte que la mise en œuvre rapide de l’instrument soit la plus concrète possible.  


La question des populations autochtones et des forêts a, une fois encore, été abordée par plusieurs intervenants, dont Mme Lorraine Rekmans, Directrice de l’Association nationale forestière aborigène du Canada.  Cette dernière, qui officiait en qualité de modératrice, a souhaité que la définition d’un statut consacrant l’autonomie des populations autochtones figure dans l’instrument juridique non contraignant élaboré par le Forum, l’accent devant être mis, selon elle, sur « le lien vital reliant ces peuples et l’environnement forestier ».  L’intervenante a également demandé que le texte ne néglige pas ce « lien vital » unissant les populations autochtones et la Terre, qu’elle a qualifié de « gage de la survie de nos cultures, de nos valeurs et de nos systèmes de croyance ». 


En ce qui concerne la participation du secteur privé et de la certification, la représentante de l’industrie forestière en Australie, a noté que, dans son pays, la collaboration entre cette industrie et le Gouvernement australien s’appuyait sur un investissement financier soutenu, le secteur privé consacrant annuellement 8 milliards de dollars à la gestion durable des forêts contre un milliard de dollars provenant du secteur public.  L’intervenante a, par ailleurs, plaidé pour une certification accrue des forêts visant à faciliter l’accès au marché des produits tirés de leur exploitation légale, et ce faisant, à rendre plus efficaces les lois sur la réduction des coupes illicites. 


Le représentant de l’Uruguay a, quant à lui, expliqué que la certification nationale n’était pas incontournable.  D’autres outils existent, a-t-il dit, notamment un code de la pratique très efficace qui a permis, au cours de la dernière décennie, d’augmenter de manière considérable le couvert forestier de l’Uruguay.  Les activités touchant à la gestion durable des forêts doivent être également menées afin de faire participer plus activement les femmes au développement économique et social des pays en développement, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a encore dit le représentant.


La prochaine séance plénière du Forum des Nations Unies sur les forêts aura lieu vendredi 27 avril à 15 heures.


Dialogue multipartite


Mme LORRAINE REKMANS, Directrice de l’Association nationale forestière aborigène du Canada, a lancé le débat multipartite, en rappelant que l’intervention des grands groupes constituait un apport de choix à la problématique sur la gestion durable des forêts.  En tant qu’autochtone, a-t-elle dit, je me dois, à nouveau, de demander que soit reconnue l’existence de ce groupe humain par la communauté internationale.  Plaidant pour la définition d’un statut consacrant l’autonomie des peuples autochtones et figurant dans l’instrument juridique non contraignant élaboré par le Forum, l’intervenante a mis l’accent sur le lien vital reliant ces peuples et l’environnement forestier.  Ces questions sont intimement liées: ce lien met en rapport les peuples autochtones et la terre, dont nous tirons l’essentiel de nos moyens de subsistance.  Au-delà, a-t-elle poursuivi, le lien qui existe entre nos peuples et les forêts est le gage de la survie de nos cultures, de nos valeurs et de nos systèmes de croyance.


Sur le thème de l’investissement du secteur privé à l’effort de gestion durable des forêts, la représentante de l’industrie forestière en Australie, a regretté que trop peu de représentants internationaux de cette activité économique aient, à ce stade, pris la parole.  Nous aurions aimé entendre davantage de représentants nous parler des types de partenariats avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  L’intervenante a indiqué qu’en Australie, la collaboration entre l’industrie forestière et le Gouvernement s’appuyait sur un investissement financier soutenu, le secteur privé consacrant annuellement 8 milliards de dollars à la gestion durable des forêts contre un milliard de dollars provenant du secteur public.  Nous nous concentrons ensemble à développer les zones rurales, en associant les populations autochtones à qui a été, notamment, confiée la tâche de développer de nouvelles plantations.  L’intervenante a plaidé pour une certification accrue des forêts visant à faciliter l’accès au marché des produits tirés de leur exploitation légale et, ce faisant, rendre plus efficaces les lois sur la réduction des coupes illicites.  À ce sujet, l’intervenante à précisé que le Gouvernement australien avait alloué 200 millions dollars pour soutenir son programme national de reboisement. 


Le Groupe des ONG a pris la parole pour signaler que les nouvelles méthodes de financement de la gestion durable des forêts devaient être plus détaillées.  Comment seront dépensées ces nouvelles ressources? a ainsi demandé son représentant.  Celui-ci a, par ailleurs, estimé que le Forum, dans cette optique, avait davantage besoin d’entendre les expériences et l’expertise des ONG, et cela, pour aiguiller au mieux la participation du secteur privé à l’effort de gestion durable des forêts.  Lutter contre les coupes illicites, définir et mettre en place de meilleures pratiques en tenant compte des besoins et des aspirations des peuples vivant de la forêt: à ces niveaux, les ONG peuvent conseiller les gouvernements pour les aider à appliquer plus efficacement les différents cadres législatifs de préservation et d’exploitation raisonnée des forêts, a-t-il conclu.


Le représentant du Groupe des agriculteurs et petits propriétaires fonciers a indiqué qu’à long terme, la gestion durable des forêts ne devrait pas reposer uniquement sur des subventions.  La certification est une initiative dictée par le marché et devrait être maintenue.  Il existe aussi un programme de certification des forêts mis en place par les propriétaires forestiers eux-mêmes, qui ont investi de manière considérable dans la gestion durable des forêts.  En Finlande, le Gouvernement et propriétaires travaillent mains dans la main.  Le représentant a reconnu que le partenariat entre le secteur public et le secteur privé n’est pas reconnu et il a plaidé pour qu’un instrument juridiquement contraignant sur la gestion des forêts contienne la dimension de ce partenariat.


Le représentant de la Communauté scientifique et technologique a plaidé pour l’adoption d’une approche qui intègre le partenariat privé/public et qui prévoit des responsabilités distinctes.  L’engouement des années 60 pour la foresterie dans les pays africains et les pays en développement pour qu’ils aient accès aux capitaux et au secteur producteur ne s’est pas maintenu.  Nous tentons de voir, aujourd’hui, quelles sont les responsabilités à la fois des pays qui reçoivent des investissements et de ceux qui investissent.  Nous aimerions savoir comment la science et la technologie peuvent intervenir dans le secteur privé.  Sans impliquer le capital des pays concernés, comment assurer une gestion durable des forêts, s’est interrogé le représentant.  Quels sont les autres partenaires qui peuvent également apporter une contribution en dehors du secteur privé? s’est aussi demandé Mme Rekmans.


Dialogue entre les délégations et les grands groupes


Le représentant du Guatemala a insisté sur l’importance de la participation privée de la gestion des forêts, ce qui permet des investissements à long terme ayant provoqué une augmentation de 30% du couvert forestier de 1997 à présent.  Lareprésentante de l’Australie a loué le partenariat que son gouvernement a mis en place avec le secteur privé, qui repose sur un système d’allocation menant au développement de plantations forestières et des projets de recherche importants.  Le représentant du Canada a souligné l’importance de la plurifonctionnalité de la forêt qui permet à l’industrie forestière de se concentrer sur autre chose que les ressources ligneuses.


Le représentant du Groupe des enfants et de la jeunesse a relevé une tendance démontrant que la demande en bois certifié est faible.  Que peut faire l’industrie pour mettre en œuvre et nourrir ce mécanisme?


La représentante du secteur privé australien a loué les initiatives prises par l’Australie et a assuré que d’ici à la fin de l’année, toutes les forêts publiques seront certifiées tout en reconnaissant que les demandes en bois certifié dans la région étaient faibles.


Le représentant du Pakistan a relevé que certains pays n’avaient pas les ressources nécessaires et ne disposaient pas de partenariat entre le secteur privé et le secteur public.  Quels sont les ressources et mécanismes que nous pouvons envisager?  La représentante de l’Australie a estimé que la certification des forêts n’a pas été suffisamment examinée au niveau mondial, tout en disant ne pas comprendre quels en sont les obstacles. 


La représentante du Groupe des femmes a indiqué que le secteur privé progresse à un rythme que l’on ne pouvait ignorer.  Il faut mettre en place un mécanisme établissant des règles du jeu claires et justes qui permettent une redistribution équitable des sources de financement.


Le représentant de la Communauté scientifique et technologique a plaidé pour une prise de conscience accrue sur les questions liées à la gestion durable des forêts.  Plus qu’un encouragement, a dit le représentant, nous avons besoin d’un instrument juridique international non contraignant qui garantisse des moyens de financement stables et appropriés à l’aménagement durable des forêts.  Dans ce cadre, a dit l’intervenant, les programmes éducatifs aux niveaux primaire et universitaire doivent comporter des volets consacrés aux forêts.  Il faut également faciliter l’implication des entreprises forestières pour sensibiliser le secteur de l’éducation à la question de la gestion forestière, en insistant sur l’importance des partenariats entre le secteur privé et le secteur public.


Le représentant de l’Uruguay a expliqué que, dans son pays, la certification nationale n’était pas un passage obligé.  D’autres outils existent, a-t-il dit, notamment un code de la pratique très efficace qui nous a permis, au cours de la dernière décennie, d’augmenter de manière considérable notre couvert forestier.  Pour le représentant, la participation du secteur privé doit être en particulier soutenue par des politiques scientifiques à long terme, afin d’associer la recherche appliquée et les entreprises engagées dans des activités touchant à la gestion durable des forêts.  Ces activités doivent être également menées en vue d’accroître l’implication des femmes au développement économique et social des pays en développement, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a encore dit le représentant.


Le Groupe des exploitants agricoles a demandé que les communautés locales soient davantage sollicitées par les gouvernements.  La gestion durable des forêts et la lutte contre le déboisement sont une réalité quotidienne pour les petits exploitants, a dit le représentant de ce Groupe.  C’est pourquoi, il a souhaité que ceux-ci soient consultés dans les divers processus de décisions en cours sur ce sujet. 


En ce qui concerne le thème de la participation des grands groupes aux travaux du FNUF, le représentant du Groupe des exploitants agricoles a souhaité que l’instrument juridique international non contraignant contribue réellement à la mise en œuvre de la gestion durable des forêts et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cet instrument doit s’assurer de la bonne collaboration intersectorielle dans cette gestion du nouveau millénaire, en s’assurant notamment de la pleine participation de tous ceux qui vivent de la forêt et dont la culture est tributaire du développement de cet environnement.  Dans cette optique, a dit l’intervenant, les partenariats associant les gouvernements, le secteur privé et la société civile doivent tout d’abord œuvrer au développement des capacités pour passer du dialogue à l’action.


Le représentant du Groupe des enfants et des jeunes a mis l’accent sur la nécessité d’un engagement de tous les instants.  Cette semaine, ne gâchons pas l’opportunité qui nous est offerte de donner un coup d’accélérateur vers la mise en œuvre de la gestion durable des forêts.  L’instrument juridique non contraignant en cours de négociation est nécessaire à cette fin et, la condition principale pour qu’il soit finalisé avec succès est d’assurer que, d’ici à la fin de cette semaine, les grands groupes soient impliqués dans son élaboration. 


Le représentant de la Communauté scientifique et technologique a estimé que cette septième session du Forum serait une réussite si le rôle de la science et des techniques à une gestion durable et moderne des forêts était reconnu.  Il serait en ce sens profitable que le projet d’instrument juridique non contraignant reconnaisse dans son libellé ce rôle, en vue notamment de placer au cœur des politiques de demain l’importance du développement des capacités.  Par ailleurs, il ne faut pas négliger les relations entre science et politique, afin que la mise en œuvre rapide du futur instrument juridique s’effectue de la manière la plus concrète possible, en particulier dans les pays en développement. 


Le Président du Partenariat pour les forêts a rappelé que les membres de ce Partenariat sont prêts à participer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un instrument juridique non contraignant sur la gestion durable des forêts.  Le représentant du Groupe des travailleurs a estimé qu’il existait des signes positifs mais qu’il fallait davantage de ressources et un partenariat plus soutenu qui associe la société civile afin de réaliser une gestion durable des forêts.  Lareprésentante du Groupe des femmes a souhaité l’adoption d’une approche qui repose sur l’action.  Le Forum des Nations Unies sur les forêts doit être un Forum pour l’action s’il veut que ses travaux soient couronnés de succès.  L’habilitation de la femme dans la gestion de la foresterie contribue à apporter une richesse de compétences.  C’est pourquoi, nous proposons l’établissement d’un fonds de partenariat pour la coopération afin de lancer des projets pilotes, a indiqué la représentante de ce Groupe.  Pour sa part, la représentante du Groupe des entreprises a souhaité que la septième session du Forum des Nations Unies sur les forêts débouche sur un engagement en faveur de politiques d’investissements dans l’industrie forestière qui associe les entreprises.


Le représentant de l’Équateur a loué la coopération de son gouvernement avec les grands groupes dans son pays pour la gestion durable des forêts, qui a ainsi permis d’obtenir d’excellents résultats.  La représentante des États-Unis a reconnu qu’en travaillant avec les populations autochtones, les gouvernements faisaient des choix éclairés.


M. HANS HOOGEVEN,Président de la septième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, a estimé que les délégations avaient fait preuve de détermination pour passer du dialogue à l’action, en insistant sur la nécessité de travailler en étroite collaboration avec les grands groupes.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.